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QU'EST-CE QUE LA FOI ?

La foi est l’accueil du Dieu qui se révèle en Jésus Christ, et la totale


adhésion à ce qu’il nous révèle. Croire est une grâce, mais c’est
aussi un acte pleinement humain, raisonnable, libre, qui apporte
une lumière surabondante à l’homme en quête du sens ultime de sa
vie.
 1. 

La foi chrétienne repose sur la Révélation. Par elle, Dieu prend la libre initiative de se
donner gratuitement à connaître et il se communique lui-même ; la foi est l’accueil de cette
initiative de Dieu et une adhésion personnelle à lui et à tout ce qu’il révèle.

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La foi correspond à une initiative de Dieu

Elle est l'accueil de cette initiative de Dieu, l'accueil de la révélation qu'il fait de son être et
de sa propre vie. Comme le cœur de cette initiative consiste dans le fait de donner son Fils
dans lequel il révèle tout ce qu'il est, cela signifie que la foi est l'accueil du Christ,
« plénitude de la Révélation » (Catéchisme de l’Église catholique (CEC), 65) qui se révèle à
nous et qui nous révèle le mystère de Dieu. 

Sa Révélation est transmise par l’Église

La foi procède de l'initiative de Dieu, qui s'est pleinement réalisée dans le Christ, dans les
événements de sa venue, de sa vie, de son ministère, de sa mort et de sa résurrection.
Pour nous qui n'y avons pas assisté à l'époque où ils se sont produits, l'Esprit Saint nous
les rend présents par l'Église, par sa parole, par les sacrements. C'est pourquoi la foi
chrétienne est aussi foi de l'Église. Depuis les origines, cela s'exprime fortement dans la
liturgie baptismale : le ministre immerge le baptisé dans la foi de l'Église et en même
temps, le baptisé confesse personnellement la foi transmise par l'Église.

La foi est la réponse juste et adéquate de l’homme à Dieu qui se révèle

« La foi est une réponse d’obéissance à Dieu » (Fides et ratio, Jean-Paul II, 14 septembre
1998, §13). La foi est donnée et non pas imposée. « Puisque l'homme dépend totalement
de Dieu comme son Créateur et Seigneur et que la raison créée est complètement soumise
à la vérité incréée, nous sommes tenus de présenter par la foi à Dieu qui se révèle la
soumission plénière de notre intelligence et de notre volonté » (Constitution dogmatique de
Vatican I sur la foi catholique Dei Filius, III, DS 3008)

2. 
La foi est fondamentalement une relation personnelle avec Dieu : c’est en lui que nous
croyons et à lui que nous adhérons. Il ne s’agit pas en premier lieu de croire en des vérités,
mais d’abord de s'en remettre à quelqu’un.

 
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Nous croyons d’abord en Dieu avant de croire ce qu’il révèle

On le voit bien lorsque l'on dit le Credo. On ne dit pas : « Je crois que », mais : « Je crois
en… ». « Je crois en… » renvoie aux trois personnes de la Trinité que sont le Père, le Fils
et le Saint-Esprit. Cela veut dire que la foi est d'abord une adhésion à Dieu qui se révèle
personnellement. Ce n'est pas simplement croire à une doctrine et à des vérités. Bien sûr
cela l'inclut : si l'on continue le Credo après l'affirmation de la foi en Dieu le Père, en Jésus-
Christ et en l'Esprit Saint, il y a du contenu. Il s'agit là d'une distinction très classique que
l'on trouve dès les Pères de l'Église des premiers siècles, entre ce que l'on appelle la
« fides qua » qui renvoie à la personne en qui on croit et la « fides quae » qui renvoie aux
contenus de la foi : on tient toujours que ce qui est premier et le plus fondamental est la
relation personnelle. Néanmoins, cette relation serait vide si elle n'avait pas un contenu
exprimable et pensable.

C’est un choix fondamental

« Cette vérité, donnée à l'homme et que celui-ci ne pourrait exiger, s'inscrit dans le cadre
de la communication interpersonnelle et incite la raison à s'ouvrir à elle et à en accueillir le
sens profond. C'est pour cela que l'acte par lequel l'homme s'offre à Dieu a toujours été
considéré par l'Église comme un moment de choix fondamental où toute la personne est
impliquée » (Dei Filius III, DS 3008).

« Je sais en qui j’ai mis ma foi » (2 Timothée 1, 12)

Comme l’explique le CEC : en tant qu’adhésion personnelle à Dieu et assentiment à la


vérité qu’il a révélée, la foi chrétienne diffère de la foi en une personne humaine. Il est juste
et bon de se confier totalement en Dieu et de croire absolument ce qu’il dit. Il serait vain et
faux de mettre une telle foi en une créature (cf. Jérémie 17, 5-6 ; Psaumes 40, 5 ; 146, 3-4)
(CEC 150).

Croire au Christ est bien davantage que de croire simplement que Dieu existe

L'apôtre saint Jacques explique dans sa lettre que « les démons croient aussi » qu’il n’y a
qu’un seul Dieu, mais « ils tremblent » (Jacques 2,19). Ce que saint Jacques montre et que
l'on retrouve chez saint Paul, c'est que la foi n'est vivante que lorsqu'elle s'accomplit dans
la charité et dans l'amour. Une foi sans amour « ne connaît pas Dieu » (1 Jean 4,8), elle est
morte. C'est un peu comme un cadavre. Elle n'est plus vivifiée par l'amour ; elle ne reste
plus qu'une intelligence froide. Les démons savent que Dieu existe et qu'il s'est révélé dans
le Christ, mais ils n’adhèrent pas à Dieu et n’aiment pas.

3. 
La révélation de Dieu est convaincante. La foi n’est pas un grand saut irrationnel dans le
vide : elle s’appuie sur de fortes raisons de croire et est donc aussi un acte de l’intelligence.

 
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Il y a des raisons de croire

Le motif de croire n’est pas dans le fait que les vérités révélées apparaissent comme vraies
et intelligibles à la lumière de notre raison naturelle : nous croyons à cause de l’autorité de
Dieu même qui révèle et qui ne peut ni se tromper ni nous tromper. « Néanmoins, pour que
l’hommage de notre foi fût conforme à la raison, Dieu a voulu que les secours intérieurs du
Saint-Esprit soient accompagnés des preuves extérieures de sa Révélation » (Dei Filius,
DS 3009). C’est ainsi que la sagesse indépassable du Christ, ses miracles ainsi que ceux
des saints (cf. Marc 16, 20 ; Hébreux 2, 4), les prophéties, la propagation et la sainteté de
l’Église, sa fécondité et sa stabilité « sont des signes certains de la Révélation, adaptés à
l’intelligence de tous », des « motifs de crédibilité » qui montrent que l’assentiment de la foi
n’est « nullement un mouvement aveugle de l’esprit » (Dei Filius, DS 3008-3010).

La foi n'est pas une espèce de saut dans le vide vague et incertain

La foi présente tous les caractères de quelque chose qui est convaincant pour l'homme et
la raison, à l’inverse des croyances subjectives, des sentiments aveugles ou des
superstitions. C'est à la fois convaincant pour la raison et au-delà de la raison, car ce que
l'on accueille, ce n'est pas quelque chose que l'homme aurait pu deviner lui-même, mais un
assentiment à une initiative de Dieu qui nous précède et sans laquelle on n'aurait jamais pu
le connaître comme on le connaît dans la foi. La raison permet d'accéder à une certaine
connaissance de Dieu, mais c'est une connaissance qui reste très lointaine et qui n'a pas
ce caractère de relation personnelle qu'elle peut prendre quand Dieu prend l'initiative de se
révéler à nous. La raison y a sa part. Pour certaines personnes, cela passera par une
réflexion conceptuellement élaborée, parce que telle est leur forme d'intelligence. Pour
d'autres, ce seront les événements, des rencontres qui les rejoignent au plus profond.
Quelqu'un qui assiste à un miracle à Lourdes ne fait pas forcément de grands
raisonnements, mais  l'événement auquel il assiste peut être tout à fait convaincant.

La foi est un acte de l’intelligence qui s’appuie sur la raison mais elle la dépasse

Saint Thomas d’Aquin donne cette définition : « Croire est un acte de l’intelligence adhérant
à la volonté divine sous le commandement de la volonté mue par Dieu au moyen de la
grâce » (Somme théologique IIaIIae, 2,9). L’intelligence est plus large que la raison. Les
facultés de l’homme le rendent capable de connaître l’existence d’un Dieu personnel, mais
pour que l’homme puisse entrer dans son intimité, Dieu a voulu se révéler à lui et lui donner
la grâce de pouvoir accueillir cette révélation dans la foi. Néanmoins, les preuves de
l’existence de Dieu peuvent disposer à la foi et aider à voir que la foi ne s’oppose pas à la
raison humaine (CEC 35). « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à
l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité » (Jean-Paul II, Encyclique
Fides et ratio 1).

4. 
La Révélation a un caractère historique. Dieu s’est révélé progressivement dans l’histoire.
La foi reposant sur ces événements et ces faits historiques est tendue vers la plénitude de
l’éternité.

 
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Dieu s'est révélé graduellement, par étapes, dans les événements de notre histoire

Il ne s'est pas contenté de nous donner un livre rempli de vérités sur lui, mais il est
intervenu dans notre histoire et c'est en intervenant dans notre histoire qu'il s'est révélé.
Cette révélation dans notre histoire a eu un progrès (CEC 53) : Dieu s’est révélé
graduellement à l’homme, par étapes à Abraham  « père des croyants » (Romains 4,18),
puis dans tout l'Ancien Testament, dans toute l'histoire qui précède le Christ jusqu’à la
Vierge Marie, modèle de foi, qui a cru et que toutes les générations diront bienheureuse
pour cela (Luc 1,45), et puis dans le Christ qui est, comme le dit la constitution Dei
Verbum de Vatican II, la plénitude de la révélation par ses actes et par ses paroles. Il ne
nous a pas seulement transmis des informations sur Dieu mais en sa personne, il nous a
montré Dieu, il nous a révélé Dieu, son action et ses projets sur nous.

En se révélant, Dieu nous révèle aussi qui est l’homme

Ainsi, cette foi débouche sur la révélation de Dieu, mais aussi de l'homme. Dans notre
adhésion, il y a aussi l'adhésion à ce que nous sommes pour Dieu. La foi nous fait ainsi
entrer dans le projet que Dieu a pour nous. Et ce projet, c'est que nous participions à sa
vie. Cette participation commence déjà par la foi, puisque qu'on ne peut participer à sa vie
sans la foi.

La foi est tendue vers une plénitude

La foi est tendue vers la vision dans laquelle la connaissance de Dieu deviendra quelque
chose de totalement lumineux et de définitif, dans la vie éternelle. La foi est encore un état
de connaissance transitoire qui est marqué d'une certaine obscurité (2 Corinthiens 2,7),
puisque l'on n'a pas l'évidence de Dieu, mais seulement une connaissance de lui sous les
signes et les événements de sa révélation. Mais on chemine vers la connaissance plénière
qui sera dans la vision face à face. C'est pour cela que la foi garde un caractère transitoire,
car elle est liée à notre connaissance partiellement évidente de Dieu. Dans la
Première épitre aux Corinthiens, au chapitre 13, saint Paul explique pourquoi la seule des
trois vertus théologales qui restera est la charité : la foi s'effacera devant la vision de Dieu
tandis que l'amour restera.

5. 
La foi est un acte authentiquement humain. Elle est d’abord un don de Dieu, mais elle est
aussi un acte de notre part, dans lequel la prière, l’intelligence et la volonté de l’homme
coopèrent librement avec la grâce divine (CEC 154).

 
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La foi c'est un acte qui est vraiment le nôtre
C’est un acte qui engage notre décision et notre volonté. Dieu s'y prend toujours ainsi : il
nous rend participants et collaborateurs de ses projets. Il ne court-circuite pas les facultés
d'intelligence et de liberté qu'il nous a données. La foi est une grâce, la racine vivante de
toute la vie de la grâce et en même temps elle est un acte qui est le nôtre. Il faut « adhérer
à », accueillir le Seigneur tel qu'il se donne ou par des arguments qui nous ont convaincus.
C'est un élément très important, car de nombreuses personnes en restent au constat
qu'elles n'ont pas la foi, expliquant : « Tu as bien de la chance car tu as la foi et moi je ne
l'ai pas ». Comme s’il y avait des privilégiés que Dieu a choisis et les autres que Dieu
n'aurait pas eu le souci de rejoindre… Or le projet de Dieu est que tous aient la foi. Mais la
foi – sauf grâce particulière – ne se reçoit pas dans une pure passivité. La plupart du
temps, Dieu ne nous tombe pas dessus. On a la foi parce que nous avons aussi consenti à
certaines choses, parce que nous avons réfléchi à la véracité de certains arguments de la
révélation. Qui cherche trouve…

C’est un acte de l’intelligence et c’est un acte de liberté, un acte d’amour

Dieu veut qu’on le cherche, car le chercher c’est déjà l’aimer.

Pourquoi Dieu ne fait-il pas également tous les six mois un miracle de Fatima avec le soleil
qui danse dans le ciel pour que tout le monde soit convaincu ? Par rapport à l'obscurité,
Pascal disait qu’« il y a dans la foi suffisamment de lumière pour que ceux qui la cherchent
la trouvent et il y a suffisamment d'obscurité pour que ceux qui ne la veulent pas la refusent
». Le projet de Dieu implique notre participation. Dieu laisse place au refus. La façon dont il
nous approche laisse place au refus. C'est un refus qui demeure un refus irrationnel
puisque la foi a un caractère convaincant. Refuser Dieu est un acte irrationnel mais qui
reste possible. « Dans la foi, l'intelligence et la volonté s'exercent au maximum de leur
nature spirituelle pour permettre au sujet d'accomplir un acte dans lequel la liberté
personnelle est pleinement vécue » (Dei Filius III, DS 3008).

C’est un acte marqué par notre condition temporelle

Ce caractère non évident de la foi, ouvre à celui qui en a le désir un chemin de recherche
et d'approfondissement de Dieu tout au long de sa vie. Cela peut transformer sa vie en une
histoire de recherche de Dieu. Tout cela dit beaucoup de la patience et de l’amour de Dieu :
puisque Dieu donne, c'est ce désir de vérité et d'amour qui prévaut.

La foi se demande aussi dans la prière

La foi est nécessaire car « sans la foi il est impossible de plaire à Dieu » (Hébreux 11,6).
Dans la prière Dieu noue un dialogue personnel avec chacun et c’est pour cela que la foi,
qui est un don de Dieu, se demande aussi dans la prière, comme les apôtres qui
demandent : « Augmente en nous la foi ! » (Luc 17,5). Certains peuvent perdre la foi pour
avoir oublié de la demander.

6. 
La foi a pour sujet fondamental l’Église. C’est certes un acte personnel et libre, mais ce
n’est pas un acte isolé : nul ne peut croire seul et nul ne s’est donné la foi à lui-même. On
la reçoit de Dieu par son Église et on adhère avec tous les saints à la foi de l’Église, qui est
plus certaine que toute connaissance humaine.

 
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La foi est toujours un décentrement

Ce que Dieu révèle de lui-même est beaucoup plus sûr que ce que je spécule sur lui. Je
suis donc appelé à me décentrer de moi-même en considérant sa révélation plus sûre que
mes propres opinions. C'est déjà vrai humainement : si un ami me fait des confidences sur
sa vie, ce que je découvre de lui est bien plus profond et certain que les idées que je
pouvais me faire de lui de l'extérieur. La Révélation, ce sont les confidences que Dieu nous
fait sur lui-même. Pour que nous vivions ce décentrement de manière concrète et
authentique, Dieu nous fait  passer par le Christ et par son Église, « colonne et support de
la vérité » comme le dit saint Paul (1 Timothée 3,15).

La foi est reçue de l’Église

En pratique, l'Église fait partie des conditions pour que notre foi soit vraiment accueillie
comme un don qui nous vient de quelqu'un d'autre. S'il n'y avait pas le critère de l'Église,
nous serions ramenés à notre propre perception, à nos propres raisonnements, à nos
propres préjugés. C'est le problème du protestantisme. Comme il n'a pas le repère objectif
de la foi de l'Église, il explose en des milliers de dénominations. C'est la libre interprétation
qui prévaut, avec les aléas et les lacunes de l’isolement dans la foi.

Chaque croyant adhère comme tous les saints à toute la foi de l’Église

Saint Thomas d’Aquin explique que celui qui refuserait de croire à un seul article de foi
n’aurait pas la foi du tout (Somme Théologique IIaIIae, 3,5). Si l’on n’admet que ce qu’on
veut de ce que l'Église enseigne, on n'adhère plus à la Révélation divine ni à
l'enseignement de l'Église comme à une règle infaillible, mais à sa propre volonté. On ne
s'en remet pas à Dieu, mais à sa propre opinion.

La foi est reçue et donnée

« Ceux qui, à l’aide de Dieu, ont accueilli l’appel du Christ et y ont librement répondu ont
été à leur tour pressés par l’amour du Christ d’annoncer partout dans le monde la Bonne
Nouvelle. Ce trésor reçu des apôtres a été gardé fidèlement par leurs successeurs. Tous
les fidèles du Christ sont appelés à le transmettre de génération en génération, en
annonçant la foi, en la vivant dans le partage fraternel et en la célébrant dans la liturgie et
la prière (cf. Actes des Apôtres 2, 42) » (CEC 3).

7. 
La foi véritable est le juste équilibre entre deux extrêmes : le fidéisme, qui croit mieux
servir Dieu en reniant la raison alors qu'elle est elle aussi un don de Dieu ; et le
rationalisme, qui réduit arbitrairement le champ des connaissances humaines à ce que la
raison peut atteindre par ses seules forces – ce qui est absurde, ne serait-ce que parce que
la raison humaine serait bien en mal de démontrer qu'elle est la seule source possible de
vérité.

 
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Le fidéisme est une sorte de saut dans le vide qui frise l'absurde

Tertulien disait : « Je crois parce que c'est absurde », mais on le comprend bien mal. Croire
ce qui serait absurde, ce serait renier l'intelligence que Dieu nous a donnée. En revanche,
si Dieu se révèle, il nous ouvre à un mystère qui dépasse notre intelligence. Ce sera
comme une lumière obscure parce qu’elle nous éclaire et nous fait prendre la mesure de
notre ignorance en même temps. On peut donc dire : « Je crois parce que c'est
mystérieux ». En effet, si cela n'était pas mystérieux, ce ne serait pas Dieu. Reconnaître
que la foi nous dépasse dans nos capacités de compréhension est un des aspects qui
attestent que c'est une foi authentique. Mais la foi ne nous dépasse pas au sens où elle
nous fait faire un grand saut dans le brouillard et dans l'incertain ; elle nous dépasse par
excès de vérité et de plénitude. C'est une image de saint Thomas d'Aquin : si la foi garde
un caractère mystérieux, c'est non pas parce qu'elle est trop obscure, mais parce qu'elle
est trop lumineuse. Nous sommes un peu comme des hiboux en plein jour qui ne peuvent
pas voir parce que leurs yeux ne sont adaptés qu'à la nuit. Le fidéisme nie la raison au nom
de la foi et c’est une erreur qui a été condamnée par l’Église. Paul VI disait même que
c’était un des grands maux de notre temps !

Le rationalisme est une prétention absolue de la raison qui n’est pas plus intelligente

C’est l'autre extrême : un rationalisme théologique qui croit qu'il va pouvoir récupérer toutes
les vérités de la foi à partir de la seule raison. Tenter des démonstrations philosophiques du
mystère de la Trinité. En la matière, saint Thomas dit qu'il y a évidemment des vérités de foi
qui sont aussi des vérités de raison et peuvent être découvertes même si l'on n'a pas la foi,
mais que l'essentiel et les plus grandes profondeurs de la foi échappent à la capacité de la
seule raison d'y accéder. À partir d'un certain point, on n'a plus affaire à une
compréhension purement rationnelle de Dieu, mais à quelque chose qui, du point de vue
des arguments de la raison, relève de ce que l'on appelle les « arguments de
convenance ». Il s'agit de découvrir les harmoniques, de comprendre les harmoniques de
la foi, d'entrevoir une cohérence, mais qui n'est pas de l'ordre de la pure vérité à laquelle on
accéderait par des démonstrations de la raison ».

Entre ces deux extrêmes se trouve la foi véritable

La foi est une attitude humble de l’esprit face au mystère de Dieu qui consiste à adhérer à
ce mystère, à l’aimer et à être constamment en recherche pour l’aimer d’avantage.

La foi, c’est quoi au juste ?


[ publié dans le magazine n° 114 - mars 2013 ]
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La foi est bien plus simple qu’on l’imagine souvent. Beaucoup plus
exigeante aussi !

La Bible rapporte que lorsque Jésus a été crucifié, deux malfaiteurs ont
également été exécutés l’un à sa droite et l’autre à sa gauche. L’évangile selon
Luc raconte :

L’un des deux criminels attaché à une croix insultait Jésus en disant :

- N’es-tu pas le Messie ? Alors sauve-toi toi-même, et nous avec !

Mais l’autre lui fit des reproches en disant :

- Tu n’as donc aucun respect de Dieu, toi, et pourtant tu subis la même peine ?
Pour nous, ce n’est que justice : nous payons pour ce que nous avons fait ;
mais celui-là n’a rien fait de mal.

Puis il ajouta : 

- Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras régner.

Et Jésus lui répondit :

- Vraiment, je te l’assure : aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le


paradis.

Une prise de conscience


L’attitude du malfaiteur qui fait appel à Jésus nous montre ce qu’est la foi. Il
n’était pas un spécialiste de la théologie, ce n’était pas non plus quelqu’un de «
bien ». Il connaissait néanmoins quelques vérités très simples :

- Il savait que sa vie avait été un fiasco et que ses actes avaient été mauvais :
« Pour nous, ce n’est que justice : nous payons pour ce que nous avons fait… »

- Il savait que Dieu existe et il reproche à l’autre criminel de n’avoir aucun


respect de Dieu.

- Il savait que Jésus n’avait rien fait de mal.


- Il savait que Jésus, ce crucifié qui avait l’air complètement vaincu, viendrait
un jour pour régner.  

Toutes ces choses, le malfaiteur les savait et les croyait. Est-ce cela avoir la
foi ? Connaître et croire des vérités sur Dieu, sur Jésus et sur soi-même ? Cela
fait partie de la foi, mais cela ne suffit pas. Il faut quelque chose de plus. Il
fallait qu’il fasse une démarche personnelle à partir de ce qu’il connaissait et
croyait.

Une décision
Pour ainsi dire, ce brigand s’est jeté dans les bras de Jésus. Il a tout misé sur
lui. C’était d’ailleurs sa dernière chance : quelques heures plus tard, il allait
mourir. Il a parlé à Jésus : « Jésus, souviens-toi de moi… » Et Jésus lui a
répondu et l’a accueilli ! C’est cela la foi : mettre ma vie dans les mains de
Jésus, reconnaître mon état et lui faire confiance pour qu’il me pardonne et se
souvienne de moi quand il viendra régner.  

Nous pouvons nous dire que c’était plus simple quand Jésus était là,
physiquement présent sur terre, qu’on pouvait lui parler et entendre sa voix qui
répond. Notons que, dans la même situation, un des criminels crucifiés à côté
de Jésus a mis sa foi en lui alors que l’autre ne l’a pas fait.

Faire appel à Jésus


Comment trouver la foi aujourd’hui ? L’apôtre Paul dit que lorsque le message
concernant Jésus nous parvient, c’est comme si sa mort sur la croix était
clairement représentée sous nos yeux. En un sens, nous pouvons être aussi
proches de Jésus sur la croix que le brigand à côté de lui. C’est en écoutant (ou
en lisant) le message de la Bible que nous parvenons, mystérieusement, à
connaître et à croire les vérités fondamentales sur Dieu, sur Jésus et sur nous-
mêmes. 

Pour avoir la foi, il nous faudra alors nous aussi faire une démarche personnelle,
peut-être en utilisant les mêmes mots que le malfaiteur : « Jésus, souviens-toi
de moi quand tu viendras régner ». À tous ceux qui le font, Jésus répond qu’il
ne repoussera pas celui qui vient à lui. Si donc vous ne l’avez pas encore fait,
faites appel à Jésus. Il se souviendra de vous aussi.  
Daniel Hillion

La Foi
1. Définition
2. La source de la foi
3. L'objet de la foi
4. La réalité de la foi
5. La nécessité de la foi
6. Les bénédictions de la foi
7. L'épreuve de la foi
#  Complément

1. Définition
La foi est l'attitude de l'homme qui accepte et tient pour vraies des réalités qui sont
maintenant invisibles, soit parce qu'elles sont à venir, soit parce qu'elles échappent à une
connaissance expérimentale (Hé 11:1).

La foi est en même temps un acte par lequel l'homme s'en remet volontairement à Dieu,
le reconnaissant comme fidèle et capable de tenir ses promesses (Ps 71:1-6; Ro 4:21; cf. Hé
11:11; Ro 10:11). Le sens littéral du verbe grec traduit par "croire" ou "avoir la foi" est:
adhérer à, mettre sa confiance, se confier. L'Ancien Testament utilise le plus souvent
l'expression hébraïque "se confier", mais aussi "s'appuyer sur" et "s'attendre à".

2. La source de la foi
La foi procède de la révélation que Dieu donne de lui-même à l'homme (Ro 10:17; Hé
1:1-2). La foi repose sur les affirmations de l'Ecriture (Jn 20:31).

Pour susciter la foi, Dieu se sert d'instruments humains qui collaborent avec l'Esprit et la
Parole de Dieu (Ro 10:14-17; Jn 17:20; Jn 16:8; cf. Jn 4:39-42).
La foi repose sur une connaissance: il faut savoir quelque chose de Dieu pour lui faire
confiance (Ro 10:14b). Dieu ne demande pas de croire sans discernement et sans
réflexion. La foi est une réponse aux affirmations de l'Evangile (Ep 1:13; 1 Co 15:1-4).      

3. L'objet de la foi
La foi a un contenu (2 Ti 1:12b); elle n'est pas un mysticisme sans objet.

L'objet de la foi est une Personne: Dieu lui-même, ce qui inclut la Personne de Jésus-
Christ (Ro 4:17; Mc 11:22; Jn 14:1; Jn 1:12a; 1 Jn 2:23; 1 Pi 1:21).

La foi porte aussi sur les paroles et les actes de Dieu (Jn 12:47-48; Jn 10:25-26, Jn 10:38; Jn
2:22; Jn 15:22; Jn 15:24; cf. Jn 4:50).
Il ne suffit pas seulement de croire quelque chose à propos de Dieu (son existence, sa
puissance, etc.) ou de croire à des doctrines bibliques (l'au-delà, la création, la grâce, etc.)
(Ja 2:19) mais il s'agit aussi de croire "en son nom", c'est-à-dire à tout ce que représente la
Personne et l'oeuvre de Jésus-Christ et de l'accueillir (Jn 1:12a; Jn 17:20-21; Ap 3:20).

4. La réalité de la foi
La vraie foi, la foi authentique, se démontre par des actes visibles qui en manifestent la
réalité (Ja 2:14-17; 1 Th 1:8; Tit 1:16; cf. Mt 14:26-29).

La vraie foi engage l'homme en ce qu'il se soumet librement à Dieu et lui obéit (Ro 1:5; Ro
6:17; cf. Ja 1:22-25)

.
5. La nécessité de la foi
La foi est indispensable pour obtenir le salut ainsi que pour progresser dans la vie
chrétienne (Ep 2:8; Hé 11:6; Hé 10:38; Hé 6:11-12; Col 2:6-7). La foi est le seul moyen d'être
au bénéfice de l'oeuvre de Christ (Ro 3:28).

6. Les bénédictions de la foi


C'est par la foi que l'homme reçoit de nombreuses bénédictions:

 il est mis au bénéfice de l'oeuvre de Jésus-Christ et des promesses de Dieu (Hé


6:12; Ga 3:6-8; 2 Co 1:20);
 il est justifié (Ga 2:16; Ac 13:38-39) et reçoit la vie éternelle (Jn 3:16; Jn 5:24);
 il reçoit le Saint-Esprit (Ga 3:2);
 il a la liberté de s'approcher de Dieu et d'entrer en communion avec Lui (Ep 3:12; Hé
10:22; 1 Jn 1:3b, 1 Jn 1:7);
 il reçoit l'exaucement de ses prières (Mt 21:22);
 il peut résister au diable et devenir victorieux du péché (1 Pi 5:8-9; Ep 6:16; 1 Jn 5:4);
 il est gardé par la puissance de Dieu (1 Pi 1:5).

7. L'épreuve de la foi
Dieu permet la tentation pour épurer la foi, pour en faire ressortir ce qui est réellement
authentique.

L'épreuve de la foi est destinée à perfectionner et fortifier le croyant (1 Pi 1:6-7; Ja 1:2-4).


(Mt 15 : 21-28)

Dans la vie chrétienne,  tout ne nous est pas servi sur un plateau. Dans le récit  de la
libération de l’enfant possédé, Mt 17.21, Jésus dit que « cette espèce d’esprit ne sort
que par la prière et le jeûne ». Il s’agit, ici, de l’incrédulité des disciples qui doit partir
et non de l’esprit mauvais. Je n’ai jamais mis en doute mon salut, mais lorsque j’ai
touché au surnaturel, l’incrédulité a fait irruption dans ma vie. Un combat commence
entre nos 5 sens et la foi. Pour les 8300 promesses contenues dans la bible, Dieu dit
« oui » à toutes et nous nous disons « amen », c’est-à-dire : « je les veux ».

Les 5 obstacles,
Mt 15.21-28 :

1)    Le silence
« Il ne répondit rien », c’est le silence de Dieu.

2)    Le rejet
Les disciples veulent renvoyer la femme  à la maison. C’est le rejet par les autres,
parfois par soi et parfois, le sentiment d’être rejeté par Dieu. La Cananéenne reste et
dépasse le rejet.

3)    L’indifférence
« Je suis envoyé pour les enfants d’Israël ». C’est cette impression que Dieu en
privilégie certains  et qu’Il est indifférent à d’autres.

4)    La peur
Jésus va même lui dire que  « … ce n’est pas bien de prendre le pain des enfants… ».
La peur est le grand ennemi de la foi.

5)   L’orgueil
Bien que traitée de « petit chien », (c’était ainsi qu’étaient appelés les non-juifs), la
cananéenne insiste en disant : « les petits enfants ont droit aux miettes », Jésus dit « tu
as une grande foi, qu’il te soit fait comme tu veux ».

Leçons à tirer :
Mon niveau de réussite dans mon ministère de guérison est relativement faible.
Lorsque ça ne marche pas je continue, car je sais que Dieu veut se manifester. Il faut
persévérer, car Dieu est plus grand et plus élevé que les obstacles. Il y a l’incrédulité à
vaincre car la foi, c’est croire en quelque chose qui existe mais n’est pas encore rendu
visible.

Le monde attend 3 choses de nous :


1)    Être capable de présenter l’évangile de façon simple et claire.

2)    Voir des gens transformés par l’évangile.

3)    Que notre message soit accompagné de miracles, de signes et de prodiges.

Lors d’un voyage au Bénin, j’ai rencontré un homme qui a ressuscité 500 morts. Je lui
ai demandé comment il faisait, il m’a dit : « il faut apprendre à échouer ». L’échec
n’est pas un échec aussi longtemps qu’on continue. Il en est de même dans la vie
séculière. Il faut être déterminé, Jb 22.28 ; Ps 119.113. Dieu aime ceux qui sont
audacieux, déterminés et décidés à passer  les obstacles. Le salut est important, mais
notre vie sur terre aussi, car nos œuvres vont nous suivre.

Questions
 Quelle est mon expérience de combat entre mes sens et la foi ?
 Quelle est ma façon de passer mes obstacles ?
 Quelles sont mes expériences dans le surnaturel ?
 Que me faudrait-il  pour être audacieux et déterminé à vivre les promesses de
Dieu ?

Les Obstacles de la Foi


Par A.B. Simpson

1° La désobéissance

Il va sans dire que la foi est subordonnée à l'obéissance et à la droiture de notre


cœur et de notre vie. En effet, nous ne pouvons pas avoir la foi en Dieu et
pécher de manière délibérée. Même une vie non sanctifiée est fatale à notre foi,
aussi grande soit-elle, car le cœur charnel n'est pas la terre dans laquelle notre
foi peut croître. Le fruit de l'Esprit est toujours entravé quand le cœur se laisse
envahir par les mauvaises herbes du péché et par une complaisance obstinée.
La raison pour laquelle un grand nombre de chrétiens ont si peu de foi, c'est
qu'ils vivent plongés dans le monde et en eux-mêmes, et qu'une partie de leur
vie est, jusqu'à un certain point, séparée de Dieu et de la sainteté.

Quand on veut construire un observatoire, on choisit toujours un emplacement


situé au sommet d'une haute montagne. On cherche, en effet, à trouver un
endroit offrant une vue claire et imprenable sur le ciel. Ainsi en est-il de la foi qui,
pour avoir une vision céleste, doit évoluer sur les hauts plateaux de la sainteté et de la séparation d’avec le
péché, et a besoin du ciel pur d'une vie consacrée.

2° Le doute

La foi est également entravée par la façon faible et antiscripturaire dont un si grand nombre de gens excusent
leur incrédulité, et aussi par leur façon de parler à la légère du péché qui consiste à douter de Dieu. Si nous
voulons avoir une foi solide, nous devons la considérer comme une obligation impérative et sacrée. Ensuite
croyons en Dieu de façon inébranlable et ferme, et refusons de douter de Lui, ne serait-ce qu'une seconde.

Ne disons jamais que nous ne pouvons pas croire. Il est vrai que nous ne pouvons pas croire par nous-
mêmes, mais Dieu nous a donné la puissance de croire, pourvu que nous choisissions de le faire. Cessons
donc de fermer les yeux sur notre incrédulité et d'atténuer nos doutes comme s'ils n'étaient que des
faiblesses sans conséquence ou des incidents fâcheux. Au lieu de cela : "Prenez garde, frères, que quelqu'un
de nous n'ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant" (Hébreux 3:12).

3° La sagesse humaine

La foi est encore entravée par notre dépendance de la sagesse humaine, que ce soit la nôtre ou celle des
autres. Le premier appât que Satan tendit à Ève fut celui de lui offrir la sagesse, pour laquelle d'ailleurs elle
vendit sa foi. "Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal" (Genèse 3:5), lui promit-il, et dès
l'instant où elle commença à "savoir", elle cessa d'avoir confiance.

Ce sont les espions qui firent perdre le pays promis au peuple d'Israël. Ce fut leur proposition insensée d'aller
explorer le pays et découvrir si Dieu avait dit ou non la vérité qui les conduisit à l'incrédulité et, par
conséquent, qui ferma la porte du pays de Canaan à toute une génération. Il est très révélateur que les noms
de la plupart de ces espions évoquent la sagesse humaine, la grandeur et la célébrité.
Il en fut de même au temps de Christ : c'est l'asservissement des Juifs aux traditions de leurs pères et aux
opinions des hommes qui les empêchèrent de Le recevoir, Lui, leur Messie. "Comment pouvez-vous croire,
vous qui tirez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez point la gloire qui vient de Dieu
seul ?" (Jean.5:44). Aujourd'hui, ce même problème est à l'origine des limitations que connaît l'Église sur le
plan de la foi. On évalue la Bible au moyen des critiques humaines; et les promesses de Dieu sont pesées
dans la balance des probabilités naturelles et de la raison humaine.

Notre propre sagesse est tout aussi dangereuse si elle se substitue à la simple parole de Dieu. Par
conséquent, si nous sommes résolus à faire confiance au Seigneur de tout notre cœur, nous ne devons pas
nous appuyer sur notre propre compréhension (Proverbes 3:5).

4° Notre suffisance

Notre suffisance et notre entêtement à vouloir dépendre de nos propres forces constituent également des
entraves à la foi. Par conséquent, avant que nous puissions avoir une confiance absolue en Dieu, Il doit nous
réduire à l'impuissance. Son intervention la plus puissante se produit généralement à l'heure de notre plus
grande faiblesse.

Dieu vous a-t-il amené au bout de vos forces ? Réjouissez-vous et soyez infiniment heureux, car c'est là que
commence Son omnipotence, pourvu que la foi veuille seulement se jeter dans Ses bras puissants et
proclamer comme les hommes de jadis: "Éternel, Toi seul peux venir en aide au faible comme au fort : viens
à notre aide, Éternel, notre Dieu ! car c'est sur Toi que nous nous appuyons, et nous sommes venus en Ton
nom contre cette multitude" (2 Chroniques 14:10).

5° Nos sens

La foi est entravée par la vue, par ce qui touche nos sens, et par notre dépendance stupide de tout ce qui est
évidence extérieure. L'invisible, voilà la vraie évidence dans laquelle nous devons vivre et croître. C'est
pourquoi toutes les choses visibles doivent disparaître sous nos yeux avant que nous puissions vraiment
croire. Quand nous ne regardons pas aux choses visibles, mais aux choses invisibles, celles-ci deviennent
réelles, plus réelles même que les choses qui font appel à nos sens. Ensuite, Dieu les rend réelles par des
actions concrètes. Cependant, la foi doit d'abord faire un pas dans l'inconnu et marcher sur les eaux à la
rencontre de Jésus - non ! il s'agit bien plus d'une marche dans ce qui est aussi vide que l'air ! Au milieu du
vide, la foi trouvera toujours du roc sous les pieds !

C'est comme l'histoire du voyageur dans les Alpes qui était arrivé au bout d'un sentier de montagne. Ce
sentier disparaît soudain sous une énorme masse de glace et de neige, transformée plus loin en torrent
souterrain. Devant notre voyageur se dressait la montagne austère, et derrière lui s'étendaient les kilomètres
de solitude déjà parcourus. Que devait-il faire ? Soudain, son guide s'exclama: "Suivez-moi!" Puis, plongeant
dans les eaux bouillonnantes, il disparut de la vue du voyageur. C'était une entreprise terrifiante; mais il
n'avait d'autre choix que de suivre son guide ou de mourir !Il y eut un choc brusque au contact de l'eau
glacée, le tourbillonnement du courant et la noirceur terrifiante des ténèbres, puis soudain la lumière jaillit. En
reprenant son souffle, le voyageur se trouva étendu sur la rive d'un ruisseau paisible. Il avait réussi à atteindre
l'autre côté de la montagne à travers le tunnel que le flot puissant avait creusé ! Le chemin invisible l'avait
conduit à la vie et à la lumière.

De la même manière, la foi marche souvent sur des sentiers mystérieux, mais Dieu les éclaire toujours. Notre
hésitation à ajouter foi à ce que Dieu dit avant d'oser prendre au pied de la lettre la vérité toute nue de Sa
promesse, ne constitue-t-elle pas justement cet obstacle à notre foi ? Seule votre foi est une ferme assurance
des choses que vous espérez, une démonstration de celles que vous ne voyez pas (Hébreux 11:1). Que Dieu
nous aide à marcher par la foi et non par la vue!

C'est parce que ces choses sont vraies que Dieu doit nous entraîner à marcher sur le chemin de la foi par des
difficultés, des épreuves et des refus apparents, jusqu'à ce que, comme la femme syro-phénicienne, nous
croyions simplement et refusions d'essuyer des refus. Il attend toujours de récompenser notre confiance par
ces mots heureux: "Grande est ta foi ! Qu'il te soit fait comme tu veux !" (Matthieu 15:28).

6° Notre propre foi


En dernier lieu, la foi est surtout entravée par ce que nous appelons "notre foi". Par des efforts stériles, nous
cherchons à mettre en action une foi qui n'est somme toute qu'un semblant de foi, un effort désespéré pour
faire confiance à Dieu. Ce semblant de foi nous a fait malheureusement toujours passer à côté des
nombreuses et glorieuses promesses de Dieu. La vérité est que la seule foi qui soit à la hauteur des
promesses fantastiques de Dieu et de nos besoins innombrables, est "la foi au Fils de Dieu" (Galates 2:20).
La foi dont nous avons besoin est celle que Dieu insuffle dans le cœur de celui qui, en toute sagesse, espère
ne Lui. La foi de Dieu nous donnera la puissance de vivre, d'obéir et d'accomplir tout autre exercice de la vie
nouvelle. (...)

"Ayez foi en Dieu" (Marc.11:22). "Je vis dans la foi au Fils de Dieu", tel est le témoignage glorieux de
quelqu'un qui en a lui-même fait l'expérience.

À la lumière de cette grande provision, écoutez maintenant la promesse puissante, puis levez-vous dans Sa
foi pour proclamer: "Tout est possible à celui qui croit" et dites-lui: "Seigneur, je crois ! Viens au secours de
mon incrédulité !" (Marc 9:24).

Ce moteur puissant de force spirituelle est placé entre nos mains par Celui dont l'amour est tout-puissant.
Allons-nous réclamer cette foi et, avec l'aide de Dieu, atteindre Ses possibilités les plus grandes ? Dès cet
instant, allons-nous la brandir comme une arme céleste sur le champ de bataille de la vie chrétienne et des
luttes ? Utilisons-la pour tout ce à quoi Dieu nous a appelés au milieu des grands conflits du siècle, et pour le
Royaume de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

Référence: "Une vie chrétienne enrichie", A. B. Simpson

Source: Croix Sens

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