Vous êtes sur la page 1sur 59

c  



  
Lorsqu͛une infraction a été commise, la société doit fixer les règles qui sont relatives à la
découverte du coupable, les règles relatives à sa poursuite et, enfin, les règles qui sont relatives à son
jugement. C͛est l͛ensemble de ces règles qui constitue la procédure pénale. Celle-ci ne saurait se
ramener au seul procès pénal même s͛il est le cœur de la procédure.
En effet, avant de pouvoir traduire une personne devant une juridiction répressive, il est
nécessaire d͛organiser la recherche et la constatation des infractions. Il faut fixer les règles qui
indiquent aux autorités les conditions dans lesquelles elles peuvent constater et rechercher des
infractions.
La procédure pénale joue un rôle considérable et il est donc important d͛en fixer les
sources. Il ne peut pas y avoir de droit pénal sans procédure pénale. On a d͛ailleurs commencé par se
doter d͛un Code de procédure pénale avant de rédiger un Code pénal.


 
 
  

Le but du Juge pénal, en France, est la recherche de la vérité contrairement au droit pénal
américain.

     


  

  
Au cours de l͛Antiquité, alors que le procès pénal avait été initialement envisagé comme
intéressant prioritairement la situation du délinquant et de sa victime, il va apparaitre
progressivement que l͛intérêt général est en cause. C͛est la raison pour laquelle le droit de
déclencher des poursuites va être confié à d͛autres personne que la seule victime.
K   





  
           
   
        

 

  
        

   
 
  !  " #$ %
 &  
   
 

  '   


(  

      ) %
   
   
  * +


) 
    ,
La grande ordonnance de 1690 sur la procédure criminelle (COLBERT) va fixer notre
procédure en ce sens : il appartient à un magistrat spécialisé d͛engager les poursuites. Cette
ordonnance prévoit que notre procédure sera scindée en trois phases :
-? L͛information : confiée au Lieutenant-criminel du baillage (policier)
qui avait pour fonction de constater les infractions et de réunir les
preuves.
-? L͛instruction : le suspect est entendu sous la foi du serment
-? L͛instruction définitive et le jugement : se déroulait devant une
juridiction et sans l͛assistance d͛un défenseur.

La période révolutionnaire avait apporté de profonds changements qui étaient inspirés de


l͛exemple britannique. C͛est ainsi que le droit de déclencher les poursuites était réservé à la victime
et à tout citoyen. Est consacrée une action populaire et non plus publique. En matière criminelle, au
stade de l͛instruction, des pouvoirs considérables ont été attribués à un jury d͛accusation qui décide
si la personne doit être renvoyée devant la juridiction de jugement ou non. Ensuite, c͛est un jury de
jugement qui va devoir se prononcer sur la culpabilité.
Cette organisation a si mal fonctionné qu͛on va la modifier en confiant au Ministère public
(un magistrat spécialisé) le pouvoir de déclencher les poursuites et on va créer ce Juge d͛instruction.
Le Code de procédure pénal a été mis en vigueur en 1811 (Code d͛instruction criminelle), en même
temps que le Code pénal. Ce Code d͛instruction criminel napoléonien est d͛inspiration autoritaire. Le
Juge d͛instruction est maintenu mais il n͛y a plus de jury d͛accusation qui est remplacé par une
Chambre des mises en accusation qui deviendra la Chambre d͛accusation avec la réforme de 1958,
puis Chambre de l͛instruction. La possibilité de déclencher les poursuites appartient au Parquet. La
nouvelle procédure repose sur trois principes :
-? La profonde unité entre la Justice civile et la Justice pénale : des Juges
peuvent statuer en civil comme en pénal.
-? La séparation des autorités de poursuite, d͛instruction et de
jugement
-? La collégialité

Par la suite, l͛évolution s͛est fait dans un sens très libéral avec la ›  
 
   

 
     (
  
     
 

 Puis en 1921, une loi renforce les droits de la victime.

 
 
Le CPP de 1958 a peu transformé la matière. Tout au plus s͛est il montré soucieux de mieux
garantir les libertés individuelles. Il règlemente la garde à vue, la détention préventive (avant
jugement) va se trouver enfermée dans des limites. Le CPP de 1958 s͛était également montré
soucieux de renforcer la séparation des autorités de poursuite, d͛instruction et de jugement.
Très vite, les circonstances politiques de l͛époque, et notamment la guerre d͛Algérie, ont
été invoquées pour modifier sensiblement notre procédure pénale dans un sens plus autoritaire au
détriment des droits de la défense.
Depuis cette époque, on assiste à un véritable mouvement de balancier conduisant à voir
se succéder des périodes autoritaires puis des périodes plus libérales et ainsi de suite. Les hésitations
incessantes témoignent de la difficulté à se doter d͛une procédure pénale équilibrée ménageant tout
à la fois les droits des partis privés et la protection de l͛ordre. 
      › 
 

›› 

 
- &   

   
  

 %    
 

     
%       
    
 

 %  
C͛est dans ce contexte que sont intervenues un certain nombre de grandes réformes tendant à
accroitre les droits des parties privées (personne poursuivie mais aussi la victime). Ces lois ont eu
pour objectif de rééquilibrer le procès pénal au bénéfice des parties privées. Tel fut le cas des › 

  
  
 ,  .
   
 
  
     
 
/ 
  %  
    
  

 
 
 

  Tel est encore le cas de la › 
  
 
 
    

   D͛autres réformes sont intervenues allant dans un sens plus autoritaire, notamment les
lois qui ont eu pour conséquent de renforcer les pouvoirs du Ministère public, qu͛il s͛agisse de
recourir à une composition pénale ou qu͛il s͛agisse d͛utiliser la procédure de comparution sur
reconnaissance préalable de culpabilité.
Cette évolution de notre système procédural se trouve accentuée par un certain nombre de
textes internationaux dont le plus important est la ConvEDH. Ces textes internationaux ont conduit à
consacrer des notions comme :
-? l͛obligation de respecter, dans toutes les procédures, un délai
raisonnable,
-? de vérifier que le procès est équitable
-? vérifier que l͛égalité des armes se trouve effectivement respectée.

D͛autres réformes sont intervenues avec des explications plus triviales et qui s͛expliquent
par un manque de moyens considérable de la Justice. Ainsi en est-il de la possibilité, pour le
Ministère public, de recourir à la composition pénale. Tel est encore le cas de ce qu͛on l͛a appelé le
plaidé coupable (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité) pour lequel le Parquet a
un rôle essentiel.
Cette évolution de notre système procédural dans le sens d͛un renforcement des droits de
la défense s͛est trouvée accentuée par un certain nombre de textes internationaux, notamment la
ConvEDH mais également par une communautarisation importante du droit pénal et de la procédure
avec, depuis le traité de Lisbonne, l͛intégration de la Charte des Droits et Libertés fondamentaux
dans le droit communautaire.

     


  

Par l͛effet de l͛unité politique croissante de l͛Europe occidentale, un rapprochement des
législations pénales s͛est réalisé malgré des différences de cultures juridiques importantes. A coté
des sources nationales, il y a aujourd͛hui des sources internationales de la procédure pénale. Cette
multiplication des sources est tout de même parfois inquiétante au regard du strict respect du
principe de légalité.

 


  
?
    



 ? 
     

C͛est une des sources de la procédure pénale. La Constitution de 1958 formule des règles
très précises concernant par exemple   
        
     
  
 %
(
    
 
&. Mais un certain nombre de textes font partis du
bloc de constitutionnalité (001  2345,      


  2567). Or, ces textes
consacrent un certain nombre de principes qui encadrent notre procédure.K   
#  *
-?   
 %
  
-?   
  
   
-?   
   
  
    
-?   
  

  
   
  % 

Aujourd͛hui, le Conseil constitutionnel a pour finalité, pour vocation d͛exercer son contrôle
sur la constitutionnalité des lois de procédure. En effet, la ›   !
   %
  
       &
  %
   
          


  
 

   
 

&   % /  
  / !   78  
 
78

 Avec la procédure régissant la question prioritaire de constitutionnalité, qui peut être
soulevée à tous les stades de la procédure par les parties, les justiciables ont la possibilité de faire
vérifier la conformité de telle ou telle disposition. Pour éviter les procédures dilatoires a été mis en
place un double filtrage : soit de la Cour de cassation, soit du Conseil d͛Etat qui doivent vérifier
-? qu͛il n͛y avait pas, sur ce sujet, une décision de constitutionnalité
-? que la question prioritaire a un caractère sérieux.

 ? 
    

! "
 

Comme pour le droit pénal, en application de la Constitution de 1958 ( 


 96), les textes
de procédure pénale relèvent du domaine de la loi. Au 1er rang de ces lois de procédure, on trouve le
Code de procédure pénale avec son annexe, le Code de Justice militaire qui a été réformé
complètement par une ordonnance du 1er juin 2006. On trouve également des dispositions
procédurales dans le Code de l͛organisation judiciaire.
On trouve des règles de procédure dans de nombreux autres Codes, 

 
  
 
 

/  
  
   

  
%

  %   (
  %   

  C͛est ainsi que l͛on trouve des règles
de procédures dans le Code des douanes, dans le Livre des procédures fiscales.
Les règles de procédure peuvent parfois également résulter de textes qui ne sont pas des
lois au sens strict mais qui sont assimilé à la loi. : 
         
   
 
   
 27    


  
   ;   0 ;   2572#257< %


      &  
  /
  Parfois certaines règles procédurales peuvent résulter
de la procédure de referendum. Enfin, le gouvernement, sur le fondement de l͛article 38 de la
Constitution, peut parfois statuer par voie d͛ordonnance (
 


A ?   # 


 

Les règles procédurales peuvent résulter de décrets simples ou de décrets en Conseil d͛Etat.
Il y a également des arrêtés ministériels.

* ?    
$
  
 

En matière procédurale, les Tribunaux invoquent très souvent des principes généraux, des
principes, des règles fondamentales dont on peut chercher en vain un fondement textuel. Dans la
plupart des hypothèses, ils ne posent pas de problème en ce sens que la jurisprudence les dégage, les
affirme par une généralisation de dispositions particulières qu͛elle considère comme n͛étant que
l͛expression d͛un principe général.
C͛est en s͛appuyant sur de tels principes que la jurisprudence, par exemple, 
    
   
   

/
  
 

 
/
 %


   
     
    
   
    &   
%
  
   
 


C͛est en se fondant sur les principes généraux de la procédure que l͛on a considéré que
devant la Chambre de l͛instruction, la personne mise en examen (et donc son conseil, son avocat)
devait avoir la parole en dernier.
Mais il arrive parfois que le principe reconnu soit contraire aux intérêts de la personne
poursuivie. : 
      
 
    
 !
    2546  %

 ;0     =
 . L͛appel aux principes généraux devient alors critiquable lorsqu͛il
conduit les Tribunaux à consacrer des solutions qui sont en totale contradiction avec unedisposition
formelle de la loi.
Exemple :   25<3  
 /
 
 %
     /
      
 !   

 

   >             


           / En matière d͛extradition, le problème est
résolu par la › 
 %
      
 
  


£?  %    


Les lois de procédure, qui sont des lois de forme, ont un régime distinct des lois de fond.
Les lois de procédures si caractérisent en principe par leur objet. Objet qui est triple. Sont à ranger
dans les lois de forme :
-? les lois d͛organisation judiciaire : lois instituant, organisant les
juridictions répressives
-? les lois de compétence : déterminent la sphère d͛action de ces
juridictions
-? les lois processuelles : régissent le déroulement du procès.

Il est certaines lois pour lesquelles la qualification n͛est pas si simple que sa. Tel est le cas
des lois régissant la prescription de l͛action publique. La Cour de cassation, après des hésitations, a
jugé que les lois de prescription étaient en principe des lois de procédure. Tel est encore la cas des
lois qui se rapportent à la preuve ou à l͛exécution des peines qui sont des lois pour lesquels le
législateur hésite pour la qualification à leur donner.
La détermination du régime juridique applicable aux lois de forme soulève un certain
nombre de difficultés. Tout d͛abord, il est certain que ces lois de procédure obéissent au principe de
la territorialité : ces lois de procédure ne peuvent régir que des procédures qui se déroulent sur le sol
national.
Mais s͛est posé la question de savoir si, s͛agissant de l͛application des lois de procédure, il fallait
prendre en considération les intérêts de la personne poursuivie en privilégiant notamment les
solutions qui lui seraient le plus favorable ?
Pour les lois de fonds, le Juge doit, en principe, interpréter strictement la loi. En ce qui
concerne l͛interprétation des lois de procédures, la jurisprudence se réfère à la bonne administration
de la Justice pour admettre ou refuser, par exemple, l͛extension analogique (   /
  

/
.
S͛agissant de l͛application des lois de procédure dans le temps, la doctrine moderne admet de
manière unanime l͛application de manière immédiate du texte nouveau. > 
    
        
%        
  % %
 

 
 (     
   
     %  On considère tout
simplement que la loi nouvelle, par hypothèse, améliore le fonctionnement de la Justice et qu͛il est
donc de l͛intérêt de tous, y compris le délinquant, qu͛elle soit applicable immédiatement. Le Code
pénal, en 1994, a confirmé ces solutions, en précisant que les lois de compétence et d͛organisation
judiciaire s͛appliquaient immédiatement. Cependant, le Code pénal admettait que l͛on devait tenir
compte des intérêts de la personne poursuivie pour les lois de prescriptions et les lois relatives à
l͛exécution des peines. En effet, le Code pénal admettait que ces deux lois devaient s͛appliquer
immédiatement sauf si elles avaient pour conséquence d͛aggraver la situation de la personne
poursuivie. Le législateur, en ce qui concerne les lois de prescription, est revenu sur cette règle et les
lois de prescriptions sont désormais traitées comme des lois de forme. C͛est vrai pour ces deux types
de lois qui vont s͛appliquer immédiatement lorsqu͛elles ne sont pas acquises*
-? les lois de prescription de l͛action publique :temps accordé aux
autorités de poursuite pour mettre en mouvement l͛action publique
sauf texte spécial.  
 28      9   

 
2   
 %
 
-? les lois relatives à la prescription de la peine : durée à l͛issue de
laquelle il n͛est plus possible d͛exiger du délinquant condamné qu͛il
exécute sa peine.  
 <      ?   

 
<    
 %
 .

  


  

Les traités qui touchent à la procédure pénale sont très nombreux. C͛est ainsi que la France
est engagée dans toute une série de conventions, notamment en matière d͛extradition. Mais
indépendamment de ces traités, la construction européenne a entrainé la multiplication de
conventions touchant aux problèmes les plus divers et contenant de nombreuses dispositions
procédurales.
Exemples :
 
      %
    
  &    
    
 %
         
 
Cela étant, parmi toutes ces conventions, il convient de souligner l͛importance croissante
de la ConvEDH. Mais, aujourd͛hui, en plus de cette ConvEDH, on assiste à un renforcement du droit
communautaire en matière pénale et en matière procédurale avec, par exemple,  
 
 
 (
    / 
 %     
  Mais surtout, on assiste
à une communautarisation du droit pénal et de la procédure par l͛intégration au droit de l͛UE de la
Charte des Droits et Libertés fondamentaux à la suite du Traité de Lisbonne.
L͛application par les juridictions des Etats signataires est contrôlée, à l͛échelon européen,
par les organes compétents. 
-   %
 
      
    


  /     



 !  0      
 /  

-   01

? 
 
 
 &'(     
Les articles 5 et 6 de la Convention affirment un certain nombre de droits essentiels, de
droits fondamentaux tels que  
   
  
  %   %  
  

   Ces articles en tirent un certain nombre de conséquences procédurales, comme par
exemple  


 %  (
        

    


 
  



  (

 

-
%
   

 



  (
 &             
  
 
:     

 
 Découle également de ces articles 5 et 6 de la ConvEDH  

     %       
/  
 
  !   
!      
(
  
 
 

L͛ensemble de ces dispositions sont d͛application directe, elles font partie intégrante de
notre système procédural et, aux termes de l͛article 55 de la Constitution, ces dispositions
l͛emportent sur les textes nationaux éventuellement contraires. Toute la difficulté se trouve être
dans la conciliation entre notre CPP et des concepts qui sont, dans leur formulation, d͛origine ou
d͛inspiration anglo-saxonne et qui sont donc fort vagues pour un juriste français.
Exemple :
-? Délai raisonnable : notion vague pour les juristes français alors que
les juristes de la Common Law y sont habitués.
-? Procès équitable : juriste anglo-saxons habitués à ces concepts.

Cette compatibilité entre notre droit interne et la Convention a, à l͛origine, été très délicate
car concepts étrangers. Cela étant, notre procédure s͛est trouvée modifiée sensiblement lorsqu͛on
l͛a mise en perspective avec la ConvEDH. La Cour de cassation a conclu parfois à l͛irrégularité
procédurale sur le fondement de la Convention :
-?     
 
          
   

 %      
 
  
-? >    
     :   
   

 %         %


    
    
 
  
 
-? >    
      &  
  &

 
     
 
   ! 
   
 
   
    
 
% 

Ce contrôle de conventionalité est contrôlé par la CEDH.

£?  )     


 &'(
Il appartient aujourd͛hui à la CEDH de contrôler l͛application par la Cour de cassation de la
Convention. Cour européenne qui peut être saisie soit par un des Etats signataires de la Convention,
soit par des requêtes individuelles (peut être 
      !    '=; 
       
    
  % 
   % 
  La saisine de la CEDH ne
peut intervenir qu͛après épuisement des voies de recours internes.
La Cour comprend trois formations, elle peut siéger :
-? En Comité : (Juges) peut déclarer irrecevable ou rayer du Rôle une
requête individuelle
-? En Chambre : (7 Juges) elle se prononce sur le fond par des arrêts
motivés. Etant entendu que les Juges qui ne partagent pas la décision
peuvent y adjoindre leur décision dissidente.
-? En Grande Chambre : elle intervient dans deux cas :
? Lorsqu͛une Chambre souhaite se dessaisir car
considère que la question est grave
? Si la solution que la Chambre pourrait adopter
pourrait aboutir à une contradiction de
jurisprudence.

La Grande Chambre peut être saisie à titre exceptionnel dans un délai de 3 mois à compter
de l͛arrêt rendu par une Chambre.


 
 ) 
  

   )   
  

La procédure pénale doit à la fois permettre la condamnation des coupables tout en
sauvegardant la liberté des innocents. Les règles de procédure pénale sont en recherche permanente
d͛un équilibre entre rigueur, sévérité, libéralisme et indulgence. L͛interaction qui existe en matière
pénale entre la procédure et le droit substantiel font qu͛on ne peut porter de jugement sur la
sévérité ou l͛indulgence d͛un système que de manière globale. 
     


  (
    
   
       %
  
    
     (
  %   
  
 /

* #

 
Dans les systèmes accusatoires, ceci ramène le procès pénal à un procès très proche du
procès civil. Dans ce système, le procès se résume à un duel entre la victime et l͛auteur de l͛infraction
se déroulant en présence d͛un Juge neutre, passif. En principe, ce système assure l͛égalité entre
l͛accusation et la défense à tel point que l͛on observe qu͛il est en général beaucoup plus protecteur
des droits de l͛accusé que ceux de la société.
Historiquement, ce système a été pratiqué dans la Grèce antique mais aussi sous la
République à Rome. La procédure est orale, contradictoire et publique. A cette époque, le sort de la
personne poursuivie dépend largement de preuves irrationnelles. La décision est rendue par les pairs
de l͛accusé, il s͛agit donc d͛une formation collégiale et il n͛existe aucune voie de recours. L͛histoire
montre que dans ce type de procédure, le risque était grand de voir sacrifiés les intérêts de la société
qui n͛avait pas de représentant propre. La poursuite et la preuve dépendent essentiellement de la
victime.
C͛est la raison pour laquelle, même dans les systèmes anglo-saxons qui adoptent la
procédure accusatoire, le droit de saisir le Juge a été élargi à tout citoyen et on a même instauré un
agent public qui était en charge d͛engager les poursuites pour éviter de faire reposer sur les seules
épaules de la victime le soin d͛engager les poursuites et d͛apporter les preuves.

* #   


C͛est l͛antithèse de la précédente. Elle se caractérise d͛abord par la volonté de lutter contre
la délinquance qui est un fléau social contre lequel il convient de lutter. A l͛origine, le Juge pouvait se
saisir lui-même. La société dispose d͛un représentant dans l͛instance (le Ministère
public).Contrairement à la précédente, cette procédure est une procédure écrite permettant donc
les voies de recours. Mais c͛était une procédure secrète à l͛égard du public et du suspect. Procédure
non contradictoire donc fortement déséquilibrée. Procédure divisée en plusieurs phases:
-? Phase d͛instruction
-? Phase de jugement

Ce type de procédure n͛a eu cours qu͛à des époques lorsque les pouvoirs sont très
centralisés (         @  
 ). S͛agissant de la preuve, on avait également
recours à des modes de preuve totalement irrationnels. Ces systèmes inquisitoriaux ont
l͛inconvénient de fort peu ménagé les droits de la défense, ils sont essentiellement axés autour de la
défense de la société, de l͛intérêt général. Les systèmes inquisitoriaux ne sont pas plus satisfaisants
que le système accusatoire donc car ce sont deux systèmes déséquilibrés.

* #$ 


On a tenté de concilier les deux systèmes et de trouver une voie moyenne entre les deux.
Ces systèmes mixtes se caractérisent par la division de la procédure en plusieurs étapes :
-? Phase d͛instruction : pendant très longtemps de type inquisitoire en
ce sens qu͛elle était largement secrète, pas contradictoire et qu͛il
s͛agissait d͛une procédure écrite.
-? Phase de l͛instruction définitive et du jugement : très largement
inspirée du système accusatoire avec l͛oralité, la publicité des débats
et une procédure contradictoire.
La procédure pénale française relève de ces procédures mixtes, étant entendu qu͛on ne
peut plus prétendre, en France, que la procédure d͛instruction est inquisitoriale dans la mesure où
on a considérablement renforcé le caractère contradictoire de la procédure d͛instruction en la
rééquilibrant au bénéfice des parties privées.

   )   


  

Si notre procédure pénale est très autonome par rapport aux autres systèmes procéduraux
(   % , elle est complètement dépendante du droit pénal.


 

  
" 
  

En matière pénale, la procédure est intimement liée au droit pénal parce que le procès
pénal est la condition pénale est la condition même de la réalisation du droit substantiel. La
condamnation, qui est la conclusion de la commission d͛une infraction, vient s͛intercaler entre
l͛incrimination et la sanction. C͛est ce qui explique que certains principes fondateurs du droit pénal
soient également des principes fondateurs de la procédure pénale. : 
        
 
        
    &
        La procédure pénale
relève de la compétence du Parlement.
De même qu͛il est une division centrale en matière pénale :  

 


 %
  

 . Cette classification légale est fondamentale en procédure pénale et elle
a un intérêt identique. En conséquence, et de manière un peu réciproque, la procédure pénale
exerce une influence sur les règles de fond et nous verrons que, parfois, la qualification d͛une
infraction ne dépend pas de la gravité objective des faits mais des dispositions procédurales
applicables que l͛on veut appliquer. : 
     
  
 &   

   
    
   


      

     
      
  
 
Il y a un lien particulièrement étroit entre le droit substantielet la procédure en matière
pénale.

  
   
    
 

 
$
 
* # 
$
La procédure pénale est totalement autonome par rapport à la procédure civile et par
rapport à la procédure disciplinaire.

? 
   
    
 

  "
   
  
Tout les oppose. Procédure pénale est d͛intérêt public alors que la procédure civile est
d͛intérêt privé. Ces deux procédures qui ont une finalité différente ont des principes qui s͛opposent.
C͛est ainsi que :
-? s͛agissant de la procédure civile, le déclenchement du procès dépend
des parties privées alors qu͛en procédure pénale, le déclenchement
des poursuites est, en principe, fait par le Ministère public.
-? Devant le Juge civil, la procédure est placée sous le principe
dispositif :  
 

     
 La
procédure pénale, elle, consacre le principe de l͛indisponibilité du
procès pénal :  " 
    
      
%
  
  
-? Le système de preuve est également très différent.  
  % 

    %  
       
  
 
  %
Malgré le fossé séparant ces deux types de procédures, ce fossé peut être partiellement
comblé.
-? Tout d͛abord parce que notre Justice repose sur un principe qui est la
profonde unité entre la Justice civile et la Justice pénale.    
      
 ( )  %
(
   

 !  
  %  
    
-? En second lieu, des processualistes prétendent pendant très
longtemps que la procédure civile était la procédure de droit
commun et que les règles qui régissaient l͛instance civile avait
vocation à régir l͛instance pénale.      
 
/ 

Depuis la Constitution de la Vème République, il n͛est plus possible de considérer que la


procédure civile est la procédure de droit commun et que donc les grandes règles, les grands
principes qu͛elle énonce seraient transposables en matière pénale. En effet la procédure pénale
relève du domaine de la loi alors que la procédure civile relève du pouvoir règlementaire et qu͛à
partir de la, la hiérarchie des normes ne permet pas d͛appliquer des dispositions d͛origine
règlementaire à une matière relevant du domaine de la loi. Cela dit, il arrive tout de même que le
CPP renvoie au CPC, notamment lorsque se trouvent en cause devant le Juge pénal des intérêts
purement civils. : 
       <   
 28   * +    
 

   

     

      )     
(
  %   

/      %  , De même, certains grands principes sont aujourd͛hui communs à


la procédure pénale et à la procédure civile, mais ces principes ont un fondement constitutionnel ou
européen. : 
      
         &  
    
    
  
  En matière pénale, la loi du 15 juin 2000, à l͛origine d͛un article
préliminaire dans le CPP, en a fait un principe directeur.

£? 
  
    
 

  "
   
 
 
Il existe une très proche parenté entre le droit disciplinaire et le droit pénal. Le droit
disciplinaire est le droit répressif propre à une institution. La procédure disciplinaire s͛est
considérablement améliorée en ce sens que de plus en plus, elle a été obligée d͛adopter les grands
principes de la procédure pénale qu͛il s͛agisse du principe du contradictoire ou de l͛obligation de
respecter les conditions de la ConvEDH.
Cela étant, malgré ce rapprochement, les deux procédures demeurent indépendantes l͛une
par rapport à l͛autre. L͛autorité disciplinaire n͛est pas obligée de sursoir à statuer quand bien même
la faute disciplinaire serait en même temps une infraction pénale. La décision en matière pénale n͛a
pas autorité de la chose jugée en matière disciplinaire. Cela est réciproque dans l͛autre sens.

c

     
  


Pendant longtemps on a exposé que la procédure pénale reposait sur 3 grands principes
directeurs :
-? Profonde unité entre justice civile et justice pénale
-? La présomption d͛innocence
-? Principe de la séparation des autorités de poursuite, d͛instruction et
de jugement
Ces deux derniers principes sont consacrés formellement par le CPP dans l͛article
préliminaire tel qu͛il résulte de la loi du 15 juin 2000. Mais, il n͛y est rien dit sur l͛instruction en ne
consacrant que la séparation des autorités de poursuites et de jugement. Deux arguments à cela :
-? Rapprochement avec le cadre européen qui ne connait pas
l͛instruction
-? En 2000, anticipation sur le projet de suppression du Juge
d͛instruction.

L͛évolution de notre procédure doit conduire à ajouter un troisième grand principe qui est
celui de la juridictionnalisation des peines. Pendant très longtemps, les décisions prises en matière
d͛exécution des peines n͛étaient pas susceptibles de recours et même le Juge d͛application des
peines n͛était pas une juridiction en matière de peine au sens où nous l͛entendons. Aujourd͛hui, en
matière d͛exécution de la peine, il existe un Tribunal d͛application des peines dont les décisions sont
susceptibles d͛appel. L͛administration pénitentiaire a largement perdu de ses pouvoirs.
Il faut mettre en perspective ces principes avec l͛article 6 de la ConvEDH qui impose que
soit respecté le principe du procès équitable. Conséquences procédurales :
-? le principe de l͛égalité des armes : à la suite d͛une procédure
parfaitement contradictoire
-? toute personne doit être jugée dans un délai raisonnable,
-? L͛accusation et la défense doivent être équilibrées.
-? Chaque partie doit être en situation de pouvoir présenter sa cause et
doit avoir la possibilité de la défendre sans être désavantagée.

Les autorités nationales ont bien compris ces exigences et ont intégré ces principes
européens dans notre procédure pénale interne. C͛est ainsi que le Conseil constitutionnel(" 
#  ) a été amené à affirmer que les droits de la défense impliquaient, notamment en
matière pénale, l͛existence d͛une procédure juste et équitable garantissant l͛équilibre des droits des
parties. Le législateur quant à lui a réformé le CPP avec la loi du 15 juin 2000. Il a intégré dans l͛article
préliminaire les grands principes contenus dans l͛art.6 de la ConvEDH. L͛article préliminaire du CPP
rappelle que la procédure pénale doit être équitable, contradictoire et préserver l͛équilibre des
parties.
Nul doute qu͛à terme la référence à l͛article 6 de la ConvEDH pourrait susciter bien des
excès de la part de la Cour de cassation et des Juges. Les principes posés par la ConvEDH sont
extrêmement vagues et ils pourraient permettre à la Chambre criminelle de réécrire l͛ensemble des
dispositions du CPP en se passant de l͛autorisation du législateur puisque le Juge judiciaire a en
charge de vérifier la conformité des dispositions de droit interne qu͛il applique aux principes, aux
règles posées par la ConvEDH (
-   %
 
).

[ 
  
+    
+ 


Principe déjà énoncé dans le Code d͛instruction criminelle. C͛est donc la clé de voûte de
notre système procédural. Il existe un lien organique entre ces deux formes de justice. Ce principe a
des conséquences plus importantes en ouvrant notamment l͛accès du prétoire pénal aux victimes.
Lorsque le dommage de la victime trouve sa source dans une infraction, la victime a également la
possibilité de s͛adresser au Juge pénal, de porter son action en réparation devant les juridictions
répressives. Cette plainte avec constitution de partie civile de la victime oblige, en principe et dans
certaines conditions, le Ministère public à poursuivre.


 
   
  $ 
+ 
  ,  %         
Les Tribunaux répressifs appartiennent à l͛ordre judiciaire. Les juridictions administratives
sont /
 
compétentes en matière pénale pour les 
 %
     %  .
Par conséquent, les juridictions répressives comme les juridictions civiles sont placées sous
le contrôle de la juridiction suprême de l͛ordre judiciaire, à savoir la Cour de cassation qui est
composée de 3 Chambres civiles, d͛une Chambre commerciale et financière, d͛une Chambre sociale
et d͛une Chambre criminelle. C͛est au sein de la Cour de cassation que se dénoue les éventuelles
contrariétés de jugement qui peuvent naître entre les chambres de la Cour de cassation.
Ces liens entre les deux Justices se trouvent renforcés par l͛identité des juridictions. Les
mêmes magistrats, sous des appellations différentes, statuent alternativement au civil et au pénal.
-? > )  
 
 :    
        %  

 :             
-? > :;@ 
  &  
  %   % 
:   
  
  > K 
      &  
  %  
  &  
  
!    
  
!    

 
-? >     
  
   K      


 
 
   

  K 
 
   

 


  K 
 :;@

Cette profonde unité, on la retrouve dans l͛organisation du Parquet. Aussi bien le Procureur
de la République (:;@) que le Procureur général ( ) s͛occupe aussi bien des procès civils que des
procès pénaux.

   
        

      


  
Les magistrats ne sont pas des fonctionnaires mais sont des agents publics dotés d͛un statut
particulier qui a essentiellement pour finalité d͛assurer leur indépendance. Ces magistrats sont
formés à l͛ENM et ont, au cours de leur carrière, la possibilité d͛exercer toutes les fonctions
judiciaires du Siège comme du Parquet, au civil comme au pénal.
A certains égards, cette unité du personnel judiciaire connaît un certain déclin qui tient à
l͛apparition d͛une certaine spécialisation des magistrats. On s͛est aperçu que le contentieux pénal est
de plus en plus complexe. Par conséquent, cela a conduit à mettre en place des magistrats
spécialisés. Il existe des juridictions spécialisées comme en matière économique et financière dont la
spécialisation touche aussi bien le juge d͛instruction que les juridictions jugement.


 
    
      
  ! 
Faculté reconnue aux victimes d͛exercer leur action en réparation devant les juridictions
répressives. Il en résulte une dépendance de l͛action civile à l͛égard de l͛action publique. Par effet de
la primauté du Juge répressif, s͛explique par la supériorité des moyens d͛investigation dont il dispose
et par le principe de la liberté de la preuve. Cela se traduit par l͛autorité de la chose jugée au pénal
sur le civil.
Pour que l͛action civile puisse être mise en place, il faut que l͛action publique ne soit pas
éteinte par la prescription. Si la victime agit dans les délais, en se constituant partie civile, la victime
déclenche le procès pénal. Une fois que le procès pénal est déclenché, la victime ne peut pas
l͛exercer. La procédure pénale sera exercée par le ministère public. L͛attitude de la victime, une fois
l͛action publique mise en mouvement, est indifférente. Si la victime transige sur les dommages-
intérêts, cette transaction va éteindre l͛action civile, mais l͛action publique ira jusqu͛à son terme. Le
législateur a expressément prévu que lorsque la prescription de l͛action publique a une durée plus
longue que la prescription de l͛action en réparation, l͛action en réparation exercée devant les
juridictions répressives suivra alors le régime de la prescription d͛action publique.
Il arrive que la victime choisisse la voie civile. Depuis une › 
    , le
législateur est venu désolidariser les prescriptions de l͛action publique et les prescriptions de l͛action
civile. Avant cette loi, lorsque l͛action publique était prescrite, la prescription de l͛action civile
découlait également de cette prescription : c͛est la   
  
 . La loi de 1980 a
désolidarisé la prescription de l͛action publique et celle de l͛action civile. L͛ ›
$$ prévoit
aujourd͛hui que l͛action civile exercée devant le Juge civil se prescrit selon les règles du code civil.
Lorsque la victime agit devant le Juge civil, en principe la juridiction civile est obligée de
surseoir à statuer jusqu͛à ce que le Juge pénal ait lui-même statué pour que soit respecté l͛autorité
de la ! &du pénal sur le civil.

[ 

      
  


Si la présomption d͛innocence est consacrée depuis longtemps par des textes
internationaux ratifiés par la France, notamment par l͛article 6 de la ConvEDH, sur le plan interne
l͛article 9 de la DDHC précise l͛obligation de respecter cette présomption d͛innocence. Cet article fait
tout de même partie du bloc de constitutionnalité. La loi du 4 janvier 1993 l͛avait intégré
formellement en droit interne en ajoutant l͛article 9-1 du Code civil qui dispose que « !  

  
  
   ÿ. Le Code d͛instruction criminelle et le CPP ne
mentionnaient pas ce principe expressément. Il a fallut attendre la loi du 15 juin 2000 pour que se
trouve dans le CPP ce principe dans l͛article préliminaire.
La présomption d͛innocence signifie que la personne poursuivie doit être tenue pour
innocente, tant que la preuve de sa culpabilité n͛a pas été rapportée, tant que les charges qui pèsent
contre elle ne sont pas devenues des preuves. Ce principe a une signification délicate à établir.

-,[ [ &

 
 
   
  
Le principe semble tirer toute sa substance d͛une règle de preuve. On ne peut réduire la
présomption d͛innocence à une simple règle technique. La présomption d͛innocence a une
signification politique ; c͛est un principe politique caractéristique des Etats libéraux qui considèrent
que la présomption d͛innocence est un véritable droit subjectif.


 

     . #   
Comme toute présomption, celle d͛innocence a pour effet d͛attribuer la charge de la
preuve au bénéfice de la personne soupçonnée. Dès que cette présomption d͛innocence est
envisagée sous son angle simplement technique de règle attributive de la charge de la preuve, elle
est affectée d͛une grande fragilité dans son sens technique. Chaque fois que la société considère que
ses intérêts ne sont pas suffisamment protégés, elle ne se gène pas pour consacrer une présomption
de culpabilité (    
    ! 
  ).

    
         
 
 

  

La présomption d͛innocence signifierait qu͛il n͛appartient pas à la personne qui est mise en
cause d͛établir son innocence, c͛est au Ministère public qu͛il appartient de prouver la culpabilité,
notamment de rapporter la preuve que tous les éléments constitutifs de l͛infraction sont réunis. En
réalité, cette présentation est un peu théorique. En effet, le Ministère public voit sa tache
considérablement allégée lorsqu͛une instruction est ouverte. Le Juge d͛instruction va participer
activement à la recherche de la preuve. Au stade du jugement, le Ministère public est également aidé
par l͛instruction définitive à l͛audience conduite par le Président de la juridiction. Il est clair que la
personne poursuivie ne demeure pas passive et qu͛elle va fournir au Juge des alibis.
La présomption d͛innocence révèle sa signification en cas de doute: «  
 


&    ÿ. A partir du moment où le Ministère public n͛a pas été capable de créer dans
l͛esprit du Juge une certitude, mais simplement une probabilité de culpabilité, il n͛a pas rapporté la
preuve qui lui incombe et il ne pourra pas comporter l͛intime conviction du Juge. La présomption
d͛innocence n͛est pas anéantie par la règle selon laquelle le Juge doit se déterminer selon son intime
conviction.
L͛intime conviction n͛a jamais signifié que l͛on pouvait condamner sans preuve, mais
seulement que le Juge n͛a pas à se justifier dans son appréciation des différentes preuves qui lui sont
fournies. C͛est donc une pratique tout à fait critiquable, qui viole la présomption d͛innocence, que de
voir des Juges faire figurer dans un jugement une relaxe qui a été accordée au bénéfice du doute.
Une situation intermédiaire entre innocence et culpabilité ne peut exister que sur prévision du
législateur :
-? Au stade de l͛enquête policière, la présomption d͛innocence a moins
de poids. Le CPP indique qu͛il suffit qu͛existent des indices faisant
présumer la commission d͛une infraction pour pouvoir placer une
personne en garde à vue.
-? Au stade de l͛instruction, le Juge va pouvoir mettre en examen toute
personne à l͛encontre de laquelle il existe des indices graves ou
concordants rendant vraisemblable qu͛elle a participé aux faits. Dès
lors, la mise en examen ne contredit pas la présomption d͛innocence.
Ce n͛est qu͛un moyen de déterminer si l͛individu va basculer vers
l͛innocence ou vers la culpabilité. Le présumé innocent n͛est certes
pas coupable, il n͛est pas non plus un innocent. Il est une personne à
l͛encontre de laquelle pèse un certain nombre de charges. Le Juge
d͛instruction doit apprécier si ces charges sont suffisantes pour
renvoyer la personne devant la juridiction correspondante ou rendre
une ordonnance de non lieu.

         


 
 
     

    
!  
La présomption d͛innocence peut être contredite de manières diverses. Il existe dans le CPP
des mesures discriminatoires qui viennent affecter une personne qui n͛est pas encore définitivement
condamnée. 
  

   
     
 (
 &     
La contradiction est plus prononcée lorsque le législateur consacre de véritables
présomptions de culpabilité. 
  

/
   
  
   
. Tel
est le cas en matière de diffamation :      
     
  
 

  %   . Tel est encore le cas avec la présomption de connaissance de la loi.
Dans d͛autres cas, le législateur présume l͛élément matériel de l͛infraction.    

        
   &
   
  %  
 


     %   

       
      
  


     #  %   
  % 

        
    
  
  

  .

Ces présomptions de culpabilité sont-elles compatibles avec la présomption d͛innocence ?


La Chambre criminelle a considéré que toutes ces présomptions de culpabilité n͛étaient pas
incompatibles avec l͛article 6§2 de la ConvEDH, sous la double condition que ces présomptions soient
proportionnées à la gravité de l͛enjeu et qu͛il soit possible d͛en rapporter la preuve contraire (  

   ). Cette interprétation donnée par la Cour de cassation est conforme à
l͛interprétation de la Convention par les organes européens eux-mêmes qui admettent la possibilité
de consacrer des présomptions de culpabilité dès lors qu͛elles ne sont ni déraisonnables, ni
irréfragables. Le Conseil constitutionnel a lui-même jugé que ces présomptions de culpabilité
peuvent être admises à titre exceptionnel dès lors qu͛elles sont réfragables et que les droits de la
défense sont assurés.


  

     .$   
  
Au regard des règles habituelles en matière de preuve, la présomption d͛innocence est
redondante par rapport à l͛adage «  %     ÿ.
La véritable signification de la présomption d͛innocence doit être recherchée ailleurs que
dans une règle de preuve. Il s͛agit d͛un principe directeur ayant un fondement politique qui se justifie
par la nécessité de préserver les libertés individuelles et les droits de l͛Homme. La présomption
d͛innocence est exprimée dans la DDHC, article 9 : «

! 
 
&  
 

     ÿ. Ce droit à la présomption d͛innocence est un droit inaliénable. Très
récemment (  6 & %  2559), ce principe a été érigé en véritable droit subjectif dont le siège se
trouve dans le Code civil à l͛article 9-1. Ce qui caractérise un droit subjectif est de disposer de
prérogatives protégées par une action spécifique.

    
  
     

Article 9-1du Code civil (  2559) : « !  
  
  

   ÿ. L͛alinéa 2 de l͛article 9-1 énumère toute une série de prérogativespositives
permettant de protéger le droit de la présomption d͛innocence qui viennent s͛ajouter aux
prérogatives de droit commun.
Lorsqu͛une personne a été mise en examen ou placée en garde à vue, et qu͛avant toute
condamnation irrévocable a été présentée publiquement comme coupable de faits qui font l͛objet
soit d͛une enquête, soit d͛une instruction judiciaire, le Juge peut, même en référé, prescrire toute
mesure pour faire cesser l͛atteinte à la présomption d͛innocence. @ 
   
  

 
      /  %         
  
 
 %

Lorsqu͛un non-lieu est intervenu, son bénéficiaire a la possibilité d͛obtenir la publication de
la décision ou d͛un communiqué afin d͛en informer le public. Le Juge, quand il est sollicité par cette
demande, doit répondre par ordonnance motivée. L͛intéressé a également la possibilité d͛exercer
une actioneninsertion forcée (= 
   ) au moment de sa mise en cause ou de manière
différée à la suite des poursuites pénales à l͛occasion desquelles son nom a été invoqué et qui l͛ont
innocenté. De même, à la demande de l͛intéressé, la juridiction qui prononce un non-lieu, une relaxe
ou un acquittement, peut accorder une indemnité à la personne. Cette indemnité est mise à la
charge de l͛Etat mais peut incomber à la partie civile lorsque celle-ci a mis l͛action publique en
mouvement.
En outre, l͛atteinte à la présomption d͛innocence peut parfois constituer une infraction
pénale.    /    % 
  
    % 
  

 

    
    
     
   
Il est permis de publier les actes d͛accusation et tous les actes de la procédure qui sont lus
en audience publique. De même que les journalistes peuvent publier un compte-rendu fidèle des
débats judiciaires.

     



   
    

 
     
Il y a de nombreuses dispositions du CPP qui se fondent sur la présomption d͛innocence.
Toutes les solutions proposées par le CPP visant à protéger la liberté de l͛individu s͛explique par la PI.
Tous les droits de la défense ne peuvent s͛expliquer et se comprendre qu͛au regard de ce droit à la
PI. La juridiction répressive a le devoir de rechercher les éléments de preuves défavorables et
favorables à la personne poursuivie. On doit également rattacher à cette PI le droit d͛une personne
de ne pas contribuer à sa propre condamnation. La personne poursuivie a le droit de mentir. Elle a la
possibilité de se taire face aux accusations. Tous les droits dont bénéficie la personne placée en
garde à vue s͛expliquent par la PI. La personne mise en examen doit en principe demeurer libre. La
détention provisoire et le contrôle judiciaire sont exceptionnels.
La nécessité d͛une majorité qualifiée au sein du jury pour toute décision défavorable à
l͛accusé ne peut s͛expliquer que par la PI. L͛absence de pourvoi en cassation contre l͛arrêt
d͛acquittement en cour d͛assise ne peut s͛expliquer que par la PI.

[  

    

Quand on parle de théorie des preuves pénales, on renvoie à deux questions
complémentaires :
-? Quels sont les modes de preuve admissibles ?
-? L͛appréciation de ces différents modes de preuves

Ces deux questions se trouvent réglés par le       


 : liberté du mode de
preuve et liberté du juge dans l͛appréciation de la valeur probante.
Il faut s͛interroger sur la manière dont ces preuves sont recherchées et comment elles
peuvent être administrées en Justice. La règle de la liberté disparaît et est remplacée par le principe
de la légalité dans la rechercher et dans l͛administration de la preuve.


  
c  
 ! 
  
  !    
Art.427 CPP : sauf exception, les infractions peuvent être établies par tout mode de preuve.
L͛intérêt supérieur de la société et du présumé innocent convergent pour faire en sorte que dans la
recherche de la vérité tout obstacle juridique quant aux modes de preuves soit écarté. Les modes de
preuves utilisables sont certes étendus mais ils se limitent à des modes de preuve qui sont
légalement admissibles.

1§ : L͛indice
Cette catégorie se définit moins par son contenu que par l͛opération intellectuelle de la présomption.
Au sens strict, l͛indice se comprend de tout ce qui sans fournir une preuve immédiate et irrémédiable
rend possible le fait recherché. C͛est cette faculté d͛induction qui va permettre de conclure
positivement à l͛existence du fait. A partir de là tout peut être considéré comme un indice. A certains
égards ce mode de preuve absorbe tous les autres dès lors que ces modes de preuves ne permettent
pas de créer une évidence.
La présomption est abandonnée à l͛appréciation du juge : ce sont  
   !. Mais
il arrive parfois que ces présomptions soient des présomptions légales lorsqu͛elles sont l͛œuvre du
législateur. L͛appréciation dépend alors du législateur.

2§ : La preuve littérale ou écrite


La preuve écrite est la reine des preuves en matière civile. La preuve écrite ne joue pas du tout le
même rôle en matière pénale. En matière pénale l͛écrit ne constitue souvent qu͛un indice. L͛écrit
peut également constituer un aveu extra judiciaire.
La plupart du temps la preuve écrite prend la forme de procès verbaux ou de rapports. Les procès
verbaux et les rapports se distinguent à la qualité de leur auteur. Les procès verbaux émanent des
officiers de police judiciaire, des agents de police judiciaire, des fonctionnaires et des agents de
l͛administration chargés de certaines fonctions judiciaires. Les procès verbaux et les rapports ont
pour objet de constater des infractions. Si les procès verbaux peuvent être adressés directement au
ministère public qui ensuite jugera s͛il poursuit ou non les auteurs de l͛infraction, les rapports quant
à eux doivent être communiqués par le rédacteur à son supérieur hiérarchique. Ces rapports sont en
principe adressés par des agents de police judiciaire adjoints.
Parfois les procès verbaux ont une autre fonction que de constater les infractions et ont pour objet
d͛enregistrer les opérations effectuées par leurs auteurs (procès verbal d͛audition de témoin).
Contrairement aux rapports, les procès verbaux obéissent à des conditions de formes extrêmement
minutieuses qui en conditionnent la régularité et les effets juridiques. Ces formes sont diverses et
varient d͛un procès verbal à l͛autre. Les formes tiennent en général à la nécessité de la date, à la
nécessité de la signature de l͛agent qui a participé à la constatation, au délai de rédaction, au délai de
transmission au procureur.

3§ : Le témoignage
Le témoignage s͛entend d͛une déclaration faite en justice sous la foi du serment. Faiblesse de ce
mode de preuve. Certains témoins sont malhonnêtes, d͛autres sont distraits. Le témoignage est une
preuve d͛une grande fragilité car la précision des souvenirs a tendance à s͛estomper avec le temps.
Le témoin qui se tait prive la justice d͛une aide précieuse. Le CPP va tenter de minorer les risques liés
au témoignage. Les risques tiennent parfois à la personne du témoin ou à sa déposition.

A. Le témoin
Le témoin peut être d͛une grande fragilité mais il est indispensable.

1. L͛interdiction d͛être témoin


Il existe des 
 
 entre certaines qualités et celle de témoin. Le CPP a précisé pour
l͛interprète que celui-ci ne peut pas être témoin. Cette règle a été étendue au juge, au juré et au
greffier. Cette incompatibilité est relative car elle ne se manifeste que s͛il y a un risque de partialité
dans la fonction exercée. Le magistrat ne peut pas être entendu comme témoin dans une affaire
dont il est saisi. Le juge d͛instruction, un policier ou un gendarme ne peuvent pas être entendus
comme témoin dans l͛affaire dont ils sont saisis.
L͛incompatibilité est absolue puisque lorsqu͛elle joue elle exclue toute audition de l͛intéressé même
à titre de simple renseignement.

Les parties ne peuvent pas être témoins. La victime à partir du moment où elle s͛est constituée partie
civile ne peut plus être entendue comme témoin. A cet égard, la jurisprudence fait preuve d͛une
certaine indulgence. La jurisprudence a considéré comme régulière la manœuvre qui consiste pour
une victime à attendre avant de se constituer partie civile d͛avoir été entendue comme témoin.
Les personnes mises en examen ou les prévenus ne peuvent être entendus comme témoin. La
qualité de partie et celle de témoin sont inconciliables. Notre droit est plus réaliste que celui des
anglo-saxons. Notre procédure pénale refuse qu͛une personne poursuivie doive choisir entre
s͛accuser ou se parjurer.
Certaines personnes sont frappées par une  
 d͛être témoin. Cette incapacité découle
fréquemment d͛une aptitude. Cette incapacité peut être tantôt absolue, tantôt relative. L͛incapacité
est  quand elle produit ses effets à toute la procédure pénale. L͛incapacité est absolue
lorsque l͛inaptitude qui la fonde est inhérente à l͛intéressé. C͛est le cas des mineurs de moins de
16ans. Ces mineurs peuvent être entendus à titre de simple renseignement. L͛art.388-1cciv prévoit
que dans toute procédure concernant un mineur, le mineur capable de discernement peut être
entendu par le juge.
L͛incapacité n͛est que 
% lorsqu͛elle n͛affecte qu͛une procédure particulière. C͛est le cas des
ascendants, des descendants, des alliés au même degré ou du conjoint (même après divorce). Cette
liste est limitative et ne peut être étendue. Cette incapacité est relative car elle n͛opère qu͛au stade
du jugement. A ce stade, l͛incapable peut être entendu à titre de simple renseignement. Si par
erreur, il a déposé sous serment alors qu͛il n͛aurait pas du, aucune nullité n͛est encourue si personne
ne s͛y est opposé.

L͛incapacité peut découler d͛une condamnation. Ces personnes peuvent être entendues à titre de
simple renseignement. Le dénonciateur rémunéré peut être témoin, sauf opposition de la part d͛une
partie. Dans ce cas, le dénonciateur rémunéré ne peut être entendu qu͛à titre de simple
renseignement.

%L͛ ›      


Apporter son concours à la découverte de la vérité est un devoir civique qui peut être pénalement
sanctionné. Il existe un certain nombre d͛obligations spéciales. C͛est ainsi qu͛une obligation de
témoigner pèse sur les personnes qui ont déclaré publiquement connaître les auteurs d͛un crime ou
d͛un délit et qui refusent de répondre aux questions de juge. Cela constitue une obligation pénale.
C͛est le cas de l͛individu qui connaît la preuve de l͛innocence d͛une personne détenue. Certaines
personnes échappent à cette obligation : l͛auteur et le complice de l͛infraction et les conjoints,
concubins notoires, parents en ligne directe et les frères et sœurs ainsi que leurs conjoints. Sont à
l͛abri de poursuite pour cette infraction les personnes qui peuvent invoquer le secret professionnel.

&%L '  


%L  ( › '  
 >   
  
 
Lorsqu͛une personne est convoquée pour fournir son témoignage, elle doit obligatoirement
comparaître afin de déposer et cela au stade de l͛instruction et au stade du jugement. Le refus de
comparaître est pénalement sanctionné. Un problème délicat s͛est trouvé posé s͛agissant des
personnes tenues au secret professionnel. Ces personnes ont l͛obligation de comparaître quand bien
même elles pourraient ensuite opposer aux questions posées leur secret professionnel. Le journaliste
a la possibilité de refuser de dévoiler ses sources.

 >   
  
Cette sincérité est garantie quant au déposant et quant au tiers. La sincérité du témoignage est
assurée par le serment qui est une garantie qui distingue juridiquement le témoin de la personne qui
est entendue en tant que simple renseignement. Le refus de prêter serment et de déposer constitue
une infraction pénale. Le témoin ne peut pas voir sa responsabilité recherchée à raison des
déclarations qui seront faites. Le témoin qui, de manière consciente, dépose inexactement commet
une infraction de  /
  , avec la possibilité d͛une exemption de peine en cas de
rétractation spontanée avant la fin de la procédure.

A l͛égard des tiers, la sincérité du témoignage est protégée par la répression de la subornation de
témoin. La diffamation et l͛injure commises à l͛encontre d͛un témoin à raison de sa déposition ont
été érigées en infractions spéciales.

%L'
 ͛
 
Les règles de l͛audition varient selon le stade de la procédure. C͛est ainsi que lors de l͛instruction les
témoins sont en principe entendus séparément et hors la présence de la personne mise en examen.
Au stade de l͛instruction, le témoin prête serment de dire toute la vérité, rien que la vérité. Au stade
du jugement, si les témoins sont toujours entendus séparément, ils prêtent néanmoins serment de
dire la vérité, toute la vérité. En Cour d͛assise, ils doivent en plus parler sans haine et sans crainte. Le
CPP autorise une personne à prêter serment dans les termes de sa religion.
Les témoins en principe déposent oralement, mais ils peuvent s͛aider de documents écrits. Au stade
du jugement après leur audition, ils répondront aux questions du président et éventuellement à
celles des avocats. Une fois qu͛ils ont déposé, ils se retirent et pourront à nouveau être entendus. En
cour d͛assise, ils demeurent dans la salle jusqu͛à la clôture des débats.
Les témoins doivent déposer sur des éléments dont ils ont eu une connaissance personnelle. Ils n͛ont
pas à donner une interprétation. Si les déclarations paraissent inexactes, le président va les faire
enregistrer pour ouvrir une procédure de faux témoignage.

)*L͛

L͛aveu représentait le mode de preuve idéal dans l͛ancien droit français. Aux Etats-Unis, si la
personne plaide coupable, on ne discute pas la question de la culpabilité, la seule discussion sera sur
la peine. L͛expérience prouve que l͛aveu est une preuve extrêmement fragile car l͛aveu peut être
obtenu par la lassitude de la personne poursuivie. La personne qui avoue peut avoir des troubles
psychologiques. L͛aveu peut être le fait d͛une personne qui veut sauver le véritable coupable. Des
personnes peuvent avouer pour faire parler d͛elles. Dans notre système pénal, l͛aveu n͛est qu͛une
preuve comme les autres.
Même le législateur aujourd͛hui tend parfois à consacrer l͛aveu en lui imputant une valeur
supérieure. Ainsi en est-il de la  
   qui suppose la reconnaissance de l͛infraction. Tel
est le cas de la transaction que peuvent conclure certaines administrations avec l͛auteur d͛infractions
qui suppose la reconnaissance par cet auteur de l͛infraction. Tel est le cas de la comparution
immédiate sur reconnaissance préalable de culpabilité.

L͛aveu est &   lorsqu͛il est fait en justice au moment de l͛audience. L͛aveu est /
 &  
dans les autres hypothèses (lettre de confession, interception d͛une conversation téléphonique).
L͛aveu ne peut jamais être retiré de la correspondance entre la personne poursuivie et son avocat.

  
 !  

   

Il existe deux systèmes en matière d͛appréciation :
Prédéterminer abstraitement la valeur d͛une preuve: c͛est le +(  › '
 › ›. Ce
système est utilisé en matière civile.
Laisser au juge le soin de décider la valeur d͛une preuve au cas par cas : c͛est le +( ›'

 › ou ›͛   . Ce système est consacré en matière pénale. Ce système souffre
d͛un déficit d͛image en donnant le sentiment que le juge se prononce sur une appréciation tout à fait
impressionniste sur les faits. Cette interprétation se trouve favorisée par le fait qu͛en Cour d͛assise
les décisions ne donnent pas lieu à une motivation. L͛intime conviction ne signifie pas que l͛on peut
condamner sans preuve. Le principe de l͛intime conviction signifie que l͛on ne demande pas au juge
de rendre compte sur la façon dont à partir des preuves fournies il a pu parvenir à une certitude.
L͛intime conviction ne peut pas aboutir à condamner quelqu͛un sur lequel pèse encore un doute
quant à sa culpabilité.

)*L͛## 
' ' ›͛   
Art.427CPP : « hors les cas où la loi en dispose autrement, les infractions peuvent être apportées par
tout mode de preuve et le juge décide selon son intime conviction. ÿ
Les juges apprécient souverainement la portée des preuves débattues devant eux. Ils sont libres
d͛écarter un témoignage au profit d͛une audition à titre de simple renseignement. L͛aveu est
parfaitement divisible : le juge peut le retenir ou l͛écarter en bloc ou en partie. En présence d͛une
rétractation, le juge attachera à la rétractation la valeur qu͛il estime devoir lui attacher. Si le juge a
commis une expertise, il pourra écarter les conclusions de l͛expert.
Semblablement, si l͛on peut considérer comme un indice un enregistrement, une photo, un film,
c͛est parce que les risques de manipulation sont contre balancés par le pouvoir d͛appréciation du
juge.

)*L›
' '
L͛art.427 fait réserve des cas où la loi a écarté le principe de l͛intime conviction. La loi atténue la
portée du principe. Art.427al.2 : les preuves doivent être soumises à un débat contradictoire.

%L, ' 


' ' ›͛   
Le juge ne peut pas écarter la présomption de culpabilité. En dehors des présomptions légales, le
législateur écarte le pouvoir d͛appréciation du juge en ce qui concerne certains procèsLe juge ne
peut pas écarter la présomption de culpabilité. En dehors des présomptions légales, le législateur
écarte le pouvoir d͛appréciation du juge en ce qui concerne certains procès verbaux ou certains
rapports dressés en raison d͛infractions particulières. Il faut distinguer trois cas :

-? Le principe de l͛intime conviction s͛applique en principe à un procès verbal ou à un rapport


qui n͛a de valeur que de simple renseignement. Le juge a la possibilité d͛écarter les
assertions du procès verbal sur simple délégation du prévenu.
-? Exception : il existe des procès verbaux et des rapports qui 
 &  % 
 .
C͛est le cas des procès verbaux dressés en cas d͛infraction au code de la route. Leur contenu
ne peut être infirmé que par écrit ou par témoin. Les seules délégations du prévenu ne
permettent pas au juge de prononcer une relaxe, quand bien même il aurait une intime
conviction de l͛innocence.
-? Exception : il est une catégorie de procès verbaux qui 
 &  
   /.
C͛est le cas des procès verbaux rédigés par les agents des douanes. Ces procès verbaux font
foi sauf à démontrer que le rédacteur est un faussaire. La force probante s͛attache
exclusivement aux faits que le rédacteur du procès verbal a personnellement constatés.

&%L 
 

Le juge ne peut fonder sa décision que sur des preuves qui ont été contradictoirement débattues
devant lui. Les droits de la défense impliquent un débat contradictoire. La règle impose par exemple
que la personne ait été confrontée à la personne à charge. Il est naturel que tout témoin à charge ait
été confronté à la personne poursuivie. La discussion contradictoire des preuves n͛est pas la
consécration d͛une appréciation subjective d͛un dossier mais est la conclusion d͛un examen de la
raison. Le juge ne peut jamais se fonder sur la notoriété publique, sur la connaissance personnelle
des faits. Il ne peut fonder sa certitude que sur des renseignements recueillis au cours de l͛instruction
ou à l͛audience.
-'..*L' ' ›› ›  ›'


Il est important de savoir comment doit être recherché les preuves. Il faut d͛abord réglementer la
recherche de la preuve. L͛on doit apporter à cette recherche de la preuve un certain nombre de
limites. En procédure pénale la fin de saurait justifier les moyens.

/..*L' ' ›› › ''›!


0› - - ›'
 
Le principe de légalité s͛applique au moyen et non pas au but à atteindre. Il va de soi que les juges
sont parfaitement libres d͛orienter leurs investigations comme ils l͛entendent dans la limite de leur
saisine. L͛accusation et la défense sont libres de faire valoir les preuves afférentes à leurs
prétentions, sauf exception légale. Il est en effet des cas où la personne ne peut rapporter la preuve
de ses prétentions. C͛est le cas en matière de diffamation.

En application de ce principe de la légalité, il est parfois interdit d͛administrer des preuves qui ont été
obtenues par certaines modalités de recherche. S͛agissant d͛autres procédés, ils ne sont pas interdits
mais étroitement encadrés.

)*L'  

Notre système de preuve va interdire l͛administration des preuves qui sont incompatibles avec les
droits de la défense. Il est impossible de faire état de la correspondance entre un prévenu et son
avocat.

Le droit à un procès équitable a pour conséquence de conduire à considérer comme totalement


irrégulière une procédure dans laquelle on prétendrait amener la personne poursuivie à contribuer à
sa propre condamnation. C͛est ainsi que le détecteur de mensonge n͛est pas admis dans notre droit
car il oblige une personne à contribuer à sa propre condamnation.

D͛une manière générale, sont interdits tous les procédés contraires au fonctionnement de la justice.
La jurisprudence considère que serait totalement irrégulière une preuve fondée sur l͛emploi de
traitements inhumains ou dégradants. On a refusé de pouvoir recourir au sérum de vérité.

Plus largement, la ccass a posé un principe général qui interdit d͛invoquer des preuves qui ont été
obtenues de manière déloyale. C͛est le problème des stratagèmes utilisés par les différentes
autorités. La jurisprudence n͛est pas homogène. Un juge renie sa fonction s͛il triche. Ex : juge qui au
téléphone se fait passer pour un tiers afin d͛obtenir les aveux et les confidences d͛un complice. Ce
juge porte atteinte à la dignité de sa fonction. Le procédé utilisé est déloyal. La jurisprudence
n͛exclue pas que les policiers puissent recourir à la ruse pour rapporter la preuve de l͛existence d͛une
infraction.

Le problème le plus profond est celui de la provocation policière: dans quelle mesure les policiers
peuvent recourir à des provocations pour rapporter la preuve de l͛existence d͛une infraction ? Ex :
policier qui se fait passer pour un toxicomane pour infiltrer un trafic de drogue. La ccass faisait une
distinction entre 2 formes de provocation :
-? %
   %    
 &   : cette provocation est régulière. La
chambre criminelle considère que cette provocation est parfaitement régulière.
-? %
         
 : procédure déloyale et rend la procédure
irrégulière.

Cette distinction a été consacrée par le législateur en matière de trafic de stupéfiants avec la loi de
1991. Ce texte a eu pour objet en matière de stupéfiant d͛autoriser les livraisons surveillées ou
contrôlées. Il en est de même en matière de criminalité organisée avec l͛autorisation du procureur de
la république, les policiers peuvent recourir à une opération d͛infiltration.

La question s͛est posée de savoir si la victime pouvait recourir à des modes de preuve déloyaux. La
ccass a considéré que le destinataire d͛appels téléphoniques anonymes répétés était en droit de les
enregistrer et de les produire en justice. Le juge d͛instruction ne peut refuser de joindre au dossier
une preuve qui a été administrée par la partie civile et qui a été obtenue de façon déloyale voire au
prix d͛une infraction pénale. La chambre criminelle a jugé qu͛il en été de même s͛agissant d͛une
preuve obtenue de manière déloyale administrée par un témoin ou par la personne mise en examen.

    


Aucun système procédural ne peut organiser tous les types d͛investigations concevables.
Mais à partir du moment où un procédé de recherche de la preuve porte atteinte à la liberté
individuelle parce qu͛il implique une contrainte, il n͛est licite que si un texte de loi l͛autorise
expressément. Le principe de la légalité fait que tout ce qui n͛est pas autorisé est interdit.
C͛est ainsi que s͛explique la réglementation minutieuse aussi bien au stade de l͛enquête
qu͛au stade de l͛instruction des perquisitions, des saisies, des écoutés téléphoniques, de la garde à
vue. De même au stade du jugement, le CPP réglemente minutieusement l͛interrogatoire du prévenu
ou l͛audition des témoins. Le Juge ne peut former sa conviction sur des preuves qui auraient été
obtenues irrégulièrement quand bien même elles établiraient sans discussion possible la culpabilité
de la personne poursuivie.
S͛agissant des preuves obtenues irrégulièrement, celles-ci doivent être retirées du dossier.
Il est interdit d͛y puiser le moindre renseignement sous peine de poursuites disciplinaires contres les
avocats ou le Juge qui y font allusion.

    


 
   
 
 

  

La preuve pèse en principe sur le ministère public. En réalité cette règle n͛a d͛intérêt
pratique qu͛en cas de doute sur la culpabilité. Cependant, concrètement, les autres protagonistes
jouent un rôle non négligeable.

 ) %
 
 
 
  
Au stade de l͛instruction, à ce jour, la procédure confère au Juge d͛instruction des pouvoirs
très importants en matière d͛administration et de recherche de la preuve. Aujourd͛hui, le Juge
d͛instruction, article 81, doit procéder conformément à la loi à tous les actes d͛information qu͛il juge
utiles à la manifestation de la vérité. La Chambre de l͛instruction peut ordonner tout acte
d͛information complémentaire qu͛elle juge utile. Le Juge peut entendre le témoignage de toute
personne. Le Juge peut perquisitionner où bon lui semble, il peut intercepter des conversations
téléphoniques. Comme il est censé instruire à charge et à décharge, toutes les parties vont profiter
de ses investigations.
Au stade du jugement, les principes attribuent au Juge un rôle moins important que celui
que pouvait avoir le Juge d͛instruction. En Cour d͛assise, le président a la possibilité, en vertu de son
pouvoir discrétionnaire, de prendre toutes les mesures qu͛il juge utiles à la manifestation de la
vérité. Quant aux assesseurs et les jurés, ils ont la possibilité de poser des questions à l͛accusé et aux
témoins en demandant la parole au président.
Devant toutes les juridictions, le président a la police de l͛audience et la direction des
débats. Il peut abréger les discussions inutiles, interroger la personne poursuivie, questionner les
témoins, faire présenter les pièces à conviction͙

 ) 

 
 
 
  
= Partie civile, personne poursuivie et le Ministère public. Au stade de l͛instruction, le
Procureur de la République va administrer au Juge les preuves qu͛il possède et qu͛il a obtenu grâce
aux enquêtes de police. Ces preuves seront jointes au dossier. Concrètement, le ministère public
peut solliciter le Juge d͛instruction pour qu͛il accomplisse tel ou tel acte de recherche. Si le Juge
d͛instruction refuse, il peut faire appel devant la Chambre de l͛instruction. En cas de non réponse de
la part du Juge d͛instruction, le Ministère public peut saisir directement la Chambre de l͛instruction.
Le ministère public peut participer au transport sur les lieux, il peut être présent à l͛interrogatoire de
la personne mise en examen ou à l͛audition de la victime, il peut même leur poser des questions
(   
  )  

 
Quant aux parties privées elle se sont vue, pendant longtemps, refusé des pouvoirs
analogues à ceux du Parquet. À cet égard, les lois du 4 janvier 1993 et du 15 juin 2000 ont modifié
sensiblement notre procédure pénale en renforçant le caractère contradictoire de cette procédure
en conférant aux parties privées des droits analogues à ceux dont dispose le Ministère public au
stade de l͛instruction.C͛est ainsi que les parties privées peuvent demander au Juge d͛instruction de
les entendre (  
  % 
         /   De même que les
parties privées peuvent demander au Juge qu͛il entende un témoin, qu͛il procède à une mise en
confrontation. Les parties privées peuvent demander un transport sur les lieux ou encore la
communication d͛une pièce détenue par l͛une ou l͛autre d͛entre elles. Les parties privées peuvent
demander au Juge tout acte qui leur paraît utiles à l͛apparition de la vérité. Le Juge doit répondre aux
parties par ordonnance motivée, ce qui, en cas de refus, leur ouvre la possibilité de faire appel
devant la Chambre d͛instruction. Si le Juge ne leur répond pas, comme pour le Ministère public, les
parties pourront saisir la Chambre de l͛instruction. De même, les parties peuvent réclamer que l͛on
procède à un examen médical ou psychologique et le refus ouvre la possibilité de faire appel. La
Chambre criminelle considère que le Juge d͛instruction ne pouvait par ailleurs refuser de joindre au
dossier un élément de preuve alors même que cette preuve a été obtenue de manière déloyale, voir
au prix d͛une infraction pénale.
Au stade du jugement, les règles du système accusatoire confient à chaque partie le soin
d͛administrer ses propres preuves. Le principe du contradictoire autorise chaque partie à discuter les
preuves de son adversaire. > 
 %


  
 
 . L͛article 6 §3 de la
ConvEDH oblige à ce que l͛on interroge et à ce que l͛on face comparaître les témoins à charge qui
n͛ont pas été préalablement confondus avec le prévenu. La Chambre criminelle, en s͛appuyant sur
cet article 6, considère que la juridiction de jugement est obligée d͛ordonner la comparution de ces
témoins à charge s͛ils n͛ont pas été préalablement confrontés au prévenu.
Plus généralement, le droit à un procès équitable implique que la personne poursuivie
puisse combattre,par tous les moyens légaux, les accusations qui ont été portées contre elle. Ce qui
peut conduire une juridiction de jugement à ordonner un supplément d͛information afin que soit
recherchée la preuve invoquée.
[ [ & 
  

 
   
  .     % 
Notre procédure est scindée à l͛heure actuelle en trois phases :
-? La phase de poursuite : moment où est prise la décision de mettre en
mouvement l͛action publique ou de classer l͛affaire sans suite
-? La phase d͛instruction préparatoire : on réuni les éléments à charge
et à décharge pour une éventuelle ouverture de la dernière phase.
-? La phase du jugement : permet à une juridiction de se prononcer sur
la culpabilité de la personne poursuivie.

Il en résulte une séparation des autorités correspondantes. Ce principe de la séparation des


autorités de poursuite, d͛instruction et de jugement, combiné avec la distinction entre crime
/délit/contravention, constitue l͛armature technique de notre système procédural. Le CPP, avec la loi
du 15 juin 2000 qui a introduit un article préliminaire dans le CPP, ne ratifie pas totalement ce grand
principe puisqu͛il passe sous silence la phase d͛instruction et donc ne consacre que la séparation des
autorités de poursuite et de jugement. La doctrine s͛est interrogée sur le sens de ce silence :
-? Une première explication tient au fait que la procédure reprend
largement les principes édictés par la ConvEDH or beaucoup de
systèmes juridiques européens ne connaissent pas de système
d͛instruction.
-? Ensuite, cette phase d͛instruction ne concerne que les affaires graves
en matière pénale, seulement 4% des affaires pénales passent par
l͛instruction.
-? Enfin, dans les vingt dernières années s͛est développée une
contestation de l͛information dont les Juges d͛instruction ont parfois
été responsables et qu͛il a été envisagé de supprimer, même dans les
affaires les plus graves, ce Juge d͛instruction en confiant la poursuite
et l͛instruction à une même autorité : le Ministère public.

L͛évolution du droit pénal attache aujourd͛hui une place de croissante à la réinsertion des
condamnés. La condamnation prononcée par la juridiction de jugement, quand bien même elle est
devenue définitive, semble, en pratique, devenir de moins en moins définitive.Il ne fait pas de doute
que cette phase qui, pendant très longtemps, était placée sous l͛autorité de la seule administration
pénitentiaire, a été juridictionalisée et s͛est accompagnée d͛une reconnaissance de droits au
bénéfice de la personne condamnée. >      
    )   
   
   :     
    

  C͛est ainsi qu͛il existe
aujourd͛hui une quatrième phase de la procédure qui est celle de l͛exécution des peines
Le Ministère public, dans la phase d͛exécution de la peine, peut être présent pour faire
entendre sa voix.

Le principe de la séparation a été critiqué. Aujourd͛hui, avec la commission Léger, on


prétend confier les poursuites et l͛instruction à une seule autorité, le ministère public. Certains
considèrent que cette évolution ne ferait que faire corroborer le droit au fait. Très souvent, le Juge
d͛instruction et le Ministère public conduisent de concert l͛information.
La séparation des différentes phases procédurales est un principe essentiel. Ce principe est
amplifié par la ConvEDH avec l͛exigence d͛un Tribunal indépendant et impartial. Il serait dangereux
de confier à des magistrats, qui sont hiérarchiquement subordonnés, la tache d͛instruire.




 
$  


 

     .     
% 
On peut justifier ce principe pour des raisons qui sont des raisons techniques qui sont de
deux ordres :
-? La répartition des taches serait un gage d͛efficacité
-? La multiplication des étapes peut conduire à un allongement
considérable de la procédure.

On a considéré que ce principe de la séparation des pouvoirs permettait une meilleure


spécialisation des magistrats. Si ce principe de la séparation a un intérêt, c͛est parce qu͛il a un
fondement politique : c͛est la transposition, en procédure pénale, du principe de la séparation des
pouvoirs. En divisant notre procédure en plusieurs phases, et en les confiant à des autorités
distinctes, on évite qu͛une même autorité dispose de prérogatives considérables qui, dans une
société démocratique, pourraient remettre en cause la liberté des individus. Le Conseil
constitutionnel, dans une décision de 1995, a considéré que la séparation des autorités de poursuite
et de jugement concoure à la sauvegarde de la liberté individuelle.

             



  

     .     % 



Ce principe attribue chacune des phases procédurales à une autorité distincte. C͛est ainsi
que le Ministère public est chargé des poursuites. Sa fonction est de déclencher l͛action publique et
de veiller à l͛exécution des jugements. L͛instruction préparatoire et le jugement sont confiés à des
autorités indépendantes. Le statut de ces magistrats est adapté à la mission qui est la leur. Les
magistrats du Parquet sont placés sous l͛autorité du Ministre de la Justice, article 30 CPP. Le Ministre
de la Justice a la possibilité de transmettre au magistrat du Parquet des instructions écrites. Toutes
les parties à la procédure peuvent avoir connaissance de ces instructions car elles sont jointes au
dossier. Les Juges du Siège qui composent les juridictions d͛instruction et de jugement sont eux
totalement indépendants du pouvoir politique qui ne doit formuler aucune instruction.
Il résulte de cette séparation un cloisonnement de la procédure qui fait que chaque
autorité doit obligatoirement respecter les pouvoirs de l͛autre. C͛est ainsi que les juridictions
d͛instruction ou les juridictions de jugement, n͛ayant pas en charge les poursuites, ne peuvent pas se
saisir elles-mêmes. Elles doivent l͛être par le Ministère public ( %


 

 
    
  % ).
Le Ministère public reçoit les plaintes ou les dénonciations et il apprécie les suites à leur
donner. Il dispose de l͛opportunité des poursuites s͛agissant de leur déclenchement. Il peut en effet :
-? soit engager les poursuites,
-? soit mettre en œuvre une procédure alternative aux poursuites,
-? soit classer l͛affaire sans suite.

Le Ministère public est l͛autorité qui dirige les enquêtes de police. La police judiciaire est
soumise à l͛autorité du Ministère public. Le Ministère public n͛a aucun pouvoir sur le Juge
d͛instruction. Pendant très longtemps le Ministère public désignait le Juge d͛instruction dans une
affaire déterminée. Aujourd͛hui les affaires sont réparties entre les différents Juges d͛instruction par
le Président du TGI.
Les juridictions d͛instruction et de jugement sont totalement indépendantes du Ministère
public. Le Ministère public ne peut pas les dessaisir. D͛autre part, les juridictions d͛instruction et de
jugement exercent leur fonction comme elles l͛entendent, le Ministère public ne peut que leur
adresser des demandes par voie de réquisition qui ne lient aucunement ces magistrats. Le Ministère
public dispose simplement de voies de recours en cas de refus. Ce principe de la séparation existe
également entre les juridictions d͛instruction et de jugement. C͛est ainsi que lorsqu͛une juridiction de
jugement est saisie par une ordonnance de renvoi du Juge d͛instruction, la juridiction de jugement
est parfaitement libre d͛apprécier sa compétence différemment. 
  /    /

   
    
   
    )  

    
%


 


S͛agissant de la composition des juridictions, la séparation des autorités conduit à exclure
qu͛un même magistrat puisse cumuler au même moment plusieurs fonctions. Il est évident que le
Procureur de la République ne peut pas être en même temps Juge d͛instruction. En principe il est
également exclu qu͛un magistrat puisse connaître au grès de ses promotions de la même affaire en
des qualités différentes. Plus largement, un magistrat ne peut pas faire parti de la juridiction de
jugement dès lors qu͛il a fait un acte de poursuite ou d͛instruction dans l͛affaire à juger.

    


  

 
   
  .     % 
Les juridictions de jugement ont la possibilité de s͛autosaisir. Ainsi en est-il en cas
d͛infraction d͛audience.
Le Juge des enfants est à la fois juridiction d͛instruction et juridiction de jugement. La
Chambre de l͛instruction peut parfois étendre les poursuites à des faits qui n͛ont pas été visés par le
réquisitoire introductif du Ministère public.
De manière plus générale, la notion de


  conduit à une perméabilité des
séparations entre les différents stades de la procédure. C͛est ainsi qu͛il arrive que des mesures qui
ont été prises au stade des poursuites sera ensuite confirmé par le Juge d͛instruction et ensuite
prononcé définitivement par la juridiction de jugement.
Il existe des atteintes à ce principe de séparation des autorités qui se situe à la lisière de la
procédure pénale. Le législateur contemporain a multiplié les AAI qui sont dotées de pouvoirs
considérables. Elles posent les règles qui devront être respectées par leurs subalternes. Les AAI sont
autorités de poursuite. Elles sont ensuite autorité d͛instruction puis de jugement. Une telle évolution
est tout à fait critiquable car les sanctions qu͛elles prononcent ne relèvent pas du droit pénal
classique mais bien de la matière pénale qui est soumise aux dispositions de la ConvEDH.


 

 
   


 

     .     
% 
    !



Ce principe de la séparation est renforcé par l͛article 6§1 qui consacre la notion de Tribunal
indépendant et impartial. Non seulement cette notion de tribunal indépendant et impartial consacre
le principe, mais il l͛amplifie dans la mesure où cette règle d͛indépendance et d͛impartialité produit
des conséquences au sein d͛une même étape procédurale. La Cour de cassation l͛a parfaitement
compris puisqu͛au visa de l͛article 6§1, elle a jugé qu͛un magistrat qui a présidé un tribunal
correctionnel, qui avait prononcé une peine assortie du sursis ne pouvait siéger ausein de la
juridiction saisie d͛une requête en révocation dudit sursis.
En revanche, la Cour de cassation a considéré que n͛était pas contraire à l͛art.6§1 la
possibilité pour le juge des enfants de cumuler les fonctions de juridiction d͛instruction et de
juridiction de jugement. La solution a été acceptée par la CEDH.

c
 
 
   #

Tout débat judiciaire met aux prises les parties au litige.

[ 

 
   #  # 
  
En matière pénale, les règles de compétence sont d͛ordre public. Par conséquent, elles
doivent être strictement respectées par les juridictions répressives qui doivent les appliquer. Parfois,
bien que ces règles de compétence soient d͛ordre public, elles font l͛objet d͛un certain nombre
d͛adaptations. Cela ne soulève aucune difficulté lorsque c͛est le fait du législateur. Parfois, c͛est le
juge lui-même qui a procédé à l͛adaptation des règles de compétence. Cela soulève alors plus de
difficultés car le juge admet des dérogations aux règles de compétence.

  
, 

 #   !  # 
  
Les règles de compétence sont donc impératives. Elles s͛imposent aux parties et au juge.
Les parties en matière pénale ne peuvent recourir à l͛arbitrage. Le Juge doit vérifier sa compétence.
Parfois, il peut y avoir des appréciations divergentes sur la compétence du Juge. Il peut donc y avoir
des conflits de compétence. En cas de conflit sur la compétence, il faut être capable de trancher.


 

  
 
  
 %


Avant même tout examen au fond, la première chose que doit faire toute juridiction
répressive est de vérifier sa compétence. La cour d͛assise, en vertu de la plénitude de juridiction,
devra se prononcer quelque soit en définitive la qualification pénale qui sera retenue.
La règle signifie que non seulement la juridiction doit répondre aux conclusions des parties
soulevant son incompétence, mais qu͛en plus elle doit en principe avoir examiné sa compétence
d͛office et se déclarer incompétente au besoin.
L͛incompétence peut être relevée en tout état de cause pour la première fois en appel voire
devant la Cour de cassation. La chambre criminelle examine d͛office la compétence de la juridiction
dont la décision est attaquée. Cette obligation d͛examiner d͛office la compétence est parfois tenue
en échec par l͛interdiction de la 
 & : interdiction de réformer une décision en
aggravant le statut du prévenu. Sur le seul appel du prévenu, la Cour d͛appel ne peut pas se déclarer
incompétente au motif que le délit serait en réalité un crime. Cela aggraverait le statut du prévenu.
Ce principe implique que les Juges ont la possibilité de disqualifier les faits dont ils sont saisis.


 
 #       
Un conflit va naitre en cas d͛appréciations incompatibles sur une même affaire entre deux
juridictions. Ces conflits peuvent naitre entre des juridictions appartenant aux deux ordres
juridictionnels (administratif et judiciaire) et on parlera alors de  


 
 . Ces conflits
peuvent apparaître entre deux juridictions de l͛ordre judiciaire on parle alors de  
 &  
 .

     


!  
Suppose une divergence d͛appréciation sur la compétence des deux ordres de juridiction.
L͛administration estimant qu͛une affaire relève de la compétence d͛une juridiction de l͛ordre
administratif, dépose par l͛intermédiaire du préfet un 
    
 . Si le Juge
judiciaire rejette le déclinatoire, le préfet prend alors un (
   
qui va obliger le Juge
judiciaire à surseoir à statuer. L͛arrêté de conflit saisi le tribunal des conflits. Le TC dira qui du Juge
judiciaire ou du juge administratif est effectivement compétent dans l͛affaire.
Les conflits de compétence entre le Juge pénal et le Juge administratif peuvent naitre soit à
l͛occasion de l͛action publique, soit à l͛occasion de l͛action civile. Les conflits de compétence portant
sur l͛action publique sont rares. Les juridictions répressives disposent d͛un monopole en matière
pénale : seules les juridictions répressives peuvent juger les auteurs d͛infractions. Il est cependant
une exception s͛agissant des 
 %
     %   qui relèvent de la compétence du Juge
administratif.
Les conflits de compétence portant sur l͛action civile peuvent être plus nombreux. Dans
deux hypothèses, le conflit sur l͛action civile ne peut jamais être élevé :
-? En cas de dommage lié à un accident de la circulation. Depuis une loi
de 1957, tout contentieux des accidents de circulation relève
exclusivement de la compétence du Juge judiciaire.
-? En cas d͛action née consécutivement à une atteinte à la liberté
individuelle ou à l͛inviolabilité du domicile privé par un magistrat ou un
fonctionnaire. Le législateur a confié ces litiges à la compétence
exclusive du Juge judiciaire.

     %   


Conflits qui vont naitre à l͛intérieur d͛un même ordre juridictionnel. Le conflit peut naitre
entre deux juridictions répressives ( 

   &
) qui sont saisies d͛une même affaire
et qui s͛opposent sur l͛appréciation de leur compétence.
-? Conflit négatif : elles peuvent s͛opposer en se considérant toutes
deux incompétentes.
-? Conflit positif : elles peuvent s͛opposer en affirmant qu͛elles sont
concurremment compétentes.

De telles situations sont favorisées par le fait que le CPP reconnait la possibilité, pour une
même infraction, de donner compétence à plusieurs juridictions :
-? Soit à la juridiction du lieu de commission de l͛infraction
-? Soit à celle du lieu d͛arrestation du coupable.

Confronté à ces conflits de compétence, le CPP prévoit deux types de solution :


-? Le règlement de Juge
-? Dessaisissement

 #  +


Cette procédure va faire intervenir une juridiction de supérieure pour trancher le conflit de
compétence. Cela suppose que le conflit de compétence soit définitif (

  %    


   ).
-? En cas de conflit positif opposant deux juridictions de même degré
qui appartiennent au ressort de la même Cour d͛appel, ce conflit sera
alors réglé par la Chambre de l͛instruction saisie par les parties
privées ou par le Ministère public.
-? Dans tous les autres cas, les conflits sont alors réglés par la Chambre
criminelle de la Cour de cassation.

En cas de conflit négatif, le Juge qui est désigné par la Chambre criminelle ne peut se
déclarer incompétent.


  
 +
Le législateur laisse parfois aux juridictions le soin de résoudre le conflit de compétence qui
les oppose.
Exemples :    / )  

      (   >   

  
  
   
  
  % 

(
     

  
)
. Cela est possible avec l͛accord des deux Juges. Si les deux Juges ne sont pas d͛accord, on
procèdera à la procédure de règlement de Juge.
0 (   / &  
   

 
    /    

       (   
  ,   

&  
(
 
   

   )
    
        
   

 
 Dessaisissement de plein droit si les deux y consentent. En l͛absence de consentement,
procédure de règlement de Juge.
Une telle procédure de dessaisissement est également prévue en matière de terrorisme
( 
 387#24 ) au bénéfice de la juridiction d͛instruction parisienne.

  



  #   
Les règles de compétence sont d͛ordre public et personne ne peut donc y déroger. Seul le
législateur a, en principe, la possibilité d͛adapter ces règles de compétences pour des raisons tenant
au bon fonctionnement de la Justice.Mais une pratique s͛est développée tendant à voir les
juridictions, sous leur seule autorité et pour des raisons de pure opportunité, adapter les règles de
compétence.


 



  
 #   
Le législateur ratifie des extensions de compétences par des raisons diverses et variées.
Cela se justifie tantôt à raison des faits, tantôt en vue de la singularité d͛une juridiction.

     $        "


  

%   
La Cour d͛assise s͛est vue reconnaître le pouvoir de statuer sur les faits dont elle était saisie
quelle que soit la gravité qu͛elle retiendra. Mais, de manière générale, toutes les juridictions
répressives bénéficient d͛une extension de compétence en raison du principe selon lequel «  )
  
 
 )  /
 ÿ.

$
 #   
 / + 
    +
 $  0
Quand un Juge pénal est saisi, sa fonction est de vérifier que tous les éléments constitutifs
de l͛infraction se trouvent effectivement réunis. Si parmi ces composantes de l͛infraction il en est une
de nature /
  ,le Juge pénal est en principe compétent,en application du principe selon
lequel +  )   
 
 )  /
 ÿ, pour statuer sur la question qui, à titre
principal, relèverait d͛un autre Juge.

     "


 #    
  /  +  
     
+ $  0
Le Juge pénal ne peut trancher les exceptions qui sont préjudicielles au jugement. Ne pas
confondre question préjudicielle au jugement et question préjudicielle à l͛action.
-? En cas de question préjudicielle au jugement, la juridiction a été
saisie et en cours de procédure se pose le problème que le Juge pénal
n͛est pas compétent pour trancher : il doit alors surseoir à statuer.
-? En cas de question préjudicielle à l͛action, cela fait obstacle à la mise
en mouvement de l͛action publique.

? * #$   % 


« > )   
 
 )  /
 , *ces exceptions préjudicielles doivent donc
obligatoirement résulterd͛une disposition formelle de la loi et elles sont d͛interprétation stricte.
-? Il existe des exceptions préjudicielles de nature civile. La juridiction
de droit commun en droit civil est le TGI. Il est exclusivement
compétent pour les affaires de propriété privée immobilière, de
filiation et de nationalité. Le Juge pénal ne peut trancher une
question se rapportant à un droit réel immobilier. : 
   

     
 
   
 .
-? Il arrive parfois que les exceptions préjudicielles puissent être de
nature pénale. K   
#        
     

          
. Il va de soi que la
juridiction qui est saisie ne pourra statuer qu͛après décision définitive
sur l͛exactitude ou sur la fausseté des faits. En matière de
diffamation, lorsque le fait imputé est l͛objet de la poursuite, et que
/
 %

 est exclue, le Tribunal devra surseoir jusqu͛à la
décision rendue.
-? S͛agissant des exceptions préjudicielles de nature administrative : les
limites au principe selon lequel «  )   
 
 ) 
/
 ÿrésultent du principe de séparation des pouvoirs
? 
      
 

 
     
   
)    
 
   #(  
/ 
   
   
     


 
 %     

? 0 (     
   % 
 
     %  
 
     
    
  %  
 (
      
  
   
    &  
 
 

%
-? En matière d͛interprétation des traités internationaux, la Chambre
criminelle a considéré que cette question était réservée au ministre
des affaires étrangères. Cette conception a été censurée par la CEDH
qui a considéré que ce renvoi au ministre faisait perdre à la
juridiction répressive sa qualité de juridiction
indépendante.S͛agissant destextes communautaires, l͛interprétation
relève de la Cour de Justice de l͛Union Européenne.

£? $   %  1 #


222
L͛exception préjudicielle doit être invoquée avant toute défense au fond à l͛exception des
textes instituant l͛Union européenne qui peuvent être présentés pour la première fois en appel.
Pour qu͛elle soit recevable, il faut qu͛elle soit pertinente : l͛exception doit être de nature à retirer aux
faits son caractère d͛infraction pénale. L͛exception doit également être sérieuse.
Si l͛exception est retenue, le Juge répressif va impartir au prévenu un délai pour saisir la
juridiction compétente. Délai pendant lequel le Juge pénal va surseoir à statuer.
-? Si, à l͛issue de ce délai, le prévenu ne saisit pas ladite autorité, le
Tribunal retrouvera tout son pouvoir.
-? Si le prévenu a saisi la juridiction normalement compétente, le Juge
pénal va surseoir à statuer dans l͛attente d͛une décision.

  $     "


 
 
La bonne administration de la Justice impose que soient regroupés entre les mêmes mains
tous les aspects d͛une même affaire. Cet objectifprésuppose une prorogation, une extension de
compétence au profit d͛une juridiction déterminée. Cela est possible en cas de connexité et
d͛indivisibilité u '
 '!
1.

$     


   %   

? 
 $ 

Cette connexité existe dans 4 cas, article 203 du CPP :
-? Des infractions sont connexes lorsqu͛elles ont été commises en
même temps, par plusieurs personnes réunies, même si elles ne
poursuivaient pas un but commun. Elles sont liées entre elles par une
unité de temps ou de lieu.: 
      
  

  
  

-? Sont des infractions connexes les infractions qui ont été commises
par différentes personnes mais en des temps et en des lieux
différents à la suite d͛un accord convenu à l͛avance. C͛est une unité
de dessein, d͛objectif.K   
#    
     
 

-? Unité causale : une infraction est la cause d͛une autre. Les infractions
sont connexes lorsque les coupables ont commis une infraction pour
se procurer les moyens d͛en commettre une autre ou pour faciliter
ou en consommer l͛exécution, ou encore pour en assurer
l͛impunité.: 
      %   %    


  
   %  
 /    






.
-? Sont également connexes les infractions de recel par rapport à
l͛infraction d͛origine. Si on arrête le voleur et le receleur, ils seront
jugés ensembles : le receleur doit être jugé en matière de vol.

Il arrive que la jurisprudence retienne la connexité dans des hypothèses où il n͛existe que
des liens très étroits entre les infractions et sans que l͛on se trouve totalement dans l͛une des
hypothèses susmentionnées. Ainsi en a-t-il été jugé une affaire dans laquelle un malade était décédé
au cours d͛une opération qui était imputé à un homicide involontaire de l͛un desintervenants, et à
des coups mortels administrés par un autre. Le tout a été jugé ensemble.

£?   !  


L͛indivisibilité existe lorsqu͛entre un certain nombre de faits s͛établit un lien tel que
l͛existence des uns ne peut se comprendre sans celle des autres.
La Cour de cassation affirme qu͛il s͛agit de faits qui sont si intimement liés que l͛une des
infractions n͛est que la suite nécessaire de l͛autre.
Exemple * 
        / 
     %   
   
    

 
    
    .


  
   
La connexité et l͛indivisibilité entrainent une jonction de procédure, facultative en matière
de connexité et obligatoire en matière d͛indivisibilité. Cette jonction de procédure s͛accompagne
d͛une prorogation de compétence lorsque les juridictions en cause ne sont pas compétentes.
Quand le problème se pose entre 2 juridictions de droit commun, la prorogation se fera au
bénéfice de la juridiction la plus élevée.
Exemple :  :   
    

 &  
 %
   /   

A     
  &  
   
  
 

 

(

  &
   
  ! / A     
   &  
  
 

 
 /
         
   
    &  
  

  "   / 
   /
   
 &  
      & 
   
      &  
   .

  A
 
$     
Le CPP prévoit la possibilité pour la chambre criminelle de renvoyer une affaire d͛un
tribunal à un autre pour des raisons variées mais propres à toute la juridiction considérée. Plusieurs
hypothèses :
-? La première hypothèse de renvoi est celle dite de la   

. En toute matière, la Chambre Criminelle peut dessaisir une
juridiction aussi bien d͛instruction que de jugement qui ne dispose
plus de l͛indépendance ou de l͛impartialité nécessaire.Tel fut le cas
dans une situation où un juge d͛instruction avait publiquement
manifesté son hostilité à l͛égard de la personne mise en examen. La
Chambre Criminelle est saisie par une requête soit du Procureur
général près la Cour de cassation, soit du Ministère public de la
juridiction intéressée, soit de l͛une des parties.
-? Le renvoi peut avoir aussi pour cause  
  . Tel est le cas
de menace contre certains juges ou de manifestations de rue rendant
impossible l͛exercice serein d͛un procès. Ce renvoi n͛est possible qu͛à
la seule demande du procureur général près la Cour de cassation.
-? Un renvoi peut être ordonné dans l͛intérêt    
 

   &
. Seulement à la demande du procureur
général près la Cour de cassation ou le Procureur général de la Cour
d͛appel dans le ressort duquel la juridiction visée a son siège qui
intervient soit d͛office, soit à la demande des parties.

L͛arrêt de dessaisissement rendu par la chambre Criminelle ne peut donner lieu à aucune
opposition.


  



 %
  #   
Dès le 19ème siècle, une pratique s͛est instaurée : pratique de la 
  

&  .Cette pratique consiste à soumettre une infraction criminelle à un tribunal correctionnel en
ne retenant qu͛une qualification correctionnelle.Cette fiction viole à la fois les règles de fond et les
règles de procédure :
-? Viole les règles de fond : marque une méconnaissance des règles qui
permettent de distinguer la nature des infractions.
-? Viole les règles de procédure sur la compétence : en principe elle est
d͛ordre public.

Pour parvenir à cette correctionnalisation, le juge va oublier une circonstance aggravante, il


va dans un certain nombre de cas violer les règles concernant le cumul d͛infraction etc.
Cette correctionnalisation a pour objet et finalité de saisir une juridiction non pas en
fonction des règles abstraites de compétence mais en fonction de la peine que l͛on désir prononcer.
Cette correctionnalisation judiciaire, par son comportement totalement illégal, ne doit pas être
confondue avec d͛autres formes de correctionnalisation qui peuvent être quant à elles totalement
régulières qu͛elles soient le fait du législateur ou le fait du juge. C͛est ainsi que le législateur définit,
réexamine périodiquement la nature de certaines infractions au regard de l͛évolution des mœurs de
la criminalité, en transformant un crime en délit ou un délit en contravention.
Exemple : %

    . De même, il est une correctionnalisation judiciaire tout à fait
régulière lorsqu͛elle a pour objet de redonner aux faits leur véritable nature.
S͛agissant de la correctionnalisation judiciaire illégale :contrairement aux apparences, la
correctionnalisation judiciaire n͛est pas forcément une mesure d͛indulgence, c͛est même très
souvent un impératif de célérité qui en justifie le recours. En effet, il arrive que les autorités de
poursuite, craignant une décision trop clémente de la Cour d͛Assise, préfèrent renvoyer la personne
devant une juridiction correctionnelle où elle encoure certes une peine moins grave mais qui sera
probablement prononcée, ce qui ne serait pas le cas si la personne avait été renvoyée devant la Cour
d͛Assise.
Dans d͛autres cas lacorrectionnalisation s͛explique par la volonté de ne pas encombrer les
cours d͛assise pour des affaires criminelles qui ne méritent pas un tel appareil. Cette
correctionnalisation judicaire requiert en principe l͛accord implicite de tous les intéressés (" 

     %  
  % ). Chaque partie peut soulever l͛incompétence du tribunal
correctionnel qui, d͛ailleurs, peut lui-même se déclarer d͛office incompétent.
Malgré les avantages de cette correctionnalisation, il s͛agit d͛une institution discutable dans
la mesure où elle résulte de la violation délibérée de la loi par ceux-là mêmes qui ont le devoir de
l͛appliquer.
Quand on regarde la loi du 9 mars 2004, on a l͛impression que le législateur a donné une
assise à cette correctionnalisation judiciaire. Le CPP prévoit qu͛aussi bien la personne en examen que
la partie civile ont la possibilité d͛interjeter appel de l͛ordonnance de renvoi dans le cas où elles
estiment que les faits renvoyés constituent un crime qui aurait du donner lieu à une ordonnance de
mise en accusation.
Art.469 al.4 du CPP : à défaut d͛appel au moment du règlement, l͛ensemble des parties
sont considérés comme ayant accepté la correctionnalisation.

[ A

   


%   

Les juridictions répressives françaises peuvent-elles être compétentes pour juger les
auteurs d͛infractions commises à l͛étranger ? Cela soulève le problème de la définition de l͛infraction
étrangère et la façon dont doit être réprimée cette infraction. En revanche, la question de savoir
quelle est la loi applicable à la loi étrangère ne se pose pas en pratique. On considère que dès lors
que les juridictions françaises sont compétentes, elle applique sa propre loi nationale.

 

     
  
# 
Contrairement aux apparences, c͛est une question très complexe de savoir si une infraction
est nationale lorsqu͛elle est commise à l͛étranger. Il y a plusieurs systèmes envisageables.
En vertu du     

 
     , les juridictions répressives d͛un Etat
ne peuvent connaître que des infractions commises sur le territoire de cet Etat et ce quelque soit la
nationalité du coupable ou de la victime. En effet, la souveraineté d͛un Etat s͛arrête aux frontières,
art.3cciv. L͛ordre public français n͛a pas été troublé lorsque l͛infraction est commise à l͛étranger.
Il est un autre système qui est celui de la  
   . Ce système conduit à
déterminer la compétence de la juridiction par référence soit de la nationalité de la personne auteur
de l͛infraction (  
 
%), soit par rapport à la nationalité de la victime (  

 %).
Enfin, il y a le système de la  
   %. On considère que les juridictions de
l͛Etat sur lequel se trouve la personne soupçonnée sont compétentes sans que l͛on s͛interroge sur la
nationalité des parties ou sur la localisation de l͛infraction.
Le Code Pénal consacre le principe de la territorialité de la loi pénale. Les juridictions
pénales françaises sont compétentes pour les infractions qui ont été commises en France. La mise en
œuvre de ce principe est plus complexe. Cela suppose que l͛on ait une notion très précise du
territoire français. Faut-il encore être capable de localiser l͛infraction.
Est étrangère toute infraction commise sur un territoire étranger. Le territoire de la
république couvre l͛espace terrestre, les DOM TOM, les espaces maritimes, l͛espace aérien. Sont
réputées commises sur le territoire français, les infractions qui ont été perpétrées à bord ou à
l͛encontre d͛un navire battant pavillon français ou d͛un aéronef immatriculé en France.
La difficulté tient aussi à la localisation de certaines infractions, dont les infractions
complexes qui supposent pour leur constitution une pluralité d͛éléments constitutifs (cas de
l͛escroquerie). La localisation du premier élément constitutif et du second peut être différente. Pour
la Cour de cassation, en application du CP, l͛infraction est réputée française, dès lors qu͛un de ses
faits constitutifs s͛est produit sur le territoire de la république. La jurisprudence a une conception
large. C͛est ainsi qu͛en cas de recel de vol, la Cour de cassation considère que le recel a été commis
en France dès lors que la prise de possession de la chose a eu lieu en France, même par un tiers dès
lors qu͛il agissait pour le compte du receleur étranger.


 

     
  
# 

    
      
   
#  
 
%   
3

La règle de la territorialité conduit en principe à réserver l͛infraction étrangère à la
compétence des juridictions étrangères. Exceptionnellement, les juridictions pénales françaises
seront compétentes en application du système de la personnalité de la loi française ou en application
parfois du système de la compétence universelle.


 
 
 
3

La compétence d͛une juridiction française n͛est que subsidiaire en ce sens que cette
compétence va disparaître si l͛auteur de l͛infraction commise à l͛étranger a déjà été condamné à
l͛étranger, s͛il a déjà exécuté sa peine ou si l͛action publique est prescrite.
Au regard de la procédure, s͛agissant d͛un délit commis à l͛étranger, l͛action publique ne
peut être déclenchée qu͛à l͛initiative du ministère public qui agit sur plainte préalable de la victime
ou sur dénonciation du pays où a été commis l͛infraction. Ces restrictions ne jouent pas pour les
infractions sexuelles qui ont été commises sur des mineurs.

La  
 
% * la loi pénale française est applicable à tout crime commis par un
français à l͛étranger à condition qu͛il n͛ait pas été déjà jugé à l͛étranger. La loi pénale française
s͛appliquera également à un délit à condition que ce délit soit également incriminé dans le pays
envisagé. Ces dispositions ne concernent toute personne qui a la nationalité française, même si cette
nationalité a été acquise après les faits.

S͛agissant de la  
  %, cela confère compétence aux juridictions françaises
pour les crimes et délits punis d͛emprisonnement commis à l͛étranger soit par un français, soit par un
étranger à l͛encontre d͛une victime française.

 ! #
      
Cette solution est retenue en présence d͛infractions dirigées contre des intérêts qui
perturbent gravement l͛ordre public international. Cette compétence est toujours subsidiaire. Les
juridictions pénales françaises sont compétentes pour juger les auteurs de certains crimes ou délits
contre les intérêts fondamentaux de la nation. Les juridictions pénales françaises sont compétentes
en cas d͛infraction de faux monnayage, même de monnaie étrangère. Il y a compétence pour toutes
les infractions criminelles et délictuelles commises contre les agents diplomatiques ou les locaux
diplomatiques. Idem pour toutes les infractions en relation avec le terrorisme.

    
      
   
#  
 
%   
# 
Cette question pose le problème de l͛extradition qui a été réformée par la loi du 9 mars
2004, intégrée dans le CPP aux art.696 à 696-47.Ces dispositions énoncent les conditions
d͛extraditions notamment en précisant les infractions qui ne peuvent donner lieu à extradition. Ex:
les délinquants politiques.

c



 #

Le procès pénal est organisé autour de l͛action publique sur laquelle va venir se greffer
accessoirement l͛action civile. Il existe des parties à l͛action publique et des parties à l͛action civile.
A côté des actions publiques et civiles sont apparues des actions spéciales : des actions à fin
publique. Aujourd͛hui le ministère public peut recourir à la composition pénale. Si l͛auteur de
l͛infraction accepte d͛accomplir certaines obligations, aucune poursuite ne sera engagée. Cas des
transactions sur l͛action publique qui peuvent intervenir alors même que l͛action publique n͛a pas
été mise en mouvement, voire la transaction dont dispose les maires s͛agissant de certaines
contraventions. Le maire peut, tant que l͛action publique n͛a pas été mise en mouvement, proposer
au contrevenant une transaction visant à réparer le préjudice. Tel est encore le cas de l͛action
exercée par le ministère public devant les juridictions de l͛application des peines.

 
" 
  ! 
[ 
 
 " 
  
! 
Le Ministère public occupe une place prééminente. Toutefois, dans certains contentieux il
n͛est pas le seul demandeur à l͛action publique. Certaines administrations jouent un rôle particulier
dans l͛action publique.

  
4  # c! 
Au sein de la magistrature le Ministère Public constitue un corps de magistrats particuliers.
Ce sont des magistrats mais non des Juges. Le Ministère Public est chargé non pas de trancher un
litige mais de défendre l͛intérêt général devant les juridictions judiciaires. Il est compétent en tant
qu͛agent du pouvoir exécutif.
En matière pénale, l͛objet principal du procès pénal est la protection de la société.


  
  # ! . 


   

 4  # ! 
Les différents membres du parquet n͛ont pas d͛existence propre. Ils se fondent dans l͛unité
du ministère public et sont soumis à un statut particulier.

,    # ! 


Obtenue par l͛indivisibilité du ministère public et par la subordination hiérarchique.

?   !    # ! 

Tous les membres du ministère public ont le même rôle : défendre l͛intérêt général. Ils sont
dans une procédure parfaitement interchangeable. Le parquet a une seule tête et plusieurs bras.
Cela signifie qu͛au cours d͛un procès, quelque soit le stade du procès, ils peuvent se remplacer les
uns les autres.
Les juges doivent au contraire prendre part à tous les débats dans une affaire. En Cour
d͛assise, les jurés suppléants assistent au procès.
Malgré l͛indivisibilité, la jurisprudence considère qu͛un procureur de la république qui a été
ensuite nommé au siège, pourra siéger dans une affaire à la seule condition qu͛il n͛ait pas pris une
part directe ou indirecte dans la poursuite. L͛indivisibilité aurait amené à une considération
différente.

£? 
! 
 
  # ! 

 ? 

! 
 
 
L͛organisation du ministère public est     pour faciliter la diffusion de l͛information.
Au sommet de la hiérarchie, il y a le ministre de la justice, garde des sceaux. Le ministre de la justice
a autorité sur les membres du ministère public et il a la possibilité de leur adresser des adjonctions.
Les adjonctions doivent être écrites et jointes au dossier, et donc mises à la connaissance des parties
au procès.
Le garde des sceaux a autorité directe sur le procureur général de la ccass et sur tous les
procureurs généraux près les CA. Le ministre de la justice a ainsi la possibilité de faire passer sa
politique pénale par voie de   . Le ministre de la justice a la possibilité d͛enjoindre le
ministère public à engager les poursuites dès lors qu͛il les juge opportunes. Il ne peut pas demander
à un représentant du parquet de ne pas engager les poursuites lorsqu͛une infraction a été commise.
Tout doit être fait par le biais d͛instructions écrites jointes au dossier.
Le pouvoir du ministre de la justice s͛étend au procureur de la république par
l͛intermédiaire des    /. Les procureurs de la république ont autorité sur tous les
membres de leur parquet. Compte tenu des liens hiérarchiques qui lient ces différents membres, les
subordonnés doivent informer leurs supérieurs de la suite du procès. Toute désobéissance d͛un
membre du ministère public constitue une  
    .

 ?   


! 
 
 

Qu͛il s͛agisse du procureur général ou du procureur de la république, en tant que chefs du


parquet, ils bénéficient d͛un pouvoir qu͛il leur est propre. Ils sont les seuls compétents pour
accomplir les actes de leur fonction. S͛ils ne défèrent pas aux instructions qu͛ils ont reçues, leurs
supérieurs ne peuvent pas se substituer à eux pour prendre les décisions qu͛ils se refusent à prendre.
Par conséquent, les actes qui ont été accomplis par le procureur général ou par un procureur de la
république en violation des ordres reçus, ces actes n͛en sont pas moins parfaitement valables.
Au sein du parquet lui-même, la subordination hiérarchique est plus rigide. Si un substitut
général refuse de se plier à l͛instruction reçue du procureur général, le procureur peut
immédiatement lui retirer sa délégation et peut soit désigner un autre substitut, soit prendre
personnellement l͛affaire en main.
Un autre principe vient limiter cette subordination hiérarchique. Art.33 CPP : consacre le
principe selon lequel   
%     
 . Cette liberté garanti l͛indépendance
de parole dont dispose le ministère public. Il peut donc faire valoir à l͛audience son opinion
personnelle sans qu͛aucune sanction ne puisse être prise à son encontre.


 !   # ! 
La nomination des membres du parquet est effectuée sur proposition du ministre de la
justice après avis du CSM. Leur avancement dépend d͛une commission d͛avancement qui dresse un
tableau. Le pouvoir disciplinaire est exercé par le ministre de la justice qui intervient sur avis du CSM.
Les magistrats du ministère public sont statutairement amovibles et librement révocables.

       # ! 


En tant qu͛autorité de poursuite, le ministre public a pour fonction d͛exercer l͛action
publique et requiert l͛application de la loi. A ce titre il dirige la police judiciaire et assure l͛exécution
des décisions de justice. C͛est pourquoi le ministère public est une partie intégrante à toute
juridiction et il exerce ses fonctions de façon indépendante.

4  # ! .


       

Sous réserve de la subordination hiérarchique, le ministère public dispose de pouvoirs
propres. Le ministère public, si l͛on veut qu͛il soit compétent dans la phase des poursuites, il faut
qu͛il soit    .

? 
 !    # ! 
Lorsqu͛il est informé d͛une commission d͛infraction, le procureur de la république apprécie
les suites à donner. Le procureur de la république dispose du      

  

qui lui permet de dire s͛il y a lieu ou non de poursuivre. En application de l͛art.40-1, il peut soit
engager les poursuites, soit mettre en place une procédure alternative aux poursuites, soit classer
l͛affaire sans suite.
Cette liberté se prolonge au stade de l͛exercice des poursuites. Au cours de la procédure, il
peut requérir une peine ou il peut solliciter une relaxe du tribunal ou un acquittement de la cour
d͛assise, quand bien même se serait lui qui aurait mis en mouvement l͛action publique. Le ministère
public développe librement les observations orales qu͛il croit convenables aux biens de la justice. Le
ministère public, dans l͛exercice de l͛action publique, est indépendant à l͛égard des juges comme des
parties privées. Les juridictions d͛instruction ou de jugement ne peuvent porter aucune appréciation
sur son activité. De même, l͛attitude des parties privées n͛a aucune incidence sur la manière dont le
ministère public entend conduire l͛action publique.

£?   


!    # ! 
En garanti de leur liberté, les membres du ministère public ne peuvent voire leur
responsabilité recherchée à raison de l͛exercice régulier de leur fonction. On ne peut pas poursuivre
le parquet quand bien même l͛affaire se serait clause par un non lieu ou une relaxe. Le problème est
différent en cas de  
   d͛un membre du ministère public. Le ministère public engage
alors sa     
  . L͛Etat se trouvera substitué en ce qui concerne l͛indemnisation.

4  # ! .


 
%      
-? Un parquet est constitué auprès de chaque juridiction répressive :
-? Tribunal de police : le représentant du ministère public est le
procureur de la république ou le commissaire de police ou l͛un de ses
délégués.
-? Tribunal correctionnel : le parquet est celui du TGI avec comme chef
le procureur de la république assisté d͛un procureur adjoint et de
plusieurs substituts.
-? Cour d͛appel : les fonctions du ministère public sont assurées par le
procureur général assisté d͛avocats généraux et de substituts
généraux.
-? Cour d͛assise : il n͛existe pas de ministère public propre à la cour
d͛assise. Le parquet est donc assuré par le procureur général lorsque
la cour d͛assise siège au chef lieu de la CA. Si la cour siège dans un
autre département que celui dans lequel siège la CA, le siège du
parquet est occupé par un magistrat du TGI. Devant la cour d͛assise
des mineurs, le siège du parquet est obligatoirement tenu par un
membre spécialisé du ministère public.
-? Cour de cassation : le Ministère public est dirigé par le Procureur
général près la Cour de cassation assisté d͛avocats et de substituts
généraux.

En matière d͛infraction forestière, de chasse et de pêche, c͛est un membre de


l͛administration des eaux et des forêts qui occupe le siège du ministère public.


 
4  # ! .
  

 #


Le Ministère public est en charge de l͛action publique. Cette action est le premier objet du
procès pénal.
    
   !   
 !%    
 
 #

  
   
  ! 
Le NCPC définit l͛action en justice comme étant le pouvoir de s͛adresser à une juridiction
pour qu͛elle se prononce sur une prétention en disant le droit. L͛action publique est le pouvoir de
s͛adresser à une juridiction répressive pour qu͛elle décide de la pertinence de la présomption
d͛innocence dont bénéficie la personne poursuivie tantôt au regard des charges (au stade de
l͛instruction), tantôt au regard des preuves (au stade du jugement). Les charges et les preuves sont
réunies par le ministère public ou par les parties privées.
C͛est donc une définition erronée que propose l͛art.1er du CPP lorsqu͛il définit l͛action
publique comme étant l͛action pour l͛application des peines. Il ne fait pas de doute que le ministère
public, lorsqu͛il déclenche l͛action publique, c͛est qu͛il considère qu͛il y a suffisamment dans le
dossier pour aboutir à une sanction. C͛est oublier tout de même qu͛en cours de procédure le
ministère public peut changer d͛opinion et requérir un non lieu au stade de l͛instruction ou une
relaxe ou un acquittement au stade du jugement.

  $   
  ! 
L͛action publique suppose la présence d͛une infraction ou la probabilité d͛une infraction.
L͛action publique suppose qu͛elle n͛ait pas été éteinte par un certain nombre d͛évènements. L͛art.6
CPP énumère une multitude de causes d͛extinction de l͛action publique.

  
  
   
  
 $      
  
! 
Exceptionnellement, il arrive que l͛action publique s͛éteigne à cause de la   
 
l͛action civile. Il s͛agit d͛une exception, dans la plupart des cas, l͛action publique va s͛éteindre pour
des causes qui lui sont propres.

? $      


   !      " $     

    
La défense de l͛intérêt général et l͛indépendance de l͛action publique par rapport à l͛action
civile entraine que la disparition de l͛action civile est sans effet sur l͛action publique.
Article 6 alinéa 3 CPP :    
   % 
 
/
 
   

  
  

 

 
   % 
 % 
   
      

  
 


   %   % 
  
     
   &.
De même, en cas de désistement présumé de la partie civile qui avait saisi directement une
juridiction de jugement par le biais d͛une citation directe, il ne sera statué sur l͛action publique qu͛en
cas de réquisition spécifique du ministère public. Ex : une personne qui fait l͛objet d͛un vol, le voleur
est arrêté. La victime cite en justice le voleur. La victime ne se présente pas devant la juridiction de
jugement. C͛est un désistement implicite.
----------------------------------------------------
£? 
$     
  ! 
L͛article 6 CPP vise le décès du délinquant, la chose jugée, la prescription, l͛amnistie,
l͛abrogation de la loi pénale, l͛exécution d͛une composition pénale et la transaction. Certaines de ces
causes d͛extinction s͛expliquent pour des raisons de fond. D͛autres causes d͛extinction s͛expliquent
pour des raisons procédurales.

 ? 
$     
  !  
   

Dans deux cas énumérés par l͛article 6, la disparition de l͛action publique résulte
d͛événements qui ont pour effet de supprimer le caractère délictueux des faits.
Le premier cas est celui de l͛abrogation de la loi pénale. Dans ce cas, les poursuites ne
peuvent plus être engagées ou elles doivent s͛arrêter. C͛est l͛application du principe de la
rétroactivité de la loi pénale plus douce.
L͛amnistie s͛oppose au déclenchement des poursuites ou interrompt celles qui avaient été
engagées. S͛agissant d͛une amnistie réelle qui supprime le caractère délictueux des faits, il va de soi
que cette amnistie bénéficie à l͛auteur principal de l͛infraction mais également aux coauteurs et aux
complices. Il ne faut pas confondre l͛amnistie réelle avec l͛amnistie personnelle qui ne bénéficie qu͛à
la personne expressément visée par le texte. Il est des lois d͛amnistie dont l͛effet est subordonné à
certaines conditions. S͛agissant de la loi d͛amnistie, l͛action publique n͛est pas éteinte puisque
l͛instance va poursuivre.

 ? 
$     
  !  
    

Certaines causes d͛extinction sont propres à certaines infractions. D͛autres sont communes
à toutes les infractions.


? 
$     
  "
  
  

Cas de la transaction entre le délinquant et certaines administrations :  



  
   B En échange de l͛abandon des poursuites, ces administrations vont
obtenir la reconnaissance de l͛infraction par le délinquant et le versement d͛une somme d͛argent. :

 
    
  
  
(
     1K>0       

  
Un procédé très proche de la transaction existe en matière de stupéfiant. > 

/   
%  &  

     
/ 
 
      
 
 %  

    



   
  . La même solution sera retenue s͛il a
poursuivie une cure de façon spontanée.
> 
    
  
 
 %
  

 
  

!? 
$     
 "    
  

Le décès du délinquant rend sans objet l͛action publique. Le décès peut intervenir à des
moments différents de la procédure.
-? Si le décès est intervenu avant que les poursuites aient été engagées,
cela empêche les poursuites.
-? Si l͛action publique a été mise en mouvement, le décès empêche de
poursuivre la procédure contre le délinquant décédé. Cela ne
concerne pas les autres auteurs ou complices.
-? Si un jugement a été rendu sans qu͛il soit devenu définitif, ce
jugement n͛aura aucun effet puisqu͛il n͛est pas définitif et que la
personne avait la possibilité de faire appel ou d͛interjeter un pourvoi
en cassation.

La chose jugée éteint l͛action publique. A partir du moment où la décision est définitive,
l͛action publique est éteinte.

 
 # 
     
  ! (souvent
cas pratique exam)

La prescription de l͛action publique :
Lorsqu͛une infraction a été commise, les autorités de poursuite disposent d͛une certaine
durée pour déclencher les poursuites afin de mettre en mouvement l͛action publique. Si elles ne l͛ont
pas fait à l͛expiration des délais prévus, l͛action publique est éteinte et aucune poursuite ne peut plus
être engagée. Ces délais varient en fonction de la nature de l͛infraction. Pour certains auteurs, c͛est
un droit à l͛oubli.

La prescription de la peine :
Une infraction a été commise, l͛auteur a été poursuivi, il a été renvoyé devant une
juridiction de jugement et condamné à une peine à la suite d͛une décision devenu définitive. Si à
l͛expiration d͛une certaine durée l͛autorité n͛a pas été capable de lui faire exécuter sa peine, la peine
sera alors prescrite. Les délais ne sont pas les mêmes selon la nature de l͛infraction. Il ne sera plus
question de pouvoir obtenir l͛exécution de ladite peine. <8      ?    


<    
 %
 

Comme toute action en Justice, l͛action publique peut se prescrire. Elle peut s͛éteindre par
l͛effet du temps.

Quelle est la raison qui justifie que l͛écoulement d͛une certaine durée entraine une extinction de
l͛action publique ?
-? Certains ont mis en avant que la paix sociale voudrait que l͛on oublie
les infractions trop anciennes.
-? Très souvent les procès trop tardifs exposent la justice à un risque
d͛erreur judiciaire.
-? Les anciens auteurs considéraient que le coupable avait déjà été
sanctionné par son inquiétude d͛être poursuivi.
-? On a parfois présenté la prescription de l͛action publique comme un
peu la sanction de la négligence des autorités de poursuite.

Le CPP n͛a formellement ratifié aucune de ces explications. Il est en revanche aquis que la
jurisprudence est très hostile à l͛égard de la prescription de l͛action publique. Elle fait tout pour que
les infractions ne se prescrivent jamais. Cette institution est très souvent ignorée de nombreux droits
étrangers, notamment ceux issus de la Common Law.

Lorsque la prescription joue, elle a des effets très étendus : le délinquant ne peut plus être
poursuivi. Si les poursuites ont été déclenchées, il ne peut plus être condamné. La prescription de
l͛action publique opère   %   
). Elle va donc bénéficier à tous les participants à
l͛infraction. Cette exception que représente la prescription est d͛ordre public. Elle peut être soulevée
d͛office par le Juge et elle peut être invoquée pour la première foi devant la Cour de cassation.
Si la prescription est soulevée par une des parties au stade de l͛instruction, le Juge doit y
répondre par une ordonnance motivée. C͛est au Ministère public de prouver l͛absence de
prescription.
Cette prescription est générale et concerne toutes les infractions à l͛exception de quelques
infractions imprescriptibles     
 !
 ou certaines infractions
militaires   
           

?  



     
  !  
La prescription court en principe à partir du jour où l͛infraction a été commise ou tentée. La
Cour de cassation a considéré que ce jour n͛était pas compris dans le délai, la prescription commence
à courir à partir du lendemain du jour où l͛infraction a été commise ou tentée.
-? Il arrive que le législateur fixe un délai.
? En matière de désertion ou d͛insoumission, la
prescription commence à courir à dater des 50ans
de l͛insoumis ou du déserteur. En matière
électorale, le point de départ à été fixé au jour de
la proclamation des résultats
? En matière électorale : à compter du jour des
résultats.
-? Parfois, la prescription peut être ré ouverte : lorsque la victime
devient majeure pour certains crimes ou délits. : 
   
 
  /     
    * 

   %
  $    &


La prescription, quand elle commence, débute au même moment pour tous les participants
à l͛infraction. La détermination de la date de la consommation d͛une infraction est une question
délicate car elle pose la question de la qualification de l͛infraction dont l͛étude relève du droit pénal.
Cela dépend du point de savoir s͛il l͛on est en présence :
-? Infraction instantanée : infraction qui se consomme immédiatement
-? Infraction continue : infraction dont la volonté coupable perdure
dans le temps et qui ne cesse ou qui se consomme lorsque cette
volonté coupable disparait. : 
      
   
  
       
     
 
  

    
-? Infraction complexe :infraction qui suppose, pour sa consommation,
une pluralité d͛éléments matériels. : 
      .
-? Infraction d͛habitude

La jurisprudence traite parfois des infractions instantanées en infractions continues afin de


retarder le point de départ du délai de prescription de l͛action publique. Il lui arrive en effet,
s͛agissant des infractions clandestines, de faire partir la prescription de l͛action publique au jour où le
Ministère public a pu avoir connaissance de l͛infraction et était en état de mettre en mouvement
l͛action publique. 

 &    
    
          

 
       /  
  
 .
De même, en matière d͛escroquerie lorsque celle-ci a donné lieu à des remises successives,
le point de départ de la prescription sera alors reporté à la date du dernier versement obtenu sur
présentation du titre escroqué.

£?   


    

 ? 
 


Ce délai est en principe de 10 ans pour les crimes, de 3 ans pour les délits et d͛un an pour
les contraventions. Articles 7, 8 et 9 CPP.
Il existe des exceptions qui ont pour effet d͛allonger ou de diminuer la durée du délai de
prescription de l͛action publique :
-? Les crimes et délits en matière de terrorisme se prescrivent par 30
ans pour les crimes et 20ans pour les délits.
-? Les crimes et délits en matière de stupéfiant : 30 ans pour les crimes
et 20 ans pour les délits.
-? En matière de presse, quelque soit la nature de l͛infraction ( 

  
 %
 ), ces infractions se prescrivent par 3 mois.
-? En matière électorale, les infractions se prescrivent par 6 mois à
compter de la publication des résultats.
-? Certains délits commis sur les mineurs(
 
    

 
  / aggravées) se prescrivent par 10 ans.

 ?  


Le délai peut être interrompu ou suspendu.


?     


Conditions de l͛interruption :
Quelque soit la nature de l͛infraction, le cours du délai peut être interrompu par tout acte
régulier de poursuite ou d͛instruction. La difficulté est que le CPP n͛a pas définit ce qu͛était un acte
de poursuite ou d͛instruction.
La jurisprudence a une conception particulièrement large d͛un acte de poursuite ou de
jugement. La jurisprudence aurait pu se référer à un critère organique fondé sur la distinction des
autorités de poursuite et d͛instruction, ce qu͛elle n͛a pas fait. La jurisprudence raisonne sur l͛objet de
l͛acte :
-? Est un acte de poursuite tout les actes qui tendent à la mise en
mouvement de l͛action publique et à son exercice ou qui traduisent
la volonté de poursuivre.
-? Quant aux actes d͛instruction, ce sont tous les actes qui visent à
constater des infractions et à en découvrir les coupables. C͛est ainsi
que rentre dans la catégorie des actes d͛instruction
? les actes d͛instruction stricto sensu
? les actes de l͛enquête.
La jurisprudence s͛en remet à un critère finaliste et considère comme
interruptif tous les actes qui révèlent la volonté répressive de leur
auteur.

En certaines circonstances, la jurisprudence revient au critère organique. Toutes les


décisions qui émanent d͛une juridiction sont interruptives de la prescription. Exemple :  
   
Un pareil opportunisme révèle une très grande hostilité de la jurisprudence à l͛encontre de
la prescription de l͛action publique.
Sont des actes interruptifs :
-? tous les procès verbaux dressés par des OPJ au cours des enquêtes,
-? les PV dressés par les agents de la direction de la consommation et
de la répression des fraudes (DCCRF).

Ne sont pas considérés comme des actes interruptifs de la prescription la dénonciation par
un tiers ou la plainte de la victime. Les actes interruptifs doivent être réguliers.

Effets de l͛interruption :
L͛interruption de la prescription annule le temps jusqu͛alors écoulé. Le délai reprend son
cours pour une durée entière. La jurisprudence s͛est efforcée de tirer le profit maximum de cette
règle. Elle considère que lorsque le délai interrompu est un délai abrégé, le nouveau délai est un
délai de droit commun. C͛est l͛interversion de la prescription. Cela n͛est possible que s͛il n͛y a pas de
disposition formelle de la loi contraire. Cas en matière de presse.
L͛effet interruptif va bien sûr s͛étendre à tous les auteurs coauteurs et complices, même
non identifiés. Il est possible de réitérer l͛interruption autant de foi que nécessaire. L͛interruption est
subordonnée à la régularité de l͛acte.

!? 
  


Est une cause de suspension tout obstacle de fait ou de droit qui a empêché une partie
d͛agir. L͛obstacle de fait peut être une catastrophe naturelle, des mouvements de population
empêchant une juridiction de se réunir. L͛obstacle de droit peut être l͛immunité du Président de la
République.
Cette suspension arrête le cours des poursuites et le cours de la prescription. Une foi
l͛obstacle levé, cette prescription recommencera à courir là où elle s͛était arrêtée.

       


     #  !    
  
! 
Le Ministère Public est partie principale au procès pénal. Il peut déclencher les poursuites
et les exercer.

    


  ! 
   # ! 

Le Ministère Public met en mouvement l͛action publique par une demande en Justice. S͛il
veut saisir un Juge d͛instruction, il va délivrer un réquisitoire introductif d͛instance qui est dénommé
réquisitoire afin d͛informer ou de soit informé.
Ce réquisitoire saisit le Juge d͛instruction qui est alors tenu d͛instruire :
-? Si le Juge d͛instruction constate 
, sans aucun acte
d͛investigation, examen rapide,         
 
   
, qu͛il n͛y a pas lieu de poursuivre, il rend alors
immédiatement une ordonnance de refus d͛informer. Cette
ordonnance est soumise aux voies de recours habituels
-? Si le Juge d͛instruction après quelques investigations, considère qu͛il
n͛y a pas lieu de poursuivre, il rendra alors une ordonnance de non-
lieu. Qui comme la précédente est soumises aux voies de recours
habituels par le Ministère Public.

Les modalités procédurales qui permettent au parquet de mettre en mouvement l͛action


publique devant les juridictions de jugement :
-? En matière criminelle l͛instruction est obligatoire. Il n͛y a pas
d͛instruction en matière contraventionnelle, sauf pour les
contraventions de 5ème classe commises par un mineur. En matière
délictuelle, l͛instruction n͛est pas obligatoire.
-? En matière de délit et de contravention, le Procureur de la
République peut procéder par :
? citation directe. C͛est un acte d͛huissier qui va
imposer à la personne de comparaître devant la
juridiction désignée à une date déterminée.
Equivaut à citation directe, la convocation en
justice notifiée par un greffier, par un APJ ou un
OPJ, par le chef de l͛établissement pénitentiaire.
? Un simple avertissement délivré par le ministère
public au prévenu suivi de sa comparution
volontaire saisit valablement le Tribunal.
-? En matière de délit, il existe des procédures accélérées que sont la
convocation par procès-verbal et la comparution immédiate pour
juger notamment des infractions flagrantes.
-? En matière de contravention, le Ministère Public peut engager une
procédure d͛ordonnance pénale.

$  
  ! 
   # ! 
L͛action publique est d͛intérêt général et vise à protéger la société. Elle est indisponible
pour le Ministère Public. Le Ministère Public est obligé d͛appliquer le principe de l͛opportunité des
poursuites.
-? Une fois que le ministère public a pris la décision de déclencher
l͛action publique, celle-ci devient indisponible.
-? Il ne peut pas transiger avec le délinquant
-? Il ne peut pas se désister à l͛instance.

L͛action publique appartient à la société, seule celle-ci peut en disposer. Cas d͛une loi
d͛amnistie, de la prescription.
Aujourd͛hui cette indisponibilité de l͛action publique par les autorités de poursuite n͛est
pas intangible.
-? Certaines administrations ont reçu un pouvoir de transaction
  

       
  
.  %  

   %   
-? La composition pénale issue d͛une loi de 1999 permet,   

%   
      
  
 

 %
  
  
 /
 
  
 

   
  

Si le Ministère Public dispose d͛un pouvoir limité quant à la disposition de l͛action publique,
il en a tout de même le libre exercice. Il se comporte comme s͛il était une partie à la procédure. Il va
administrer les preuves qu͛il possède et qu͛il détient par le biais des enquêtes de police qu͛il a dirigé.
Il formule des prétentions en cours de procédure, il les formule à travers des réquisitions orales ou
écrites. Il exerce les voies de recours (     
 ) aussi bien au stade de l͛instruction
qu͛au stade du jugement. Il a la possibilité de demander une jonction de procédure en cas
d͛infractions connexes. En présence d͛une ordonnance de non lieux il a la possibilité de demander la
réouverture d͛une information pour charge nouvelle. Il est le seul à pouvoir le faire.

  
 )  
 
 
  #


Le Ministère Public n͛a pas un monopole dans l͛exercice de l͛action publique. Sur prévision
du législateur, des fonctionnaires de certaines administrations peuvent exercer l͛action publique.
L͛action de ces fonctionnaires soulève deux types d͛interrogations :

La nature de l͛action exercée par ces administrations : s͛agit-il de l͛action publique ? D͛une action
mixte ?
Quelles sont les prérogatives de ces administrations dans le procès pénal ?


 


  
 
 
  #


Quand une administration intervient dans le procès pénal, on se demande à quel titre elle peut le
faire ? S͛agit-il d͛une partie civile ? Ou bien s͛agit-il d͛un ministère public qui exerce l͛action
publique ? S͛agit-il d͛une action ordinaire particulier a mis chemin entre l͛action civil et publique ?

Dans certain nombre de cas l͛administration peut être purement et simplement une victime
qui sont étrangère aux intérêts qu͛elle défend, il s͛agit d͛une partie civile ordinaire :   
  

  
 %     %!    
% 
     
Mais il arrive qu͛elle exerce une action civile d͛une nature particulière, la preuve est que les
conditions pour agir devant le juge pénal ne sont pas celle que l͛on impose aux victimes habituelles.
Tel est le cas pour les infractions fiscales puisque l͛administration peut être présente au procès pénal
alors même qu͛elle ne peut obtenir réparation. Dans ce cas il s͛agit d͛une action     qui est
para pénale.
Dans d͛autres situations l͛administration agit à la suite d͛une infraction qui lèse directement
les intérêts des infractions dont elle a la charge :  
  
 
  

   /

(
  ! . La jurisprudence traditionnelle considère que cette action était une action qui
avait une nature mixte car elle avait une double finalité, elle avait pour objet de demander à l͛action
pénale de se prononcer et sur la culpabilité et sur l͛action.
Aujourd͛hui, la jurisprudence tend à voir dans cette action une action publique de nature
spéciale car cette administration quand on regarde le fondement decette action; elle est une
autorité de puissance publique qui n͛est pas chargé de défendre son propre intérêt mais l͛intérêt
général et c͛est la raison pour laquelle on tend a voire dans cette action une action publique
particulière entre les mains d͛un ministère spécialisé.

 
  
  
 
 
 
 #

             


 
 
Plusieurs administration détiennent la possibilité de déclencher les poursuites, pouvoir
qu͛elle partage avec le parquet.

     


 
 
  
# 



L͛administration chargée des forets a la possibilité d͛engager les poursuites pour les délits
et infractions forestières. Quand elle fait ceci elle agit comme le ministère public et donc exerce
l͛action public mais cela n͛exclut pas le pouvoir du ministère public qui dispose d͛un pouvoir
concurrent à l͛administratif.
L͛administratif de l͛équipement peut également déclencher les poursuites en matière de
voirie routière.

      


# 

L͛administration des douanes a la possibilité de déclencher l͛action fiscale, le parquet
chargé de poursuivre l͛application des peines met de son côté l͛action publique. Mais il a qualité
également pour introduire l͛action fiscale à titre accessoire. Plus précisément l͛administration est
seule à pouvoir poursuivre les contraventions douanières pour lesquelles seules une amendes
fiscales ou confiscation.
Cette administration peut également exercer cette action fiscale en matière délictuelle
devant le tribunal correctionnel mais le ministère public est seul compétent pour déclencher l͛action
publique en matière délictuelle.
Quant à l͛administration des contributions indirectes, cette administration a une
compétence exclusive lorsqu͛il s͛agit des infractions qui peuvent avoir comme conséquence qu͛une
condamnation en matière fiscale, l͛administration a dans ce cas un monopole dans l͛exercice de cette
fonction.
En revanche quand l͛infraction fiscale est punie d͛une peine d͛emprisonnement c͛est au
ministère public qu͛appartient le pouvoir de mettre en mouvement l͛action publique. Toutefois dans
une telle hypothèse, si l͛administration exerce l͛action fiscale devant le Juge correctionnel, elle oblige
le Ministère Public à poursuivre, elle met donc en mouvement l͛action publique.

  $   


 
 
 
$    
# 


L͛administration domaniale soutient l͛accusation et donc requiert les peines. Elle aura
compétence pour exercer les voies de recours. Si l͛infraction forestière est un délit, le Ministère
Public doit être présent mais il n͛est pas tenu d͛intervenir. Devant le Tribunal de police les fonctions
du Ministère Public sont exercées par l͛agent de l͛administration.
Des règles analogues existent en matière de ponts et chaussés
$   
 
 
# 

? c
 
 
 

-? Lorsque l͛on est en présence d͛infraction qui n͛entraine que des
sanctions fiscales : l͛administration exerce seule
-? Lorsque l͛on est en présence d͛infractions qui sont punies de peine et
de sanctions fiscales : l͛administration n͛exerce que les infractions
fiscales qui n͛ont pas d͛influence sur les peines. Les voies de recours
qu͛elle exerce ne concernent que sa propre action c'est-à-dire que
les sanctions fiscales.

£? c
 
 
    
Si infractions qui n͛exposent qu͛à des sanctions fiscales  compétences exclusives et il
appartient de conclure sur la sanction.
Si infraction qui est punie de sanction fiscale et de peine  l͛administration peut exercer
l͛action fiscale et peu importe qu͛elle soit intervenu par l͛action publique ou qu͛elle soit intervenu
par une procédure mise en mouvement par le ministère public. L͛administration ne peut requérir que
sur les sanctions fiscales et ne peut pas requérir sur la peine.

  A
    
 
 
 
Cela singularise la position de l͛administration : elle s͛est vue reconnaitre la faculté de
transiger avec l͛auteur de l͛infraction.
La transaction permet de modérer les sanctions dans des matières ou les sanctions sont
rigoureuses en cherchant à les adapter aux facultés réelles du délinquant. Ce pouvoir représente un
procédé qui simple et rapide qui échappe aux tribunaux et donc les allège et qui vont garantir
efficacement le paiement des sommes convenues. Cette faculté de transaction donne le sentiment
désagréable que la justice n͛est pas la même pour tous.
Cette transaction n͛est possible que pour les infractions pour lesquelles elle a été
expressément prévue. Elle ne profite ni aux coauteurs ni aux complices.

[ 
   " 
  
! 
Toutes les personnes physiques ont vocation à comparaitre devant une juridiction
répressive. Certaines d͛entre elles bénéficient d͛immunité.
Il existe deux sortes d͛immunités :
-? Les immunités de fond : suppriment ou interdisent toute forme de
poursuite. Tel est le cas des immunités diplomatiques dont
bénéficient certaines personnes. Il existe une immunité familiale en
matière de vol.
-? Les immunités de procédure : font obstacle aux poursuites. Les
poursuites pourront reprendre dès que l͛immunité sera levée.
Immunité dont bénéficie le PR pendant le temps de sa fonction.

Le Code pénal ayant consacré la responsabilité pénale des personnes morales, celles-ci
peuvent également être envoyées devant des juridictions répressives. L͛action publique est alors
exercée contre la personne représentant l͛être moral.
L͛action publique ne peut être exercée que contre les personnes poursuivie. Ne peut pas
être contre les personnes étrangères à l͛infraction mais qui peuvent être affectée d͛une sanction a
caractère réel  tel est le cas de la fermeture d͛établissement. Cela est contraire au pp de la
personnalité des peines.
La personne poursuivie n͛est ne va acquérir la qualité de défendeur qu͛à partir du moment
où elle est partie à la procédure :
-? Au stade du jugement c͛est les différents actes de jugement qui
confère la qualité de détenu et détermine à partir de quand le
défendeur est partie à la procédure
-? Devant les juridictions d͛instruction c͛est la mise en examen de la
personne qui confère la qualité de défendeur. Pour permettre à des
personnes de se défendre le CP a consacré une situation
intermédiaire : témoins assisté qui permet à un individu qui sans être
partie à la procédure de bénéficier de certain droit de la personne
mise en examen.

Le défendeur à l͛action publique doit être identifié et son identité doit être connue :
-? Au stade de l͛instruction le Juge peut être saisi d͛une plainte avec
constitution de partie civile contre X ou de réquisition contre X. contre
toutes personnes que l͛instruction fera connaitre.
-? Au stade du jugement on a admis qu͛il était possible de faire
comparaitre une personne dont l͛Etat civil n͛a pas été percé, dont
l͛identité demeure inconnue.

Lorsque la personne poursuivie fait partie de celle dont la responsabilité pénale ne peut pas
être reconnue notamment parce que ses facultés intellectuelles sont abolies, elle doit tout de même
comparaitre pour montrer que les faits ont bien été commis mais la juridiction donnera une
déclaration d͛irresponsabilité.
Lorsqu͛un mineur est poursuivi, il est des règles particulières de représentation. Il en est de
même pour les majeurs protégés. Il faut une déclaration d͛irresponsabilité pour constater l͛absence
de responsabilité pénale des êtres privés de discernement.
Les héritiers ne peuvent être poursuivis devant les juridictions répressives. Le décès est une
cause d͛extinction de l͛action publique. Il ne faut pas confondre avec l͛exécution des peines
irrévocables prononcées avant le décès du délinquant, les héritiers sont tenus de régler les amendes
pour lesquelles le défunt a été condamné.
Il en est de même des personnes civilement responsables ( 
  


).
Ils échappent à la condamnation pénale même si aujourd͛hui on voit réapparaitre des projets qui
viendraient sanctionner les parents pour des infractions commises par leurs enfants. S͛il existe une
responsabilité civile du fait d͛autrui, il n͛existe pas de responsabilité pénale du fait d͛autrui.

 
" 
    
L͛action civile n͛est pas de l͛essence du procès pénal. K/ 

#C     %  



  
    L͛action civile n͛est que l͛accessoire de l͛action publique.
Elle vient se greffer sur une action publique. A partir du moment ou le juge pénal n͛est pas
compétent pour juger sur l͛action publique, il sera incompétent pour connaitre l͛action civile.
La partie civile est d͛abord la victime de l͛infraction. La victime peut être présente dans le
prétoire pénal. Cette présence atypique de la victime conduit à admettre la présence des victimes
dans le procès pénal à des conditions restrictives. La victime s͛est vu par le législateur reconnaître la
possibilité de déclencher les poursuites et de faire perdre au ministère public le bénéfice de
l͛opportunité des poursuites.
Aujourd͛hui, dans la réforme de la procédure pénale en gestation, on s͛interroge sur les
modalités dont pourront disposer les victimes dans le procès pénal.
[ 
  
" 
    
Le nombre de demandeur et de défendeur à l͛action publique était limité. Les demandeurs
et les défendeurs à l͛action civile mettent aux prises des parties potentielles beaucoup plus
nombreuses.

  

 " 
    
Art.2 CPP : «  
  %  


 /  
 


       
 ÿ. L͛art.2 définit la victime de l͛infraction. Ce texte est imparfait car il
définit la bonne conception de la partie civile mais àcôté de ces victimes parties civiles, on constate
qu͛il existe des parties civiles qui ne sont pas réellement victime de l͛infraction et dont le nombre a
tendance à augmenter. 
    
 .


 

  
  
Au premier rang de ces victimes, il y a la victime de l͛infraction. En procédure civile la
détermination de la victime est simple : toute personne qui peut alléguer d͛un préjudice certain,
actuel, direct et découlant d͛une atteinte à un intérêt juridiquementprotégé.
En procédure pénale, cette définition de la victime est beaucoup trop large. Il faut en effet
se rappeler qu͛en matière pénale la partie civile ne désire pas seulement obtenir réparation de son
préjudice, mais aussi pour mettre en mouvement l͛action publique et pour soutenir l͛accusation. Dès
lors, pareilles prétentions ne sont admissibles que si le demandeur à l͛action civile poursuit un intérêt
qui correspond trait pour trait à l͛intérêt général qui sou tend l͛action publique ; de telle sorte qu͛en
défendant ses propres intérêts, la victime participe à la défense de l͛intérêt général.

  

   
Lorsqu͛une infraction a été commise, il n͛est pas rare qu͛un grand nombre de personne ait
à souffrir de cette infraction. Quelques-unes seulement vont pouvoir se reconnaitre la qualité de
victime au sens pénal et seule celle-ci pourront porter leurs actions civiles devant le Juge pénal.
La question se pose alors de savoir quelles sont celles qui vont pouvoir s͛adresser au juge
pénal et qui vont pouvoir porter leur action en réparation devant le juge répressif. L͛art.2 CPP répond
à cette interrogation : ce sont toutes les victimes qui ont souffert personnellement du dommage
directement causé par l͛infraction.
Quant au dommage personnel s͛attache moins au dommage c͛est une particularité de la
personne qui se prévaut du dommage.
En réalité, il s͛agit plus d͛une probabilité que d͛une certitude concernant le fait que la
victime ait réellement souffert du dommage directement causé par l͛infraction.
L͛appréciation de cette qualité de victime peut être différente au stade de l͛instruction. En
effet l͛art 85 du CPP précise que toute personne qui se prétend léser par un crime ou un délit peut se
constituer partie civile devant le juge d͛instruction. C͛est la raison pour laquelle au stade d͛instruction
les juges sont moins regardant et il suffit que les circonstances sur lesquelles cette personne
s͛appuie permettent au juge d͛admettre comme possible l͛existence du préjudice allégué est la
circonstance directe de l͛infraction. On observe parfois qu͛une victime dont la construction de partie
civile a été jugé recevable au stade de l͛instruction a pu être jugé irrecevable devant la juridiction de
jugement.

  
   
  
Les victimes qui invoquent un dommage sans lien direct avec l͛infraction ne peuvent pas
être présentes dans le prétoire pénal. Pour savoir si le dommage est direct, il est différentes théories
de la causalité qui permettent de faire le tri entre les dommages directs et ceux qui ne le sont pas.
On doit exclure les personnes qui invoquent un dommage sans lien directe avec l͛infraction.
Quand peut-on considérer qu͛un dommage est direct? La chambre criminelle fait preuve d͛une
grande indulgence car elle opte pour la théorie extensive de l͛équivalence des conditions. C͛est ainsi
que selon le cours normal des choses il est parfaitement prévisible et évident que la commission de
vol lèse non seulement le propriétaire du bien mais également tous les créanciers de la victime dont
le droit de gage général est diminué de même en cas d͛infraction de blessure par imprudence d͛un
salarié non seulement le salarié est victime par sa chaire mais aussi son employeur qui sera privé des
services de son salarié. Ils ont été lésés par l͛infraction et on considère que le dommage est un
dommage direct. Si ces personnes portent leurs actions en réparation devant la juridiction civile. Elles
vont obtenir réparation de leurs préjudices qui sera considéré comme direct. Pour autant toutes ces
personnes ne vont pas pouvoir se constitué partie civile devant le juge pénal car même si le
dommage est direct elles n͛ont pas toutes subi personnellement le dommage.

  
   
   
C͛est une question délicate.

&$
   
   
La notion de dommage personnel en procédure pénale est particulière compte tenu du
contexte pénal. Contrairement au droit civil, il s͛agit moins d͛apprécier le caractère du dommage que
de se demander si le demandeur a personnellement souffert de l͛infraction. Signifie qu͛une personne
faute d͛intérêt et de qualité ne peut agir en réparation d͛un préjudice qu͛elle n͛a pas subie.
En pénal il s͛agit de se demander si la victime a personnellement souffert de l͛infraction :
-? Il est parfaitement avéré qu͛en cas de vol seul le propriétaire a
personnellement souffert de l͛infraction, non ses créanciers.
-? Dans une infraction de blessure par imprudence, seule la personne
blessée a souffert de l͛infraction, ses proches ou son employeur n͛est
pas des victimes.
-? Le dommage est personnel lorsqu͛il y a une correspondance totale
entre ce dont la victime a souffert et ce dont souffre la société. Le
préjudice de la victime doit être l͛image réduite du préjudice social
souffert par la société à la suite de l͛infraction. Le préjudice individuel
découle directement du préjudice social. Appelé résultat pénal.

La Cour de cassation indique très souvent que le dommage de la victime doit être direct.
Quand elle se réfère à un dommage direct, la Cour de cassation veut dire que le dommage de la
victime est un préjudice réfléchi par rapport à un dommage social. Elle vise le caractère personnel,
elle veut dire que le dommage subi et invoqué par la victime découle directement du préjudice social
découlant de l͛infraction. Que la victime a bien souffert d͛un dommage personnel.
La Cour de cassation résout un problème de dommage personnel et non pas un problème
de causalité. La victime, à titre individuel, défend la même valeur que celle défendue par la société.


 
 
   
   
Cette notion est délicate à mettre en œuvre car elle suppose que l͛on ait résolu une
question délicate du droit pénal qui est celle de la valeur sociale protégée par l͛infraction. Pour un
certain nombre d͛infraction l͛hésitation n͛a pas lieu d͛être. Tel est le cas en cas de vol, blessures
intentionnelles ou imprudence car seule la personne victime de vol est victime.

En cas d͛entrave à la liberté du travail, peut-on protéger les seuls salariés empêchés de rejoindre leur
poste ou veut-on protéger également l͛employeur pour la diminution substantielle de sa
production ?
L͛infraction d͛entrave à la liberté du travail ne protège que les intérêts des salariés. Seuls les
salariés sont victimes de l͛infraction. L͛employeur ne pourra pas être partie civile à l͛occasion de
cette infraction.

En matière de publicité mensongère : l͛auteur de cette infraction s͛était servi de la


photographie d͛une personne décédée. La veuve, profondément affectée par un tel comportement,
a voulu agir en justice, son action a été rejetée car elle n͛est pas victime de l͛infraction. Cette
publicité mensongère a pour objet la protection des consommateurs donc seuls ceux-ci pourront
agir.
Dans un incendie intentionnel ayant détruit un immeuble, le créancier du propriétaire qui a
vu sa garantie s͛envoler en fumé n͛est pas victime de l͛infraction d͛incendie qui vise à protéger le
propriétaire.
Dans d͛autres hypothèses, la détermination de la victime est plus délicate :
-? C͛est ainsi que l͛infraction de publicité de nature à induire en erreur
(publicité mensongère : pratique commerciale trompeuse), la
question s͛est posée de savoir si cette infraction n͛avait été conçue
que pour protéger les intérêts des consommateurs ou bien si le
fabriquant du produit pouvait également agir ? La ccass a considéré
que l͛infraction protégeait non seulement les intérêts du
consommateur, mais également ceux du fabriquant.
-? La plus célèbre illustration de ces difficultés concerne les infractions
d͛intérêt général. La chambre criminelle considère qu͛il est des
infractions qui ne peuvent protéger que l͛intérêt général, moyennant
quoi aucune victime individuelle ne peut se prétendre avoir été lésée
par cette infraction et donc ne peut agir devant le juge pénal. K  

#    
&
        &
   
 
    /  
  .

    5 "


 
  
   
    
L͛action civile est une action en réparation du dommage provoqué par l͛infraction. C͛est
une action en responsabilité civile délictuelle ; l͛infraction est un fait juridique. L͛action civile a pour
fondement une faute. La demande en réparation de la victime est fondée sur les art.1382 et 1383
cciv. La victime ne peut pas devant le juge pénal se prévaloir des règles de la responsabilité
contractuelle ni sur les responsabilités sans fautes.Si l͛inexécution de l͛obligation contractuelle
constitue en même temps une infraction pénale, la victime pourra alors, en mettant en avant
l͛infraction, saisir le juge pénal en réparation de son préjudice.
De même, il n͛est pas question que la victime puisse agir devant le juge pénal sur le
fondement de responsabilité délictuelle étrangère à la faute. Il n͛est pas question de pouvoir
invoquer devant le Juge pénal l͛art.1384 al.1 (faits des choses) ou l͛art.1385 (fait des animaux).
Cependant l͛action civile peut avoir une assise plus large. La Chambre criminelle a admis la
recevabilité d͛une demande en réparation qui est fondée sur la loi du 5 juillet 85 relative au accident
de la circulation alors même que ce texte est un texte autonome détaché de toutes fautes. Le
législateur admet parfois la compétence du juge pénal pour statuer sur l͛action civile alors même
qu͛il n͛y aurait pas l͛infraction pour laquelle elle a été saisie. Tout d͛abord la cour d͛assise peut
allouer à la victime sur le fondement d͛une faute distincte de l͛infraction du crime écarté par la cour.
De même Le Tribunal correctionnel, en cas de relax, en application de l͛art.470-1 CPP,
demeure compétent pour statuer sur l͛action en réparation de la victime quelque soit le fondement.
!% 


L͛action civile est une action en réparation. La jurisprudence a admis que la victime pouvait
avoir comme seul intérêt de participer à l͛accusation.

? 
 

 
L͛action civile doit satisfaire aux conditions de la responsabilité délictuelle : Le dommage
doit être certain, actuel, direct. Le dommage doit résulter d͛une atteinte à un intérêt légitime
juridiquement protégé.
Le juge pénal a fait preuve d͛une plus grande indulgence que le Juge civil. C͛est ainsi que la
Cour de cassation a admis la possibilité pour une concubine dont le concubin était décédé dans un
accident dans lequel il était responsabilité a admis que cette concubine pouvait agir devant le juge
pénal et qu͛elle invoqué un intérêt légitime. A cette époque elle exigée seulement que le
concubinage soit stable et non délictueux, a l͛opposé les juridictions civiles s͛opposé car pas
d͛intérêt licite cette contrariété de jurisprudence a cessé avec un 2
  #   : les
Chambres civiles alignant leurs jurisprudences sur les Chambres criminelles. De même que la
Chambre criminelle a considéré comme recevable l͛action civile d͛une prostituée a l͛encontre de son
souteneur auquel elle réclamé au titre de la réparation de son préjudice les sommes qu͛elles lui
avaient remise.
A partir du moment où la victime a souffert personnellement du dommage, elle pourra
obtenir réparation de tous ses chefs de préjudice  art.3 CPP.

£? 


 " 

 
La logique voudrait que si une juridiction répressive n͛est pas compétente pour indemniser
la victime, celle-ci ne devrait pas saisir ladite juridiction. Cette juridiction n͛est pas compétente pour
lui allouer réparation.
La jurisprudence permet pourtant à cette victime d͛être présente dans le prétoire pénal
quand bien même le Juge pénal est incompétent pour lui allouer une indemnité. Certes cette victime
en portant son action en réparation devant le Juge pénal veut obtenir une réparation de son
préjudice. Mais elle veut également soit mettre en mouvement l͛action publique, soit être présente
au procès pénal pour corroborer l͛action publique. La victime veut aider le magistrat du parquet dans
son accusation.
On parle de dissociation de l͛action civile pour démontrer ces deux fonctions essentielles de
l͛action civile exercée devant le Juge pénal.
La victime pourra agir devant le juge pénal alors que celui-ci ne peut lui allouer une
indemnité, cette indemnisation relevant de la compétence d͛un autre juge.
-?    )K  

   
       

 
!     
  >     
  





     
  A  )K 
 


        
  


-? : 
    
   

 %  @ / 
   
  
 
   
  &  
    
  > % 
 %   /
  /  / 

   
 
 

  %
 
  %  
  
    
 
 
 .

La victime peut même aller devant le juge pénal sans pour autant réclamer réparation. Ce
qui l͛intéresse, c͛est de participer à l͛accusation :

Une question s͛est posée : que se passe-t-il si l͛action civile est éteinte ?
A partir du moment où l͛action civile est éteinte la victime ne peut plus se constitué partie
civile. La Cour de cassation a parfois admis qu͛une victime intégralement indemnisée concevrait le
droit d͛agir devant les juridictions répressives. La Cour de cassation dans un arrêt a crut nécessaire de
reconnaitre à la victime le droit d͛obtenir une seconde réparation ce qui est juridiquement une
aberration dans la mesure où on porte atteinte à la réparation intégral du préjudice. La doctrine voit
dans cette dissociation l͛illustration de sa double nature : il s͛agit d͛une action mi réparatrice mis
répressive. Cette lecture de l͛action civile est d͛une importance extrême en évitant que certaines
personnes bénéficient d͛une sorte d͛immunité de fait lié au peu d͛empressement que le ministère
public mettrait à les poursuivre.

  A


 "
 
  
L͛action civile est une action en justice, pour agir en Justice il faut avoir la capacité. L͛action
civile ne peut être exercée que par un sujet qui a la capacité juridique. La procédure pénale va
appliquer les solutions dégagées par le droit civil concernant le mineur non émancipé et les
incapables majeurs. La capacité s͛apprécie au moment de l͛introduction de l͛action et non pas à la
date de la commission des faits.
S͛agissant des infractions commises volontairement sur un mineur, si la protection de ses
intérêts n͛est pas suffisamment bien assurée par ses représentants légaux, il sera possible de
nommer unadministrateur ad hoc qui pourra exercer tous les droits reconnus à la partie civile. C͛est
le cas des infractions sexuelles commises par les parents sur leurs enfants.
Les victimes étrangères ne sont pas soumises a des conditions particulières et peuvent agir
devant le Juge pénal des lors que le dommage répond à l͛art 2 du CPP.


 


      
Dans certaines hypothèses, le nombre de demandeurs à l͛action civile va être étendu, sans
qu͛eux n͛aient été personnellement victimes de l͛infraction. Leur situation ne remplit pas les
conditions du CPP. Elles n͛ont pas souffert d͛un dommage directement au sens de l͛art 2 du CPP. On
admet que les personnes qui n͛ont pas été lésés par l͛infraction puissent se constituer partie civile. Il
s͛agit des parties civiles qui défendent un intérêt collectif ou les victimes par ricochet.

     


            5 
  

 
 
Plusieurs hypothèses doivent être distinguées :

 Il est certain !
͛
 '   ›, au même titre qu͛une personne physique, peut
avoir été la victime personnelle d͛une infraction. Elle peut donc agir devant le juge pénal sur le
fondement de l͛art.2. Cas d͛une personne morale victime d͛une infraction. C   
  


(
 % 
  %     
    
 

 L͛être moral va agir en '   › . Elle agit en qualité de mandataire
d͛une personne physique. La procédure pénale admet le mandat de représentation en justice.  
   
    
              
 
 
  
  
   


 Les difficultés apparaissent lorsque les personnes morales entendent agir pour la
'   ›͛ 2 ›› #!
͛››'   % Le risque est de voir ces associations
se substituer aux véritables victimes de l͛infraction ou de les voir se substituer au ministère public.
L͛intérêt collectif est une somme d͛intérêts particuliers, comme pour l͛intérêt général. Le droit de se
constituer partie civile est un droit exceptionnel qui doit être réservé à ceux que la loi désigne. Il
convient de se rappeler que l͛exercice de l͛action civile devant les juridictions répressives est un droit
exceptionnel puisqu͛il contient pour son titulaire la possibilité de mettre en mouvement l͛action
publique et donc la faculté de faire perdre au ministère public l͛exercice de classer l͛affaire sans
suite. On a donc considéré qu͛il fallait que ces groupements moraux puissent faire valoir un  2
›› # 
   qui ne se confond ni avec l͛intérêt individuel d͛une victime, ni avec l͛intérêt
général.          
   
   * 
(
     
   % 
(

 
    % 
(
  .

En présence d͛une association fondée pour défendre un intérêt public, l͛intérêt collectif
qu͛elles invoquent se confond largement avec l͛intérêt général. Alors que cet intérêt général a un
défenseur attitré qui est le ministère public.Pour certaines infractions on peut observer un intérêt
collectif autonome mais il faut que la personne morale fasse la démonstration que cet intérêt
collectif a bien été lésé par l͛infraction. Ce faisant, leur action devant la juridiction répressive est plus
discutable. C͛est pourquoi, ces associations ne pourront agir devant le juge pénal que si elles
remplissent les conditions posées par l͛art.2 : si elles sont capables d͛invoquer un dommage
personnel directement causé par l͛infraction, sauf disposition particulière du législateur.

      


? 
  * 
.       



! 

Les syndicats professionnels tiennent de la loi le pouvoir d͛exercer devant toutes les
juridictions tous les droits réservés à la partie civile relativement au fait portant un préjudice direct
ou indirect à l͛intérêt collectif de la profession qu͛il représente. Ce texte se trouve dans le code du
travail, ancien art.L411-11.
L͛action syndicale est recevable lorsqu͛il existe un rapport immédiat entre l͛infraction et
l͛intérêt collectif. > 
  %       
%       
 /  
% 

 
   > 
     
%       
    !    
  /        .
Inversement, un syndicat ne peut agir en cas d͛homicide d͛un membre d͛une profession,
quand bien même cette personne aurait été tuée dans l͛exercice de sa profession. '   

   

 %     
       
   
   On a considéré que l͛intérêt collectif été atteint par le non respect des règles d͛hygiène
et de sécurité.
Certaine profession sont organisé en ordre chargé de la défense des dites professions, ces
ordres ont la possibilité d͛agir à l͛occasion des infractions qui peuvent porter atteinte à l͛intérêt
collectif qu͛ils sont en charge de défendre. Ils peuvent agir en cas d͛exercice illégal de la profession
mais la jurisprudence a considéré qu͛un syndicat de médecin n͛était pas directement atteint dans
les poursuites engagé pour avortement illicite.
Toute la difficulté est de savoir jusqu͛où peut aller cet élargissement de l͛action des
syndicats.

      
   
  %     
   

 
         
   
  
   %    

0 ( 
 &
  
  %     
      

   
   
  % 

       
   
   

%
   
 .

£? 
  

 
L͛intérêt collectif dont se prévalent ces associations qui poursuivent un but d͛intérêt public,
se confond avec l͛intérêt général.
Par conséquent, la jurisprudence écarte leur action. En pratique, il est vrai que le problème
est tout autre. Le législateur a habilité toute une série d͛associations en les autorisant à agir à
l͛occasion de certaines infractions.     
     
     .  
 
    
    
       %  
. 
  


  
    / 
<#2  <#<2 
Le législateur essaye de limiter ce pouvoir d͛agir. Très souvent le législateur indique avec
précision les infractions pour lesquelles l͛association peut agir. Très souvent le texte exige une
certaine ancienneté. Tantôt elle impose l͛accord de la victime pour agir. Dans certains cas, certaines
associations ne peuvent agir que par voie d͛intervention, non par voie d͛action (elles ne peuvent que
se greffer au ministère public).

?   


  ! 
Elles ont la possibilité en tant que victime ordinaire, de demander réparation de leur
préjudice matériel.
Pendant très longtemps la Cour de cassation refusait la constitution de partie civile d͛une
personne morale de droit public sur le fondement d͛un dommage moral. On considérait que ce
dommage moral se confondait avec l͛intérêt général, défendu par le ministère public. Aujourd͛hui
depuis 96 on admet que ces personnes morales de droit public puissent invoquer devant le juge
pénal la lésion d͛un dommage moral. En revanche elles ne peuvent invoquer un intérêt collectif
autonome. Toutefois l͛art 2-7 du CPP permet aux personnes morales de droit public d͛agir au stade
du jugement pour obtenir les frais de lutte contre un incendie volontaire.

    


  
          

  
  
La victime par ricochet, les cessionnaires de l͛action civile (!
).

 
  
  
?  
 
La jurisprudence les écarte du prétoire pénal. Ils ne peuvent pas agir devant le juge pénal
en réparation de leur préjudice. Ils ne sont pas des victimes personnelles de l͛infraction. Leur intérêt
légitime ne correspond pas aux valeurs défendues par l͛intérêt social.
Les solutions sont analogues pour l͛employeur. Le préjudice qu͛invoque l͛employeur n͛est
pas la valeur sociale protégée par l͛intérêt public.

£?  


  
Malgré la solidarité familiale, il n͛y avait aucune raison juridique de raisonner différemment
sur la question.
A    

    
   
   
 
 %

  % 

    %
         %
 
  
 

   
<
Cette solution avait été affirmée par un arrêt de l͛assemblée plénière du 12 janvier 1979.
Malgré cela, la chambre criminelle s͛est refusé à respecter cette décision de l͛assemblée
plénière. Elle admet donc la recevabilité des proches de la victime en se fondant sur l͛art.3 al.2 CPP :
+  
  %  
%  
  !       
    
 / ,
 Par conséquent, la notion de dommage personnel n͛est pas la même pour la victime
initiale et certaines victimes par ricochet.

En matière d͛homicide, il a toujours été jugé que les victimes par ricochet sont les victimes
personnelles de l͛infraction. Elles peuvent donc déposer une plainte et se constituer partie civile.
Elles sont en définitive les seules à souffrir de l͛infraction puisque la mort en elle-même n͛est pas un
préjudice. La mort instantanée n͛est pas un préjudice.


  
    

Le   -  est particulier car en droit, les héritiers sont censés continuer la
personne du défunt. Ils vont exercer l͛action civile du défunt et pourront donc agir devant le juge
pénal. Étant entendu que la mort instantanée n͛est pas un préjudice indemnisable. Les autres
cessionnaires de l͛action civile ne peuvent pas agir au pénal dans la mesure ou si la créance a été
transmise la qualité ne l͛a pas été. Tel est le cas de toutes les personnes qui sont subrogé dans les
droits de la victime sauf texte contraire. C͛est ainsi que l͛assureur a la possibilité d͛intervenir (= pas
action) devant une juridiction répressive comme il peut être mis en cause en matière d͛homicide et
de blessure par imprudence. Les différents fonds de garantie peuvent également intervenir. En
revanche le fond de garantie des victimes de terrorisme ou d͛infraction peut agir en justice pénale.
Enfin et en dehors de tout texte la chambre criminelle a considéré que les caisses de sécurité sociale
pouvait intervenir dans le procès pénal. De même que l͛employeur de la victime s͛agissant de
recueillir le remboursement des sommes qu͛il a payé à l͛inactivité du salarié.

> 
  et  

sont des personnes qui tirent leur droit d͛une autre personne.
L͛ayant cause ne peut jamais avoir plus de droits que n͛en n͛avait sont auteur. 2 catégories d͛ayants
cause :
-? Ayant-cause à titre particulier : personne qui a un droit sur un bien
du patrimoine de son auteur. L͛acquéreur est un ayant cause à titre
particulier du vendeur.
-? Ayant-cause universel ou à titre universel : ont un droit sur
l͛ensemble du patrimoine de leur auteur. Ce sont les héritiers ou le
légataire universel.

Les ayants droit, s͛ils tirent leur droit d͛un auteur, ce droit nait directement dans leur
patrimoine sans transiter par le patrimoine de l͛auteur. Tel est le cas des victimes par ricochet.
Les ayants cause à titre universel peuvent exercer l͛action civile qui appartenait à leur
auteur. Ils peuvent agir devant les juridictions répressives, même si le défunt n͛avait pas eu le temps
de mettre en mouvement l͛action publique.
L͛abrègement de la vie n͛est pas un préjudice en soi. La mort instantanée, sans souffrance
préalable n͛engendre aucune action des héritiers.
Les autres cessionnaires de l͛action civile ne peuvent pas agir devant les juridictions
répressives. Tel est le cas de toutes les personnes qui sont subrogées dans les droits de la victime.
A
  : substitution d͛un bien par un autre bien dans le patrimoine d͛une
même personne. Le bien de remplacement est affecté du même régime juridique.
Les subrogés dans les droits de la victime ne peuvent agir devant les juridictions
répressives, sauf texte contraire. C͛est ainsi que l͛assureur de la victime peut depuis 1983
% 
devant les juridictions répressives, art.388-1 : « à l͛occasion de poursuites engagées sur le fondement
d͛un homicide ou de blessures involontaires ÿ. L͛assureur ne peut pas agir par voie d͛action, il ne
peut agir que par voie d͛intervention, une foi que l͛action publique a été mise en mouvement.
S͛agissant du fond de garantie en matière d͛accident de la circulation et de chasse, celui-ci
peut aussi agir par voie d͛intervention, art.L421-5 code des assurances. La ccass, sur cette lancée a
consacrée en l͛absence de texte le droit d͛intervention des caisses de sécurité sociale et le droit de
l͛intervention de l͛employeur pour obtenir le remboursement des salaires et accessoires que cet
employeur a été obligé de verser pendant le temps de l͛inactivité du salarié.

[ 
  " 
    
L͛action civile est d͛abord dirigée contre le délinquant. Dans l͛hypothèse où la personne
poursuivie est un incapable attrait devant la juridiction répressive la partie civile n͛a pas obligation de
mettre en cause son représentant.
Mais cette action civile est une action en réparation, elle comprend un nombre important
de défendeur potentiel : garant du délinquant ou héritier du délinquant.

  


  

Il y a les personnes civilement responsables des conséquences dommageables des
infractions commises par le délinquant. Il y a également l͛assureur. Il y a également le problème de
l͛administration lorsque le dommage est commis par un fonctionnaire dans l͛exercice de ses
fonctions.

          


! 
 
  

Le CPP, dans plusieurs dispositions, prévoit la possibilité pour le civilement responsable
d͛être présent devant le Juge répressif. Si le civilement responsable n͛a pas été cité par la partie civile
devant le Juge répressif, il a la possibilité d͛intervenir volontairement.
L͛action civile étant par nature l͛accessoire de l͛action publique, le sort du civilement
responsable ne peut être fixé par le Juge pénal que si l͛action publique a été mise en mouvement
contre l͛auteur principal de l͛infraction.
Les civilement responsables dont tous ceux désignés par l͛article 1384.

  
  
Depuis 1983, et ce pour éviter une dispersion du contentieux, et à la condition que la
victime se soit constituée partie civile, le législateur permet soit l͛intervention, soit la mise en cause
de toute personne qui a intérêt, et notamment de l͛assureur du prévenu devant les juridictions
répressives. La décision qui intervient sur l͛action civile est opposable à l͛assureur étant entendu que
cette règle n͛opère que lorsque les poursuites ont été engagée pour homicide ou blessure par
imprudence.
En tant que défendeur à l͛action civile, l͛assureur a des droits qui sont calqués sur ceux dont
dispose le civilement responsable.   /    
 
 / 
     
  


    
    
  0 (  
 
     
 
  



  
  


  A
 
 
!  
 

 
Le fonctionnaire en sera tenu d͛indemniser la victime que si l͛infraction qu͛il a commise est
une faute personnelle détachable de sa fonction.
Dans les autres cas, il s͚agit de fautes de service qui ont pour effet d͛engager la
responsabilité de l͛administration.
La faute de service est définie par la Cour de cassation comme étant «   
  % 
 
%
  /     
      

 ,
La jurisprudence se montre en général avantageuse pour les victimes assurées et 
  
:     
       
     /    
  %   
 %    
 
(

  

 
!   % 

  %     


Lorsque la faute pénale du fonctionnaire est une faute de service, l͛appréciation de la
responsabilité de l͛administration relève de la compétence du Juge administratif. Mais grandes
exceptions à ce principe :
-? En cas de faute dommageable d͛un membre de l͛enseignement
public : loi de 1937 attribue compétence exclusive aux juridictions de
l͛ordre judiciaire.
-? En cas de dommages causés par un véhicule appartenant à
l͛administration : loi de 1957 confiant l͛intégralité du contentieux au
Juge judiciaire.
-? En cas d͛atteinte aux libertés individuelles imputées à un
fonctionnaire : les juridictions judiciaires sont seules compétentes car
gardiens des libertés individuelles.


 
     

Ce sont les continuateurs de la personne du défunt, ils sont donc tenus par les dettes de la
succession, à condition qu͛ils aient accepté la succession. Ces héritiers peuvent donc, à ce titre, être
défendeurs à l͛action civile qui avait été intentée contre le défunt. Mais cette action civile ne peut
être que l͛accessoire de l͛action publique. Or, par l͛effet du décès du délinquant, l͛action publique est
éteinte. C͛est pourquoi, en principe, les héritiers vont devoir se défendre devant les juridictions
civiles. Toutefois, ils pourront être présents devant les juridictions répressives lorsque l͛action
publique a pu être engagée avant le décès du délinquant devant les juridictions répressives et que
l͛action civile l͛a été également et qu͛une décision sur le fond a été rendue.

[ 
  
 $ 

    
C͛est ce qu͛on appelle l͛option procédurale qui est reconnue au demandeur à l͛action civile.
Ces parties civiles, aux termes des articles 3 et 4 du CPP, peuvent exercer leur action civile soit
devant leur Juge naturel ()  % ) et séparément de l͛action publique, soit la victime peut porter
son action civile devant le Juge pénal, accessoirement à l͛action publique. Les victimes se sont vues
ouvrir une option procédurale.


 
       

Tout d͛abord, il faut :
-? que l͛action civile existe
-? que l͛action publique puisse être exercée.

  $   


    
Il existe une grande variété de causes d͛extinction de l͛action civile. Mais quelles que soient
ces causes, il est un principe qui est que l͛existence de l͛action civile n͛est pas conditionnée par
l͛existence de l͛action publique. Il est des causes d͛extinction de l͛action publique qui n͛ont aucune
incidence sur l͛existence de l͛action civile. : 
       
 

 

      % %  
  %  " 
 
    
   
  

& %  


 


         
Pendant très longtemps, l͛action civile se prescrivait selon les délais de prescription de
l͛action publique, quand bien même cette action civile était exercée devant les juridictions non
répressives. C͛est que l͛on a appelé la solidarité des prescriptions.>    
%

      
   
   
  %   %
 
   
  
  
 &  
   
-? 10 ans si l͛infraction était un crime
-? 3 ans si l͛infraction était un délit
-? 1 an si l͛infraction était une contravention.

Le législateur, dans la loi du 23 décembre 1980, a désolidarisé les prescriptions et considère


que l͛action civile exercée devant les juridictions civiles se prescrit selon les règles du Code civil.
Aujourd͛hui, les choses sont un peu plus compliquées dans la mesure où la réforme de la
prescription a eu pour conséquence de diminuer la prescription civile de droit commun qui est
désormais de 5 ans. Le CPP a prévu expressément que «  
  %  / %
  &  

  %  
     
   ÿ. Ceci est une conséquence de la loi de
2008 sur la prescription.


          
 

L͛action civile peut s͛éteindre par la disparition de la créance à laquelle cette action civile
était attachée ( 
 %
    
  
 ). Cette action civile est également
affectée par des causes d͛extinction qui lui sont propres. K   
#      
  
% 
   /

   
  %    ! &

  $   


  ! 
La partie civile doit obligatoirement porter son action en réparation devant les juridictions
civiles si, au moment où elle prétend agir, l͛action est éteinte. Il existe tout de même deux
exceptions :
-? Concernant les contraventions : en matière de contravention,
procédure rapide avec l͛ordonnance pénale. Cette procédure de
l͛ordonnance pénale qui éteint l͛action publique n͛interdit pas la
victime de citer directement le contrevenant devant le Tribunal de
police pour que celui-ci statue exclusivement sur l͛action civile.
-? Concernant la composition pénale : elle a pour objectif d͛éteindre
l͛action publique. Cette extinction de l͛action publique liée à la
composition pénale n͛interdit pas la victime de pouvoir citer
directement l͛auteur de l͛infraction devant le Tribunal de police
(
 %
 ) ou devant le correctionnel (
).

Si la partie civile a opté pour la voie pénale, la validité de ce choix ne peut pas être remise
en cause au motif qu͛ultérieurement, l͛action publique a disparu.: 
   

 
! 
!     
   
     
      
&
         

En réalité, plus compliqué dans le cas de l͛amnistie, il faut distinguer :
-? Si la juridiction reste compétente pour statuer malgré l͛amnistie
(  
 
/    ), l͛action publique n͛est pas éteinte car
tant que le Juge ne s͛est pas prononcé, l͛action civile continue
d͛exister.
-? Si la loi d͛amnistie éteint l͛action publique immédiatement, dans ce
cas-là, le Juge pénal ne peut plus connaitre de l͛action civile sauf si la
juridiction de jugement a été saisie avant la publication de la loi
d͛amnistie.

 

    

  
 ! $
En principe, c͛est la partie qui décide librement de porter son action devant le Juge civil ou
répressif. Mais, exceptionnellement, il arrive que ce choix lui ait été imposé. Tel est le cas lorsque la
juridiction pénale est incompétente pour connaitre accessoirement de l͛action civile K   
#  
   )
     
Ensuite, la partie civile a l͛obligation devant une juridiction répressive en cas de diffamation
envers les juridictions, les armées, les ports constitués, les administrations publiques ou encore les
membres d͛un ministère, un fonctionnaire, un député, un dépositaire ou un agent de l͛autorité
publique, un juré͙

    
!  $

Vous aimerez peut-être aussi