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1 Introduction :

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou en anglais


Organization of Petroleum Exporting Countries (OPEC) est une organisation
intergouvernementale (un cartel) de pays visant à négocier avec les sociétés
pétrolières pour tout ce qui touche à la production du pétrole, son prix et les
futurs droits de concessions. Actuellement, le secrétaire général de l’OPEP
est Abdallah Salem el-Badri.

L’OPEP est créée le 14 septembre 1960, lors de la Conférence de Bagdad,


principalement à l’initiative du Shah d’Iran et du Venezuela en la personne
de Juan Pablo Pérez Alfonso (en) qui mena, dans le cadre de ses fonctions
de ministre vénézuélien des Mines, des actions visant la création d’une orga-
nisation internationale des pays producteurs de pétrole pour pallier la baisse
du prix du baril (moins de 5 dollars américains à l’époque). À l’origine, seuls
cinq pays en étaient membres : l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Irak, le Koweït et
le Venezuela. Ils furent rejoints par d’autres pays producteurs :
- le Qatar en 1961
- l’Indonésie en 1962, qui se retire en 2008
- la Libye en 1962
- Abou Dabi en 1967 - qui avec six de ses voisins formera les Émirats
arabes unis en 1971
- l’Algérie en 1969
- le Nigeria en 1971
- l’Équateur en 1973, qui se retire en 1992 et y revient en 2007
- le Gabon en 1975, qui se retire en 1996
- l’Angola en 2007
Pendant les cinq premières années de son existence, son siège est situé à
Genève, en Suisse. Il est déplacé le 1er septembre 1965 à Vienne en Autriche.
Le 12 mai 2006, lors d’un sommet Union européenne-Amérique latine, le
président de la Bolivie, Evo Morales a déclaré à des journalistes vouloir que
la Bolivie fasse partie de l’OPEP. Néanmoins, le pays n’est qu’un producteur
mineur de pétrole. Le jour précédent, l’OPEP s’est engagé à prêter à un taux
d’intérêt réduit 10 millions de dollars américains sur 20 ans à la Bolivie, pour
aider ses universités publiques[2]. Fin novembre 2006, il a été annoncé qu’au
terme de longues négociations, deux nouveaux pays ont accepté de se joindre
l’OPEP. L’Angola (deuxième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne
après le Nigeria avec 1,4 million de barils par jour, et 2 millions de barils
à la fin de 2007) est devenu le douzième membre de l’OPEP au 1er janvier
2007. Il sera suivi par l’Équateur, qui revient dans l’organisation. Ensemble,
ils contribueront à la production de l’OPEP à hauteur d’environ 2,5 millions
de barils par jour.

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Son Objectif :

La création de l’OPEP vient du fait que jusque dans les années 1950-1970,
les compagnies pétrolières avaient les pleins pouvoirs sur le cours du pétrole
et imposaient leurs prix aux pays producteurs. C’est ainsi que les principaux
pays producteurs décidèrent de se regrouper de manière à pouvoir influer sur
le cours du pétrole. La prise de contrôle de la production de pétrole se fit par
une politique de nationalisation.
Étant maîtres de leur production, les pays producteurs peuvent de cette
manière influencer le cours du baril de pétrole et ainsi augmenter leurs reve-
nus.
L’idée originele de Juan Pablo Pérez Alfonso en créant l’OPEP était, au-
delà du fait de rendre les pays producteurs maîtres de leur production, de
faire en sorte que les bénéfices liés au commerce juste du pétrole permettent
le développement des pays sous-développés. Il s’éloigna de l’organisation qu’il
avait créée voyant qu’elle ne traitait qu’avec les pays industrialisés qui étaient
prêts à payer le prix fixé.

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Fonctionnement :

L’OPEP cherche à réguler la production et le prix par un effort coordonné


de ses pays membres, notamment en instaurant un système de quotas de
production. Les membres constituent donc un cartel de producteurs. Ils se
mettent d’accord sur la quantité de pétrole exporté, ce qui influence le prix
du marché. En 2005, ses États membres possèdent 78,4 des réserves estimées
de pétrole et fournissent 43 de la production mondiale de pétrole brut.
Les transactions de pétrole se faisant en dollars américains, le changement
de la valeur du dollar par rapport aux monnaies des pays producteurs affecte
les décisions de l’OPEP quant à la quantité à produire. Par exemple, lorsque
le dollar baisse par rapport aux autres monnaies, les États de l’OPEP voient
leurs revenus diminués pour les achats effectués dans d’autres monnaies, ce
qui réduit leur pouvoir d’achat puisqu’ils continuent à vendre leur pétrole en
dollars.
Les décisions de l’OPEP ont une certaine influence sur le cours mondial
du pétrole. Un exemple est la Crise pétrolière de 1973 lors de la Guerre du
Kippour : l’embargo de l’OPEP envers les pays occidentaux qui soutiennent
Israël provoque une multiplication par quatre du cours pendant cinq mois
(17 octobre 1973 - 18 mars 1974). Par la suite, le 7 janvier 1975, les pays
de l’OPEP s’entendent pour augmenter le prix du pétrole brut de 10 . Ce-
pendant cette version historique du premier choc pétrolier est très fortement
sujette à caution. D’une part du fait que, les États-Unis ayant passé leur
pic de production en 70, il était de l’intérêt des majors de voir le prix du
brut augmenter afin de pouvoir mettre en production le Golfe du Mexique,
l’Alaska, la mer du Nord. D’autre part l’embargo n’a jamais été effectif vis-
à-vis des États-Unis : des pétroliers chargés en Arabie Saoudite, après une
escale à Bahreïn, livraient les États-Unis, en particulier au Viêt Nam
À l’inverse d’autres cartels, l’OPEP a réussi à relever le prix du pétrole
pendant de longues périodes. Le succès de l’organisation vient de la volonté
de l’Arabie saoudite d’accepter de baisser sa production lorsque les autres
dépassent leurs quotas. Ainsi la plupart des membres produisent au maximum
de leur capacité et l’Arabie saoudite est la seule à avoir une capacité de réserve
et la possibilité d’augmenter sa production si nécessaire.
La règle a très bien réussi dans les années 1970, amenant le cours du brut à
rejoindre des niveaux qui n’avaient été atteints que par des produits raffinés.
En revanche, à partir de 1983, le cours du baril s’effondre, et ne sera plus
maîtrisé par l’OPEP pendant plusieurs années.
Par ailleurs, les marchés à terme de Londres (ICE) et de New York (NY-
MEX) jouent un rôle croissant dans la détermination des cours, retirant ainsi
du pouvoir à l’OPEP. L’Iran a établi un contre-pouvoir à ces marchés en
ouvrant, en février 2008, sa Bourse internationale iranienne du pétrole, où

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s’échangent dans un premier temps des dérivés du pétrole. Ces transactions
ne s’effectuent plus en dollars mais en diverses autres monnaies (le rial iranien
principalement).
Jusqu’à la Guerre du Golfe de 1990-1991, le président irakien Saddam
Hussein demandait à l’OPEP d’augmenter les cours du pétrole afin d’aider
l’Irak et d’autres pays membres à résorber leur dette.

Pays Membres :

Vert : Pays membres


Orange : Ancien pays membres
Les 12 pays membres (2 nouveaux depuis le 1er janvier 2007) sont :
Algerie : Premier pays à avoir réussi à nationaliser son industrie d’hydro-
carbures le 24 février 1971 l’Algérie reste un membre important et stra-
tégique de l’OPEP.

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Angola : L’un des plus grands terrains d’explorations pétrolières des dix
dernières années, le pays affiche une croissance de production à deux
chiffres. Néanmoins la structure de son industrie pétrolière n’est pas
celle des membres de l’OPEP : la secteur est presque entièrement aux
mains des multinationales et le taux de déplétion de ses gisements est
élevé.

Nigeria : est un membre assez remuant de l’organisation. Sa production


augmente fortement grâce à des développements en offshore profond,
et le pays dépasse assez souvent son quota. Il a plusieurs fois exigé
l’augmentation de son quota sous la menace de quitter l’OPEP. La raison
est peut être que son industrie pétrolière est la moins nationalisée de
l’OPEP : elle est presque entièrement aux mains de multinationales.

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Libey : La production de ce pays devrait fortement repartir à la hausse
dans les années qui viennent, la levée des sanctions occidentales per-
mettant de nouveaux investissements. Le pays offre un bon potentiel
d’exploration, sa place dans l’OPEP devrait donc progresser. Cepen-
dant début 2011 les mouvements de contestation vis-à-vis du régime
remettent en cause cette progression au moins à court terme.

Arabie Saoudite : : Le leader historique de l’OPEP s’appuie sur les plus


vastes réserves de pétrole conventionnel du Monde, son statut de plus
grand producteur et exportateur, et le fait qu’il concentre presque toute
la capacité de réserve. Le pays a besoin d’investissements énormes en
permanence pour remplacer la production perdue par l’épuisement des
gisements (semble-t-il quelque 800 000 bbl/j chaque année, et sa produc-
tion comprend une part croissante de pétrole de qualité basse à moyenne.

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1.1 Anciens Pays :

Indonésie : La production de pétroles indonésiens est en déclin depuis


1997, et le pays est devenu importateur net. Son appartenance à l’OPEP
n’a donc plus de sens et en mai 2008 le gouvernement a officiellement
annoncé son retrait de l’organisation[10]. Cette décision est devenue ef-
fective quelques mois plus tard, et à partir de janvier 2010 l’Agence In-
ternationale de l’Énergie, l’OPEP elle-même et d’autres organismes ont
pris en compte la production du pays dans la catégorie "non-OPEP".

Gabon : Ce pays fut membre de l’OPEP de 1975 à 1996.

2 Revenus pétroliers des pays de l’OPEP :

La rente pétrolière apporte un revenu très fluctuant dans le temps (selon


le cours du pétrole notamment), qui varie beaucoup selon le pays, surtout si
on le rapporte au nombre d’habitants ; par exemple, selon l’EIA (2019), le
revenu pétrolier s’est élevé en 2018 à 14 683 dollars par habitant au Koweït
(près de 4,2 millions d’habitants), alors qu’il n’était que de 212 dollars/hab
pour le Nigéria (+/-200 millions d’habitants)19.
Quand le dollar baisse par rapport aux autres monnaies, les États de
l’OPEP voient leurs revenus diminués pour les achats effectués dans d’autres
monnaies, ce qui réduit leur pouvoir d’achat puisqu’ils continuent à vendre
leur pétrole en dollars. Des contraintes locales (instabilités politiques, guerres)
ou internationales (embargo...) influent aussi sur la disponibilité de la res-
source pétrolière et donc son prix.
En 2018, l’ensemble des États de l’OPEP a bénéficié d’un revenu pétrolier

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s’élevant au total à environ 711 milliards de dollars (selon l’EIA), à comparer
aux 538 milliards de dollars de 2017, du fait d’une hausse des prix moyens du
pétrole brut et d’une hausse des exportations19. L’Arabie saoudite recueille
le tiers ce cette manne (237 milliards de dollars en 2018) devant l’Irak (91
milliards de dollars), les Émirats arabes unis (74 G dollars), l’Iran (67 G
dollars) et le Koweït (61 G dollars), les autres pays ayant tous perçu moins
de 50 milliards de dollars en 2018.

3 Décisions prises par l’OPEP en 2020 :

En mars 2020, dans un contexte de très forte réduction de la demande à la


suite de la pandémie de coronavirus, l’Arabie saoudite s’engage à une réduc-
tion d’un million de barils par jour pour l’OPEP si Moscou et ses partenaires
s’engagent à une réduction de 500 000 barils par jour. La Russie s’oppose à
cette proposition, entraînant une très forte chute des cours35.
En avril, la Russie accepte de diminuer sa production après une division
par trois des tarifs du baril en deux mois36. L’accord entre l’Opep et la Russie
doit aboutir à une baisse de production de 9,7 millions de barils par jour à
partir de mai 2020. De nouvelles baisses de productions doivent être mises
en place d’ici à mai 2022. Selon Mohammed Barkindo, secrétaire général de
l’Opep, cette réduction est « la plus importante en volume sur la plus longue
en durée » de l’histoire de l’organisation37.

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