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Protéger le réseau d'eau potable des pollutions

Une installation sanitaire ou thermique bien conçue doit garantir la


protection du réseau d'eau potable de pollutions diverses. Pour y
parvenir, les installateurs disposent d'un ensemble de
recommandations. Tour d'horizon.

L'eau est omniprésente dans le bâtiment et les professionnels de la plomberie et du génie


climatique s'y intéressent quotidiennement.

Protection contre les pollutions par retour d'eau


Entre autres, ils ont la lourde tâche d'assurer la qualité de l'eau distribuée en empêchant une
pollution de l'eau potable dans les réseaux intérieurs par retours d'eau. Phénomènes
auxquels ils peuvent être confrontés de deux façons : le siphonage et le refoulement par
contre-pression. Dans le premier cas, c'est une chute de pression dans le réseau
d'alimentation en eau potable qui en est la cause. Les raisons d'un tel dysfonctionnement
sont variées : manœuvre d'une vanne, éclatement d'une canalisation ou encore demande
d'eau excessive dans le réseau. Dans le second cas, les contre-pressions proviennent d'un
réseau d'eau non potable. En cause, les appareils électroménagers ou les dispositifs situés
dans les installations intérieures, tels que systèmes de chauffage ou installations solaires
sans protection adaptée raccordés au réseau d'eau potable, qui exercent une pression
supérieure à celle de ce réseau. Il peut en résulter une inversion du sens de l'écoulement,
donc une pollution.

Des Règles existent


Comprendre ces phénomènes pour pouvoir les traiter est donc impératif. Et ce, pour le
confort des utilisateurs, mais aussi pour respecter la réglementation. Celle-ci est d'ailleurs,
par le biais du code de la santé publique (article R1321-57), on ne peut plus claire : « Les
installations d'eau ne doivent pas être susceptibles, du fait de leur conception ou de leur
réalisation, de permettre, à l'occasion de phénomènes de retour d'eau, la pollution du réseau
public d'eau potable ou du réseau intérieur à caractère privé, par des matières résiduelles ou
des eaux nocives ou toutes substances non désirables. » De fait, il existe un certain nombre
de règles à respecter dédiées à ces questions. Pour lutter contre les retours d'eau, les plus
importantes sont consignées dans le Guide technique de conception et de mise en œuvre de
l'Association scientifique et technique pour l'eau et l'environnement (Astee) et du Centre
scientifique et technique du Bâtiment (CSTB), partie 1 : « Réseaux d'eau destinés à la
consommation humaine à l'intérieur des bâtiments », ainsi que dans la norme NF EN 1717 «
Protection contre la pollution de l'eau potable dans les réseaux intérieurs et exigences
générales des dispositifs de protection contre la pollution par retour ».

Séparation des réseaux


Première règle à respecte : la séparation des réseaux. Ainsi, les réseaux types distribuant
l'eau potable doivent être distingués de ceux véhiculant les eaux destinées à d'autres
usages. Pour y parvenir, trois points sont à considérer : la protection des équipements - lave-
linge, lave-vaisselle ou robinetterie intègrent déjà ces protections -, le piquage et le
branchement avec, dans les deux cas, au minimum la mise en place de clapets de non-
retour antipollution contrôlables (EA). Ils peuvent être intégrés au compteur et, s'il y a un
doute, un niveau de protection supérieur doit être envisagé. La norme NF EN 1717 propose
une méthodologie. Il convient également de s'assurer de la conformité des équipements.
Dans ce cas, la certification NF, un Avis technique délivré par le CSTB ou une autorisation
émanant du ministère de la Santé en apportera la garantie.

Protection contre les pollutions au travers des Parois des échangeurs


Autre source de pollution possible : au travers des parois des échangeurs. Là aussi, c'est la
réglementation qui fixe le cadre : article 16.9 du règlement sanitaire départemental type
(RSDT) et instruction technique n°235 de décembre 1982. Ainsi, les échangeurs simple paroi
ne peuvent être utilisés que si le fluide vecteur qui les traverse (frigoporteur ou caloporteur)
ne contient que des produits ayant reçu un avis favorable du Conseil supérieur d'hygiène
publique de France.
Toutefois, il est possible de déroger à cette règle si le matériau qui constitue la simple paroi
de l'échangeur permet de limiter les risques de détérioration (acier inoxydable au titane, acier
inoxydable, cuivre en tube conforme à la norme NF EN 1057). On parle alors d'échangeur de
classe B. Dans tous les autres cas, le dispositif devra avoir une double paroi (échangeur de
classe A) ou être équipé d'un dispositif de double échange afin d'éviter les risques de
contact. Pour les installations individuelles à usage unifamilial, il est possible d'utiliser des
matériaux traditionnels tels que le cuivre (échangeur de classe C).

Maintenir la pression
Pour des installations autres que familiales, les échangeurs de classe C sont également
utilisables à la condition que l'eau potable soit maintenue en permanence à une pression
supérieure à celle du fluide caloporteur. Dans ce cas, il est indispensable de prévoir les
dispositifs nécessaires, y compris en cas de coupure ou d'incident sur les canalisations ou le
réseau. Pour y parvenir, l'instruction technique n°235 propose la mise en place d'un système
constitué de vannes automatiques à l'entrée et à la sortie de l'échangeur actionné par un
détecteur de pression différentiel entre le fluide caloporteur et l'eau potable ; d'une troisième
vanne automatique portant à la pression atmosphérique le fluide caloporteur de l'échangeur ;
d'un manomètre de précision sur les circuits d'eau potable et du fluide caloporteur. En cas de
coupure de courant et d'énergie motrice, les deux premières vannes se ferment et la
troisième s'ouvre, protégeant ainsi le circuit d'eau potable.

Contrôle des fuites


Reste une obligation imposée par l'article 16.9 du Règlement sanitaire départemental type :
le contrôle des fuites éventuelles au niveau de l'échangeur. L'instruction technique n°235
propose deux méthodes pour y satisfaire. La première repose sur l'aménagement d'un
système de vannes manuelles sur l'entrée et la sortie de l'échangeur, assurant ainsi son
isolement, et d'une vanne de mise à l'air libre du côté du fluide caloporteur de l'échangeur.
La seconde, dans le cas où l'installation est munie d'un vase d'expansion à l'air libre, prévoit
une visualisation de son débordement. Cette dernière disposition n'est applicable que si l'on
a prévu le maintien d'une pression d'eau potable supérieure à celle du fluide caloporteur.
Pour en savoir plus
- UCF-FFB (Union climatique de France), tél. : 01 40 69 52 94, www.ucf.fr
- UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de
France),tél. : 01 40 69 53 07, www.uncp.ffbatiment.fr

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