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. . . t .; - - CENTOEDÉWfcW^ATION
^ • •, ^ ' ;MONTRÉAL '
RÉGIE RÉGIONALE - ^
D E LA S A N T É E T D E S
SERVICES SOCIAUX
GASPÉSIE-
ÎLES-DE-LA-MADELEINE
PRÉSENTÉ À LA CSST
AGENT DE RECHERCHE
AOUT 1996
(03
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INSTI 1 u i * ATiia-,.. DU QUÉBEC
•MJ CENlUfc D£ DOCUMENTATION
MONTRÉAL
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TABLE DES MATIÈRES
Page
Présentation du rapport 1
Poste d'empileùr 11
1. Introduction 42
2. Démarche suivie 45
3. Conclusion 64
Références bibliographiques 67
Annexes
Annexe A 69
Annexe B 75
Annexe C 94
Présentation du rapport.
Le document que voici constitue le rapport final du projet spécial portant sur les
mars 1995. Les diverses analyses de postes effectuées dans le cadre de ce projet ont
postes de travail relatifs au secteur des scieries, alors que la deuxième section porte
que ce que l'on retrouve dans la première. Ceci s'explique d'une part par le fait que
nous avions déjà abordé le secteur des produits marins dans de précédentes études.
Aussi, nous sentions le besoin d'aller un peu plus loin, en mettant une emphase
particulière sur certains aspects du travail réalisé dans ces usines. Dans le cas présent,
l'accent a été mis sur l'analyse de certaines conditions d'utilisation des couteaux
comme outils de travail. Nous verrons plus loin que nos observations mettent
leur affilage.
Il s'agit à notre avis d'un facteur qui contribue à l'apparition de certaines lésions
1
projet, nous avons pleinement pu profiter de l'expertise et du support du groupe de
convient de souligner.
l'approche a été quelque peu différente. Comme il s'agissait de postes de travail que
nous n'avions pas eu l'occasion d'étudier au préalable, nous avons préféré en aborder
plusieurs et nous en tenir à des analyses plus générales. Cette approche convenait
d'ailleurs très bien à la Direction régionale de la CSST qui, au départ, avait besoin de
réponses rapides aux interrogations, plutôt générales, qu'elle formulait sur les postes
qu'elle nous soumettait. Pour ce volet particulier du projet nous avons pu compter sur la
coopération de plusieurs CLSC de notre région et nous tenons ici à les remercier de cet
que la Direction régionale de la CSST nous a soumis pour analyse s'est révélé moindre
que celui prévu au départ. En effet, afin d'obtenir plus rapidement les informations
requises, informations somme toute plus limitées que ce que nous recherchions de
notre côté, la Commission a préféré avoir recours à une approche différente dans
certains dossiers. Dans ces situations, elle a préféré mettre directement à contribution
les responsables des établissements impliqués pour réaliser le filmage des postes.
Cette décision était parfaitement légitime et nous avons coopérer avec eux pour leur
2
faire part de notre technique de filmage ainsi que leur exposer notre méthode de travail.
Il en est toutefois résulté que, le nombre de dossiers soumis étant moins importants,
une partie seulement du budget prévu a été requis pour la réalisation du projet.
Nous pouvons tout de même conclure ici en soulignant les bénéfices que ce
projet aura permis de dégager. Il aura d'une part permis à la Direction régionale de la
CSST d'obtenir des réponses à des questions qu'elle se posait, sur certains postes de
travail. Il aura par ailleurs permis au réseau de la santé publique d'améliorer ses
inadéquat des couteaux) peut avoir un impact sur l'incidence des lésions musculo-
En ce sens nous estimons avoir dès maintenant atteint une partie au moins des
objectifs que nous nous étions fixés. Il nous reste encore à assurer, à l'échelle de la
3
région, le transfert de ces connaissances auprès des établissements qui se trouvent
dans des situations comparables. Pour cela il nous faudra assurer la formation des
intervenants en santé au travail des CLSC de la région, ce que nous comptons faire dès
cet automne. Pour nous aider à y parvenir, nous tenterons de tirer profit des bandes
vidéo produites dans le cadre du projet. Nous mettrons également à contribution des
retombées du projet et paraissent disposées à nous faire profiter à leur tour des
du travail pour la confiance accordée dans le cadre de ce projet. L'appui financier reçu
nous aura permis de dégager la marge de manoeuvre dont nous avions besoin,
manière satisfaisante les activités décrites dans le rapport qui suit. Nous formulons le
souhait que les informations qui y figurent pourront être bénéfiques aux personnes que
4
ANALYSE ERGONOMIQUE DE CERTAINS POSTES DE TRAVAIL AYANT
FAIT L'OBJET DE DEMANDES D'INDEMNISATION POUR LÉSIONS
MUSCULO-SQUELETTIQUES.
l'aide de l'enregistrement vidéo. Cette description ne peut en aucun cas constituer une
analyse des exigences de la tâche afin de corriger l'aménagement existant car on n'a pas
a)Travail saisonnier
Généralement la saison normale de travail débute le 1er juin pour terminer à la fin du mois
La semaine de travail se répartit sur un seul quart de travail pendant 4 jours et demi.
Vendredi 7 h 0 0 à 12h00
Les pauses statutaires dans une journée sont à 9h30 le matin et à 15h15 l'après-midi. Une
6
c)La personne qui réclame de l'indemnisation versus la personne
filmée
Tableau 1 :
A déjà travaillé dans une autre scierie A déjà travaillé d a n s une autre scierie
Une seule personne travaille à ce poste lorsque la longueur du bois pour faire des
planches est égale ou inférieure à huit (8) pieds, Si la longueur du bois est supérieure à
huit (8) pieds, deux personnes travaillent au poste comme scieurs de déligneuse.
d)Les équipements
-Panneau de commandes avec des boutons actionneurs rouges et verts pour la sélection
-Pédale sur le plancher (mobile) pour actionner une chaîne qui amène les planches vers
le travailleur. Un cône pour recueillir et démêler les planches est fonctionnel depuis juin
1993.
7
-Table d'entrée de la déligneuse
-Déligneuse : Machine comportant plusieurs scies circulaires montées sur le même arbre
servant à une opération consistant à éliminer les flaches ou croûtes (inégalités dans
On peut décrire les tâches au poste de scieur de déligneuse selon un cycle opératoire
d'activités distinctes qui est répété dans un laps de temps moyen de 3 à 6 secondes. Le
Il est à souligner qu'à l ' a p p e l d'un signal sonore, effectué par l'opérateur de la ligne
principale de coupe, le travailleur quitte son poste de travail pour débloquer soit la ligne
dizaine de fois dans un laps de 60 minutes, et celle-ci est dépendante des difficultés
8
Tableau 2 :
Nombre de Nombre de
fois par fois par
Activité distincte de travail minute de heure de
l'exécution l'exécution
de l'activité de l'activité
(moyenne) (moyenne)
9
IDENTIFICATION ET D E S C R I P T I O N D E S C O N T R A I N T E S O B S E R V É E S
PAR RAPPORT À L'ASTREINTE R É C L A M É E EN INDEMNISATION :
TUNNELS CARPIENS AUX DEUX POIGNETS
Tableau 3 :
2.1)Une fois sur deux, par d e s tours -Posture contrai- L a posture hautement répétitive des
de mains effectués a v e c les gnante m o u v e m e n t s d'hyperextension et
poignets (hyperextensions et d'hyperflexion des deux poignets
hyperflexions rapides), la planche -Répétition e s t très contraignante.
est virée de façon à placer les
inégalités au d e s s u s .
10
ANALYSE ERGONOMIQUE DE CERTAINS POSTES DE TRAVAIL AYANT
FAIT L'OBJET DE DEMANDES D'INDEMNISATION POUR LÉSIONS
MUSCULO-SQUELETTIQUES.
POSTE D'EMPILEUR
L'analyse est très sommaire et non exhaustive. Elle présente la description de
l'exécution de la tâche au poste d'empileur suite à de l'observation libre sur place et à
l'aide de l'enregistrement vidéo. Cette description ne peut en aucun cas constituer une
analyse des exigences de la tâche afin de corriger l'aménagement existant car on n'a
pas étudié le poste de travail en fonction d'une démarche ergonomique de correction.
CARACTÉRISTIQUES DU TRAVAILLEUR
• Â g e : 45 ans
• Grandeur : 5 pieds 6 pouces
• Main dominante : droite
• Sexe : homme
• Ancienneté au poste : 2 ans
(4 ans).
• Lésions survenues dans l'usine :
1-Syndrome du tunnel carpien au poignet gauche au poste d'empileur en 1993.
2-Ténosynovite de De Guervain spécifique aux tendons des muscles du long
abducteur et du court extenseur du pouce gauche au poste d'empileur en 1995.
12
Les pauses statutaires dans une journée sont de 15 minutes et au nombre de deux.
Une à 9h30 le matin et une à 15h15 l'après-midi. Une pause de 60 minutes est
accordée pour le dîner.
d)Les équipements
Les travailleurs ont des équipements de protection individuelle : chapeau de sécurité,
chaussures de sécurité et gants.
d)Le$ tâche?
L'empileur a un poste à station debout prolongée et dynamique (il peut se déplacer sur
un trottoir de ciment). S o n travail consiste à ramasser des pièces de bois sur un
convoyeur et à les empiler par la suite en paquet. L'empilage d'un ballot (« bundle » en
anglais) de pièces de bois de 2 " X 4 " X 1 6 ' commence à une hauteur de 6 pouces au-
dessus du sol sur un bloc de bois de 6"X6". Un ballot correspond à 247 pièces de bois
empilées (13 de large par 19 de haut).
13
Figure 1 : Ballot d'empilage
Le convoyeur qui transporte les pièces de bois à partie de l'usine de rabotage vers
l'empileur a une hauteur de 25 pouces au dessus d'un trottoir de ciment.
On peut décrire les tâches au poste d'empileur selon un cycle opératoire d'activités
distinctes qui est répété dans un laps de temps moyen de 5 secondes pour le modèle
de bois que le travailleur empilait le 30 août 1995, soit du 2 " X 4 " X 1 6 \ Le nombre
moyen de cycles par minute est de 9. Le cycle de base est réparti comme suit (réf. :
tableau 1) :
14
Tableau 1 : Activités distinctes de travail dans le cycle de base.
Le cycle de base subit une variation de courte durée, pendant 10 minutes en moyenne,
lorsque la hauteur du ballot d'empilage se rapproche de celle du convoyeur (hauteur un
peu plus haute que les genoux du travailleur). À ce moment, avec des séquences
irrégulières, le travailleur prend deux pièces de bois en même temps sur le convoyeur,
c'est-à-dire une pièce de bois dans chaque main, et les transfère sur le ballot. Lorsque
le ballot est beaucoup plus haut que le convoyeur, la méthode d'empilage du début
revient avec le cycle de base régulier du tableau 1. La variation au cycle de base est
démontrée au tableau 2.
15
Tableau 2 : Variation des activités distinctes de travail dans le cycle de base.
L'usine produit différents modèles de pièces de bois, principalement du 2 " X 3 " , 2 " X 4 ' \
2 " X 6", 1 " X 6 " (planche) et du 4 " X 4 " (au printemps seulement) et les longueurs varient
entre 8 et 16 pieds (8,10,12,14 et 16). Les modèles les plus difficiles à empiler sont les
4 " X 4 " parce qu'ils sont plus lourds et pèsent jusqu'à 60 livres.
16
IDENTIFICATION ET DESCRIPTION DES CONTRAINTES OBSERVÉES
PAR RAPPORT À L'ASTREINTE RÉCLAMÉE EN INDEMNISATION :
TÉNOSYNOVITE DE DE GLIERVAIN AU CÔTÉ GAUCHE (poignet et
pouce).
Selon l'ouvrage publié en 1988 par Vern Putz-Anderson, intitulé «Cumulative trauma
disorders : a manual for musculo-skeletal diseases of the upper limbs», on considère
qu'un travail comporte des mouvements hautement répétitifs lorsque la durée du cycle
est de moins de 30 secondes ou lorsque l'exécution des mêmes mouvements prend plus
que 50 % du temps requis pour le cycle.
«Jobs were classifed as low repetitive if the cycle time was more than 30 seconds, or if
less than 50 % of the cycle time involved performing the same kind of fundamental cycle.
Jobs were classifed as high repetitive if the cycle time was less than 30 seconds, or if
more than 50 % of the cycle time involved performing the same kind of fundamental
cycle.»
18
ANALYSE ERGONOMIQUE DE CERTAINS POSTES DE TRAVAIL AYANT
FAIT L'OBJET DE DEMANDES D'INDEMNISATION POUR LÉSIONS
MUSCULO-SQUELETTIQUES.
CARACTÉRISTIQUES DU TRAVAILLEUR
• Âge : 29 ans
• Grandeur : 5 pieds 9 pouces
• Main dominante : droite
• Sexe : homme
• Ancienneté au poste d'opérateur écorceur : 6 ans
• Ancienneté à l'usine et autres postes occupés : 12 ans
=> opérateur aux scies multiples pendant 3 ans
=> trieur pendant 1 Vz ans
==> opérateur de la scie refendeuse horizontale pendant 2 ans
a)Travail saisonnier
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^Organisation temporelle du travail
La semaine de travail se répartit sur un seul quart de travail, de jour, pendant 5 jours.
Le quart de travail est de 9 heures du lundi au jeudi et de 8 heures le vendredi pour un
total de 44 heures par semaine. Tous les travailleurs peuvent faire des heures
supplémentaires, sur une base volontaire, après leur journée régulière de travail pour
effectuer d'autres travaux (par exemple, balayer le plancher, etc.).
Les pauses statutaires dans une journée sont de 15 minutes et au nombre de deux.
Une à 9h30 le matin et une à 15h15 l'après-midi. Une pause de 60 minutes est
accordée pour le dîner.
d)Les équipements
• Un siège de travail mobile avec deux appuie-bras (depuis juillet 1995).
• Une multitude de commandes manuelles. Elles sont localisées sur des panneaux à
gauche et à droite du travailleur et au bout de chaque appuie-bras.
• Cinq (5) pédales sur le plancher devant le travailleur.
• Équipements de protection individuelle : bouchons auriculaires, chaussures de
sécurité et gants.
d)Les tâches
L'opérateur écorceur a un travail en posture assise et il actionne des pédales et une
multitude de commandes manuelles. Son travail consiste à faire venir de l'extérieur sur
un convoyeur à chaînes des pièces de bois brutes (billots) de différentes grosseurs.
Ensuite il dirige, un par un, les billots vers l'un des deux convoyeurs qui achemine le
billot vers des rouleaux écorceurs et une «déligneuse». La «déligneuse» est une
21
machine comportant plusieurs scies circulaires montées sur le même arbre servant à
éliminer les flaches ou croûtes d'une pièce de bois.
Les équipements pouvant être liés à la réclamation du travailleur ont été modifiés et ne
sont plus disposés de la même façon depuis la lésion. On ne peut pas évaluer les
contraintes dues aux équipements actuels parce le travailleur a modifié s e s gestes et
ses mouvements pour s'adapter aux équipements modifiés. Il est évident que certains
de ces équipements ne peuvent être impliqués dans la lésion réclamée par le
travailleur. Toutefois, lorsqu'on doit analyser un poste de travail qui implique l'utilisation
de plusieurs commandes manuelles ou de pédales, il faut analyser le poste selon la
logique des gestes et des mouvements qui sont reliés aux décisions prises par
l'opérateur. Par conséquent, la modification du poste de travail a changé la logique
selon laquelle le travailleur prend ses décisions et du même coup cela a modifié les
gestes et les mouvements pour exécuter les multiples actions rattachées aux
commandes manuelles et aux pédales.
22
ANNEXES
23
FIGURE 1 : PANNEAU DE COMMANDES MANUELLES À
GAUCHE DU TRAVAILLEUR - Alimentation
de l'écorceur No 1
i
24
11 : mise en marche de la basse vitesse des rouleaux de l'écorceur no 1
12 : aucune fonction
13 : distancer les rouleaux à l'entrée de l'écorceur no 1
14 : distancer les rouleaux à la sortie de l'écorceur no 1
I
LÉGENDE
26
11 : mise en marche du convoyeur à chaînes à l'entrée
12 : résidus
13 : arrêt du fonctionnement des couteaux de l'écorceur no 2
14 : démarrage initial des rouleaux de l'écorceur no 2
15 : fonction non définie
16 : fonction non définie
17 : mise en marche à haute vitesse des rouleaux de l'écorceur no 2
18 : recul des pneus à la sortie
19 : arrêt des pneus à la sortie
20 : mise en marche de la basse vitesse des rouleaux de l'écorceur no 2
21 : aucune fonction
22 : mise en marche du «kicker»
23 : distancer les rouleaux à la sortie de l'écorceur no 2
24 : distancer les rouleaux à l'entrée de l'écorceur no 2
25 : aucune fonction
M1 et M2 : mise en marche des «kickers» à la sortie de l'écorceur no 2 pour
diriger les billots vers le bon convoyeur
27
FIGURE 3 : C O M M A N D E S MANUELLES S U R LES
APPUIE-BRAS
O © © <D ®
® ®
©
LEGENDE
l'écorceur no 1
l'écorceur no 2
28
: mise en marche du «kicker» qui projette ie billot vers l'écorceur no 2
: mise en marche des palettes pour trier les billots vers le convoyeur no
1 ou vers le convoyeur no 2
29
FIGURE 4 : PÉDALES AU PLANCHER
LÉGENDE
30
ANALYSE ERGONOMIQUE DE CERTAINS POSTES DE TRAVAIL AYANT
FAIT L'OBJET DE DEMANDES D'INDEMNISATION POUR LÉSIONS
MUSCULO-SQUELETTIQUES.
Tableau 1:
a)Travail saisonnier
La saison régulière de travail dure environ 8 mois par année. En 1995, elle a débuté au
début du mois de mars.
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Les pauses statutaires dans un quart de travail sont de 15 minutes et au nombre de
deux. Une pause de 60 minutes est accordée pour le dîner sur le quart de jour et pour
le lunch sur le quart de nuit.
d)Les équipements
• Un instrument de 4 pouces de large et de 15 pouces de long comportant 9
commandes manuelles pour actionner un pont roulant et un grappin de chargement
(réf. : figure 1). Cet instrument appelé «console» par les travailleurs pèse environ 2
kilogrammes et il est neuf depuis le mois de février 1995 (cependant une installation
semblable existait auparavant). Lorsque la température extérieure est très froide en
hiver, c'est-à-dire aux alentours de -20° Celcius, le travailleur doit maintenir avec les
pouces une plus forte pression sur les boutons poussoirs à cause de l'épaisseur des
mitaines qu'il porte aux mains.
• Une pédale sur la passerelle qui actionne le blocage (à l'aide d'une petite barrière) la
sortie des pièces de bois vers l'extérieur de la scierie.
d)Le? tâçhe?
Le préposé au chargement a un poste à station debout prolongée et dynamique (il se
déplace sur une passerelle de soixante-dix pieds de long et dix pieds de haut). Son
travail consiste à ramasser avec un grappin des pièces de bois sur un convoyeur (à la
sortie de la scierie) et à charger par la suite ces pièces de bois entre les poteaux de
33
chargement, d'une remorque de camion. Une remorque de 4 5 pieds de long est
constituée de 5 sections de chargement (appelés «arrimes»). Pour charger au complet
une section, ça prend environ 3 grappins remplis de pièces de bois. Par conséquent
pour remplir la remorque au complet ça prend environ 15 chargements de grappin. Sur
un quart de travail de 9 heures, le travailleur charge en moyenne 3 à 5 remorques.
On peut décrire les tâches au poste de préposé au chargement selon trois cycles
opératoires d'activités distinctes. Le premier cycle consiste à remplir en entier le
grappin de pièces de bois (réf. : tableau 2). Le deuxième cycle consiste à égaliser les
extrémités des pièces de bois qui sont dans le grappin en les frappant sur un muret (réf.
: tableau 3) et le troisième cycle consiste à charger les pièces de bois sur la remorque
34
d'un camion (réf. : tableau 4). Dans les tableaux qui suivent lorsque le travailleur utilise
l'instrument de commandes manuelles, le ou les numéros de boutons qu'il actionne
pour l'activité de travail sont identifiés dans une colonne.
35
Tableau 3 : Cycle de l'égalisation des extrémités des pièces de bois dans le
grappin
Le cycle de l'égalisation des extrémités des pièces de bois dans le grappin se fait dans
un laps de temps moyen de 58 secondes. La variance dans le cycle est reliée au
nombre de coups que le travailleur donne sur le muret pour égaliser les extrémités des
pièces de bois (variation de 4 à 9 coups) et s'il fait une vérification de l'égalisation des
extrémités des pièces de bois avant le chargement sur la remorque. Le cycle est répété
en moyenne 8 fois dans une heure si la production est optimale et il constitue pour le
travailleur environ 13 % de son temps de travail dans un quart d'une durée de 9 heures.
36
Tableau 4 : Cycle du chargement des pièces de bois sur la remorque.
Le cycle du chargement des pièces de bois sur la remorque se fait dans un laps de
temps moyen de 71 secondes. Le cycle est répété en moyenne 8 fois dans une heure
si la production est optimale et il constitue pour le travailleur environ 16 % de son temps
de travail dans un quart d'une durée de 9 heures. Une petite variante dans le cycle est
associée à l'égalisation de la surface des pièces de bois dans les sections de
chargement de la remorque, selon le besoin (et souvent à la demande du camionneur)
le travailleur effectue les activités mentionnées aux points 4.1) et 4.2) du tableau 4.
37
e)Vâriation dans les modèles
L'usine produit différents modèles de pièces de bois brutes c'est-à-dire des pièces de
bois qui ne sont pas planées en surface. Tous les modèles ont une longueur d'environ
8 pieds 4 pouces. Les pièces de bois sont séchées, planées et éboutées à une
longueur de 8 pieds dans une autre usine.
Le préposé au chargement reçoit à l'extérieur sur un seul convoyeur les pièces de bois,
qui proviennent de deux convoyeurs superposés. Effectivement, le convoyeur du haut
envoie les modèles 2"X3", 1"X4" et 1"X6" sur le convoyeur du bas qui transporte déjà
les modèles 2 " X 4 et 1"X3". En 1995, le modèle le plus fréquemment produit fut le
2 " X 4 " . Sur un quart de 9 heures, l'usine va transformer pendant 35 % de son temps
des pièces de bois de modèle 2"X4". Il est à souligner que le travail ne change pas en
fonction des modèles.
Le rythme de travail n'est pas constant, il est selon le rythme de production de l'usine. Il
y a des pauses et des variations selon le moment dans le quart de travail et lorsque la
production est en arrêt, la pause peut être plus longue.
Les trois cycles opératoires d'activités distinctes de travail représentés aux tableaux 2, 3
et 4, démontrent que le travailleur utilise constamment l'instrument de commandes
manuelles pour actionner le pont roulant et le grappin de chargement. Les commandes
manuelles (boutons poussoirs et boutons rotatifs) demandent des pressions soutenues et
répétées des pouces sur les boutons. En effet, le travailleur actionne avec le pouce
gauche les boutons numérotés 1, 2 , 3 et 4 de la figure 1 et avec le pouce droit les
38
boutons numérotés 5, 6, 7 et 8. Quant au bouton d'arrêt d'urgence, s'il est utilisé, il est
actionné par la paume d'une des mains.
Les facteurs de risque tels que la répétition, la force déployée ou maintenue et la posture
contraignante sollicitent les structures correspondant aux articulations du pouce gauche et
du pouce droit. Même si la littérature n'a pas reconnu de temps minimum d'exposition
pour que l'on puisse attribuer un syndrome du tunnel carpien (STC) à des mouvements
répétitifs, on peut toutefois mentionner que c'est surtout après une longue période de
mouvements répétitifs qu'une personne peut développer un STC aux membres
supérieurs. Le temps de récupération nécessaire pour échapper au risque de développer
un S T C fait partie des facteurs personnels de chaque individu.
Ceci s'explique par le fait que la longueur du temps d'exposition est souvent compensée
par l'adresse que la personne acquiert au fur et à mesure qu'elle exerce une activité,
adresse qui amène une économie progressive d'énergie. Par contre, dû au fait qu'elle
fonctionne parfois à la limite de ses moyens, il suffit d'un simple débalancement des
conditions de travail pour que la lésion survienne : augmentation du rythme, temps
supplémentaire ou accident en apparence tout à fait anodin.
39
Figure 1 : Instrument de commandes manuelles pour
actionner le pont roulant et le grappin du
préposé au chargement
SIEMENS I
@ .Arrêt d'urgence
Descendre le grappin
Ai
le pont roulant
Déplacer à gauche
ir
le pont roulant
Immobiliser le pivot
du grappin
Fermer le grappin
Ouvrir le grappin
40
ANALYSE ERGONOMIQUE DE CERTAINS POSTES DE TRAVAIL AYANT
FAIT L'OBJET DE DEMANDES D'INDEMNISATION POUR LÉSIONS
MUSCULO-SQUELETTIQUES.
Dans une usine de transformation du poisson de fond, les efforts déployés pour
effectuer le tranchage (filetage) et le mirage du poisson sont surtout liés aux facteurs
des outils de travail. Les efforts pourraient aussi résulter de conditions d'apprentissage
l'aide d'une courroie de papier sablé ou d'une meule rotative. L'affilage vise à recentrer,
à l'aide d'un fusil à rainures (lime fine et allongée), le fil du taillant (partie la plus fine de
fil du taillant en entier (réf. figure 1). Lorsque la lame du couteau n'est pas bien aiguisée
ou affilée, le bras doit appuyer davantage sur le couteau pour exécuter le tranchage ou le
Selon des études réalisées par le Centre pour l'étude des interactions biologiques entre
leur couteau et il y aurait un lien significatif entre les douleurs ressenties aux membres
42
Lame du couteau
aiguisage
Taillant
Par exemple, «lorsque la technique d'affilage d'un couteau est inadéquate, des facteurs
(Guy, 1995)». Une autre étude réalisée dans un abattoir de volailles par Mergter et ses
collaboratrices et qui est citée par Chatigny (1993), a mis en évidence des douleurs aux
bras chez 57,9 % des travailleurs utilisant un couteau. Un croisement des variables a
couteau mal aiguisé. Ces études tendent à démontrer qu'une meilleure maîtrise de
l'efficacité de leur outil de travail et diminue les efforts reliés aux activités de coupe.
43
1.1 LE BUT ET LES OBJECTIFS DU PROJET
Le but du projet est de concevoir une formation à l'aiguisage et l'affilage du couteau, qui
pourrait être reprise par l'ensemble des usines de transformation de produits marins et
qui viserait à réduire les lésions attribuables au travail répétitif (LATR). L'objectif
tranchage et du mirage.
couteau ;
• évaluer l'efficacité des techniques utilisées par les travailleurs experts observés sur
bandes vidéo ;
couteau ;
44
2. DÉMARCHE SUIVIE
Le projet est une étude ergonomique comportant l'analyse des activités d'aiguisage et
la Gaspésie. Les travailleurs (experts et non experts) de l'usine pilote n'ont jamais
la maîtrise actuelle de l'affilage n'est que partielle. C'est aux postes de tranchage et de
mirage, où le travail est effectué avec un couteau, qu'on retrouve le plus grand nombre
mouvements brusques lorsqu'ils utilisent des couteaux mal adaptés à la tâche, c'est-à-
dire mal aiguisés ou mal affilés. De plus, si les travailleurs rencontrent des difficultés
avec leur technique d'affilage, ils n'ont pas d'autre choix que de fournir des efforts
Le projet a été réalisé en plusieurs étapes qui ont cherché à approfondir notre
véritables déterminants des situations critiques qui pourraient être l'objet de modification
45
1. Une rencontre préparatoire avec le comité paritaire de prévention de l'usine ;
2. des observations filmées et des entrevues avec les experts aiguiseurs et affïieurs ;
3. une rencontre finale avec le comité paritaire de prévention et les experts afin
couteau ;
couteau pour former, par la suite, les employés qui utilisent un couteau.
sécurité au travail (il est à souligner que l'entreprise à l'étude n'est pas syndiquée). Le
ergonomique résulteront d'un travail collectif auquel chaque partie sera conviée (Vézina
rassembler des personnes clés : représentants des travailleurs et travailleuses ainsi que
Le comité paritaire de prévention de l'usine pilote était constitué des personnes suivantes:
46
• gérant de l'usine ;
• directrice générale ;
niveau des méthodes de travail. Si la formation est appropriée, elle contribuera à limiter
à l'essentiel les gestes et les efforts requis et réduira ainsi les risques d'apparition de
travail à venir, les travailleurs formés qui auront acquis de l ' e x p é r i e n c e à l ' a i g u i s a g e et à
participeront à une autre étude, plus exhaustive, sur les techniques d'aiguisage et
47
d'affilage que le Centre pour l'étude des interactions biologiques entre la santé et
projet, qui est subventionné par l'Institut de recherche en santé et en sécurité du travail
(IRSST) du Québec, implique cinq (5) usines du secteur de la viande et vise à élaborer
Les travailleurs experts à l'aiguisage et à l'affilage ont été choisis selon les critères
suivants : ce sont des travailleurs expérimentés qui ont une bonne connaissance de
tous les postes. Ils servent de conseillers dans l'usine pour aider les travailleurs en
difficulté et bénéficient d'une reconnaissance par leurs pairs, c'est-à-dire qu'ils sont
experts se sont portés volontaires pour l'aiguisage, trois autres pour l'affilage et un
travailleur expert a été filmé sous deux plans lors d'une démonstration : un plan de face
et un de côté, une fois en démonstration et une fois sur la chaîne de production. Afin
de maximiser les détails, uniquement le haut du tronc et les membres supérieurs ont été
48
filmés. Les experts étaient filmés afin de nous permettre d'observer par la suite leur
opération.
Des informations complémentaires ont été recueillies lors d'une entrevue individuelle
avec chaque expert après sa démonstration. Chaque entrevue a été réalisée par un
questionnaires (aiguisage et affilage) pour les entrevues (réf. Annexe A) ont été
minutes, le travailleur était retiré de son poste de travail et payé par l'employeur
techniques et leurs conditions d'exécution ont été enregistrées sur bandes vidéo et
49
3. après la démonstration, au cours d'une entrevue avec le travailleur expert, la liste des
entrevues ont permis de discuter avec les travailleurs et d'obtenir des informations
l'identification des besoins en relation avec l'aiguisage et l'affilage. Les entrevues ont
difficultés rencontrées par les experts en plus de cibler les éléments critiques en vue
Plusieurs points importants ressortent suite aux entrevues avec les travailleurs experts.
Premièrement, il est clair que les connaissances actuelles des travailleurs sont surtout
de mirage plutôt qu'à la suite d'une formation spécifique. Deuxièmement, pour les
contribue à fournir des efforts inutiles pour effectuer le tranchage (filetage) ou le mirage
50
2.3.1.1 L'aiguisage
Figure 2 : Aiguisage d'un couteau avec une meule à courroie de papier sablé
Les experts aiguiseurs de l'usine pilote ont une expérience moyenne de 3,9 ans à
l'aiguisage et 9,4 ans à un poste de travail utilisant un couteau. Deux aiguiseurs sur
quatre ont déjà eu dans le passé une formation à l'aiguisage mais pas sur des couteaux
(un sur des forets et des fraises dans un cours de machiniste et l'autre sur des scies
mécaniques).
1. passer les deux côtés de la lame sur la meule avec la courroie de papier sablé à
2. mettre sur le feutre de la meule à feutre, au besoin, une pâte pour mieux polir ;
3. passer les deux côtés de la lame sur la meule à feutre pour enlever le morfil
(«chips» de métal, métal-morfil, etc.) et pour polir la lame (le polissage consiste à
4. affiler le couteau avec le fusil à affiler, pour centrer au maximum le fil du taillant.
51
On aiguise un couteau quand celui-ci ne coupe plus et quand l'affilage ne sert plus à
rien. Chaque expert aiguise à sa manière, ce qui fait que l'aiguisage est différent sur
les couteaux des travailleurs à chaque fois que l'on change d'aiguiseur. Cela a pour
conséquence de créer plusieurs angles différents sur la lame (jusqu'à quatre angles sur
certaines lames). Le nombre de coups par couteau sur la meule à courroie de papier
sablé (réf. figure 2) dépend de l'usure du couteau. Quand la lame est neuve,
l'aiguisage est doux et demande moins de pression de la lame sur le papier sablé de la
meule. Par contre, quand le couteau est usé et que la lame est mince (réf. figure 3),
l'aiguisage est très difficile (même dangereux) et la lame est toujours aiguisée plus
fréquemment.
Trois experts sur quatre aiguisent les couteaux le matin avant le début des opérations
minutes. Il arrive que des couteaux doivent être aiguisés de nouveau durant le quart de
travail, mais c'est plutôt rare. Lors de l'aiguisage, les travailleurs experts glissent la
52
lame sur la courroie de papier sablé, faisant sur celle-ci une pression et en prenant un
L'angle est très important, il doit être de 45° de chaque côté de la lame quand on
aiguise un couteau neuf. Pour les couteaux usagés, l'aiguiseur tente d'obtenir un angle
moins carré, aux alentours de 20° à 35°, afin que le taillant et le fil du taillant soit plus
coupant. Selon les experts, l'inconvénient d'un angle plus petit (à plat) sur la courroie
est que le fil du taillant, bien qu'il soit devenu plus coupant, devient plus fragile et résiste
manière intuitive. Aucun guide n'est utilisé pour connaître le degré de l'angle à prendre
sur la courroie de papier sablé. Les aiguiseurs se fient à leur expérience personnelle et
à leur intuition.
Pour mieux évaluer les effets de l'aiguisage sur la lame d'un couteau, 6 échantillons de
technologie supérieure (ETS) de Montréal pour des analyses (réf. Annexe C). L'équipe
Chaque montage contenait pour un échantillon de lame, toutes les informations qui ont
été prises avec les appareils de mesure de l'ETS, c'est-à-dire : la hauteur du taillant, la
53
Les résultats des mesures ont permis de constater qu'aucun des couteaux analysés
n'avaient un taillant d'un angle total de 90° (c'est-à-dire un angle de 45° de chaque côté
de la lame). Chaque lame avait un trop grand nombre d'angles différents d'aiguisage
raisons de la multiplicité des angles sur la lame pourrait être l'usure provoquée à
chaque aiguisage (l'usure ferait changer l'angle d'aiguisage). Enfin la hauteur et l'angle
du taillant pour chaque côté de la lame des couteaux ne sont jamais uniformes à partir
de la lame des couteaux est uniforme. Tous les résultats ont été présentés aux experts
aiguiseurs afin d'avoir leurs commentaires et pour trouver des solutions qui
2.3.1.2 L'affilage
54
Les experts affileurs de l'usine pilote ont une expérience moyenne de 10,2 ans à
manche pouvant être en appui sur la table de travail, avec la tige d'acier vers le
haut.
ou
• tenir le manche du fusil avec la main non dominante à la hauteur du bras, la tige
d'acier vers le bas et le bout de la tige dans le vide ou en appui sur la table de
travail ;
2. donner une orientation au fusil à affiler pour établir un angle d'affilage avec la lame
du couteau ;
Actuellement, les travailleurs apprennent la technique d'affilage sur le tas, sur la chaîne
mirage, elles-mêmes exigeantes. Selon les experts, tous les travailleurs doivent
apprendre et savoir affiler leur couteau pour réussir aux postes utilisant un couteau.
55
Selon eux, le couteau doit être affilé pour plusieurs raisons :
quand on tranche ;
plus ;
• quand on passe sur les os, sur les arêtes ou sur la dentelle (nageoires à l'extérieur);
• selon l'espèce de poisson qu'on transforme. Par exemple, la plie ayant une chair
plie et on affile plus, également, quand on a du poisson rouge (perche, sébaste, etc.),
c'est-à-dire très frais, mais aussi quand le poisson est moins frais comme du turbot
de pannes ;
Certains états de la lame du couteau, mentionnés par les experts affileurs, sont
et fusil). Ils influencent l'exécution de l'affilage. Pour que l'affilage soit bien fait, l'affileur
essaie de suivre l'angle du couteau aiguisé sur le fusil. Par conséquent, la réussite de
l'aiguisage (taillant et fil du taillant de la lame) sur la meule est très importante pour les
56
experts de l'usine à l'étude, parce qu'un bon affileur va avoir tendance à chercher et
sentir l'angle de l'aiguisage quand il affile. Le problème est, qu'après l'aiguisage, l'angle
n'est jamais pareil d'une fois à l'autre et ça devient difficile de vérifier si l'angle d'affilage
peut être le même qu'à l'aiguisage (multiplicité des angles). La fréquence d'affilage
dépend aussi de l'aiguiseur, car chaque aiguiseur est différent et certains aiguisent
moins bien. De plus, si la meule à courroie de papier sablé est mal entretenue,
L'activité d'affilage des experts peut être effectuée selon différentes techniques et a été
considérées comme les plus importantes à maîtriser, pour les experts, sont énumérées
au tableau 1.
Cinq conditions d'exécution de l'affilage du couteau ont été identifiées comme très
importantes à cause de leur plus grande influence sur l'affilage : l'angle couteau - fusil,
le mouvement de lame sur le fusil, entretien du fusil, l'alternance de la lame sur le fusil
57
=> A n g l e couteau - fusil
=> M o u v e m e n t de la lame
Très importants =>Entretien du fusil
=>Alternance de la lame
=>Type de prise sur les outils
L'angle que la lame du couteau doit avoir sur le fusil pendant l'affilage représente
l'élément le plus souvent rapporté par les experts. L'angle est obtenu de manière
intuitive et il est difficile à maîtriser. Il faut, autant que possible, que l'angle d'affilage
58
soit le même qu'à l'aiguisage sinon ça n'affile pas bien. Si l'angle d'aiguisage est
difficile à trouver sur la lame on adapte l'angle d'affilage selon l'usure de la lame (réf.
figure 3).
sur le fusil. Pour certains, si on veut que le couteau glisse mieux sur le fusil lors de
l'affilage on doit réduire l'angle. Pour d'autres, cela dépend de la largeur de la lame.
Quand la lame est large, c'est-à-dire neuve ou peu usée, on prend un angle de 45°
(pour chaque côté de la lame). La première fois qu'on affile un couteau on prend un
angle plus grand, ensuite on réduit l'angle selon l'usure de la lame. Si la lame n'est pas
large, i.e. usée, on va davantage coucher la lame sur le fusil à affiler, et prendre un
angle de 15° (à plat). Ainsi, il peut y avoir une variation de 45° à 15° de l'angle, suivant
59
Lorsqu'on maintient bien droit le poignet, on obtiendrait un meilleur contrôle sur le
mouvement du couteau (Vézina et autres, juin 1996). Le glissement doit se faire sur
toute la longueur de la lame car on a besoin de toute la lame pour les activités de
est bien exécuté, le nombre de coups glissés de la lame sur le fusil peut être réduit à
Entretien du fusil ;
L'entretien du fusil, pour qu'il soit toujours propre et pour qu'il ne rouille pas, est
primordial. Étant donné, qu'il y a un fusil à affiler pour deux ou quatre travailleurs, le
dernier travailleur qui utilise le fusil doit l'essuyer pour enlever les particules qui restent
dans les rainures du fusil (chair de poisson, morfil, etc.). Il ne faut pas attendre la fin du
quart de travail pour essuyer le fusil. Celui-ci doit être essuyé après chaque affilage.
L'alternance correspond au changement de la lame d'un côté à l'autre du fusil pour que
60
Le type de prise sur les outils
Une prise adéquate du couteau et du fusil permet une meilleure orientation de l'angle
de la lame du couteau sur le fusil. Elle permet aussi d'éviter de se blesser (sécurité).
sur le fusil. Chez l'apprenti, ne pas mettre le pouce sur le dessus du couteau pourrait
Une rencontre entre le comité paritaire de prévention et les experts a eu lieu avant le
début de la saison de transformation 1996. Celle-ci avait pour objet de discuter des
suggestions et des recommandations proposant la mise sur pied d'une formation sur les
travail aux postes qui utilisent un couteau. Les suggestions et les recommandations
61
2.4.1 Formation
n'offre pas de formation particulière. On donne plutôt des indications sur le travail à
effectuer et des conseils qui correspondent peu aux critères qui devraient être
Pour l'aiguisage, on préfère que seulement un petit nombre de travailleurs soit formé
afin d'éviter que des travailleurs attendent inutilement après la disponibilité de la meule
pour aiguiser leur couteau. Si tous les travailleurs étaient formés, cela pourrait
occasionner des arrêts et des déplacements fréquents dans un quart de travail. Cette
à la rentabilité du travail.
Il en va, par contre, autrement de l'affilage. Les travailleurs affilent leur couteau à leur
l'affilage devient essentielle et prioritaire pour tous les travailleurs qui ont à utiliser un
couteau. Un travailleur ne devrait jamais être envoyé seul à un poste, où l'on utilise un
utilisées pour l'affilage sont actuellement le fruit d'un apprentissage personnel réalisé en
même temps que l'acquisition des compétences requises pour les activités de
62
tranchage et de mirage. La future formation devrait être réalisée hors de la chaîne de
doit fournir la chaîne et peut être pressé d'en finir avec une formation. Il doit s a n s cesse
gérer le conflit quantité/qualité qui laisse peu de place à la gestion des autres
le travailleur à son poste de travail. Dans ces conditions, les informations seront mieux
assimilées par les travailleurs et le temps d'apprentissage, même s'il sera court, ne
subira pas les contraintes habituelles de la production. Les principaux éléments qui
seront transmis pendant la formation concerneront les parties de la lame d'un couteau
l'affilage (réf. tableau 1, p. 58) : angle couteau - fusil, mouvement de la lame, entretien
du fusil, alternance de la lame, type de prise sur les outils, attention visuelle, sensation
tactile, etc..
63
travailleur peut être affecté à un poste où on utilise un couteau et il doit effectuer
2.4.2 Suivi
évaluer de façon globale, à l'aide d'un questionnaire, la satisfaction des travailleurs pour
l'ensemble des formations reçues. Il faudra demander aux travailleurs, qui auront reçu
au moins une fois la formation sur l'aiguisage ou sur l'affilage, leur degré de satisfaction
sur la durée des formations, les démonstrations, la qualité du contenu, les formateurs,
etc. Également, il faudra prendre note des améliorations que les travailleurs aimeraient
3. C O N C L U S I O N
L'intérêt pour l'analyse des techniques d'aiguisage et d'affilage du couteau est lié
fond). Les travailleurs, qui transforment du poisson de fond, rencontrent des difficultés
importantes et les nombreuses douleurs qu'ils ressentent pendant qu'ils effectuent leur
travail ne sont pas étrangères aux efforts qu'ils ont à déployer. Il est essentiel d'offrir
une formation adéquate à l'aiguisage et à l'affilage du couteau pour réduire les atteintes
64
musculo-squelettiques aux membres supérieurs dans ce secteur. En intervenant sur
Pour réduire la force requise pour le travail aux postes impliquant un couteau (tranchage
technique d'affilage était maîtrisée à l'avance. Par conséquent, les travailleurs ne doivent
pas mettre fin à leur formation de façon prématurée afin de prouver leur habileté à faire
le travail et obtenir ainsi plus rapidement une promotion, les postes de couteau étant les
de la formation. Celle-ci devrait être offerte tant aux nouveaux employés qu'aux
travailleurs de l'usine s'ils changent de poste ou quand celui-ci est modifié (nouvelle
postes de travail est trop rapide pour favoriser la maîtrise de l'activité et l'amélioration
65
Le choix du formateur est important et il se peut qu'il ne soit pas toujours le meilleur
pour tous les travailleurs. En effet, un formateur droitier rencontre généralement des
difficultés à former des gauchers. Par ailleurs, il est important que le formateur et
pas nécessairement à un autre, les experts de l'usine considèrent qu'il n'y a pas qu'une
sauf qu'il faudrait que les travailleurs bénéficient d'une formation qui permette
production, cela peut être compliqué à mettre en oeuvre. Il faut plutôt mettre l'accent
sur les caractéristiques de base de la technique d'affilage qui demeurent toujours les
mêmes (réf. tableau 1), autant pour le travailleur d'expérience que pour l'apprenti. Les
l'affilage, disposeront d'un meilleur outil, tout en réduisant les efforts reliés aux activités
de travail.
66
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
67
PUJOL, M. Pathologie professionnelle d'hypersollicitation : atteinte periarticular du
membre supérieur, Paris : Masson, Collection de monographies de médecine du travail,
n°8, 1993, 168 p.
68
ANNEXE A
1 ENTREVUE
A) HISTOIRE PROFESSIONNELLE :
EXPÉRIENCE :
USINE :
• Poste occupé :
• Qui le remplace :
EXPÉRIENCE ANTÉRIEURE :
B) CARACTÉRISTIQUES PERSONNELLES :
ÂGE :
MAIN DOMINANTE :
SANTÉ :
ACCIDENTS DE TRAVAIL :
AIGUISAGE :
=> TÂCHE :
70
Nom Date
TECHNIQUE D'AIGUISAGE :
• Que fait-il au niveau de l'aiguisage et/ou affilage avec les couteaux neufs avant
que les travailleurs les utilisent :
MEULES :
• Entretien de la meule :
71
Nom : Date de l'entrevue
A) Histoire professionnelle
• Postes occupés :
B) Caractéristiques personnelles
• Âge :
• Main dominante :
• Santé :
• Accidents de travail :
• Décrivez-moi l'équipement et les vêtements de travail : fusil à affiler, couteau, sarrau etc.?
• Comment procédez-vous pour affiler votre couteau (la séquence des opérations
nécessaires à la réalisation d'un bon affilage)?
• Quelle est la position du fusil (pointé vers le haut ou vers le bas)?
• Comment est la prise sur le manche du couteau avec la main lors de l'affilage (avec le
pouce et l'index, pouce sur le dessus ou index sur le dessus)?
• Dans quel sens le déplacement de la lame se fait sur le fusil (vers le manche du fusil ou
vers le bout du fusil)?
• Quels sont les repères utilisés(le son., le toucher, l'attention visuelle, etc.)?
• Quels sont les éléments critiques pour un affilage efficace en référence avec les difficultés
à son poste (méthode et organisation du travail)?
• Sur quels critères décide-t-on d'affiler (variété du produit, fraîcheur du poisson, etc.)?
• Quel est l'angle idéal pour affiler sur le fusil par rapport à la force exercée?
• Quelle est l'importance d'un angle de 30° ou d'un angle de 45° à l'affilage par rapport à
l'aiguisage ou vice versa?
73
Nom : Date de l'entrevue :
• Quel est le nombre de coups ou de glissements de la lame sur le fusil pour un bon affilage
(2 coups de chaque côté, de 2 à 4 coups de chaque côté, de 3 à 5 coups de chaque côté,
plus de 5 coups de chaque côté)?
• Quelle est la fréquence d'affilage au poste de tranchage (à tous les poissons, à tous les 2
poissons, à tous les 5 poissons, à tous les 10 poissons, etc.)?
• Quelles régions de vos membres supérieurs sont les plus sollicitées lors de l'affilage
(épaule, coude, coude et poignet, épaule et coude, épaule et poignet, etc.)?
74
ANNEXE B
76
Affileur 4 : • tranchage Aiguiseur 4 : • congélation |
• tranchage |
• aiguisage
Affileur 4 : Aiguiseur 4 :
2. CARACTÉRISTIQUES PERSONNELLES
2.1 Âge :
77
Affileur 1 : 31 ans Aiguiseur 1 : 23 ans
Affileur 2 : 50 ans Aiguiseur 2 : 48 ans
Affileur 3 : 48 ans Aiguiseur 3 : 55 ans
Affileur 4 : 27 ans Aiguiseur 4 : 37 ans
Moyenne : 39 ans Moyenne : 41 ans
3.1 Difficultés rencontrées sur le poste de travail en ce qui concerne l'aiguisage des
couteaux
• quand la courroie de papier sablé est usée ou mal ajustée, l'aiguisage est plus difficile.
• quand la courroie de papier sablé est usée, on doit mettre plus de pression sur la lame et
ça creuse la lame du couteau.
• quand la courroie est usée, il y a moins de place pour travailler sur l'angle de la lame.
• la lame du couteau vient plus chaude si on ne met pas d'eau dans la meule.
• la courroie de papier sablé s'use plus rapidement si on ne met pas d'eau dans la meule.
• la meule de coton (à feutre) est trop basse, cela ne permet pas de bien aiguiser la lame
proche du manche du couteau.
• quand le coton (feutre) devient trop noir, il faut le nettoyer et remettre de la pâte.
• l'aiguisage n'est pas assez régulier.
• quand tu ne peux plus te placer les doigts sur la lame pour aiguiser, il est préférable de
retirer le couteau.
• lorsqu'on appuie le couteau et qu'il plie, on devrait retirer le couteau.
1. Passer les deux côtés de la lame sur la meule avec la courroie de papier sablé à grains
fins (P12Q) afin de refaire le taillant.
78
2. Mettre sur le feutre de la meule à feutre, au besoin, une pâte pour mieux polir.
3. Passer les deux côtés de la lame sur la meule à feutre (appelée aussi meule de coton)
pour enlever le morfil («chips» de métal, métal-morfïl, etc.) et pour polir la lame (le
polissage consiste à enlever la rugosité du taillant et du fil du taillant, et à rendre la
lame plus coupante).
4. Affiler le couteau avec le fusil à affiler (queue de rat), pour adoucir au maximum le fil du
lame.
79
Aiguiseur 3 : • le gros de l'aiguisage se fait le matin, et les couteaux peuvent être repris
durant la journée.
• aiguise environ 20 à 25 couteaux au total.
• aiguise la lame du couteau sur toute la longueur, pour que l'angle de la
lame ne soit pas déformé.
• donne sur les deux meules un coup sur chaque côté de la lame et vérifie à
l'oeil le morfil (rugosité).
• utilise la pâte, cela adoucie mieux la lame lors du polissage.
• si on ne met pas de pâte, la lame ne colle pas bien sur le feutre de la
meule.
• à chaque couteau aiguisé, vérifie avec le pouce la douceur de la lame et le
tranchant.
Aiguiseur 4 : • aiguise le matin et ça lui prend environ 1 heure et quart pour aiguiser tous
les couteaux.
• aiguise environ 42 couteaux (30 couteaux de trancheurs et 12 couteaux de
mireurs) au total.
• donne trois à quatre coups de lame sur la meule de coton (à feutre) pour
bien enlever le morfil.
• met de la pâte pour adoucir la lame, si on en met pas la lame du couteau
devient noire.
• quand la courroie est neuve, il glisse la lame avec une pression en prenant
un angle couché de 20° (pour chaque côté de la lame) pour que le taillant
soit plus grand.
• il sent le taillant en touchant la lame avec le pouce.
• aiguise tous les couteaux de la même façon.
• ils sont toujours aiguisés par l'aiguiseur de l'usine avant que les
travailleurs les utilisent.
80
• l'aiguisage est plus doux et on fait moins de pression.
• à la demande le dos de la lame peut être aiguisé (enlevé), cela évite
de forcer inutilement au tranchage lorsqu'on glisse la lame dans le
poisson.
• aiguisage avec un angle de 45° (pour chaque côté de la lame).
• il faut donner à chaque côté de la lame un angle de 20° (ou plus bas).
• ça prend plusieurs aiguisages pour avoir l'angle parfait en bas de 20°.
Couteaux usés : • le nombre de coups sur les meules dépend de l'usure du couteau.
• quand le couteau est très usé et mince, il devient trop dangereux à
aiguiser.
• un couteau usé est toujours à refaire plus rapidement.
• quand la lame est trop mince et usée, ça chauffe les doigts.
• les couteaux des trancheurs s'usent plus rapidement parce qu'ils vont
plus souvent dans les os, tandis qu'au mirage il n'y a que le filet.
• quand la lame des couteaux est trop mince, on n'aime pas aiguiser.
• aiguise pour chaque côté de la lame avec un angle de 35°, l'angle est
moins carré et ça coupe mieux mais le fil du taillant peut être moins
résistant.
81
• les couteaux aiguisés doivent respecter le même angle que ça soit au poste de
• aiguiser le couteau usé avec un angle de 45° (angle pour chaque côté de la lame)
rend la lame du couteau plus résistante mais la lame est plus difficile à entretenir
pour l'affileur.
• quand on aiguise un couteau qui a été aiguisé par un autre aiguiseur, on voit une
différence de l'angle du taillant (l'angle est soit plus grand ou plus petit).
certaines lames).
• une des raisons de la multiplicité des angles sur la lame pourrait être l'usure
• par contre, l'épaisseur du taillant pour chaque côté de la lame des couteaux est
uniforme.
• on ajuste l'angle d'affilage selon l'usure de la lame et non l'angle qu'a pris l'aiguiseur.
82
• un aiguiseur aiguise moins bien que l'autre, ça parait parce qu'il faut affiler le
5. COUTEAU
83
• pour la plie on préfère une lame large et neuve tandis que pour le turbot on préfère
une lame mince et usée.
6. FUSIL
• il y a un type de fusil mais il a une différence entre le nouveau et te vieux par rapport
aux rainures (douces ou épaisses) et à la forme du manche.
• il provient du même fournisseur que les couteaux, «J.L. Gourdon Ltée», catalogue
no. FR-20-30.
• on préfère celui avec les rainures plus douces (vieux fusil) que celui avec les
rainures larges ou épaisses (fusil neuf).
• il faut laver le fusil à tous les soirs, et le travailleur qui a le fusil en dernier doit le faire
(il y a présentement un fusil à affiler pour deux ou quatre travailleurs).
• on lave seulement le fusil mais on ne le sable (papier sablé) pas tout le temps.
• le sablage n'est pas utile, même si certains le font.
• s'il y a une future formation à l'affilage, après celle-ci, il faudrait fournir à tout le
monde qui travaille avec un couteau une queue de rat pour que chaque travailleur
devient autonome à l'affilage.
7. AFFILAGE
84
• quand on a de la difficulté à pousser le couteau dans le poisson parce qu'il ne glisse
plus.
• quand on ne peut plus traverser la peau du poisson facilement.
• quand on passe sur les os, sur les arêtes ou sur la dentelle (nageoires à l'extérieur),
on doit affiler plus.
• on ajuste le nombre de fois qu'on affile selon l'espèce de poisson qu'on transforme.
• la plie a une chair moins épaisse que le turbot, on a plus tendance à affiler quand on
transforme de la plie.
• on affile plus quand on a du poisson rouge (perche, sébaste, etc.), à cause des
écailles on passe plus de temps sur la queue de rat que sur le poisson.
• la fraîcheur du poisson a de l'influence : quand il est raide, c'est-à-dire très frais, on
affile plus souvent et quand on a du turbot de pannes (poisson moins frais).
• quand le couteau manque de tranchant, on affile.
• quand le bout courbé du couteau n'est plus piquant, on affile.
• quand c'est plus dure de travailler le filet, s'il se brise, on affile.
• quand on force pour rien et que ça devient fatiguant à la longue.
• quand on a du mal dans les épaules et les bras.
• on affile le couteau le même nombre de fois que ça soit du turbot ou de la plie.
7.2 Difficultés rencontrées sur le poste de travail en ce qui concerne l'affilage des
couteaux :
• il n'y a pas de d'éléments critiques, aussitôt que le couteau ne coupe plus, j'affile.
• rien n'empêche l'affilage parce qu'on a une chaîne de production non mécanisée.
• quand je quitte mon poste de travail régulier pour faire un autre travail, je laisse mon
couteau sur place et j'oublie de l'affiler en revenant au poste.
• affiler un couteau très usé est plus dangereux.
85
• tenir ie manche du fusil avec la main gauche à la hauteur du bras, la tige d'acier vers le
bas et le bout de la tige dans le vide ou en appui sur la table de travail.
2. donner une orientation au fusil à affiler pour établir un angle d'affilage avec la lame du
couteau.
3. exécuter avec le couteau en main plusieurs coups glissés (8 ou moins) de chaque côté de
la tige d'acier pour affiler la lame du couteau.
• le son.
• le poisson (si le mirage ou le tranchage se fait mieux, c'est que l'affilage est correct).
• le son , le toucher, l'attention visuelle, les trois en même temps.
Affïleur 1 : • ne prend pas d'espace particulier pour l'affilage, c'est le même que pour le
tranchage.
• doit accoter le manche du fusil sur la table (planche de coupe) pour affiler.
• accote la main et le manche du fusil sur la table (planche de coupe), la tige du
fusil vers le haut avec un certain angle et surveille l'angle couteau-fusil.
• arrête l'affilage et fait un test sur un poisson, si ça ne coupe pas bien, il
recommence l'affilage.
Affileur 2 : • prend un espace de sécurité à l'écart de la table de travail pour ne pas nuire
aux autres travailleurs.
• tient le fusil à la verticale, la tige vers le bas et la prise du fusil avec la main
gauche vers le haut.
• vérifie sur le poisson si la lame est assez affilée, sinon recommence l'affilage.
86
Affileur 3 : • reste à la même place pour affiler.
• positionne le fusil de façon à avoir un angle avec la lame du couteau.
• donne pas beaucoup coups sur le fusil (de 4 à 6).
• a essayé une autre façon d'affiler, mais le couteau ne coupait pas aussi bien.
7.4.1 Ordre d'importance des caractéristiques pour les quatre experts affileurs
87
Vitesse d'exécution
Nombre de coups de couteau sur le fusil
Cadence non imposée
Poste occupé
Orientation de la lame
• quand la lame est large, i.e. neuve, on prend un angle de 45° (pour chaque côté de
la lame).
• la première fois qu'on affile notre couteau on ajuste avec un angle plus grand,
ensuite on réduit l'angle selon l'usure de la lame.
• quant le couteau est neuf on penche moins.
• si la lame n'est pas large, i.e. usée, on doit coucher plus la lame sur le fusil à affiler,
et prendre un angle de 15° (à plat).
• il peut y avoir une variation dans l'angle couteau-fusil de 45° à 15°.
• dépend de l'usure du couteau et aussi de l'angle du taillant donné à l'aiguisage.
• angle variable, à 25° environ.
• p r e s s i o n légère.
88
7.4.6 Essuyer le fusil après un affilage - importance et pourquoi?
position du fusil).
• un couteau bien affilé donne un meilleur rendement et ça va mieux pour trancher.
• permet de nettoyer le morphil sur la lame et améliore la qualité de la coupe.
• si on affile trop on peut gâcher la lame du couteau.
• lorsque j'affile le couteau d'une autre personne au tranchage, il se peut que je
recommence l'affilage parce qu'elle trouve que le couteau ne coupe pas assez.
• je préfère affiler mon couteau, cela m'évite de demander à quelqu'un de le faire.
• quand on donne son couteau pour le faire affiler, il y a deux personnes qui arrêtent
de travailler.
• l'affilage est juste un entretien du fil du taillant (il ne refait pas le fil du taillant).
89
7.6 Commentaires à propos des photographies de référence - ETS
• l'affilage ne redresse pas le taillant, c'est l'aiguiseur qui le fait avec un bon aiguisage.
• l'affileur suit le taillant et peut refaire le fil du taillant (adoucir la lame pour qu'elle soit
plus coupante).
• la rugosité du fil du taillant est réduite à l'affilage.
• quand le couteau est très usé (creux sur la lame), le changement qu'on fait sur la
technique d'affilage est d'ajuster l'angle de la lame du couteau sur le fusil à affiler.
8. FORMATION
8.1.1 Le contenu :
• expliquer comment est fait une lame (taillant, fil du taillant, etc.).
• expliquer les effets de l'aiguisage sur l'affilage.
• expliquer à quoi sert l'affilage.
• expliquer pourquoi et les conséquences de l'utilisation du fusil pour affiler.
• expliquer pourquoi et les conséquences de la position du couteau sur le fusil.
• expliquer quels sont les critères pour vérifier si l'affilage est réussi.
• expliquer quels sont les indices pour indiquer que la lame ne coupe plus.
• etc.
90
8.1.3 À qui la formation s'adresse :
8.1.6 La durée :
9.1.1 Aiguiseurs :
• participation à la rencontre collective des experts aiguiseurs de différentes usines de
transformation de la viande le 7 décembre 1995 à Victoriaville.
• en mars 1996, les deux experts aiguiseurs vont établir un consensus sur la meilleure
technique d'aiguisage afin d'obtenir une plus grande constance de la hauteur et de
l'angle du taillant ,et éviter la multiplicité des angles sur le taillant (éviter aussi la
contradiction à propos des angles d'aiguisage).
• les experts aiguiseurs tenterons de déterminer et de maintenir un degré d'angle
constant du taillant du début à la fin de chaque côté de la lame en utilisant plus
91
fréquemment le tensiomètre (ou un guide). Cela éliminerait la création de creux sur
la lame et celle-ci serait moins difficile à entretenir par la suite lors de l'affilage.
• les experts aiguiseurs tenterons d'évaluer le temps d'aiguisage requis si la méthode
et la technique d'aiguisage change.
• les impacts d'une meilleure technique d'aiguisage seront positifs pour la santé et la
sécurité des travailleurs, pour la qualité du produit à transformer, pour la production
en général et enfin la longévité de la lame du couteau sera prolongée.
9.1.2 Affîleurs :
• ils tenteront de définir un contenu de formation sur la technique d'affilage (en évitant
la contradiction à propos de l'angle d'affilage) et feront une démonstration vidéo de 5
à 10 minutes qui s'adressera à tous les travailleurs de l'usine avant la saison de
transformation.
• ils tenteront de convaincre les travailleurs d'avoir toujours deux couteaux de travail,
afin d'éviter de forcer inutilement si la lame d'un couteau ne s'affile plus et nécessite
un aiguisage.
• ils feront un suivi personnalisé de chaque travailleur pendant la saison de
transformation.
• les impacts de l'autonomie des travailleurs à l'affilage seront positifs pour la santé et
la sécurité des travailleurs, pour la qualité du produit à transformer, pour les
méthodes de travail, pour l'organisation du travail et enfin pour la production en
général.
92
9.2 Description des phases de suivi qui doivent être assurées
Etape 1 • participation aux rencontres collectives des experts aiguiseurs et des experts
affileurs à Victoriaville le 7 décembre 1995, 6 mars 1996, 12 juin 1996 et
autres.
• rencontre préliminaire du comité paritaire de prévention et des experts de
l'usine en mars 1996.
• préparation du contenu de la formation à l'affilage et d'un montage vidéo
montrant les bonnes techniques d'affilage et ses principales caractéristiques.
• mettre à jour le guide de l'employé (document que l'employeur donne aux
nouveaux employés).
• déterminer une date pour la formation générale annuelle.
• pour la formation générale annuelle des employés avant la saison de
transformation, on ajoute deux nouveaux points de formation et d'information à
l'ordre du jour : aiguisage du couteau et technique d'affilage.
93
ANNEXE C
cm A
95
L E MONTAGE
Chaque montage contient toutes les informations qui ont été prises avec les
appareils. Les résultats des mesures se retrouvent dans la partie droite du
montage et seront discutés en détail plus loin. À la gauche du montage vous
retrouvez des petites bandes de dimensions différentes.
12 X 35X 45X 75X
96
HAUTEUR DU TAILLANT
La hauteur du taillant a été mesuré à partir des photos du montage de
dimension 12 mm. La mesure a été prise de la limite du taillant à l'extrémité
du fil du couteau. Ces mesures ont servi à établir une constante de la hauteur
du taillant lors de l'aiguisage et à calculer approximativement l'angle du
taillant.
identification
des angles
•
SSSSISSS&SSSSSSSS
ssaSssssïSiîsiËsË mœmmgbàSI&mMim
s§111i s
^ 1 e r angle B
Fil du taillant
^ l e r angle A
2ième
3ième
4ième
Lors de votre visite j'avais fait la remarque comme quoi il m'était difficile
de voir les différentes inclinaisons du taillant à partir des photos comme
celles de la 1ère et la dernière rangée du montage. (Toutefois, dans le cas de
vos couteaux, la ligne qui délimite la dernière inclinaison avant le fil du
couteau était plus visible et a été intégré au calcul de l'angle du taillant.)
97
ANGLE DU TAILLANT
Pour mesurer l'angle du taillant, des photos ont été prises de chacune des
zones par dessus le fil du couteau (comme la rangée du centre 35X) mais à
un agrandissement de 12X. Ceci nous permet d'avoir une mesure de
l'épaisseur du taillant. L'épaisseur du taillant a été mesuré à partir du centre
du fil jusqu'à la première ligne qui montre une différence d'inclinaison du
taillant (à droite de la photo).
Prise des mesures
98
ANALYSE DE LA RUGOSITÉ DE LA SURFACE DU TAILLANT
L'analyse a été réalisée à partir d'un appareil muni d'un bras articulé sous
lequel est fixé, à son extrémité, une pointe de diamant très fine. Cette
pointe, lorsque mise en marche, parcours une distance X et enregistre les
variations de la surface sur laquelle la pointe de diamant glisse (Pour une
compréhension plus facile auprès des travailleurs, imaginez que vous défilez
une pointe d'aiguille sur un vieux microsillon mais perpendiculairement à
celui-ci.). Plus le résultat se rapproche de 0, plus la surface est lisse
(miroir). Le traitement des données est basé en fonction des calculs de l'aire
sous la courbe.
L E F I L DU COUTEAU
Aucune mesure sur le fil du couteau ont été prise pour l'instant. Une
description qualitative avec les photos agrandis à 75X semble suffisante pour
les besoins en ce moment. Ces photos, avec celles de la rangée du centre,
permettent de voir si le fil est bien centré ou s'il est viré, tourné ou penché
d'un côté.
99
Nom de la région représentée
SECTION DU COUTEAU
2 3
Al A2 A3 A4 61 B2 B3 B4 | A2 A3 A4 B2 B3 B4
Hauteur 0,6 1,7 0,5 1,8 0,5 1,6 0,8 I 0,4 0,34 0,39 0,46 0,31 0,37 Angle total
1,3
Couteau 1
Épaisseur 0,0 0,3 0,6 0,2 0,0 0,3 0,5 0,3 1! 2319 23 27 18 21 50 37 44
Hauteur 1,5 1,5 1,7 1,3 2,1 1,3 1,3 1-5 1 | 0,32 0,31 0,32 0,39 0,41 0,37
1 2 3 4
Couteau 2
0,5 0,5 0,4 0,0 0,5 0,5 0,6 11 18 18 18 22 23 21 41 41 40
Épaisseur 0,0
Hauteur 0,5 0,5 0,5 0,5 0,7 0,6 0,6 0,5 || 0,32 0,32 0,46 0,34 0,34 0,46
j 2 3 4
Couteau 3
Épaisseur 0,0 0,2 0,2 0,3 0,0 0,2 0,2 0,3 1i i s 18 27 20 20 27 38 38 53
Affileur #1
Al A2 A3 A4 B1 B2 B3 B4 |1® A2 A3 A4 B2 B3 B4
Hauteur 0,8 1,5 1,6 1,7 0,9 0,6 0,5 0,4 1 ° ' 2 7 0,26 0,24 0,57 0,59 0,38 Angle total
ÏS
Al A2 A3 A4 B1 B2 B3 B4 i A2 A3 A4 B2 B3 B4
0,7 1,3 1,3 0,46 0,37 0,36 0,29 0,29 0,35 Angle total
Hauteur 0,8 0,8 1,1 1,0 1,1 i%m 2 3 4
*
Epaisseur 0,0 0,4 0,4 0,4 0,0 0,4 0,4 0,4 | 27 21 21 17 17 20 43 38 41
Al A2 A3 A4 B1 B2 B3 B4 i A2 A3 A4 B2 B3 B4
0,8 1,0 1,0 1,5 0,5 0,4 0,3 0,29 0,46 0,46 0,39 0,88 0,9 Angle total
Hauteur 1,0
2 3 4
0,5 0,5 0,0 0,2 0,5 0,4 1 17 27 27 23 50 51 39 77 78
Épaisseur 0,0 0,3
Aig#3
Al A2 A3 A4 B1 B2 B3 B4 I A2 I A3 A4 B2 B3 B4
Hauteur 16 7 20 6 21 6 19 9 0,4 0,34 0,39 0,46 0,31 0,37 Angle total
0,30 1,00 0,29 0,90 0,43 1 2 3 4
Couteau 1 0,80 0,35 1,00 CM
O
*
6 3,5 1 23 19 23 27 18 21 50 37 44
Epaisseur 3 7 2,5 3
Hauteur 18 18 20 15 25 16 15 18 1 0,32 0,31 0,32 0,39 0,41 0,37
2 3 4
Couteau 2 0,90 0,90 1,00 0,75 1,00 0,64 0,60 0,72 1
Epaisseur 6 6,5 5 6,5 6,5 7 1 18 18 18 22 23 21 41 41 40
8 7 7 6 i 0,32 0,32 0,46 0,34 0,34 0,46
Hauteur 6 6 6 6
2 3 4
Couteau 3 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 0,88 0,88 0,75
Epaisseur 2 2 3 2,5 2,5 3 1 18 18 27 20 20 27 38 38 53
Affileur #1
Al A2 A3 A4 B1 B2 B3 B4 A2 A3 A4 B2 B3 B4
10 18 19 20 11 1 6 5 0,27 0,26 0,24 0,57 0,59 0,38 Angle total
0,50 0,90 0,95 1,00 1,00 0,64 0,55 0,45
5 5 5 4,5 4 2 16 15 14 33 34 22 48 48 36
Affileur #2
A1 A2 A3 A4 B1 B2 B3 B4 A2 A3 A4 B2 B3 B4
9 10 13 12 8 15 15 13,5 0,46 0,37 0,36 0,29 0,29 0,35 Angle total
0,69 0,77 1,00 0,92 0,53 1,00 1,00 0,90
5 5 4,5 4,5 4,5 5 27 21 21 17 17 20 43 38 41
Al A2 A3 A4 B1 B2 B3 B4 A2 A3 A4 B2 B3 B4
Hauteur 12 10 12 12 18 6 5 4 0,29 0,46 0,46 0,39 0,88 0,9 Angle total
1,00 0,83 1,00 1,00 1,00 0,33 0,28 0,22
Épaisseur 3 6 6 2,5 6 5 17 27 27 23 50 51 39 77 78
\
F 11,174 9197
Gosselin, F.
1 & I rm,\tvAclrV-'
F 11,174