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Ressources naturelles[modifier | modifier le code]

Diamant et or[modifier | modifier le code]

L'exploitation artisanale des gisements, comme ici à Kossou, est courante en Côte d'Ivoire.

L'extraction de diamant en Côte d’Ivoire débute en 1948 par le gisement de Tortiya étendu
sur 188 ha avec une réserve estimée à 830 000 carats. L’exploitation de ce gisement est confiée
à la Société anonyme de recherches minières en Côte d’Ivoire (Saremci) qui, dès la première
année obtient une production de 36 000 carats et voit sa production augmenter régulièrement
pour atteindre son point culminant en 1972 avec 260 000 carats. Le déclin consécutif conduit à la
fermeture de la mine en 1975 et à celle de l’entreprise en 1976, malgré une ultime tentative de
reprise d’activités par la société Watson qui se solde par un échec et conduit à la fermeture en
1977. Malgré tout, le gisement de Tortiya a constitué à son époque la principale ressource
minière du pays28. À côté de cette expérience qui constitue la plus importante opération de
production de diamant en Côte d’Ivoire, et parallèlement à elle, se développent d'autres travaux
d’exploitation de gisement dans la région de Séguéla. Ceux-ci sont entrepris d’abord par la
Compagnie minière du Haut-Sassandra (Sandramine) en 1949 puis repris par la Société
diamantifère de la Côte d’Ivoire (Sodiamci) en 1956. Cette autre initiative dont la production
annuelle n'est jamais allée au-delà de 25 000 carats prend fin en 1971 avec la fermeture de la
Sodiamci.
Bien que l'extraction industrielle du diamant soit arrêtée, une exploitation artisanale se poursuit
aujourd'hui à Séguéla et Tortiya, situés dans la zone contrôlée par la rébellion ivoirienne. Ainsi
l'ensemble de la production nationale de diamant s'effectue sous le contrôle de la rébellion
ivoirienne avec des résultats assez controversés. Jugés maigres, voire dérisoires par certains
observateurs29, ces résultats sont évalués par l'organisation Global witness au chiffre record
de 300 000 carats avec un revenu annuel du trafic lié à cette activité, estimé par le ministre
ivoirien des Mines et de l'Énergie à plus de 25 millions de dollars (40 milliards de FCFA)30,31. En
2008, la Côte d’Ivoire reste cependant le seul pays sous embargo de l'ONU pour l'exportation du
diamant en raison de la crise que connaît ce pays32,33.
L’or, extrait au moyen de techniques traditionnelles par les peuples de Côte d’Ivoire bien avant
l’accession du pays à l’indépendance, constitue la deuxième ressource minière exploitée d'un
sous-sol qui recèle beaucoup d’autres minerais comme le fer, le nickel, le manganèse,
la tantalite, la bauxite, le cuivre, le gaz, l’uranium, le cobalt, le tungstène, l'étain, l’iléite et les
pierres ornementales. Toutefois, un seul gisement, géré par la Société des mines d’Ity (SMI) est
en exploitation industrielle. Quatre autres gisements sont en exploitation artisanale par des
organisations Coopératives à Issia, Angovia, Angbaoua, et Kokumbo. Plusieurs sociétés non
nationales détiennent des permis d’exploitation de mines d'or. Malgré la crise que traverse le
pays, la production globale d’or connaît une hausse entre 2004 et 2005. Le pays reste cependant
un producteur assez marginal d'or, sa production annuelle moyenne étant estimée à 1,5 t34 très
loin derrière les 26 t35 du Ghana ou les 38 t36 de l'Afrique du Sud.

Pétrole et gaz naturel[modifier | modifier le code]


Pétrole, gaz et électricité

Pétrole

Production 50 000 bbl/j

Consommation 25 000 bbl/j

Gaz

1,3 milliard de
Production totale
m3 (2004)

1,3 milliard de
Consommation
m3 (2004)

Exportations 0 m3 (2004)

Électricité

Production totale 5 507 GWh (2006)


– dont hydraulique 40 %
– thermique 60 %

3 202 milliards de kWh


Consommation
(2004)

1,1 milliard de kWh


Exportations
(2004)

Consommation
d'énergie/capita

Sources : CIA

Avant la découverte, dans les années 1970, de gisements de pétrole et gaz exploitables, le pays
assurait par des importations la couverture de ses besoins nationaux en produits pétroliers finis.
Aussi, pour mieux bénéficier des gains de valeur ajoutée liés à la transformation du pétrole brut,
l'État ivoirien importa, à partir de 1965, des quantités de plus en plus importantes
d’hydrocarbures, traités intégralement par la Société ivoirienne de raffinage (SIR) créée en
octobre 1962 et ayant une capacité de raffinage de 3 500 000 tonnes par an, soit
70 000 barils par jour37. Cette nouvelle situation fit baisser, de façon considérable, le taux
d’importation de produits finis du pays. Celui-ci s'identifiait, de ce fait, comme un pays tourné vers
la raffinerie plutôt que la production du pétrole.
Le pays disposait pourtant de réserves de pétrole brut estimées à 100 millions de barils38. Le
groupe Esso-Shell est à l'origine de la découverte de ce pétrole et de ce gaz exploitables. Dans
son sillage, des concessions d’exploitation sont accordées à plusieurs autres grandes
compagnies pétrolières par le gouvernement ivoirien. Cependant, à travers la société
d’État Petroci (Société nationale d’opérations pétrolières de la Côte d’Ivoire), l’État ivoirien
demeure propriétaire des gisements découverts et prend des participations au sein de divers
groupes.
En 2005, avec 3,9 millions de tonnes, le sous-secteur de l’hydrocarbure traduit son dynamisme
par une hausse générale, la plus importante du secteur industriel. La production de pétrole, grâce
au champ « Baobab » du bloc CI40, atteint le niveau de 80 000 barils par jour à fin
mars 2006 permettant ainsi de couvrir largement la consommation journalière estimée à 25 000
barils. La production de gaz quant à elle s’établit à 1 742,3 millions de m³. La même année, les
exportations de produits pétroliers augmentent de 22,6 % pour se chiffrer à 3 242,1 millions de
tonnes39.
Au total, en 2008, avec 50 000 barils par jour en moyenne, la Côte d’Ivoire ne peut être
considérée comme un producteur stratégique de pétrole en Afrique comparativement à la Guinée
Équatoriale (300 000 barils par jour), à l'Angola (1,5 million par jour) ou encore au Nigéria (2,3
millions de barils par jour)40.

Énergie électrique[modifier | modifier le code]

Immeuble de l'EECI (Énergie électrique de Côte d'Ivoire) à Abidjan plateau.

Essentiellement hydraulique à l’origine, l’électricité produite par la Côte d’Ivoire est par la suite
devenue également thermique. Elle est en majeure partie assurée à partir des barrages
hydroélectriques d’Ayamé 1, Ayamé 2, Kossou, Taabo, Buyo et Fayé. Alors que le potentiel
hydro-électrique total de la Côte d’Ivoire est évalué à 12 400 gWh, l’équipement actuellement
disponible ne permet de disposer que de 2 550 gWh (20,56 %). Concourent à la production
nationale d’énergie thermique, les centrales de Vridi gaz, la Compagnie ivoirienne de production
d’électricité (Ciprel), Azito et d’autres centrales isolées ou autonomes. L’électricité produite par la
Côte d’Ivoire en 2005 atteint 5 571,17 gWh, dont 1 397,87 gWh sont exportés vers
le Ghana (plus de 50 % des exportations), le Burkina Faso, le Mali et le Bénin41.
La gestion de la production et de la distribution de l’électricité relevait au départ de la structure
d'État Énergie électrique de Côte d’Ivoire (EECI). Depuis la privatisation de cette gestion au profit
de la Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE), l’État n’intervient dans le secteur énergie électrique
qu’à travers deux structures : la Société de gestion du patrimoine électrique de l’État (SOGEPE)
qui gère le patrimoine du secteur et la Société d’opération ivoirienne d’énergie électrique
(SOPIE), maître d’œuvre exclusif du secteur énergie électrique42.
Malgré les efforts entrepris par l’Institut de recherche des énergies nouvelles (IREN), l’énergie
solaire, pour lequel des potentialités importantes ont été relevées, reste encore très peu
développée en Côte d’Ivoire42.
En février 2010, à la suite d'une mauvaise appréciation des ressources énergétiques, le
concessionnaire principal, la CIE, commence à procéder à des délestages au niveau du territoire
ivoirien ouvrant une seconde période de crise énergétique en Côte d'Ivoire après celle de 1984.
Selon Eddy Simon, alors directeur général de l’Énergie au ministère des Mines et de l’Énergie :
« Le système électrique national connaît en ce moment une diminution de sa capacité de
production d’énergie électrique qui se traduit par des difficultés à satisfaire l’ensemble des
besoins en électricité des populations »43. Ainsi, un programme de délestage temporaire est mis
en place, prenant en compte les priorités suivantes :

 sauvegarder le tissu économique permettant ainsi de préserver les emplois (industries,


entreprises) ;
 assurer l’alimentation des stations de pompage et châteaux d’eau de la SODECI;
 assurer l’alimentation des centres hospitaliers.
Mais on constate que cette crise énergétique gangrène l'économie nationale en provoquant l'arrêt
des machines dans l'outil de travail industriel, obligeant les entreprises à mettre en place des
programmes de chômage structurels et investir davantage dans l'achat de groupes électrogènes.
Au niveau régional, cette crise retarde le projet de l'Uemoa d'interconnexion électrique ouest-
africain dont le fournisseur essentiel devait être la Côte d'Ivoire grâce à ses « grandes capacités
de production ». Ainsi le secteur ivoirien de l’électricité a commencé à importer de l’énergie
du Ghana pour environ 25 MW et ceci, en application du contrat d’échanges d’énergie qui existe
entre les deux pays. Puis, une centrale thermique de location de 70 MW sera installée
à Vridi pour accroître la capacité de production.
Orientations 2012[modifier | modifier le code]
La CIE a présenté un plan en 10 points pour s'engager dans la réhabilitation et le développement
de son parc et de son réseau électrique. Parmi les projets :

 le rétablissement de l'équilibre financier du secteur de l'électricité,


 la création d'une troisième ligne haute-tension vers le Mali pour renforcer le rôle central de la
Côte d'Ivoire dans le paysage électrique régional,
 l'augmentation de la puissance des moyens de production de 1 390 MW à 2 400 MW d'ici
2020.

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