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Lycée Louis-Le-Grand, Paris Samedi 08/02/2019

MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch

Devoir Surveillé no 5 (4h)

La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de la rédaction, la clarté, la précision et la concision des raison-
nements entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies.
Les candidats sont invités à encadrer dans la mesure du possible les résultats de leurs calculs.
L’usage de tout document et de tout matériel électronique est interdit. Notamment, les téléphones portables doivent
être éteints et rangés.

Problème 1 – Étude de la vitesse de convergence des séries de Riemann


P 1
1. Rappeler pour quelles valeurs de α la série de Riemann converge.

2. On suppose que α > 1.
+∞  
1 X 1 1
(a) En comparant α à une intégrale, montrer que = O .
n kα nα−1
k=n+1
  +∞  
1 P X 1
(b) Soit un = o . Après avoir justifié la convergence de u n , montrer que u n = o .
nα nα−1
k=n+1
Indication : ε et la question précédente.
+∞
!
X 1 1
(c) Soit pour tout n > 1, vn = − . En utilisant un développement limité à l’ordre 3
kα (α − 1)nα−1
k=n+1
 1−α
1
de 1 − , montrer que
n
 
α α(α + 1) 1
vn−1 − vn = − α+1 − + o
2n 6nα+2 nα+2

(d) En sommant cette égalité entre n + 1 et +∞, en déduire que pour tout α > 1,
+∞  
X 1 1 1
= +o .
kα (α − 1)nα−1 nα−1
k=n+1

(e) En déduire que pour tout α > 1


+∞  
X 1 1 1 1
= − α +o .
kα (α − 1)nα−1 2n nα
k=n+1

Indication : L’égalité de la question précédente est vraie pour tout α, donc en particulier pour α + 1. Injecter
+∞
P
ce résultat dans l’expression de obtenue pour vn−1 − vn .
k=n+1
(f) En déduire que pour tout α > 1
+∞  
X 1 1 1 α 1
= − α+ +o .
kα (α − 1)nα−1 2n 12nα+1 nα+1
k=n+1

P 1
3. On étudie maintenant la série de Riemann pour α = 1.

1
n
!
X 1
(a) Soit wn = − ln n. En considérant la série de terme général wn − wn−1 , montrer qu’il existe une
k
k=1
constante γ telle que
n
X 1
= ln n + γ + o(1).
k
k=1
 
1
(b) En utilisant un développement limité de ln 1 − , montrer que
n
n n n n
X 1 X 1 X 1 X
= 1 + ln n − − − εk ,
k 2k 2 3k 3
k=1 k=2 k=2 k=2
 
1
où (εn )n∈N est une suite vérifiant εn = o
n3
(c) Après avoir justifier la convergence des séries, montrer que
+∞ +∞ +∞
X 1 X 1 X
+ + εk = 1 − γ.
2k 2 3k 3
k=2 k=2 k=2

n  
X 1 1 1 1
(d) En déduire que = ln n + γ + − 2
+o .
k 2n 12n n2
k=1
Indication : faire intervenir les restes dans l’expression de la question (3b), et utiliser (2f).
4. On suppose enfin que α ∈ [0, 1[.
n
X 1 n1−α
(a) Démontrer qu’il existe une constante γα telle que = + γα + o(1).
kα 1−α
k=1
n
n1−α
 
X 1 1 α 1
(b) Montrer que = + γ α + − + o .
kα 1−α 2nα 12nα+1 nα+1
k=1
n
X

5. Une application : soit, pour tout n ∈ N , σn le nombre de diviseurs de n et Sn = σn .
k=1
σn xn .
P
(a) Déterminer, suivant les valeurs de x ∈ R, la nature des séries
(b) En considérant les ensembles
√ √
An = (d, q) ∈ (N∗ )2 | d 6 n et q 6 n

n √ no
Bn = (d, q) ∈ (N∗ )2 | d 6 n et q 6
d

 
n
Cn = (d, q) ∈ (N∗ )2 | q 6 n et d 6
q

⌊ n⌋ j
X nk
montrer que pour tout n ∈ N∗ , Sn = 2 − ( n )2 .
√ 
d
d=1

(c) En déduire que pour tout n ∈ N , Gn 6 Sn 6 Dn , où :
√ √
⌊Xn⌋ ⌊Xn⌋
n  1 √
Gn = 2 − 1 − n, et Dn = 2n − ( n − 1)2 .
d d
d=1 d=1


(d) En déduire que Sn = n ln n + (2γ − 1)n + O( n). Donner un équivalent simple de Sn .

2
Problème 2 – Étude de la convergence de la méthode de Simpson
Soit f une fonction de classe C 4 sur un intervalle compact [a, b], où a < b. Soit n ∈ N∗ . On note (σk )k∈[[0,n]] la
subdivision régulière de [a, b] en n pas, donnée explicitement par :
b−a
∀i ∈ [[0, n]], σi = a + i · .
n
σi−1 + σi
On note, pour tout i ∈ [[1, n]], mi = le milieu de l’intervalle [σi−1 , σi ].
2
On rappelle qu’on a vu dans le cours d’informatique qu’en approchant f sur chaque intervalle [σi−1 , σi ] par un polynôme
de degré 2 interpolant f aux points σi−1 , mi et σi , on obtient une valeur approchée de l’intégrale de f donnée par :
Z b n
X b−a
f (t) dt ≈ (f (σi−1 ) + 4f (mi ) + f (σi )).
a i=1
6n

Cette phase du calcul est admise pour la suite du problème.


On cherche dans ce problème à estimer la vitesse de convergence de cette méthode, en fonction de n.

Partie I – Une première estimation du reste


On étudie ici f sur un sous-intervalle [α, β] de [a, b] (avec α < β), et on note m le milieu de [α, β].
1. Justifier l’existence du maximum M4 de |f (4) | sur [a, b].
h i
2. Soit h ∈ 0, β−α 2 . Rappeler l’inégalité de Talor-Lagrange pour f (m + h), centrée en m, à l’ordre 3. Qu’obtient-
t-on pour f (m − h) ?
h i
3. Montrer que pour tout h ∈ 0, β−α 2 , on a

M 4 h4
|f (m + h) + f (m − h) − 2f (m) − h2 f ′′ (m)| 6 .
12
4. En déduire que
(β − α)3 ′′ 5
 
β − α
6 M4 · (β − α) .

(f (α) + 4f (m) + f (β)) − (β − α)f (m) + f (m)
6 24 9 × 27

5. Montrer que
β−α
Z β Z 2
f (t) dt = (f (m − u) + f (m + u)) du.
α 0

6. En déduire que Z
β 
(β − α)3 ′′ (β − α)5

f (t) dt − (β − α)f (m) + f (m) 6 M4 · .

24 15 × 27

α

7. Montrer que Z
β β−α (β − α)5
f (t) dt − (f (α) + 4f (m) + f (β)) 6 M4 × .

6 720

α
Z
b n
X b−a (b − a)5
8. En déduire enfin que : f (t) dt − (f (σi−1 ) + 4f (mi ) + f (σi )) 6 M4 · .

a
i=1
6n 720n4
Ainsi, la convergence est en O n14 .


On montre dans la suite du problème qu’on peut améliorer la constante 720 dans cette majoration.

Partie II – Amélioration de la majoration de l’erreur


On reprend les notations de la partie précédente : [α, β] est un sous-intervalle de [a, b], et m est son milieu.
On rappelle (et on admettra) qu’il existe un unique polynôme P de degré au plus 2 tel que f (α) = P (α), f (β) = P (β)
et f (m) = P (m), et conformément à l’introduction, on admet que l’approximation de l’intégrale de f par l’intégrale
de P fournit la somme de Simspon, autrement dit, que
Z β
β−α
P (t) dt = (f (α) + 4f (m) + f (β)),
α 6

3
ce qui relève uniquement de l’explicitation du polynôme P (obtenu par interpolation de Lagrange) et de calculs élémen-
taires d’intégrales de fonctions polynomiales de degré 2.
On essaye dans cette partie d’améliorer la majoration obtenue dans la partie 1, en montrant qu’on peut modifier
légèrement ce polynôme P en lui ajoutant un terme de degré 3 sans changer la valeur de l’approximation obtenue.
Z β  4 Z 1
β−α
1. Montrer que (x− α)(x− m)(x− β) dx = t(1 − t2 ) dt, et en déduire la valeur de cette intégrale.
α 2 −1
2. Soit λ ∈ R, et Pλ le polynôme défini par

Pλ = P + λ(X − α)(X − m)(X − β).


Z β Z β
Montrer que (f (x) − P (x)) dx = (f (x) − Pλ (x)) dx.
α α
3. Justifier qu’on peut choisir λ tel que Pλ′ (m) = f ′ (m). On suppose dorénavant que λ est choisi ainsi.
4. Soit x ∈ [α, β] fixé, distinct de α, β et m. On définit la fonction θ sur [α, β] par :

(t − α)(t − m)2 (t − β)
θ : t 7→ (f (t) − Pλ (t)) − (f (x) − Pλ (x)) .
(x − α)(x − m)2 (x − β)

Montrer qu’il existe c ∈]α, β[ tel que θ(4) (c) = 0.


Indication : utiliser plusieurs fois le théorème de Rolle, en cherchant autant de valeurs que possible annulant θ et θ′ .
|(x − α)(x − m)2 (x − β)|
5. En déduire que pour tout x ∈ [α, β] : |f (x) − Pλ (x)| 6 M4 .
Z 4!
β (β − α)5
6. En déduire que : (f (x) − P (x)) dx 6 M4 · ,

α 2880
Z
b n
b−a X (b − a)5
puis que : f (x) dx − (f (σi−1 ) + 4f (mi ) + f (σi )) 6 M4 · .

a 6n i=1 2880n4

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