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SOMMAIRE
2. Dossier artistique
Scénario
Note d’intention et note de réalisation de l’auteur
4. Curriculum vitae
CV de Valentina Maurel
CV de Geko Films
Genre : fiction
Durée du film envisagée (en mn) : 18 mn
Examen par le comité « premiers films » OUI X NON
(NB : comité réservé aux réalisateurs débutants et sans expérience
professionnelle significative)
Support de tournage (ex : HD, 16, 35, 2k, 4k, DVCAM, Super 8…) : 2K
Langue(s) de tournage : Espagnol
Dates de tournage envisagées : juillet 2018
Lieux de tournage prévus : Costa Rica
Comédiens souhaités (information facultative) : /
Auteur du projet
Réalisation
Nom : Maurel Prénom : Valentina
Adresse :
Téléphone : 0486769741 E-mail : valentina.maurel@gmail.com
Nationalité :
Date et lieu de naissance :
Bref résumé du film (3 lignes maximum - destiné à être diffusé sur le site
internet du CNC pour les projets bénéficiaires) :
Du haut de ses 16 ans Lucia a encore des poux, n’a jamais eu ses règles et
reste la dernière vierge de sa classe. Sa meilleure amie veut l’aider à
rencontrer un garçon, pour qu’elle soit enfin un peu plus « normale ». Mais
Lucia est têtue. Elle veut régler son problème toute seule. En se frayant, si
nécessaire, un chemin abrupt vers l’âge adulte.
Ce projet a-t-il déjà bénéficié d'autres aides ou soutiens (si oui : préciser
lesquels) : NON
- du CNC?
- Fonds d'aide à l'innovation audiovisuelle
- Dispositif pour la CRéation Artistique Multimédia et numérique (DICRéAM)
- Aide aux projets Nouveaux Médias
• Aide pour les œuvres cinématographiques d'Outre-Mer
- d'un établissement ou organisme public (CROUS, CNAP ...)?
- du Groupe de Recherches et d'Essais Cinématographiques?
- d'un atelier ou d'une résidence d'écriture?
- d'une collectivité locale?
• d'une chaîne de télévision? - en cours
• d'un financement privé (fondation, plateforme de financement participatif ... )?
• d'un partenaire étranger?
• Autre :
A Paris le 21/12/17
LIEN
INT-BUS/ JOUR
LUCIA (16 ans) est assise côté couloir dans un bus bondé. C'est
une adolescente frêle, qui a l'air plus jeune que son âge. Elle
dénote avec le reste des passagers dans son polo blanc d'uniforme
de lycée privé. Ses cheveux son ébouriffés, elle se gratte le cuir
chevelu avec insistance. Les mouvements du bus sont saccadés. On
entend un vendeur de « cajetas » crier au loin, on ne voit que son
sac, essayant de se frayer un chemin entre les têtes.
L'épaule de Lucia se heurte à un HOMME (35 ans) qui se tient
debout près d’elle. Elle se décale le plus qu’elle peut mais à
chaque mouvement du bus, le bassin de l'homme se heurte de plus en
plus à son épaule. Lucia, gênée, jette un coup d’oeil furtif vers
lui. Il porte une casquette verte et est en train de la fixer.
Elle détourne rapidement la tête.
Au bout d’un instant quelques passagers descendent. Lucia sent
l’homme disparaître. Elle lève les yeux et l’aperçoit assis à
quelques sièges de distance. Sans la regarder, il semble chercher
quelque chose dans la poche de son jeans. Ou plutôt sa main frotte
avec insistance quelque chose. Lucia intriguée ne comprend pas
tout de suite. L’homme la regarde tout à coup d’un air fébrile,
continuant de frotter nerveusement son entre jambe, il ouvre sa
braguette. Lucia comprend d’un coup et détourne le regard. Elle
reste tétanisée un instant, puis se lève. Elle tire sur la corde
reliée à la sonnette d'arrêt.
MIRIAM
C'est lui le nouveau. Celui qui a dit
qu'il te kiffait.
LUCIA
Genre.
MIRIAM
Quoi genre ? Il a dit à Lucho qu'il
voulait te baiser.
LUCIA
Et alors ?
MIRIAM
Comment ça et alors ? C'est parfait.
MIRIAM
A la fête samedi vous pourrez le faire.
Et problème réglé.
MIRIAM
Quoi ?
Tu veux rester la dernière vierge de la
classe toute ta vie ?
Lucia apathique fait non de la tête. Puis replonge les yeux sur
son cahier, elle a découvert un minuscule insecte se tortiller sur
une des pages. Elle le coince entre ses ongles et l’écrase. Une
petite tâche de sang apparaît sur le papier blanc.
MONICA
Ça n'a rien d'anormal, il ne faut pas
s'inquiéter. Moi je les ai eu tard
aussi. Ce qu'il faut c'est ne pas être
obsédée par ça, pas y penser tout le
temps. Ça pourrait bloquer leur
arrivée.
LUCIA
agacée
Oui, mais là je suis pas venue pour ça.
MONICA
Oui je sais, je dit ça parce que je
sais que les règles c'est tout un sujet
à ton âge, et que ta maman était
inquiète, donc je lui ai dit que...
LUCIA
La coupant, prise d'envie de se gratter
le crâne
J'en ai ou pas ?
MONICA
Un peu vexée d'avoir été encore coupée
Oui, tu en as. Encore.
MONICA
C'est mieux de prendre le minibus de
l'école, pas le bus publique. Les gens
ont une mauvaise hygiène, tu les
attrape là tes saletés.
MONICA
Avec un regard compatissant.
Bon, et bien que Dieu t'accompagne.
INT-BUS/ SOIR
Le bus est bondé. Lucia est cette fois ci debout. Elle regarde
autour d'elle méfiante, mais ne voit pas l'homme à la casquette.
Une femme très fatiguée somnole agrippée à la barre métallique
accrochée au plafond. Elle prend beaucoup de place avec ses
nombreux sacs de courses. Sa tête frôle celle de Lucia. Celle ci
s'en rends compte et essaye de s'éloigner d'elle, mais finit par
laisser la femme s'endormir laissant sa tête frôler la sienne. Le
bus fait un mouvement brusque et la femme se réveille. Elle jette
un regard désagréable à Lucia. Lucia esquisse un sourire poli,
presque fière de son petit acte de méchanceté.
LORENA
En colère
Comment on peut encore avoir des poux à
cet âge là ?
Tiens toi droite, merde.
LORENA
C'est pas comme ça que tu vas te
trouver un petit copain, si t'as la
tête infestée de poux comme un gosse de
six ans.
ESTEBAN
C'est bon maman ferme là.
Lorena ne dit plus rien mais tire victorieuse sur une mèche de
cheveux, elle a arraché une lendre! Lucia émet un petit cri
étouffé.
LUCIA
Ça va se voir que c'est ma première
fois.
MIRIAM
Tant mieux, il pensera pas que t'es une
pute.
LUCIA
M'en fous de ça.
MIRIAM
Alors tu te défonces le hymen toute
seule, si tu veux pas saigner.
LUCIA
Incrédule
Comment on fait ça ?
MIRIAM
C'est facile, le mien s'est cassé à mon
cours d'équitation quand j'avais 11
ans. Je pensais que c'était mes règles
mais en fait non. Ma cousine aussi l'a
déchiré elle même avec une brosse, ni
vu ni connu.
LUCIA
Horrifiée
Avec une brosse ?
MIRIAM
Oui enfin, avec le manche quoi.
LUCIA
avec un sourire inquiet
Haha, tu déconnes.
MIRIAM
Très sérieuse
Non je déconne pas. Comme ça tu le fais
toi même, c'est réglé.
ESTEBAN
Shut ! T'as des poux toi.
TEDDY
Et si on allait dehors ?
EXT- JARDIN FÊTE/ NUIT
Teddy et Lucia s’embrassent machinalement quelque part dans le
vaste jardin de la propriété. Lucia s’arrête. Elle dévisage Teddy.
LUCIA
C'est Lucho qui a monté le coup?
TEDDY
Oui, on peut dire ça.
LUCIA
Mais on va le faire ici alors ?
TEDDY
Oui, fin je sais pas. Pourquoi tu en
parles ?
LUCIA
Pourquoi pas ?
TEDDY
C'est bizarre d'en parler, là
maintenant.
TEDDY
Attends, attends un peu.
Lucia essaye d’enlever son propre haut, mais des gens passent près
d’eux.
TEDDY
Anxieux
Attends qu'ils partent.
LUCIA
agacée
Quoi ? C'est pas comme ça qu'on fait ?
TEDDY
J'en sais rien moi. Pourquoi tu
demandes ça ?
LUCIA
Parce que t'es ultra stressé.
De toutes façons, avant qu'on fasse
quoi que ce soit il faut que je te dise
quelque chose.
LUCIA
Pourquoi ?
Toi c'est ta première fois ?
TEDDY
A la défensive
Non non !
LUCIA
Hésitante
Ecoute, il faut que je te dise un truc.
Elle respire un bon coup. Relève sa
tête, dévisage Teddy.
J'ai des poux.
VENDEUSE
Je peux vous aider ?
HOMME
Nerveux
Ne me suit pas.
HOMME
Qu'est ce que tu veux?
HOMME
Tu veux de l'argent? C'est ça ?
HOMME
Sortant quelques billets froissés,
nerveux
J'ai que ça, tiens...
HOMME
La repoussant
Vas-t’en
HOMME
Presque chuchotant
Ok. Mais arrête ça.
Rhabilles toi
HOMME
En pointant une des cabines de WC
Assieds toi là.
HOMME
Arrête, arrête
LUCIA
Frustrée
Je comprends pas.
HOMME
Tais toi
LUCIA
énervée
Mais je suis censée faire quoi ? Je
comprends pas.
HOMME
Surpris
Mais rien.
Tu ne fais rien. Tu restes comme ça.
Qu'est ce qu'il faut comprendre ?
LORENA
Qu'est ce que tu fais ?!
Tu baignes dans du poison, c'est
ignoble, sors de là !
LORENA
Tu vas mourir intoxiquée, tu sais ça.
LUCIA
calmement
T'as pas le droit d'entrer quand je
prends mon bain, tu sais ça.
LORENA
Ironique
C'est nouveau.
LUCIA
C'est comme ça.
LORENA
Piquée dans son orgueil
Hé bien profite de ton Tchernobyl
privé, mais ne me demande pas de te
sauver plus tard.
Je suis franco-costaricienne. J'ai grandi au Costa Rica et suis venue faire des
études de cinéma d'abord en France, puis ensuite en Belgique. J'ai réalisé, dans
le cadre d'un master à l'Insas, un film intitulé Paul est là qui raconte l'histoire
d'une relation père-fille dans laquelle les rôles s'inversent et les limites
disparaissent, et où furtivement le désir se manifeste là où il ne devrait pas,
témoignant de la fragilité des lois et normes que sous entend le concept de
famille.
La raison pour laquelle j'imagine ce film au Costa Rica est que, même si la
découverte sexuelle adolescente est universelle, j'aimerais évoquer
spécifiquement ce que c'était que d'être un adolescent de classe moyenne aisée
en Amérique Centrale. Car je trouve intéressante et complexe la façon dont la
découverte du sexe participait aussi pour moi d'une envie plus large de sortir
d'une réalité bourgeoise étriquée, où l'on était surprotégés et déconnectés de la
réalité locale. Les personnages de ce film sont pour cette raison fortement
inspirés des personnages qui ont peuplé ma propre adolescence. Et le cas de
Lucia, comme était le mien, est à la frontière entre deux mondes. D'une part
l'univers fermé et bourgeois du lycée privé, et d'autre part le monde instable
d'une fille de parents divorcés qui doit prendre le bus publique, et qui est
décalée au sein d'une société aux classes sociales très polarisées.
J'aimerais que le ton du film porte la même ambigüité que son sujet, où le grave
et le léger s'entremêlent, et où s'alternent mélancolie et humour. Je pense que la
scène de rencontre entre Lucia et l'homme à la casquette est celle qui concentre
le mieux cette envie, et l'enjeu narratif du film. C'est une scène où l'on est en
train de frôler une situation grave, mais où la force naïve du personnage
principal devient paradoxalement salutaire. Le côté un peu décalé de Lucia, le
fait qu'elle ne comprenne pas, ou ne veuille pas se plier aux logiques évidentes
de pouvoir qui se jouent entre un homme plus âgé et une jeune fille de son âge,
font qu'elle a quelque part une réaction « saine ». Elle réclame son droit de
participer activement à sa découverte du sexe, plus que de la subir. Car la
contradiction de cet homme, si mystérieuse aux yeux de Lucia, peut être
comprise par le spectateur adulte : Cet homme ne ressent de désir que s'il est
face à une proie effrayée. Et pourtant mon objectif est que le regard de Lucia
nous permette d'aller au delà du jugement moral. De juste re-considérer l'aspect
aberrant, mais aussi vulnérable et mélancolique, qui se dégagent de cette forme
de désir.
Et je souhaiterais ainsi parler d'une découverte du sexe plus large que celle de
l'acte consommé. Découvrir le sexe c'est aussi découvrir que le désir peut être
quelque chose d'injuste, d'aléatoire, de triste, de chaotique, de libérateur. Car
irréductible à une norme ou une loi. Et cette découverte permet à Lucia de
refuser une conception univoque du désir, et de chercher la sienne.
NOTE DE REALISATION
J'imagine pour ce film une mise en scène faussement sobre, comme pour mon
film précédent, c'est à dire où le cadre joue un rôle important dans la création
d'un univers esthétique marqué, mais où la lumière est plus naturaliste. Où l'on
est dans une fausse impression de sobriété, qui est désarticulée par moments
avec un cadrage très fragmenté, où l'on décadre tout à coup, où l'on est tout à
coup en gros plan, se concentrant sur des bouts de corps, des détails (les
cendres, le poux qui se balade sur le front de Lucia). Et où on va entrer et sortir
de la subjectivité des différents personnages en « assoiffant l'oeil » avec une
représentation plus partielle, moins distante et globale de l'espace. Le hors
champ va intervenir à ces instants là de façon plus sonore, plus suggestive
(notamment la première scène dans le bus, où l'on est très proche de Lucia, et
ne comprenons pas tout ce qui se passe autour ; ou lorsque l'on est dans le
regard de l'homme, qui voit le poux sur le front de Lucia et entend des gens
entrer dans le bar). Je souhaite aussi rompre avec une certaine rigidité de mon
film précédent en explorant plus avec une caméra en mouvement, notamment
pour marquer cette incursion de Lucia dans le monde extérieur.
Je n'ai pas encore d'idées précises pour le casting du film, mais je vais opter,
comme pour mon film précédent, pour un casting amateur et professionnel.
Pour les décors je souhaite tourner sur les lieux mêmes dans lesquels j'ai
grandi.
Demande d’aide avant réalisation à la production de court-métrage - « Lucia en el limbo » de Valentina Maurel
Forme sociale :
Gérant(e) de la société :
Adresse : Téléphone :
Mél :
2009 2008
« INDIGENE D’EURASIE » réalisé par Sharunas BARTAS
Distribution et Ventes : Le Pacte
Présenté à la Berlinale 2010 (Panorama)