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NUMÉRO ZÉRO

DE JEAN EUSTACHE
fiche film

FICHE TECHNIQUE

FRANCE - 1971 - 1h50

Réalisation & scénario :


Jean Eustache, Adolfo Arrieta

Image :
Philippe Théaudière

Montage :
Jean Eustache

Son :
SYNOPSIS

La grand-mère de Jean Eustache fait le récit de son vécu à


Jean-Pierre Ruh son petit-fils qui la filme en continu.

Film-entretien de près de deux heures que Jean Eustache


Interprètes : réalisa en 1971 avec sa grand-mère, Numéro Zéro connut
une version tronquée pour la télévision : Odette Robert.
Odette Robert
(La grand-mère de Jean Eustache
dans son propre rôle)
Jean Eustache CRITIQUE
Boris Eustache En 1971, Jean Eustache tourne un film qu’il entend laisser
(le fils de Jean Eustache dans «volontairement» inédit. Ce sera Numéro zéro, et il res-
son propre rôle) tera effectivement inédit, ou presque, puisqu’une version
courte sera diffusée à la télévision en 1980, un an avant
la mort du cinéaste. Numéro zéro, le titre sonne comme
un nouveau-né, un programme venant après le déluge,
quand il ne reste plus rien et que tout est à recommen-
cer. Pourtant, en 1971, malgré les magnifiques Mauvaises
fréquentations (1963) et Le Père Noël a les yeux bleus
(1966), en pleine osmose avec la Nouvelle Vague, le cinéma
d’Eustache n’a pas encore atteint son incandescence (La
Maman et la putain, 1973, Mes petites amoureuses, 1974)
ni son point d’implosion (Une Sale histoire, 1977, Les
Photos d’Alix, 1980). C’est dire si ce Numéro zéro vient
confirmer, si l’on en doutait encore, combien la crise, 1
Le centre de Documentation du Cinéma[s] Le France,
qui produit cette fiche, est ouvert au public
du lundi au jeudi de 9h à 12h et de 14h30 à 17h30
et le vendredi de 9h à 11h45
et accessible en ligne sur www.abc-lefrance.com
Contact : Gilbert Castellino, Tél : 04 77 32 61 26
g.castellino@abc-lefrance.com

le doute et la remise en cause L’œuvre de Jean Eustache illus- n’entraient pas toujours dans les
du cinéma traversent d’un bout à tre la pensée proustienne de A la standards de la production. (…)
l’autre l’œuvre d’Eustache. (…) En recherche du temps perdu selon Sa reconnaissance à l’égard de
apparence, Numéro zéro est à rap- laquelle tout artiste est contraint ceux qu’il appelait «ses cinéastes
procher de La Rosière de Pessac, à créer par le besoin de retrouver de chevet» - Dreyer, Mizoguchi,
auquel il fait d’ailleurs allusion : son passé. Numéro zéro, son pre- Guitry, Lang, Renoir, Bresson -,
portrait d’une France oubliée, ou mier long métrage, lui aura per- sa lucidité, son amour absolu du
en cours de l’être, enregistrement mis de répondre partiellement au cinéma dessinèrent son parcours
brut, non concerté, documentaire. mal qui le rongeait, lançant ainsi vers une esthétique éminemment
C’est aussi le complément dénu- un processus de deuil qui le gui- personnelle, entre document et
dé de Mes petites amoureuses : dera dans ses travaux ultérieurs. fiction, entre la vie et le cinéma.
cette grand-mère qui a élevé Jean Tourné en 1971 avec deux camé- www.cahiersducinema.com
sera à son tour recueillie par lui. ras louées pour l’occasion et une
En fait, on est déjà proche des pellicule noir et blanc, Numéro
derniers gestes de cinéma (Les zéro est un témoignage sur la vie FILMOGRAPHIE
Photos d’Alix et Une Sale histoire) d’Odette Robert, grand-mère de
par l’étrange radicalité du dispo- Jean Eustache. (…) L’auteur a pré- Longs métrages :
sitif. «Dispositif» n’est d’ailleurs senté ce film comme «une tra- La Maman et la putain 1973
pas vraiment l’expression juste. versée du temps par une vieille Mes petites amoureuses 1974
Il s’agit bien davantage d’une femme, entre ses arrière-grands-
mise en scène dont les artifices parents et ses arrière-petits-
sont si voyants (le clap), si expli- enfants». Intégralement financé Documentaire :
cites (Odette Robert elle-même par le réalisateur à une époque Numéro zéro 1971
se considère en scène : «J’étais où il n’était pas au mieux avec le
bien dans la lumière ?») qu’ils monde du cinéma, Numéro zéro a Courts et moyens métrages :
s’évanouissent d’eux-mêmes, été tourné dans un décor minima- Les mauvaises fréquentations 1963
naturellement. Ne reste qu’une liste, montrant une vieille femme Fiction 1964
vie, racontée par l’antithèse de presque aveugle en plan fixe. Ce La soirée
l’obscénité, d’une femme qui n’at- film devait être le premier d’une Du côté de Robinson
tend plus rien de la vie, sinon de longue série. Malheureusement, il Le Père Noël a les yeux bleus 1966
voir Boris, le fils de Jean, avoir n’y eut jamais de Numéro un. La rosière de Pessac 1968
seize ans. Cette parole recueillie Marc Pracisnore La petite marchande d’allumet-
sans afféterie aucune (nulle mise http://www.avoir-alire.com tes 1969
en scène de soi de la part d’Eus- Le dernier des hommes
tache : l’attention est ce qu’elle Postface : La petite marchande
est, ni plus ni moins, c’est-à-dire BIOGRAPHIE d’allumettes
fluctuante, trouée par endroits), Le Cochon 1970
charrie avec elle l’émotion du pré- Jean Eustache est l’un des cinéas- Odette Robert 1971
sent et ramène le cinéma auprès tes importants apparus dans la Une sale histoire 1977
de lui-même, à son origine et à mouvance de la nouvelle Vague. Ce La rosière de Pessac 1979
son achèvement : arracher la vie moraliste d’une exigence farou- Les photos d’Alix 1980
à la mort. Cinéma, numéro zéro, che et d’une indépendance sou- Le jardin des délices de Jérôme
tout commence. veraine sut se donner les moyens Bosch
Jean-Philippe Tessé de réaliser les films qu’il avait Offre d’emploi
http://www.chronicart.com envie de faire, même si ceux-ci
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NUMÉRO ZÉRO
DE JEAN EUSTACHE
fiche film

FICHE TECHNIQUE

FRANCE - 1971 - 1h50

Réalisation & scénario :


Jean Eustache, Adolfo Arrieta

Image :
Philippe Théaudière

Montage :
Jean Eustache

Son :
SYNOPSIS

La grand-mère de Jean Eustache fait le récit de son vécu à


Jean-Pierre Ruh son petit-fils qui la filme en continu.

Film-entretien de près de deux heures que Jean Eustache


Interprètes : réalisa en 1971 avec sa grand-mère, Numéro Zéro connut
une version tronquée pour la télévision : Odette Robert.
Odette Robert
(La grand-mère de Jean Eustache
dans son propre rôle)
Jean Eustache CRITIQUE
Boris Eustache En 1971, Jean Eustache tourne un film qu’il entend laisser
(le fils de Jean Eustache dans «volontairement» inédit. Ce sera Numéro zéro, et il res-
son propre rôle) tera effectivement inédit, ou presque, puisqu’une version
courte sera diffusée à la télévision en 1980, un an avant
la mort du cinéaste. Numéro zéro, le titre sonne comme
un nouveau-né, un programme venant après le déluge,
quand il ne reste plus rien et que tout est à recommen-
cer. Pourtant, en 1971, malgré les magnifiques Mauvaises
fréquentations (1963) et Le Père Noël a les yeux bleus
(1966), en pleine osmose avec la Nouvelle Vague, le cinéma
d’Eustache n’a pas encore atteint son incandescence (La
Maman et la putain, 1973, Mes petites amoureuses, 1974)
ni son point d’implosion (Une Sale histoire, 1977, Les
Photos d’Alix, 1980). C’est dire si ce Numéro zéro vient
confirmer, si l’on en doutait encore, combien la crise, 1
Le centre de Documentation du Cinéma[s] Le France,
qui produit cette fiche, est ouvert au public
du lundi au jeudi de 9h à 12h et de 14h30 à 17h30
et le vendredi de 9h à 11h45
et accessible en ligne sur www.abc-lefrance.com
Contact : Gilbert Castellino, Tél : 04 77 32 61 26
g.castellino@abc-lefrance.com

le doute et la remise en cause L’œuvre de Jean Eustache illus- n’entraient pas toujours dans les
du cinéma traversent d’un bout à tre la pensée proustienne de A la standards de la production. (…)
l’autre l’œuvre d’Eustache. (…) En recherche du temps perdu selon Sa reconnaissance à l’égard de
apparence, Numéro zéro est à rap- laquelle tout artiste est contraint ceux qu’il appelait «ses cinéastes
procher de La Rosière de Pessac, à créer par le besoin de retrouver de chevet» - Dreyer, Mizoguchi,
auquel il fait d’ailleurs allusion : son passé. Numéro zéro, son pre- Guitry, Lang, Renoir, Bresson -,
portrait d’une France oubliée, ou mier long métrage, lui aura per- sa lucidité, son amour absolu du
en cours de l’être, enregistrement mis de répondre partiellement au cinéma dessinèrent son parcours
brut, non concerté, documentaire. mal qui le rongeait, lançant ainsi vers une esthétique éminemment
C’est aussi le complément dénu- un processus de deuil qui le gui- personnelle, entre document et
dé de Mes petites amoureuses : dera dans ses travaux ultérieurs. fiction, entre la vie et le cinéma.
cette grand-mère qui a élevé Jean Tourné en 1971 avec deux camé- www.cahiersducinema.com
sera à son tour recueillie par lui. ras louées pour l’occasion et une
En fait, on est déjà proche des pellicule noir et blanc, Numéro
derniers gestes de cinéma (Les zéro est un témoignage sur la vie FILMOGRAPHIE
Photos d’Alix et Une Sale histoire) d’Odette Robert, grand-mère de
par l’étrange radicalité du dispo- Jean Eustache. (…) L’auteur a pré- Longs métrages :
sitif. «Dispositif» n’est d’ailleurs senté ce film comme «une tra- La Maman et la putain 1973
pas vraiment l’expression juste. versée du temps par une vieille Mes petites amoureuses 1974
Il s’agit bien davantage d’une femme, entre ses arrière-grands-
mise en scène dont les artifices parents et ses arrière-petits-
sont si voyants (le clap), si expli- enfants». Intégralement financé Documentaire :
cites (Odette Robert elle-même par le réalisateur à une époque Numéro zéro 1971
se considère en scène : «J’étais où il n’était pas au mieux avec le
bien dans la lumière ?») qu’ils monde du cinéma, Numéro zéro a Courts et moyens métrages :
s’évanouissent d’eux-mêmes, été tourné dans un décor minima- Les mauvaises fréquentations 1963
naturellement. Ne reste qu’une liste, montrant une vieille femme Fiction 1964
vie, racontée par l’antithèse de presque aveugle en plan fixe. Ce La soirée
l’obscénité, d’une femme qui n’at- film devait être le premier d’une Du côté de Robinson
tend plus rien de la vie, sinon de longue série. Malheureusement, il Le Père Noël a les yeux bleus 1966
voir Boris, le fils de Jean, avoir n’y eut jamais de Numéro un. La rosière de Pessac 1968
seize ans. Cette parole recueillie Marc Pracisnore La petite marchande d’allumet-
sans afféterie aucune (nulle mise http://www.avoir-alire.com tes 1969
en scène de soi de la part d’Eus- Le dernier des hommes
tache : l’attention est ce qu’elle Postface : La petite marchande
est, ni plus ni moins, c’est-à-dire BIOGRAPHIE d’allumettes
fluctuante, trouée par endroits), Le Cochon 1970
charrie avec elle l’émotion du pré- Jean Eustache est l’un des cinéas- Odette Robert 1971
sent et ramène le cinéma auprès tes importants apparus dans la Une sale histoire 1977
de lui-même, à son origine et à mouvance de la nouvelle Vague. Ce La rosière de Pessac 1979
son achèvement : arracher la vie moraliste d’une exigence farou- Les photos d’Alix 1980
à la mort. Cinéma, numéro zéro, che et d’une indépendance sou- Le jardin des délices de Jérôme
tout commence. veraine sut se donner les moyens Bosch
Jean-Philippe Tessé de réaliser les films qu’il avait Offre d’emploi
http://www.chronicart.com envie de faire, même si ceux-ci
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