Cinéma indépendant

21 rue Alfred de Musset - Dijon

Programme du 8 au 28 novembre 2023

À L’AFFICHE NAPOLÉON harnais qui fut sa première conjointe. Ridley Scott étant
un cinéaste qui aime le spectacle, nous attendons avec
> NAPOLÉON de Ridley Scott De Ridley Scott. USA. 2h38. VOST. Avec Joaquin impatience la reconstitution des batailles qui ne peuvent
> SIMPLE COMME SYLVAIN de Monia Chokri Phoenix, Vanessa Kirby, Tahar Rahim… être qu’impressionnantes ! Joaquin Phoenix est un ac-
> ET LA FÊTE CONTINUE Ce n’est pas une mince affaire que de devoir écrire des teur qui a souvent occupé nos écrans et dont on ne se
www.cinema-eldorado.fr
de Robert Guédiguian
> VINCENT DOIT MOURIR
lignes sur un film que nous n’avons pas vu. Cela s’avère
davantage compliqué si nous n’avons aucune critique du
lasse jamais de la présence ! Alors, amoureux du cinéma
ou de l’histoire, n’ayez crainte et venez le découvrir à
de Stéphan Castang film sous la main pour pouvoir, au moins, nous inspirer l’Eldo ! t
> HOW TO HAVE SEX de Molly Manning un peu et essayer de vous donner envie. Parlons donc
> UN HIVER À YANJI de Anthony Chen plutôt des raisons qui nous ont poussé à le programmer
> RICARDO ET LA PEINTURE à l’Eldorado. Ridley Scott est un auteur que nous sui-
de Barbet Schroeder vons depuis toujours. Pas uniquement l’équipe qui est
> GOODBYE JULIA sur place mais surtout tous nos prédécesseurs qui ont
de Mohamed Kordofani cru et défendu l’auteur avant que les établissements
> LA RIVIÈRE de Dominique Marchais généralistes s’intréssent à son cinéma. Car le rôle d’un
> LE GARÇON ET LE HÉRON cinéma indépendant, comme nous l’entendons, c’est de
de Hayao Miyazaki défendre à la fois les œuvres uniques et spéciales mais
> L’ENLÈVEMENT de Marco Bellocchio aussi continuer de suivre la filmographie de certains au-
> LINDA VEUT DU POULET ! teurs. Tout ce que l’on peut vous dire avec certitude c’est
de Chiara Malta & Sébastien Laudenbach que le film se compose comme une fresque historique
> THE OLD OAK de Ken Loach sur l’ascension et la chute de l’empereur. Une part est
> LE THÉORÈME DE MARGUERITE dédiée à sa vie sentimantale avec Joséphine de Beau-

SIMPLE COMME SYLVAIN

de Anna Novion nuel, qui aime ses plaisirs simples et dont la philosophie
> LE SYNDROME DES AMOURS PASSÉES de vie consiste à vivre le temps présent sans se prendre
de Ann Sirot & Raphaël Balboni De Monia Chokri. Canada. France. 2023. le chou. Les opposés s’attirent, mais cela peut-il durer ?
> KILLERS OF THE FLOWER MOON 1h50. Avec Magalie Lépine Blondeau, Pierre- Monia Chokri conserve de bout en bout le ton incisif, drôle
de Martin Scorsese Yves Cardinal, Francis-William Rhéaume… en même temps que tendre, de la comédie. Les dialogues,
SÉANCES SPÉCIALES Comédie irrésistible de drôlerie, aux dialogues finement écrits au cordeau, balancent en permanence entre rire et
> CINÉ-SANGLANT : I SAW THE DEVIL ciselés qui s’accrochent si bien à l’accent chantant de la gravité. On est résolument charmé par ce film marrant au
> CYCLE SACHA GUITRY EN 7 PROGRAMMES Belle province, Simple comme Sylvain prend courageu- possible, vivifiant, subtil et cru ! t
+ 1 CONFÉRENCE sement à bras-le-corps le seul sujet qui passionne tout le
monde, le seul qui transcende toutes les nationalités, tous
CINÉ-MÔMESna les genres, toutes les classes sociales : l’amour. Est-il per-
> L’HIVER D’EDMOND & LUCY mis, est-il possible de tomber en amour comme on serait
de François Narboux frappé par la foudre – de cet amour total, insensé, qui, jus-
tement, se fiche comme d’une guigne de toutes les bien-
séances, toutes les barrières, culturelles, sociales, morales
AVANT-PREMIÈRE ou autres ? L'idée parait simple : Sophia est professeure
LES FILLES VONT BIEN de philosophie à Montréal et vit en couple avec Xavier de-
& rencontre exceptionnelle puis 10 ans. Jusqu’au jour où elle rencontre Sylvain, un
avec la réalisatrice gars à des années-lumière de son monde : musclé, ma-

madrilène Itsaso Arana
MARDI 21 NOVEMBRE À 20H15 Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Lola Naymark…
prévente des places à l’accueil de l’Eldo
ET LA FÊTE CONTINUE tir en croisade électorale, mais poussée par les copains
et par l’absence d’une autre figure rassembleuse. Si les
De Robert Guédiguian. France. 2023. 1h46. Avec Ariane
films de Guédiguian prennent l’allure de fables, de contes
phocéens dotés de fins heureuses, c’est pour mieux nous
Il y a de la poésie dans l’air, les voiliers au loin semblent rappeler que nous ne sommes pas des moutons dociles
rêver d’ailleurs inaccessibles. Nous voilà bien chez Ro- que l’on peut tondre et pressurer à loisir, qu’il nous restera
bert Guédiguian, plongés dans l’ambiance de sa Marseille toujours cet instinct vital qui fait qu’une foule, un jour, sou-
natale. L’histoire de Rosa pourrait être celle de toutes les dain, se serre les coudes, s’émeut devant les injustices,
indignées de cette société, qui ne supportent plus ses dé- est capable de se battre pour les rejeter. t
rives mais peinent à s’engager dans des processus élec-
toraux, par refus d’être le centre d’attention, par horreur de
l’ambition personnelle orgueilleuse, par dégoût de ce que
ses prétendus serviteurs ont fait de la politique. Ce mot
galvaudé devenu synonyme de magouilles carriéristes
qui ne se soucient guère du bien être des citoyens, en
particulier des plus précaires. Et la voilà malgré elle sur
la sellette, seule figure emblématique capable, lui dit-on,
de fédérer ce qu’on appelle les forces de gauche, de faire
taire les dissensions. Rosa s’en passerait bien, de par-

VINCENT DOIT MOURIR des grands thrillers fantastiques et oppressants, qui

D’Itsaso Arana. 2023. Espagne. 1h26.
VOST. Avec Bárbara Lennie, Irene esco-
lar, Helena Ezquerro…
C’est l’été. Un groupe de jeunes femmes se réunit
dans une maison à la campagne pour répéter une
pièce de théâtre. À l’abri de la chaleur écrasante,
elles partagent leurs savoirs sur l’amitié, le jeu,
l’amour, l’abandon et la mort, avec le secret espoir
de devenir meilleures.
– sortie nationale le 29 novembre –
vous font frissonner d’importance sans pour autant faire
De Stéphan Castang. France. 2023. 1h48. Avec assaut d’effets gore ni d’hémoglobine. Stéphan Cas-
Karim Leklou, Vimala Pons, François Chattot… tang joue à merveille des différentes peurs qui agitent
Du jour au lendemain, Vincent est agressé par des gens notre époque anxiogène, pour décrire les ravages que
sans raison apparente qui essaient de le tuer. Il tente de peuvent produire la violence et le repli sur soi. Et signe
poursuivre une vie normale mais lorsque le phénomène un thriller aussi dérangeant qu’enthousiasmant.
s’amplifie, il doit fuir et changer totalement de mode de Après une avant-première mémorable où nous avons eu
vie… Et si c’était une épidémie ? Un mal invisible, un la chance d’avoir Stéphan Castang et Karim Leklou avec
mal terrifiant ? Un chien hurle… Un mal diffus qui fond nous, le film retourne sur nos écrans ! Courez-y ! t
au petit bonheur la chance sur tel ou telle, sans distinc-
tion, sans symptôme visible sur la santé de la personne
infectée. Un mal contre lequel on ne peut se prémunir
ni avec des gants, ni avec des masques – et qui n’est
associé à aucune, comme on a laborieusement appris à
le dire, « comorbidité »… Qu’importe : tous peuvent être
frappés et, pire que les animaux malades de la peste,
tous peuvent en mourir. Et d’ailleurs, sait-on vraiment
qui en est atteint ? Respirez un grand coup, attachez
vos ceintures : Vincent doit mourir s’inscrit dans la lignée
HOW TO HAVE SEX
De Molly Manning Walker. Grande-Bretagne.
Grèce. 2023. 1h28. VOST. Avec Mia McKen-
na-Bruce, Samuel Bottomley, Lara Peake…
Ce film offre le récit rare et plein de finesse d’une «pre-
mière fois» qui ne se déroule pas comme prévu. «Pendant
la préparation et le tournage, j’ai réalisé en parlant avec les
femmes autour de moi que tout le monde avait vécu d’une
manière ou d’une autre ce que Tara vit dans le film.» Voi-
ci comment la jeune cinéaste britannique Molly Manning
Walker a présenté son premier film. Trois amies lycéennes
partent fêter la fin de leurs examens en Grèce, dans une
station balnéaire envahie par les jeunes touristes anglais.
Au programme: beuveries, sexe et nuits blanches sur la
plage. Sauf que Tara (Mia McKenna Bruce) est encore
vierge. Alors que ses copines ne cessent de la taquiner
ou l’incitent à porter des tenues plus aguicheuses, elle es-
père profiter du voyage pour se débarrasser de sa virgini-
té. Lorsque les jeunes femmes croisent un autre groupe,
composé de deux garçons et une fille, un jeu de séduction
se met vite en place entre les adolescents. Sans aucun
jugement, la cinéaste décrit la période charnière que tra-
versent ses jeunes personnages, désireuses de plaire
mais encore fermement accrochées à leur innocence.
Avec ses scènes de boîte de nuit plus vraies que nature, LA RIVIÈRE
le film retranscrit avec justesse les soirées trop alcoolisées De Dominique Marchais. France. 2023. 1h44.
où tout semble possible mais où la mauvaise rencontre Entre Pyrénées et Atlantique coulent des rivières
puissantes qu’on appelle les gaves. Les champs
n’est jamais loin. Tout comme la jalousie pernicieuse entre
amies, ou la difficulté à exprimer clairement des senti- de maïs les assoiffent, les barrages bloquent la cir-
ments sur lesquels on n’a pas encore de prise. Alors que culation du saumon. L’activité humaine bouleverse
les jeunes personnages multiplient les malentendus, les le cycle de l’eau et la biodiversité de la rivière. Des
coups de pression amicaux et les non-dits, le film laisse hommes et des femmes tendent leur regard curieux
et amoureux vers ce monde fascinant fait de beauté
son intrigue se développer organiquement, et bâtit très pa-
et de désastre.
tiemment une émotion qui finira par surgir sans crier gare.
Si, dès son premier long métrage en 2012, Domi-
Derrière son apparence de «petit film» sur une virée en nique Marchais s’était intéressé aux impacts de
vacances, How to have sex immortalise avec fraîcheur et l’homme sur l’environnement, La Rivière demeure
délicatesse une expérience qui, malgré son aspect univer- un de ses films les plus aboutis. Il fait naviguer sa
sel, n’est encore que trop rarement racontée. t caméra dans un documentaire où l’intelligence du
montage et de la mise en scène se dévoile au fur et
à mesure des rivières qu’il arpente. En agençant la
beauté des paysages, à la parole de différentes per-
sonnes qui travaillent la question de l’eau au niveau
local, le film irrigue une autre vision de l’écologie,
anti spectaculaire, mais qui démontre toute l’impor-
tance d’une meilleure compréhension politique des
territoires. C’est un film essentiel pour tous ceux qui
s’interrogent sur leur capacité à agir face à la crise
environnementale, ainsi qu’à tous les néophytes.

UN HIVER À YANJI
De Anthony Chen. Chine. 2023. 1h40. VOST.
Avec Zhou Dongyu, Liu Haoran, Chuxiao Qu...
Haofeng est là par hasard, au milieu d’un mariage où il
se sent de trop. Le téléphone ne cesse d’appeler pour le
prévenir qu’il a raté sa séance de psychothérapie. Mais
le hasard l’entraîne dans un bus touristique où il va ren-
contrer la jeune guide puis son ami, Xiao, avec lesquels
il va s’engager sur un voyage d’un retour à la vie. Un
hiver à Yangi est d’abord marqué par un soin très ap-
pliqué à la photographie. Si le propos parle en effet de
voyage, il était absolument indispensable de transfor-
mer les paysages en une expérience esthétique, philo-
sophique et poétique, Anthony Chen y parvient parfai-
tement, d’autant que ses trois personnages principaux
s’y engouffrent merveilleusement bien. La nature facilite
ainsi la révélation intérieure de trois protagonistes, tant
à l’égard d’eux-mêmes qu’entre eux trois. Pour appré-
hender la complexité des trois personnages qui se re-
trouvent chacun face un vide abyssal à combler, Antho-
RICARDO ET
LA PEINTURE
De Barbet Schroeder. Suisse. 2023. 1h46.
À l’heure ces lignes sont écrites, il semble bien que les
bonnes nouvelles se sont définitivement fait la malle.
C’est la tragédie qui règne, difficile de ne pas avoir le
moral dans les chaussettes… Alors, même s’il ne peut
évidemment pas guérir notre monde meurtri, voilà un
film qui donnera, par sa beauté et l’incroyable générosi-
té de son protagoniste, un peu de baume à nos cœurs
blessés, et apaisera pour quelques-temps l’angoisse
sourde qui monte en chacun de nous. C’est un film qui
montre, avec une simplicité et une sincérité magnifiques,
la force de l’art au quotidien et rappelle accessoirement
que, largement passé l’âge de la retraite selon Macron,
on peut être sacrément intrépide et innovant. Parce que
ce film est celui qu’un grand cinéaste octogénaire mon-
dialement reconnu, Barbet Schoeder, consacre à un
grand peintre bientôt septuagénaire à peu près incon-
nu, Ricardo Cavallo, argentin de nationalité et finistérien
d’adoption, depuis qu’il a posé ses valises dans la bour-
ny Chen refuse d’amener son récit à marche forcée. Au Bref, à tout le monde. t
contraire, il laisse le temps à ses personnages de s’af-
Vendredi 17 novembre à 20h15
firmer les uns les autres. Tout se joue dans l’échange de
regards, dans le frottement d’un doigt contre une main.
Cette rencontre intense se poursuit, et les confronte à
leur histoire et à leurs secrets. Leurs désirs endormis
dégèlent alors lentement, comme les paysages et forêts
enneigées du Mont Changbai. D’une beauté à couper le
souffle, c’est un de nos coups de cœurs découvert au
Festival de Cannes ! t
gade répondant au doux nom de Saint-Jean-du-Doigt,
dans le Trégor. C’est grâce à un tournage annulé que
Barbet Schroeder s’est décidé à faire le portrait filmé de
son ami Ricardo Cavallo, qu’il connaît et admire depuis
quarante ans. Les premières images montrent nos deux
amis, chargés de chevalets et de mallettes de peinture,
crapahuter à flanc de falaise pour rejoindre une grotte
marine d’où Ricardo peint depuis des jours, sous diffé-
rents angles et différentes lumières, le même paysage
– tel un Monet figurant inlassablement la cathédrale de
Rouen – sur des petits panneaux qu’il assemblera par
la suite comme par magie. t
Avant-première en présence
du réalisateur
Dominique Marchais
CINE-SANGLANT : (I saw the devil)
J’ai rencontré le diable
De Kim Jee woon. Corée du Sud. 2010. 2h22. VOST.
Avec Lee Byung-Hun, Min-sik Choi, Oh San-ha…
Un tueur en série assassine et découpe en mor-
ceaux Juyeon, la fiancée d’un agent secret, Suyoon.
Dès que la tête et d’autres morceaux éparpillés de
la jeune fille sont retrouvés flottant dans une rivière,
Suyoon décide de venger la mort de sa bien aimée
coûte que coûte. Il part donc à la chasse au tueur
afin de faire justice lui-même. Après un crochet par
les steppes d’Asie centrale avec Le bon, la brute
et le cinglé, western improbable et déjanté , Kim
Jee woon revient au cinéma de genre sanglant et
horrifique avec I saw the devil. l’histoire d’une ven-
geance qui tourne à l’obsession et comment celle
ci peut transformer un homme en monstre. Entre
le chasseur et sa proie se met progressivement en
place un jeu du chat et de la souris, maléfique et
tordu. L’ambiance sombre et désespérée est magni-
fiquement rendue par un sublime travail de la photo
et une bande originale tout en contraste.
L’intensité dramatique et l’esthétique somptueuse

GOODBYE JULIA fani a mis dans ce premier long métrage qu’il réalise. Né sont contre balancés par la brutalité des scènes
à Khartoum, il est d’abord devenu ingénieur dans l’aéro- et une ambiguïté latente qui nous tient en haleine
De Mohamed Kordofani. Soudan. Suède. nautique, faisant carrière dans les pays du Golfe tout en jusqu’au final : qui des victimes, du traqueur ou du
2023. 2h00. VOST. Avec Siran Riak, Ger gardant des rêves de créativité, une envie d’écrire des tueur a réellement rencontré le diable ? Et qui est
Duany, Eiman Yousif… histoires, puis, un jour, de les filmer. Une juste intuition, réellement le plus maléfique ? t
Goodbye Julia raconte, comment, en 2005, un chaos gé- car il révèle à la fois un vrai talent de conteur et un regard
néral qui embrase la capitale va résonner dans la vie de très inspiré, au fil de plans toujours brillamment cadrés, où
deux Soudanaises. Mona, une chanteuse qui a renoncé s’épanouit avec pudeur la beauté des femmes.t
à la scène parce que son mari l’exigeait, se retrouve indi-
rectement responsable de la mort d’un homme et décide
d’aider la veuve de celui-ci et leur fils, tout en leur cachant
qu’elle est mêlée à la tragédie. La volonté de réparation
est immense, des sentiments naissent, mais les obsta-
cles sont énormes aussi. La différence de classe sociale,
le mensonge, le racisme, tout peut séparer Mona, bour-
geoise du Nord, et Julia, pauvre et considérée comme
inférieure parce que ses origines se situent dans le Sud
soudanais. La réussite de Goodbye Julia est, sans aucun Mardi 14 novembre à 20h15
doute, liée à l’importance de tout ce que Mohamed Kordo- suivie d’une discussion avec le Haut Comissariat au Bon Plan
LE GARÇON ET LE HÉRON aborde tout autant la filiation, l’initiation que la transmis-
sion, croisant merveilleusement les mondes réels et
De Hayao Miyazaki. Japon. 2023. 2h04. VOST. imaginaires, jouant avec finesse et humour avec les ar-
Avec Masaki Suda, Takuya Kimura… Dès 9 ans ! chétypes et nous plongeant délibérément dans l’obscur
Après la disparition de sa mère dans un incendie, Mahito, et notamment la guerre, il y a tout, ou presque, dans ce De Ken Loach. Grande-Bretagne. France.
un jeune garçon de 11 ans, doit quitter Tokyo pour partir grand film ! t
vivre à la campagne dans le village où elle a grandi. Il
s’installe avec son père dans un vieux manoir situé sur
un immense domaine où il rencontre un héron cendré qui
devient petit à petit son guide et l’aide au fil de ses dé-
couvertes et questionnements à comprendre le monde qui
l’entoure et percer les mystères de la vie. Visuellement
magnifique avec notamment un bestiaire incroyable et
des décors somptueux, jouant sur les rapports complexes
de l’homme et de la nature avec un récit flamboyant qui
L’ENLÈVEMENT
De Marco Bellocchio. Italie. 2023.
2h15.
VOST. Avec Paolo Pierobon, Enea Sala,
Leonardo Maltese…
L’Enlèvement narre l’arrachement d’un enfant juif à sa
famille par les brigades du pape-roi, en 1858. Baptisé
en douce par une servante inquiète du salut de son
âme, Edgardo Mortara, 6 ans, est devenu à l’insu des
siens « chrétien pour l’éternité ».
Le maestro signe un sacré film, récit d’un lavage de cer-
veau qui tourne au syndrome de Stockholm. Le marmot
patiemment converti en curé abandonnera la foi de sa
mère pour celle du Saint-Père. C’est bien sûr à l’Église
que Bellocchio, à jamais pourfendeur d’institutions,
réserve ses piques, un procès, et même un drôle de
cauchemar lorsque le pape fantasme son lit cerné de
rabbins venus le circoncire à son corps archi défendant.
CYCLE SACHA GUITRY EN 8 PROGRAMMES
A l’heure où le réalisme poétique battait son plein et ce
jusqu’au premiers frémissements de la Nouvelle Vague,
Sacha Guitry fût certainement l’un des plus inventifs
et audacieux de tous les cinéastes français. Avec son
verbe magnifique, ses trouvailles de mise en scène, sa
direction d’acteur époustouflante et son sens inégalable
du rythme, les films de Guitry n’ont rien à envier à ceux
d’un Ernst Lubitsch. Plus oublié néanmoins que son
LINDA VEUT DU POULET !
De Chiara Malta, Sébastien Laudenbach. France.
Italie. 2023. 1h16. Dès 6 ans !
Non, ce n’est pas Linda qui a pris la bague de sa mère
Paulette ! Cette punition est parfaitement injuste !… Et
maintenant Paulette ferait tout pour se faire pardonner,
même un poulet aux poivrons, elle qui ne sait pas cuisiner.
Mais comment trouver un poulet un jour de grève générale
?… De poulailler en camion de pastèques, de flicaille zé-
lée en routier allergique, de mémé en inondation, Paulette
et sa fille partiront en quête du poulet, entraînant toute la «
L’HIVER D’EDMOND
& LUCY
De François Narboux. France. 2022. 45’ .À partir de 3 ans
Edmond l’écureuil et son amie Lucy l’oursonne vivent dans un
majestueux châtaignier, au coeur de la forêt. En famille et entre
amis, ils jouent et grandissent dans une nature riche d’aven-
tures. Même en hiver, quand tout est blanc et silencieux... Ils
vont découvrir de belles surprises ! D’après l’oeuvre originale
d’Astrid Desbordes et Marc Boutavant Edmond et ses amis. t
Prix des places
Tous les jours à 12h00 & 14h00 : 4,50€
Groupes (scolaires...) : 4€
Carte Culture Étudiant : 3,50€
Jeunes (moins de 26 ans) : 4,50€
Carte Avantage Jeunes BFC : 4,50€
Cartes d’abonnement 10 places : 52€
Tarif réduit : 6,50€
Tarif Plein : 8€
TOUJOURS À L’AFFICHE
THE OLD OAK
2023. 1h53. VOST. Avec Dave Turner, Ebla
Mari, Trevor Fox…
TJ Ballantyne est le propriétaire du « Old Oak », un pub
qui est menacé de fermeture après l’arrivée de réfugiés
syriens placés dans le village sans aucun préavis. Bien-
tôt, TJ rencontre une jeune Syrienne, Yara, qui possède
un appareil photo. Une amitié va naître entre eux… t
Quand il ne fait pas d’humour grinçant, Bellocchio pro-
cède par mouvements musicaux, opératiques, violons
à fond sur chevaux galopant dans la nuit, accents dé-
chirants sur la mamma sommée de déguerpir ou sur
le père au désespoir se frappant la tête dans un tribu-
nal désert. Puissamment orchestrées, ces ascensions
émotionnelles, imparables crève-cœur, relèvent de la
LE THÉORÈME DE
manière forte de Bellocchio, c’est magistral. t
MARGUERITE
De Anna Novion. France, Suisse. 2023. 1h52.
Avec Ella Rumpf, Jean-Pierre Darroussin,
Clotilde Courau…
L’avenir de Marguerite, brillante élève en mathéma-
tiques à l’ENS, semble tout tracé. Seule fille de sa pro-
mo, elle termine une thèse qu’elle doit exposer devant
un parterre de chercheurs. Le jour J, une erreur bous-
cule toutes ses certitudes et l’édifice s’effondre. Mar-
guerite décide de tout quitter pour tout recommencer. t
confrère hollywoodien, la rétrospective proposée ici par
Les Acacias permettra à tout un chacun de se faire sa
propre opinion de l’œuvre de l’artiste, au-delà de ce qui
a pu en être dit. t
CEUX DE CHEZ NOUS - 1915. 22min. CM
LE MOT DE CAMBRONNE - 1937. 36 min. CM
LE ROMAN D’UN TRICHEUR - 1936. 1h21.
FAISONS UN RÊVE - 1936. 1h20.
LA POISON - 1951. 1h25.
MON PÈRE AVAIT RAISON - 1936. 1h39.
DONNE-MOI TES YEUX - 1943. 1h30. LE SYNDROME DES
AMOURS PASSÉES
LE COMÉDIEN - 1947. 1h35.
Jeudi 16 novembre à 20h00 De Ann Sirot et Raphaël Balboni. Belgique,
« Sacha, Guitry et leurs doubles » France. 1h29. Avec Lucie Debay, Lazare
Une conférence proposée par le critique Gousseau, Nora Hamzawi…
de cinéma Emmanuel Burdeau Rémy et Sandra n’arrivent pas à avoir d’enfant car
suivie du film La poison à 21h30 ils sont atteints du “Syndrome des Amours Pas-
sées”. Pour guérir, il n’y a qu’une seule solution : il
doivent recoucher une fois avec tou.te.s leurs ex. t
bande à Linda » et finalement tout le quartier. Mais Linda
ne sait pas que ce poulet, jadis si bien cuisiné par son
père, est la clef de son souvenir perdu… Au fait, quelqu’un
sait tuer un poulet ?…t
THE KILLERS OF
THE FLOWER MOON
De Martin Scorsese. USA. 2023. 3h26.
VOST. Avec Leonardo DiCaprio, Robert De
Niro, Jesse Plemons…
Au début du XXème siècle, le pétrole a apporté la fortune
au peuple Osage qui, du jour au lendemain, est devenu
l’un des plus riches du monde. La richesse de ces Amé-
rindiens attire aussitôt la convoitise de Blancs peu recom-
mandables qui intriguent, soutirent et volent autant d’argent
Osage que possible avant de recourir au meurtre… t
Le court-métrage présenté avant votre film
Du 8 au 14 novembre
/Imagine de Anna Apter 2’06
Du 15 au 21 novembre
Le Jouet de Noémie Cathala-Vergnaud 2’34
Du 22 au 28 novembre
Mais où est donc Ornicar ?
de Oscar Maso y Guëll Rivet 5’47