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CINÉFRANCE STUDIOS, METAFILMS, ONZECINQ

PRÉSENTENT

DURÉE 1h40

IMAGE 1.37
DISTRIBUTION FRANCE SON 5.1
RELATIONS PRESSE
TANDEM
98 rue du Faubourg Poissonnière MONICA DONATI
75010 Paris 01 43 07 55 22
bonjour@tandemfilms.fr monica.donati@mk2.com
Synopsis Une histoire d’amour et de fantômes.
Entretien avec Charlotte Le Bon
Votre film est inspiré par la bande Des ados insouciants, un danger
dessinée Une sœur de Bastien Vivès. qui se cache. Cela rappelle certains
Quand l’avez-vous découverte ? autres films…
C’est Jalil Lespert, acteur, cinéaste et Je suis fan des films de genre horrifique.
ami, qui me l’a offerte. Il m’a dit très Ce sont mes premiers souvenirs forts
simplement : « Je crois que c’est pour de cinéma. Quand j’étais gamine au
toi et si ça te plait, je t’accompagne- Québec avec des copines on se faisait
rai comme coproducteur de ton pre- des soirées Scream, Souviens-toi… l’été
mier long métrage. » Il avait raison. Ce dernier ou plus tard Shining, mortes de
récit très sensible et subtil m’a paru trouille mais ravies de l’être. Petits détails
comme une évidence car porteur d’un drolatiques : j’ai tourné Falcon Lake dans
immense potentiel cinématographique. une petite ville des Laurentides qui s’ap-
Au départ, Bastien Vivès était lui-même pelle Gore. Notre base était située à côté
surpris par l’idée de l’adaptation. Il était d’un cimetière et tous les midis, l’équipe
convaincu que cette histoire ne pouvait mangeait près des tombes. C’était
être transposable au cinéma. Pour moi, étrangement très sympathique.
le réel défi était de me réapproprier le
récit, d’en faire une œuvre intime. Avec Vous sentez-vous à la croisée de plu-
la collaboration de François Choquet sieurs cultures ?
à la scénarisation, nous avons réussi à Québécoise et anglophone par mes
lui trouver une nouvelle identité qui m’a parents, française et francophone au
satisfaite. C’est une adaptation libre. fil de ma carrière et de ma vie. Je suis
une sorte de smoothie de tout ça. C’est
La bande dessinée se passait en un héritage formidable et une richesse
Bretagne au bord de la mer. Falcon autant existentielle qu’intellectuelle.
Lake se situe au Québec au bord d’un Je sais pour l’avoir vécu, ce qu’est une
lac. Est-ce une première façon d’in- altérité.
terpréter ?
Les paysages dans la région des Lau- Vous avez tourné en plein cœur de
rentides au nord-ouest de Montréal me l’été. Était-ce une nécessité pour
sont familiers depuis l’enfance. J’avais vous ?
besoin de cette familiarité pour à la fois L’été au Québec et singulièrement dans
me rassurer et bousculer mon person- les Laurentides est un instant magique.
nage principal, qui est français. J’aimais Après des mois d’hiver et de grand
l’idée de le confronter à l’altérité afin d’ex- froid, c’est un moment de libération par
acerber le sentiment d’isolement propre la chaleur. Libération des esprits et des
aux premiers émois. Une maison en bois corps, libération de la nature dans sa
un peu isolée, un lac, des forêts. Dans ce splendeur généreuse. On s’y adonne à
décor « basique » évolue un petit groupe fond mais avec le pressentiment que ça
de vacanciers, dont deux adolescents, ne va pas durer, que l’automne est déjà
Chloé et Bastien, eux-mêmes en pleine en embuscade et avec lui, un certain
vacances sentimentales. retour de la rudesse.
des éléments singuliers qui l’isolent dire en plein cœur de cet état hésitant
et exposent la solitude qu’elle ressent où les gestes et les comportements de
secrètement. l’enfance commencent à être contrariés,
Bastien, lui, est un jeune garçon de voire contestés. Avec son corps, avec
14 ans qui navigue à vue dans une twi- sa sensibilité, il m’a tout donné : un ado
light zone où l’enfant est encore là tandis dans sa splendeur mais habité par l’in-
que se dessine la silhouette de l’adulte. telligence émotionnelle d’un adulte. En
C’est sur ce terrain des intermédiaires général dans les films d’ados, les per-
que Chloé et Bastien vont se rencontrer, sonnages masculins sont un peu ridi-
se comprendre et s’aimer. cules, passifs et ingrats. Moi, je voulais
un garçon beau, troublant et drôle.
Une des forces de Falcon Lake, c’est Pour le personnage de Chloé, ma
que vous arrivez à transposer à l’im- recherche a été plus longue. Sara Mont-
age ce qui se passe dans leurs têtes. petit a répondu à une annonce vidéo en
Probablement parce que j’ai vécu moi- ligne qui avait rameuté plus de 400 pos-
même ces instants de doute propres à tulantes. J’ai tout de suite vu que ce serait
l’adolescence, d’un point de vue aussi la Chloé idéale : aucune minauderie et
bien sexuel qu’existentiel. C’est une une certaine nonchalance, totalement
aventure unique, cruciale et parfois inconsciente de sa beauté. Malgré ses
douloureuse que ces temps de méta- 18 ans au moment du casting, j’ai senti
morphoses et de passages. L’adoles- qu’elle était dotée d’une sagesse et
cence est un sujet de cinéma exaltant à d’une intelligence déconcertantes. J’ai
condition qu’on ne cède pas à l’esprit de ensuite appris qu’elle avait incarné le
sérieux ou à la guimauve. rôle de Maria Chapdelaine dans le film
éponyme de Sébastien Pilote.
Falcon Lake est-il aussi une comédie ?
Falcon Lake c’est le récit d’une ren-
Par moment, oui ! Falcon Lake est une
contre très progressive de deux
comédie de l’adolescence où toutes
désirs en friche...
les blagues sont permises, même les
plus limites. Il y a une scène où un des Aucun coup de foudre en effet. Chloé et
garçons de la bande sort du lac en Bastien ont trois ans de différence. A cet
hurlant parce que quelque chose de âge-là, c’est un fossé immense. Elle est
bizarre l’a frôlé et a essayé de l’attirer presque une femme, il débute l’adoles-
vers le fond. Sauf que l’angoisse nais- cence. Ils s’approchent avec prudence,
sante est désamorcée par sa façon de se testent et se guettent. Pour le dire un
la retourner en plaisanterie. Le jeune peu solennellement, Falcon Lake, c’est
homme dit que la chose lui a caressé une petite enquête sur le désir. ll y a le
les couilles. J’adore le mot couille, il me feu au lac !
fait instantanément hurler de rire.
Vous êtes aussi actrice. N’avez-vous
Comment avez-vous choisi vos deux jamais eu envie de sauter dans le film
Pendant cette période d’hédonisme et la caractérisation elle-même com-
fond, dans le fond. Et cette impression acteurs pour les rôles principaux de pour y jouer un rôle ?
tous azimuts, l’inquiétude rode ? plexe des deux personnages princi-
peut prendre la forme d’une inquiétude Chloé et Bastien ? J’admire celles et ceux qui sont capables
Je veux montrer que cette nature très paux ?
ancestrale. C’est ça je crois ce qui nous J’avais vu Joseph Engel dans L’homme de mener la lutte sur deux fronts totale-
belle est simultanément inquiétante. saisit quand surgit le fameux sentiment
De mon point de vue, Chloé devait fidèle de Louis Garrel. Il était très jeune ment différents : la mise en scène et le
Les eaux des lacs sont une merveille de « déjà-vu ». C’est le fil rouge de Falcon
impressionner Bastien non seulement à l’époque du film, plus ou moins dix jeu d’acteur. Ce sont deux exercices de
mais ce sont des eaux noires, parfois Lake : on ne sait pas au fond ce qui se
par sa beauté et son insolence, mais ans. Après avoir découvert cet enfant maîtrise qui pour moi ne sont pas com-
tièdes. J’ai toujours vécu la baignade passe mais on croit l’avoir déjà vécu.
aussi, par son étrangeté et sa noirceur. secret, j’espérais que j’arriverais à con- patibles. Certes j’ai appris mon métier de
dans un lac comme une expérience à Elle est travaillée par la sensation qu’elle vaincre ses parents de me le laisser un réalisatrice en jouant dans des films et
double tranchant : le bonheur d’y barbo- Comment avez-vous organisé cette n’appartient à aucun groupe, ni familial, mois au Canada. Ça a pris un peu de en observant tout sur un tournage. Mais
ter mais toujours avec une pointe d’an- osmose entre l’impression ambiguë ni amical. Sa fascination pour les his- temps… Mais coïncidence, Joseph avait selon l’expression consacrée, passer
goisse. On ne sait jamais ce qu’il y a au distillée par les paysages, toires tragiques et les fantômes sont 14 ans au moment du tournage, c’est-à- derrière la caméra m’a donné une confi-
une part d’insouciance. L’équipe était un bruit de fond. Comme lorsqu’on est
une sorte de colonie de vacances où adolescent. La musique illustrative au
quelques couples se sont formés. Mais premier degré me semble être un para-
avec mon chef opérateur Kristof Brandl, site. Musique triste pour scène triste, ça
nous n’étions pas du tout en vacances. m’ennuie ! Grâce au talent de Shida Sha-
Nous étions en guerre contre le temps, habi et de Wilhelm Brandl, la musique
contre la lumière, la météo, etc. Ne est parfois funeste, parfois allègre, tou-
rien lâcher, pour que rien ne manque jours à l’écoute de l’ambiguïté générale,
jusqu’au moindre détail. Par exemple, douce-amère…
les objets de la maison ont l’air d’être
posés là depuis toujours alors qu’ils ont Quel mot pour résumer Falcon Lake ?
été « inventés » par le formidable chef Mélancolie, c’est un de mes mots
décorateur Alex Hercule Desjardins. préférés. Cette mélancolie que j’ai vécue
Mais cette mobilisation permanente a au plus haut point dans mon adoles-
imposé un tempo très stimulant. Il fallait cence, et qui me suit toujours, est pour
faire vite, tout de suite, et bien. moi une valeur refuge, un sauf-conduit.
Il ne faut pas combattre la mélanco-
En quoi a consisté le travail lie mais l’apprivoiser pour en faire une
de montage ? alliée. Une amie pour la vie, contre la
A épurer dans le sens de l’urgence. Avec tristesse.
la monteuse Julie Léna, nous avons
enlevé beaucoup de scènes de dialogues
au profit de silences, de plans statiques Propos recueillis
évidemment muets, mais tout aussi par- par Gérard Lefort
lants. Des plans volés, des instants de
nature. Le lac, les nuages, la forêt. À deux
moments clés, il y a le plan d’un arbre mort,
exactement comme dans Une place au
soleil de George Stevens.
En pleine complicité avec mon chef
opérateur Kristof Brandl, pour qui Falcon
Lake est aussi un premier long métrage, il
y a eu un accord non-dit pour aller cher-
cher dans les paysages des émotions et
des couleurs que nous reconnaissions
mais qui pouvaient aussi nous dérouter.
Kristof a également grandi dans les Lau-
rentides et je savais que nous avions la
même sensibilité face aux espaces dans
lesquels nous tournions.

Le son et les musiques du film sont


eux aussi dans cet état intermédiaire :
à la fois présents et discrets…
ance inédite. Sans jouer la psy de super- esthétique plus subtile et surprenante matière physique à respecter. Avec Séverin Favriau et Stéphane Thié-
marché, je crois que j’ai surmonté le senti-
que le numérique qui a tendance à Cette discipline vous a-t-elle aidée ? baut, nous voulions que le son raconte
ment d’être une imposture. Je déteste me tout égaliser et même affadir. En plus le monde du film mais aussi son arrière-
Comme tous les cinéastes, je rêvais monde. Il y a des sons d’oiseaux et de
voir à l’écran, presque jusqu’à la phobie.avec la pellicule, pour des raisons d‘avoir un peu plus de temps. 26 jours
économiques, il est impossible de mul- cigales quasi électriques qu’on entend
de tournage, c‘est très court. On a tra- seulement au Québec. Des vrom-
Vous avez tourné avec une pellicule 16 tiplier les prises à l’infini pour piocher vaillé entre deux épisodes de la pan-
mm. Pourquoi ce choix « à l’ancienne » ? ensuite dans le tas. Cela impose une bissements, des basses. Il y a aussi le
démie, la gravité extérieure était dans monde des parents, des adultes, qui est
La matérialité de la pellicule induit une discipline sur le plateau car il y a une toutes les têtes avec heureusement
Liste artistique
Bastien Joseph Engel

Chloé Sara Montpetit

Violette Monia Chokri


Romain Arthur Igual
Louise Karine Gonthier-Hyndman
Oliver Anthony Therrien
Stan Pierre-Luc Lafontaine
Titi Thomas Laperrière
Paul Lévi Doré
Bryan Jeff Roop
Liste technique
Un film de Charlotte Le Bon
Scénario Charlotte Le Bon
Avec la collaboration de François Choquet
Librement adapté du roman graphique « Une sœur » de Bastien Vivès
Éditions Casterman
Direction de la photographie Kristof Brandl
Montage Julie Léna
Directeur artistique Alex Hercules Desjardins
Producteurs David Gauquié
Julien Deris
Sylvain Corbeil
Nancy Grant
Jalil Lespert
Dany Boon
Jean-Luc Ormières
Executive producers Tim Headington
Theresa Steele Page
Charlotte Le Bon
Émilie Georges
Naima Abed
Whitaker Lader
Son Stephen de Oliveira
Séverin Favriau
Stéphane Thiébaut
Musique originale Shida Shahabi
Assistanat à la réalisation Marilou Caravecchia-Pellettier
Costumes Gabrielle Lauzier
Maquillage Sandra Ruel
Coiffure Christophe Guitart
Direction de production Canada Pascal Bascaron
Nicolas Chabot
Direction de production France Charles Jaeger
Direction de post-production Francesca Betteni-Barnes
Liste technique
Une coproduction franco-canadienne CINÉFRANCE STUDIOS
METAFILMS
ONZECINQ
En collaboration avec LEY LINE ENTERTAINMENT
LES PRODUCTIONS DU CH’TIMI
Avec la participation financière de CANAL+
SODEC
TÉLÉFILM CANADA
EURIMAGES - CONSEIL DE L’EUROPE
CRÉDIT D’IMPÔT REMBOURSABLE POUR
LA PRODUCTION CINÉMATOGRAPHIQUE
ET TÉLÉVISUELLE QUÉBÉCOISE
LE FOND HAROLD GREENBERG
CINÉ+
CRÉDIT D’IMPÔT POUR LA PRODUCTION
CINÉMATOGRAPHIQUE OU MAGNÉ-
TOSCOPIQUE CANADIENNE
En association avec COFINOVA
CINÉMAGE
En collaboration avec RADIO CANADA
SUPER ÉCRAN
Avec la participation du CNC
Distribution France TANDEM
Distribution Canada SPHERE FILMS
Ventes internationales MEMENTO INTERNATIONAL

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