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LOI DE TRANSFORMATION DE
LA FONCTION PUBLIQUE :
LES IMPACTS DE LA CRISE SANITAIRE !
DÉCEMBRE - 2020
SOMMAIRE
ÉDITO p. 2
ACTUALITÉ p. 9
LE CALENDRIER DANTESQUE DES RÉFORMES RH ISSUES DE LA LOI
DU 6 AOÛT 2019 DOIT ÊTRE ASSOUPLI
WEBCONFÉRENCE p. 11
LOI DE TRANSFORMATION DE LA FONCTION PUBLIQUE :
LES IMPACTS DE LA CRISE SANITAIRE
ACTUALITÉ p. 27
LIGNES DIRECTRICES DE GESTION PORTANT PROMOTION DES AGENTS :
UN TRAVAIL DIFFICILE À MENER PENDANT LA COVID-19
ACTUALITÉ p. 43
CONFINEMENT 2 : CONTINUITÉ DU SERVICE PUBLIC ET
TÉLÉTRAVAIL MASSIF DANS LA FONCTION PUBLIQUE
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ÉDITO
Julien Prévotaux
Responsable éditorial Publishing
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FICHE 1
publique 13286
Repères
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Appréhender la réforme de la fonction publique
des services, directeur général adjoint des services et directeur général des services
techniques.
Les agents nommés à ces emplois par la voie du recrutement direct devront suivre une
formation les préparant à leurs nouvelles fonctions, notamment en matière de déonto-
logie et dans les domaines de l’organisation et du fonctionnement des services publics.
Les collectivités doivent appréhender cette souplesse avec précaution car celle-ci s’ac-
compagne de nouvelles obligations pour les employeurs et notamment la mise en œuvre
d’une procédure de recrutement pour favoriser la transparence. Aussi, la loi du 6 août
2019 encadre le recrutement de contractuels sur emploi permanent ; ces recrutements
seront prononcés à l’issue d’une procédure définie par décret. Cette procédure com-
prendra notamment l’obligation d’établir des procès-verbaux d’entretien transmissibles
aux candidats écartés.
Par ailleurs, les contractuels recrutés sur un emploi permanent dont la durée est supé-
rieure à un an devront suivre une formation d’intégration.
Ces contrats auront une durée de trois ans, renouvelable une seule fois. Au-delà de six
ans, la reconduction est pour une durée indéterminée.
Des contractuels peuvent également être recrutés pour remplacer des agents en invali-
dité temporaire imputable au service, en détachement ou en disponibilités. Concernant
les contractuels non titularisés dont le contrat est d’une durée inférieure à un an, ils
percevront une indemnité de précarité. Est, en revanche, supprimée l’obligation faite aux
employeurs de recruter un contractuel lauréat d’un concours.
Cette nouvelle indemnité, appelée prime de précarité, est un dispositif issu du droit
privé, institué par la loi de transformation de la fonction publique. Pour les contrats
conclus dans le cadre d’un accroissement temporaire d’activité, d’un remplacement,
d’une vacance temporaire dans l’attente du recrutement d’un fonctionnaire, ou d’un
emploi permanent, une indemnité de fin de contrat peut être versée à l’agent lorsque
ces contrats sont d’une durée inférieure ou égale à un an et lorsque la rémunération
brute globale prévue dans ces contrats est inférieure à un plafond fixé par décret. Ces
dispositions ne sont pas applicables lorsqu’aux termes du contrat ou de cette durée,
les agents sont nommés stagiaires ou élèves à l’issue de la réussite à un concours, ou
qu’ils bénéficient du renouvellement de leur contrat ou de la conclusion d’un nouveau
contrat, à durée déterminée ou indéterminée, au sein de la fonction publique territoriale.
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Appréhender la réforme de la fonction publique
Elle résulte d’une convention signée par les parties au contrat et donne lieu au versement
d’une indemnité.
Durant la procédure de rupture conventionnelle, le fonctionnaire peut se faire assister
par un conseiller désigné par une organisation syndicale représentative de son choix.
Pourront désormais bénéficier de l’allocation de retour à l’emploi les agents publics
volontairement privés d’emploi dans deux cas. Cela concerne :
• les agents publics démissionnaires, lorsque leur démission intervient dans le cadre
d’une restructuration et donne lieu au versement d’une indemnité de départ volontaire ;
• les agents publics ayant bénéficié d’une rupture conventionnelle.
Cette réforme de l’assurance chômage et la mise en œuvre de ce nouveau dispositif
de rupture, qui entraîne la perte de la qualité de fonctionnaire, devront faire l’objet là
encore d’une attention toute particulière de la part des dirigeants et gestionnaires des
collectivités territoriales.
Notre conseil
• Reportez-vous aux différents documents réalisés par les acteurs du monde territorial
que sont l’Association des maires de France (AMF), le Centre national de la fonction
publique territoriale (CNFPT), la Fédération nationale des centres de gestion (FNCDG),
les centres de gestion (CDG) pour étudier dans le détail toutes les implications de cette
réforme sur la gestion des agents territoriaux.
• Veillez à bien informer les agents des nouveaux dispositifs et de leurs conséquences.
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Appréhender la réforme de la fonction publique
Après de nombreux mois de gestion de crise sanitaire, une de gestion et révision des attributions des commissions adminis-
reprise d’activité et un reconfinement alliant continuité d’acti- tratives paritaires (CAP). L’autorité compétente doit ainsi édicter
vité et télétravail, les employeurs publics doivent en parallèle des lignes directrices de gestion définissant la stratégie
se saisir de l’application des dispositions de la loi n° 2019-828 pluriannuelle de pilotage des Ressources humaines, les orien-
du 6 août 2019 portant transformation de la fonction publique. tations générales en matière de promotion et de valorisation
Ces dossiers majeurs à appréhender tombent au plus mau- des parcours professionnels. Les lignes directrices de gestion
vais moment, alors que les employeurs publics sont toujours définiront les critères généraux pour les promotions des cadres
confrontés aux questions particulières que pose, en termes de d’emplois et de grade ainsi que les mesures favorisant l’évolution
RH, de management et d’organisation, la gestion de la crise professionnelle des agents.
sanitaire du Covid-19. Compte tenu de la période d’urgence sanitaire, le gouverne-
ment reconnaît la nécessité (pour les régions et départements
La stratégie pluriannuelle de pilotage des notamment) d’assouplir le délai de mise en œuvre au-delà du
Ressources humaines est reportée dans sa 31 décembre pour la définition de leurs politiques de gestion
date de mise en œuvre des Ressources humaines pluriannuelles. Par contre, l’obligation
Le décret n° 2019-1265 du 29 novembre 2019 instaure des de définir avant le 31 décembre 2020, les critères de promotions
règles et des procédures pour l’édiction des lignes directrices des agents demeure au regard du changement d’attribution des
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CAP au 1er janvier 2021. C’est pourtant sur ces éléments que la Le décret n° 2020-529 du 5 mai 2020 modifie certaines disposi-
concertation et le dialogue social doit être poussé à son maximum. tions relatives au congé parental et à la disponibilité, précisant
Les lignes directrices de gestion ne sont qu’une première étape notamment les modalités du maintien des droits à l’avancement.
dans le calendrier dantesque des réformes issues de la Les décrets n° 2020-554 et n° 2020-555 du 11 mai 2020 modifient
loi n° 2019-828 du 6 août 2020 que les DRH doivent mettre certaines dispositions relatives aux centres de gestion (constitu-
en place. D’autres chantiers d’envergure tels que les nouvelles tion de centres interdépartementaux de gestion notamment)
modalités d’exercice du droit de grève, la refonte des régimes et au CNFPT. À noter également le décret n° 2020-1366 du
indemnitaires, la mise en conformité du temps de travail ou 10 novembre 2020 modifiant le décret n° 85-1148 du 24 octobre
encore l’adoption obligatoire d’un plan pour l’égalité entre les 1985 modifié relatif à la rémunération des personnels civils et
femmes et les hommes sont également prévus. militaires de l'État, des personnels des collectivités territoriales
et des personnels des établissements publics d'hospitalisation.
La crise sanitaire n’a pas empêché la À cette longue liste de décrets pris en application de la loi de
poursuite de la publication des décrets transformation, il faut ajouter pour les directions des ressources
d’application des dispositions RH de la loi humaines, la mise en œuvre de la déclaration sociale nominative
n° 2019-828 du 6 août 2019 (DSN), travail aussi lourd que technique.
Des décrets d’application des dispositions de la loi de transfor- Également, dès le 1er janvier 2021, la dernière étape du PPCR
mation de la fonction publique, qui avaient été examinés par les devra s’appliquer avec une nouvelle refonte des grilles indi-
instances nationales de dialogue social avant la crise sanitaire, ciaires. Enfin, la GIPA s’appliquera de nouveau en application du
sont publiés à partir de début mai, en pleine crise sanitaire. Ils décret n° 2020-1298 du 23 octobre 2020.
concernent le télétravail, les personnes en situation de handi- Et ce n’est que lorsque l’ensemble des textes d’application issues
cap, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, le de la loi n° 2019-828 du 6 août 2019 auront été mis en œuvre par
congé parental, la disponibilité ou encore les centres de gestion les employeurs publics, qu’il sera possible de mesurer l’étendue
et le CNFPT. de la réforme engagée en matière de fonction publique par le
Ainsi, le décret n° 2020-523 du 4 mai 2020 prévoit des disposi- gouvernement. À cela s’ajoutera sûrement la délicate réforme
tions en faveur des personnes en situation de handicap dont des régimes spéciaux de retraite qui impactera également les
la portabilité des équipements et des dérogations aux règles fonctionnaires.
normales des voies d’accès à la fonction publique. Le décret
n° 2020-530 du 5 mai 2020 précise les conditions de titularisa-
tion des bénéficiaires de l’obligation d’emploi des travailleurs
handicapés à l’issue d’un contrat d’apprentissage et le décret
n° 2020-569 du 13 mai 2020 indique les modalités dérogatoires
de promotion en faveur des bénéficiaires de l’obligation d’emploi
(expérimentations).
Le décret n° 2020-524 du 5 mai 2020 détermine notamment les
modalités de recours ponctuel au télétravail et ajoute une déro-
gation à la quotité de télétravail en cas de situation exception-
nelle. Le décret n° 2020-528 du 4 mai 2020 définit les modalités
d’élaboration et de mise en œuvre des plans d’action relatifs à
l’égalité professionnelle (les premiers plans devant être élabo-
rés au 31 décembre 2020 au plus tard).
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FONCTION PUBLIQUE : LES IMPACTS DE
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Hugues Perinel : Très tôt l’ADRHGCT et l’ANDRHDT ont Éric Landot : Effectivement, nous vivons un moment passion-
pris des positions communes en sollicitant formellement le nant. Quand la loi est sortie il y a un peu moins de 18 mois,
gouvernement pour le report de la mise en œuvre des futures nous avons eu droit à des débats classiques : faut-il assouplir
lignes directrices de gestion (LDG) et de la réforme du temps de ou non ? Libéraliser ou non ? Faut-il faciliter certains éléments
travail, mesures introduites par la loi n° 2019-828 du 6 août 2019 de gestion ?
de transformation de la fonction publique. Ces dossiers tom- Ces débats se sont très vite cristallisés autour de la question de
baient au plus mauvais moment : les services RH, déjà très la place du statut versus la place du contractuel. Moins de 18 mois
sollicités, se relevaient à peine de la première vague de Covid-19. après et avec la crise sanitaire, nous nous retrouvons face à un
Pour autant, les dispositions de cette loi ont été bien accueillies statut qui a largement démontré ses qualités dans les relations
notamment parce qu’elles répondent à des problématiques de avec les agents et les impératifs de continuité de service
confinement (télétravail, évolution du dialogue social, santé, public, − qui apparaissent plus importants que jamais. La ques-
sécurité, etc.). Ces multiples questions que nous allons traiter tion du télétravail, par exemple, dont la mise en œuvre traînait
montrent combien les services RH sont de plus en plus sollicités depuis plusieurs années s’accélèrent aujourd’hui, − même si ce
et à la manœuvre. que nous vivons n’est juridiquement pas du télétravail. Il y a un
Éric Landot, en cette période d’accélération des mutations, la véritable contraste entre ce qu’étaient les préoccupations en
question du droit et de sa pratique se pose particulièrement, 2018 et 2019, et les problématiques majeures d’accélération que
n’est-ce pas ? nous vivons aujourd’hui.
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Cette loi prévoit tout d’abord une rénovation du dialogue social. • La réforme par ordonnances des dispositions relatives à la santé
Il y aura des textes à mettre en œuvre et des choses à préparer et à la protection sociale des agents publics ;
du côté des DRH : • Le congé de proche aidant ;
• Le comité social territorial avec ses mutualisations possibles et • La période de préparation au reclassement ;
des réflexions stratégiques à mener ; • Le supplément familial de traitement (SFT) ;
• Le rapport social unique ; •L
’encadrement des autorisations d’absence pour raisons
• Les commissions administratives paritaires (CAP) ; familiales ;
• Les commissions consultatives paritaires (CCP) ; • L’autorisation spéciale d’absence (ASA) ;
• Les instances consultatives. • L’aménagement horaire pour l’allaitement ;
D’autres éléments liés à la transformation et à la simplification • L’échéance des 1 607 heures ;
de la gestion des RH sont également à prévoir : • Le télétravail.
• La nomination sur les emplois fonctionnels ; D’autres mesures viennent quant à elles favoriser la mobilité et
• Les contrats de projet ; accompagner les transitions professionnelles pour assurer une
• Les recrutements de contractuels sur certains emplois perma- continuité du service public :
nents ; • L’encadrement du droit de grève dans certains services publics
• Les transferts d’agents en cas de transfert de gestion ; locaux ;
• La réforme de la formation ; • Le compte personnel de formation (CPF) ;
• Le remplacement d’un agent absent ; • Les ordonnances sur la formation ;
• Les indemnités de précarité ; • La modification de la clé de répartition de la prise en charge
• Les employeurs publics locaux n’ont plus l’obligation de nommer du coût de formation des apprentis dans la fonction publique
stagiaire un contractuel admis à un concours ; territoriale (FPT) ;
• L’appréciation de la valeur professionnelle ; •L
a formation au management pour les agents devenant
• La rémunération des contractuels ; encadrant ;
• Les ajustements du régime indemnitaire ; • Le détachement ;
• Les lignes directrices de gestion ; • L a portabilité du CDI entre les trois versants de la fonction
• Les ajustements disciplinaires. publique ;
• La rupture conventionnelle ;
Il est important de souligner que ces éléments de droit dits
• Les allocations de chômage ;
« souples » ont vu le contrôle du Conseil d’État renforcé par des
• La réintégration après disponibilité ;
décisions récentes. Il y a donc une convergence entre l’évolu-
tion et la jurisprudence du Conseil d’État, et le fait que tous les • L a procédure de fin de détachement sur emploi fonctionnel
DRH élaborent des lignes directrices de gestion qui auront une dans la FPT ;
valeur juridique en aval. • Les fonctionnaires momentanément privés d’emploi ;
• La mise à la retraite d’office.
Il y a aussi des éléments de simplification du cadre de la gestion
des agents publics : Enfin, concernant le renforcement de l’égalité professionnelle et
• La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique le signalement des comportements inappropriés :
(HATVP) ; • L’obligation de mise en place d’un dispositif de signalement
• La publication des rémunérations les plus élevées ; des comportements inappropriés ;
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managériales sensibles. Les débats se cristallisent souvent sur Néanmoins, on peut a minima délibérer sur la mise en conformité
les interventions terrains avec notamment les astreintes qui ont des collectivités et traiter ensuite la déclinaison managériale
un relief particulier en ces temps « covidiens ». direction par direction. Selon moi, ce sont deux choses diffé-
rentes dans la mise en œuvre.
Concernant la question de la sanction, on imagine d’abord qu’il
ne devrait pas y avoir de sanction en cette période pour ne Hugues Perinel : Mathilde Icard, nous avons également
pas avoir mis en place les 1 607 heures mais nous faisons face reçu une question qui évoque le potentiel report de la mise en
également à des problématiques comptables. Nos différentes œuvre du plan égalité femmes-hommes. Quelle serait la meil-
expériences nous montrent qu’il peut y avoir des comptables leure attitude à adopter compte tenu des informations dont
qui s’apprêtaient à bloquer l’intégralité du traitement et à qui on nous disposons ?
rappelle qu’ils engageraient leur responsabilité. Il est, en effet,
Mathilde Icard : Pour revenir à la question des 1 607 heures,
compliqué de payer partiellement un mandat sans engager sa
notre association, l’ADRHGCT, avait également saisi le gouver-
responsabilité. Il y a donc parfois une crainte des comptables
nement avant l’été sur la question d’un éventuel report et nous
d’engager leur responsabilité.
avions eu une réponse claire : il n’y a aucune indication qui porte
Patrick Coroyer : Nous avons posé cette question au niveau à croire qu’il y aura un report.
de l’ANDRHDT l’an dernier. Nous avons constaté que les trois
Sur le plan égalité femmes-hommes, il y a eu des discussions
quart des collectivités étaient dans le cadre et qu’un quart des
qui ne me semblent pas encore officielles entre la Ministre
collectivités devait encore mettre en pratique la réforme, certaines
avec certains acteurs. Il faut pour le moment laisser la Ministre
ayant tout juste initiées les démarches pour la mise en place des
se positionner sur le sujet. Dans tous les cas, les collectivités
1 607 heures.
doivent, à ce jour, préparer tout ceci dans les délais initiaux.
Il faut d’abord se poser la question du temps dont nous parlons
parce qu’en fonction des calculs, le nombre d’heures diffère.
Hugues Perinel : Patrick Coroyer, dans l’édito que vous
avez publié sur le site de votre Association, vous évoquez le
Les collectivités doivent donc réussir à s’accorder sur un volume problème de mener de front les lignes directrices de gestion
horaire défini et les Associations peuvent les accompagner pour et les 1 607 heures en période de crise sanitaire. Vous disiez :
déterminer ce nombre car, selon le temps sur lequel on se base, « Le gouvernement n’est pas dans le même monde que celui
notamment avec la prise de congés fractionnés par certains des territoires. Nous sommes encore en train de gérer cette
agents, le volume horaire diffère. Avec la prise des jours fraction- crise, ici, sur le terrain. Ceux qui ont choisi de ne pas repousser le
nés, par exemple, nous ne sommes plus à 1 607 heures mais calendrier législatif se moquent de ceux qui sont dans la vraie
à 1 593 heures. La prise de congés fractionnés est illégale et vie. » Que souhaitez-vous dire de ces propos ?
certaines collectivités doivent d’abord se mettre en conformité.
Patrick Coroyer : Je le pense toujours. La loi de transforma-
Ensuite, comme le dit Maître Landot, il y a la question immédiate tion de la fonction publique a été adoptée avec des mesures
du comptable public, voire du préfet et de la Chambre régionale structurantes et emblématiques qui doivent être discutées avec
des comptes. Il y a des cas de figures où cette dernière a déjà les élus alors même que l’année 2020 était une année de renou-
donné des rapports en réclamant que les collectivités se confor- vellement des instances. Avec le renouvellement de l’exécutif en
ment. Par exemple, dans certains cas, si on bloque un paiement, mars 2020 et mars 2021, nous savions que les choses allaient
nous pouvons bloquer l’intégralité du train de paie. Il faut aussi être compliquées. Il était effectivement prévu par la loi de ne
prendre en compte le poids des élus, les élus souhaitent appli- travailler sur ce sujet qu’après l’élection du nouvel exécutif. Or,
quer les règles de la République : il peut donc parfois y avoir des le report des élections à mi-juillet 2020 pour un certain nombre
blocages politiques face à ce sujet qui est tabou. de collectivités à cause de la crise sanitaire n’a pas permis de
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travailler correctement. L’obligation de prendre une délibération aujourd’hui, sans avoir de création de postes à la clé, nous pour-
cadre à peine un an après ces élections pour une application rions aller plus rapidement alors que cela nous avait demandé
au 1er janvier 2022 était déjà difficile à tenir et n’est aujourd’hui un an et demi de travail en 2001, et ce, alors même que nous
pas réalisable. Nous avons fait remonter ces demandes et avons mettions en place une diminution du temps de travail.
reçu une fin de non-recevoir, notamment en ce qui concerne les
Au-delà du calendrier qui est important et contraint, les lignes
1 607 heures.
directrices de gestion, pour être mises en œuvre, doivent être
Heureusement, les départements et les régions vont avoir un votées en comité technique (CT) pour avis avant le 31 décembre
calendrier différent avec des élections sans doute décalées. 2020. Le calendrier est simplifié notamment du fait de l’absence
de l’obligation de délibérer dans nos assemblées délibérantes
En revanche, pour les métropoles et les communes, il s’agit d’un
classiques. Ceci étant, s’il n’y a pas de sanction prévue, comme
sujet majeur à traiter alors même l’exécutif vient à peine de se
pour les 1 607 heures, nous préconisons bien évidemment de
mettre en place et est encore en train de gérer la crise et le confi-
les mettre en place.
nement. Le calendrier n’est donc plus pertinent et ne répond
pas aux engagements de l’État qui indiquait vouloir renouveler Il y a effectivement d’autres choses strictement obligatoires telles
le dialogue social. Si l’on souhaite faire du dialogue social, il faut que la promotion et les avancements de grade avec les changements
prendre le temps d’échanger. Chaque ligne directrice implique de règles des commissions administratives paritaires (CAP). Ces
une réflexion au niveau des élus mais aussi une discussion avec nouvelles règles doivent être adoptées avant le 31 décembre
les partenaires sociaux. 2020 avec un avis du CT et une délibération pour ce volet.
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tous et notamment les valeurs des Associations,
des agents, des managers et du dialogue so-
cial. La loi de transformation de la fonction pu-
blique a été suivie par cette crise sanitaire qui,
à mon sens, révèle nos forces et nos faiblesses
comme c’est le cas de chaque crise en général.
Là où certains doutaient encore de l’intérêt du
service public, la crise a démontré à quel point
les services publics locaux étaient essentiels, tout
comme les agents qui les font vivre au quotidien.
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Hugues Perinel : En lien avec l’égalité femmes hommes, le pour les jeunes. Que dire de ces deux points de vue qui s’entre-
télétravail n’est-il pas devenu plus pesant pour les femmes qui choquent ?
souhaitent une plus grande porosité entre vie professionnelle Mathilde Icard : Quand on voit les profils des nouvelles
et vie personnelle ? générations, on constate que ce qui les intéresse le plus sont les
Mathilde Icard : Beaucoup d’études ont été faites sur le notions d’attachement et d’engagement, plus que la question
sujet, avant même la mise en place du travail à distance tel qu’on de la rémunération, − bien qu’importante. Nous essayons de
le connaît. C’est un risque dans le déploiement du télétravail : montrer à quel point l’action publique locale a du sens, et cette
plusieurs analyses montrent qu’il y a eu un transfert de charge période le prouve. Il faut pouvoir valoriser cette période. Néan-
globale sur les femmes. La question de la précarité est égale- moins, il est vrai que certaines contraintes font que nos métiers
ment un enjeu important. Ces questions doivent être discutées peuvent être bouleversés et évolués du jour au lendemain, ce
et appréhendées de façon collective au sein des organisations. qui n’est pas le cas dans le monde privé, contractuel.
Nous avons eu, il y a peu, des débats sur ce sujet au sein de Patrick Coroyer : Je suis optimiste sur l’attractivité des
l’Association et nous nous sommes posés la question d’une collectivités mais plus pessimiste sur leur capacité à s’adap-
règle générale sur le télétravail pour l’ensemble de la popula- ter aux demandes des nouvelles générations. La plupart des
tion, qui peut en réalité fragiliser les femmes. La conservation fonctionnements hiérarchiques sont obsolètes et nous avons
du travail sur site pour certaines personnes peut, en effet, beaucoup de retard sur certaines questions, à l’image du télé-
protéger des populations. Cela constitue un point clé pour la travail. On constate que le fonctionnement actuel de la fonction
mise en place du plan pour l’égalité professionnelle femmes publique ne correspond pas au fonctionnement attendu par
hommes qui est à rédiger. les salariés. Les collectivités qui ont, quant à elles, une marque
employeur et un marketing territorial développés devraient le
Nous avons réussi à prouver, même sans la loi, que le service faire savoir en mettant en avant leurs engagements et leur exem-
public est capable de se réinventer. Depuis plusieurs mois, nous plarité au travers notamment d’une stratégie de communication
continuons de faire preuve d’une grande agilité, souvent avec digitale.
les services publics locaux qui ont été les premiers à réagir et à
être au plus près des besoins des usagers.
Mathilde Icard : Ces derniers mois, nous avons vécu une
évolution importante du dialogue social avec un dialogue social
La question de l’attractivité de la fonction publique est, elle qui s’est recentré sur des enjeux collectifs, avec des organisa-
aussi, importante à mes yeux. Il s’agit d’une orientation forte de tions syndicales et des DRH qui se sont rencontrés régulière-
la loi de transformation de la fonction publique. Maître Landot ment en visioconférence et qui continuent de le faire fréquem-
a présenté plusieurs outils juridiques qui permettent de diver- ment. Je souhaite que cette expérience puisse nous servir pour
sifier les voies d’accès et les déroulés de carrières au sein de la la suite. Avoir une vision constructive du dialogue social autour
fonction publique. Les services publics ont ainsi pu démontrer d’intérêts collectifs est primordial pour la suite.
leur rôle essentiel et je pense que nous devons travailler davan-
J’aimerais également mentionner l’enjeu de la prévention de la
tage la question de la marque employeur au sein des collecti-
santé et des conditions de travail qui est d’autant plus important
vités pour attirer notamment les jeunes qui sont très attachés
aujourd’hui du fait de l’exposition parfois forte des agents
aux valeurs et à l’intérêt général, sans parler de la diversification
publics au risque.
avec, par exemple, les enjeux de l’apprentissage.
Les enjeux des prochains mois résident dans la déclinaison de
Hugues Perinel : Alors même que l’on parle d’attractivité cette loi, notamment avec la protection sociale complémentaire
de la fonction publique territoriale, on voit régulièrement dans (PSC) et la réforme des instances médicales avec la fusion de la
la presse des enquêtes sur la non-attractivité du service public commission de réforme et du comité médical.
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Par ailleurs, le futur Plan santé au travail dans la fonction
publique regroupe plusieurs thématiques dont nous
avons parlé : la prise en charge des conditions de travail,
le dialogue social et le fait de remettre l’agent au cœur
des préoccupations de prévention.
Patrick Coroyer : Quand on va sur le terrain, je suis toujours Mathilde Icard : Je suis persuadée que le binôme DRH/DSI
est essentiel.
surpris d’entendre des DRH me dire que la fonction RH est par-
ticulière. L’agent lui-même ne se pose pas toujours la question D’autre part, pour revenir brièvement sur la question de la place
de la fonction RH et de son rôle. Il est important de se poser des DRH, ils ont une fonction qui isole et qui peut être compli-
cette question et les collectivités mettent souvent des moyens quée car ils sont chargés de fixer les règles, de négocier sur la
différents. La direction des ressources humaines doit être mise masse salariale et n’ont pas d’homologue équivalent au sein
au même niveau que la direction générale des services. de la collectivité. C’est là la force de nos Associations qui four-
nissent un cadre de discussion au sein d’un cercle de confiance,
Hugues Perinel : Confirmez-vous que cette crise s’est ajou- aident ainsi les DRH qui sentent que la fonction RH est peu ex-
tée à l’accélération de la transition numérique et a fait appa- ploitée au sein de leur collectivité.
raître dans beaucoup de collectivités l’importance de la colla-
Concernant la question des élus qui veulent aller plus vite que
boration du DRH et de la Direction des systèmes d’information
souhaité par les services, même s’ils sont là pour donner un cap,
(DSI) ? Et que pensez-vous des nouveaux élus qui souhaitent faire
il y a un équilibre à trouver dans les discussions pour expliquer
accélérer les choses au dépend parfois des étapes à respecter ?
que prendre du temps dans les démarches, dans la construction
Patrick Coroyer : Il est clair que tous ceux qui n’ont pas et dans la concertation signifie aussi en gagner par la suite dans
travaillé sur la transition numérique sont aujourd’hui en grande la mise en œuvre.
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FICHE 1
Référence Internet
Définir les lignes directrices de gestion 13411
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Saisissez la Référence Internet 13411 dans le moteur outils
de recherche du site www.weka.fr pour accéder à cette fiche associés
En pratique
C Étape 1
Appréhender la nature et la portée des lignes directrices de gestion
Les lignes directrices de gestion sont définies à l’article 33-5 de la loi n° 84-53 du
26 janvier 1984 :
« Les lignes directrices de gestion éterminent la stratégie pluriannuelle de pilotage des
ressources humaines dans chaque collectivité et établissement public, notamment en
matière de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Les lignes directrices
de gestion fixent, sans préjudice du pouvoir d’appréciation de l’autorité compétente en
fonction des situations individuelles, des circonstances ou d’un motif d’intérêt général,
les orientations générales en matière de promotion et de valorisation des parcours. »
Le décret n° 2019-1265 du 29 décembre 2019 vient en préciser la portée et les modalités
d’élaboration.
À ce titre, les lignes directrices de gestion portent sur deux registres distincts :
• L’emploi d’une part : elles définissent la stratégie pluriannuelle de pilotage des res-
sources humaines dans une logique de gestion prévisionnelle des emplois et des com-
pétences. En d’autres termes, les lignes directrices peuvent porter sur les orientations
en matière de recrutement, de développement de l’emploi et de développement des
compétences ou de formation en prenant en compte les politiques publiques mises en
œuvre et leur évolution. L’objectif est également de donner aux agents une plus grande
visibilité sur les perspectives d’évolution et les attentes de leur employeur.
• La carrière d’autre part : les lignes directrices de gestion fixent les orientations géné-
rales à prendre en compte pour les promotions au choix dans les grades et cadres
d’emplois, autrement dit l’avancement de grade ou la promotion interne, ainsi que
pour les mesures favorisant l’évolution professionnelle et l’accès à des responsabilités
supérieures.
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Définir les lignes directrices de gestion
A noter
A noter
Dans la fonction publique d’État, un registre supplémentaire est prévu : la mobilité, dans la mesure
ou l’affectation des agents obéit à des règles sensiblement différentes de celles en vigueur dans
la fonction publique territoriale. Rien ne vous empêche cependant de prévoir au titre des éléments
relatifs à l’emploi de faire figurer dans vos lignes directrices de gestion des indications relative à la
stratégie de mobilité, qu’elle soit interne ou externe.
Ces lignes directrices de gestion ont vocation à structurer la conduite des ressources
humaines dans un cadre pluriannuel et sur la base de règles définies en amont et parta-
gées collectivement, c’est-à-dire communiquées aux agents. Vous apporterez donc un
soin tout particulier à leur élaboration et à leur communication, d’autant que leur
création en droit de la fonction publique est concomitante avec la forte réduction du
périmètre de compétence des commissions administratives paritaires (CAP). En matière
de déroulement de carrière, il s’agit d’un véritable changement de paradigme, les déci-
sions individuelles dans ce registre n’étant désormais plus soumises à l’avis préalable
de cette instance paritaire.
Attention
Attention
Toutefois, il ne s’agit pas d’un cadre normatif au sens juridique du terme. Leur vocation est de guider
l’autorité territoriale dans ses décisions en matière de ressources humaines, notamment s’agissant de
l’établissement du tableau d’avancement ou de l’inscription sur liste d’aptitude. L’autorité territoriale
conserve ainsi son pouvoir d’appréciation et peut même s’écarter des lignes directrices initialement
définies « en fonction des situations individuelles, des circonstances ou d’un motif d’intérêt général ».
La révision des lignes directrices de gestion obéit à un parallélisme des formes. Elle peut
intervenir dans le délai de mise en œuvre prévu initialement et nécessite une nouvelle
consultation du comité technique ou du comité social territorial. Vous vous efforcerez
d’instaurer à l’origine des éléments de suivi et d’évaluation des lignes directrices définies,
vous permettant de rendre compte régulièrement de leurs réalisations effectives et des
effets qu’elles produisent.
C Étape 2
Élaborer ou réviser les lignes directrices de gestion
Les lignes directrices de gestion sont établies par l’autorité territoriale après avis du
comité technique et, après le prochain renouvellement général, du comité social terri-
torial. Elles sont établies pour une durée pluriannuelle qui ne peut excéder six années
et peuvent être présentée de manière commune ou distincte, c’est-à-dire en un seul ou
deux documents. Bien entendu, il est possible d’en réviser le contenu en cours de mise
en œuvre.
Leur première application est différée au 1er janvier 2021 s’agissant des règles en
matière de carrière pour tenir compte du délai nécessaire aux employeurs publics locaux
pour leur élaboration. La construction des lignes directrices de gestion est ainsi un
des premiers actes que l’autorité territoriale sera amenée à prendre après les élections
municipales de mars 2020.
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FICHE WEKA
Lignes
Lignes directrices
directrices de gestion et de gestion
égalité et égalité professionnelle
professionnelle
Vos grandes orientations seront structurées à partir des éléments recueillis dans ces
documents de cadrage. Il faudra pouvoir vous y référer pour justifier par la suite les
décisions qui seront prises.
2/ La présentation pour avis au comité technique ou au comité social territorial
Plus largement, cette étape renvoie à la manière dont vous associerez les personnels et
leurs représentants à l’élaboration des lignes directrices de gestion.
La consultation du comité technique est une étape formelle indispensable. Vous pourrez
présenter un rapport pour avis qui reprend :
• les principaux éléments du diagnostic RH que vous aurez conduit : état des effectifs,
pyramide des âges, perspectives d’évolution des politiques publiques et des services,
besoins en compétences aujourd’hui comme demain… ;
• l’ensemble des documents de référence sur lesquels les lignes directrices de gestion
s’appuient ;
• les propositions de lignes directrices de gestion dans le domaine de l’emploi et dans
le domaine de la carrière.
La présentation peut se faire en un seul document ou sur des documents séparés, l’un
présentant la stratégie de pilotage des RH, l’autre les orientations en matière de carrière.
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Définir les lignes directrices de gestion
C Étape 3
Appliquer les lignes directrices de gestion dans la gestion des
ressources humaines
Une fois l’avis du comité technique rendu, c’est l’autorité territoriale qui arrête les lignes
directrices de gestion. Leur application, pour au plus six années, se décline là encore
dans deux registres.
Les décisions individuelles en matière d’avancement ou de promotion
L’avis des commissions administratives paritaires pour ces décisions étant supprimé à
compter du 1er janvier 2021, celles-ci seront désormais prises par l’autorité territoriale sur
la base des orientations inscrites dans les lignes directrices de gestion et en appliquant
les règles statutaires en vigueur.
Il est bien évident que les lignes directrices de gestion ne peuvent s’écarter de ces
règles. Il en va ainsi des conditions que les agents doivent réunir pour bénéficier d’un
avancement ou d’une promotion, des taux de promotion qui encadrent chaque année
les possibilités d’avancement, ou encore des quotas de promotion interne. Ces règles
perdurent et trouvent leur fondement soit dans des documents juridiques (lois ou sta-
tuts particuliers), soit dans des documents internes à la collectivité ou à l’établissement
(délibération fixant les taux de promotion, par exemple).
Dans la hiérarchie interne des normes en ce domaine, les lignes directrices restent des
orientations générales et n’ont pas de valeur normative. Ceci étant, les agents pourraient
très certainement s’en prévaloir lors d’un recours amiable ou en cas de contentieux s’ils
estiment que le cadre défini dans les lignes directrices de gestion n’a pas été respecté.
Au final, les décisions individuelles en matière de déroulement de carrière s’appuieront
sur les lignes directrices de gestion. Il conviendra dans ce cadre de modifier vos modèles
d’arrêtés pour tenir compte de cet élément et supprimer dans les visas l’avis des com-
missions administratives paritaires. De même, vos procédures de gestion de la carrière
devront évoluer pour tenir compte de cette suppression. À ce titre, vous pouvez, comme
cela se fait dans d’autres domaines (finances notamment) :
• mettre en place une lettre de cadrage annuel au moment d’entamer le recueil des pro-
positions d’avancement et de promotion qui précisera le contenu des lignes directrices
de gestion et ses implications pour les managers ;
• construire, si ces lignes directrices sont suffisamment précises, un référentiel d’analyse
pour guider les propositions de l’encadrement et appuyer l’analyse de ces propositions.
La gestion des ressources humaines (recrutement, formation, évolution des
effectifs…)
L’intérêt des lignes directrices de gestion est de rassembler dans un document cadre
une série de dispositions qui, bien que parfois stratégiques, pouvaient figurer dans des
documents séparés ou n’être tout simplement pas formalisées (règlement formation,
règlement temps de travail, politique de recrutement, politique de rémunération…).
Dans ces domaines, l’essentiel est avant tout d’organiser une présentation structurée
de l’ensemble de ces questions en les mettant en miroir des évolutions institutionnelles,
politiques, organisationnelles que la collectivité ou l’établissement doivent affronter.
En pratique, la mise en œuvre de ces lignes directrices relève au final d’un exercice au
cas par cas. Si par exemple, vous avez inscrit le développement du télétravail comme
un projet structurant répondant à des enjeux à la fois écologiques, économiques et de
bien-être au travail, vous devrez par la suite mettre en place une démarche de mise en
œuvre de cet axe en respectant le cadre spécifique de la mise en œuvre du télétravail
dans la fonction publique territoriale (D. n° 2019-637, 25 juin 2019). S’agissant des
recrutements, si l’une de vos orientations est de développer l’attractivité de certains
métiers sur lesquels vous observez des difficultés de recrutement (policiers municipaux,
professionnels de la filière sociale, certains profils de techniciens…), vous adapterez vos
plans d’actions en matière de recrutement, de mobilité, de promotion de ces métiers, de
formation pour tenir compte de cet objectif.
Notre conseil
Anticipez l’application des lignes directrices de gestion
Le changement n’est pas tant de mettre en place des lignes directrices que de supprimer
l’avis des CAP en matière d’avancement. Cela induit une modification dans la manière
dont les décisions individuelles peuvent être prises et un changement profond de la place
des représentants du personnel dans leur participation à ces décisions. Ils interviennent
désormais dans l’élaboration des lignes directrices et pour garantir le respect des droits
des agents, après la prise de décision, en particulier lorsqu’il y a litige.
Prévoyez des temps de dialogue social réguliers pour préserver la qualité des
relations professionnelles
Même si cela n’est pas organisé juridiquement, prévoyez d’installer un dialogue annuel
à propos de la mise en œuvre des lignes directrices de gestion à partir des éléments de
suivi et d’évaluation que vous aurez mis en place. Cela peut se faire de manière spé-
cifique ou bien à l’occasion de l’examen annuel des différents rapports RH en comité
technique. Au-delà du dialogue social, n’oubliez pas de la même manière d’alimenter
les managers et les agents en information sur ce sujet.
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Définir les lignes directrices de gestion
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FICHE WEKA
Outil
• Modèle de lignes directrices de gestion [Réf. Internet : dtou8732]
E Outils téléchargeables
• dtou6659 – Légende de schéma de procédure
• dtou8732 – Modèle de lignes directrices de gestion
E Fiches associées
• 2226 – Déterminer la politique d’avancement de la collectivité
• 2227 – Organiser l’avancement d’échelon
• 2228 – Fixer les ratios et les règles d’avancement de grade
• 2229 – Établir les propositions d’avancement de grade
• 2230 – Calculer les quotas de promotion interne
• 2231 – Choisir les candidats à la promotion interne
• 2232 – Gérer les lauréats de concours ou d’examen
• 2619 – Connaître le rôle des commissions administratives paritaires (CAP)
• 2620 – Identifier les missions du comité technique (CT)
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Définir les lignes directrices de gestion
Retrouvez ce schéma téléchargeable en saisissant dans le moteur de recherche la Réf. Internet : 13411
Schéma
Faire un diagnostic RH
et préparer les lignes
directrices de gestion
Les modalités des lignes directrices de qui peuvent être associés aux avancements de grade. Les moda-
gestion sont précisées par le décret lités d’avancement pourront également prendre en compte les
n° 2019-1265 du 29 novembre 2019 activités professionnelles exercées par les agents, y compris
Les lignes directrices de gestion déterminent en matière de celles intervenant dans le cadre d’une activité syndicale et celles
promotion et de valorisation des parcours les orientations et les exercées à l’extérieur de l’administration d’origine (secteur privé
critères généraux à prendre en compte pour les promotions au et associatif notamment).
choix dans les grades et cadres d’emplois, les mesures qui favo- Les lignes directrices de gestion sont établies par l’autorité
risent l’évolution professionnelle des agents, et leur accès à des territoriale. Elles peuvent comporter des orientations qui sont
responsabilités supérieures. Elles visent en particulier à préciser propres à certains services, cadres d’emplois ou catégories.
les modalités de prise en compte de la valeur professionnelle et Elles sont fixées pour une durée pluriannuelle qui ne peut excé-
des acquis de l’expérience professionnelle des agents. der six années. Le comité social territorial est consulté sur les
La diversité du parcours et des fonctions exercées, les formations projets des lignes directrices de gestion ainsi que sur leur révi-
suivies, les conditions particulières d’exercice attestant de l’en- sion. Les lignes directrices de gestion sont rendues accessibles
gagement professionnel, de la capacité d’adaptation et, le cas aux agents par voie numérique et, le cas échéant, par tout autre
échéant, l’aptitude à l’encadrement d’équipes sont des critères moyen. Les LDG portant orientations pour les promotions
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consulté. À l’issue de cette consultation, le
président du centre de gestion arrête les
lignes directrices de gestion relatives à la
promotion interne. Toutefois, la concer-
tation des collectivités affiliées pour la
bonne réalisation de cet objectif souffre
de nombreux retards imputables à la crise
sanitaire.
Le Gouvernement reconnaît la nécessité
pour les départements et les régions
notamment, d’assouplir le délai de mise
en œuvre au-delà du 31 décembre 2020
pour la définition de leurs politiques de
gestion des ressources humaines plurian-
nuelles. Il maintient cependant l’obligation
de définir les critères de promotion des
agents avant le 31 décembre 2020 compte
tenu de la disparition des commissions
doivent également prendre en compte des politiques publiques administratives paritaires au 1er janvier 2021. Les syndicats
majeures. nationaux demandent également le report de l’adoption des
lignes directrices de gestion après le 31 décembre 2020. En ef-
L’égalité professionnelle entre les femmes fet, dans ce contexte, les parternaires sociaux font le constat que
et les hommes au cœur des lignes directrices les LDG portant orientations pour les promotions des agents
de gestion portant promotion des agents seront particulièrement difficiles à appréhender dans le délai
imparti.
Les lignes directrices de gestion pour les promotions doivent
s’assurer de l’égalité entre les femmes et les hommes dans les
procédures de promotion en tenant compte de la part respec-
tive des femmes et des hommes dans les cadres d’emplois et
grades concernés. Elles visent, en outre, à favoriser, en matière
de recrutement, l’adaptation des compétences à l’évolution des
missions et des métiers, la diversité des profils et la valorisation
des parcours professionnels.
Le projet de lignes directrices de gestion établi en matière de
promotion interne par le président du centre de gestion après
avis de son comité social territorial est également transmis à
chaque collectivité et établissement affilié, qui dispose d’un délai
de deux mois à compter de la date de transmission du projet
pour transmettre au président du centre de gestion l’avis de son
comité social territorial. En l’absence de transmission de son
avis dans ce délai, le comité social territorial concerné est réputé
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PARTIEWEKA
FICHE 1
Référence Internet
Mettre en place le télétravail 9751
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Saisissez la Référence Internet 9751 dans le moteur outils
de recherche du site www.weka.fr pour accéder à cette fiche associés
Quel agent n’a pas un jour ou l’autre envisagé, surtout lorsqu’il effectue quoti-
diennement un long trajet entre son domicile et son travail, de pouvoir travail-
ler à distance ? Quel cadre n’a pas fait l’expérience d’un dossier conclu plus
efficacement à son domicile qu’il ne l’aurait été en étant présent au bureau ?
Le télétravail, forme récente d’organisation du travail qui s’appuie en grande
partie sur des pratiques informelles plus répandues, apparaît de nos jours
comme une solution apportant une plus grande souplesse pour les agents et
les organisations, des gains de performance individuelle et collective et, bien
souvent, un meilleur équilibre entre vie familiale et vie professionnelle.
Cette modalité de travail à distance, bien qu’attractive, ne concerne à ce jour
qu’une faible part des salariés du secteur public comme du secteur privé. Elle
est appelée à se développer sensiblement et le droit de la fonction publique est
venu en 2012, 2016 puis en 2019 et 2020 apporter le cadre juridique nécessaire
à ce développement.
Comment installer le télétravail ? Quels en sont les bénéfices ou les risques ?
En quoi l’organisation du travail est-elle modifiée ?
En pratique
C Étape 1
Clarifier les enjeux du télétravail pour l’organisation et les agents
Le télétravail désigne « toute forme d’organisation du travail dans laquelle les fonctions
qui auraient pu être exercées par un agent dans les locaux de son employeur sont réali-
sées hors de ces locaux de façon régulière et volontaire en utilisant les technologies de
l’information et de la communication » (cf. D. n° 2016-151, 11 févr. 2016, art. 2).
L’article 49 de la loi n° 2019-828 du 6 août 2019 a ouvert la possibilité d’autoriser, à la
demande de l’agent, une période ponctuelle de télétravail. Cette évolution de la législa-
tion permet un alignement de la fonction publique sur le Code du travail qui ne précise
plus que le télétravail doit être effectué de manière régulière.
Le télétravail est ainsi caractérisé par 3 éléments :
• l’accomplissement des missions hors des locaux habituels ;
• le volontariat ;
• l’utilisation des technologies de l’information et de la communication.
Depuis des expériences embryonnaires au sein des collectivités locales, initiées depuis le
milieu des années 1990, au fur et à mesure que les performances des outils informatiques
et de communication augmentaient, le télétravail a trouvé une traduction juridique en 2012,
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Mettre en place le télétravail
par le truchement d’un article inattendu au sein de la loi du 12 mars 2012, dite loi Sauvadet,
qui visait en premier lieu à améliorer la situation et les conditions des agents contractuels
des 3 fonctions publiques (cf. L. n° 2012-347, 12 mars 2012, art. 133). Presque 4 années
plus tard, le décret n° 2016-151 du 11 février 2016 en précise les modalités.
De manière quelque peu paradoxale, la parution du décret coïncide avec un engouement
retrouvé pour le développement de ces formes nouvelles de travail, souples et mobiles,
perçues par le management public comme source d’épanouissement pour les person-
nels et de performance pour les organisations.
Car il s’agit bien avant toute chose d’une forme d’organisation du travail et non d’une
nouvelle « position statutaire », l’agent étant considéré lorsqu’il télétravaille comme étant
« en position d’activité ». En réalité, le télétravail se situe à l’intersection de 4 dimensions
caractéristiques du service public local :
• l’agent public qui, très légitimement, aspire à concilier en toutes circonstances vie
familiale et vie professionnelle et qui peut trouver dans le télétravail des avantages
indéniables ;
• la mission qu’il effectue et qui conditionne l’organisation adoptée pour la conduire, en
particulier sur les temps de travail, et au sein de laquelle les agents évoluent ;
• l’usager du service public qui fonde en quelque sorte le principe fondamental de conti-
nuité du service et qui vient limiter les possibilités de télétravail ;
• le territoire d’intervention des agents qui dispose de caractéristiques propres (urbain/
rural, infrastructures de transports et de mobilité, aménités culturelles ou environne-
mentales…). La préservation ou l’amélioration des qualités de ce territoire peuvent
également constituer des motivations au développement du télétravail.
Agent public
Concilier vie
familiale et vie
professionnelle
Mission /
Préserver
Organisation
les qualités Télétravail
Améliorer les
Territoire
performances
Usager du
service public
exigences de
réponse (délais,
présence
physique...)
@ Trame de guide du télétravailleur [Réf. Internet : dtou7888] à consulter sur votre fiche
en ligne.
C Étape 2
Définir les modalités du télétravail
La mise en place du télétravail dans la collectivité nécessite de répondre à 3 questions :
• qui peut être concerné ?
• quels moyens doivent être déployés pour permettre le télétravail ?
• à quelles conditions l’autorisation de télétravailleur peut-elle être octroyée ?
Télétravail
Télétravail et de
et épidémie épidémie
coronavirus de coronavirus
Dans le cadre des mesures de confinement mises en place par le gouvernement pour lutter contre
l’épidémie de coronavirus, l’ensemble des employeurs, publics ou privés, ont été invités à privilégier
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Mettre en place le télétravail
les modes de travail à distance, lorsque cela est possible, pour permettre une forme de continuité de
service. Dans ce cadre, le régime du télétravail tel qu’il est exposé ci-dessous diffère sensiblement.
D’abord, parce qu’il s’agit avant toute chose d’une mesure de protection des salariés, qui relève
de l’obligation de sécurité à laquelle tout employeur fait face. Ensuite, parce que le périmètre du
télétravail, la procédure de mise en place collective comme individuelle, ou encore ses modalités
d’exécution ou de contrôle relèvent de mécanismes spécifiques de nature à répondre à l’urgence
sanitaire. Le fondement juridique du télétravail dans la fonction publique n’a pour autant pas été
aménagé pour tenir compte de cette situation extrême. Il vous revient donc, dans ces conditions,
d’adapter vos pratiques en sécurisant au mieux votre démarche.
Ainsi, vous intégrerez ce point dans le dossier de présentation au CHSCT qui est nécessaire compte
tenu de la situation sanitaire, comme l’une des mesures de nature à protéger les salariés. Si cela
n’est pas fait, vous ferez également évoluer votre plan de continuité de l’activité (PCA). De même,
prenez des arrêtés individuels de placement en télétravail qui précisent bien la durée de validité de
cette modalité de travail. Dès que la situation sanitaire sera revenue à la norme, veillez à repréciser
un cadre plus régulier et formel pour le télétravail afin d’éviter une trop grande désorganisation des
services.
Attention
Attention
Ne pas limiter trop fortement au départ les possibilités de télétravail. Une fonction qui apparaît
intuitivement comme non « télétravaillable » peut s’avérer après analyse comme pouvant faire l’objet
de travail à distance, au moins pour une partie des tâches à réaliser. Une réorganisation, même
minime, de la répartition des tâches dans le cycle de travail ou au sein des équipes peut conduire à
en faciliter la mise en place. Un agent qui, par exemple, reçoit du public et instruit des dossiers peut
concentrer l’instruction sur des périodes déterminées et réaliser cette mission hors de son lieu de
travail sur ses jours de télétravail.
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FICHE WEKA
@ Trame de guide du télétravailleur [Réf. Internet : dtou7888] à consulter sur votre fiche
en ligne.
C Étape 2
Définir les modalités du télétravail
La mise en place du télétravail dans la collectivité nécessite de répondre à 3 questions :
• qui peut être concerné ?
• quels moyens doivent être déployés pour permettre le télétravail ?
• à quelles conditions l’autorisation de télétravailleur peut-elle être octroyée ?
Télétravail
Télétravail et de
et épidémie épidémie
coronavirus de coronavirus
Dans le cadre des mesures de confinement mises en place par le gouvernement pour lutter contre
l’épidémie de coronavirus, l’ensemble des employeurs, publics ou privés, ont été invités à privilégier
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Mettre en place le télétravail
les modes de travail à distance, lorsque cela est possible, pour permettre une forme de continuité de
service. Dans ce cadre, le régime du télétravail tel qu’il est exposé ci-dessous diffère sensiblement.
D’abord, parce qu’il s’agit avant toute chose d’une mesure de protection des salariés, qui relève
de l’obligation de sécurité à laquelle tout employeur fait face. Ensuite, parce que le périmètre du
télétravail, la procédure de mise en place collective comme individuelle, ou encore ses modalités
d’exécution ou de contrôle relèvent de mécanismes spécifiques de nature à répondre à l’urgence
sanitaire. Le fondement juridique du télétravail dans la fonction publique n’a pour autant pas été
aménagé pour tenir compte de cette situation extrême. Il vous revient donc, dans ces conditions,
d’adapter vos pratiques en sécurisant au mieux votre démarche.
Ainsi, vous intégrerez ce point dans le dossier de présentation au CHSCT qui est nécessaire compte
tenu de la situation sanitaire, comme l’une des mesures de nature à protéger les salariés. Si cela
n’est pas fait, vous ferez également évoluer votre plan de continuité de l’activité (PCA). De même,
prenez des arrêtés individuels de placement en télétravail qui précisent bien la durée de validité de
cette modalité de travail. Dès que la situation sanitaire sera revenue à la norme, veillez à repréciser
un cadre plus régulier et formel pour le télétravail afin d’éviter une trop grande désorganisation des
services.
Attention
Attention
Ne pas limiter trop fortement au départ les possibilités de télétravail. Une fonction qui apparaît
intuitivement comme non « télétravaillable » peut s’avérer après analyse comme pouvant faire l’objet
de travail à distance, au moins pour une partie des tâches à réaliser. Une réorganisation, même
minime, de la répartition des tâches dans le cycle de travail ou au sein des équipes peut conduire à
en faciliter la mise en place. Un agent qui, par exemple, reçoit du public et instruit des dossiers peut
concentrer l’instruction sur des périodes déterminées et réaliser cette mission hors de son lieu de
travail sur ses jours de télétravail.
augmenté. Dans ce cas, vous devrez mettre en place des garde-fous supplémentaires
pour éviter qu’un agent ne travaille pendant son temps partiel.
Quels moyens déployer pour mettre en œuvre le télétravail ?
Le télétravail peut être exercé soit au domicile des agents, dans un autre lieu privé ou
dans tout lieu à usage professionnel.
Le développement de multiples formes de travail nomade, couplé à l’évolution des
moyens informatiques, entraîne dans les territoires l’implantation de lieux dédiés au
travail à distance et disposant d’équipements adaptés.
Lorsque le télétravail est organisé au domicile de l’agent ou dans un autre lieu privé, une
attestation de conformité des installations aux spécifications techniques est jointe à la
demande. C’est la délibération de l’organe délibérant, prise après avis du comité tech-
nique, qui fixe les conditions dans lesquelles l’attestation de conformité des installations
aux spécifications techniques est établie.
L’autorité territoriale apprécie la compatibilité de la demande avec la nature des activi-
tés exercées et l’intérêt du service. Lorsqu’il est mis en œuvre au domicile des agents,
l’ensemble des adaptations techniques et installations est réalisé par l’employeur à sa
charge. En d’autres termes, le coût, l’installation, la maintenance des équipements, ré-
seaux, connectiques, logiciels, outils de communication sont supportés par l’employeur.
Au-delà des contraintes techniques, cela signifie qu’il convient de prévoir un budget
dédié au télétravail. En pratique, vous devrez notamment prévoir un double équipement
informatique pour les agents télétravailleurs : l’un au bureau, l’autre au domicile. En pre-
mière analyse, il semble en effet qu’un télétravailleur ne puisse pas utiliser ses propres
équipements informatiques à son domicile.
Le télécentre est une solution intéressante lorsqu’un nombre important de salariés,
d’entreprises ou d’administrations publiques pratique le télétravail et ne peut pas dis-
poser des conditions matérielles nécessaires au télétravail au domicile (éloignement trop
important, manque d’espace, puissance informatique insuffisante…).
Le télécentre est défini, selon l’Association française du télétravail, comme « une res-
source immobilière et logistique composée de bureaux disposant d’équipements infor-
matiques et de télécommunications, conçus, réalisés et gérés par un opérateur public
ou privé et mis à la disposition des télétravailleurs ».
À quelles conditions l’autorisation de télétravailler peut-elle être octroyée ?
Le principe du volontariat posé par le droit en matière de télétravail interdit d’imposer
ce régime aux agents, y compris à des catégories particulières (cadres ou fonctions
d’inspection par exemple). Une fois les règles du jeu posées, la démarche repose fon-
damentalement sur la demande de l’agent et l’autorisation de son administration.
Cette dernière se fonde sur 3 paramètres principalement :
• les fonctions exercées sont compatibles avec le régime du télétravail ;
• les nécessités de service le permettent. Par exemple, si tous les agents d’une même
équipe demandent à télétravailler le même jour de la semaine, vous pourrez opposer
les nécessités de service pour rejeter tout ou partie des demandes ;
• les installations au domicile de l’agent sont conformes aux règles définies pour la
pratique du télétravail, sous réserve des équipements et outils que vous déploierez
en cas d’autorisation.
Il va de soi que vous pourrez refuser une demande de télétravail si le coût des aména-
gements requis est trop important.
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Mettre en place le télétravail
A noter
A noter
Le télétravail est en principe limité à 3 jours par semaine (cf. D. n° 2016-151, 11 févr. 2016, art. 3),
sauf lorsque l’état de santé le justifie. Il peut également être dérogé à cette limite à la demande d’un
agent dont l’état de grossesse ou le handicap le justifient (cf. D. n° 2016-151, 11 févr. 2016, art. 4).
Dans ces 3 cas, la dérogation est accordée pour 6 mois maximum, renouvelable une fois, après avis
du médecin de prévention ou du médecin du travail.
Une autre dérogation à la quotité maximale de télétravail a été introduite par les dispositions du décret
n° 2020-524 du 5 mai 2020 : lorsqu’une autorisation temporaire de télétravail a été demandée et
accordée en raison d’une situation exceptionnelle perturbant l’accès au service ou le travail sur site.
C Étape 3
Déterminer des critères et constituer une commission idoine
pour sélectionner les télétravailleurs
Cette commission examinera les demandes autant que les recours.
Initier l’acte de candidature
Le support de candidature est un outil important qui doit être rempli consciencieuse-
ment par le télétravailleur car l’engagement dans le télétravail bouleverse les habitudes
et les pratiques tant professionnelles que personnelles. Il requiert en ce sens une dé-
marche introspective préalable. La fiche de candidature [Réf. Internet : dtou7891] constitue
ainsi une forme d’autoévaluation.
Au-delà de l’agent, cette fiche doit être renseignée par l’encadrement direct du can-
didat au télétravail car il est nécessaire de croiser les regards pour ensuite évaluer la
situation de la manière la plus objective possible.
C’est enfin l’ensemble des éléments d’information contenus dans cette fiche qui per-
mettra à la commission idoine d’émettre un avis éclairé et motivé sur la recevabilité
de la candidature, puis au directeur général des services ou son représentant dûment
mandaté de décider de la mise en œuvre, ou non, du télétravail.
Définir des critères d’éligibilité
On note 3 conditions d’éligibilité essentielles (prérequis inéluctables) :
• l’ancienneté sur le poste : il appartient en effet au directeur concerné d’estimer
l’ancienneté minimale qu’un agent doit présenter sur un poste pour le maîtriser suffi-
samment et pouvoir prétendre à l’exercer partiellement à distance ;
• l’autonomie : elle doit être suffisante pour travailler à distance sans assistance tech-
nique des collègues ou de l’encadrement. Elle doit être estimée distinctement puis
conjointement par l’agent candidat au télétravail et son encadrant N + 1 ;
• l’éligibilité technique : elle relève des conditions matérielles du domicile de l’agent
(ou du tiers-lieu) et doit dans ce cas être estimée par l’agent candidat, son encadrant
et surtout par le responsable de l’informatique.
Constituer la commission de sélection
Il est conseillé qu’elle soit paritaire pour être la plus impartiale possible.
Il est conseillé que soient représentées au sein de cette commission les parties suivantes :
• le directeur général des services ou son représentant dûment mandaté ;
• la direction des ressources humaines (DRH), et plus précisément le référent désigné
du télétravail ;
• le responsable informatique ;
• le médecin du travail ;
• les représentants des partenaires sociaux, idéalement membres élus des instances
(CHSCT ou CT) – si possible dans les mêmes proportions que les représentants de
l’administration.
Missions
Missions de la commission
de la commission de sélection de sélection
• Sélectionner les candidats au télétravail après analyse des candidatures.
• Si les candidatures sont nombreuses, veiller à une répartition équitable en termes de services
concernés et de profils.
• Si les candidatures sont trop nombreuses au sein d’un même service, départager les candidats
(cf. Outil de classement des candidats [Réf. Internet : dtou7892]).
• Instruire les recours.
Le CHSCT compétent et le CT sont informés des avis rendus par la commission idoine.
C Étape 4
Installer le télétravail comme mode d’organisation
La mise en place effective du télétravail s’opère suivant 3 séquences qui peuvent être
concomitantes :
• la formalisation ;
• l’adaptation technique ;
• la communication et la formation.
La formalisation du télétravail
La démarche projet que vous conduisez pour installer le télétravail se traduit au plan
formel au travers d’une délibération du conseil ou de l’assemblée, prise après avis
du comité technique (cf. Délibération autorisant la mise en place du télétravail [Réf.
Internet : dtou7233]).
La délibération précise (cf. D. n° 2016-151, 11 févr. 2016, art. 7) :
• les activités éligibles au télétravail ;
• les règles à respecter en matière de temps de travail, de sécurité, les modalités de
contrôle et de décompte du temps de travail ;
• les règles en matière de sécurité informatique et de protection des données ;
• la liste et la localisation des locaux professionnels éventuellement mis à disposition par
la collectivité pour l’exercice du télétravail, le nombre de postes de travail qui y sont
disponibles et leurs équipements ;
• les modalités de formation et de prise en charge des coûts découlant du télétravail
(matériels, logiciels, abonnements, maintenance…) ;
• les conditions dans lesquelles l’attestation de conformité est établie.
Chaque situation individuelle de télétravail est ensuite actée par une convention
[Réf. Internet : dtou7893] qui précise les modalités de télétravail spécifiques à l’agent et
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Mettre en place le télétravail
engage contractuellement les 3 parties que sont l’agent, son cadre et la direction. Cette
convention équivaut à un contrat d’objectifs et de moyens.
L’autorisation peut en sus être formalisée par un arrêté individuel pour les fonctionnaires
ou par un avenant au contrat de travail pour les agents contractuels, pour une durée
maximale d’un an renouvelable de manière expresse.
L’adaptation technique de l’administration au télétravail
La mise en place effective du télétravail nécessite une adaptation technique dans
2 directions :
• l’adaptation des procédures de travail : concrètement, les équipes au sein desquelles
une partie des employés est amenée à télétravailler devront disposer d’une série de
procédures écrites qui permettent d’assurer la répartition des tâches et le dialogue entre
collègues, la gestion des aléas, la répartition des missions des télétravailleurs entre celles
qui peuvent être accomplies à distance et celles qui nécessitent une présence dans les
locaux habituels. La mise en place du télétravail peut entraîner des changements impor-
tants dans l’organisation et la répartition des tâches, comme dans les mécanismes de
régulation interne et de contrôle (chaîne hiérarchique, modalités de reporting…) ;
• la mise en place d’outils d’information et de communication adaptés au télétravail : a
minima, vous devrez déployer des moyens de communication permettant aux agents
qui télétravaillent d’échanger avec leurs collègues, leur hiérarchie et, dans certains cas,
avec des usagers ou des tiers avec lesquels ils ont des relations professionnelles. Vous
devrez également lever les contraintes techniques liées à la mise en place d’environne-
ments informatiques dématérialisés permettant de disposer de bureaux virtuels. Enfin,
le télétravail peut nécessiter de faire évoluer certains logiciels métiers vers des confi-
gurations en réseau, là encore accessibles à distance. De nos jours, les possibilités
techniques empêchent peu. En revanche, le coût des évolutions techniques requises
par le télétravail peut être un frein sérieux à son développement.
La communication et la formation
Le télétravail bénéficie d’une assez bonne réputation, plus de 60 % des salariés du
public comme du privé se déclarant spontanément intéressés personnellement par ce
mode d’organisation. Pour autant, il ressort des quelques expériences conduites à plus
ou moins grande échelle ces dernières années une forme de résistance au changement
qui freine le développement du télétravail. Ces résistances proviennent d’une part des
représentants du personnel au motif que le télétravail « brouille » les frontières entre vie
familiale et vie professionnelle ; elles proviennent d’autre part des cadres eux-mêmes,
ces derniers pouvant craindre de perdre le contrôle sur les salariés travaillant à distance.
Il est donc important d’instaurer une communication adaptée à la mise en place
du télétravail pour en expliquer les fondements et modalités, préciser le cadre dans
lequel les télétravailleurs vont évoluer et donner à voir le mode de relations au sein des
équipes lorsque certains agents sont en situation de télétravail. N’hésitez pas à faire une
information générale dans vos supports de communication interne (journal, intranet) ou
à organiser une ou plusieurs réunions de sensibilisation.
Un certain nombre de documents doivent par ailleurs être remis aux agents télétravail-
leurs (cf. D. n° 2016-151, 11 févr. 2016, art. 8) : modalités du télétravail, droits et obliga-
tions du télétravailleur, document d’information sur la situation individuelle (dispositifs de
contrôle du temps de travail, équipements mis à la disposition du salarié et conditions de
leur utilisation…). Ces documents doivent être communicants, pratiques et accessibles.
Associez, si vous le pouvez, un panel d’agents et de cadres à la rédaction de ces guides.
Enfin, organisez des séances de formation que vous déploierez dans les premiers
mois de mise en place du télétravail en direction des agents autorisés à accomplir leurs
missions pour partie sous ce régime comme en direction de ceux dont les fonctions le
leur permettraient. La formation peut couvrir les modalités d’utilisation des outils néces-
saires au télétravail et une information sur les pratiques permettant de limiter les risques
inhérents au télétravail.
Vous veillerez également à organiser des séances à destination des encadrants, en par-
ticulier sur les principes et modalités du management à distance.
C Étape 5
Évaluer et ajuster le régime des télétravailleurs
L’ambition de développer le télétravail comme une forme répandue d’organisation du
travail repose sur le postulat que de telles solutions apportent des bénéfices pour les
agents (amélioration du bien-être, gains de temps, économies…), pour les organisations
(amélioration des performances, baisse de l’absentéisme, économies budgétaires) et
pour les territoires (réduction des nuisances, amélioration des mobilités). Ces bénéfices
potentiels doivent faire l’objet d’une évaluation rigoureuse et contrebalancée par une
analyse et un suivi des risques qu’une organisation virtuelle et à distance peut entraîner.
Appuyez-vous sur quelques cas-types pour appréhender les résultats et l’impact du
télétravail pour les agents et les organisations. En cas d’hésitation, fonctionnez par
expérimentation pour pouvoir ajuster le régime adopté avant de généraliser.
Vous devez par ailleurs prévoir un suivi détaillé des volets techniques et financiers,
notamment en phase de déploiement. Les solutions techniques retenues peuvent néces-
siter des ajustements si les incidents sont trop nombreux ou si le fonctionnement est
trop souvent dégradé.
Pensez à intégrer dans votre évaluation financière les coûts directs et indirects liés à la mise
en place du télétravail, les coûts de formation ou encore la communication. Idéalement,
votre évaluation tiendra également compte des baisses de charges induites par cette orga-
nisation nouvelle (charges d’exploitation des locaux, baisse de l’absentéisme, amélioration
de la productivité par l’exploitation de moyens techniques plus performants…).
Pour finir, le suivi des risques associés au télétravail doit faire l’objet d’une attention
spécifique. En particulier, les agents télétravailleurs sont exposés à des risques d’iso-
lement du fait de l’éloignement avec les autres membres de l’équipe, à des risques de
sur ou sous-engagement liés aux difficultés d’autorégulation du rythme de travail et,
plus largement, à des risques psychosociaux induits par une dégradation des relations
professionnelles, la difficulté à atteindre ses objectifs ou encore le mélange trop marqué
entre vie familiale et vie professionnelle.
Assurez-vous de mobiliser en tant que de besoin les professionnels de la prévention, les
membres du CHSCT et les cadres pour qualifier au mieux ces risques, repérer leurs mani-
festations possibles et envisager les moyens de régulation appropriés. Garantissez une
bonne qualité des locaux du télétravailleur, de préférence isolés de l’espace privé lorsque
l’agent exerce à son domicile, et imposez systématiquement un à 2 échanges quotidiens
avec l’équipe et la hiérarchie, par téléphone ou visioconférence. Les temps collectifs
formalisés et périodiques permettent également d’éviter un trop grand isolement.
Ainsi, le bilan général que vous élaborerez périodiquement quant à la mise en œuvre du
télétravail au sein de votre collectivité passera aussi par la synthèse des évaluations sin-
gulières de chaque télétravailleur. Une fiche individuelle de suivi [Réf. Internet : dtou7894]
permettra de faire le lien entre le télétravailleur et son encadrement. Cette fiche détaillera
les objectifs précis qui seront fixés pour une période donnée, ainsi que les tâches et
missions que l’agent devra réaliser. Pour chaque objectif, tâche ou mission, une date de
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début et une date de fin seront fixées conjointement par le manager et l’agent. Chaque
objectif, tâche ou mission fera l’objet d’une évaluation, le manager devant préciser si
celle-ci a été réalisée dans les temps et conformément aux normes de qualité fixées
dans l’organisation.
Ces évaluations doivent être régulières (trimestrielles ou mensuelles). Elles doivent per-
mettre de réajuster les pratiques de part et d’autre, d’évaluer les capacités et les résultats
du télétravailleur et surtout d’envisager de manière éclairée et motivée la reconduction
de la convention, voire son arrêt prématuré.
Notre conseil
Envisagez le télétravail d’abord comme un mode d’organisation…
… Puis comme un régime d’autorisation individuelle. Votre questionnement consiste
avant toute chose à vérifier en quoi votre organisation, les missions qui sont assumées,
les services et fonctions qui y concourent seraient modifiés en cas de travail à distance.
Vous devez garantir que cette forme d’organisation du travail permet d’assurer la conti-
nuité du service et son efficacité. L’identification des situations individuelles pouvant
donner lieu à du télétravail se fera dans un second temps, dans le dialogue avec les
personnels, leurs représentants et l’encadrement. Les autorisations ou refus s’appuieront
sur des critères ayant trait avant tout à la compatibilité des missions de l’agent avec ce
mode d’organisation.
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E Outils téléchargeables
• dtou7233 – Délibération autorisant la mise en place du télétravail
• dtou7888 – Trame de guide du télétravailleur
• dtou7889 – Trame de guide de l’encadrant de télétravailleur(s)
• dtou7890 – Trame de charte collective du télétravail
• dtou7891 – Fiche de candidature individuelle au télétravail
• dtou7892 – Fiche individuelle de scoring du candidat au télétravail (outil de classement
des candidats)
• dtou7893 – Trame de convention individuelle relative à l’exercice des missions profes-
sionnelles dans le cadre du télétravail
• dtou7894 – Fiche individuelle de suivi du télétravailleur
Les modalités de gestion RH annoncées dans la FAQ de la fonctionnement des administrations pour protéger la santé des
DGAFP démontrent que le principe de continuité d’activité des agents et des usagers. Le télétravail est la règle mais la présence
services publics prévaut. Il y a même une incitation à ouvrir physique est admise lorsque le service l’impose. Les chefs de
largement les services publics déconcentrés et décentralisés de service organisent le travail en l’aménageant pour tenir compte
proximité et en priorité dans le domaine social et médico-social. des situations individuelles et collectives.
Généralisation du télétravail, congés imposés, cas contacts, lé-
Les espaces de travail ou les horaires d’ouverture des lieux
galité de l’organisation des instances paritaires en visioconfé-
d’accueil du public sont à aménager en fonction des circons-
rence ou encore justificatif des déplacements professionnels
tances. Toutefois le télétravail cinq jours sur cinq est parfois
par une carte professionnelle font désormais l’objet de préci-
perçu comme trop difficile à revivre psychologiquement, les
sions importantes pour la gestion quotidienne des agents
agents se heurtent également à des difficultés matérielles et
publics.
techniques. L’objectif est de ce fait difficile à tenir tant le besoin
Généralisation du télétravail, d’être au plus près des équipes de terrain est grand.
pas de congés imposés Par contre pour ce confinement 2, le gouvernement n’envisage
La circulaire de la fonction publique d’État du 29 octobre 2020 pas, à ce jour, d’imposer des jours de congé aux agents publics
(NOR : TFPF2029593C) généralise le télétravail pour l’ensemble en télétravail ou en autorisation spéciale d’absence. Pour mé-
des activités qui le permettent et aménage des conditions de moire à l’occasion du confinement du mois de mars dernier, une
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ordonnance avait permis d’imposer aux agents jusqu’à 10 jours
de congés.
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