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ORGANISATION DES ËTATS PROGRAMME DES NATIONS UNIES


RIVERAIN~;· DU FLEUVE SÉNËGAL i - · POUR LE DÉVELOPPEMENT
. (O•.E.R.S.) (P. N. U. D.)


ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L ' ALitv'ENTP.T.ON ET L ' AGRICULTURE (F:A.O. )

ETUDE HYDRO-AGRICOLE DU BASSIN DU FlEUVE SENEGAL


..
PRO..-ET AFR-REG-61
)loot<

Delta du Fleuve Sénégal


Etude Hydrogéologique

I I I. - 1I Y l > 1~ 0 G E 0 L <) G I E

Ra?port de Mission
de
M. AUDIBEr..T
Saint-Louis, Juin 1~)Ï 0
III - HYDROGEOLOGIE

SOMMAIRE

Pages

1. IN'TROWCTION •• ................. ... ............................ • 1


2. GENERALITES.................................................. 2
2.1. Les eaux souterraines et l'histoire géologique récente.. 2
2.2. Conditions climatiques et crue du fleuve •••••••••••••• ,. 3
3. ANALYSE DES RESULTATS DES ETUDES HYDROGIDLOGIQUES DANS
LES TERRES BASSES•• •• • •••••••••••••••••••••••••••••••••~···•• 4
3.1. Etude de J. DtJBOIS •••••••••••••••••••••••••••• •.••••••••• 6
3.2. Rapport B.R.G.M. 1964 et 1965••••••••••••••••••••••••••• 10
3.2.1. Nature du sol et sous-sol •••••••••••• •• • •• ••••••• 11
3.2.2. Salinité des eaux•••••••••••••••••••••••••••••••• 11
3.2.3. Variations de niveau et de salinité•••••••••••••• 13
3.3. Etude des cuvettes de diouloutouet N'Diagoundiae••••••• 14
3·4· Observations complémentaires•••••••••••••••••••••••••••• 15
3.4.1. Lignes de piézomètres•••••••••••••••••••••••••••• 15
3.4.2. Groupes de piézomètres ••••••••••••••••••••••••••• 19
3.5. Conclusionssurla nappe des terree basses •••••• ••• •••••• 20

4. RIDONNAISSANCE DES FURMATIONS niNA IRES•••••••••••••••••••••• •\ 22


v
4.1. Inventaire des points d'eau ••••• • •••••••••• •• •• • •••••••• 22
4.2. Sondages de reconnai ssance•••••••••••••••••••••••••••••• 23
4.2. 1. Les dunes rouges••••••••••••••••••••••••••••••••• 24
4.2.2. Le s duries j a~··•••••••••••••••••••••••••••••• 26
4.3. Contrôles périodiques •• ·•.•••••••••••••••••••••••••••• •••. 26
4 .3.1. Les puits•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 26
4.3.2. Les dunes rouges••••••••••••••••••••••••••••••••• 27
4.3.3. Les dunes jauneS•••••••••••••••••••••••••·•·••••• 29
- 2-

4•4• Conclusions sur les nappes de dunes••••••••••••••••••• • • ••• 29

5· CONCLUSION GENERALE•••••• • •• •••• •••••• ~ ••••••••••••••••••••••••• 30


6. BIBLIOGRAPHIE•••• •• ••••••••••••••• • ••••••••••••••••••••••••• ~ ·•• 31

7• DOCUMENTS ANNEXES••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 32
- 1 -

1 - INTRODUCTION
La mise en valeur des terres du "delta" est étroitement condi-
tionnée par l'existence d'eaux souterraines salées, proches de la surface
et qui constituent, par leurs caractères, un danger permanent pour les
cultures irriguées. Leur étude a été abordé e par plusieurs organismes en
divers endroits du delta choisis pour d'éventuels aménagements. L'hydra-
géologue du Projet s'est efforcé à son tour d'apprécier la valeur des
résultats obtenue et de les généraliser à l'ensemble du "delta".

Par ailleurs, la questi on s'étant posée de savoir s'il existai t


des ressources en eau douce souterraine dans les zones dunaires du delta
(bordures Sud et Nord, Centre-Ouest) nous avons été amenés à prospect er
celles-ci.

Cet exposé fait le point des connaissances sur ces deux probl èmes .
Après quelques généralités comportant des considérations sur les eaux sou-
terraines en relation avec l'histoire géologique récente de la r égi on et
sur les facteurs de leur renouv ellement (climat, êrue du f leuve) , nous
analyserons dans la deuxième partie l es résultats des princi paux travaux
consacrés aux eaux souterraines des "terres basses" par opposition aux
formations dunaires dont la reconnaissance hydrogéologique sera t raité e
en troisième partie.

Certains aspects du problème de l a circulation des eaux , tels


que l'infiltration dans le sol et la perméabilité du sous-so~n'ont été
abordés que d'une façon trè s générale. Eh effet c es quest i ons sont de
première importance pour le drainage et seront par conséquent examinées
en détail dans l'étude consacrée à la dra inabilité.
- 2-

2 - GENERALITES
2.1. - .~a. ~ux_ souterraines et l'hist,oire géologique récente.

L'étude géologique du "delta" -voir 1ère partie - a montré


que cette région a toujours été un golfe subsident. Au cours du
Quaternaire en particulier, le "delta" s ' est trouvé le plus souvent
immergé et des sédiments détritiques fins plus moins argileux se sont
déposés, enfermant des eaux salées et fixant les sel s. De rares épisodes
d'émersion se sont produits tout de m~me : l' exondation la plus récente
avant l'actuelle date de 20.000 ans (OGOLIEN) et correspond à un retrait
de la mer très important puisque son niveau atteignit probablement près
de 100 m sous le 0 IGN actuel.

Le climat était alors extrêmement aride (formation des "dunes


rouges") et cette époque a dO. voir une vidange partielle des aquifères .
Vers 10.000 ans avant le présent, le climat connaî t une phase humide
(TCHADIEN) tandis que le niveau de la mer monte de nouveau. Il est pro-
bable que l es réservoirs souterrains ont alors été réalimentés en eau
douce mais insuffisamment toutefois pour lessiver totalement et sur une
certaine épaisseur les sels fixés par les sédiments marins.

Vers 4.500 ans avant le présent, la mer at~eint une cote supé-
rieure d' au moins deux mètres au zéro actuel : les terres du "delta" se
gorgent alors d ' eau de mer tandis que les dunes proches, partiellement
submergées, reçoivent également de l ' eau salée qui se mélange à leur
contenu d'eau douce.

L' origine de la salure de s nappes d'eaux souterraines actuelles


et des terres ne doit pas être cherchée ailleurs. L'émersion récent e et
la faible altitude des terres du "delta" sont une première cause du non-
r enouvellement de ces eaux. Les conditions du climat et de la crue du
fleuve en $nnt une seconde.
- 3-

2. 2. - Condition s climatiques et crue du flouve .

Le "delta" est situé aux confins de l a zone saharienne et se


trouve donc dans des conditions climatiques très peu favorables à l ' ali -
mentation.

La r égion est tout entière comprise entre l es isohyètes 300


au Nord et 400 au Sud. Les pluies sont en généra l concentrées sur quatre
mois. Les écarts d'une année à l'autre peuvent être considérables. La
répartition dans l'espace est également très inéga le.

L'évaporation est très élevée en raison de l'insola tion d 'une


part et de s vents de saison s èche d ' autre part.

Les tableaux 1 et 2 ci-après donnent pour RICI:Il!RD.-TOLL ct


SAINT- LOUIS les moyennes de l a pluvionètrie et de l ' évaporation, et l es
val eurs relevées en 1967 , 1968 et 1969, ru1nées pendant lesquelles nous
avons fait des observations.

On voit que les pluies ont été cxcédent ~ ires en 1967 à


RICHARD-TOLL et en 1969 à SAINT-LOUIS, tandis que celles de 1968 étaient
n ettement déficitaires d:1ns les deux localités. Quant à l'évaporation ,
elle s'est ma.intenue à une valeur peu différente de la moyenne à
RIC~TOLL mais a atteint en 1967 à SSINT- LOUIS une valeur double de
celles enregistrées en 1968 et 1969.

La crue du fl euve, qui le f a it déborder de son lit mineur et


entr a! ne l'inondation des terres du "delta" (l ' inondation est depuis 1964
contrôlée et limitée sur l e territoire sénégalais, par suite de la cons-
truction d'un e digue de protection suiv ant le cours du fl euve) , se pr oèuit
au même moment que tombent les pluies.
EVAPORA'l'ION ET PI,UVIOI:IE'l'RIE A 3.A IN~-LOUI S

J 1 F ! :M ! A 1 M ! J 1 Jt ! A ! s 1 0 ! N ! D ! '.''OTAL
. L
! ! ! ! ! ! ! ! ! !
évap.
1 t
'
Moyenne
! l ! ! ! ! l : : : :
'
;

pluv. ! 2' 1 ! 3,0 ! 0,8 ! o, 1 ! 1 '7 ! 16,3 ! 63,6 ! 155 ! 109, 6 ! 20 ,5 ! 3 ! 4,7 1 380,4
EVAPOffi'\.TION Er PLUVIO. :ETRIE A RICHJIRD-TOLL

! A ! M J 1 Jt ! A ! s ! 0 ! N ! D ! TOTAL

!.
J !
1

!
F M !
'
évap. ! 208 ! 245 ' 323 ! 3f:J7 ! 317 ! 260 ! 191 ! 147 ! 111 ! 151 ! 183 1 203 ! 2·556
(1962-1967)

Moyenne
( 1962-1967)
!
pluv. ! o, 1! 0,7 ! ! ! o, 1!
15,51 56,3! 115,0! 9 1' 1! 29,6! ! 2,9! 311,3
(1963-1967) ! ! ! ! ! ! ! ! 1 ! ! ! !
1 1 ! ! ! ! ! ! ! ! !
! ! ! ! 1 ! ! ! ! ! !
évap. 1 264 , 9! 248,3! 335,1! 311,4! 348,4! 261,1! 185,2! 148,1! 80, 5 ! 142, 8! 180, 8 ! 18 5 , 9! 2.702, 5
! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !
1967 1 ! ! ! 1 ! ! ! ! ! 1
pluv, 1 ! ! ! ! l 38,9! 65,0! 80, 5! 136, 8 ! 19,7! ! 1 340,9
! ! ! ! ! f

évap. ! 216,11
'
1 ! ' ! !. ! ! ! !
205,1 ! 283,8! 276,91 304, 2! 239,5! 182,0! 166,8! 149, 1! 240,4! 228,7! 243,31
!
2 . 656
! ! ! ! ! ! 1
1968 ! 1 ! '
! ! 1
' ! 1 !
pl uv. 1 ! 8,6 ! ! ! ! .8,31 29,2! 53, 1! 56, 4 ! ! 1 ! 155,6
!
! ! ! ! ! ' !
1
!
1 ! ! !
évap. ! 235 , 6! 282 , 8 1 390,6! 605,01 421,6! 321 , 0! 20 1, 5! 99 , 2! 102,0! 158,1! 207 , 0! 250 ! 3.044,5
1 1 1 1 l 1 ! ! 1 ! !
1969 f 1 ! 1 1 1
pluv. 1 1 ! ! 1 ! ! 95 , 81 153, 6! 34,41 19,2! ! ! 303,0
1 ! ! 1 ! 1 1 1 ! 1
- 4-

La figure 1 montre les crues relevées en t~te du "del ta" en


en 1967 1 1968 et 1969 (peu de distance sépare RONQ d~ROSSO et les
pertes par débordement entre les deux stations sont peu i mportantes ,
de sorte que los trois courbes sont comparables). Comme on le voit
les différences sont notables d'une année sur l'autre.

L'alimentation des nappes est donc théoriquement possible dans


la période correspondant à l a crue proprement dite : en Juillet, Aoat
et Septembre par les pluies, et en Octobre Novembre par l'eau d'inon-
dation du fleuve qui envahit les terres du "del ta". A ce moment, nul
écoulement souterrain ne peut se produire puisqu'il n'y a pas de niveau
de base. C'est seulement à la décrue, très rapide puis~~'ellc ne
demande qu'un mois, que les circulations horizontales souterraines
deviennent possibles. En fait, l ' évapo~ranspiration généralement int ense
en Décembre et Janvier s e charge de reprendre l'eau infiltrée dans des
terrains peu perméables et donc défavorables aux écoulements horizont aux
sous faible gradient .

3 - ANALYSE DES RESùLTATS DES ETUDES HYDROGEOLOGIQPES


DANS LES TERRES BASSES

Les "terres basses" sont ainsi nommées par opposition aux


formations dunaires généralement plus élevées en altitude. Elles s'en
distinguent également par le fait qu'elles sont argileuses et que l eur
sous- sol est formé de sédiments sableux et limoneux plus ou moins argil eux
également, d'origine lagunaire ct fluviodeltaïque. Les sédi ments s e sont
souvent déposés dans un milieu de mangrove : les couches sableuses con-
tiennent fréquemment des manchons f errugineux formés autonr de r acines
de palétuviers tandis que les couches argileuses présentent souvent
11
des ca:~-cl~s".
CRUES DU 5ËNÉGA.L 67_.68_69
L DANS DELTA

AOUT SEPTEMBRE OCTOBRE HO~EMSRE

M. AUDI BERT
- 5-

L' altitude des "terres basses" est telle (0 à + 3 rn) qu'une


grande partie d ' entre elles sont soumises à une inondation annuelle
provoquée par les précipitations d'abord, par la crue du fleuve ensuite.

Le sous- sol est saturé d'eau le plus souvent salée à partir


d'une profondeur très proche de la surface (1 à 3 rn) et l'aquifère ne
possède qu ' une perméabilité très limitée .

Des mesures effectuées par la SOG~H en 1966 par la méthode


LEFRANC dans la r égi on de RICHARD-TOLL et du DIOVOL ont fourni des
val eurs du coefficient de ~RCY comprises entre 10 -
6
m/ s et 10 - 4 m/s
soit 10 cm/j et 10 m/j . De nombreuses aut r es mesures*, réalisées par la
"méthode du trou à la tarière" recommandée par 1 1 Institut de v'IAGENINGEN,
ont montr é que les valeurs maximales du coefficient de DARCY n ' att ei -
gnaient pas 2 rn/j et qu' en moyenne elles étaient comprises entre 0,5 ct
1, 5 rn/ j.

Des essais de pompage avaient été envisagés pour tent er de


mesurer la transmissivité et le coefficient d ' emmagasinemcnt, mai s il
a fallu renoncer devant les difficultés que soulevait la mi s e en place
des tubes et crépines, le choix d'une pompe adaptée à de très faibl es
débits, etc •• • Il n ' a pas été possible non plus , comme cela avait été
suggéré, de confier c e travail à une entreprise spécialisée par suite
de difficultés administratives. **

* Cette question sera examinée plus en déta il dans la parti e consacr ée


à la drainabilité.
* * Il sera peut-~tre utile de revenir à quelque essais de c e type lorsqu ' on
étudi era à plus grande échelle la mise en valeur de périmètres r econnus
comme favorables à l'installation d'un système de drainage et donc à
des cultures irriguées.
- 6-

Le moyen d ' approche commun aux auteurs des études déjà consacrées
au "delta" a consisté à in. taller des piézomètres et à observer l es f l uc-
tuations naturelles de la nappe.

Nous examinerons dans 1 'ordre

- l e travail de l'r1. J. DUBOIS, ingéni eur à l a IlAS, poursuivi de


1956 à 1959·
- l e s r apports BRŒ>i 1964 et 1965 sur 1 ' hydrogéologi e des
régions du DIOVOL, de ROSSO ct de KEUR-~IADIKE.

- l e rapport IRAT 1967 sur l'hydrogéologi e des cuvettes de


DIOULOUTOU ct de N1 DEnOUNDIAE.
l es résultats des expériences complémentaires réalisées par
l e .fJro j et.

3.1 . -Etude de J. DUBOIS.


Une centaine de piézomètres, pour la plupart dans les terres
inondables~· 'ont été· mis ·èn~'~lace dans la partie sénégalaise du "Delta"
sel on une ligne gro ssièrement transversale , par tant de DEBI et aboutissan~

à BOUNOOill'!- BARRAGE. Une autre ligne fut placée entre ROS&-BNI'HIO ct le


N' DIAEL. Ces piézomètres ont fait l ' objet de contrôles mensuels, do
niv eau et de salinité . Leur r echerche sur le terr ain en 1967 a montré
qu ' ils avaient presque tous été détruits .

n e st r esté de ces travaux un ensemble de graphiques de mesures ,


que nous avons pu consulter. Les int erprétation s de ces mesures par
J . IDBOIS n'ont malheureusement pas été publiées. n a bien voulu c ependant
nous communiquer l ' ensemble de ses conclusions que nous commenterons à
l'aide de graphiques établis par l' aut eur .

1) "la nappe est peu pr ofonde et salée" .


La plupart des piézomètres ont en effet été placés dans des
cuvett es où la nappe n ' est jamais à plus de 1,5 rn de profondeur. L' éva-
luation do la salure a été faite par do sage de l'ion Cl- : les teneurs s e
s ituent ent r e 5 et 30 g/1 c e qui co,:respond approximativement à dos
r ésidus secs de 8 à 50 g/1 .
- 1 -

2) "la nappe évolue surtout sur place en fonction de la sub-


mer sion et de l ' évapor ation. Ell e n ' est jamais sous pr ession l atér ale
et n e t end à remonter que sous l ' influence de l ' inondation . "

A l'âpoque où los mesures ont été fait es , la digue périphé-


rique ceinturant la parti e sénégalaise du "Delt a" n ' existait pas encore
et l es terres s e t r ouvaient chaque année inondées naturell ement par los
caux de débordement du Fleuve ; de sorte que l a plupart des emplacements
de piézomètres s e trouvaient sous eau à peu près à la mêm e date . Si
l ' on considèr e les courbes de fluctuation do niveau correspondant aux
points de mesure situés dans une zone inondabl e , on constate qu ' elle s
présentant t outes des var iations for tes ct sensiblement ident iques . Au
contrair e , l orsque l e sol e st assez haut pour ne pas subir d 'inondation ,
le niveau ne varie que p eu, même à proximité d'un chenal ou d ' une zon e
inondée. Pour illustrer le premi er cas, nous avons r eprésenté les gra-
phiques deapiézomètres 1 et 2 (fig 2), situés à proximité i mmédiat e du
Fleuve , 36 et 37 placés dans une cuvette (fig 3) ; l e s piézomètre s 34
ct 35 (fig 4) sont dans l e deuxième cas , l e 34 so trouvant dans la
berge m~me du Gorom et l e 35 à 150 m du précédent et à la m~ e distance
d ' une zone inondabl e .

On observe d ' abord (fig 2 1 31 4) que le niv eau d ' étiage est
dans tous les cas i nférieur au 0 IGN , y compris pour l es 2 p i ézomètres
séparés r espectivement du Fleuve et du GOROM par une distanc e très
faibl e - quelques mètres - alors que l e niveau d ' étiage de ces chenaux
ne peut en aucun cas être au-dessous de o.

C' est toutefois dans l es points éloignés des chenaux que l e


niveau de la nappe atteint la cote - 1 (points 35 ct 37) . Cc phénomène
ne peut s'expliquer que par l e jeu de l' évaporation, assez intense pour
absor ber largement l e débit latéral provenant des eaux libres des chenaux
et provoquer une différence de charge do 0, 50 rn entre celles- ci ct l a
nappe à une distance très faible.
FIGURE

Etud• J. DUBOIS: Variations d• niv•au •t d• salinit•


dans l•s piizomitr•s 1 •t 2

N2 1


J

z ..
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COftCCfttf'a\.~o ...

l'eau
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FIGURE 3

Etud~ J. DUBOI5: Variations d~ mv~au ~t d~ salinit•

dans l~s pi~zom~tr~s 3 6 et 37

N~ 36

1
/ ,.,_ ~-....._...,.. __ - _
,_._._.,_._.__ ___ ...... _.._ ~ - --- --. . . ........ .,.__ .._. __ ._._ ._.., ~ - __.-~- _.,.
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J A S 0 HDJf'MAMJJASO MDJF MAMJJASONDJ
1956 1957

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J A! 0 Il D I J" MA .. J JAs 0 N DIJ, .. ,. .. J JAs 0 I'ID ( J FM A
1 1t5!

LEGENDE :
----
- --
FIGURE 4

Etude J. DU BOtS: Variations de n1veau et de salinite?


dans les pi~zomètres 34 et 35

NQ 34

S ot 'Z 30

.t
J ASO NDJFM AMJ J A 50 ND J F M A M J JA &0 NDJ f'MA
1956 1957 1958 1959

NQ 35

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\ 40

Sot z \ JO

_.----A--,
\
.... ---- ""
10

-, •
_,
J A S 0 N D J F toi A M __L_L ~ 0 MA"'JJASO
1956 1957 1958

LEGENDE:
-----
d opres J DUBO S
- 8-

La nappe ne manifeste une remontée qu'à partir du début de


l'inondation. Le piézomètre 1 ré~it . dès le mois de Juillet, le 2 au
mois d'Aont, alors que l'inondat ion est à quelques mètres de son pied,
le 36 en Septembre tandis que le 37, situé plus bas, monte dès la fin
Aont. La montée de la nappe montre au début un léger retard par r apport
à celle de l'eau d'inondation1 puis la rattrape et la suit jusqu' au
maximum de Novembre. Cela tient sans doute à une variati on de vitesse
de la submersion des t erres. La cote atteint e p.~ l'inondation comme
par la nappe est, à quelques centimètres près , + 2,00 m.

Le piézomètre 34 montre une élév~tion de niveau dès Juillet


qui se poursuit jusqu'en Novembre comme pour les aut r es points, mais elle
est très sensiblement amortie et le maximum se trouve à 0 , 70 m sous l e
niveau de l' eau du GOROM qui est en relation avec le Fleuve par l'amont
et par 1 'aval •

Quant au 35 1 il n'échappe pas tout~ fait à l'inondation puisque


sa cote est sensiblement celle du maximum de la crue. Il réagit très
faiblement du mois de Septembre à Décembre en 1957 où il n ' a pas été
submergé,et accuse en Novembre 58 une remontée uh peu plus forte à la
suite d'une submersion très courte.

La décrue de la nappe suit également celle de l'eau d'inondation


avec parfois un léger retard (piézomètre 2). Elle semble continuer avec
la même vitesse pondant 1 mois environ après l'exondation du sol
(piézomètres 1, 2, 36, 37, 34), puis se poursuit beaucoup plus lent ement
jusqu'à la crue suivant e . Pour les quatre premiers piézomètres, cela
peut s 'expliquer par le f ait que la hauteur d'eau évaporée dans un sol
saturé est , jusqu' à une profondeur fonction de l a granulométrie, sensi-
blement égale à ce qu ' elle est sur eau libre ; dans l e cas du 34, il
s'agirait plus probablement d'un écoulement vers le GOROM. Une autre
hypothèse consiste à int erp~èter les observations de montée et de descente
rapide du niveau d'cau dans les piézomètres comme le résultat de la
- 9-

pression de l'inondation par l'int ermédiaire d'une couche d' a ir. Une
f aible quantité d ' eau seulement s 'infiltrera it au cours de l'inondat ion
ct, dès celle-ci terminée, le niveau observé correspondra it bien c et te
fois à la limite de la sat uration. La haut eur réell ement infiltrée
serait donc le produit AB par la porosité (fig. 2 ct 3), ct ce serait
également la quantité d'eau repris e par l'évaporat ion durant la saison
sèche.

On peut également expliquer ces fait~ en su9posnnt que l ' cnpac~

annulaire entre l e terra in encaissant et l' autre piézomètre permet à l' cau
d'infiltration de parvenir jusqu'à l a partie crépinée du tube . Dè s la fin
de l'inondat ion, l a colonne d'cau maintenue par elle s'infiltre dans l e
sous-sol ct le niveau redevient celui de l a nappe.

Si l'on considère ma intenant les variati ons de salinit é , on


s ' aperçoit que la teneur en Cl- diminue nettement en début de crue mais
reprend une a llure croissante alors m~e que l e niveau continue de monter.
Cela est vrai aussi bien d es piézomètres inondés 1,2,36,37 que non
inondés 34 ct 35· Le phénomène peut t rouver une explication dans l a pre-
mièr e hypothèse émise ci-dcssu~ mais aucun argument décisif ne permet de
trancher.

3) "los lits du F1cuve et des défluents sont fortement colmatés


et leur rôle dans l'alimentat ion est insignifiant. La diffusion du sel est
très lente•.

Les profils piézomètriques obtenus à partir de s mames points


do mesur es (fig.5,6,7,8) montrent que l e niveau à l'étiage suit à peu près
l a t opographie et que les 2 piézomètres sit ués au bord du chena l indiquent
des cotes négat ives .

A la crue, les piézomètres 2 et 35 sont les derni ers à r éagir


car ils sont les derniers à ~tr e inondés ; (bien qu'il soit plus haut,
l e 34 sc trouve en effet à proximité immédiate de l' cau du chenal).
FIG. 5

PROFIL DE CRUE DANS LES PIÉZOMÉTRES

1.2. 3 .

, , 4.
1
&.....-.:=:___........_ 1. 11
+2

1. n . 5a

8.10 . 58

+1

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1 2 3

L.EGEN DE: Va.- ia~ioY\ de n ivea u dafts \.c p\.hoWié t..-e


IH.vcau d ' aau cl'i~onc&at\.o~ .
5ol .
d 'oprés J. DUeOIS

-------~~--- u ""lllhJl&JtT _ B. SU[ • 70 . 03. 5 .


FIG. 6

PROFIL DE DÉCRUE DA NS LES PIÉZOMÈTRES

1. 2 . 3 .

+2

11. 12 . ~·

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0::.4. 59
5 . 3 . 59 / 5. 3. 59
1
X . 4 . 59

-1
L_,. _L - - 400
1 2 3

LEG ENDE :
Sol .

d apres J DUBOIS

M. AUOIBERT - B . 5E'I'E . 7 0 . 03 . 5 .
FIG. 7

PROFIL DE CRUE DANS LES PIÉZOMÉTRES


..
34 . 35 . 3 6 . 3 7 .

-+2
1

14 11. SI!>
12 .1 0. 58

-t- 14 . 11. 58

- ...... 11 . 10. 58
1

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11 . 10 . 56 1\ -----
6 . 9 . 56
6 . 9 .58

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\
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0
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' · 9 .38

4 7 . S&
0

30. 5. 58 .

-L,J
.. . 7 . 58
30. S -58

_, · 8TO - - --
34 35 36 37

LEGENDE: _______. va.. iat.io,., de niveau daons lo: p;izo .... é\:..-e .
Ni veau d'wau d ' i,.,o.., dalio,.,
~ol .
FIG. 8

PROFIL DE DÉCRUE DANS LES PIÉZOMÉTRES

34 . 35 . 36 . 37 .

+2

+1
l:
0
Q:
0
~

LEGENDE :

- Sol .

d' oproa J . DUBOIS


t.l AH1UDE' .D T A .a• v ~ .... ~
- 10 -

On peut voir sur les graphiques qu'il faut environ un mois pour que
l ' évation du plan d ' cau dans l e Fleuve ou dans le GORO[ s c fasse s entir
à 150 ou 200 m. Les courbes de salinité indiquent l'influence de l ' cau
libre sur l'eau des alluvions immédiatement adjac ent es, quoique l a teneur
en Na Cl du piézomètre 1 ne de scende pas en dessous de 12 g/1. hais
l ' eff et de "dessal ement " ne va pas au- delà pui squ ' à 500 r.1 l o. conc ontr:1~ ion

est celle de l ' cau de mer : il s ' agit bien d ' une diffusion de sel ct non
d ' un drainage réel dont l'imposs ibilité ost démontrée par le f~ it quo
l ' aba insomcnt du nivea u do la nappe dans l a berge même du chena l va au-d~là

de c elui du cours d'cau.

Ainsi solon DUBOIS, il s emble que la nappe soit essenti el l ement


soumise à l ' inondation, l'évaporetion reprenant aussitôt, dès l a mi se à
sec du sol , l ' cau qui s ' est infiltrée pend~nt l a submersion.

On peut regrett er qu ' il manque à l ' étude de DUBOIS, ou du moi ns à


cc qui nous en a ét é co~uniqué, une description des f aciès rencont r é s, dos
pr écisions sur l o type , l a longueur ct la mise en pl a c e des piézomètres
utilisés.

3. 2. - Rapport B. R.G.I.i . 1964 & 1965.


Le BRŒ ~ cntrcpri t en 1964, à la deme.ndo de l a liA S, une ét ude de
l a nappe sa lée dans l es régions du ~IOVOL , de RO SSO ct de KEUR-1~JIKE, en
vue d ' un aménagement évent u el.

Une centai ne do trous de reconna issanc e ont été cr eu sés dont 49


furent équipés en piézomètres ; ceux- ci ont été suivi s mcnsue ll c,:tent
p endnnt un cycl e annuel .

Cett e étude intér es se l es t erres l es plus o ri cnt~l es du " Dcl t n."


dont l a parti e sénégal ais e vi ent d'êtTc i s ol ée du lit du Fl euve par une
digue de protection de 80 km de longueur : il ser a donc possi bl e de c ompar er
l os régions inondé es (ROSSO ct KEUR-}~DIKE) do c ell es qui sont prot égées
(DIOVOL) .
- 11 -

Les observat ions du BRGM concernent l a nature du s ol et du


sèus-sol; la salfnité des eaux ét enfin les variations de niveau et de
sa linité.

3.2.1 . - Nature du sol ct sous- sol .


La description des coupes de piézomètres indique que les
couches de surfa ce sont généralement argileuses et que l e niveau de l a
n appe se trouve habituellement d~ns un sabl e plus ou moins ar gil e1cr et
limoneux, bien qu'il soit impossible d'établir des corrélations d ' un
point à un autre.

Au-dessous, vers 4 à 5 rn de profondeur, existe ce que l ' auteur


du rapport appelle une couche d' ar gil e défloculée. Des analyses gr.~ulo ­

métriques effectuées depuis ont montré qu'il s ' agit en f a it d'un limon
fin contenant d e 15 à 25 % d'argile. Cett e couche ne doit pas êtr e con-
sidérée comme le mur du premier aquifère , sa perméabilité ét ant de
l ' ordre 0 , 5 m/j .

L' i mportant est que "les formations r encontrées se prése>:"'i ~!'-';

sous forme de dépôts lenticula ires sans grande extension", a lt ernativement


sableuse s et a rgil euses . De fait, l'ordre et l'épa i sseur des couches sont
souvent différents d'une coupe à l' autre . Il appa r aît toutefoi s que l e
sous- sol de 1~ r égion de KEUR-~~ DIKE est à t endance sableuse domin~t e ,

tandis que celui du DIOVOL e t de ROSSO est beaucoup plus argil eux.

3.2.2. - Salinité des eaux.


Des prélèvements opérés à l a mise en pla ce des piézomètres,
c' est-à-dire en période d ' éti~e, montrent què l es eaux souterraines
att ei gnent dans c erta ins cas des t en eurs t rès fortes (pré s de 6o g/1
dans l e piézomètre D2) . On enregistre cependant de s val eurs très f~ ibles
dans l es piézomètres situés au pied des dunes (région de ROSSO) mais ~ussi

dans l a région de KEUR-MADIKE.


- 12 -

La r épartition des teneurs semble n'obéir à aucune loi. On


peut penser qu' elle dépend de l'inter fér ence de plusi eur s facteurs
l' a ltitude , l a proximité des chenaux a nciens ou actuels, la natur e et
l'ext ension du sédiment aquifère, l e degr é d'hétérogénéit é des t erra ins
enca i ssnnts.

Nous avons porté sur des diagrammes de Schoeller l es analyses


de quelques échantillons , représent ~tifs d' eaux fortem ent sal ées et
d ' eaux relativement douces (fig. 9 et 10). Il en r e ssort que l e s c~ux peu
chargées ne s e r essemblent que fort peu : certa ines conti ennent beau coup
d'ions so - et Ca ++• D' autre s sont dépourvues d'ions so - , d ' autres
4 4
encore se distinguent par l'absence de carbonates et bicarbonates . Cc
car a ctère est l'un de coux que l ' on trouve dan s les eaux chargé es dont
l es diagr emmes , au contra ire des premiers, s e r essembl ent b e~ucoup .

Les val eurs des r~pports car actéristique s témoignent, su iv ~t

l es critères de H. SCHOELLER, en f av eur de l'orig ine marino de c es eaux ,


en cours d'évolution sur place •

En effet, l es rapport s caractéristiques de l ' eau de mer


servant de référence , on a :

r Mg+ 1 5t18
++ ..:~
r Ca

r Cl-- r (Na++ K+) ~ 0,28


rCl-

L' absence fréquente d'ions carbonates ou bicarbonates à cer -


taines époquesde l'année semble étrange. Elle e st peut-~tr e le s i gne
d ' échanges biochimi ques .
RH

Oates Ect
30 . 6 . 64 1
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Comb pH dh
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DIAGRAMME D'ANALYSE o· EAU Nt 1 RH
Teneurs en mtlh rammes par Ittre
OBSERVAHUNS Cl so- hë" ~ '10"
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- 13 -

3. 2 .3. - Va riations de niveau et de sa linité .

Les observations f~it es sur l os piézomètre s BRGM confirment


en tout points cell es de J. DUBOI S.

A l' étiage et quell e que soit l a distanc e au fl euve , le nivea u


de l~ nappe ost en dessous de 0 et desc end m~m e en c erta ins poi nt s ~u­

del à de - 1.

La nappe no s 'élève franchement que soumi se directement à


l ' cau d 'inondati on. Cons i dérons en eff et l e s gr~phiques des pi ézomèt r es
.iJI 1, i(J,l 2 ct KM 3 (fig. 11), compar é s à celui de l a c rue du Fleuve
on voit que l'élévation du niveau d ' eau dans chacun de s pi ézomètr es ne
sc pr odui t n et tement que lorsque l e niveau du Fl euve att ei nt une cote
suffi sante pour que l e sol soit submer gé . Les gra phiques de pi ézomètres
D2 , D3, D4, D5 , D6 t er dans l e DI OVOL n'indiquent au contrai re (fig. 12)
qu'une mont ée très f a ibl e due à l a plui e , sauf pour l'un d ' entre eux
dont l e comport ement anorma l peut pr ovenir d' err eurs de mesures .

La figur e 11 illustre égal ement l e f a i t , vrai pour tous les


piézomèt r es soumis à l 1 i ndondat i on, que pcnd~t plus i eurs mois après
le m2...ximum de l a er ne , l e niveau de l a nappe est supér ieur à celTi. ch

Fleuve .

Lor sque l e s édiment aquifère ost suffi samment perméable et au


contact du lit du Fl euve ou d'un défluent, i l y a donc possib i lit é d ' un
r enouvel l ement de l' eau sout erraine sur une c er taine épa i sseur : c ' est
probabl ement l e ca s dans l a r égion de IŒIJR r1ADIIŒ.

Les va riations d o con centr~tion, me surées par dosage de chlo-


rures , sont en génér a l trè s f a ibles et non s i gni ficat ives. Or, l es piézo-
Mètres BRGM sont ouverts à 1 m sou s l e niv eau de l a nappe à l ' étiage ,
•".::.ore quo ceux de J . DUBOI S captent l e. nappe dès sa surface . Si 1 ' c:_
rapproche l es ob servat i ons f nit es sur l a vnria tion de sal i ni té d~ns l es
1
i FIG.11
ï
_J KEUR
i
l .. P1ÉZOM ÉTRES

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Allrtude
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5ol. 1

fleuve. piizo.

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1 ICIIl 1
1

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1

d'ap..~s J. LALEYE . BHGM . 1965 .


FlG. 12

Alt1lude
5 ol

0 2 03 -

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Do b i s -

d'ap..-é• J . LALEYE . BR6M.

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[ DIOULOUTOU
_ . _ _ PIEZOMETRE5 D 2- D Jt

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PIEZOMETRES N 3_N
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- - -8-.
- -G-" -- - Q .......

1Q.O.OO

M. AUDIJH RT 7 B SE!fE 79 2.4 B'


- 14 -

deux cas , on doit on conclure quo l es eaux infiltrées s e stra tifi ent
sans mélange au-de ssus des eaux déjà en pla c e , avant d ' être r epri ses
par l'évaporation. Cett e conclusion r este soumise à l a qualit é des
observations f a it es dans l es inst~~ents que sont les pi é zomètres ct
dont nous verrons plus loin qu'on est en droit de l es mettr e en dout e .

3. 3. - Etude des cuvett es de DIOULOUTOU & N' DIEXJOUNDIAE

L' IRAT a r éalisé c ette ét ude entre Jui l l et 1965 et Aont 1967 ,
dans deux cuvett e s du Bas- Delta, sur l a rive mauritani enne .

Seize piézomètres ont ét é inst a llés et surveillés à p eu pr ès


régulièrement. La nappe s'est révél ée au moins aussi s a l ée qu ' aill eurs ,
puisque l es eaux ont un résidu sec compris entre la moiti é et l e doub l e
de c elui de l'eau de mer .

Les variations de niveau suivant : a loi maintenant connue d' une


r apide élévation sous l' effet do l ' inondet i on , sui vi e d'une r et ombée en
deux phases amenant l e n i v eau de l' eau au-de ssous du 0 IGN, s auf ca s
exceptionnel. Los gr aphiques de s pi ézomètres D2 , D4, N3 et N4 , s ont
bi en r epr ésentat ifs du phénomène (fig . 13 et 14) et montrent un par a llé-
lisme s ignificatif. La parti e descendant e de l a courbe est pa rticulièrement
instructive puisqu' elle confirme que l a décrue de l a nappe est au début
au moins aussi r apide que celle des eaux de surface ct s e poursuit ensuit e
avec une vit esse décroissante . Il est r emar quable que l e poi nt d'inflexion
corresponde en général à une pointe de s alure. Il f aut bi en voir d ' a illeurs
qu ' il s ' agit d ' un maximum de sa lure de l' échant i llon pr él ev é dans l e
pié zomètre et non nécessa ir ement de l a nappe . On peut i nt er préter encor e
ceci par l'hypothèse quo l'élévat ion du niveau da ns l e pi é zomètre est le
r ésultat de l a pression qu' exerc e l ' cau d'inondat i on sur une surface
imperméabili sée . La dépr ession r el ativement brutal e pr ovoqué e p~r l' cxon-
dation pourra it en effet mettre en mouvement de ba s en haut des eaux plus
salées susceptibles de pénétrer par l e fond du piézomètre . L' hypothèse
- 15 -

d'un e colonne d' eau d~s l' espa ce annul~ ir e t erra in- piézomètre r end
compt e égal ement du phénomène : sa dépression dè s 1~ fin de l'inon-
dat ion per met à l ' cau sa lé e de r ev enir dans l e pi ézomètre .

3.4. - Observations complémentair es .

Elles concernent d ' une par t l a nature des sédiments aquifèr es


d ' autre pert l e mode d ' a limentat i on de la nappe .

Nous n ' insisterons pa s sur l e premier point dont il s era plus


amplement quest i on dan s l a p~rt i e consacr ée à l a dra i nabil i t é : do nom-
br eux sondages de r econna i s sance ont mont r é une grande hét ér ogénéi té
vertica l e ct horizont al e dos sédiments qui · contiennent l a nappe .

I ls ont ég~ l ement confirmé quo l es caux souterra i ne s sont


toujours for tement sa lé es.

Le mode d' a liment ation natur el de l a nappe méritai t d ' ~tre mieux
connu pour deux r a isons : il s ' agissa it tout d' abord de savoir si le
maint ien du niveau du Fieuve à une c ert ~ine cote par un s eui l de retenue
ent ra!ner~it l' élévation per manent e de l e nappe sa l ée , de déterminer
ensuite si l ' onu d ' infilt r~t i on att ei gna i t . la nappe ou bien constituait
des nappes suspendu es t empor a ires . Deux t ypes de dispo sit ifs expériment'ux
ont ét é mis en plac e pour apport er des élément s de r éponse à ce pr oblème
des lign es de piézomèt r es p erp endicul~ir es au Fleuve et des groupes do 3
pié zomètres ouver ts à différ entes profondeurs .

3.4.1. - Lignes de piézomètres .

2 foi s cinq pié zomètres ont ét é posés à DIAWAR et DEBI (voir


cart e hydrogéologique en annexe) , sel on un a l i gnement perpendi culnire à
une riv e du fl euv e concave dans l e pr emier ca s at convexe dans le s econd .
Pour des r~i sons do commodités d' accè s évidentes, ils ont été placés du
côté sénég~lais, en deçà de l a digne do ceinture et à des distances crois-
s entes de celle-ci (fig. 15) .
FIG. 15

CROQUIS D'IMPLANTATION
DES PROFILS DE PIEZOMETRES
DE DEBI ET DIAWAR
... ...

DE BI
0 tl14

0 D85

ECHElLE ; 1/ Z5. 000!

FLEUIIE

DW t
• DW 2
0 DW~ N
0 DW4

0 DW 5
f
DIAWAR

ncas ~ .. é pa ... : A. B. SlYf •


- 16-

La coupe des terrains traversés est relativement homogène et


comprend une couche argileuse d'épaisseur variable - 0,40 rn à 1, 80 rn -
sur des sables plus ou moins mêlés de limon et d'argile (fig. 16). Les
crépines des piézomètres, longues de 1 m, sont si tuées de façon que le
haut en soit légèrement sous le niveau d'étiage de la nappe .

Profil DIAWAR (fig. 17)


Une première constatation est que, tout au long de ln crue,
la pente de la nappe est orientée du Fleuve vers l'intérieur des terres
on pourrait donc en déduire que le Fleuve alimente la nappe ; mais à
l ' étiage, la cote de l a surface piézomètrique est partout inférieure à 0 ,
ce qui peut s ' expliquer par une évaporation intense ; par ailleurs, on
remarque le parallélisme entre niveau de l'eau et topographie. Les con-
centrations en sel démentent également cette hypothèse : en effet l'eau
des trois piézomètres DW1, DW2, DW3 est plus salée que celle des deux
autres et c'est dans le D\'15 que 1 'on trouve l ' eau la moins concentrée.

On constate ensuite que l ' élévation du niveau de la nappe se


produit dès que l ' eau du Fleuve s'est accumulée sur le sol : les piézo-
mètres DW1 , DW2 et DW3 ne bougent pas avant le mois de Septembre, alors
que DW4 et DW5, situés à une cote inférieure, ont enregistré une élévation
au mois d ' AoO.t.

Les variations de salinité dans les piézomètres sont trè s f a ibles


et ne montrent aucune alimentation latérale, comme l'indiqu~ le tableau
ci- dessous des v~leurs de l'ion Cl- en g/1 .

DW1 DW2 mo DIV'4 DW5


20 7 69 23, 3 29, 7 26, 1 19,3 10
6 8 - 69 22, 7 26,3 26,1 18,2 10,2
7 9 - 69 22 ,8 31 ' 2 25,4 18,2 8,9
15 - 10 69 20,7 30 ,8 25, 9 18,7 2,8
17- 11 - 69 21 27' 1 ~4,7 18,6 6, 3
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- 17 -

Profil DEBI (fig. 18)


Le pr ofi l de DEBI est topographiquement moins élevé et l ' eau
de débord~ment parvient jusqu'à la digue . Comme précédemment, la ligne
d ' eau à l ' ét i age est à peu pr ès par allèle à la surface, donc orientée
vers le Fleuve cette fo i s, et bien au- dessous de O. I l est manifeste
ici encore que c ' est l ' eau de pluie r assemblée dans la dépression qui
provoque l ' élévation de la surface piézomét r ique. Il y a, semble-;-il ,
p l us qu ' à DIAWAR, égalisati on des niveaux par cir cul at i on horizontal e .

Le tableau dessalinités exprimées au g/1 de Cl- montre comme


à DI AWAR des concentrations for tes à proximité du Fleuve . Les variations
sont tout aussi insignifiantes que précédemment et marquent peut- être
un léger adouci ssement avec l ' inondation .

20 7 69 28, 2 28, 2 22 , 6 15,0 8, 8


6 . 8 - 69 28 ,4 25 ,5 21 ' 9 16, 6 8,8
7 9 69 20,7 24,9 20 , 1 14, 7 8 ,8
15 - 10 - 69 23 25,6 21, 9 15, 7 9,3
17 - 11 69 21 24,7 21 ,8 15,4 10, 1

On peut finalement conclure de ces observations que la nappe


est pratiquement isolée du F1euve par les sédiments argileux qui en ta-
pissent le lit . Si l ' on suppose que la nappe est en moyenne à la cote -
à l ' étiage, le débit qui percole à travers les ber ges du F1euve vers la
nappe, à DIAWAR, est repris par l ' évaporation en 500 rn pour une pente
motrice de 2/1.000 (fig. 17). Si le F1euve était maintenu à la cote + 2,
son influence se ferait par conséquent sentir au plus à une distance
de 1. 500 m. Il peut arriver cependant que, localement , un aquifère per-
méable soit effectivement en contact avec l es eaux du Fleuve ; ce cas ,
peu fré~~ent, ne pourra être mis en évidence qu ' à la mise en s ervice

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