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22-009-B-10
Phonation et orthodontie
E Ameisen
C Auclair-Assad
ML Rolland
Résumé. – Les muscles de la sphère orofaciale jouent un rôle dans l’articulation des sons, dans la mimique,
mais aussi dans la morphogenèse des arcades dentaires, d’où la relation étroite entre la phonation et
l’orthopédie dento-maxillo-faciale. Ce rôle a été mis en évidence par l’examen aux jauges d’extensométrie.
Il est primordial, devant tout trouble d’articulé, de faire un examen clinique complet et de rechercher des
anomalies fonctionnelles responsables.
Un traitement étiologique bien conduit, éducation de la musculature, doit être entrepris, l’âge idéal du
patient étant de 8 à 12 ans pour obtenir une automatisation des praxies de phonation (et de déglutition) afin
d’éviter une récidive.
Ce ne sont pas les anomalies d’articulé dentaire qui sont responsables des anomalies d’articulation des
consonnes, mais l’inverse.
Alors que les troubles audibles motivent souvent des consultations en orthophonie, ce sont les troubles non
audibles, le plus souvent, qui entraînent des anomalies d’articulé.
D’autre part, le dépistage systématique des troubles de la phonation ne signifie pas toujours éducation.
Certaines positions d’articulation des sons vont dans le sens des compensations alvéolaires d’un décalage des
bases : on se garde de les corriger.
© 2003 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Ameisen E, Auclair-Assad C et Rolland ML. Phonation et orthodontie. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés),
Stomatologie/Odontologie, 22-009-B-10, 2003, 10 p.
Rappel de physiologie est une consonne sourde émise sans vibration du larynx, alors que
« B » est une consonne sonore émise avec vibration du larynx.
La phonation est un phénomène très complexe qui intéresse les Les phonèmes se classent en voyelles et en consonnes. Les voyelles
poumons, le pharyngolarynx, les cavités sus-glottiques, nasales, la sont des sons musicaux. Les consonnes sont des bruits ou sons
cavité buccale (langue, dents, joues et lèvres) [16]. amusicaux auxquels sont parfois associés des sons musicaux.
¶ Voyelles
SONS PRIMAIRES
Les voyelles sont prononcées voile fermé.
Ils se forment au niveau du pharyngolarynx. Ils sont modifiés dans
Nous avons vu que le son laryngé primaire est chargé d’un certain
leur timbre en traversant les cavités sus-glottiques et parfois nasales
nombre d’harmoniques qui déterminent le timbre. C’est par le
et transformés en phonèmes au niveau de la cavité buccale. L’oreille,
timbre que les voyelles se reconnaissent. Le renforcement des
récepteur des sons, transmet au système nerveux les informations
harmoniques se fait au niveau de deux zones qui sont des caisses de
qui permettent de modifier et d’ajuster les sons.
résonance : la cavité buccale pour le formant aigu et la cavité
– L’émission des sons est possible grâce à la mise en vibration de pharyngée pour le formant grave. Ces cavités sont séparées l’une de
l’air sous-glottique au niveau du larynx [27]. l’autre par le dos de la langue par rapport au palais qui détermine
le point d’articulation de la voyelle.
– Jusqu’en 1950, la théorie myoélastique d’Ewald affirmait que le jet
d’air venu de la sous-glotte était le générateur du son. La vibration La cavité buccale comme la cavité pharyngée peuvent être modifiées
des cordes vocales qui se comporteraient comme des « anches à dans leur forme comme dans leur dimension par la position du voile
bourrelet » se ferait sous la pression de l’air expiré. du palais, la forme de la langue, des lèvres qui peuvent s’étirer vers
l’avant, la position de la mandibule entraînant une ouverture plus
– À cette théorie s’oppose la théorie neurochronaxique exposée par ou moins grande de la cavité buccale.
Husson [26, 31]. Les vibrations des cordes vocales ne sont pas créées
mécaniquement par le passage du jet d’air, mais provoquées par la Articulation des trois voyelles A, I, Ou (fig 1)
contraction des muscles du larynx qui reçoivent des influx nerveux
transmis par les nerfs récurrents. Le « A » est prononcé bouche grande ouverte, la langue au plancher.
Ce sont des influx moteurs issus du système nerveux central Le « I » et le « Ou » sont prononcés avec rapprochement des
transmis par les nerfs récurrents qui provoquent la contraction des mâchoires. Ce sont des voyelles fermées. Le point d’articulation est
muscles thyroaryténoïdiens internes. Cette contraction attire les antérieur pour le « I », postérieur pour le « Ou » (« I » est aigu,
cordes en dehors et la glotte s’ouvre en laissant passer un jet d’air « Ou » est grave).
sous-glottique. L’influx nerveux de courte durée disparaît. La Le « I » est obtenu avec étirement des commissures labiales, alors
contraction musculaire cesse et les cordes vocales reviennent à leur que le son « Ou » est obtenu avec étirement vers l’avant des lèvres,
position antérieure. augmentant l’espace.
La glotte se ferme pour se rouvrir lors du passage de nouveaux
Les trois phonèmes « A », « I », « Ou » représentent le système
influx nerveux. La fréquence des stimuli détermine la fréquence des
vocalique de base. Les autres voyelles sont des voyelles
vibrations et donc la hauteur du son laryngé.
intermédiaires.
L’intensité du son dépend de la puissance du jet d’air expiré.
Le timbre du son, correspondant à sa richesse plus ou moins grande L’abaissement du voile entraîne la nasalisation :
en harmoniques, est déterminé par le tonus des cordes vocales. Le – « É » donne « In »
son primaire laryngé est ensuite modifié par son passage dans une
série d’organes qu’il va traverser. – « Eu » donne « Un »
– « O » donne « On »
ARTICULATION DES SONS – « A » donne « An »
Les sons élémentaires du langage sont des phonèmes qui ne se ¶ Consonnes
superposent pas exactement aux lettres du langage écrit. Le
phonème « Gn » s’écrit avec deux lettres du langage écrit, alors que Les sons consonantiques sont des bruits, des sons non musicaux,
la lettre « X » correspond à deux phonèmes « XS ». Certains auxquels peuvent s’ajouter des sons musicaux. Dans les premiers
phonèmes voisins se différencient par leur sonorité. C’est le cas, par cas, les consonnes sont dites sourdes : P, T, K, F, S, Ch. Elles
exemple, des phonèmes « P » et « B ». Ce sont des phonèmes correspondent au seul bruit obtenu par ouverture brusque ou par
explosifs, bilabiaux, ayant le même point d’articulation mais « P » rétrécissement du conduit de passage de l’air expiré.
2
Stomatologie/Odontologie Phonation et orthodontie 22-009-B-10
Tableau I. – Consonnes utilisées dans la langue française d’après la conduite normale utilisée pour leur articulation.
Continues Explosives
Nasales
Bilabiales M B P
Labiodentales F V
Linguodentales S Z
Linguopalatales latérales Ch J
Linguopalatales antérieures Ri N D T
Linguopalatales moyennes L Gn
Linguopalatales postérieures G K
3
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Centres
2 sous-corticaux
Muscles oro-
4
faciaux
4
Stomatologie/Odontologie Phonation et orthodontie 22-009-B-10
6 Appui sur les incisives supérieures et interposition des bords de la langue au cours
de l’articulation des palatales antérieures.
*
B
5
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13 Jauges d’extensomé-
trie. 1. Jauges d’extensomé-
trie ; 2. joue ; 3. dent ; 4.
langue ; 5. voltmètre.
3
1
4
2
6
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ADAPTATION VERTICALE 1
Il existe, au repos, un espace entre les dents, plus ou moins
3
important suivant le type morphologique de la face, défini pour
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chaque enfant, constant au cours de la croissance et tout au long de
la vie. Cet espace correspond à la position de repos de la mandibule
et s’exprime cliniquement par l’espace libre molaire, c’est-à-dire
4
l’espace entre les dents de 6 ans supérieures et inférieures, lorsque *
A
l’enfant est examiné au repos.
Conséquences de ces caractères normaux : l’espace libre molaire est
de 1 à 2 mm.
ADAPTATION SAGITTALE 3
1
L’adaptation du système dentaire se fait d’une part grâce à la 4
tonicité et à la forme des lèvres et, d’autre part, à la posture et au 2
volume de la langue. *B
Conséquences de ces caractères normaux : engrènement dentaire 14 Diagnostic des anomalies alvéolaires transversales.
normal dans le sens sagittal. A. De face. 1. Sinus maxillaire ; 2. dent de 6 ans inférieure ; 3. dent de 6 ans su-
périeure ; 4. direction du rayon (perpendiculaire au plan de morsure).
– Inclinaisons alvéolaires moyennes : lorsqu’il n’y a pas de décalage B. Incidence verticale de Bouvet. 1. Image en coupe de la dent de 6 ans supérieure ;
des bases, I/F = 107° ; i/M = 90° ; I/i = 135°, avec un engrènement 2. limite inféro-interne du sinus ; 3. image en coupe de la dent de 6 ans inférieure ;
dentaire normal. 4. rebord interne de la mandibule.
ADAPTATION TRANSVERSALE
L’adaptation du système dentaire se fait d’une part grâce à la
tonicité des joues et, d’autre part, à la posture et au volume de la
langue.
Conséquences de ces caractères normaux : engrènement dentaire
normal dans le sens transversal.
Inclinaisons alvéolaires moyennes. Lorsqu’il n’y a pas de décalage des
bases, le point le plus interne de la face palatale de l’image en coupe
de la dent de 6 ans supérieure se situe à 0,5 mm en dehors de la
limite inféro-interne du sinus maxillaire. Le point le plus interne de
la face linguale de l’image en coupe de la dent de 6 ans inférieure se 15 Infraclusie incisive par interposition de la pointe de la langue.
situe à 1 mm en dedans du bord interne de la mandibule (moyenne
droite et gauche) (fig 14).
– l’infra-alvéolie molaire : l’interposition des bords de la langue au
repos entre les arcades entraîne un défaut de croissance alvéolaire
CONSÉQUENCES MORPHOLOGIQUES qui se constate par l’augmentation de l’espace libre molaire.
¶ Dans le sens vertical ¶ Dans le sens sagittal
– l’infra-alvéolie incisive peut être due à deux mécanismes : – La proalvéolie incisive supérieure est due à l’appui de la langue
– l’interposition de la partie antérieure de la langue, au repos ou sur les incisives supérieures au repos et en fonction [33] alors que les
en fonction (fig 15) ; lèvres, pour des raisons généralement d’ordre constitutionnel,
exercent des pressions moindres. La résultante des forces est donc
– l’existence de pressions concomitantes de la langue et des lèvres
dirigée en avant ;
au moment de la déglutition et de la phonation [9] (étant donné
l’anatomie des incisives supérieures) entraîne un défaut de – la proalvéolie incisive inférieure est plus souvent due à des
croissance alvéolaire incisive. La résultante des forces est dirigée anomalies constitutionnelles qu’à un appui de la langue en fonction
vers le haut (fig 16, 17) ; sur les incisives inférieures. Il en est de même de :
7
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1 2
RETENTISSEMENT PATHOLOGIQUE
¶ Sur la prononciation
Certains troubles de l’articulation phonétique apparaissent isolés
sans qu’il existe aucune perturbation morphologique maxillofaciale.
Ils sont dus à des anomalies du comportement musculaire, en
particulier lingual, dont le point d’articulation se trouve dévié :
– le sigmatisme interdental : (zozotement ou zézaiement), la pointe
de la langue prend appui sur les incisives supérieures ou passe entre
les arcades dentaires ;
17 Infraclusie incisive par appui simultané de la pointe de la langue et de la lèvre su-
périeure. – le sigmatisme latéral : au lieu d’un écoulement d’air médian, il se
produit un écoulement unilatéral ou parfois bilatéral. Dans le
premier cas, le sujet met en contact la langue, la région palatale
antérieure et un côté de l’arcade dentaire, ce qui ne laisse à l’air
2 qu’un étroit passage de l’autre côté, entre la langue, les dents et les
joues. Ce défaut est appelé chuintement ;
– le sigmatisme dorsal : le point d’articulation devient trop
postérieur et le sujet, au lieu de creuser sa langue sur la ligne
médiane, tout en relevant la pointe, la relève en dôme ; l’air est ainsi
3
1 poussé dans un orifice étalé entre la langue et le palais dur ;
– le sigmatisme nasal : le sujet obture par erreur la voie buccale ;
l’air ne peut plus s’écouler que par le nez.
8
Stomatologie/Odontologie Phonation et orthodontie 22-009-B-10
– Au niveau des molaires : doigt a généralement une incisive supérieure plus haute que les
autres. Le doigt sucé a un cal ou bien, parfois, la peau est plus
– il n’existe pas de défaut d’articulé dans le sens vertical dû à des
épaisse, plus rugueuse à la palpation comparativement à la peau du
anomalies alvéolaires.
même doigt de l’autre main. L’éducateur devra donc convaincre
Dans le sens sagittal l’enfant de cesser sa mauvaise habitude à l’aide d’une
psychothérapie élémentaire [9].
– La vestibuloclusie des incisives supérieures peut correspondre à
une proalvéolie supérieure ou à une rétroalvéolie inférieure isolée. ¶ Contre-indications liées aux parents
– La linguoclusie des incisives supérieures peut correspondre à une
rétroalvéolie supérieure ou à une proalvéolie inférieure isolée. Lorsque les parents, non motivés, ne comprennent pas la nécessité
d’un tel traitement.
Dans le sens transversal
– La linguoclusie molaire supérieure peut correspondre à une CONDUITE DE L’ÉDUCATION NEUROMUSCULAIRE [32, 34]
endoalvéolie supérieure ou une exoalvéolie inférieure isolée. Bouvet en a expliqué la technique dès 1955. Habituellement, une
série de douze à quinze séances suffit. Il faut que l’enfant prenne
conscience du geste anormal et connaisse le but recherché.
Thérapeutique
Pendant la première séance, on lui fait percevoir la position de la
pointe de sa langue lors de la déglutition de la salive et au cours de
INDICATIONS DE L’ÉDUCATION DE L’ARTICULATION l’articulation phonétique des D, T, N, L. On lui explique le
PHONÉTIQUE [4, 19] mouvement de déglutition souhaité en le ralentissant et le
L’éducation de l’articulation des consonnes palatales antérieures doit décomposant dans ses principaux temps. L’enfant doit placer la
toujours être associée à l’éducation de la déglutition [9]. pointe de sa langue à la papille palatine. À l’aide d’un doigt, on lui
Elle doit être entreprise chaque fois que l’on modifie la forme de montre l’endroit convenable. Il doit ensuite mettre ses arcades en
l’arcade dentaire, que ce soit à l’aide d’un appareil d’orthodontie ou contact. On lui fait remarquer, grâce à une main posée sur sa joue, la
par intervention chirurgicale. contraction du muscle masséter. Cette contraction doit se prolonger
Elle peut être le seul traitement si le trouble de l’articulé est de faible pendant toute la durée du mouvement de déglutition. On lui
amplitude ou dans les infra-alvéolies incisives. demande de joindre ses lèvres sans les contracter. Il avale sa salive
sans entrouvrir ses arcades dentaires, sans déplacer la pointe de sa
Elle peut succéder à un traitement mécanique si le trouble d’articulé
langue, sans contracter l’orbiculaire des lèvres. On peut, à l’aide de
est plus important, gênant la spontanéité des mouvements de
deux doigts, entrouvrir délicatement ses lèvres afin de contrôler la
déglutition et de l’articulation phonétique.
position de la pointe de sa langue.
[2]
Au cours de la deuxième séance, on entreprend l’éducation de
CONTRE-INDICATIONS l’articulation des phonèmes D et T, en les associant aux différentes
L’éducation de l’articulation phonétique et de la déglutition ne doit voyelles. On vérifie que le mouvement de déglutition est
pas être entreprise si l’articulé dentaire est satisfaisant, surtout si les correctement compris et fait.
anomalies alvéolaires constatées compensent un décalage des bases Au cours de la troisième séance, on s’attache à l’articulation des N,
osseuses. Gn, L.
¶ Contre-indications liées aux appareils d’orthodontie Entre chaque séance, l’enfant doit faire des exercices biquotidiens
amovibles qu’il contrôle en les effectuant devant un miroir.
Pendant les séances suivantes, on lui demande de prononcer des
L’éducation doit toujours être faite, les appareils d’orthodontie étant
mots. Les premiers mots ne comprennent que des phonèmes
en bouche. Il serait en effet illusoire de penser obtenir un
correspondant aux voyelles faisant l’objet de l’éducation l’objet de
automatisme des mouvements de déglutition si l’enfant ne peut faire
sa rééducation (natte, date, dindon, tartine). Les suivants sont faits
des exercices que pendant quelques minutes chaque jour, en
de phonèmes variés (étui, édredon, tasse, etc). On laisse à l’enfant le
l’absence d’appareil.
choix des mots car il est important qu’il prenne une part active à sa
Celui-ci doit donc être suffisamment échancré pour permettre un rééducation.
contact de la pointe de la langue avec la papille palatine. Dans le cas
contraire, l’éducation sera impossible. Certaines contre-indications Par la suite, on lui fait lire des phrases puis on passe à la lecture
interdisent l’éducation de la musculature ainsi que toute contrôlée. On lui demande ultérieurement de lire tout haut et de
thérapeutique mécanique visant à modifier la forme des arcades. réciter ses leçons chaque soir en plaçant correctement sa langue. Il
C’est le cas des contre-indications suivantes car elles seraient suivies faut que, progressivement, il abandonne les exercices pour passer à
de récidives. une nouvelle habitude de prononciation dans ses actes courants.
Lors des dernières séances, on demande à l’enfant de réciter une
¶ Contre-indications liées au patient récitation. On contrôle qu’il a bien acquis le mode d’articulation des
D, T, N et L et que les mouvements spontanés de la déglutition sont
Enfant non motivé corrects.
L’âge idéal pour faire cette éducation se situe entre 8 et 12 ans.
Dans le cas d’un enfant ayant un retard scolaire important ou
suivant une autre éducation pour dyslexie ou dysorthographie, il Conclusion
est important que l’enfant axe ses efforts sur ses progrès scolaires
plutôt que sur la correction de la forme de son arcade dentaire. De Les muscles de la sphère orofaciale jouent un rôle dans l’articulation des
même pour un enfant ayant un quotient intellectuel inférieur à la sons, dans la mimique, mais aussi dans la morphogenèse des arcades
moyenne. dentaires, d’où la relation étroite entre la phonation et l’orthopédie
dento-maxillo-faciale. Ce rôle a été mis en évidence par l’examen aux
Enfant suceur d’un doigt jauges d’extensométrie.
Le réflexe de succion doit avoir totalement disparu quand on Il est primordial, devant tout trouble d’articulé, de faire un examen
entreprend l’éducation. Il n’est pas possible que notre petit patient clinique complet et de rechercher des anomalies fonctionnelles
ait à la fois un comportement d’adulte et d’enfant. Le suceur de responsables.
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22-009-B-10 Phonation et orthodontie Stomatologie/Odontologie
Un traitement étiologique bien conduit : éducation de la musculature, Alors que les troubles audibles motivent souvent des consultations en
doit être entrepris, l’âge idéal du patient étant de 8 à 12 ans pour orthophonie, ce sont les troubles non audibles, le plus souvent, qui
obtenir une automatisation des praxies de phonation (et de déglutition) entraînent des anomalies d’articulé.
afin d’éviter une récidive. D’autre part, le dépistage systématique des troubles de la phonation ne
signifie pas toujours éducation. Certaines positions d’articulation des
Ce ne sont pas les anomalies d’articulé dentaire qui sont responsables sons vont dans le sens des compensations alvéolaires d’un décalage des
des anomalies d’articulation des consonnes mais l’inverse. bases : on se garde de les corriger.
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