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L’ importance des médias est de plus en plus

reconnue comme stratégique. Pourtant, au


sein d’organisations telles que l’UNESCO, les
relations avec la presse sont trop fréquemment
traitées à la légère : à faire, plus tard, à la va-vite,
si le temps le permet. Ceci est plus que regrettable.
Informer les citoyens des évolutions dans les domaines
de la culture, de l’éducation, des sciences et de la
communication est un élément essentiel du mandat
de l’UNESCO.
D’emblée, il faut dissiper deux mythes à propos des
contacts avec les médias. Beaucoup pensent qu’apporter
des informations à la presse nécessite d’importants
investissements financiers. Il n’en est rien. Tout ce qui
est nécessaire, est un bon sujet (des faits, des chiffres,
une analyse) diffusé au bon moment aux interlocuteurs
idoines. Cela demande une certaine dose d’énergie, mais
très peu d’argent. Par surcroît, certains pensent que les
rapports avec les médias sont si complexes qu’ils ne
peuvent être traités que par des spécialistes. En fait, la
théorie sur la question pourrait tenir dans un dé à coudre.
Pour se montrer efficace dans les relations avec la
presse, il suffit de prendre le temps d’apprendre comment
elle fonctionne, d’user de bon sens et de se livrer à
l’exercice de façon régulière.
Cette brochure a pour objet de fournir des conseils
sur les manières de faire et les écueils à éviter dans les
relations avec les médias. Son but est d’encourager les
commissions nationales, les clubs et autres associations
d’amis de l’UNESCO à s’adresser plus systématiquement
à la presse écrite et audiovisuelle afin que les valeurs
fondamentales et les messages de l’UNESCO puissent
trouver un écho toujours plus grand auprès du public
partout dans le monde.
Juillet 2003
Relations
avec les médias
Manuel pour les commissions nationales,
clubs et amis de l’UNESCO

Michel Barton
Directeur
Bureau de l’information du public
UNESCO

Illustrations d’Alexander Potolisyn

UNESCO
Sommaire

7 Communication, dites-vous ?
12 L’information du public, pour quoi faire ?
14 L’information du public :
des outils différents selon les publics
16 Les relations presse :
trouver les bons sujets
18 Les relations presse :
se raccrocher à l’actualité
20 Rédiger efficacement un communiqué de presse
22 Diffuser l’information aux médias :
tout est question de timing
24 La conférence de presse
26 Les interviews
28 La télévision
30 Comment annoncer un événement important :
mode d’emploi
Publié en 2003 par l’Organisation
des Nations Unies pour
l’éducation, la science et la culture,
7, place de Fontenoy, 75352 Paris 07 SP

Impression : Imprimerie Barnéoud


Bonchamp-lès-Laval, France

© UNESCO 2003
Communication, dites-vous ?
Information du public, relations publiques, communication :
les institutions internationales semblent avoir recours à ces
expressions de manière interchangeable, passant de l’une à l’autre
et vice versa, au gré de programmes de réformes successifs. Au
point qu’on peut se demander si ces termes diffèrent vraiment
l’un de l’autre, et, dans ce cas, s’ils sont contradictoires ou
complémentaires.

Mais commençons par le commencement. L’information du public


dans une institution qui dépend de financements publics comme
l’UNESCO est une fonction organique. Tenir l’opinion publique
à jour des évolutions et des débats qui animent les mondes de
l’éducation, de la science, de la culture, des sciences sociales et
de la communication est une des raisons d’être de l’UNESCO. Le
faire, et le faire à bon escient, n’est pas seulement une bonne idée.
C’est un élément essentiel du mandat de l’UNESCO.

Reflétant l’ampleur et la diversité des domaines de compétence de


l’UNESCO, son Bureau de l’information du public cherche à attirer
l’attention sur un large spectre d’activités. Ce faisant, ses membres
s’appuient sur l’expertise et les recherches de leurs collègues
au sein de la maison pour mettre l’accent sur les grands enjeux
sociaux et éthiques, pour alimenter le débat démocratique de faits,
de chiffres et d’analyses et pour favoriser des réformes, là où elles
s’avèrent nécessaires. En d’autres termes, l’information du public
est un des principaux outils dont dispose l’organisation dans la
poursuite de ses objectifs fondamentaux.

Recette pour un échec


L’intérêt du public et des médias pour de nouvelles données
et des éclairages sur des questions qui sont le pain quotidien
de l’UNESCO est énorme, sinon sans limite : la bioéthique et le
clonage, l’état de l’océan et des zones côtières, le partage des
ressources en eau, l’éducation des filles, la fracture numérique,
la liberté de la presse, les conditions de travail et les salaires des
enseignants, les trésors du patrimoine culturel en danger, etc. La

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liste est longue. Cette demande offre régulièrement à l’UNESCO transparence, qui devrait être assumé étant entendu que la
autant d’opportunités de mieux faire connaître ses préoccupations réputation des organisations internationales reposera toujours,
et ses programmes et d’irriguer l’opinion publique de ses valeurs comme il se doit, sur la qualité et la pertinence de leur apport au
fondamentales. « monde réel ».

Dans tous les cas de figure cependant, la soif d’information du


public et des médias porte d’abord sur le sujet lui-même, et non
Vides de contenu
pas sur l’institution. Ne pas reconnaître cette évidence, c’est se Pour les entreprises comme pour les responsables politiques,
condamner à l’échec. les relations publiques servent avant tout à projeter une image
valorisante. Le succès n’est jamais garanti. Chacun sait qu’il s’agit
Rapports et initiatives concernant l’Éducation pour tous, le trafic là de stratégies de promotion mais ce n’est pas nécessairement
des biens culturels, le patrimoine sous-marin ou les langues en un compliment que de le dire. Les institutions financées par les
voie de disparition : les succès importants périodiquement obtenus contribuables sont particulièrement vulnérables à la critique
dans la couverture médiatique à travers le monde entier soulignent dès lors qu’elles semblent se livrer à des exercices publics
l’énorme impact des recherches et des analyses pour lesquelles d’autosatisfaction et à des postures vides de véritable contenu.
l’UNESCO est éminemment qualifiée. Des rapports plus fréquents,
de la meilleure qualité, sur un très grand nombre de sujets sont Les relations publiques pour une organisation comme
nécessaires pour répondre à cette demande, et pour remettre et l’UNESCO doivent servir à échanger des informations et à faire
maintenir l’UNESCO à sa juste place dans l’actualité. fructifier des relations de travail en ciblant différents publics,
parties prenantes des réseaux de l’UNESCO, parlementaires,
organisations internationales, conseils municipaux ou régionaux,
Un défi à la complaisance associations, organisations non gouvernementales, enseignants
L’information émanant des agences du système des Nations et universitaires, mouvements religieux, entreprises privées – en
Unies, dans la mesure où elle a pour vocation de traiter de réalités usant pour chacun de supports et d’un langage approprié.
sociales complexes, et souvent douloureuses, ne peut pas toujours
plaire à tout le monde. L’information est, par définition, un défi Les relations publiques sont avant tout affaire de dialogue.
à la complaisance. Elle est donc susceptible d’entraîner des L’objectif est de tisser des réseaux, de forger des alliances,
controverses et de susciter des polémiques. Chercher à tout prix à temporaires ou de longue durée, afin de parvenir à accomplir
éviter ces inconvénients est incompatible avec la fonction même des objectifs programmatiques : par exemple, la ratification de
d’informer. Certes, il ne s’agit pas de se livrer à de la provocation conventions internationales, la réalisation de projets ou encore
gratuite. Néanmoins, on ne fait pas d’omelette – en l’occurrence des réformes institutionnelles. Dans certains cas, ce dialogue
on ne pèse pas durablement sur les opinions publiques – sans peut mener à des partenariats opérationnels avec l’UNESCO,
casser quelques œufs. pour la collecte de fonds, par exemple, ou d’autres formes de
collaboration.
Une valeur clé de l’information est sa crédibilité aux yeux
des médias. Cette crédibilité n’est pas acquise à priori. Les En bonne logique, les relations publiques ne peuvent donc être
organisations internationales en ont souvent fait la douloureuse l’apanage exclusif d’un seul département. Les directeurs et
expérience. Instaurer et entretenir cette confiance dans responsables des programmes, mais également tous les cadres,
les relations avec la presse est avant tout un exercice de aussi bien au Siège que sur le terrain, doivent intégrer cette notion

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dans leur action, de manière permanente. À l’occasion, ils peuvent de presse ou d’interviews. Pourtant, les responsables et experts
avoir besoin d’un appui matériel. À juste titre, tous attendent dans des domaines comme l’humanitaire, l’économique ou le
directives et conseils. Mais si dossiers de presse et autres vidéos social doivent s’attendre à faire face à des questions inquisitrices.
sont bienvenus, l’essentiel est d’assurer une bonne circulation de Cela fait partie du processus démocratique et devrait être perçu
l’information interne sur des objectifs clairs, cohérents et défendus comme un outil de gestion.
avec détermination.
Les mondanités ou un certain contrôle des informations diffusées
aux médias ne sont pas des éléments forcément négatifs, à
Alors quid de la communication ? condition qu’ils ne prétendent pas se substituer à une véritable
Ce qui reste à la « communication » proprement dite est le cœur politique de relations publiques et d’information du public, mais
même du sujet : l’action. Bien plus que les mots que nous pouvons qu’ils s’y ajoutent. Les paillettes sont finalement une question
utiliser, c’est notre action, ou notre inaction, qui détermine notre de moyens. L’information quant à elle reflète – et projette –
image. l’importance du rôle joué par l’individu ou l’institution qui la diffuse.

La communication couvre tous les aspects du travail de la plupart Pour gagner les cœurs et les consciences, il ne faut pas chercher
des organismes ou des agences des Nations Unies, y compris à emprunter de raccourci.
l’UNESCO. Normes, directives, codes de conduite, assistance
technique : tout ceci est affaire de partage, de diffusion des
connaissances et des valeurs afin d’influencer le cours des
choses.

Une communication réussie implique la transparence (information


du public) et le dialogue (relations publiques). Par-dessus tout, elle
suppose du courage, de la conviction et de l’initiative. Les actions
fondées sur des valeurs fondamentales ne se jaugent pas au bruit
qu’elles génèrent de manière éphémère, mais à leur effet pratique.
Autrement dit, à l’influence qu’elles peuvent avoir sur la vie des
gens. Il n’y a là rien de nouveau.

Ce qui est peut-être plus récent, c’est la tendance croissante, dans


nombre d’organisations internationales, à se fier à des techniques
de marketing, qui livrent une image policée, mais en disent peu
sur la substance même : la promotion d’évènements « paillettes »,
spécifiquement destinés aux médias, des « occasions de clichés »
un peu forcées, des brochures en papier glacé. Certains se
sentent également plus à l’aise en usant de « petites phrases »
ou de slogans tout faits, ou en signant des libres opinions sur des Ce texte est adapté d’un article publié à l’origine dans le numéro de
sujets consensuels, que dans les échanges parfois rudes avec des Mai 2001 de Union, magazine du syndicat des employés de l’Organisation
reporters bien informés et agressifs à l’occasion de conférences Internationale du Travail.

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L’information du public,
pour quoi faire ?

U ne erreur commune consiste à concevoir l’information du


public comme un service de soutien, à l’instar du service du
personnel ou de celui des fournitures. En réalité, informer le
public de manière continuelle et maintenir vivant le débat sur
ses domaines de compétence constitue une fonction primordiale
de l’Organisation, une des raisons mêmes de son existence. Ses
objectifs sont : partager les connaissances, contribuer à une prise
de conscience et au changement des comportements, mobiliser
les soutiens et faire évoluer les politiques publiques.

I l ne faut pas confondre information du public et propagande


ou publicité, même si celles-ci peuvent en être des corollaires.
L’image et la réputation des organisations internationales reposent
moins sur les annonces satisfaites de leurs propres succès que
sur la pertinence et la qualité de leurs contributions au monde réel.

L es institutions des Nations Unies doivent maîtriser leur propre


calendrier médiatique. Le nombre de hauts fonctionnaires
des Nations Unies qui se tournent vers des professionnels
de l’information du public uniquement au moment où ils sont
submergés par une campagne hostile des médias est surprenant.
Presque toujours, il est alors trop tard. Par expérience, on peut dire
qu’une critique soutenue, lorsqu’elle survient, s’avère amplement
méritée dans la plupart des cas. Mieux vaut entretenir un rapport
suivi avec la presse, en lui fournissant régulièrement des sujets en
relation avec les activités et les analyses de l’Organisation, ce qui
permet une remise en perspective quand survient une controverse.

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L’information du public :
des outils différents
selon les publics

L a communication des organisations internationales s’adresse


à une multiplicité de publics : États, autres organisations
intergouvernementales, ONG, éducateurs, parlementaires,
autorités locales, réseaux professionnels, écoles ou encore
l’opinion publique dans un sens large. Tous méritent l’attention,
mais il est rarement possible de s’adresser à tous en même temps.

I l faut donc des outils variés pour s’adresser à des publics divers :

– pour les États ou les organisations


intergouvernementales : des rencontres et des
documents de travail ;

– pour les ONG et les réseaux de spécialistes : des données


diffusées sur l’Internet et des newsletters ;

– pour les écoles : du matériel pédagogique, des kits, des


affiches ;

– pour les réseaux de l’UNESCO (commissions nationales,


partenaires, personnel) : un magazine ;

– pour des parlementaires : des séances d’audition, des


Rédiger un communiqué de presse dans le seul but de flatter
un partenaire ou un donateur, sans information substantielle,
aboutit à l’effet inverse à celui recherché. Se livrer régulièrement
brochures, des briefings sur mesure ; à cet exercice – ce que font malheureusement bien trop
d’organisations – c’est endommager
13 gravement la crédibilité
– pour les médias : des communiqués de presse, des de l’ensemble de sa communication et avoir de plus en plus de
B-rolls, des conférences de presse, des avis aux médias. difficulté à se faire prendre au sérieux par les médias.

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Les relations presse :
trouver les bons sujets

P our parvenir à capter l’attention des médias, et du public, il faut


avoir un bon sujet, autrement dit quelque chose d’intéressant %
?
et, si possible, d’original à raconter. Et ne pas oublier qu’un bon
sujet se fonde sur la substance – ce qui a trait à la vie réelle des
gens – et pratiquement jamais aux mécanismes institutionnels. En
soi, la tenue de rencontres, de conférences ou de tables rondes
ne constitue pas un bon sujet. Ce qui compte vraiment, pour les
médias et le public, ce sont les questions de fond débattues lors
de ces occasions, non le fonctionnement interne des institutions
concernées. Ne pas admettre cette évidence, c’est se condamner
à l’échec.

L es sujets qui fonctionnent bien auprès des médias parlent


presque toujours des gens : réfugiés, victimes de guerres ou
d’épidémies, jeunes filles à l’école, citoyens ayant accès au
Net : leur nombre est-il en hausse ? en baisse ? leur situation
s’améliore-t-elle ou empire-t-elle ? où ? depuis quand ? selon qui ?
y a t’il une réaction ? quels en sont les objectifs ? et quels sont les
obstacles ?

L es sujets à succès – ceux qui sont répercutés par tous, ou


presque tous, les médias importants d’un pays ou d’une région du
monde – sont presque toujours fondés sur des études sérieuses,
actualisées, qui fournissent des statistiques comparatives et des
éléments d’analyse.

16 17
Les relations presse :
se raccrocher à l’actualité Lorsque l’accroche est la tenue d’une conférence ou d’une réunion,
l’expérience montre que la meilleure chance d’attirer l’attention des
médias se situe la veille de l’événement, quand il est possible de se

T ous les moyens de communication concourent à configurer


l’opinion publique, mais, sans conteste, ceux qui ont le plus
d’impact sont les « mass media » : les quotidiens du matin, les
concentrer sur la question débattue et les enjeux qui en découlent.
Un « lever de rideau » mettant ces enjeux en évidence a toute
chance d’être plus attractif qu’un communiqué de presse final sur les
journaux télévisés du soir et les bulletins d’information réguliers conclusions inévitablement consensuelles de la réunion.
toute la journée à la radio. Pour les atteindre, il est logique
d’adopter une approche similaire à celle du journaliste qui doit
rédiger une « nouvelle »(ce que les journalistes appellent une Une libre opinion proposée aux journaux peut être un excellent
moyen de véhiculer un message. Quelques conseils :
« info », ou un « news »). – cette tribune libre devrait être relativement courte, dans
les 3 000 à 3 500 signes ;

U ne nouvelle=une information à laquelle on peut attacher le mot


« aujourd’hui » (ou « demain », ou « lundi prochain »). C’est aussi
simple que cela.
– elle doit être signée ;
– elle doit être centrée très clairement sur un point (il faut
avoir quelque chose à dire !) ;
– en cas de diffusion internationale, elle ne devrait pas être

E n eux-mêmes, les événements en cours (réunions, conférences,


séminaires) constituent rarement un bon sujet. En revanche, ils
peuvent servir d’« accroche ».
proposée à plus d’un organe de presse par pays ;
– avant de l’envoyer, il faut prendre soin d’identifier le
rédacteur responsable des pages « libre opinion », et
Accroche : événement qui permet de lier un sujet à l’actualité pour transmettre le texte à son attention personnelle, avec une
la transformer en « nouvelle ». brève note d’accompagnement.
Exemples : cette question doit être débattue dans une réunion qui
s’ouvre... DEMAIN. Ou : cet appel a été lancé dans un discours
prononcé... AUJOURD’HUI.

T âchez d’identifier des sujets qui présentent un intérêt potentiel


tout en trouvant l’accroche qui permettra, un jour donné, d’en faire
une info. Le calendrier d’activités qui en résulte (communiqués,
conférences de presse, etc.) = un plan d’action médias.

L es rapports analytiques (sur les taux d’alphabétisation, le taux


de scolarisation des filles, la pollution des zones côtières, la
distribution des ressources en eau, etc.) figurent parmi les meilleures
opportunités d’attirer l’intérêt de la presse. Ceux qui fournissent des
informations non seulement quantitatives mais aussi comparatives
sont pratiquement irrésistibles. Chacun de ces rapports devrait, à
tout le moins, être l’objet d’un communiqué de presse.

18 19
Rédiger efficacement
un communiqué de presse
La partie de loin la plus importante d’un communiqué de presse
est le premier paragraphe. C’est là que l’information essentielle
doit être présentée. S’il s’agit d’un rapport ou d’une étude, il faut
immédiatement – dès la toute première phrase – en annoncer
la principale conclusion. Puis, poursuivre en expliquant tout de
suite l’importance que celle-ci revêt. Si vous cherchez à attirer
l’attention sur une conférence ou une rencontre, commencez par
en énoncer les thèmes les plus importants, et non le titre formel de Paragraphe 5 : Autre développement du paragraphe 1. Variations locales
la réunion, le nom du président de séance ou celui des sommités ou régionales. Statistiques les plus élevées ou les plus basses.
qui y assistent .
Paragraphes 6, 7, 8, éventuellement suivants: Toujours en développement
Paragraphe 1 : QUOI ? Exemples : « Le nombre de filles entrant au du paragraphe 1. Quelles sont les causes de cette tendance
lycée... le volume d’eau disponible par tête... le trafic des œuvres selon le rapport ? Il peut y avoir une conjonction de facteurs, ce
d’art volées...a augmenté/reculé par rapport à l’année/la décennie qui impliquerait de consacrer un paragraphe à chacun des plus
passée » significatifs d’entre eux.

Paragraphe 2 : QUI ? :« L’UNESCO, dans une étude intitulée... » Paragraphe final (le cas échéant, paragraphes finaux) : Développement
QUAND ? : « dans un rapport rendu public… aujourd’hui ; du paragraphe 2. Replacer la conférence, ou le rapport, dans
ou à l’occasion d’une conférence qui s’ouvre… demain » un contexte plus large : est-ce un élément d’une série ? des
OÙ ? : « À Paris, à New Delhi, à Tombouctou... » mécanismes de suivi, ou d’autres réunions, sont-ils prévus ? des
études semblables ont-elles été conduites dans d’autres régions
Paragraphe 3 : C’est le moment de placer une citation, du directeur ou du monde ? C’est ici qu’il peut être utile de renvoyer le lecteur à
de l’auteur du rapport par exemple à l’appui du message central des sites Internet.
que vous souhaitez répercuter (si vous rédigez cette citation vous-
même, assurez-vous de l’accord de la personne concernée...). À la fin : Précisez le nom, le numéro de téléphone et l’e-mail de la
personne qui peut être contactée par tout journaliste désireux d’en
Paragraphe 4 : Développement du paragraphe 1. Combien de jeunes filles savoir plus.
ou quelle quantité d’eau ?

20 21
Diffuser l’information
aux médias :
tout est question de timing
I l faut admettre qu’il revient aux médias, et non aux institutions,
de fixer les règles du jeu. La toute première d’entre elles, sans
conteste, est que l’information ne peut attendre. Il vous faut prendre
Si votre sujet est à caractère économique ou financier, ne visez
pas l’édition du lundi. Il n’y a pas de séance à la Bourse le week-
end, ce qui réduit d’autant les pages financières du journal, qui
conscience des rythmes de production des médias que vous sont justement celles où votre information a une chance de trouver
cherchez à approcher. Une information qui parvient trop tard dans sa place.
la journée a peu de chance de paraître aux nouvelles télévisées ou
dans un quotidien le lendemain matin. Cela paraît évident, et pourtant
les bureaucraties ont le plus grand mal à se plier à cette contrainte.
Les procédures de contrôle par la hiérarchie des communiqués ou
Q
uant à tenir une conférence de presse un vendredi à 18 heures
– l’heure ou bien des réunions se terminent – mieux vaut l’éviter.

des dossiers de presse, avant publication, prennent ainsi beaucoup


trop de temps, si bien que, très souvent, la nouvelle parvient trop tard
à la presse, après la « deadline ». Expression technique qui dit bien
ce qu’elle veut dire, car, une fois franchi ce délai ultime, l’info peut,
en effet, être considérée comme « morte ».

L es quotidiens du matin dans le monde entier suivent peu ou


prou le même agenda. Les journalistes se retrouvent pour la
conférence de rédaction vers 9 heures. Ils en sortent une heure
plus tard pour commencer à suivre leur rubrique. À partir de 15
ou 16 heures, ils sont sous pression pour terminer leurs articles à
temps pour l’édition du lendemain. En d’autres termes, la meilleure
chance de les atteindre se situe entre 10 et 15 heures, 16 heures
au plus tard. Autrement dit, en ce qui vous concerne, la journée
d’un journaliste dure cinq ou six heures.
Et la semaine ne compte pas sept jours. Les éditions du week-
end sont souvent préparées par des équipes différentes, plus
légères. L’essentiel de leur production est « froide », préparée à
l’avance, peu d’espace étant réservé aux nouvelles de dernière
minute. Proposer un sujet un vendredi (ou un jeudi, dans les pays
musulmans) pour l’édition du week-end devrait, pour cette raison,
être évité autant que possible.

22 23
La conférence de presse

T rop de conférences de presse sont organisées au mauvais


moment, et pour de mauvaises raisons.

U ne conférence de presse est un outil d’information, pas un


évènement mondain. Son objet est d’alimenter les médias en
informations spécifiques nouvelles, non d’offrir une tribune à
des personnages importants en quête de prestige.

U n orateur suffit, deux au plus, accompagné d’un animateur qui


ouvre la séance, présente l’orateur, organise les questions-
réponses et clôt la conférence de presse.

L’orateur peut être accompagné de certains de ses collègues,


qui devraient s’asseoir sur les côtés. Il importe cependant
que la majorité des participants soient des journalistes, non des
personnels fonctionnaires ou associés.

L’orateur devrait présenter le sujet le plus brièvement possible.


De cinq à sept minutes est idéal. Vingt minutes est presque
certainement trop long.

U n communiqué de presse détaillant les informations fournies


doit être distribué aux journalistes présents et diffusé
largement, par fax ou e-mail, à tous ceux qui ne pourront
assister à la conférence de presse. Ne pas oublier que l’objectif
est de délivrer des informations, non de faire le plein d’une salle
La meilleure heure pour une conférence de presse se situe
entre 11 h 30 et 14 h 30, les jours de semaine. Convoquer
une conférence de presse le soir, surtout le dernier jour de
de réunion. la semaine, c’est, selon toute probabilité, se promettre à une
déconvenue.

Àla fin de la conférence de presse, il faut prévoir un peu


de temps à consacrer individuellement aux journalistes,
notamment pour répondre aux interviews destinées aux radios.

24 25
Les interviews
T oute demande d’interview est la bienvenue et mérite une attention
immédiate. Mais cela ne signifie pas qu’il faille se précipiter sans
préparation.

S i vous êtes contactés, tâchez de découvrir les sujets qui motivent


la demande du journaliste, afin de trouver dans la maison la
personne la mieux placée pour lui répondre. Dans cet ordre d’idée,
un expert qualifié est bien souvent un meilleur choix qu’un cadre
dirigeant moins au fait du sujet concerné.

T oute personne interviewée devrait s’en tenir à ses domaines


de compétence et de responsabilité, et refuser – poliment mais
fermement – de se laisser entraîner sur d’autres terrains.

I dentifiez le média qui vous sollicite. S’il s’agit d’un journal, il est
dans votre intérêt de savoir dans quelle section l’interview doit
être publiée : éducation, environnement, société, etc., ou encore
les pages d’actualité. Ainsi vous ferez-vous une idée du type
de lectorat auquel vous vous adressez. S’il s’agit d’une radio,
demandez si l’interview est en direct ou en différé, ainsi que sa
durée. Cela vous aidera à calibrer votre propos, afin de pouvoir en
N e répétez pas trop vos réponses à l’avance. Cela ne pourrait que
vous rendre nerveux. Mais efforcez-vous de formuler par avance
les principaux points de votre commentaire. Ensuite, entamez
livrer l’essentiel. l’entretien le plus rapidement possible. La plupart des journalistes
ont des délais très courts et ne peuvent se permettre d’attendre

D emandez au journaliste quels sont les domaines qu’il entend


couvrir. Dans nombre de pays, les journalistes refusent de donner
trop longtemps.

des questions précises à l’avance, afin d’éviter des réponses


codifiées. Mais la plupart acceptent sans difficulté de livrer à
l’avance leurs sujets d’intérêt, en termes généraux.
Dans une interview radiodiffusée ou télévisée, vous ne pouvez
espérer aborder qu’un ou deux points, tout au plus trois.
Assurez-vous de les avoir en tête quand l’interview commence.
Inutile de vous munir d’un plan avec une longue liste de points à

L aissez-vous le temps de rassembler vos pensées. Si vous êtes


contacté par téléphone, demandez au journaliste de rappeler
dix minutes ou un quart d’heure plus tard ou proposez-lui de le
soulever : vous risquez de vous y perdre. Juste avant le démarrage
de l’interview, demandez au journaliste quelle sera sa première
question. Cela vous aidera à partir d’un bon pied. Une fois lancé,
rappeler vous-même. le trac, parfaitement naturel, disparaîtra.

26 27
La télévision

L a production de documentaires vidéo (26’ ou plus) coûte


extrêmement cher, pour un impact généralement limité.
Les grandes chaînes de télévision étant rarement intéressées
par ce type de production institutionnelle, ces documentaires
ne s’adressent en général qu’à des publics captifs. Il revient
beaucoup moins cher, avec un résultat bien plus satisfaisant, de
produire des formats courts (4-5’), d’images non montées. Ces
prises de vue, connues sous le nom de « B-rolls » sur le marché de
l’audiovisuel, sont destinés aux journaux télévisés du soir, qui sont
suivis par un vaste public.

C es formats courts contiennent des images permettant d’illustrer le


contenu d’un communiqué de presse (inondation ou sécheresse,
enseignants, élèves et écoles, sites culturels ou spectacles,
etc.), ce qui rend l’information plus attractive pour les journaux
télévisés. Par définition, ils se passent de commentaire en voix off.
Mais ils peuvent, et devraient, inclure une très brève intervention
(30 secondes) d’un expert, responsable de projet ou directeur,
articulant le message clé diffusé.

C haque B-roll devrait être accompagné d’un exemplaire du


communiqué de presse correspondant et d’une note indiquant
précisément ce qui est montré à l’image, la durée de chaque plan
en secondes et le lieu du tournage.

L es B-rolls doivent être distribués aux chaînes de télévision sur les


bandes magnétiques utilisées par les professionnels : Betacam
(analogique ou digital) ou DVcam, et non dans le format VHS utilisé
par tout un chacun à la maison. Vérifiez également le système (Pal-
SECAM ou NTSC) en vigueur dans le, ou les, pays visés.

28 29
Comment annoncer un événement
important mode d’emploi
1 Fixez une date et une heure d’embargo, à partir de laquelle la
presse sera autorisée à répercuter la nouvelle. Inscrivez ces
informations en gros sur chaque support destiné aux médias
(rapport, récapitulatif du rapport, communiqué de presse, B-roll).
Exemple : « ATTENTION EMBARGO - Pour publication ou diffusion
le 10 février 2003 à partir de 13 heures (11h GMT) ». Pensez
systématiquement à préciser le temps universel, dès lors que vous
avez à couvrir plus d’un fuseau horaire. Ne faites pas l’erreur de
diffuser l’information sur votre site web avant l’heure autorisée :
dans ce cas, vous briseriez vous-même l’embargo et il vous serait
impossible de demander à d’autres de le respecter.

2 Environ deux semaines avant la date de levée de l’embargo,


diffusez un bref avis aux médias (un « teasing ») annonçant la
publication prochaine d’un rapport important et promettant des
5Faites parvenir à chaque journaliste qui a montré son intérêt
pour le sujet, par coursier ou par des services comme DHL, TNT
ou FedEx, un dossier comprenant : le communiqué de presse,
réponses à des questions clés (fournir des exemples). Ce délai le rapport intégral ou le document sur lequel il est fondé (sur CD,
permettra aux responsables des rédactions de prévoir les papiers, s’il est trop volumineux) ainsi qu’un résumé du rapport, s’il en
de commander des illustrations ou des graphiques, de composer existe un.
un éditorial, de faire partir des équipes en reportage pour ajouter
une « couleur locale » au sujet, etc.
6Faites en sorte que des experts puissent être disponibles pour
répondre à des interviews, toujours sous embargo, en personne

3 Rédigez un communiqué de presse détaillé, comprenant des


tableaux statistiques illustrant votre propos à chaque fois que
ou par téléphone.`

possible.
7Prenez contact avec le service des journaux télévisés de toutes
les chaînes visées pour leur proposer un B-roll, en prenant le

4 Contactez par téléphone chaque média concerné et trouvez au


sein de la rédaction le responsable du service intéressé (santé,
éducation, sciences, culture, finances, etc.). Après avoir accompli
temps de leur résumer brièvement le sujet et le contenu des
images distribuées.

cette démarche un certain nombre de fois, vous saurez plus


facilement trouver votre interlocuteur.
En cas d’embargo, méfiez-vous des magazines hebdomadaires.
8Organisez une conférence de presse une demi-heure avant la
levée de l’embargo.

Si les quotidiens sont habitués aux embargos et les respectent


en règle générale, les hebdomadaires sont souvent tentés de les
ignorer dès lors que le jour de publication ne convient pas à leur
9Faites en sorte que des experts puissent être disponibles pour
répondre aux demandes d’interview des radios, dans le maximum
de langues possible, juste après la conférence de presse.
rythme de parution.

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