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NORMES IFRS

International Financial Reporting Standards

Conversion aux IFRS


Une illustration sectorielle des difficultés
de mise en œuvre
C OConversion
NV ER SI O N
A UXauxI FIFRS
-RS

Une illustration sectorielle


des difficultés de mise
en œuvre
AV E RT I S S E M E N T

Avertissement
Cette publication a été préparée avec le plus grand soin sur la base
des normes approuvées par l’IASB au 20 décembre 2004. Elle contient
nécessairement des informations résumées qui ont vocation d’information
générale et qui ne peuvent se substituer à l’exercice du jugement
professionnel dans le cadre d’une transaction particulière.

La responsabilité d’Ernst & Young ne pourra ête mise en cause en cas


de dommages occasionnés par toute personne agissant ou s’abstenant
de toute action à la lecture de la présente publication.

2 CONVERSION AU X IFRS
S O MSommaire
MAIRE
Préface 5
Guide de lecture et grilles d’analyse 13
Première partie :
Difficultés de mise en œuvre 19
Deuxième partie :
Résumés des normes 149

3
Préface

A quelques mois de la première publication par les sociétés


cotées européennes de leurs comptes consolidés en normes
IFRS, en application d’une décision de l’Union européenne,
et face aux enjeux que représente la mise en œuvre de ce
nouveau référentiel, nous avons souhaité mettre à jour notre
ouvrage publié dans les premiers mois de 2003 «Normes
IFRS1 : une illustration concrète des difficultés de mise en
œuvre» pour aider les entreprises, administrateurs, comités
d’audit et autres lecteurs des états financiers à mieux
appréhender les challenges de cette conversion.

Cette nouvelle version présente les difficultés de mise


en œuvre illustrées d’exemples sectoriels, dès lors que
nous considérions cet éclairage comme pertinent. En effet,
le principe même des normes IFRS étant de s’appliquer
à toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité,
leur interprétation pose souvent des difficultés selon
les secteurs concernés. Il conviendra alors de retenir
les modalités de mise en œuvre qui donnent l’image
la plus fidèle de l’opération au sein d’une activité.
Cette homogénéité des principes d’application des normes
1 Les IFRS «International Financial au sein d’un même métier est d’ailleurs un souhait ardent
Reporting Standards» remplacent
les IAS «International Accounting
des analystes financiers et des agences de notation, car seule
Standards» et les IFRIC garante d’une comparabilité de l’information financière.
«International Financial Reporting Nous avons également ajouté une dimension fiscale,
Interpretations Committee»
remplacent les SIC «Standing
les autorités compétentes françaises ayant pris des positions
Interpretations Committee». récemment qui doivent être intégrées dans les réflexions

5
P R É FAC E

des entreprises dès lors que les convergences de principes


entre les normes françaises et les normes IFRS peuvent
être soit imposées par les nouveaux textes comptables
du CRC (Comité de la Réglementation Comptable) soit
choisies par les entreprises.

Il nous semble à ce titre important de rappeler l’ensemble


des composantes qui selon nous constituent un projet IFRS.

 Un véritable projet d’entreprise

La conversion aux IFRS constitue pour l’entreprise un


véritable changement aux incidences multiples impliquant
l’ensemble des fonctions (direction générale, directions
opérationnelles, communication financière, comptabilité,
contrôle de gestion, systèmes d’information, fiscalité,
juridique, trésorerie / financement, ressources humaines).

En effet, les enjeux liés à ce changement de référentiel


vont bien au-delà des simples questions comptables.
On peut ainsi citer :

Un enjeu de financement
• augmentation potentielle des dettes des entreprises en
obligeant la reprise dans le bilan d’engagements jusqu’à
présent non comptabilisés systématiquement en normes
françaises (avantages du personnel, contrats de
crédit-bail…),
• modification induite de leur «gearing», voire
renchérissement du coût de leur dette (si augmentation
de leur prime de risque).

Un élément de compétitivité
• meilleure comparabilité des comptes qui modifiera le
positionnement concurrentiel des entreprises.

6 CONVERSION AU X IFRS
Une analyse en substance des opérations peut modifier
la lecture de la performance de certains métiers et services
• modification de la prise en compte du chiffre d’affaires,
difficulté à qualifier les opérations de change, de
couvertures, restriction des sorties d’actifs ou de dettes.

Au-delà de l’analyse stratégique qui demandera


l’implication de la direction générale, la vision schématique
des enjeux d’une conversion pourrait être représentée
comme suit :

La multiplicité des enjeux requiert selon nous la mise en


place d’une véritable structure de projet qui intègre toutes
les dimensions d’un changement de référentiel financier.
Ainsi, une gestion de projet appropriée doit permettre à
l’entreprise de gérer au mieux le changement et d’aller
au-delà d’un simple exercice de conformité comptable.

7
P R É FAC E

 Les opportunités

Le passage aux normes IFRS est véritablement porteur


d’opportunités et il serait dommage de le considérer
comme une simple contrainte.

Une diffusion d’un langage financier commun dans l’ensemble


de l’entreprise

Un lien accru entre l’opérationnel et le financier


Les normes IFRS représentent un nouveau langage financier
dont les «règles de grammaire» sont assez différentes
de celles utilisées aujourd’hui par les entreprises.
Pour appliquer correctement ces nouvelles règles,
l’enregistrement des opérations ne sera plus uniquement
l’affaire des spécialistes comptables, mais va devoir s’appuyer
sur des informations de gestion ou sur la connaissance
des transactions par les opérationnels. Citons par exemple
l’enregistrement des immobilisations, qui vont devoir
être découpées par composants, amorties sur leur durée
d’utilisation par l’entreprise, en tenant compte d’une éventuelle
valeur résiduelle si l’entreprise anticipe une revente.
Cette analyse ne pourra être menée qu’avec l’appui des
gestionnaires du parc d’immobilisations voire des utilisateurs.
De façon identique, le goodwill n’étant plus amorti (IFRS 3 2),
l’absence de rentabilité d’une acquisition devrait se traduire
immédiatement par un impact sur le résultat, qui ne sera plus
mécanique mais lié aux évolutions de la valeur de l’entreprise
acquise. C’est pourquoi ces évaluations, menées dans le cadre
des acquisitions et ultérieurement sur une base annuelle,
devront être réalisées avec l’appui des opérationnels
gérant l’entité acquise.
Ces nouvelles règles vont ainsi exiger une nécessaire
2 Norme sur les acquisitions appropriation des normes par l’ensemble des opérationnels
d’entreprises. du groupe.

8 CONVERSION AU X IFRS
Un nouveau langage plus facilement compréhensible
par les entités étrangères
Les normes IFRS étant déjà utilisées par certains pays,
et devenant obligatoires dès 2005 pour les sociétés cotées
européennes ou australiennes, voire dans certains pays
pour les sociétés non cotées, leur appropriation par
l’ensemble des entités du groupe devrait être plus aisée
que pour le référentiel comptable français. Cela devrait
garantir une meilleure homogénéité dans l’application
des principes comptables au sein du groupe. Ce langage
plus communément utilisé devrait également faciliter
l’intégration financière des sociétés acquises dès lors
qu’elles se situent en Europe ou dans un pays appliquant
ces nouvelles normes.

Un renforcement du contrôle interne


A l’heure où les régulateurs incitent les entreprises à
améliorer leur dispositif de contrôle interne (Sarbanes-
Oxley Act aux Etats-Unis, loi de Sécurité Financière en
France, révision en cours de la 8ème Directive européenne
«Contrôle des comptes»), les IFRS vont aider à mieux
documenter certaines opérations et vont également
nécessiter des systèmes d’autorisation plus étendus
qu’aujourd’hui. Ainsi l’interprétation SIC 12 3 relative à
la consolidation des entités ad hoc, va obliger les entreprises à
mettre en place des procédures spécifiques de recensement
et de contrôle des structures dans lesquelles elles pourraient
assumer des risques ou retirer des avantages. De même,
la direction des ressources humaines devra instaurer
un système de suivi et d’approbation de tout nouvel
avantage qui pourrait être offert au sein du groupe afin d’en
analyser les conséquences en matière d’impacts financiers
en application d’IAS 19 4. Citons également les règles
imposées par la norme IAS 39 5 sur la qualification
des opérations de couverture (démonstration de
3 Interprétation de l’IASB qui
la probabilité d’occurrence des éléments futurs couverts
prévoit la consolidation de toutes
les entités contrôlées même en tels le chiffre d’affaires dans une devise, réalisation de
l’absence de lien en capital. tests d’efficacité, retournement à l’extérieur du groupe
4 Norme sur les avantages
des contrats de couverture…), qui vont se traduire par
du personnel.
5 Norme sur les instruments une plus grande documentation de ces opérations et
financiers. la mise en place de systèmes de suivi plus contraignants.

9
P R É FAC E

 Les challenges

Une plus grande transparence financière et une meilleure


comparabilité
Sous la pression des marchés, les entreprises communiquent
leurs performances de plus en plus rapidement. La Directive
européenne «Transparence financière»6 rend obligatoire
la publication d’information financière trimestrielle par
les entreprises ayant des titres de capital cotés. Enfin,
les normes IFRS requièrent une information nettement plus
détaillée et précise que ne l’exigeaient les normes françaises.
Les entreprises vont ainsi être confrontées au besoin de
communiquer de l’information plus vite, plus souvent,
et plus riche. Dans ce contexte, elles devront relever
les challenges suivants :

• les marchés s’attendent à une meilleure comparabilité


des entreprises européennes maintenant qu’elles
appliquent les mêmes normes comptables : ils ne
comprendraient pas que des entreprises d’un même
secteur industriel appliquent de manière différente
la même norme. D’où l’importance d’une concertation
des grands acteurs industriels d’un secteur pour aboutir
à des traitements cohérents et ainsi «crédibiliser»
les normes IFRS et favoriser la transparence au sein
du marché financier européen. C’est également l’objectif
de tous les acteurs de la chaîne financière,
• la diffusion d’une plus grande quantité d’information,
même si elle œuvre pour une plus grande transparence,
pourra potentiellement fragiliser l’image de l’entreprise
aux yeux des marchés financiers : par exemple,
la décomposition des résultats par métiers, conformément
aux exigences d’IAS 147, permettra une analyse
6 Adoptée en décembre 2004.
7 Norme sur l’information plus fine de la performance des différentes activités
sectorielle. de l’entreprise.

10 CONVERSION AU X IFRS
Une complexité accrue du contrôle et du reporting financier
de l’entreprise
L’entreprise a aujourd’hui construit son système de contrôle
financier et de mesure de la performance (individuelle
ou collective) sur des indicateurs en général cohérents
avec les principes comptables suivis. Or la performance
communiquée en externe par l’entreprise sera désormais
assise sur une information financière établie selon
les normes IFRS. Un choix stratégique s’offre alors à
la direction de l’entreprise :
• maintenir son système de reporting interne en l’état,
en prenant le risque d’une déconnexion entre
la performance gérée en interne et celle communiquée
en externe,
• faire évoluer son système de reporting interne
pour intégrer les nouvelles contraintes IFRS.
Même si on comprend bien l’intérêt de conserver
un système de pilotage fondé sur des règles connues
et appropriées par les différents acteurs de l’entreprise,
de nombreux groupes envisagent d’adapter leur mesure
de performance en alignant leur mode de reporting
interne (processus budgétaire, éléments de gestion …)
sur les normes IFRS. Compte tenu des contraintes de délai
de production de l’information financière, l’alignement
des éléments du reporting interne et des informations
comptables en normes IFRS semble en effet souhaitable
pour garantir la fiabilité des données communiquées.

Une maîtrise des délais de communication


La gestion du double référentiel comptable (français et
IFRS) et la production d’une masse plus significative
d’informations pourraient bousculer le calendrier de clôture
comptable et nécessiter une revue critique des processus
d’élaboration des comptes afin de maintenir des délais de
communication compatibles avec les attentes du marché.

11
P R É FAC E

Aider toutes les parties prenantes, internes et externes,


de l’entreprise à s’approprier ce nouveau langage
Les normes IFRS vont modifier le langage de l’entreprise.
Cette évolution concerne directement la fonction
financière mais aussi tous les acteurs de l’entreprise,
tant internes qu’externes. C’est pourquoi les entreprises
vont devoir :
• communiquer et expliquer les incidences de ce
changement de référentiel et,
• former toutes les parties prenantes à ce nouveau
langage, en particulier les actionnaires, pour
qu’ils ne soient pas déstabilisés par une plus grande
complexité apparente des états financiers.

Nous espérons ainsi que cet ouvrage vous permettra


de gagner un temps précieux dans cette période de
changement, qui annonce une nouvelle ère de
l’information financière.

Pascal Macioce Jean-Pierre Letartre


Directeurs généraux Ernst & Young

12 CONVERSION AU X IFRS
Guide de lecture et
grilles d’analyse

GUIDE DE LECTURE

Cet ouvrage a été conçu pour interpréter de façon concrète


et pratique les nouvelles normes IFRS et simplifier
la compréhension des incidences de leur mise en œuvre.

Les préoccupations des entreprises sur le sujet étant de


différentes natures, nous avons souhaité aborder l’analyse
concrète des incidences des normes IFRS sous les deux
angles suivants :
• incidence sur l’information financière,
• incidence sur la fiscalité.

En guise d’introduction, deux grilles d’analyse référençant


les normes IFRS étudiées présentent schématiquement
les secteurs fortement impactés d’une part et les incidences
sur les grands indicateurs financiers d’autre part.

Dans une seconde partie, pour vous permettre d’approfondir


la compréhension des normes, vous trouverez le résumé
des différentes normes étudiées.

Ces différentes «options d’entrée» devraient vous permettre


de trouver plus facilement l’information recherchée.

13
GRILLES D ’ A NA LYS E

GRILLE D’ANALYSE SECTORIELLE

Secteur particulièrement concerné par la Norme

Oil & Gas Pharmarcie/ Distribution/ Immobilier Finance Assurance Automobile Telecom Aerospace/ Construction Utilities
Norme1 Chimie Luxe Défense
Etats financiers p.23
IAS 2 p.35
IAS 11 p.43
IAS 12 p.53
IAS 14 p.63
IAS 16 p.70 2

IAS 40 p.70
IAS 17 p.81
IAS 18 p.89
IAS 19 p.97
IFRS 2 p.97
IAS 36 p.109
IAS 37 p.117
IAS 38 p.123 2

IAS 32/39 p.131

1 Norme :
Etats financiers : ce chapitre présente les principales dispositions IAS 40 - Immeubles de placement
d’IAS 1 - Etats Financiers, IAS 27/28 et 31 - Normes sur la IAS17 - Contrats de location 2 En l’absence de norme sur les concessions, ce sujet n’est pas développé ci-après.
consolidation, IFRS 1 - Première adoption et IFRS 3 - Regroupements IAS 18 - Produits des activités ordinaires
d’entreprises IAS 19 - Avantages au personnel
IAS 2 - Stocks IFRS 2 - Paiement fo ndé sur des actio ns
IAS 11 - Contrats de construction IAS 36 - Dépréciation d’actifs
IAS 12 - Impôts sur le résultat IAS 37 - Provisions, passifs et actifs éventuels
IAS 14 - Information sectorielle IAS 38 - Immobilisatio ns incorporelles
IAS 16 - Immobilisations corporelles IAS 32, 39 - Instruments financiers
14 CONVERSION AU X IFRS 15
GRILLES D ’ A NA LYS E

QUELQUES EXE M PLES D’IMPACT DES IFRS


SUR LES PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS

Capitaux Endettement Actif BFR Chiffre EBITDA EBIT Résultat net


Dispositions concernées Norme propres financier immobilisé d’affaires
Acquisitions en juste valeur IFRS 3        
Evaluation quasi systématique des instruments financiers à la juste valeur IAS 39      
et restriction de la comptabilité de couverture
Consolidation des entités ad hoc (y compris en cas d’absence de lien IAS27 - SIC 12        
en capital)
Comptabilisation obligatoire des engagements de retraite et autres avantages IAS 19    
Retraitement systématique des contrats de location financement IAS 17      
Contrats à long terme : comptabilisation obligatoire à l’avancement IAS 11      
Actualisation obligatoire des provisions IAS 37     
Reconnaissance et évaluation économique (transfert risques et avantages, IAS 18       
juste valeur) des produits
Capitalisation obligatoire des frais de développement IAS 38     
(si les critères sont remplis)
Test de valeur systématique (suppression de l’amortissement du goodwill) IFRS 3 - IAS 36    
Décomposition des instruments composés (de capitaux propres et dette) IAS 32   
Exemples ORA, Oceane
Comptabilisation en charge des paiements en actions (stock options …) IFRS 2     

16 CONVERSION AU X IFRS 17
C OConversion
NV ER SI O N
A UX I F
aux IFRSR S
1ère partie

Difficultés de mise en œuvre

19
S O MSommaire
MAIRE
Difficultés de mise
en œuvre
Préparation des états financiers IFRS 23
IAS 2 - Stoc ks 35
IAS 11 - Contrats de construction 43
IAS 12 - Impôts sur le résultat 53
IAS 14 - Information sectorielle 63
IAS 16 - Immobilisations corporelles 70
IAS 40 - Immeubles de placement 70
IAS 17 - Contrats de loc ation 81
IAS 18 - Produits des activités ordinaires 89
IAS 19 - Avantages du personnel 97
IFRS 2 - Paiement fondé sur des actions 97
IAS 36 - Dépréciation d’actifs 109
IAS 37 - P rovisions, passifs et actifs éventuels 117
IAS 38 - Immobilisations incorpo relles 123
IAS 32, 39 - Instruments financiers 131

21
Préparation des états
financiers IFRS

 Etats financiers consolidés1

Les Normes IFRS ne distinguent pas les comptes


consolidés des comptes individuels. En effet, les principes
de comptabilisation et d’évaluation sont applicables de
façon identique aux comptes consolidés et aux comptes
individuels à l’exception de la comptabilisation des
participations. Dans les comptes consolidés, les participations
contrôlées2 doivent être comptabilisés en intégration
globale (voir résumé IAS 27), les participations dans des
entités contrôlées conjointement sont soit intégrées en
proportionnelle, soit mises en équivalence (voir résumé
IAS 31) et les participations sur lesquelles on exerce
une influence notable sont mises en équivalence (voir
résumé IAS 28).

Il convient également de préciser que tous les regroupements


1 Le Règlement européen ne rend d’entreprises3 doivent être comptabilisés comme
les normes IFRS obligatoires des acquisitions («purchase accounting») ce qui se traduit
que pour les comptes consolidés
des sociétés cotées. par l’entrée en juste valeur de tous les actifs et passifs
2 Le contrôle peut exister, au sens achetés y compris le goodwill (voir résumé IFRS 3).
des IFRS, même en l’absence Il est également précisé que le goodwill ne doit plus être
de lien en capital.
3 IFRS 3, «Regroupements amorti de façon systématique mais doit faire l’objet
d’entreprises» publiée d’un test de valeur annuel.
au 31 mars 2004.

23
P R É PA R AT I O N D E S É TAT S
F I NA N C I E R S I F R S

 Présentation des états financiers

IAS 1 indique qu’un jeu complet d'états financiers comprend :


• un bilan classé en courant et non courant,
• un compte de résultat : la présentation par destination
est encouragée,
• un état indiquant :
- soit les variations des capitaux propres,
- soit les variations des capitaux propres autres que
celles résultant de transactions sur le capital avec
les propriétaires et de distribution aux propriétaires,
• un tableau des flux de trésorerie (IAS 7) et,
• les méthodes comptables et notes explicatives.

Les états financiers pour être déclarés établis conformément


aux IFRS doivent être conformes à toutes les dispositions
de chaque norme applicable et toutes les interprétations
applicables du Comité d’Interprétation (IFRIC).
IAS 30, «États financiers des Banques et Institutions
Financières assimilées» complète IAS 1 pour ce secteur.
Cette norme fait actuellement l’objet d’un exposé sondage
pour la modifier (ED 7).

A la différence des principes IFRS, les normes françaises :


• ne requièrent pas une classification des postes
du bilan en courant et non courant,
• autorisent la présentation d’un résultat exceptionnel,
• sont moins détaillées et contraignantes sur la construction
du tableau de flux qui reste même optionnel pour les
entreprises du secteur bancaire et les sociétés d’assurance.

24 CONVERSION AU X IFRS
BILAN - Exemple de présentation

ACTIFS Norme CAPITAUX PROPRES ET PAS SIFS Norme

Actifs non-courants Capital et réserves


Immobilisations incorporelles IFRS 3/IAS 38 Capital émis
Immobilisations corporelles IAS 16/IAS 17 Primes d’émission
Immeubles de placement IAS 40 Actions propres IAS 32
Ecarts d’évaluation sur actifs financiers IAS 39
Participation dans les entreprises IAS 28 disponibles à la vente
associées Cash Flow Hedge IAS 39
Titres détenus jusqu’à l’échéance IAS 39 Ecart de conversion IAS 21
Instruments composés - part capitaux propres IAS 32
Actifs financiers disponibles à IAS 39 Résultats accumulés
la vente
Autres actifs financiers IAS 39 Intérêts minoritaires IAS 27
Actifs d’impôts différés IAS 12 Capitaux propres
Actifs du régime de retraite IAS 19

Passifs non-courants
Actifs courants Emprunts portant intérêt IAS 39
Stocks IAS 2 Actions préférentielles convertibles IAS 32/IAS 39
Clients et autres débiteurs IAS 18/IAS 39 remboursables
Charges constatées d’avance IAS 38 Provisions IAS 37
Contrats à terme de devises IAS 39 Subventions publiques IAS 20
Actifs de trading IAS 39 Passifs d’impôts différés IAS 12
Swaps de taux d’intérêts IAS 39 Engagements de retraite IAS 19
Trésorerie et équivalents de IAS 7/IAS 39
trésorerie
Passifs courants
Fournisseurs et autres créditeurs IAS 2
Partie à court terme des emprunts portant IAS 39
Actifs non-courants destinés IFRS 5 intérêt
à être cédés Contrats à terme de devises IAS 39
Swaps de taux d’intérêts IAS 39
Subventions publiques IAS 20
Impôt courant IAS 12
Provisions IAS 37
Passifs liés à des actifs non-courants IFRS 5
destinés à être cédés

Total des passifs


Total actifs Total des capitaux propres et passifs

25
P R É PA R AT I O N D E S É TAT S
FINANCIERS IFRS

COMPTE DE RÉSULTAT - Exemple de présentation

Norme

Produits des activités ordinaires


Ventes IAS 11/IAS 18
Prestations de services IAS 18
Revenus locatifs IAS 17/IAS18

Coût des ventes IAS 2/IAS11/IAS 17


Marge brute

Autres produits
Coûts commerciaux
Charges administratives
Autres charges
Résultat des activités ordinaires avant impôt et résultat financier

Charges financières IAS 39/IAS 21


Produits financiers IAS 39/IAS 21
Quote-partdans le résultat des sociétés mises en équivalence IAS 28
Résultat avant impôt

Impôt charge et produit IAS 12


Résultat net des activités ordinaires
Résultat net sur abandon d’activités IFRS 5

Résultat de l’exercice
Dont Part du Groupe
Dont Part des Minoritaires

Résultats par action IAS 33


• de base
• dilué

26 CONVERSION AU X IFRS
TABLEAU DES FLUX DE TRÉSORERIE - Exemple de
présentation (selon la méthode indirecte)

Flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles :


Bénéfice net avant impôt
Ajustements pour :
Amortissements et dépréciations
Charges financières ( y compris variations de juste
valeur des instruments financiers en juste valeur)
Variation engagements de retraite
Augmentation des clients et autres débiteurs
Diminution des stocks
Diminution des fournisseurs
Intérêts payés1
Impôts sur le résultat payés

Flux de trésorerie provenant des activités d'investissement :


Acquisition de la filiale X, sous déduction de la trésorerie acquise
Acquisition d'immobilisations
Encaissement résultant de la cession de matériel
Produits de placement
Intérêts encaissés
Dividendes reçus

Flux de trésorerie provenant des activités de financement


Produits de l'émission d'actions
Emission d’emprunts à long terme
Remboursements d’emprunts à long terme
Variation des dettes financières
Dividendes versés2

Augmentation nette de trésorerie et équivalents de trésorerie :


1 Ce flux pourrait également figurer
dans le flux de financement.
Trésorerie et équivalents de trésorerie à l'ouverture de l'exercice
2 Ce flux pourrait également figurer
dans les flux d'exploitation. Trésorerie et équivalents de trésorerie à la clôture de l'exercice

27
P R É PA R AT I O N D E S É TAT S
F I NA N C I E R S I F R S

 Première application des IFRS

Calendrier pour les sociétés européennes cotées :

Exercice Exercice Exercice


2003 2004 2005
Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4

Date de transition Date de première


aux IFRS adoption IFRS

Comptes 2003 et 2004 publiés


en référentiel local

Publication des comptes en


IFRS avec comparatif 20041
Comptes retraités en IFRS
mais publiés en 2005

Etape-clé et degré Informations chiffrées (selon IFRS) Clôture intermédiaire :


d’avancement si disponibles et fiables • Trimestrielle : information à produire
du projet sinon idem 2003 présentée en ligne avec ce qui est
produit en publication française +
Principales divergences note détaillée sur les principes
(narratif) comptables IFRS appliqués.
• Semestrielle : jeu de comptes
complet (car pas de référence
annuelle antérieure).

Clôture annuelle : IFRS

1 Sauf 32/39 et IFRS 4,


«Contrats d’assurance»
si option de report choisie.
2 CESR : The Committee
of European Securities
Regulators (régulateur
européen) et AMF :
Autorité des Marchés
Financiers (régulateur
français).

28 CONVERSION AU X IFRS
Principes d’élaboration du bilan d’ouverture

Permanence des principes sauf exceptions explicitement


prévues par IFRS 1 :
• L’entité doit appliquer les mêmes principes comptables
pour son bilan d’ouverture et pour toutes les périodes
présentées dans ses premiers états financiers IFRS.
Ces principes comptables doivent être conformes
à toutes les normes et interprétations en vigueur à
la date de clôture du dernier exercice présenté dans
les premiers états financiers IFRS (31/12/2005).
• L’entité peut appliquer une nouvelle norme non encore
obligatoire à la date de clôture des premiers états
financiers IFRS si cette norme permet une application
anticipée.

Exceptions prévues par IFRS 1 :


10 dérogations 4 exceptions 3 exceptions
facultatives obligatoires facultatives
de comparatif

• Juste valeur ou réévaluation comme Interdiction d’appliquer les • IAS 32


coût présumé normes de façon rétrospective • IAS 39
• Regroupements d'entreprises dans les cas suivants : • IFRS 4
• Avantages du personnel
• Actifs et passifs des filiales entreprises • Décomptabilisation des
associées ou coentreprises (date de actifs et passifs financiers
transition au sein d'un groupe) • Comptabilité de couverture
• Ecarts de conversion cumulés • Utilisation d’estimations
• Instruments financiers composés • Actifs destinés à être vendus
• Désignation (à la juste de valeur ou disponibles et activités abandonnées
à la vente) des instruments financiers déjà
comptabilisés
• Paiement fondé sur des actions
• Contrats d’assurance
• Provisions pour démantèlement comprises
dans le coût d’une immobilisation corporelle

Retraitement rétrospectif des opérations :


• Les soldes d’ouverture doivent être calculés par
application rétrospective des normes en vigueur
à la date de première publication,

29
P R É PA R AT I O N D E S É TAT S
F I NA N C I E R S I F R S

• Les différences d’évaluation calculées entre les principes


locaux et les IFRS trouvent leur contrepartie dans
les réserves consolidées d’ouverture nettes d’impôt
différé, sauf rares exceptions notamment pour
la réévaluation des titres disponibles à la vente ou
des instruments dérivés qualifiés de cash flow hedge qui
impacteront leur compte respectif des capitaux propres
et seront ultérieurement recyclables en résultat.

 Les IFRS et la fiscalité

Les IFRS et la fiscalité doivent être étudiées pour chaque


juridiction fiscale applicable à un groupe international.
En particulier il convient d’analyser les éléments suivants :
• Chaque Etat membre de l’Union européenne peut,
dans le cadre du Règlement européen du 19 juillet
2002, autoriser ou rendre obligatoire l’utilisation
des Normes IFRS dans les comptes individuels,
• Les normes locales sont elles en train de converger
vers les IFRS ?
• Quelle connexion ou déconnexion existe-t-il entre
les règles comptables et les règles fiscales ?

La règle du jeu en France

30 CONVERSION AU X IFRS
La France ne s’oriente pas vers une utilisation possible
des IFRS pour l’établissement des comptes individuels.
Cependant, le processus en cours de convergence réglementaire
des normes comptables françaises vers les IFRS induit, d’une
part une modification profonde du référentiel aujourd’hui
applicable à ce jeu de comptes, d’autre part, une modification
induite de l'assiette fiscale. En effet, l'article 38 quater
de l'annexe III du Code Général des Impôts prévoit
que «les entreprises doivent respecter les définitions édictées
par le PCG sous réserve qu'elles ne soient pas incompatibles
avec les règles applicables pour l'assiette de l'impôt».
Par ailleurs, le bénéfice d’un certain nombre de traitements
fiscaux est, à des degrés divers, lié à l’enregistrement comptable
des opérations correspondantes, notamment en matière
de provisions et d’amortissements.

Etat d’avancement des règles fiscales face aux évolutions


comptables
La position de l’administration fiscale s’articule aujourd’hui
autour des trois idées suivantes :
• éviter autant que possible de déconnecter fiscalité
et comptabilité,
• rechercher et privilégier les solutions de neutralité,
• favoriser la simplicité.

Ces trois principes guident les évolutions doctrinales


et législatives en cours présentées par la suite dans
le chapitre de la norme IFRS concernée.
On ne peut toutefois que souligner la difficulté de concilier
ces trois principes. Ainsi, la connexion qui se traduit
par un alignement de la fiscalité sur la comptabilité, ne
peut permettre d’atteindre l’objectif de neutralité. Si
des retraitements extra-comptables sont nécessaires pour
atteindre cet objectif, une déconnexion du moins partielle
ne pourra être évitée ce qui va conduire à une certaine
complexité dans la gestion fiscale et comptable
des entreprises.

Enfin, ce débat ne doit pas être circonscrit aux évolutions


réglementaires en cours. En effet, afin de maîtriser
les coûts associés à la mise en œuvre des normes IFRS

31
P R É PA R AT I O N D E S É TAT S
F I NA N C I E R S I F R S

et dans un souci de rationalisation, les groupes français


peuvent être tentés, notamment dans le cadre de leurs
projets de conversion aux IFRS, d’anticiper la convergence
réglementaire en cours, en éclairant, voire en complétant
les principes comptables français à la lumière des nouvelles
normes internationales. Afin d’éviter les écueils fiscaux
associés à cette convergence «choisie», mais également
d’en saisir les opportunités, il apparaît essentiel d’intégrer
la fiscalité au processus de décision, et d’identifier
les enjeux fiscaux résultant du droit fiscal positif.
Pour les entreprises, les évolutions comptables en cours
se traduiront donc nécessairement au plan fiscal par la réponse
aux deux questions suivantes : combien et comment ?
• combien, en termes d’impacts sur la fiscalité courante
ou différée selon que la fiscalité s’aligne ou non sur
la comptabilité et,
• comment, si la fiscalité s’écarte de la comptabilité
afin de préserver une certaine neutralité, organiser
les retraitements, suivis spécifiques et contrôles.

Ces analyses sur la fiscalité courante et différée devront être


menées au cas par cas en fonction des dispositions fiscales
applicables aux différentes entités composant le groupe.

 Les IFRS et les systèmes d’information

Les incidences sur les systèmes d’information, décrits norme


par norme dans la précédente version de notre ouvrage, ne
sont pas repris ici. Néanmoins, il nous a paru utile de rappeler
les principales opportunités et contraintes qui devaient être
prises en compte dans un projet de conversion IFRS.
En effet, les entreprises devront fournir plus d’information,
plus souvent et plus vite. C’est pourquoi elles vont devoir
se poser les questions suivantes :

32 CONVERSION AU X IFRS
IFRS et comptes locaux, reporting interne et reporting externe

Opportunités - Règles de gestion

Jusqu’où descendre Outil Outil Outil Outil


les normes IFRS ? Reporting Reporting Reporting Reporting

Retraitements
Langage commun
Groupe et Filiales ? Retraitements

Impacts sur la mesure Retraitements


de performance et
les objectifs ? Retraitements

Contenu des reportings ? Transactions Transactions Transactions Transactions

Les comptes en normes IFRS pourront être diversement


élaborés dans le système de consolidation/reporting :
• reporting préparé directement en IFRS,
• les retraitements IFRS sont gérés localement mais
transmis dans un état de rapprochement «manuel»,
• les retraitements IFRS sont gérés localement mais
transmis dans un état de rapprochement via une liasse
séparée,
• les retraitements IFRS sont gérés en central
directement au niveau des comptes consolidés.

Le choix dépendra largement de la nature et du nombre


de retraitements à gérer, des pratiques du groupe en
matière de reporting, et du système de validation de
l’information mis en place.
Quelle que soit l’organisation préférée, il faut noter que
l’exercice 2004 doit être à la fois établi en référentiel
français et en normes IFRS. Cette contrainte a pu orienter
les groupes vers une gestion non décentralisée afin
de gérer le passage entre les deux référentiels. Ainsi,
l’organisation des systèmes d’information mise en place
aujourd’hui pourrait être évolutive.
Une plus grande décentralisation pourra être menée
dans un deuxième temps, lorsque les comptables locaux
seront plus autonomes dans l’application des normes et

33
P R É PA R AT I O N D E S É TAT S
F I NA N C I E R S I F R S

que la mise en place de systèmes locaux (ERP) qui


produiront de l’information IFRS sera réalisée.

Plus d’information, plus souvent

En ce qui concerne les restitutions de données, les états


financiers consolidés selon les normes IFRS vont comporter
des informations d’annexes beaucoup plus complètes.
Ces informations seront à la fois descriptives et quantitatives.
Afin de ne pas ralentir le process d’établissement des états
financiers, les entreprises vont devoir mettre en place des
outils de consolidation et de reporting qui permettent une
sortie automatisée des plaquettes.

Opportunités - Règles de gestion

Délais
de clôture

Aujourd’hui
Impacts d’une plus grande
fréquence de reporting
(trimestriel, événements) ?
Prévisionnel ?
Demain
Besoins d’automatisation
des productions, de
raccourcissement des délais ?
Fréquence
Trimestre Trimestre Trimestre Trimestre
1 2 3 4

Il convient également d’avoir à l’esprit les travaux actuels


de l’Europe pour une harmonisation en matière
d’obligations de publication. En particulier la Directive
européenne «Transparence financière» va, d’une part, rendre
obligatoire la publication d’informations trimestrielles par
les sociétés ayant des titres de capital cotés et, d’autre part,
imposer des délais de publication de deux mois pour les
comptes semestriels et de trois mois pour les comptes annuels.

34 CONVERSION AU X IFRS
IAS 2
IAS 2

Stocks

35
IAS 2

IAS 2
Stocks

POINTS CLÉS Les stocks doivent être évalués à leur coût qui doit comprendre :
• le prix d’achat, les droits de douane et autres taxes, les coûts
de transformation c’est à dire la main d’œuvre directe, les coûts
indirects et autres coûts encourus pour amener les stocks
à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent,
• les rabais commerciaux, remises et autres éléments similaires
en substance ou «crédit gratuit».

Une dépréciation doit être comptabilisée si la valeur nette


de réalisation (prix de vente net des coûts de sortie) est inférieure
au coût calculé selon la méthode décrite ci-dessus.
Le coût d’éléments fongibles doit être déterminé selon la méthode
du CMP (coût moyen pondéré) ou du FIFO ; la méthode du LIFO n’est
pas autorisée.

Les principes français ne sont pas fondamentalement différents


des principes IFRS. Cependant, on notera :
• l’interdiction d’utiliser le LIFO en IFRS alors que cette méthode
reste autorisée dans les comptes consolidés français et,
• la non conformité avec les IFRS d’une dépréciation calculée
sur un critère unique de rotation lente.

36 CONVERSION AU X IFRS
INCIDENCES SUR L’INFORMATION
FINANCIÈRE

Les principales incidences de l’application d’IAS 2 sur


l’information financière portent sur :
• la valeur brute des stocks,
• les méthodes d’évaluation,
• le reclassement des pièces détachées en immobilisations
corporelles,
• un critère unique de dépréciation : la valeur nette
de réalisation,
• les informations à fournir.

 La valeur brute des stocks

IAS 2 indique que «le coût des stocks doit comprendre


tous les coûts d'acquisition, coûts de transformation
et autres coûts encourus pour amener les stocks à l'endroit
et dans l'état où ils se trouvent.»
Il est précisé que «les coûts d'acquisition des stocks
comprennent le prix d'achat, les droits de douane et autres
taxes (autres que les taxes ultérieurement récupérables par
l'entreprise auprès des administrations fiscales), ainsi que
les frais de transport, de manutention et autres coûts
directement attribuables à l'acquisition des produits finis,
des matières premières et des services». Par «endroit et
état» il faut entendre «terme du processus de production»
ou du processus d’acheminement jusqu’aux lieux de vente
au sein de l’entreprise, les coûts ultérieurs de stockage ou
visant à amener le produit chez le client ne faisant pas
partie des coûts incorporables.

Dans le secteur de la distribution, la valorisation des stocks


dépend à la fois du circuit de "supply chain" (par exemple,
selon que les marchandises transitent ou non par des
plate-formes de groupement/éclatement) et de la localisation
des stocks à la clôture. Les coûts incorporables ne doivent
correspondre qu'aux seuls coûts logistiques, à l’exclusion
des coûts liés à des activités non directement liées aux
opérations de manutention physique des marchandises.

37
IAS 2

Dans le cas des plate-formes, les charges d'amortissement


ou de location sont prises en compte au prorata des surfaces
ou équipements utilisés à des fins logistiques. Dans le cas
d'une logistique externalisée, l'ensemble des coûts facturés
par le prestataire est éligible.
Les coûts de transport encourus entre la plate-forme et
les magasins, de même que les coûts liés au déchargement
et à la mise en réserve des marchandises dans les magasins
doivent également être pris en compte. A l'inverse, les coûts de
mise en rayon ou les coûts liés au stockage des marchandises
en magasins sont exclus.

Prise en compte des ristournes et rabais


IAS 2 indique également que «les rabais commerciaux,
remises et autres éléments similaires sont déduits pour
déterminer les coûts d'acquisition». L’application du
caractère de remise, rabais ou autres éléments similaires
doit se faire en substance.
En particulier, les escomptes financiers obtenus auprès
des fournisseurs pour règlement comptant ou accéléré
doivent être déduits des coûts d'acquisition des stocks.

Certaines prestations de services négociées dans les accords


de coopération commerciale peuvent ne pas répondre à
la qualification de prestations de services car les fournisseurs
n’en tireront pas de bénéfice économique autre que
la conclusion de la vente.
Dans ce cas, ces coopérations commerciales doivent être
comptabilisées en accord avec leur substance et être prises
en compte en réduction du coût d’achat des marchandises
chez les distributeurs.

 Les méthodes d’évaluation

Les stocks doivent être évalués selon la méthode du FIFO


(Premier Entré-Premier Sorti) ou du coût moyen pondéré.

38 CONVERSION AU X IFRS
La norme permet l’utilisation, à l’intérieur d’un même
groupe, des deux méthodes si et seulement si des natures
ou des utilisations différentes des stocks peuvent justifier
l’utilisation de méthodes différentes. Par exemple, on peut
imaginer qu’une société opérant à la fois dans l’industrie et
la grande distribution utilise les deux méthodes pour une
même nature de stock. Cependant, la Norme précise que
la seule localisation géographique n’est pas un critère
admissible pour justifier le recours à deux méthodes
différentes pour une même nature de stock.
Enfin, la norme actuelle (suite à la révision intervenue
en décembre 2003 ) interdit la méthode du LIFO (Dernier
Entré-Premier Sorti).

Dans l’industrie pétrolière et en particulier l’activité du


raffinage distribution, la méthode du LIFO ou du coût
de remplacement sont communément employées car elles
traduisent mieux le résultat économique des opérations.
C’est pourquoi les entreprises du secteur communiqueront
vraisemblablement sur la valeur des stocks et du résultat
d’exploitation selon les deux méthodes (CMP / FIFO
et LIFO / Coût de Remplacement).

IAS 2 autorise de façon spécifique la méthode souvent


retenue par la distribution à savoir l’application d’un
pourcentage d’abattement par rapport au prix de vente.

Prise en compte de la capacité normale et non de la capacité


budgétée
IAS 2 précise que «l'affectation des frais généraux fixes
de production aux coûts de transformation est fondée sur
la capacité normale des installations de production». Cette
définition pourra conduire à modifier l’affectation des frais
généraux et pourra avoir une incidence sur la valeur brute
des stocks. En effet, IAS 2 précise ce qu’il faut entendre
par capacité normale : c’est la production moyenne que
l’on s’attend à réaliser sur un certain nombre d’exercices
ou de saisons dans des circonstances normales, en tenant
compte de la perte de capacité résultant de l'entretien
planifié. Il est possible de retenir le niveau réel de production
s'il est proche de la capacité de production normale.

39
IAS 2

Les entreprises qui calculent leurs coûts standards sur l a


base de la production budgétée devront donc s’interroger sur
le caractère «normal» de celle-ci.

 Le reclassement des pièces détachées en immobilisations


corporelles

IAS 2 cite les trois formes de stocks possibles :


• des actifs détenus pour être vendus dans le cours
normal de l’activité,
• des actifs en cours de production destinés à être vendus
dans le cours normal de l’activité,
• des matières premières et de fournitures devant être
consommées dans le processus de production
ou de prestation de services.

Pour des raisons pratiques, les stocks de pièces détachées


sont souvent gérés avec les stocks et comptabilisés comme
tels au bilan. Certaines pièces détachées (pièces de rechange
principales, stocks de pièces de sécurité si l'entreprise compte
les utiliser sur plus d'un exercice, pièces de rechange et
pièces d'entretien ne pouvant être utilisées qu'avec
une immobilisation corporelle) devront être comptabilisées
en immobilisations corporelles selon IAS 16. Il appartient
à chaque entreprise, en fonction de l’importance du poste
«pièces détachées» et des amortissements qui s’y rattacheront,
d’apprécier la pertinence et d’évaluer l’impact
d’un reclassement éventuel.

Les entreprises de type «utilities» et toutes celles qui disposent


d’installations industrielles complexes seront certainement
confrontées à ces problématiques.

40 CONVERSION AU X IFRS
 Un critère unique de dépréciation : la valeur nette de réalisation

IAS 2 indique que «la pratique consistant à déprécier


les stocks au-dessous du coût pour les ramener à leur valeur
nette de réalisation est cohérente avec le principe suivant
lequel les actifs ne doivent pas figurer pour un montant
supérieur au montant que l'on s'attend à obtenir de
leur vente ou de leur utilisation».

Il est également précisé que le coût des stocks peut ne


pas être recouvrable si ces stocks ont été endommagés,
s'ils sont devenus complètement ou partiellement obsolètes
ou si leur prix de vente a subi une baisse.

L'évaluation de la valeur nette de réalisation est fondée


sur les éléments probants les plus fiables, disponibles à
la date à laquelle sont faites les estimations du montant
de stocks que l'on s'attend à réaliser. La valeur de réalisation
n’est pas la juste valeur dans la mesure où c’est une valeur
spécifique à l’entreprise.

Dans le cas de l'industrie du «Luxe», l'écoulement des produits


par le biais de ventes à des conditions dégradées est une pratique
qui demeure limitée pour des raisons de protection de l'image
de marque. De ce fait, la destruction de produits est une pratique
plus courante et un indicateur à prendre en compte pour
la détermination de la valeur nette de réalisation. La valeur
nette de réalisation des stocks dépend de façon plus marquée
des cycles de vie des produits (effets de mode) et donc de
décisions de gestion : plan marketing, outils promotionnels,
réseaux de distribution spécifique.
D’une manière plus générale, dans le cas de marchandises
devant faire l’objet de ventes dans le cadre d’opérations
promotionnelles, aucune dépréciation ne doit être
comptabilisée dès lors que le prix de vente promotionnel
reste supérieur au prix de revient.

41
IAS 2

 Informations à fournir : plus de transparence


dans les dépréciations

IAS 2 impose de fournir un certain nombre d’informations,


notamment sur les méthodes utilisées, les montants bruts,
les dépréciations ainsi qu’une distinction des reprises de
provision induites par la vente des stocks et celles résultant
de l’augmentation de la valeur nette de réalisation.

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront


être analysées au cas par cas en fonction des dispositions
fiscales applicables aux différentes entités composant
le groupe. En ce qui concerne les entités françaises,
la transposition partielle en normes comptables françaises
des normes IAS 2 et 16 au travers de l’avis CNC 2004-15
sur la définition, la comptabilisation et l’évaluation des
actifs devrait avoir des impacts sur la fiscalité courante.

Il s’agit notamment du changement de nature comptable,


et donc du traitement fiscal afférent, de certains éléments
d’actifs (immobilisation de certaines pièces de sécurité
et de rechange auparavant classées en stocks) ou de
la reconnaissance ou non des provisions pour rotation
lente constatées jusqu’à présent dans les comptes
individuels.

42 CONVERSION AU X IFRS
IAS 11
IAS 11

Contrats de construction

43
IAS 1 1

IAS 11
Contrats de construction

POINTS CLÉS Un contrat de construction est un contrat spécifiquement négocié


pour la construction d'un actif ou d’une combinaison d’actifs.
Les différentes composantes d’un contrat doivent être regroupées ou
séparées selon la substance du contrat ou du groupe de contrats.
Les produits doivent être évalués :
• à la juste valeur de la contrepartie reçue ou à recevoir (juste
valeur du montant initial contractuel des produits),
• y compris les modifications dans les travaux du contrat et,
• les réclamations ou pénalités, les primes de performance quand
elles sont probables et évaluables de façon fiable.

Les produits et les coûts du contrat doivent être comptabilisés selon


la méthode de l’avancement (avancement des coûts ou avancement
physique) qui est la seule méthode autorisée.
En cas d’incertitude sur le résultat à terminaison, les produits
du contrat sont comptabilisés dans le compte de résultat à hauteur
des coûts re c o uv rable, toute perte attendue doit être provisionnée.
Si l’entreprise a opté pour l’intégration des coûts d’emprunts dans
ses actifs (IAS 23), les coûts des contrats de construction doivent
comprendre les coûts d’emprunts.

Les principes français ne sont pas fondamentalement différents


des principes IFRS ; cependant on notera :
• que la méthode à l’achève m e nt n’est pas la méthode préférentielle
mais reste autorisée en France,
• que certaines modalités d’évaluation (des produits notamment)
et de présentation sont différentes.

44 CONVERSION AU X IFRS
INCIDENCES SUR L’INFORMATION
FINANCIÈRE

Les principales incidences de l’application d’IAS 11


sur l’information financière portent sur les points suivants :
• une seule méthode : l’avancement,
• en cas d’incertitude sur le résultat à terminaison,
le chiffre d’affaires doit être limité au montant
des coûts encourus et recouvrables,
• application des critères de regroupement et de
distinction des contrats prévus par IAS 11,
• les produits du contrat doivent être actualisés, inclure
les modifications, réclamations et primes de performance
et être comptabilisés au cours de change du jour
des opérations,
• nature des coûts devant être rattachés à un contrat
déterminé,
• présentation au bilan,
• plus de transparence : de nombreuses informations
à fournir.

 Une seule méthode : l’avancement

Selon IAS 11, «lorsque le résultat d'un contrat de


construction peut être estimé de façon fiable, les produits
du contrat et les coûts associés au contrat de construction
doivent être comptabilisés respectivement en produits et
en charges en fonction du degré d'avancement de l’activité
du contrat à la date de clôture». Les normes françaises
indiquent «qu’un contrat à long terme est comptabilisé
soit selon la méthode à l'achèvement, soit selon la méthode
à l'avancement», et la méthode à l’avancement, bien
que présentée comme une méthode préférentielle, n’est
pas obligatoire. En pratique, la méthode à l’achèvement
continue à être utilisée. L’application d’IAS 11 aura
une incidence immédiate sur les comptes des entreprises
qui utilisent cette méthode. Cette incidence sera double car,
d’une part, elle portera sur le bilan d’ouverture avec
retraitement des contrats en cours à la date de transition

45
IAS 1 1

sur la base de la méthode à l’avancement et, d’autre part,


elle aura une incidence récurrente sur la façon dont
l’entreprise mesure et présente son résultat.

 En cas d’incertitude sur le résultat à terminaison, le chiffre


d’affaires doit être limité au montant des coûts encourus
et recouvrables

S’il existe une incertitude dans l’estimation des données


à terminaison, IAS 11 préconise d’utiliser la méthode
du recouvrement de coûts : les produits seront comptabilisés
à hauteur des coûts encourus et recouvrables. En revanche,
cette modalité n’est pas reprise par les textes français
qui, cependant, précisent que le résultat est comptabilisé
à l’avancement si l’entreprise est en mesure d’estimer de
façon fiable le résultat à terminaison. Sa mise en application
n’aura pas d’incidence sur le résultat net en comparaison
avec l’application de la méthode à l’achèvement, mais
modifiera produits et coûts enregistrés et donc le taux
de marge global de l’entreprise.

 Application des critères de regroupement et de distinction


des contrats prévus par IAS 11

Selon IAS 11, le regroupement et la distinction de contrats


de construction dépendent essentiellement de deux critères
de base qui sont la nature des actifs construits (au regard
de la conception, de la technologie, de la fonctionnalité de
l’actif) et la négociation du prix.
Un ensemble de contrats est considéré comme un contrat
de construction unique lorsque ces contrats sont étroitement
liés par la conception, la technologie ou la fonctionnalité des
actifs et qu’ils sont négociés comme un marché global (IAS
11.9). Ainsi, la construction d’un actif supplémentaire sera
traitée comme un contrat de construction distinct si l’actif

46 CONVERSION AU X IFRS
n’est pas de la même nature que les actifs construits
précédemment et si le prix est renégocié (IAS 11.10).
Compte tenu du caractère général des critères prévus par
IAS 11, l’IFRIC a été saisi pour préparer un guide
d’application à la lumière du SOP81-11 qui est applicable
aux utilisateurs des US Gaap.

L’IFRIC devrait émettre un projet d’interprétation début


2005 qui devrait également aborder ces problématiques
dans le cadre des services ou transactions dont certains
éléments constitutifs entrent dans le champ d’application
d’IAS 18.

Les difficultés d’application des critères de regroupement et


division des contrats sont fréquentes. Dans le cas d’un marché
global comprenant une phase de recherche, une phase de
développement et une phase de production, faut-il regrouper
les contrats correspondants à ces trois phases ? Si un tel
regroupement a du sens, car il traduit la substance du marché,
comment le traduit-on sur le plan comptable ?
En effet, dans certains cas, il est difficile d’estimer le résultat
à terminaison du marché global alors qu’il peut l’être pour
les contrats entrés en production.
Par ailleurs, comment traduire la levée d’une tranche
optionnelle ?

 Les produits du contrat doivent être actualisés (si l’effet


est significatif), inclure les modifications, réclamations
et primes de performance et être comptabilisés au cours
de change du jour des opérations.

Les produits du contrat de construction doivent être


évalués à la juste valeur de la contrepartie reçue ou
1 AICPA Statement of Position – à recevoir (IAS 11.12). En cas de paiement différé,
Accounting for performance
of Construction-Type and Certain les produits devront être actualisés, contrairement
Production Type Contracts. à la pratique française.

47
IAS 1 1

Des conditions de règlement anormales ne donnant pas lieu à


facturation d’intérêts (par exemple un crédit gratuit) devront
se traduire par une actualisation des produits c’est-à-dire
une diminution des produits ordinaires dont la contrepartie
sera des produits financiers. A contrario, les produits financiers
générés par la trésorerie positive d’un contrat pourraient
être analysés comme un complément de prix et comptabilisés
en produits ordinaires.

Par ailleurs, les produits à prendre en compte dans


le contrat devront intégrer les réclamations (montant
que l’entreprise cherche à collecter auprès du client à titre
de remboursement de coûts non inclus dans le prix du
contrat), primes de performance (la prime de performance
est un supplément payé à l’entreprise par le client si un
niveau de performance spécifié est atteint ou dépassé par
le premier) ou autres modifications (IAS 11.13-15) dans
la mesure où il est probable qu’ils seront acceptés par
le client et qu’ils peuvent être estimés de façon fiable.

Les primes de vol, primes de performance ou toutes


pénalités pour non respect des délais ou toute autre clause
contractuelle devront être présentées comme un ajustement
des produits.

Les produits facturés en devises doivent être comptabilisés


au cours du jour de la transaction.

Les entreprises qui utilisaient un cours garanti


(correspondant au cours de la couverture de change) vont
devoir comptabiliser les produits au cours du jour de la
reconnaissance du produit. Les effets des couvertures de
change pourront être reclassés en produits des contrats
dans la mesure où les critères de qualification de couverture
d’IAS 39 sont remplis (se reporter à IAS 39).

48 CONVERSION AU X IFRS
 Nature des coûts devant être rattachés à un contrat déterminé

IAS 11 précise la nature des coûts qui doivent être


rattachés à un contrat déterminé et ceux qui doivent en
être exclus. Ainsi les coûts de conception et d’assistance
technique (IAS 11.17-18), certains frais de construction
comme, par exemple, les frais d’assurance qui peuvent
être attribués à l’activité du contrat (IAS 11.18) doivent
être rattachés au contrat. A contrario, l’amortissement
des immobilisations non utilisées dans le cadre du contrat
(IAS 11.20) doit être exclu des coûts du contrat de
construction en IAS.

 Présentation au bilan

IAS 11 prévoit la présentation de montants appelés «montants


dus par les clients» («due from customers») à l’actif et
«montants dus aux clients» («due to customers») au passif.
On notera que le principal retraitement concerne
les avances qui doivent être imputées sur les facturations
intermédiaires. En effet, IAS 11.42 définit les avances
comme étant «les montants reçus par le constructeur avant
que les travaux correspondants n’aient été exécutés».

49
IAS 1 1

La problématique précédente est présentée dans l’exemple


chiffré ci-dessous :

Montants par contrat A B C D E Total


Avances au bilan en French GAAP 0 600 160 0 45 805
(Demandes d’acomptes encaissées)
Factures à établir en French GAAP 65 520 140 20 0 745
Produits perçus d’avance (quand le CA
reconnu est inférieur aux factures émises) 5 5
Clients : factures émises 70 0 0 180 25 275

Montants calculés en IFRS


Produits comptabilisés selon IAS 11.22 145 520 380 200 55 1300
Factures intermédiaires 100 520 380 180 55 1235
Avances (encaissements supérieurs FAE) 0 80 20 0 25 125
Clients 90 0 0 180 0 270

Calcul du Due to / due from


Coûts comptabilisés sur l’exercice 110 510 450 250 100 1420
Marge réalisée 35 70 30 -50 0 85
Moins PAT2 0 0 0 -40 -30 -70
Moins facturations intermédiaires -100 -520 -380 -180 -55 -1235
Dus par les clients 45 60 100 0 15 220
Dus aux clients 0 0 0 20 0 20

2 Perte à terminaison.

50 CONVERSION AU X IFRS
Retraitements

Bilan Principes Français


Travaux en cours 205 Résultat 15
Clients 275 Provision pour PAT 70
Produits perçu d’avance 5
Factures à établir 745 Avances reçues 805
Banque 1090 Dettes fournisseurs 1420
Total 2315 Total 2315

Bilan IFRS
Dus par les clients 220 Résultat 15
Clients 270 Dus aux clients 20
Avances reçues 125
Banque 1090 Dettes fournisseurs 1420
Total 1580 Total 1580

 Plus de transparence : de nombreuses informations à fournir

Les informations à fournir en application d’IAS 11


sont nombreuses : méthodes retenues, produits, charges
et profits ou pertes comptabilisés dans la période, calcul
des «dus aux/par les clients»…
Ces informations ne sont généralement pas fournies par
les entreprises en France et leur production va poser
un certain nombre de difficultés pratiques car les comptes
de bilan ne sont pas toujours disponibles de manière
détaillée par contrat.

51
IAS 1 1

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront


être analysées au cas par cas en fonction des dispositions
fiscales applicables aux différentes entités composant
le groupe. En ce qui concerne les entités françaises,
le recours impératif à la méthode de l’avancement peut
générer des impôts différés si la méthode de l’achèvement
est retenue au niveau des comptes individuels.
Quelle que soit la méthode retenue, la non-déductibilité
fiscale des provisions représentatives de pertes à terminaison
au titre de travaux ou prestations restant à exécuter continuera
à générer des différences temporaires.
En tout état de cause, l’adoption de la méthode
de l’avancement au niveau des comptes individuels, outre
les problématiques qu’elle pourrait soulever au regard
de l’impôt sur les sociétés, ne dispensera pas les groupes
de tenir un référentiel spécifique afin de gérer
leurs obligations en matière de TVA.

52 CONVERSION AU X IFRS
IAS 12
IAS 12

Impôts sur le résultat

53
IAS 1 2

IAS 12
Impôts sur le résulat

POINTS CLÉS IAS 12 impose de compt a b i l iser un impôt différé en utilis a nt l’approche
bilantielle c’est-à-dire dès qu’il existe une différence entre la valeur
comptable et la valeur fiscale d’un actif ou d’un passif.
L’impôt différé doit être évalué au taux qui sera appliqué à l’actif ou
au passif visé dans la mesure où ce taux est adopté ou quasiment
adopté à la clôture.

En particulier, il convient de comptabiliser :


• des impôts différés actifs sur les reports déficitaires et crédits
d’impôt si leur recouvrement dans le futur est probable,
• un impôt différé au titre des différences temporaires relatives
aux titres de participation consolidés dont la cession est probable
et dont on ne contrôle pas le renversement (titres mis en
équivalence),
• des ajustements à l’ouverture des valeurs comptables des actifs
et passifs résultant de la première adoption des IFRS.

Les principes français sont très proches des principes énoncés dans
IAS 12. Il convient toutefois de relever que :
• l’actualisation des impôts différés est interdite en IFRS,
contrairement aux principes français qui imposent cette
actualisation lorsque certaines conditions sont remplies,
• certaines différences temporaires (comme les actifs incorporels
non cessibles séparément de l’entreprise et les titres mis en
équivalence) ne donnent pas lieu à comptabilisation d’un impôt
différé en principes français.

54 CONVERSION AU X IFRS
INCIDENCES SUR L’INFORMATION
FINANCIÈRE

Nous avons vu que les principes français sont très proches


des principes énoncés dans IAS 12. Cependant, une analyse
des pratiques met en lumière un certain nombre de différences
entre l’application des principes français et IAS 12.

Les principales incidences de l’application d’IAS 12


sur l’information financière portent sur :
• la comptabilisation plus systématique des actifs d’impôt
différé dès lors que leur recouvrement est probable,
• une augmentation possible des impôts différés passifs pour
les groupes qui comptabilisent des marques ou des parts
de marché,
• une augmentation des impôts différés passifs liés
aux titres de participation et systématique sur
les titres mis en équivalence,
• une modification ultérieure des actifs d’impôt différé
comptabilisés lors de regroupements d’entreprises,
• la non-actualisation des impôts différés,
• la compensation des actifs et des passifs d’impôt différé
sous certaines conditions,
• des informations à fournir plus détaillées et plus
nombreuses.

 Comptabilisation plus systématique des actifs d’impôt


différé dès lors que leur recouvrement est probable

IAS 12 indique qu’un actif d’impôt différé doit être


comptabilisé pour le report en avant des pertes fiscales et
des crédits d’impôt non utilisés dès lors qu’il est probable
que l’entreprise disposera de bénéfices imposables futurs
sur lesquels ces pertes fiscales et crédits d’impôt pourront
être imputés.
Les critères de comptabilisation des actifs d’impôt différé
résultant du report en avant de pertes fiscales et de crédits
d’impôt non utilisés sont les mêmes que ceux retenus
pour la comptabilisation des actifs d’impôt différé

55
IAS 1 2

résultant de différences temporelles déductibles. Toutefois,


l’existence de pertes fiscales non utilisées constitue
une indication forte que des bénéfices imposables futurs
risquent de ne pas être disponibles. Par conséquent,
lorsqu’une entreprise a un historique de pertes récentes,
elle ne comptabilise un actif d’impôt différé au titre de
ces pertes fiscales ou crédits d'impôt non utilisés que
dans la mesure où elle dispose de différences temporelles
imposables suffisantes ou d’autres indications convaincantes
qu'elle disposera de bénéfices imposables suffisants
sur lesquels pourront s’imputer les pertes fiscales et
crédits d’impôt non utilisés.

Le Règlement CRC 99-02 précise «qu’il est présumé qu'un


tel bénéfice n'existera pas lorsque l'entreprise a supporté
des pertes récentes au cours des deux derniers exercices sauf
à apporter des preuves contraires convaincantes, par exemple
si ces pertes résultent de circonstances exceptionnelles qui
ne devraient pas se renouveler dans un avenir prévisible
ou si des bénéfices exceptionnels sont attendus.»
On note donc que les textes français ont voulu introduire
une limitation à l’activation des impôts différés en
précisant ce qu’il fallait entendre par des preuves
convaincantes.

La mise en place d’IAS 12 risque donc de se traduire soit :


• par une modification des pratiques des entreprises
vers moins de «prudence»,
• par la mise en place de justifications plus détaillées
visant à démontrer la probabilité ou l’absence de
probabilité de réalisation de bénéfices imposables
futurs suffisants.

56 CONVERSION AU X IFRS
 Augmentation possible des impôts différés passifs pour
les groupes qui comptabilisent des marques ou des parts
de marché

IAS 12 prévoit la comptabilisation d’un impôt différé


pour toutes les différences temporelles imposables.
Certaines exceptions sont prévues. En particulier, IAS 12
précise que le passif d’impôt généré soit par la comptabilisation
initiale d’un goodwill soit lorsque ce dernier est amortissable
fiscalement, ne doit pas être comptabilisé. Les textes français
ajoutent une exception supplémentaire relative «aux écarts
d'évaluation portant sur des actifs incorporels généralement
non amortis ne pouvant être cédés séparément de l'entreprise
acquise».

L’application d’IAS 12 pourrait donc se traduire par


une augmentation des impôts différés passifs pour les
groupes qui présentent des marques ou parts de marché
à leur bilan. Dans le cas où ils seraient maintenus
dans le bilan d’ouverture, car conformes aux critères
d’identification définis par IAS 38, il conviendra
de comptabiliser un passif d’impôt différé.

 Augmentation des impôts différés passifs liés aux titres


de participation

IAS 12 précise qu’une entreprise doit comptabiliser un


passif d’impôt différé pour toutes différences temporelles
imposables liées à des participations dans des filiales,
entreprises associées, coentreprises et investissements
dans des succursales, sauf si les deux conditions suivantes
sont remplies :
• la mère, l’investisseur ou le coentrepreneur est en
mesure de contrôler la date à laquelle la différence
temporelle s’inversera et,
• il est probable que la différence temporelle
ne s’inversera pas dans un avenir prévisible.

57
IAS 1 2

La plupart des entreprises françaises n’enregistrent pas


d’impôt différé pour des participations consolidées, même
si des cessions sont probables, en application du
Règlement CRC 99-02 qui limite les impôts différés aux
impôts non récupérables portant sur des distributions de
dividendes décidées ou probables.
En conséquence, l’application d’IAS 12 se traduira
généralement par une augmentation des impôts différés
passifs liés aux titres de participation. En effet, les entreprises
devront comptabiliser un impôt différé sur la différence entre
la valeur comptable (qui correspond à la valeur des titres
augmentée de la différence de consolidation et du goodwill
éventuel) et la valeur fiscale des titres de participation.
En principe, en cas de différence de consolidation négative,
les entreprises enregistrent une dépréciation des titres
pour ramener la valeur fiscale (et valeur dans les comptes
individuels) au niveau de la valeur comptable dans
les comptes consolidés. On notera également que
les entreprises devront comptabiliser un impôt différé sur
les titres mis en équivalence dont la différence est positive,
car elles ne contrôlent pas la date à laquelle la différence
s’inversera. Aujourd’hui, seuls quelques groupes (notamment
ceux qui préparent des comptes US GAAP) procèdent ainsi.

 Modification ultérieure des actifs d’impôt différé nés


dans des regroupements d’entreprises

IFRS 3, «Regroupements d’entreprises» précise que


lorsqu’un actif d’impôt différé de l’entreprise acquise
n’a pas été comptabilisé par l’acquéreur en tant qu'actif
identifiable à la date du regroupement d’entreprises et
est comptabilisé ultérieurement dans les états financiers
consolidés de l'acquéreur, le produit d'impôt différé
qui en résulte est comptabilisé dans le compte de résultat.

58 CONVERSION AU X IFRS
Simultanément, l’acquéreur réduit la valeur comptable
brute du goodwill du montant qui aurait été enregistré si
l'actif d'impôt différé avait été comptabilisé en tant qu'actif
identifiable à la date du regroupement d'entreprises,
en contrepartie d’un compte de charge. En revanche, le
Règlement CRC 99-02 précise que les économies d'impôt
réalisées au-delà du délai d'un an prévu au paragraphe
21101 du fait que des actifs d'impôt différé n'avaient pas
été considérés comme identifiables lors de l'opération
contribuent au résultat consolidé sans que l’écart
d’acquisition soit affecté».
Dans ce cas, l’application d’IAS 12 n’aura pas nécessairement
d’incidence sur le bilan d’ouverture établi conformément aux
normes IFRS, mais dans tous les cas les entreprises seront
amenées à modifier leurs principes et à être plus attentives
aux évaluations des actifs d’impôt différé dans le cadre
d’acquisition d’entreprises.

 Non-actualisation des impôts différés

IAS 12 interdit l’actualisation des actifs et passifs d’impôt


différé. Le Règlement CRC 99-02 précise que «les actifs
et passifs d'impôt différé sont actualisés lorsque les effets
de l'actualisation sont significatifs et qu'un échéancier
fiable de reversement peut être établi».
La pratique de l’actualisation était minoritaire parmi
les sociétés cotées en particulier en raison des difficultés
pratiques qu’elle engendrait. Cette différence significative
sur le plan du principe devrait être sans impact sur
le plan pratique pour une majorité de groupes.

 Compensation des actifs et des passifs d’impôt sous


certaines conditions

IAS 12 impose de compenser les actifs et les passifs d’impôt


différé si l’entreprise a un droit juridiquement exécutoire
de le faire et si elle a l’intention de réaliser les actifs et
passifs d’impôt simultanément. Par exemple, les actifs et
1 Délai d’affectation du coût
d’acquisition aux actifs et passifs passifs d’impôt à l’intérieur d’une même entité fiscale ou
identifables. à l’intérieur d’un groupe fiscal en cas d’intégration peuvent

59
IAS 1 2

être compensés. De même, dans certains pays, les impôts


sur le résultat sont composés de plusieurs impôts (local
et fédéral par exemple) ; dans ce cas, ne peuvent être
compensés que des actifs et passifs juridiquement
compensables.
Les dispositions prévues par le Règlement CRC 99-02
prévoient que «les actifs et passifs d'impôt différé, quelle que
soit leur échéance, doivent être compensés lorsqu'ils
concernent une même entité fiscale». Les dispositions prévues
par IAS 12 sont donc plus précises et les entreprises devront
examiner les modalités qu’elles envisagent pour compenser
leurs actifs et passifs d’impôt différé.

 Informations à fournir plus détaillées et nombreuses

Les informations requises par IAS 12 sont beaucoup


plus nombreuses que celles habituellement communiquées
par les groupes français. En particulier, les éléments
suivants doivent faire l’objet d’un détail plus important :
• une présentation distincte des principales composantes
de la charge ou du produit d'impôt,
• un rapprochement entre le taux d'impôt théorique
et le taux d'impôt effectif,
• le montant et, si elle existe, la date d'expiration des
différences temporelles déductibles, pertes fiscales et
crédits d'impôt non utilisés pour lesquels aucun actif
d'impôt différé n'a été comptabilisé au bilan,
• la charge d'impôt relative aux activités abandonnées,
• la justification de la comptabilisation d'actifs d'impôt
différé en cas d'historique de pertes fiscales récentes.

60 CONVERSION AU X IFRS
INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

L’incidence des IFRS sur la fiscalité différée des groupes


pourrait être significative dans un contexte où tout
traitement IFRS est potentiellement générateur d’une
nouvelle écriture d’impôt différé. La mise en œuvre
au niveau des comptes consolidés des normes IFRS
doit donc nécessairement s’accompagner d’une réflexion
sur la fiscalité différée qui y est associée.
Cette analyse doit être faite pour toutes les juridictions
fiscales dont dépend le groupe qui prépare les comptes
consolidés. Elle doit être revue régulièrement compte
tenu des évolutions multiples en Europe liées à la mise
en place des IFRS et de la connexion plus ou moins forte,
selon les pays, entre la fiscalité et la comptabilité.
Cette analyse, rendue particulièrement complexe
en France du fait de l’évolution en cours des normes
comptables locales et des règles de fiscalité courante,
nécessite en tout état de cause l’implication forte des
départements fiscaux pour :
• suivre et évaluer les bases fiscales des actifs et
des passifs,
• suivre les pertes fiscales et les crédits d’impôts ;
• évaluer le caractère recouvrable des actifs d’impôt
différé,
• déterminer les compensations possibles entre actifs
et passifs d’impôt différé par sous-groupe intégré
fiscalement,
• suivre les changements de taux d’imposition et collecter
les taux d’impôt applicables en cas de cession d’actif
afin de pouvoir déterminer le montant d’impôt différé,
• préparer les informations détaillées à fournir.

L’implication des équipes fiscales apparaît nécessaire tant


au niveau des holdings de groupe que dans les filiales.
En l’absence d’experts au niveau des filiales, des outils
(manuel des principes comptables et fiscaux dont
des check-lists permettent à toutes les entités du groupe
d’évaluer correctement leurs bases fiscales) et une formation

61
IAS 1 2

adéquats doivent être mis en place pour faciliter


la préparation d’une information de qualité par
les comptables des filiales.

La mise en œuvre des normes IFRS et en particulier celle


d’IAS 12 va se traduire par un accroissement du niveau
d’information requis en matière fiscale et une plus grande
lisibilité de la performance fiscale des groupes.
Les principales composantes de la charge ou du produit
d’impôt devront ainsi être présentées distinctement et
une explication de la relation entre la charge ou le produit
d’impôt et le bénéfice comptable devra être fournie dans
la « tax proof », le cas échéant en opérant un rapprochement
chiffré entre le taux effectif d’impôt (TEI) moyen et le taux
d’impôt applicable.

Avec le passage aux IFRS, le TEI va devenir un enjeu


de communication financière, un indicateur interne à
maîtriser, un révélateur et un outil d’optimisation comme
de gestion des risques, ce qui va nécessairement demander
la mise en place d’un reporting fiscal efficace et adapté.

62 CONVERSION AU X IFRS
IAS 14
IAS 14

Information sectorielle

63
IAS 1 4

IAS 14
Information sectorielle

POINTS CLÉS IAS 14 impose la présentation d’une information sectorielle par activ ité
et zone géographique selon un premier et un deuxième niveau.
Les secteurs sont identifiés à partir de l’analyse des risques et
de la rentabilité pour constituer des ensembles homogènes.
Ces secteurs, soit liés à l’activité soit liés à la zone géographique,
sont présentés en tant qu’information de premier ou de deuxième niveau
en fonction du facteur (activité ou zone géographique) déterminant
dans l’analyse de risques et de rentabilité.
Un secteur d’activité ou géographique doit être présenté dès lors
qu’il représente plus de 10% du résultat (en valeur absolue),
du chiffres d’affaires ou du total du bilan.
Si les produits externes totaux des secteurs à présenter représentent
moins de 75 % des produits consolidés, il faut identifier de nouveaux
secteurs à présenter en abaissant le seuil de 10 % jusqu’à atteindre
75 %.
Les informations à fournir pour le premier niveau sont : produits
sectoriels, résultat sectoriel, actifs sectoriels, passifs sectoriels,
investissements, dotations aux amortissements, charges sectorielles
sans contrepartie de trésorerie.
Les informations à présenter pour le deuxième niveau sont les suivantes :
les produits sectoriels, les actifs sectoriels et les investissements.

L’information sectorielle requise par les textes français sur les comptes
consolidés est dans son principe assez proche d’IAS 14. Cependant
les modalités d’application sont beaucoup moins détaillées.

64 CONVERSION AU X IFRS
INCIDENCES SUR L’INFORMATION
FINANCIÈRE

Les principales incidences de l’application d’IAS 14


sur l’information financière portent sur :
• des critères d’identification des secteurs d’activité et des
secteurs géographiques plus stricts que la pratique actuelle,
• de nombreuses informations à fournir par secteur.

 Des critères d’identification des secteurs d’activ ité et des


secteurs géographiques plus stricts que la pratique actuelle

IAS 14 impose de présenter distinctement un secteur


d’activité ou un secteur géographique lorsqu’il se
caractérise par des risques et une rentabilité différents
de ceux des autres secteurs. Il est également précisé
qu’un secteur doit être présenté si la majorité de ses
produits provient de ventes à des clients externes
et s’il représente au moins 10 % :
• du total des produits externes et internes de tous les secteurs,
• ou du résultat cumulé de l’ensemble des secteurs
déficitaires ou de l’ensemble des secteurs bénéficiaires,
• ou du total des actifs de tous les secteurs.

Si le total des produits externes des secteurs présentés


n’atteint pas 75 % des produits totaux consolidés,
il faut alors identifier d’autres secteurs à présenter.
Par ailleurs la structure de l’organisation et du système
d’information interne de l’entreprise doit normalement
contribuer à l’identification des secteurs.

L’approche risques et rentabilité requise par IAS 14


pourrait par exemple avoir les conséquences suivantes :
• l’information sectorielle des entreprises françaises est
parfois calquée sur un schéma d’organisation juridique
des activités. Ce schéma ne pourra pas être maintenu
s’il ne répond pas aux critères d’IAS 14,
• les segments pourraient être plus nombreux que selon
les règles françaises car IAS 14 interdit de regrouper
des segments qui n’ont pas des caractéristiques
économiques et une rentabilité long terme similaires.
65
IAS 1 4

Il est également important de préciser que l’identification


des secteurs selon IAS 14 doit être faite conjointement avec
l’identification des UGT requise par IAS 36 pour les besoins
des tests de dépréciation, afin d’assurer une cohérence dans
les «découpages» requis par les normes IFRS (voir IAS 36).

 De nombreuses informations à fournir par secteur

Actifs et passifs sectoriels


La valeur nette comptable totale des actifs et passifs
opérationnels doit être indiquée pour chaque secteur.
En particulier les actifs incorporels qui comprennent
le goodwill doivent être présentés par secteur. En effet
le goodwill (qui doit faire l’objet d’un test systématique
de valeur) doit être affecté à une unité génératrice de
trésorerie (voir IAS 36) ou à un regroupement d’unités
qui ne peut être plus large qu’un secteur tel que défini
par IAS 14.
Le total des coûts encourus au cours de l’exercice au titre
de l’acquisition d’actifs sectoriels (corporels et incorporels)
destinés à être utilisés durant plusieurs exercices doit
également être communiqué.

Résultat sectoriel
La notion de résultat sectoriel est différente de la notion
de résultat d’exploitation sectoriel utilisée généralement
par les entreprises françaises. En effet, IAS 14 permet de
présenter un résultat avant impôt et frais financiers, mais
le résultat sectoriel doit intégrer l’ensemble des éléments
du résultat provenant des actifs ou passifs affectés
au secteur, y compris les éléments «exceptionnels» tels que
les effets des restructurations. Toutes les pertes de valeur
sur des immobilisations incorporelles et goodwills affectés
au secteur doivent également être présentées dans le résultat
du secteur.

66 CONVERSION AU X IFRS
Charges sans contrepartie en trésorerie
Le montant total des charges significatives sans contrepartie
en trésorerie doit être indiqué dans les informations à fournir
pour chaque secteur présenté. Actuellement, les dotations
aux provisions, par exemple, ne font pas l’objet d’une
mention explicite dans l’explication de la formation
du résultat des secteurs.

Informations géographiques à fournir lorsque le premier niveau


sectoriel est le secteur d’activité
• les produits provenant des tiers par zone géographique
(en fonction de la localisation des clients) pour chaque
secteur géographique représentant 10 % au moins
des produits totaux externes,
• la valeur comptable totale des actifs sectoriels par
implantation géographique pour chaque secteur
géographique représentant 10 % au moins des actifs
totaux de tous les secteurs géographiques,
• le montant total des coûts encourus au cours de
l’exercice pour l’acquisition d’actifs sectoriels destinés
à être utilisés durant plusieurs exercices pour chaque
secteur géographique représentant 10 % au moins
des actifs totaux de tous les secteurs géographiques.

Informations par activité à fournir lorsque le premier niveau


sectoriel est géographique (pour les secteurs d’activité
représentant 10 % au moins des produits totaux provenant
de tiers ou pour ceux représentant 10 % au moins
des actifs totaux de tous les secteurs d’activité) :
• les produits sectoriels provenant des tiers,
• la valeur comptable totale des actifs sectoriels,
• le montant total des coûts encourus au cours de l’exercice
pour l’acquisition d’actifs sectoriels destinés à être utilisés
durant plusieurs exercices,
• lorsque la localisation des clients est différente de celle
des actifs, un complément d’information doit être fourni.

67
IAS 1 4

Informations sur les secteurs d’activité


Exemple de présentation d’une information sectorielle (premier niveau)
extrait de la norme IAS 14

PRODUITS DES ACTIVITES ORDINAIRES


Produits externes
Produits inter-secteurs
Total

RESULTAT
Résultat sectoriel
Frais de siège non affectés
Résultat opérationnel
Intérêts payés
Intérêts reçus
Part du résultat net dans les entreprises associées
Impôts sur le résultat
Résultat net

AUTRES INFORMATIONS
Actifs sectoriels
Participation dans des entreprises associées mises en équivalence
Actifs du siège non affectés
Actif total consolidé
Passifs sectoriels
Passifs du siège non affectés
Passif total consolidé
Investissements
Amortissement
Charges sans contrepartie en trésorerie autres que l'amortissement

68 CONVERSION AU X IFRS
Produits Fournitures Edition Autres Eliminations Consolidé
en papier de bureau activités
2005 2004 2005 2004 2005 2004 2005 2004 2005 2004 2005 2004

55 50 20 17 19 16 7 7
15 10 10 14 2 4 2 2 (29) (30)
70 60 30 31 21 20 9 9 (29) (30) 101 90

20 17 9 7 2 1 0 0 (1) (1) 30 24
(7) (9)
23 15
(4) (4)
2 3
6 5 2 2 8 7
(7) (4)
22 17

54 50 34 30 10 10 10 9 108 99
20 16 12 10 32 26
35 30
175 155
25 15 8 11 8 8 1 1 42 35
40 55
82 90
12 10 3 5 5 4 3
9 7 9 7 5 3 3 4
8 2 7 3 2 2 2 1

69
IAS 1 4

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

L’information diffusée dans le cadre d’IAS 14 (notamment


la politique de rémunération des opérations inter-secteurs)
et d’IAS 24 (information sur les opérations avec les parties
liées, i.e. joint ventures, sociétés mises en équivalence…)
devrait venir sécuriser ou à l’inverse fragiliser les
politiques de prix de transfert des groupes : une revue de
cohérence pourrait se révéler opportune.

70 CONVERSION AU X IFRS
IAS 16
IAS 16

Immobilisations corporelles

IAS 40
IAS 40

Immeubles de placement

71
IAS 1 6 / I AS 40

IAS 16
Immobilisations corporelles
IA S 4 01
Immeubles de placement

POINTS CLÉS Les immobilisat i o ns corporelles sont des biens de nature durable destinés
à être utilisés ou loués par l’entreprise. Pour être comptabilisés à l’actif,
ces biens doivent être représentatifs d’avantages économiques futurs
et leur coût doit pouvoir être évalué de façon fiable.

Un immeuble de placement se définit comme un bien immobilier


(terrain ou bâtiment - ou partie d'un bâtiment - ou les deux) détenu
par le propriétaire ou par le preneur (dans le cadre d'un contrat
de location-financement) pour en retirer des loyers ou pour valoriser
le capital ou les deux.

Les immobilisations sont évaluées au coût d’acquisition qui doit


correspondre à l’équivalent de trésorerie, y compris les coûts
directement attribuables engagés pour la mise en état de
fonctionnement ainsi que l’estimation initiale des coûts
de démantèlement éventuels.

L’amortissement des immobilisations doit être représentatif de


la «consommation» des avantages économiques. Pour cela il doit
être calculé sur la base :
• de la durée d’utilité (durée de consommation prévue) des
composants de l’immobilisation corporelle. En effet quand des
éléments de l’immobilisation ont des durées d’utilité différentes,
1 IAS 40 n’a pas fait l’objet d’un chaque composant dont le coût est significatif par rapport
résumé dans la 2ème partie de au coût total de l’immobilisation doit être amorti séparément
cet ouvrage car les dispositions
principales de la Norme sont
sur sa propre durée d’utilité (y compris les dépenses ultérieures
exposées ci-dessous. qui répondent aux critères de comptabilisation des actifs),

72 CONVERSION AU X IFRS
• du coût d’acquisition diminué de la valeur résiduelle de
l’immobilisation.

Les immobilisations corporelles sont compt a b i l isées selon le tra ite m e nt


de référence au coût, diminué des amortissements et des pertes
de valeur éventuelles, ou sont réévaluées (traitement à appliquer
de manière uniforme au sein de chaque catégorie d’immobilisation).

Les immeubles de placement sont évalués :


• soit à la juste valeur (avec comptabilisation des variations de
valeur en résultat),
• soit au coût selon les modalités pré vues par IAS 16. Dans ce cas,
l’entre p r ise doit donner la juste valeur des immeubles de placement
dans les notes aux états financiers.

Les charges d’emprunts doivent être incorporées dans le coût de l’actif,


si l’entre p r ise retient le tra itement optionnel prévu par IAS 23.

Les principes IFRS ont été repris dans les textes français applicables à
compter de 2005. Cependant, on notera d’une part que les provisions
pour grosses réparations qui restent possibles en France ne peuvent
pas faire l’objet de provisions en IFRS et d’autre part que l’utilisation
de la juste valeur pour les seuls immeubles de placement n’est
pas une méthode permise en France. En effet, une réévaluation
est toujours possible en normes françaises mais elle doit porter
sur l'ensemble des immobilisations corporelles et financières et
elle est comptabilisée directement en capitaux propres.

INCIDENCES SUR L’INFORMATION


FINANCIÈRE

Les principales incidences de l’application d’IAS 16 et IAS 40


sur l’information financière portent sur les points suivants :
• le montant des immobilisations brutes pourrait être
modifié,
• la comptabilisation des dépenses ultérieures,
• les immobilisations corporelles doivent être découpées
en «composants»,
• les durées d’amortissement et les bases de calcul
pourraient être modifiées,
• la juste valeur.
73
IAS 1 6 / I AS 40

 Le montant des immobilisations brutes pourrait être modifié

Selon IAS 16, une immobilisation corporelle est un actif,


c’est-à-dire une «ressource contrôlée par une entreprise et
dont les avantages économiques futurs sont attendus par
l’entreprise». Cette définition qui ne fait pas référence à
la notion de patrimoine ou de propriété, sous-jacente des
principes français, peut conduire à une augmentation ou à une
diminution des immobilisations corporelles. En particulier :
• les coûts devront être immobilisés dès qu’ils peuvent
être évalués de façon fiable et qu’il est probable que
les avantages économiques futurs qu’ils procureront
iront à l’entreprise (IAS 16.7 et suivants),
• tous les frais directement attribuables font partie
du coût de l’immobilisation (IAS 16.16), comme
le coût de préparation du site, les frais de livraison
et de manutention initiaux, les frais d'installation,
les honoraires de professionnels tels qu’architectes
et ingénieurs, le coût estimé de démantèlement
et transport de l’actif, de rénovation du site dans
la mesure où ce dernier est comptabilisé en tant
que provision selon IAS 37 «Provisions, passifs
éventuels et actifs éventuels».

Certaines industries qui utilisent des décharges ou


des carrières sont tenues de remettre en état le site qu’elles
ont exploité. Ces coûts futurs doivent être intégrés comme
une composante de l’immobilisation dans la mesure où
ils répondent aux critères de comptabilisation d’une provision
(à comptabiliser en contrepartie du composant) selon
IAS 37. Pour ce type particulier d’industrie, la provision
ne pouvant être constatée qu’au rythme de la dégradation
du site, le composant «remise en état du site» devra être
comptabilisé au même rythme.

74 CONVERSION AU X IFRS
La gestion d’installations de raffinage pétrolier nécessite
en règle générale des campagnes de révisions régulières.
Le coût d’un grand arrêt doit être considéré comme faisant
partie du prix payé et doit ainsi être identifié comme un
composant. Ces coûts de grands arrêts devront désormais être
amortis sur l’intervalle de temps entre chaque campagne de
révision, puis récapitalisés sur la base des dépenses encourues.

• les frais de démarrage et les frais similaires de


préexploitation n'entrent pas dans le coût d'un actif,
sauf s’ils sont nécessaires pour mettre l’actif en état
de fonctionnement. Les pertes opérationnelles initiales
encourues avant que l’actif ne parvienne à la performance
prévue sont comptabilisées en charges (IAS 16.19),
• un crédit fournisseur «gratuit» ou avantageux au regard
des conditions de marché devra se traduire par une
diminution du coût de l’immobilisation (IAS 16.23).

 La comptabilisation des dépenses ultérieures

IAS 16.10 indique que les dépenses ultérieures relatives


à une immobilisation corporelle sont appréciées selon
les mêmes critères de comptabilisation donnés ci-dessus.
Ainsi des dépenses ultérieures autres que des dépenses
d’entretien courant doivent être ajoutées à la valeur
comptable de l’actif dès lors qu’elles ont pour effet de
maintenir le niveau d’avantages économiques au niveau
de performance défini à l’origine de l’actif existant.

 Les immobilisations corporelles doivent être découpées


en «composants»

IAS 16.43 impose de comptabiliser distinctement


les différents éléments constitutifs d’une immobilisation
appelés «composants» lorsqu’ils contribuent
significativement au coût de l’actif et ont des durées
d’utilité différentes ou lorsqu’ils procureront des avantages
à l’entreprise qui seront consommés selon un rythme

75
IAS 1 6 / I AS 40

différent. IAS 16 cite l’exemple d’un avion et ses moteurs


qui doivent être traités comme des actifs amortissables
distincts s'ils ont des durées d’utilité différentes.
Ce mode de comptabilisation aura des incidences sur
la gestion des immobilisations mais les impacts sur
les montants immobilisés varieront en fonction des
caractéristiques de l’activité et des actifs de l’entreprise.

La décomposition en composants doit s’appuyer


essentiellement sur une analyse des durées d’utilité réelles.
Ainsi la décomposition d’un même bien pourrait être
différente d’une entreprise à l’autre.
Une société de génie civil qui utilise une flotte d’engins
de chantier pendant 5 ans par exemple serait amenée à
les décomposer. En revanche, une autre société qui revend
systématiquement ses engins à l’issue de chantiers d’une durée
beaucoup plus courte ne sera pas conduite à les décomposer
mais devra certainement tenir compte de leurs valeurs
résiduelles.

 Les durées d’amortissement et les bases de calcul


pourraient être modifiées

Une immobilisation doit être amortie sur sa durée d’utilité


et la base de calcul de l’amortissement doit tenir compte
de la valeur résiduelle attendue en fin d’utilisation (IAS
16. 50 et suivants).
IAS 16 précise que la durée d’utilité est :
• soit la période pendant laquelle l'entreprise s’attend
à utiliser un actif,
• soit le nombre d'unités de production ou d’unités
similaires que l'entreprise s’attend à obtenir de l'actif.

76 CONVERSION AU X IFRS
L’application de ces principes aura une incidence pour la
plupart des entreprises car les entreprises françaises
utilisent généralement les durées de vie (et non les durées
d’utilité) et ne tiennent pas compte des valeurs résiduelles
(on notera qu’un certain nombre d’entreprises utilisent
des durées «fiscales» qui sont souvent des durées fondées
sur des usages professionnels).
Ces deux dispositions ont des incidences nécessairement
inverses et chaque entreprise devra déterminer si l’impact
net est important.

Une société, détenant et exploitant en tant que siège


un immeuble de type Haussmanien, devra décomposer
cet immeuble en composants (du type foncier, gros œuvre,
aménagement, installations générales électriques, etc.).
Elle devra en outre se poser la question de la valeur
résiduelle – qui pourra être estimée en fonction des prix
de marché – d’un tel bien à l’issue de la période d’utilisation.

 La juste valeur

IAS 40 autorise l’évaluation à la juste valeur1 des immeubles


dits de placement pour lesquels la meilleure indication
de la juste valeur est souvent fournie par les prix actuels
du marché d’un bien immobilier similaire dans la même
localisation, le même état et faisant l'objet de contrats de
location ou autres contrats similaires.

Cependant les biens immobiliers se caractérisent par


de nombreuses spécificités quant à leur localisation, leur
destination, leur statut au regard des règles d'urbanisme,
de sécurité, de normes anti-pollution, leurs caractéristiques
techniques de construction. Très souvent il n'existe pas
de prix actuel sur un marché actif de biens véritablement
comparables tel que décrit par IAS 40.39. Dans de telles
1 Option également autorisée
par IAS 16 par catégorie
conditions la juste valeur d'un bien immobilier ne pourra
d’immobilisation. être qu'approchée dans un intervalle de valeurs.

Comme le souligne la norme, les flux de trésorerie générés


par un immeuble de placement doivent être largement
indépendants des flux générés par les autres actifs de l'entité.

77
IAS 1 6 / I AS 40

Dans le cas d’une galerie marchande, cette appréciation doit


notamment prendre en compte le mode de gestion de cette
galerie (en fonction, par exemple, de l'existence d'objectifs
ou de critères d'évolution de performance communs
à la surface de vente et à la galerie marchande).

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront


être analysées au cas par cas en fonction des dispositions
fiscales applicables aux différentes entités composant
le groupe. En ce qui concerne les entités françaises,
la transposition partielle en normes comptables françaises
de la normes IAS 16 au travers du CRC 2002-10 sur
l’amortissement et la dépréciation des actifs et l’avis CNC
2004-15 sur la définition, la comptabilisation et l’évaluation
des actifs va, au choix des groupes ou de façon impérative,
avoir des impacts sur la fiscalité courante des groupes et sur
la gestion de cette fiscalité.

Pour répondre à ces évolutions, l’administration privilégie


la simplicité en prévoyant presque systématiquement (sauf
en ce qui concerne l’activation des dépenses de révisions
et de réparations pluriannuelles) un alignement du
traitement fiscal sur le traitement comptable, ainsi que
le résume le tableau suivant :

78 CONVERSION AU X IFRS
Options offe rtes dans Réponses de l’administration fiscale
les comptes individuels
Frais d’acquisition Coût de l’actif Traitement fiscal aligné sur le traitement
d’immobilisations (droits comptable (déduction étalée ou différée
de mutation, honoraires, Charges en cas d’activation)
frais d’actes)
Coût d’emprunt Coût de l’actif Traitement fiscal aligné sur le traitement
comptable (déduction étalée ou différée
Charges en cas d’activation)

Dépenses d’entretien et Provision pour grosses Déduction fiscale


de révision pluri-annuels réparations
Composant • Non reconnaissance de l’activation et
non déductibilité des amortissements.
• Possibilité de déduction extra-comptable
une fois les dépenses enc o u r ues ?
Evolutions comptables Réponses de l’administration fiscale
non assorties d’option
dans les comptes
individuels
Charges à répartir Activation ou charge Traitement fiscal aligné sur le traitement
après analyse des comptable (perte du droit à déduction
critères immédiate en cas d’activation)
Escomptes de règlement Déduction des critères Traitement fiscal aligné sur le traitement
des actifs concernés comptable

Coûts de démantèlement, Incorporation au coût • Neutralité en taxe professionnelle


d’enlèvement et de d’acquisition des actifs de l’activation de ces coûts
restauration de site • Toutefois nécessité d’un plan
d’amortissement propre tant sur
le mode que sur la durée

Ainsi, sur la question des durées d'amortissement, il serait


possible de bénéficier au plan fiscal des durées d'usage
pour les immobilisations non décomposées et pour
la partie structure des immobilisations décomposées,
via des amortissements dérogatoires. S’agissant
des immobilisations décomposées, l’administration
reconnaîtrait l’amortissement des composants autres
que la structure sur la base des durées d’utilité appliquées.

79
IAS 1 6 / I AS 40

La minoration de la base amortissable induite par la prise en


compte de la valeur résiduelle serait par ailleurs neutralisée
au plan fiscal via la constatation d’amortissements dérogatoires
pour le différentiel de valeur.

Des impacts sont également à attendre en matière de taxe


professionnelle, notamment dans la mesure où l'identification
de composants et leurs renouvellements successifs au cours
de la vie de l'actif va occasionner des modifications de la valeur
des biens à chaque renouvellement. Ces modifications,
à la hausse comme à la baisse, viendront impacter l'assiette
de la taxe professionnelle. En revanche, l'administration
a confirmé que les dépenses de démantèlement, remise
en état et restauration, désormais portées à l'actif, seraient
neutres au regard de la taxe professionnelle.

L'administration fiscale accepterait par ailleurs les deux


méthodes de première application prévues par les textes
comptables français, à savoir la méthode de la réallocation
des valeurs nettes comptables (non admise en IFRS) et
la méthode de reconstitution du coût historique amorti.

Le projet de loi de finance rectificative pour 2004 prévoit


une fiscalisation échelonnée sur 5 ans de l'impact net de
la première application du règlement 2002-10, que l'impact
net soit positif ou négatif (étalement facultatif si impact
inférieur à 150.000 euros).

A noter qu’au niveau des comptes individuels, l’impact


de la reconstitution rétrospective d’amortissements
comptables basés sur les durées d’utilité pourrait
se trouver en partie contrebalancé par la reconstitution
de stocks d’amortissements dérogatoires reflétant
le recours fiscal aux durées d’usage sur tout ou partie
des immobilisations.

80 CONVERSION AU X IFRS
IAS 17
IAS 17

Contrats de location

81
IAS 1 7

IAS 17
Contrats de location

POINTS CLÉS IAS 17 distingue deux types de contrats de location, les contrats de
location simple et les contrats de location financement. La classification
dans l’une des deux catégories nécessite une analyse au préalable de
la réalité économique (substance) de la transaction plutôt que de la forme
juridique du contrat, les cont rats de location financement supposant
un transfert de l’essentiel des risques et avantages du bailleur au preneur.
La norme donne cinq exemples de situations générales indiquant
un possible contrat de location financement :
• le contrat de location transfère la propriété de l’actif
au preneur au terme du contrat de location,
• le contrat de location donne au preneur l’option d’acheter l’actif
à un prix qui devrait être suffisamment inférieur à sa juste
valeur à la date à laquelle l’option peut être levée pour que,
dès le commencement du contrat de location, on ait la certitude
raisonnable que l’option sera levée,
• il n’y a pas transfert de propriété mais la durée du contrat de
location couvre la majeure partie de la durée de vie économique
de l’actif,
• à l’origine du contrat de location, la valeur actualisée des paiements
minimaux (montants que le preneur est tenu de régler) couv re
la quasi-tot a l ité de la juste valeur de l’actif loué,
• les actifs loués sont d’une nature tellement spécifique que seul
le preneur peut les utiliser sans leur apporter des modifications
majeures.

Les règles de comptabilisation sont les suivantes :


• Comptabilisation obligatoire des contrats de location financement

82 CONVERSION AU X IFRS
au bilan chez le preneur,
• les produits (chez le bailleur) ou les charges (chez le preneur)
attachés au contrats de location simple doivent être linéarisés,
y compris les avantages consentis ou reçus.

Chez le preneur, les contrats de location-financement sont comptabilisés,


à l’actif et au passif, pour des montants égaux à la juste valeur
du bien loué ou, si celle-ci est inférieure, à la valeur actualisée
des paiements minimaux au titre du contrat, tels que déterminés
à l’origine du contrat. Les frais directs encourus par le preneur
en vue du contrat sont ajoutés à la valeur initiale de l’actif.

Chez le bailleur1, les actifs qui font l’objet d’un contrat de


location-financementsont compt a b i l isés comme des créances pour un
mont a nt égal à la juste valeur du bien augmentée des coûts marg i n a ux
directement attribuables à la négo c i ation et à la finalisation du contrat.

En France le traitement des contrats de locations-financement en


tant qu’actif chez le preneur est une option préférentielle applicable
aux seuls comptes consolidés.

INCIDENCES SUR L’INFORMATION


FINANCIÈRE

Beaucoup d’entreprises traitent dores et déjà les contrats


de location-financement dans leurs comptes consolidés
comme des immobilisations. Cependant, il faut rappeler
que cette méthode de comptabilisation est optionnelle
en France. En outre, certains contrats considérés comme
des locations simples en principes français pourraient
devoir être requalifiés de location-financement
en application d’IAS 17. Par ailleurs, toutes les entreprises
auront à compléter les informations à fournir tant pour
1 Des règles particulières s’apliquent
au cas des bailleurs fabricants
les contrats de location-financement que pour les contrats
ou distributeurs. de location simple.

83
IAS 1 7

Les principales incidences d’IAS 17 sur l’information


financière portent sur :
• l’identification d’un contrat de location en application
de l’interprétation IFRIC 4,
• l’identification d’un contrat de location en tant que
contrat de location-financement,
• la linéarisation des loyers et avantages dans le cas
des locations simples,
• des informations à fournir plus abondantes et plus
qualitatives,
• l’application des autres normes à l’actif comptabilisé
chez le preneur dans le cadre d’un contrat de
location-financement.

 L’ident i f i c ation d’un cont rat de location en application de


l’interpré t ation IFRIC 4

L’IFRIC a publié le 2 décembre 2004 l’interprétation


IFRIC 4, «Determining whether an arrangement contains
a lease»1. Cette interprétation s’appuie sur la définition
d’un contrat de location donnée par IAS 17 et reprend
le modèle développé dans l’EITF 01-8, «Determining
whether an arrangement contains a lease»1.

Elle pourrait avoir pour conséquence de devoir qualifier


1 Déterminer si un contrat contient
un contrat de location (traduction de contrats de location à comptabiliser selon IAS 17 (en
non officielle). location simple ou en location-financement) un certain
nombre de contrats d’approvisionnement (tels que certains
contrats «take-or-pay») ou de services (tels que certains
contrats de transport).

Des contrats d’exploitation comme des contrats de


traitement de déchets ménagers, par exemple, pourraient
ainsi devoir être requalifiés, en tout ou en partie, en contrat
de location dès lors que l’exploitation repose sur l’utilisation
d’un actif spécifique. Il conviendra alors dans ce cas

84 CONVERSION AU X IFRS
d’appliquer au contrat de location ainsi identifié la grille
d’analyse d’IAS 17 pour sa classification.

 L’ident i f i c ation d’un cont rat de location en tant que contrat


de location-financement

Dans le référentiel français, seul l’avis 29 du CSOEC 2,


«comptabilisation des contrats de location», propose
des critères d’analyse de contrats dans le but de leur
qualification. Dans la pratique, les entreprises se réfèrent
soit à cet avis, soit au SFAS 13 américain «Accounting
for leases», soit à la norme IAS 17 conformément
aux recommandations de l’AMF de 2002.

Comme rappelé ci-dessus, un contrat est un contrat


de location-financement dès lors que la quasi-totalité des
risques et avantages inhérents à la propriété de l’actif
loué est transféré au preneur.
Le transfert de propriété in fine n’est qu’un des exemples
donnés par IAS 17 de situations qui conduiraient
normalement à ce qu’un contrat de location soit classé
en tant que contrat de location-financement.

Compte tenu de l’application, en substance, du seul


principe général énoncé ci-dessus d’identification des
contrats de location-financement en IFRS, il est très
probable que l’application d’IAS 17, même par les
entreprises qui retraitent déjà les contrats de location-
financement selon les textes français, conduise à retraiter
de nombreux contrats.

De la même manière, les précisions apportées par


IAS 17 dans la détermination d’éléments tels que le taux
d’actualisation à utiliser, les paiements minimaux ou
la durée d’un contrat pourraient également conduire à
des retraitements. En effet, certaines entreprises françaises
qui retraitent les contrats de locations-financements,
2 Conseil Supérieur de l’Ordre utilisent un taux d'actualisation qui ne correspond ni au taux
des Experts Comptables implicite du contrat ni à leur taux d'endettement marginal.

85
IAS 1 7

L’utilisation d’un taux différent ou la modification de calcul


des paiements minimaux pourraient conduire à requalifier
comme des locations-financements certains contrats.
En conséquence, les entreprises pourraient connaître
des impacts importants suite à l’application d’IAS 17,
tant sur le bilan (et en particulier sur l’endettement) que sur
le résultat (par la substitution d’une charge d’amortissement
et d’une charge d’intérêt à une charge de loyer).

 Locations simples : linéarisation des loyers et


des avantages reçus

IAS 17 impose la linéarisation des loyers de locations simples


ou leur comptabilisation sur une autre base systématique
représentative de l'échelonnement dans le temps des avantages
qu'en retirera l'utilisateur, même si les paiements ne sont pas
effectués sur cette base (par exemple dans le cas de loyers
progressifs ou différés). Le profit cumulé lié aux avantages
reçus de la part du bailleur doit être comptabilisé comme
une réduction de la charge locative sur la durée du bail
sur la même base, en application de l’interprétation SIC-15,
«Avantages dans les contrats de location simple».

Les dépôts de garantie, versés dans le cadre de location


simple, doivent être comptabilisés à la juste valeur
conformément à IAS 39. Dans le cas où ce dépôt n’est pas
rémunéré, la juste valeur est égale à la valeur actualisée du
flux final de remboursement en fin de période de location.
L’écart entre la valeur nominale du dépôt et la valeur
actualisée est analysé comme un complément de loyer
versé au bailleur et doit être ainsi étalé sur la durée
du contrat de location.

Le droit au bail doit être en général considéré comme un


actif incorporel à durée de vie indéterminée, donc soumis
à un test annuel de perte de valeur. Toutefois, un droit au
bail versé non pas au précédent locataire mais directement

86 CONVERSION AU X IFRS
au propriétaire pourrait être requalifié de droit d’entrée et
traité comptablement comme un complément de loyer payé
d’avance à répartir sur la durée du contrat de location.

 Des informations à fournir plus abondantes et plus qualitatives

En ce qui concerne les locations-financement,


les informations requises par IAS 17 sont plus étendues
que celles requises par les normes françaises.
En particulier, IAS 17 demande de fournir une information
sur la valeur actualisée des paiements minimaux au titre
des contrats, l’indication séparée des loyers conditionnels
payés dans l’exercice ainsi que la description des principales
dispositions des contrats de location (notamment en ce qui
concerne la base de détermination des loyers conditionnels,
l’existence d’options de renouvellement ou d’achat et
leurs termes et conditions d’indexation, ou les restrictions
imposées par les contrats concernant les dividendes,
l’endettement complémentaire ou d’autres locations).
En ce qui concerne les contrats de location simple, la norme
IAS 17 exige un niveau d’information comparable à celui
donné pour les contrats de location-financement, alors
que les textes comptables français n’exigent en revanche
aucune information particulière les concernant.

 Application des autres normes à l’actif comptabilisé chez


le preneur dans le cadre d’un contrat de location-financement

Comme indiqué précédemment, IAS 17 impose chez


le preneur la comptabilisation d’un actif au bilan dans
le cas d’un contrat de location-financement. Cet actif
est soumis à toutes les règles applicables aux actifs selon
les normes IFRS. A ce titre, IAS 16, Immobilisations
corporelles, IAS 36, Dépréciation d’actifs et IAS 14,
Information sectorielle, s’appliquent donc à l’actif pris en
location-financement. Les difficultés relatives à l’approche
par composantes (IAS 16), au raisonnement par unité
génératrice de trésorerie (IAS 36) ou à l’affectation
des actifs aux secteurs (IAS 14) sont donc soulevées
pour l’immobilisation objet de la location au même titre
que pour tous les autres actifs de l’entreprise.

87
IAS 1 7

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront


être analysées au cas par cas en fonction des dispositions
fiscales applicables aux différentes entités composant
le groupe. En ce qui concerne les entités françaises, à ce jour
la norme IAS 17 n’est pas transposée dans le référentiel
comptable français et ses effets sont pour l’heure limités
à la fiscalité différée.

A défaut de transposition, une attention particulière doit


néanmoins être portée à la cohérence des informations
diffusées au titre des contrats couverts par la norme
avec les positions fiscales retenues par chacune des parties
aux contrats.

88 CONVERSION AU X IFRS
IAS 18
IAS 18

Produits des activités


ordinaires

89
IAS 1 8

IAS 18
Produits des activités
ordinaires

POINTS CLÉS IAS 18 précise qu’un produit généré par une vente ne doit être constaté
que lors du transfe rt des risques et avantages, inhérents à la propriété
du bien, du vendeur au preneur.

En particulier il est indiqué que :


• la reconnaissance des produits des activités ordinaires doit se
faire sur la base d’une analyse en substance de la transaction
et non selon sa forme juridique (analyse des clauses de retour,
de la nature de la prestation comme agent ou principal …) ;
• un regroupement des transactions doit être effectué lorsque leur
analyse commerciale ne peut être comprise que comme un tout.

Les ventes de biens doivent être comptabilisées quand :


• l'entreprise a transféré à l'acheteur les risques et avantages
importants inhérents à la propriété des biens ;
• l'entreprise a cessé d'être impliquée dans la gestion, telle qu'elle
incombe normalement au propriétaire, et dans le contrôle effectif
des biens cédés ;
• le montant des produits des activités ordinaires peut être
évalué de façon fiable ;
• il est probable que des avantages économiques associés
à la transaction iront à l'entreprise ;
• et les coûts encourus ou à encourir concernant la transaction
peuvent être évalués de façon fiable.

On notera également que les produits associés à une prestation de service


doivent être comptabilisés en fonction du degré d’avancement de

90 CONVERSION AU X IFRS
la t ransaction.
Enfin les produits doivent systématiquement être évalués à la juste
valeur de la contrepartie reçue ou à recevoir (prise en compte
des conditions de paiement, des ristournes et avoirs …).
Des exemples d’application sont présentés en Annexe de la Norme.
Les modalités d’application des principes US (notamment des EITF1)
peuvent permettre d’apporter un éclairage aux différentes questions
d’interprétation.

En France, en application du Code de Commerce, les pro d u its liés a ux


ventes de biens sont rattachés à l’exercice au cours duquel le transfert
de propriété (par opposition au transfert des risques et avantages)
est constaté, conformément aux conditions contractuelles de vente.

INCIDENCES SUR L’INFORMATION


FINANCIÈRE

Les principales incidences de l’application d’IAS 18


sur l’information financière portent sur :
• la présentation du compte de résultat,
• la réduction possible du montant des ventes de biens
et de prestations de services ou le décalage éventuel de
leur enregistrement :
- les montants collectés pour compte de tiers,
- l’entité conserve des risques importants,
- les échanges,
- les transactions avec éléments multiples,
- l’évaluation à la juste valeur de la contrepartie
reçue ou à recevoir
• les produits financiers
• plus d’informations à fournir.

 Présentation du compte de résultat

IAS 18 définit les produits des activités ordinaires comme


les produits résultant de la vente de biens, des prestations de
services et de l’utilisation par des tiers d’actifs de l’entreprise
1 Emerging Issues Task Fo r c e,
comité d’interprétation du FASB, productifs d’intérêts, de redevances et de dividendes (IAS
normaliseur américain. 18.1, 6 et 7). IAS 1, «Présentation des états financiers», indique

91
IAS 1 8

que le produit des activités ordinaires devra figurer sur


une ligne séparée du compte de résultat et les produits des
principales catégories (vente de biens, vente de prestations de
services, intérêts, dividendes, redevances) devront être
fournis en annexe (IAS 18.35). Les produits financiers sont
inclus en produits des activités ordinaires si l’entreprise
exerce une activité de financement (financement d’acquisitions
de véhicules, crédit à la consommation, activités bancaires…).

 Réduction possible du montant des ventes de biens et


de prestations de services ou décalage éventuel de leur
enregistrement

Les montants collectés pour le compte de tiers sont exclus


des produits des activités ordinaires.
Dans une relation qualifiée en substance2 de mandat,
les montants collectés pour le compte du mandant ne
sont pas des produits des activités ordinaires. Dans ce cas,
les produits des activités ordinaires correspondent
au montant des commissions.

Un opérateur téléphonique héberge une prestation de


service du type «service de réservation», il facture la totalité
du service au client final et enregistre en achats la facturation
du prestataire. Si au regard des spécificités des accords,
l’opérateur est considéré comme un simple mandant,
les produits devront être présentés nets des refacturations.

Dans le cas d’une société de distribution d’eau, les différentes


redevances perçues pour compte de tiers comme les surtaxes
communales et autres taxes doivent être analysées au regard
des critères ci-dessus. Même si une analyse au cas par cas
est nécessaire, il est vraisemblable que les taxes collectées
2 L’analyse juridique n’est pas
suffisante pour qualifier la
et reversées au franc le franc ne répondent pas aux critères
relation de mandataire. de comptabilisation en produit.

92 CONVERSION AU X IFRS
Lorsque l'entreprise conserve des risques importants inhérents
à la propriété, la transaction ne constitue pas une vente et
le produit des activités ordinaires n'est pas comptabilisé.

Dans certains accords de distribution, le risque de non


vente n’est pas transféré au distributeur. En cas de mévente,
le «producteur» est soit obligé de reprendre le stock soit
contraint à diminuer le prix de cession. Dans ce cas, la vente
ne sera considérée comme réalisée en IFRS qu’au moment
de la livraison au client final.

Dans la Vente Par Correspondance, le client a un délai de 7


jours pour refuser l’article envoyé ; les produits de le vente
ne seront donc comptabilisés qu’à l’issue de ce délai.

En cas de livraison intermédiaire à un assembleur, il convient


de s’interroger sur le transfert effectif des risques et avantages
liés à l’actif ; en effet, les clauses contractuelles peuvent conduire
à considérer que ce transfert ne peut intervenir avant
l’acceptation par le client final.

Lorsque des biens ou des services sont échangés ou troqués


contre des biens ou services de nature et de valeur similaire,
l'échange n'est pas considéré comme une transaction
générant des produits des activités ordinaires.

Un échange de biens marchandises entre un opérateur


internet et un media ne donne pas lieu à la reconnaissance
d’un produit si on ne peut pas déterminer la «juste valeur»
de la prestation par référence à des transactions normales.

Les transactions, y compris, le cas échéant, un ensemble


de transactions considérées comme un tout doivent être
analysées en substance.
Une des principales difficultés de mise en oeuvre d’IAS 18
est liée à la comptabilisation des transactions comportant
plusieurs éléments ; en effet IAS 18.13 précise que
«les critères de comptabilisation sont appliqués à deux ou
plusieurs transactions regroupées lorsque celles-ci sont liées
de telle façon que leur incidence commerciale ne peut
en être comprise sans faire référence à l'ensemble
des transactions considérées comme un tout.»

93
IAS 1 8

Les entreprises sous traitantes du secteur automobile vendent


des études, de l’outillage et des pièces aux constructeurs.
Ces différentes transactions bien que juridiquement séparées
doivent souvent être analysées comme une transaction unique
notamment lorsque les frais d’études sont facturés à la «rondelle» .
Une analyse au cas par cas sera nécessaire pour «apprécier»
la substance des relations entre le fournisseur et son client.

Dans la téléphonie mobile il est possible de souscrire des


offres qui intègrent un télephone portable pour un prix réduit
et un abonnement sur une durée déterminée. Il convient de
s’interroger sur la pertinence d’une comptabilisation «groupée»
ou séparée des différents éléments. Il semble que la pratique
très influencée par les règles américaines en la matière s’oriente
vers une séparation des éléments.

Les produits doivent être évalués à la juste valeur


de la contrepartie reçue ou à recevoir en tenant compte
du montant de toute remise commerciale ou rabais pour
quantités consenti par l'entreprise.
En particulier, les crédits gratuits dans le cadre de la vente
de biens et de services impacteront à la baisse le montant
des produits et services comptabilisés, la contrepartie
étant enregistrée sur la période d’octroi du crédit gratuit
en augmentation des produits financiers. Par ailleurs,
toutes les remises commerciales et rabais devront être pris
en compte pour calculer la juste valeur de la contrepartie.

Les coopérations commerciales correspondent aux prestations


de service que le distributeur propose à l’industriel pour
accompagner la vente du produit. Ces prestations font l’objet
d’un contrat spécifique et sont facturées par le distributeur.
Certaines des prestations de services négociées dans les accords
de coopération commerciale ne peuvent pas répondre à la
qualification de prestations de services car les fournisseurs n’en
tireront pas de bénéfice économique autre que la conclusion
de la vente : nous sommes ici dans le domaine du tarifaire
non qualifié. Bien qu’elle soit qualifiée juridiquement de

94 CONVERSION AU X IFRS
prestation de services, la coopération commerciale doit être
analysée au plan économique ; lorsqu’elle est assimilable à
une dégradation tarifaire, la marge arrière doit être rattachée
à l’acte d’achat et est similaire à un rabais commercial.
A ce titre, elle doit venir en réduction du chiffre d’affaires
des fournisseurs et du coût d’acquisition des marchandises.
Compte tenu de la nature très diverse des éléments facturés,
l’analyse ne peut être conduite de manière générique,
mais nécessite un examen «au plus près de la transaction».

 Les produits financiers sont classés selon trois catégories :

• les produits faisant partie intégrante du rendement


effectif d’un instrument financier : ces commissions
sont différées et incluses dans le taux d’intérêt effectif
qui permet de réescompter l’instrument financier.

Les frais de dossier, les commissions de syndication font partie


intégrante du taux d’intérêt effectif du crédit mis en place.
Ces commissions sont aujourd’hui souvent comptabilisées
lorsqu’elles sont encaissées.

• les commissions acquises au fur et à mesure que


le service est rendu : ces commissions doivent être
étalées sur la durée du service rendu.

Les commissions de carte bleue facturées au porteurs de


cartes, les frais de location de coffre doivent être étalées sur
un an (durée du service rendu) alors qu’elles sont parfois
enregistrées lorsqu’elles sont encaissées en normes françaises.

• les commissions acquises lors de l’exécution d’un acte


important : elles sont comptabilisées au moment
de l’exécution de l’acte ou du service rendu.

Les frais de virement, les commissions de courtage et


globalement les commissions liées au moyens de paiement
entrent dans cette catégorie qui ne présente pas de différence
avec les principes français.

95
IAS 1 8

 Plus d’informations à fournir

IAS 18 impose de fournir un certain nombre d’informations


qui ne sont pas toujours présentées par les entreprises en
France (IAS 18.35). En particulier, IAS 18 impose de décrire
les méthodes comptables adoptées pour la comptabilisation
du produit des activités ordinaires, y compris les méthodes
adoptées pour déterminer le degré d'avancement
des transactions impliquant la prestation de services.
Compte tenu des décalages possibles entre les principes
français très imprégnés d’une analyse «formelle»
et juridique des transactions et l’analyse en substance
requises par les IFRS, la description des principes
et modalités de reconnaissance des produits retenus
apparaît particulièrement importante.

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront


être analysées au cas par cas en fonction des dispositions
fiscales applicables aux différentes entités composant
le groupe.

A ce jour, la norme IAS 18 n’est pas transposée dans


le référentiel comptable français et ses effets devraient
pour l’heure être limités à des impacts en matière de fiscalité
différée du fait notamment de décalages possibles dans
la prise en compte des produits.
Toutefois l’application des critères de paiement de la TVA
à la livraison peut demander la mise en place d’un suivi
spécifique.

96 CONVERSION AU X IFRS
IAS 19
IAS 19

Avantages du personnel

IFRS 2
IFRS 2

Paiement fondé
sur des actions

97
IAS 1 9 / I FR S 2

IAS 19
Avantages du personnel
IFRS 2
Paiement fondé sur des actions

POINTS CLÉS IAS 19 couvre l’ensemble des avantages au personnel, distingués


en cinq catégories :
IAS 19 • les avantages à court terme qui désignent les avantages
du personnel (salaires, congés payés, contributions sociales, …)
qui sont dus intégralement dans les douze mois suivant la fin
de l’exercice pendant lequel les membres du personnel ont rendu
les services correspondants,
• les avantages postérieurs à l’emploi (retraite, couverture
médicale, …) distingués en 2 sous ensembles selon le risque
qui incombe à l’entreprise :
- régimes à cotisations définies : l’employeur paye des
cotisations définies à une entité distincte et n’a aucune
obligation de cot iser au-delà du montant défini (A rt 83 CGI, …)
- régimes à prestations définies : l’employeur est engagé
sur un montant de prestations à verser à ses salariés (IDR,
Art 39 CGI type régimes chapeau, …),
• autres avantages à long terme dus pendant la période d’activité
du salarié et après l’exercice en cours (primes d’ancienneté,
certains CET, …),
• indemnités de rupture de contrat de travail («golden parachutes»,
indemnités de licenciements, offre de départ volontaire…),
• avantages sur capitaux propres (plans de stock options, d’actions, …)

Le coût généré par les avantages du personnel doit être comptabilisé


(provisionné) au cours de l’exercice dans lequel l’employé retire l’avantage,
plutôt que lorsqu’il est réellement payé ou en cours de paiement.

98 CONVERSION AU X IFRS
L’engagement correspond à la valeur probable de l’avantage consenti,
actualisé à un taux défini par la norme, et reconnu au prorata des
services rendus par chaque salarié. Cependant pour les avantages
postérieurs à l’emploi à prestations définies, la provision peut être
différente de l’engage m e nt pour les ra isons suivantes :
• les écarts d’estimations (écart entre les hypothèses retenues
et la réalité observée) ou changement d’hypothèses peuvent être
reconnus sur la durée moyenne du régime pour la part excédent
10% de l’engagement,
• les modifications ou créations de régimes sont reconnues
sur la durée moyenne du régime,
• l’engagement peut être couvert partiellement ou totalement par
des actifs externalisés auprès d’une compagnie d’assurance.

Les principes français indiquent que «Les passifs relatifs aux


engagements de l'entité en matière de pensions, de compléments de
retraite, d'indemnités et d'allocations en raison du départ à la retraite
ou avantages similaires des membres de son personnel et de ses
associés et mandataires sociaux peuvent être, en tout ou en partie,
constatés sous forme de provision pour risques et charges.»
Le CNC a publié en 2003 une recommandation relative aux règles
de comptabilisation et d'évaluation des engagements de retraite
et avantages similaires qui s’inspire fortement d’IAS 19 mais
qui reste optionnelle.

99
IAS 1 9 / I FR S 2

POINTS CLÉS IFRS2 publiée le19 février 2004 par l’IASB prévoit les modalités
d’évaluation et de comptabilisation de toutes les opérations
IFRS 2 de paiements fondés sur des actions, qu’elles soient réglées en
trésorerie, autres actifs ou instruments de capitaux propres,
et qui sont effectuées avec les salariés ou avec des tiers.

Le principe général énoncé consiste à enregistrer les biens lorsqu’ils


sont obtenus et les services au fur et à mesure qu’ils sont reçus,
à leur juste valeur.
L’entité devra ainsi constater :
• une charge (ou un actif si les biens et/ou services reçus
répondent aux critères de reconnaissance d’un actif),
• en contrepartie d’une augmentation des capitaux propres
(transaction réglée en instruments de capitaux propres)
ou d’une dette (transaction réglée en espèces).

La transaction doit être évaluée à la juste valeur «la plus aisément


déterminable». A titre d’exemple, si une société met en place un plan
de souscription réservé aux salariés, dans le cadre duquel elle
leur offre un droit inconditionnel de souscrire à des actions à
un prix inférieur au cours de bourse, la charge constatée ne sera pas
nécessairement égale au montant total de la décote offerte,
dès lors que l’offre de souscription est assortie de restrictions sur
la tra nsfé ra b i l ité des actions et que ces restrictions sont susceptibles
d’avoir une incidence sur la juste valeur des actions sous c r ites (i.e. le
prix qu’accepterait de payer un acheteur consentant et bien informé,
dans des conditions normales).

Les normes françaises ne prévoient aucune comptabilisation


spécifique lors de l’attribution des options ou actions attribuées
aux salariés.

100 CONVERSION AU X IFRS


INCIDENCES SUR L’INFORMATION
FINANCIÈRE

Les principales incidences de l’application d’IAS 19


sur l’information financière portent sur :
• l’augmentation des passifs,
• l’augmentation des charges de personnel,
• le niveau d’information à fournir.

 Une augmentation des passifs

IAS 19, à la différence des principes français rend obligatoire


l’enregistrement d’un passif lorsque l’employé a rendu
des services en contrepartie d’avantages qui seront
payés dans le futur.
L’entreprise doit comptabiliser un passif pour les régimes
dits à prestations définies car le risque actuariel et le risque
de placement incombent à l’entreprise. En effet, dans
les régimes à prestations définies, l’obligation de l’entreprise
n’est pas limitée au montant des cotisations que l’entreprise
s’est engagée à payer. C’est notamment le cas lorsque
le montant des prestations que recevra le personnel
est défini par une formule de calcul et non pas par
le montant des fonds disponibles pour ces prestations.
C’est aussi le cas lorsque l’entreprise garantit directement
ou indirectement un rendement spécifié sur les cotisations,
ou lorsqu’elle a un engagement explicite ou implicite
de revaloriser les prestations versées.

Par exemple, lorsqu’un régime d’entreprise prévoit


une prestation de retraite supplémentaire égale à 0,5%
du dernier salaire par année d’ancienneté, l’entreprise
doit prendre en charge chaque année le coût relatif
aux avantages de l’année c’est à dire le droit à une rente
viagère payable à partir du départ en retraite égale à 0,5%
du dernier salaire. Comme cet avantage n’est pas versé
aux salariés concernés dans l’année mais seulement
lorsque ceux-ci prendront leur retraite, l’entreprise doit
provisionner les engagements correspondants aux droits
accumulés par le personnel à la date de clôture.

101
IAS 1 9 / I FR S 2

Dans les régimes à cotisations définies, l’employeur


est seulement engagé à payer des cotisations fixées
d’avance à un assureur ou une entité externe à l’entreprise.
Les avantages qui en résultent pour les salariés dépendent
des cotisations versées et du rendement des placements
effectués grâce à ces cotisations. L’employeur n’a pas
d’obligations de financement complémentaire si les fonds
ne sont pas suffisants pour financer les prestations prévues
aux salariés. Le risque actuariel – risque que les prestations
soient moins importantes que prévu – et le risque de
placement – risque que les actifs investis ne soient pas
suffisants pour faire face aux prestations prévues –
sont supportés par le salarié.

Par exemple, dans le cas d’un contrat de retraite


supplémentaire «à cotisations définies» (contrat art.83 ou
art.82), l’entreprise verse chaque année une cotisation
fixée qui est en général un pourcentage du salaire.
Cette cotisation alimente un compte individuel pour
chaque salarié. Au départ en retraite, le montant du
complément de retraite obtenu par le salarié dépend
du montant de son compte individuel. L’entreprise
n’a rien à payer quel que soit le montant de la rente
obtenue par le salarié.

En ce qui concerne les paiements fondés sur des actions,


ils pourront donner lieu à une augmentation des passifs
lorsque la transaction sera réglée en trésorerie.
En effet, IFRS 2 prévoit un enregistrement de l’avantage
donné en charges, avec en contrepartie une augmentation
des capitaux propres (lorsque la transaction est réglée
en instruments de capitaux propres) ou l’inscription
d’une dette (lorsque la transaction est réglée en
trésorerie).

102 CONVERSION AU X IFRS


 Augmentation des charges de personnel

La comptabilisation des engagements de retraite selon IAS 19


conduit à reconnaître une charge qui correspond :
• au coût des services rendus au cours de l’exercice,
• au coût financier de l’exercice,
• au rendement attendu de tous les actifs du régime,
et de tous les droits à remboursement,
• aux écarts actuariels comptabilisés,
• au coût de tous les services passés comptabilisés,
• à l’effet de toute réduction ou liquidation de régime.

IAS 19 ne précise pas la nature de cette charge ; cette charge


est une charge de personnel mais on peut reclasser
sa composante financière en résultat financier.

IFRS 2 prévoit que tous les paiements fondés sur des actions
donnent lieu à la comptabilisation d’une charge lorsque
les biens ou les services reçus en contrepartie de
ces paiements sont consommés.

Une société attribue 100 options sur actions à 500 salariés


sous réserve qu’ils accomplissent une durée de service de
3 ans. La société estime que la juste valeur de chaque option
à la date d’attribution est 15e.

Sur une base statistique, la société estime que 20% des salariés
quitteront la société au cours de cette période de 3 ans
et perdront en conséquence leurs droits aux options.

Sur l’année 1, 20 salariés partent. La société révise


son estimation du cumul des départs sur la période de
3 ans de 20% (100 salariés) à 15% (75 salariés).
Sur l’année 2, 22 salariés de plus partent. La société révise
son estimation du cumul des départs sur la période
de 3 ans de 15% à 12% (60 salariés).
Sur l’année 3, 15 salariés partent.
Ainsi, au total, 57 salariés auront perdu leurs droits
aux options sur la période de 3 ans et un total de 44,300
options (443x100 options par salarié) auront finalement
été «acquises» à l’issue des 3 ans.

103
IAS 1 9 / I FR S 2

Année Détail du calcul Charge de Charge de


personnel de personnel de
période cumulée
1 50,000 opt ions X 85% X 15 X 1/3 212,500 212,500
2 (50,000 opt io ns X 88% X 15 X 2/3) 227,500 440,000
– 212,500
3 (44,300 optio ns X 15 ) – 440,000 224,500 664,500

Ainsi, la charge constatée en cumul sur la période d’acquisition


de droits correspond à la juste valeur - estimée à la date
d’attribution - des options dont les conditions d’acquisition
de droits auront été satisfaites.

 Une information financière plus détaillée et plus transparente

IAS 19 prévoit la fourniture des informations suivantes


sur les régimes à prestations définies :
• méthode de comptabilisation des écarts actuariels,
• description générale des types de régime utilisé,
• rapprochement des actifs et passifs comptabilisés au bilan,
• montants inclus dans la juste valeur des actifs du régime
(pour chaque catégorie d’instruments financiers,
bien immobilier occupé ou autres actifs utilisés),
• rapprochement montrant les mouvements au cours de
l’exercice du passif (ou de l’actif) net comptabilisé au bilan,
• charge totale comptabilisée par nature de coût,
• rendement effectif des actifs du régime et des droits
à remboursement,
• principales hypothèses actuarielles utilisées à la date
de clôture.

IFRS 2 prévoit la fourniture des informations suivantes :


• nature et étendue des accords ayant existé sur la période,
• description des accords (mode de règlement, conditions
d’acquisition de droits),
• nombre et prix d’exercice moyen des options
par catégorie (en circulation, attribuées, «vested»
c’est à dire acquises, exercées…),
104 CONVERSION AU X IFRS
• cours moyen des options exercées,
• fourchette des prix d’exercice et durée de vie résiduelle
des options en circulation à la clôture,
• méthode de détermination de la juste valeur
des transactions,
• modalités d’évaluation (modèle, détermination et valeur
des paramètres…) ; l’incidence sur le compte de résultat et
la situation financière des opérations de paiements indexés
sur actions (charges, valeur comptable des dettes…).

L’étendue des informations requises par IAS 19


peut être matérialisée par l’exemple ci-après.

Indemnité de 1% du dernier salaire accordé pour chaque


année d’activité. Salaire de 10 000 en année N.

Hypothèses

Taux d’augmentation des salaires 7%


Taux d’actualisation 10%
Départ du salarié fin N+4

Coût des services rendus par année


= salaire final X 1% = 10 000 X 1,074 X 1% = 131

N N+1 N+2 N+3 N+4


Provision à l’ouverture 0 89 196 324 476
Droits acquis sur l’exercice
(coût des services rendus) 89 98 108 119 131
Charge financière
(désactualisation) 0 9 20 33 48
Total charge exercice 89 107 128 152 179
Provision à la clôture 89 196 324 476 655

105
IAS 1 9 / I FR S 2

Année N
Valeur actualisée de l’obligation au 1/1 1.000
Juste valeur des actifs du régime au 1/1 1.000
Profit (perte) actuariel non comptabilisé au 1/1 140
Taux d’actualisation au 1/1 10%
Taux de rendement des actifs attendu 12%
Coût des services rendus sur N 130
Prestations servies 150
Cotisations payées 90
Valeur actualisée de l’obligation au 31/12 1.141
Juste valeur des actifs du régime au 31/12 1.092
Durée d’activité moyenne résiduelle 10 ans

Variation de la valeur actualisée de l’obligation

Valeur actualisée de l’obligation au 1/1 1.000


Coût financier(1000*10%) 100
Coût des services rendus en N 130
Prestations servies (150)
Perte actuarielle sur obligation (par différence) 61
Valeur actualisée de l’obligation au 31/12 1.141

Variation de la juste valeur des actifs

JV des actifs au 1/1 1 000


Rendement attendu 120
Cotisations 90
Prestations versées (150)
Gain actuariel sur actifs (par différence) 32
JV des actifs au 31/12 1 092

106 CONVERSION AU X IFRS


Calcul des écarts actuariels

Limite du corridor au 1/1 (10% * 1000) 100


Profit actuariel non comptabilisé au 1/1 140
Excédent 40
Durée activité résiduelle 10
Gain actuariel à comptabiliser en N 4
Gains actuariels non comptabilisés au 1/1 140
Perte actuarielle sur obligation N (61)
Gain actuariel sur actifs N 32
Gains actuariels comptabilisés en N (4)
Gains actuariels non comptabilisés au 31/12 107

Montant comptabilisé au bilan

N N-1
Valeur actualisée de l’obligation 1 141 1 000
JV des actifs (1 092) (1000)
Sous financement 49 0

Gains actuariels non comptabilisés 107 140


Montant comptabilisé au passif 156 140

Montant comptabilisé en résultat

Coût des services rendus en N 130


Coût financier 100
Rendement attendu des actifs (120)
Ecarts actuariels comptabilisés en N (4)
Charge comptabilisée en résultat 106

Variation du passif

passif à l’ouverture 140


charge N 106
cotisations versées (90)
passif à la clôture 156

107
IAS 1 9 / I FR S 2

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront


être analysées au cas par cas en fonction des dispositions
fiscales applicables aux différentes entités composant
le groupe. En ce qui concerne les entités françaises,
les charges de provisionnement de retraite n’étant pas
déductibles doivent donner lieu à la comptabilisation
d’un impôt différé. Les services reçus au titre d’options
d’achats ou de souscription d’action ne donnant pas lieu
à la naissance d’une charge déductible en tant que tels,
aucun impôt différé n’est à constater au titre des services
comptabilisés.

En revanche, la livraison d’actions propres lors de


l’exercice d’options d’achat étant fiscalisée, il conviendra
de s’interroger sur la comptabilisation d’un éventuel
impôt différé actif généré par l’achat d’actions propres
(comptabilisé, conformément à IAS 32, en réduction
des capitaux propres).

108 CONVERSION AU X IFRS


IAS 36
IAS 36

Dépréciation d’actifs

109
IAS 3 6

IAS 36
Dépréciation d’actifs

POINTS CLÉS IAS 36 s’applique aux immobilisations incorporelles y compris goodwill


et immobilisations corporelles. Cette norme impose aux entreprises
d’être en mesure d’apprécier à chaque date de clôture s’il existe un
quelconque indice montrant qu’un actif ait pu perdre de sa valeur.
Un indice de perte de valeur peut être :
• une diminution importante de la valeur de marché d’un actif,
• un changement dans l’environnement technologique, économique
ou juridique.

IAS 36 (révisée en mars 2004) prévoit un test systématique pour


ces immobilisations incorporelles sans durée de vie et les goodwills
qui sont par définition à durée de vie indéfinie.
Le test consiste à comparer la valeur recouvrable estimée de l’actif
ou de l’Unité Génératrice de Trésorerie (UGT), l’UGT étant définie
comme le plus petit ensemble qui génère des flux de trésorerie
indépendants, et la valeur nette comptable de l’actif ou de l’UGT.
Tout actif y compris le goodwill doit être affecté à une UGT ou
à un regroupement des UGT bénéficiant des synergies du
regroupement d’entreprises. En effet un regroupement d’UGT peut
être admis sous condition, en particulier pour analyser le goodwill,
dans un ensemble qui ne peut être plus grand qu’un secteur tel que
défini par IAS 14. La valeur recouvrable est définie comme la valeur la
plus élevée entre la juste valeur et la valeur d'utilité :
• la juste valeur nette est le montant qui peut être obtenu de
la vente d'un actif lors d'une transaction dans des conditions
de concurrence normales entre des parties bien informées
et consentantes, moins les coûts de sortie,

110 CONVERSION AU X IFRS


• la valeur d'utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie
futurs estimés, attendus de l'utilisation continue d'un actif et
de sa sortie à la fin de son utilisation prévue par l'entreprise.

Si le règlement CRC 2002-10 sur la dépré c i ation des actifs, applicable


au 1er janvier 2005, reprend la plupart des dispositions de la norme
IAS 36 concernant les amortissements et les dépré c i at i o ns des actifs
corporels et incorporels, la dépré c i ation des écarts d’acquis ition n’est
pas abordée spécifiquement et les modalités de détermination de la
valeur d’ultilité (flux de trésorerie, actualis ation) ne sont pas tra itées.

INCIDENCES SUR L’INFORMATION


FINANCIÈRE

Les principales incidences de l’application d’IAS 36


sur l’information financière portent sur :
• une augmentation probable de la fréquence des tests
de dépréciation du fait de l’existence de critères précis
pour la mise en œuvre des tests,
• une augmentation éventuelle de dépréciations
comptabilisées, la norme imposant des modalités de
calcul plus précises et un niveau d’analyse plus fin,
• une présentation différente des pertes de valeur
dans le compte de résultat,
• plus d’informations à fournir.

 Une augmentation probable de la fréquence des tests


de dépréciation

Compte tenu de la précision avec laquelle les indices de


déclenchement d’un test de perte de valeur sont décrits dans
la norme (repris dans les textes français applicables au 1er
janvier 2005), les circonstances dans lesquelles les entreprises
seront conduites à procéder à des tests de perte de valeur
seront probablement beaucoup plus nombreuses
qu’auparavant. Demain, les analyses devront être menées
dès que certains indicateurs externes ou internes à l’entité
(changement dans l’environnement technologique,
économique ou juridique, variation des taux d’intérêt…)

111
IAS 3 6

laissent penser que les actifs ont pu perdre de leur valeur.


Il faut en outre souligner qu’un test annuel doit être
systématiquement effectué pour les goodwills et les
immobilisations incorporelles à durée de vie indéterminée
(qui ne sont plus amortis).

 Une augmentation éventuelle des dépréciations comptabilisées

Des modalités de calcul imposées et plus détaillées


En l’absence de dispositions normatives françaises spécifiques,
seule l’AMF s’est par le passé prononcée sur la méthodologie
à retenir pour déterminer la valeur d’utilité d’un actif.
Sans donner de méthodologie précise et détaillée, elle avait
souligné certains points qu’elle voulait voir appliquer,
en particulier l’utilisation de flux de trésorerie actualisés.
Si ce grand principe conforme à IAS 36 est souvent utilisé,
les pratiques actuelles laissent entrevoir des divergences
avec la norme. A ce titre, rappelons que :
• IAS 36 impose de prendre un taux de croissance stable
ou décroissant pour déterminer le flux de trésorerie
au-delà de cinq ans,
• IAS 36 ne permet l’utilisation de taux d’emprunt
marginal ou de coût moyen pondéré du capital pour
actualiser les flux de trésorerie qu’à défaut, c’est-à-dire
uniquement si le taux de rentabilité attendu par
le marché pour l’actif considéré n’est pas diponible,
• IAS 36 impose d’utiliser des flux de trésorerie et
des taux d’actualisation avant impôt. Sur ce dernier
point, l’appplication stricte de la norme se heurte
à la faisabilité pratique, le raisonnement avant impôt
n’étant généralement pas utilisé par les praticiens
de l’évaluation financière.

Un niveau d’analyse plus fin


Les tests de dépréciation devront être réalisés au niveau
des unités génératrices de trésorerie ou des groupes d’UGT

112 CONVERSION AU X IFRS


auxquels les actifs (corporels ou incorporels et goodwill)
doivent être rattachés. En pratique, cela pourrait conduire
à la détermination d’UGT à un niveau plus fin qu’aujourd’hui
et donc à une affectation plus fine des actifs, et en particulier
du goodwill. Cela supprime ainsi la possibilité de compenser,
en particulier pour les goodwills, les pertes de valeur d’une
UGT avec les plus-values potentielles sur une autre UGT ;
sauf à démontrer que c’est au niveau du regroupement des
deux UGT que la direction suit le retour sur investissement
de ce goodwill. L’analyse à un niveau plus fin aura donc
parfois pour conséquence la comptabilisation de pertes
de valeur alors qu’aucune perte ne serait comptabilisée
en principes français.

 Une présentation différente des pertes de valeur au compte


de résultat

Compte tenu des modèles de présentation du compte de


résultat imposés par la norme IAS 1 «Présentation des états
financiers» et de l’absence de résultat exceptionnel dans
les normes IFRS, l’ensemble des amortissements et des pertes
de valeur comptabilisé doit être présenté au sein du résultat
des activités ordinaires dans le compte de résultat.
Ceci représente une différence de présentation significative par
rapport aux principes français, notamment en ce qui concerne
l’amortissement des survaleurs qui est souvent présenté
en France avant le résultat net de l’ensemble consolidé.

 Plus d’informations à fournir

IAS 36 impose de fournir de nombreuses informations qui ne


sont pas toujours communiquées par les entreprises en raison
de leur caractère sensible. Les entreprises devront fournir
des informations nombreuses sur les unités génératrices
de trésorerie auxquelles sont rattachés des goodwills et des
immobilisations incorporelles à durée de vie indéfinie.
En particulier, des informations sur les estimations et
hypothèses utilisées pour déterminer la valeur recouvrable
de ces UGT devront être données en annexe.

113
IAS 3 6

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront


être analysées au cas par cas en fonction des dispositions
fiscales applicables aux différentes entités composant
le groupe. En ce qui concerne les entités françaises,
les incidences en matière fiscale de la transposition partielle
d’IAS 36 via le CRC 2002-10 sur l’amortissement et
la dépréciation des actifs pourraient se révéler pénalisantes.

Pour mémoire, les provisions pour dépréciation constatées


sur des actifs amortissables viennent désormais réduire
la base amortissable. Or, l'administration refuse
aujourd’hui d'admettre la déduction de provision pour
dépréciation sur la seule base de la variation de valeur
vénale de l'immobilisation amortissable concernée et
renvoie aux conditions posées par la jurisprudence
pour déduire ces provisions (nécessité d'un événement
exceptionnel).
En pratique la dépréciation ne pourra être fiscalement
déduite ni directement ni via les amortissements futurs
car la base fiscale amortissable est identique à la base
comptable amortissable. L’effet fiscal ne sera annulé
qu’à l’occasion de la sortie de l’immobilisation.

L'administration fiscale et le CNC réfléchissent à


la possibilité de constater des amortissements dérogatoires,
comme pour les valeurs résiduelles, de manière à
contrebalancer la diminution de la base amortissable
comptable. Mais cette possibilité reste très largement
incertaine à ce stade des discussions.

En fonction des positions qui seront définitivement prises


par les autorités fiscales, cette transposition pourrait
se traduire par des impacts en fiscalité courante et

114 CONVERSION AU X IFRS


différée associés à une gestion, le cas échéant lourde,
de retraitements extra-comptables et de différences
de valeurs bilantielles entre les différents jeux de comptes
(consolidés, individuels et «fiscaux»).

Par ailleurs, le nouvel environnement des IFRS


imposant la fourniture en annexe d’un certain nombre
d’informations sur les pertes de valeur devrait a priori
donner moins de flexibilité dans la prise de décisions
d’opportunité portant sur la déductibilité des provisions,
et devrait nécessiter une revue de cohérence des
informations diffusées et des positions fiscales arrêtées.

115
IAS 37
IAS 37

Provisions, passifs
et actifs éventuels

117
IAS 3 7

IAS 37
Provisions, pa ssifs
et acti fs éventuels

POINTS CLÉS Une provision est comptabilisée au passif quand l’entreprise a


une obligation résultant d’événements passés et dont l’extinction devrait
se traduire pour l’entreprise par une sortie de ressources représentatives
d’avantages économiques.
Cette obligation peut être juridique ou implicite, c’est-à-dire résulter :
• d’un contrat, de dispositions légales ou réglementaires, ou de toute
autre jurisprudence ou√,
• des actions de l’entreprise qui, par des pratiques passées établies,
par une politique affichée ou par une déclaration suffis a m m e nt
explicite, a créé une attente fondée chez les tiers qu’elle assumera
c e rtaines respons a b i l ités.
La provision doit correspondre à la meilleure estimation du montant
requis pour éteindre l’obligation à la date du bilan, en tenant compte
des risques et incertitudes ainsi que tout effet d’actualisation.
Une provision pour restructuration peut être comptabilisée
si l’entité a une obligation constructive qui :
• est formalisée par un plan détaillé précisant :
- l’activité ou la partie d’activité concernée,
- les principaux sites affectés,
- la localisation, la fonction et le nombre approximatif
de membres du personnel qui seront indemnisés au titre
de la fin de leur contrat de travail,
- les dépenses qui seront engagées et,
- la date à laquelle le plan sera mis en œuvre.
• a créé chez les tiers concernés une attente fondée par un début
d’exécution ou une annonce détaillée qu’elle mettra en œuvre
la restructuration.

118 CONVERSION AU X IFRS


Lorsque la sortie de ressources nécessaire pour éteindre l’obligation
n’est pas probable ou le montant de l’obligation ne peut pas être
évalué avec une fiabilité suffisante, il y a passif éventuel et non
provision. Un passif éventuel n’est pas comptabilisé.

Une information sur les passifs éventuels et actifs éventuels doit être
fournie dans les notes aux états financiers.

Les condit i o ns de comptabilisation d’une provision dans les principes


français sont très proches des principes établis par IAS 37 à l’exception
des suivants :
• les provisions liées aux activ ités bancaires et d’assurance qui
sont exclues du champ du règlement CRC 2000-06 (règlement
sur les passifs),
• il en est de même des prov isions spécifiques des entreprises
concessionnaires,
• l’actualisation des provisions n’est pas explicitement prévue
par les textes français,
• il est toujours possible en France de comptabiliser une provision
pour grosse réparation.

INCIDENCES SUR L’INFORMATION


FINANCIÈRE

Nous avons vu que les principes français sont très proches


des principes énoncés dans IAS 37. Cependant, l’analyse
des pratiques des entreprises a mis en lumière un certain
nombre de différences entre l’application des principes
français et IAS 37.

Les principales incidences identifiées de l’application


d’IAS 37 sur l’information financière portent sur :
• des provisions moins importantes (disparition des
provisions pour grosses réparations, actualisation
obligatoire…),
• des informations à fournir très nombreuses.

Des provisions moins importantes


Pour certaines entreprises, la disparition des provisions
pour grosses réparations va avoir un impact important

119
IAS 3 7

sur le montant des provisions et sur les équilibres bilantiels.


Par ailleurs, l’application obligatoire du principe d’actualisation
des provisions à constituer peut conduire à une diminution
du montant de ces provisions.
En ce qui concerne les provisions pour restructuration, certaines
entreprises incluent les salaires des personnes travaillant
à la fermeture d’une activité ou d’un site et les frais des locaux
non utilisés. IAS 37 indique comme le Règlement CRC
2000-06 qu’une provision pour restructuration ne doit inclure
que les dépenses nécessairement entraînées par celle-ci et qui
ne sont pas liées aux activités futures. Cependant, IAS 37
est plus précise que le règlement français et en particulier
elle dispose que «les pertes opérationnelles futures
identifiables jusqu'à la date d'une restructuration ne
sont pas incluses dans une provision».

Le secteur bancaire va être particulièrement touché par IAS 37,


car non soumis à ce jour au règles du CRC 2000-06 pour
les provisions spécifiques du secteur. Ainsi, les provisions pour
risques pays ou les provisions sectorielles comptabilisées au
passif actuellement devront être analysées à la lumière de
la norme IAS 39 (sur la comptabilisation et l’évaluation
des instruments financiers). On notera également
la disparition du FRBG (Fonds pour Risques Bancaires
Généraux), qui comme son nom l’indique ne répond
pas aux critères de l’IAS 37.

La norme IAS 37 n’est pas applicable aux passifs liés à des


contrats d’assurance. En effet l’IASB a adopté IFRS 4
«Contrats d’assurance» qui précise le traitement des comptes
spécifiques d’assurance (comptabilisation des contrats et toutes
transactions liées). Cependant on notera que :
• les provisions pour sinistres futurs «possibles» sur
des contrats d’assurance futurs (e.g. provisions
d’égalisation ou provisions «catastrophes») ne sont
pas admises par IFRS 4,
• Un assureur doit évaluer à chaque clôture le caractère
adéquat de ses passifs d’assurance, en regard de

120 CONVERSION AU X IFRS


l’estimation des flux de trésorerie futurs générés
par ses contrats d’assurance.

 Des informations à fournir très nombreuses

IAS 37 impose de fournir des informations détaillées.


Celles de nature quantitative sont déjà requises par
le Règlement CRC 2000-06 ainsi que par l’AMF dans
ses recommandations annuelles.

On notera que les entreprises se limitent parfois à fournir


des informations chiffrées sous forme de tableaux et que
dans le cadre d’IAS 37 elles vont devoir fournir une
information plus qualitative.

INCIDENCES
SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront


être analysées au cas par cas en fonction des dispositions
fiscales applicables aux différentes entités composant
le groupe. En ce qui concerne les entités françaises,
la transposition partielle en normes comptables françaises
d’IAS 37 au travers du CRC 2000-06 sur les passifs
a globalement rapproché fiscalité et comptabilité dès
lors notamment que l’interdiction de comptabilisation
de passifs simplement éventuels rejoint pleinement
les règles fiscales en vigueur.

Pour autant, on notera que les points de divergence dans


l’appréhension fiscale et comptable des provisions pour
risques et charges se révèlent, dans le cadre de ce premier
texte de convergence, neutres ou pénalisants d’un point
de vue fiscal. Ainsi, la possibilité comptable de déterminer
le montant des provisions en tenant compte d’événements
survenant après la clôture est susceptible d’entraîner
des décalages temporaires défavorables.

121
IAS 3 7

Par ailleurs, le nouvel environnement des IFRS


imposant la fourniture en annexe d’un certain nombre
d’informations sur les provisions devrait a priori
donner moins de flexibilité dans la prise de décisions
d’opportunité portant sur la déductibilité des provisions,
et devrait nécessiter une revue de cohérence des informations
diffusées et des positions fiscales arrêtées.

D’autres sujets, en lien avec IAS 16, ont donné lieu


à de nombreuses interrogations fiscales (provisions
pour remise en état de sites, dépenses ultérieures dites
de grosses réparations notamment).

122 CONVERSION AU X IFRS


IAS 38
IAS 38

Immobilisations
incorporelles

123
IAS 3 8

IAS 38
Immobilisations
incorporelles

POINTS CLÉS IAS 38 définit un actif incorporel comme un actif non monétaire,
sans substance physique identifiable. Le caractère "identifiable"
suppose que l'actif soit :
• séparable : il peut être séparé de l’entité et vendu, transféré,
donné en licence, loué ou échangé, soit individuellement soit
conjointement avec un contrat, un actif ou un passif lié ou,
• la résultante d’un droit légal ou contractuel, même si ce droit
n’est pas séparable de l’entité ou des autres droits ou obligations.

Lors d’un regroupement d’entreprises, un actif incorporel acquis doit


être identifiable et mesuré avec une fiabilité suffisante pour être
comptabilisé séparément du goodwill.

Si cet actif incorporel a une durée d’utilité finie, alors sa juste valeur
est présumée pouvoir être évaluée de façon fiable.
Désormais, sous réserve de le démontrer, il est admis qu’un incorporel
puisse avoir une durée d’utilité indéfinie (i.e. avantages économiques
futurs générés par l’actif sur une période non délimitée).

Les immobilisations incorporelles ayant une durée de vie indéfinie


ainsi que le goodwill ne sont pas amortis mais font l’objet d’un test
de perte de valeur annuel obligatoire (se reporter à IAS 36).

Les dépenses de développement doivent être obligatoirement


capitalisées quand les critères suivants sont remplis :
• démonstration de la faisabilité technique du projet,
• de la disponibilité des ressources pour achever le développement,

124 CONVERSION AU X IFRS


• de l’existence d’un marché ou de son utilité interne,
• de la capacité de l’entre p r ise à mesurer de façon fiable les dépenses
liées à l’actif incorporel.

Les définitions prévues dans l’Avis du CNC sur les actifs sont identiques
aux définitions retenues dans IAS 38. Cependant, l’Avis du CNC ne couvre
pas les actifs acquis dans le cadre de regroupements d’entreprises.
Il faut également noter que l’activation des frais de développement
qui re m p l issent les critères reste optionnelle en droit comptable fra n ç a is.

INCIDENCES SUR L’INFORMATION


FINANCIÈRE

Les principales incidences de l’application d’IAS 38 sur


l’information financière portent sur les points suivants :

• La modification éventuelle de la valeur brute


des immobilisations incorporelles,
• L’amortissement et la dépréciation des immobilisations
incorporelles,
• L’affectation des immobilisations incorporelles (et des
goodwills) aux unités génératrices de trésorerie (UGT),
• L’activation obligatoire de toutes les dépenses
de développement respectant certains critères,
• Une information financière plus détaillée.

 La valeur brute des immobilisations incorporelles


pourrait être modifiée

Les immobilisations incorporelles selon IAS 38 doivent


répondre aux critères suivants :
• être identifiables (c’est-à-dire séparables ou résultant
d’un droit légal ou contractuel) et,
• pouvoir être valorisées de façon fiable.

IAS 38 précise par ailleurs que les goodwills générés en interne


ne peuvent être comptabilisés en tant qu’actifs car ils ne

125
IAS 3 8

répondent pas aux critères. Seuls les coûts de développement,


lorsqu’ils remplissent certains critères, doivent être activés.

L’application de ces critères peut ainsi conduire à :

Reclasser certains actifs incorporels


En application des principes français, certaines entreprises
comptabilisent séparément des goodwill des actifs incorporels
(marques, parts de marché, fonds de commerce, fichiers
clients…) qui ne sont pas amortissables. Certaines de
ces immobilisations incorporelles ne seront pas considérées
comme «identifiables» au sens d’IAS 38 et devront être
regroupées avec le goodwill. Cependant, compte tenu
des dispositions actuelles d’IFRS 3 «Regroupements
d’entreprises» qui interdisent l’amortissement
systématique du goodwill, les incidences sur l’information
financière et l’impact sur le résultat seront souvent
négligeables.

Modifier la comptabilisation initiale de ces actifs


IAS 38 précise que le coût d’entrée doit inclure tous
les coûts directement attribuables à l’actif y compris les
taxes non récupérables. Les immobilisations incorporelles
acquises séparément sont en général comptabilisées sur
la base du seul prix d’achat. La valeur d’entrée devrait
donc être modifiée pour intégrer par exemple les droits
d’enregistrement, les frais de dépôt et certains honoraires
(«professional fees»).

Annuler les charges à répartir sur plusieurs exercices


Les diverses charges à répartir, appelées également charges
différées ou à étaler, devront également être analysées
à la lumière d’IAS 38 pour déterminer si elles peuvent être
reclassées en actifs incorporels ou annulées. En effet, elles
ne pourront être maintenues à l’actif que si elles peuvent
être qualifiées de coûts de développement et si les critères
de comptabilisation (en particulier celui relatif à la
rentabilité de l’actif) sont remplis. Dans tous les cas,

126 CONVERSION AU X IFRS


les dépenses de nature publicitaire ne pourront pas être
activées car elles ne peuvent pas être directement
affectées à un projet et contribuent au développement
de l’entreprise dans son ensemble.

 Amortissement et dépréciation des immobilisations


incorporelles

IAS 38 révisée précise que les immobilisations


incorporelles ne doivent être amorties que si elles ont
une durée de vie connue. Les immobilisations qui n’ont pas
de durée de vie déterminée ne doivent pas être amorties
mais faire l’objet d’un test de valeur (voir IAS 36)
systématique au minimum une fois par an. Les entreprises
qui ont des immobilisations incorporelles acquises non
amorties (comme des marques ou des parts de marché)
doivent s’interroger sur la durée d’utilité de ces
immobilisations dans la mesure où elles sont identifiables
séparément du goodwill (voir ci-dessus). L’application d’IAS
38 révisée n’aura pas systématiquement une incidence
sur les valeurs au bilan et sur le résultat car les principes
sous-jacents de la norme correspondent aux principes
qui ont conduit à ne pas amortir certaines immobilisations
incorporelles en France. Cependant, il faut signaler
que tout amortissement (immobilisations incorporelles
avec une durée de vie définie) ou perte de valeur (qui
correspond à une consommation ou une perte économique
de valeur des immobilisations sans durée de vie définie
ou des goodwills) devra être classé en résultat opérationnel
et non sur la dernière ligne du compte de résultat ni
en résultat exceptionnel, celui-ci n’existant pas dans
le référentiel IFRS.

 Affectation des immobilisations incorporelles dont les


goodwills aux unités génératrices de trésorerie (UGT)

Les immobilisations incorporelles à durée de vie indéfinie


et les goodwills doivent faire l’objet d’un test de dépréciation
systématique selon les modalités prévues par IAS 36.
Pour réaliser ce test, il est nécessaire de les affecter aux unités
génératrices de trésorerie (se reporter à IAS 36).

127
IAS 3 8

 Activation obligatoire de toutes les dépenses


de développement respectant certains critères

IAS 38 impose l’activation des coûts issus de la phase de


développement d’un projet si certains critères sont remplis.
L’application d’IAS 38 aura une incidence pour toutes
les entreprises qui engagent des frais de recherche et
développement. En effet, les entreprises qui actuellement
activent ces frais vont devoir modifier leur base car le
référentiel français ne distingue pas les frais de recherche
des frais de développement et les critères d’IAS 38
sont plus précis. L’Avis du CNC de juillet 2004 introduit
une distinction identique à celle prévue par IAS 38 mais
l’activation reste optionnelle en droit comptable français.
Cette option offerte par les textes français est cependant
peu utilisée et la plupart des entreprises industrielles
comptabilisent en charges toutes les dépenses de
développement. L’application d’IAS 38 se traduira donc
généralement par une augmentation du montant des
immobilisations incorporelles, avec une incidence potentielle
sur le résultat opérationnel (les charges de développement
seront remplacées par une charge d’amortissement).
Le décalage possible des charges dans le temps est
propre à chaque entreprise car il dépendra des cycles
de développement et de production.

Les difficultés de mise en œuvre de ces dispositions


obligatoires sont multiples :

Distinction recherche/développement
La mise en œuvre de la distinction entre les frais de
recherche (c’est-à-dire la recherche d'applications de
résultats, la formulation, la conception, l'évaluation et le
choix final retenu pour d’autres possibilités de matériaux,
dispositifs, produits, procédés, systèmes ou services
nouveaux ou améliorés) et le développement (la conception,
la construction et les tests de pré-production ou de pré-utilisation

128 CONVERSION AU X IFRS


de modèles et prototypes ; la conception d'outils, gabarits,
moules et matrices impliquant une technologie nouvelle1)
demandera une analyse approfondie.

Appréciation des critères


L’existence d’un marché et sa rentabilité doivent pouvoir
être estimés de façon fiable pour activer les frais de
développement.
Une entreprise du secteur pharmaceutique engage des frais
très importants dans la recherche et le développement ;
cependant elle aura des difficultés importantes à estimer
l’existence d’un marché et sa rentabilité avant l’obtention
de l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché).

 Information financière plus détaillée

IAS 38 prévoit la publication d’un certain nombre


d’informations et, en particulier, il convient d’indiquer
le montant des immobilisations générées en interne ou non,
le montant des immobilisations à durée de vie indéfinie
et les immobilisations à durée de vie définie, avec la durée
d’utilité retenue. Il faut également expliquer les variations
dans un tableau reprenant le montant brut, les amortissements
cumulés et la charge de l’exercice. La norme prévoit
également de distinguer l’amortissement de la perte de valeur
dans la justification des variations d’immobilisations.
Par ailleurs, des informations sur les unités génératrices de
trésorerie et les tests de dépréciation devront être fournies
au titre d’IAS 36.

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront


être analysées au cas par cas en fonction des dispositions
fiscales applicables aux différentes entités composant
le groupe. En ce qui concerne les entités françaises, suite
1 Illustrations fournies
à la publication de l’Avis CNC 2004-15, l’administration
dans la Norme IAS 38. envisage de s’aligner sur les nouvelles dispositions comptables

129
IAS 3 8

en terme de reconnaissance des actifs incorporels :

• Pour les droits incorporels couverts par l’Avis CNC


2004-15, la qualification fiscale sera ainsi alignée sur
la qualification comptable (notamment passage
en charge des frais de marques créées en interne),

• A l’inverse, les droits exclus du champ de l’Avis


(contrats de louage de marques et de brevets)
continueront à être qualifiés d’immobilisations ou
de charges sur la base des critères tels que définis par
la jurisprudence fiscale, ce qui induira des divergences
entre le traitement comptable et fiscal.

Par ailleurs, le coût d’acquisition d’une immobilisation


incorporelle peut désormais inclure des dépenses qui
constituaient auparavant des charges déductibles par
nature à l’instar des droits de mutation, commissions
et frais d’actes (voir développements relatifs à IAS 16).

130 CONVERSION AU X IFRS


IAS 32, 39
IAS 32, 39

Instruments financiers

131
IAS 3 2, 3 9

IA S 32, 39
Instruments financiers

POINTS CLÉS IAS 32 & 39 traitent de la présentation, de l’évaluation et de


la comptabilisation des instruments financiers et prévoient une
comptabilisation systématique de tous les instruments financiers.

Un actif financier désigne tout actif qui est de la trésorerie, un droit


contractuel de recevoir d'une autre entreprise de la trésorerie ou un autre
actif financier, un droit contractuel d'échanger des instruments financiers
avec une autre entreprise dans des conditions potentiellement favorables,
ou un instrument de capitaux propres d'une autre entreprise.
Un passif financier désigne tout passif correspondant à une obligation
contractuelle de re m e t t re à une autre entreprise de la tré s o rerie ou
un autre actif financier ; ou d'échanger des instruments financiers avec
une autre entre p r ise dans des conditions potentiellement défavorables.

En particulier les sujets suivants sont traités spécifiquement :

IAS 32 IAS 39
Classement Dette/Capitaux propres X
Actions propres (et dérivés sur actions propres) X
Portefeuilles titres X
Prêts/créances commerc ia les (y compris provisions) X
Dettes/Dépôts X
Produits dérivés X
Opérations de couverture X
Sortie d’actifs/passifs financiers (titrisation) X
Compensation (netting) X
Informations à fournir X

132 CONVERSION AU X IFRS


 Comptabilisation initiale et Evaluation

Les actifs et passifs financiers sont évalués différemment selon


la catégorie dans laquelle ils sont classés. La norme définit
4 catégories d’instruments financiers et seules 2 catégories
sont ouvertes aux passifs financiers :

Catégorie Description Comptabilisation Comptabilisation


Initiale Ultérieure

Contrats de dette détenus Obligations (titres de dettes) Juste valeur1 Coût amorti2
jusqu’à l’échéance (Actifs) acquises par l’entité pour être
détenues jusqu’à l’échéance

Prêts et créances Actifs financiers et passifs non cotés Juste valeur Coût amorti
Et passifs (Actifs et Passifs) Prêts créances, dépôts, de t tes et
obligations non cotées

Instruments évalués en juste Actifs détenus pour être vendus Juste valeur Juste valeur
valeur par résultat ou passifs détenus pour être En résultat
rachetés ou désignés comme tels
(Actifs et Passifs et dérivés) Instruments dérivés

Actifs disponibles à la vente Actifs qui ne sont pas dans Juste valeur Juste valeur en
(Actifs) les trois catégories ci-dessus capitaux propres
(en résultat si
dépréciation
durable)

Il est à noter qu’il convient de présenter en annexe la juste valeur


des actifs et passifs financiers qui ne sont pas valorisés en juste
valeur au bilan, ce qui nécessite une évaluation en juste valeur
de l’ensemble des actifs et passifs financiers.

1 Juste valeur : montant pour


lequel un actif pourrait être  Décomptabilisation (sorte d’actifs)
échangé ou un passif réglé
entre parties bien informées
et consentantes. En ce qui concerne la sortie ou «décomptabilisation» des actifs financiers,
2 Coût initial diminué des il convient de savoir si l’entreprise est encore «engagée» ou non.
remboursements en principal
et de toute dépréciation
En effet, IAS 39 prévoit une analyse en plusieurs étapes :
pour non recouvrabilité. • déterminer l’actif ou partie ou groupe d’actifs cédés,

133
IAS 32, 39

• analyser le transfert ou non des avantages et des risques


liés à ces actifs,
• analyser le transfert ou non du contrôle de l’actif.
Par ailleurs dans le cas de transfert vers des structures ad hoc,
il convient de s’interroger sur leur consolidation selon les critères
définis par SIC 12.

 Dérivés et Dérivés incorporés

Un dérivé est un instrument financier dont la valeur fluctue en


fonction de l’évolution d’un taux d’intérêt, du prix d’un titre, du prix
d’une marchandise, d’un cours de change, d’un indice de prix ou
de cours, d’une notation ou d’un indice de crédit ou de toute autre
variable si, dans le cas d’une variable non-financière, celle-ci n’est
pas spécifique à l’une des parties au contrat. Il fait l’objet d’un
règlement net initial nul ou faible.

Si un actif ou un passif financier contient une composante qui modifie


ses flux sur la base du prix d’un titre, d’un indice boursier, d’une
marchandise, il est considéré comme un instrument hybride, c’est-à-dire
la combinaison d’un instrument hôte (crédit, dette, titre) et d’un
dérivé incorporé. Dans ce cas, la norme IAS 39 demande que le dérivé
incorporé soit comptabilisé de manière séparée du contrat hôte
si les trois conditions suivantes sont remplies :
• instrument financier hybride non évalué à la juste valeur avec
impact de ses variations en résultat,
• caractéristiques économiques et risques non étroitement liés
à celles du contrat hôte,
• instrument dérivé séparé répondant aux critères d’un pro d u it dérivé.

 Couverture

IAS 39 définit 3 types de relation de couverture :


• couverture d’un risque de prix (« Fair Value Hedge »), qui consiste à
couvrir les variations de prix d’un actif ou d’un passif ; par exemple,
une action détenue en portefeuille ou une dette à taux fixe,

134 CONVERSION AU X IFRS


• couverture d’un risque de variabilité des flux futurs («Cash Flow
Hedge»), qui consiste à fixer les flux futurs d’un actif ou d’un passif,
d’une commande ferme ou d’une simple transaction future ;
par exemple, une vente future en devises ou les flux d’intérêt
d’une dette à taux variable,
• couverture d’un investissement net («Net Investment Hedge»),
qui consiste à couvrir le risque de change sur une filiale étra n gère.

La comptabilité de couverture est possible uniquement si certains


critères sont respectés :
• documentation du lien entre l’élément couvert et la couverture
dès l’origine,
• la transaction (élément couvert) doit être hautement probable
dans le cas du cash flow hedge,
• la couverture est hautement efficace (tests à réaliser à chaque
clôture avec un ratio de variation de juste valeur de la couverture
et de l’élément couvert à maintenir entre 80 et 125%).

Les principes de comptabilisation d’une relation de couverture sont :

Les principales différences avec le normes françaises sont les


suivantes :
• la catégorie «juste valeur par résultat» n’est autorisée que pour
les banques pour les titres de transaction et les dérivés négociés

135
IAS 3 2, 3 9

sur un marché organisé ou assimilé,


• les actions ou titres détenus par les entreprises sont évalués
selon leur valeur d’utilité, à l’exception des titres de placement
(banques) ou valeurs mobilières de placement (entreprises
industrielles et commerciales) dépréciés sur la base du cours coté ,
• la qualification de couverture est moins exigente. De plus,
l’instrument de couverture suit le traitement de l’instrument
couvert (à l’opposé des IFRS).

INCIDENCE SUR L'INFORMATION


FINANCIERE

Les principales incidences de l’application d’IAS 32 et


IAS 39 sur l’information financière sont les suivantes :
• une comptabilisation systématique de tous les instruments
financiers, source de volatilité dans le compte de résultat,
• une notion de dépréciation différente des règles françaises,
• des divergences potentielles entre couverture
économique et couverture comptable,
• des impacts sur le montant de la dette,
• un alourdissement substantiel des informations à fournir.

 Une comptabilisation systématique de tous les instruments


financiers, source de volatilité dans le compte de résultat

IAS 39 prévoit la comptabilisation au bilan de tous les


instruments financiers, y compris les instruments dérivés.
Par ailleurs, IAS 39 prévoit une utilisation de la juste
valeur considérablement étendue par rapport à la pratique
française.

Comptabilisation initiale en Juste valeur


Tout actif ou passif financier doit être enregistré à
l’initiation (valeur d'entrée au bilan) en juste valeur.

136 CONVERSION AU X IFRS


Exemple : dans le cadre de la vente d’un matériel, une entreprise
accorde un crédit de 10 ME sur deux ans à son client à un taux
d’intérêt de 0% alors que le taux de marché pour cette entreprise
serait de 5% (taux du marché monétaire TMM + spread
de crédit de la contrepartie). La valeur de marché de ce crédit
est de 10 M /(1+5%)2 soit 9 ME. La créance sera enregistrée
au bilan pour 9 ME et la vente sera comptabilisée pour
le même montant (voir IAS 18) soit la juste valeur de la
contrepartie. Si cette transaction en dessous des conditions
de marché est réalisée par une banque, la différence avec
le montant décaissé sera comptabilisée directement en perte,
soit 1 ME. La créance sera ensuite réescomptée en appliquant
le taux du marché, soit 5%, ce qui génèrera des produits
financiers supérieurs à ceux qu’elle aurait sinon enregistrés.

La détermination de la valeur de marché à l'initiation


peut s'avérer difficile à mettre en œuvre, notamment pour
les établissements bancaires. Selon nous, on peut retenir
les approches suivantes :
• les crédits accordés en pool sont à un taux qui peut être
considéré comme un taux de marché car il est «proposé»
par plusieurs établissements,
• pour les crédits à l'habitat, des études de marché
existent et la banque doit démontrer que les taux de
ses crédits sont en ligne avec ceux de ses concurrents.
• les dépôts d'épargne réglementés sont octroyés
à des taux considérés comme des taux de marché,

Evaluation ultérieure en Juste valeur


Ultérieurement, la juste valeur s'applique à tous les dérivés,
et également aux actifs et passifs classés en «trading»,
aux actifs évalués en juste valeur sur option ou classés
en «disponibles à la vente».
Cette comptabilisation systématique aura une incidence
sur les équilibres du bilan et sera une source potentielle
de volatilité dans le résultat ou les capitaux propres.
En effet, la réévaluation des instruments financiers
mesurés en juste valeur est enregistrée directement en
résultat, à l’exception des titres «Disponibles à la vente»
(comptabilisation en capitaux propres sauf si dépréciation
qualifiée de durable, auquel cas la variation de la valeur
négative est enregistrée en résultat) et des dérivés qualifiés

137
IAS 3 2, 3 9

de «Cash Flow Hedge» ou de couverture d’investissement


net qui sont réévalués en capitaux propres.

Il convient de préciser que la juste valeur d’un instrument


coté est son cours de clôture, en retenant le cours qui
permettrait de retourner la position de l’entreprise (cours
vendeur pour toute opération à l’actif du bilan).

La nécessité selon IAS 39 d’évaluer l’ensemble des dérivés


en juste valeur va nécessiter la mise en place d’outils de
valorisation chez les entreprises industrielles et commerciales.
Pour les instruments très complexes, les entreprises vont
devoir obtenir des valorisations externes, n’étant pas toujours
en mesure de les calculer elles-mêmes (banque qui leur
a vendu le produit, sociétés de valorisation …).

Par ailleurs, la valorisation des instruments en juste


valeur pour les banques peut entraîner des différences
significatives par rapport à aujourd’hui, même si elles
comptabilisent déjà ces instruments en valeur de marché.
En effet, outre l’obligation de valoriser les instruments en
prix de marché (et non en prix théorique qui est parfois
utilisé aujourd’hui car considéré comme plus représentatif
de la valeur de l’instrument), IAS 39 indique que la juste
valeur d’un instrument le jour où il est mis en place
est le prix de la transaction (le prix auquel la banque
le vend au client) sauf si la juste valeur calculée est fiable :
modèles de valorisation standards, paramètres de valorisation
considérés comme observables sur le marché. Ce qui signifie,
pour les produits très complexes aux paramètres peu
«observables» sur les marchés, que la banque devra les
valoriser au prix de la transaction, et par conséquent ne
pas enregistrer la marge sur ses produits à l’initiation.
La marge sera prise en résultat selon différentes méthodes
en fonction du produit : à maturité du produit dans le cas
de produits très complexes aux paramètres pour lesquels
la valorisation est incertaine, amortie dans les autres cas.

138 CONVERSION AU X IFRS


La banque B vend à un client un produit très complexe
pour 100, qu’elle valorise selon ses modèles à 95 (incluant
les correctifs de valorisation dits correctifs de réfaction).
Aujourd’hui, la banque B enregistre la vente pour le prix
de 100, et revalorise en fin de journée sa position sur la base
de 95, dégageant un profit de 5 le jour de la transaction.
En IFRS, la banque revalorisera sa position à 100, ne générant
ainsi aucun résultat. La différence sera reprise soit à maturité
du produit, si la valorisation du produit est très incertaine,
soit en l’étalant : par simplification, un amortissement linéaire
peut être, dans certains cas, considéré comme acceptable.

Evaluation ultérieure en coût amorti


La notion de coût amorti, utilisée pour la valorisation
ultérieure des créances et des titres détenus jusqu'à
l'échéance, diffère de la méthode retenue dans les comptes
français. En effet, le réescompte va se faire selon un taux
d'intérêt ( éventuellement corrigé au moment de
la comptabilisation initiale - voir juste valeur initiale) qui
va intégrer les commissions reçues (par exemple des frais
de dossiers) ou les frais payés directement liés à l'émission
du crédit (par exemple des commissions d'apporteurs
d'affaires) ou à l'achat du titre détenu à l'échéance (par
exemple les frais d'achat du titre). Ces commissions et frais
sont intégrés dans le taux d'intérêt qui va être utilisé pour
réescompter le crédit ou le titre, appelé le taux d'intérêt
effectif (TIE), différent du taux d'intérêt contractuel utilisé
actuellement.

 Une notion de dépréciation (impairment) différente


des règles françaises

Une provision3 pour dépréciation doit être enregistrée dès


lors qu'il existe un risque de ne pas récupérer l'actif initial.
L'exercice de test de valeur doit être effectué pour tout
actif autre que ceux classés en «Juste valeur par résultat»
pour lesquels le risque est intégré dans la juste valeur.
3 En IFRS, une perte de valeur
doit être comptabilisée soit, comme Dépréciation des créances
une dépréciation (compte de La dépréciation des créances s'apprécie tout d'abord au
correction de valeur) soit,
directement en minoration
regard des créances individuelles, puis ensuite au regard
de l’actif de l'ensemble du portefeuille («provisionnement» collectif).

139
IAS 3 2, 3 9

• Dépréciations individuelles
Une dépréciation individuelle doit être calculée
dès lors qu'il existe des éléments qui remettent en cause
la possibilité par le débiteur de rembourser la totalité de
sa créance dans les délais contractuellement prévus.
Le calcul de la provision correspond à la différence entre
la valeur actualisée au taux d'intérêt effectif du contrat
de prêt et la valeur comptable de la créance.

Par exemple, une créance mise en place par une banque


le 1er janvier N, de nominal 1000, remboursable in fine
dans 4 ans, avec un taux d'intérêt de 10%. Au 31 décembre N,
la créance présente des impayés qui font penser qu'il existe
un risque de non-recouvrement de la totalité de la créance
(recouvrement estimé à 50% sur le capital, soit 500, 0 sur
les intérêts). La dépréciation enregistrée au 31 décembre N
va être de 1000 (capital) + 100 (intérêts N) - 376 (valeur
recouvrable = 500/(1+10%)3), soit un montant de 724.
Fin N+1, si l'estimation ne change pas, la valeur recouvrable
deviendra 413 (500/(1+10%)2), la différence, soit 37, étant
enregistrée en produit net bancaire, représentant ainsi un
intérêt de 10% sur le montant de la créance nette (376).

C'est pourquoi la comptabilisation des créances douteuses


en IFRS diffère du mécanisme utilisé aujourd'hui (montant
brut et dépréciation). En effet, en IFRS, la créance douteuse
est directement ajustée, via l'actualisation, au montant qui
permet d'enregistrer ultérieurement des intérêts au taux
d'intérêt effectif initial du crédit. Toute nouvelle évaluation
du risque se traduira pas une nouvelle actualisation de la
créance. Il est à noter que le calcul actualisé des dépréciations
entre également en vigueur pour les banques dans les normes
françaises à compter de 2005.

Toute restructuration de crédit donnera lieu à la constation


d’une perte égale à la différence entre les nouveaux cash-flows
attendus actualisés au taux d’intérêt effectif initial du crédit
et la valeur nette comptable du crédit.

140 CONVERSION AU X IFRS


• Dépréciations collectives
Au-delà de la dépréciation individuelle, IAS 39 requiert
que les créances considérées comme non «dépréciées»
individuellement soient regroupées dans des portefeuilles
homogènes, pour déterminer s'il n'y a pas des risques avérés
de non-recouvrement sur le total des créances, apparus
depuis l'octroi des crédits. Si tel est le cas, le portefeuille
homogène considéré doit faire l'objet d'une dépréciation,
déterminée comme étant la différence entre les cash flows
attendus sur ce portefeuille actualisés au taux moyen effectif
des créances, et leur valeur nette comptable. Ce type de
dépréciation devra s'appliquer pour des provisions
sectorielles ou risques pays par exemple.

Dépréciation des titres détenus jusqu'à l'échéance


ou disponibles à la vente
Les actifs disponibles à la vente sont réévalués à la juste
valeur directement imputée en capitaux propres.Toutefois, les
variations de valeur doivent être reclassées en résultat lors de
la vente des titres ou lors de la constatation d’une dépréciation
qualifiée de durable. Cette catégorie concerne a priori
toutes les participations non consolidées (sauf si choix par
l’entreprise de l’option «juste valeur»), généralement évaluées
au coût historique en principes français. Le critère de
dépréciation durable doit être déterminé par l’entreprise.

Par exemple, pour une action, l’entreprise peut considérer


que toute dépréciation de plus de 30% par rapport au coût
d’acquisition entraîne la qualification de dépréciation
durable.

Pour un titre de créance (classé en disponible à la vente ou


en détenu jusqu'à l'échéance), le critère de dépréciation
sera le même que celui utilisé sur les créances (difficultés
financière de la contrepartie).

Attention : la dépréciation durable d'un titre de capitaux


propres (une action ou part sociale) est définitive; si
le cours du titre remonte, la différence sera constatée en
capitaux propres. En revanche, la reprise de dépréciation
pourra dans certains cas être comptabilisée en résultat
pour un titre de créance.

141
IAS 3 2, 3 9

 Des divergences potentielles entre couverture économique


et couverture comptable : une comptabilité de couverture
qui «se mérite»

La qualification d’un instrument «dérivé» comme


couverture est soumise à de nombreux critères qualitatifs
et quantitatifs. Ces conditions (voir points clés) sont plus
strictes que celles prévues par les principes français.
Des opérations qualifiées en principes français devront
donc éventuellement être déqualifiées en application
des principes IFRS, même si elles sont justifiées sur le plan
économique. Par ailleurs, toute entreprise pourra décider,
par simplification, d’abandonner la qualification de
couverture et renoncer au respect de ces critères. Il sera
donc nécessaire, dans certains cas, de gérer une divergence
entre la notion de couverture «économique», et la qualification
comptable de couverture telle qu’envisagée de manière
stricte par IAS 39.

Il est à noter que même si l’entreprise qualifie l’opération de


couverture, la nécessité de mesurer et traduire immédiatement
en résultat la part inefficace de la couverture peut avoir
une incidence sur le compte de résultat.

Dans le cas de couvertures du risque de change sur un


chiffre d'affaires budgété, la couverture sera comptabilisée
selon les règles applicables au «cash flow hedge». Les tests
d'efficacité, réalisés à chaque clôture comptable, consisteront
à comparer la variation de juste valeur de l'instrument
de couverture (hors composante «taux» du report/déport,
considérée comme inefficace et reconnue comme telle en
résultat) avec la variation de juste valeur liée à la composante
«change» des engagements couverts. L'enregistrement
comptable du chiffre d'affaires au moment où il se réalisera,
qui devrait se faire au cours spot du jour de la transaction
(en application d’IAS 21), pourrait être comptabilisé
par simplification au cours de change spot d'entrée en
vigueur des couvertures qui lui ont été spécifiquement

142 CONVERSION AU X IFRS


affectées, et non au cours «couvert4» souvent appelé garanti
comme aujourd'hui. En effet, le traitement, qui consiste
à enregistrer le chiffre d'affaires au cours spot des couvertures,
soit un enregistrement synthétique du chiffre d'affaires
au cours du jour et des effets de la couverture, pourrait
être accepté dans le cas exclusif où les couvertures affectées
seraient parfaitement efficaces (100%) hors effet du
report/déport qui sera enregistré séparément en résultat
financier.

 Des impacts sur le montant de la dette

Plusieurs dispositions des normes IAS 32 et 39 vont entraîner


des changements substantiels dans la présentation de la dette.
En particulier :
• la présentation de la dette nette des coûts de transaction
et des primes de remboursement éventuelles (qui sont
incorporées dans le taux d’intérêt effectif),
• la disparition d’une catégorie intermédiaire entre
«Dette» et «Capitaux Propres» ; les instruments
classés en «Autres Fonds Propres» en principes français
devront être entièrement reclassés en dette ou
en capitaux propres, ou être décomposés entre
une composante dette et une composante capitaux
propres («split accounting»),
• la décomposition des composantes capitaux propres
(IAS 32) : les obligations convertibles (et autres
instruments similaires) devront être systématiquement
décomposées. La valeur d’émission de ce type
d’instruments doit, en effet, être ventilée entre la juste
valeur de la composante dette (valeur actualisée
des coupons et du principal) et la valeur résiduelle de
la composante «capitaux propres». Cette décomposition
a un double impact : elle réduit le montant de la dette
à l’origine et elle alourdit la charge financière par
rapport au coupon minoré de l’obligation puisque le taux
d’intérêt effectif de la composante dette (recalculé après
la décomposition) est ramené à un taux de financement
4 qui se décompose en cours «spot» «normatif». La composante «capitaux propres»
de la couverture et report/déport. enregistrée à l’origine ne fait, quant à elle, l’objet
d’aucune réévaluation.

143
IAS 3 2, 3 9

Une obligation convertible est décomposée selon la méthode


décrite par IAS 32.31-32 :
• la composante dette est valorisée en priorité en
actualisant les flux de cash futurs (coupons et valeur
de remboursement) sur la base du taux de marché
d’une dette normale qui ne serait pas convertible.
Ceci nécessite d’obtenir des références de taux de
marché pour un instrument équivalent en caractéristiques
(maturité, nature de taux, spread de contrepartie émetteur,
points de spread correspondant à la valeur du droit
à remboursement anticipé par le porteur),
• la composante capitaux propres (option de conversion)
est calculée par différence entre la valeur d’émission de
l’obligation convertible (supposée refléter la juste valeur de
l’instrument à sa date d’émission) et la composante dette.

Tout autre dérivé, que l’option de conversion, contenu


dans l’obligation convertible (exemple : call émetteur ou
put investisseur) doit être attribué à la composante dette
lors de la valorisation des 2 composantes (IAS 39. 31).
Les frais d’émission sont répartis entre les deux composantes
au prorata de leurs valeurs respectives (IAS 39. 38).

• La séparation des dérivés incorporés (IAS 39) :


les instruments de dette indexés sur le prix d’une action,
d’une matière première ou de tout autre indice sans lien
clair et étroit avec le contrat hôte (BMTN CAC 40,
par exemple) devront également être décomposés,
sauf à pouvoir les qualifier d’opérations de trading.
En effet, la décision européenne d’exclure de la norme
IAS 39 (décision dite «carve out») l’option juste valeur
sur les passifs interdit de classer ces dettes sur option
en juste valeur par résultat. Comme dans le cas des
obligations convertibles, cette décomposition se traduit
à la fois par une réduction du montant de la dette à
l’origine et par un alourdissement de la charge financière.

144 CONVERSION AU X IFRS


En revanche, contrairement à la composante «capitaux
propres» extraite d’une obligation convertible,
le dérivé incorporé doit faire l’objet d’une réévaluation
systématique à la juste valeur avec un impact direct
dans le compte de résultat.

• Le caractère extrêmement strict des conditions de sortie


de bilan des actifs financiers : certaines opérations
de cessions d’actifs financiers (cession de créances
commerciales en particulier) risquent d’être requalifiées
en emprunts garantis. Ce risque est d’autant plus fort
que les entités ad-hoc impliquées dans ces opérations
doivent généralement faire l’objet d’une consolidation
par le cédant conformément aux critères stricts du SIC 12.
D’une manière générale, les critères fondés sur la
substance de l’opération utilisés par les IFRS seront
dans l’ensemble plus contraignants que l’approche
juridique souvent appliquée en principes français.
Toutes les opérations de cession d’actifs financiers
devront donc être analysées au cas par cas. On notera
par ailleurs que le risque de requalification en emprunt
garanti ne concerne pas seulement les montages
déconsolidants complexes mais toutes les opérations
plus classiques de sorties de créances (escompte,
Dailly ou affacturage…).

 Un alourdissement substantiel des informations à fournir

IAS 32 demande une information très complète sur


les instruments financiers et, plus généralement, sur
les risques financiers auxquels l’entreprise est exposée,
ainsi que sur la manière dont elle gère ces risques.

En premier lieu, une information exhaustive sur la juste valeur


des instruments financiers doit être communiquée dans les
états financiers. Lorsque cette juste valeur n’est pas inscrite
directement dans le bilan, cette information doit être fournie
en annexe (c’est le cas pour les dettes, les placements détenus
jusqu’à l’échéance et les prêts et créances). Par simplification,
on peut accepter que la valeur comptable des créances ou des
dettes à taux variable ou des créances ou dettes commerciales
corresponde à une approximation raisonnable de leur juste
valeur.
145
IAS 3 2, 3 9

Par ailleurs, une information complète doit être donnée


sur les risques financiers et la manière dont ils sont gérés.
On peut citer les principaux points suivants :
• termes et conditions des instruments financiers (y compris
covenants et restrictions éventuelles à l’utilisation
des fonds, la distribution de dividendes…),
• description des risques financiers et méthodes de
gestion de ces risques, avec une distinction entre risque
de taux d’intérêt (dates d’échéance, dates de refixation
des taux, taux d’intérêt effectifs, sensibilité), risque
de crédit (exposition maximum et concentrations
importantes de risque) et risque de liquidité,
• description des opérations de couverture par catégorie
(«Fair Value Hedge», «Cash Flow Hedge», «Net
Investment Hedge») : instruments de couverture utilisés,
nature des risques couverts et, pour les couvertures
de transactions futures, exercices au cours desquels
ces transactions sont attendues,
• décomposition des mouvements enregistrés en capitaux
propres sur les couvertures de «Cash Flow Hedge»
et sur les titres disponibles à la vente,
• principaux produits et charges générés par des
instruments financiers : produits et charges d’intérêt,
profits et pertes reclassés en résultat sur les actifs
disponibles à la vente, et intérêts enregistrés sur prêts
dépréciés,
• opérations de titrisation : nature et étendue de
ces transactions (garanties données et informations
quantitatives sur les hypothèses retenues pour
valoriser les parts nouvelles ou conservées)
et description des actifs sortis du bilan,
• nature et montant des dépréciations constatées
pour chaque catégorie importante d’actifs,
• valeur comptable des actifs financiers donnés en garantie
au titre des dettes, juste valeur des garanties acceptées
que la société peut revendre ou donner en garantie
à son tour, juste valeur des garanties reçues, cédées

146 CONVERSION AU X IFRS


ou redonnées en garantie, termes et conditions
significatifs associés à l’utilisation de ces garanties,
• comparaison entre la valeur comptable et la juste
valeur des actifs financiers comptabilisés pour
un montant supérieur à la juste valeur et raisons
justifiant l’absence de dépréciation.

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront


être analysées au cas par cas en fonction des dispositions
fiscales applicables aux différentes entités composant
le groupe. En ce qui concerne les entités françaises,
la transposition partielle d’IAS 39 dans les normes comptables
françaises est pour l’heure limitée aux établissements de
crédit et porte sur le risque de crédit.

Les règles issues du CRC 2002-03, notamment celles relatives


à l’introduction de l’actualisation dans le calcul des décotes
sur créances restructurées ou dans le provisionnement
du risque de crédit sur base individuelle, devraient avoir,
en fonction des positions qui seront arrêtées par les autorités
fiscales, des impacts sur la fiscalité courante ou différée de
ces établissements.

Par ailleurs, certains principes non transposés dans


le référentiel français devraient générer des écritures
d’impôts différés (notamment le provisionnement des
crédits sur base collective, leur inscription initiale en juste
valeur et la constatation corrélative d’éventuelles surcotes
ou décotes dès l’origine en cas d’octroi à des conditions
hors marché, l’enregistrement des flux relatifs aux
instruments financiers sur la base du taux d’intérêt
effectif, la mise en juste valeur de dérivés incorporés,
ou encore l’exercice de l’option juste valeur de certains
éléments du bilan).

147
IAS 3 2, 3 9

En matière de couverture de change, les coûts supportés


pour répondre aux exigences posées par les nouvelles
normes comptables en termes de centralisation
de l’information, de documentation, de compréhension
des transactions et des résultats qu’elles dégagent
peuvent également servir à alimenter et fiabiliser
les processus fiscaux. Pour mémoire, le régime fiscal
de ce type d’opérations se traduit actuellement par
des possibilités très encadrées de report des gains afférents
aux instruments financiers à terme, un report impératif
des pertes en cas de positions dites symétriques et
des obligations déclaratives relativement contraignantes.

148 CONVERSION AU X IFRS


C OConversion
NV ER SI O N
A UX I F
aux IFRSR S
2ème partie

Résumés des normes

149
AV E RT I S S E M E N T

Avertissement
Les résumés présentés ci-après portent sur les principales normes et
doivent permettre au lecteur d’appréhender les dispositions de chaque
norme. Cependant, ils ne peuvent remplacer la lecture exhaustive
des Normes IFRS.

Les résumés ont été préparés sur la base de la «Plate-Forme Stable»


au 31.12.2004 applicable aux sociétés qui doivent adopter les normes
IFRS au 1er janvier 2005.

150 CONVERSION AU X IFRS


S O MSommaire
MAIRE
Résumés des normes IFRS
IAS 1 / IAS 7 - Présentation des états financiers/
Tableau de flux de trésorerie 155
IAS 2 - Stoc ks 167
IAS 11 - Contrats de construction 173
IAS 12 - Impôts sur le résultat 177
IAS 14 - Information sectorielle 185
IAS 16 - Immobilisations corporelles 193
IAS 17 - Contrats de loc ation 201
IAS 18 - Produits des activités ordinaires 209
IAS 19 - Avantages du personnel 217
IAS 27/28/31 - Consolidation 229
IAS 36 - Dépréciation d’actifs 247
IAS 37 - P rovisions, passifs et actifs éventuels 257
IAS 38 - Immobilisations incorpo relles 263
IAS 32, 39 - Instruments financiers 269
IFRS 1 - Première adoption des IFRS 297
IFRS 2 - Paiement fondé sur des actions 311
IFRS 3 - Regroupement d’entreprises 321

151
TA B L E AU « P L AT E - F O R M E
S TA B L E »

Publication ou Intitulé de la Norme


dernière modification
IAS 1 03.2004 Présentation des états financiers

IAS 2 12.2003 Stocks


IAS 7 12.2003 Tableau de flux de trésorerie
IAS 8 12.2003 Méthodes comptables, changement d’estimations comptables et erreurs
IAS 10 03.2004 Evénements postérieurs à la date de clôture
IAS 11 1993 Contrats de construction
IAS 12 03.2004 Impôts sur le résultat

IAS 14 03.2004 Information sectorielle


IAS 16 12.2004 Immobilisations corporelles
IAS 17 03.2004 Contrats de location

IAS 18 03.2004 Produits des activités ordinaires

IAS 19 12.2004 Avantages du personnel

IAS 20 12.2003 Subventions publiques

IAS 21 12.2003 Effets de variations des cours de monnaies étrangères


IAS 23 12.2003 Coûts d’emprunt
IAS 24 12.2003 Informations relatives aux parties liées
IAS 26 1994 Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite
IAS 27 03.2004 Etats financiers consolidés et individuels

IAS 28 03.2004 Participations dans des entreprises associées


IAS 29 12.2003 Information financière dans les économies hyperinflationnistes
IAS 30 12.2003 Etats financiers des banques et institutions financières assimilées
IAS 31 03.2004 Participations dans des coentreprises

IAS 32 03.2004 Instruments financiers : Informations à fournir et présentation


IAS 33 03.2004 Résultat par action
IAS 34 03.2004 Information financière intermédiaire
IAS 36 03.2004 Pertes de valeur
IAS 37 03.2004 Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels

IAS 38 12.2004 Immobilisations incorporelles

IAS 39 12.2004 Instruments financiers : Comptabilisation et évaluation

IAS 40 03.2004 Immeubles de placement


IAS 41 03.2004 Agriculture
IFRS 1 12.2004 Première adoption des IFRS
IFRS 2 02.2004 Paiement fondé sur des actions
IFRS 3 03.2004 Regroupement d’entreprises
IFRS 4 03.2004 Contrats d’assurance
IFRS 5 03.2004 Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées
IFRS 6 12.2004 Industries extractives

152 CONVERSION AU X IFRS


SIC Interprétations et projets d’interprétations IFRIC associés

SIC – 29 Informations à fournir – Accords de concession de services

D10 Liabilities arising from Participating in a Specific Market – Waste Electrical and Electronic Equipment

SIC – 21 Recouvrement des actifs non amortissables réévalués


SIC – 25 Changement de statut fiscal d’une entreprise ou de ses actionnaires

IFRIC 1 Changes in decommissioning, restoration and similar liabilities


SIC – 15 Avantages dans les contrats de location simple
SIC – 27 Evaluation de la substance des transactions prenant la forme juridique d’un contrat de location
IFRIC 4 Determining whether an arrangement contains a lease
SIC – 31 Produits des activités ordinaires – Opérations de troc portant sur des services de publicité
SIC – 27 Evaluation de la substance des transactions prenant la forme juridique d’un contrat de location
D6 Multi-employers plans
D9 Employee Benefit Plans with a promised return on contributions or national contributions
SIC – 10 Absence de relation spécifique avec des activités opérationnelles
IFRIC 3 Emission rights
SIC – 7 Introduction de l’euro

SIC – 12 Consolidation - Entités ad hoc (IFRIC amendment to SIC 12 - novembre 2004)


IFRIC 5 Decommissioning, restoration and environmental funds
IFRIC 5 Decommissioning, restoration and environmental funds
D5 Applying IAS 29 Financial Reporting in Hyperinflationary Economies for the First Time
ED 7 Instruments financiers : Informations à fournir
SIC – 13 Entités contrôlées conjointement - apports non monétaires par des coentrepreneurs
IFRIC 5 Decommissioning, restoration and environmental funds
IFRIC 2 Members' shares in co-operative entities

IFRIC 3 Emission rights


IFRIC 1 Changes in decommissioning, restoration and similar liabilities
IFRIC 3 Emission rights
D10 Liabilities arising from Participating in a Specific Market – Waste Electrical and Electronic Equipment
IFRIC 5 Decommissioning, restoration and environmental funds
SIC – 32 Immobilisations incorporelles - Coûts liés aux sites web
IFRIC 3 Emission rights
IFRIC 5 Decommissioning, restoration and environmental funds

D11 Changes in Contributions to Employee Share Purchase Plans

ED : IFRS Exposure Draft D : IFRIC Draft Interprétation


153
IAS 1/ IAS 7
IAS 1 / IAS 7

Présentation des états


financiers/ Tableau de
flux de trésorerie

155
IAS 1 / IAS 7

IAS 1 / IAS 7
Présentation des états
financiers / Tableau de
flux de tréso rerie

Principes généraux
IAS 1 donne les principes généraux de présentation
des états financiers, précise leur structure et cite
les rubriques minimum devant y figurer afin de permettre
la comparabilité des états financiers d’une entreprise
par rapport aux exercices antérieurs d’une part, mais
également par rapport aux autres entreprises d’autre part.

Les états financiers d’une entreprise comprennent


un bilan, un compte de résultat, un état de variation
des capitaux propres, un tableau de flux de trésorerie
et des notes annexes. Les états financiers doivent être
présentés clairement et distinctement d’autres
informations publiées dans un même document.
Ils doivent être présentés au minimum une fois par an.
Sans encourager la publication d’un rapport de gestion,
IAS 1 donne néanmoins des précisions sur les informations
qui pourraient y figurer.

Les états financiers IFRS doivent être établis en


appliquant les principes généraux suivants :

Image fidèle et conformité aux IFRS


Les états financiers doivent présenter une image fidèle de
la situation financière, de la performance et des flux de
trésorerie d’une entité. L’application conforme des IFRS
doit permettre d’y aboutir. Une mention explicite et sans

156 CONVERSION AU X IFRS


réserve de la conformité des états financiers à toutes
les dispositions des IFRS (Normes et Interprétations)
doit figurer dans les notes annexes. Les traitements
comptables inappropriés ne peuvent être justifiés dans
les notes annexes.
Dans les cas extrêmement rares où l’application d’une
norme IFRS conduirait à donner une image trompeuse
au point d’être contraire à l’objectif des états financiers,
l’entreprise peut y déroger sous réserve d’obtenir
l’autorisation des autorités de régulation et de fournir
des informations spécifiques dans les notes annexes

Continuité d’exploitation
Les états financiers sont préparés dans cette hypothèse sauf
si la continuité d’exploitation est gravement remise en cause.

Comptabilité d’engagement et permanence de la présentation


Selon le principe d'engagement, les éléments des états
financiers ne sont comptabilisés en tant qu’actif, passif,
produit ou charge que s’ils répondent aux critères du
Cadre IFRS. La présentation et la classification des postes
dans les états financiers doivent être conservées d'un
exercice à l'autre, sauf si un changement important de la
nature des activités de l'entreprise justifie qu’un changement
de présentation soit imposé par une Norme IFRS.

Importance relative et regroupement


Chaque catégorie significative d’éléments similaires
doit être présentée séparément dans les états financiers.
Il en est de même pour les éléments de nature ou de
fonction dissemblables sauf s’ils sont non significatifs.

Non compensation
Les actifs, passifs, produits et charges ne doivent pas être
compensés à moins que cela ne soit imposé ou autorisé
par une norme, ou si cette compensation est le reflet
de la substance d’une transaction.

Informations comparatives
Des informations chiffrées relatives au précédent exercice
doivent être fournies dans les états financiers. Lorsqu’une

157
IAS 1 / IAS 7

entreprise modifie la présentation ou la classification


d’éléments des états financiers, elle doit retraiter
les éléments correspondant des données comparatives
chiffrées sauf si cela est impraticable.

Structure du bilan

Une entité doit présenter séparément au bilan ses actifs et


passifs courants et non-courants, sauf si une présentation en
fonction de la liquidité est plus pertinente. Quelle que soit
la méthode retenue, l’entreprise doit présenter distinctement
les montants qu’elle s’attend à recouvrer ou à régler dans
les 12 mois de la clôture ou au-delà de ces 12 mois.

La classification entre courants et non-courants s’effectue


en utilisant les définitions suivantes :

Cycle d’exploitation
Période s’écoulant entre l’acquisition d’actifs pour leur
transformation et leur réalisation sous forme de trésorerie
ou d’équivalent de trésorerie.

Actifs courants / non courants


Les actifs courants sont définis comme les actifs
que l’entreprise s’attend à pouvoir réaliser, vendre ou
consommer dans le cadre du cycle normal d’exploitation
ou dans les 12 mois suivant la clôture de l’exercice,
les actifs détenus essentiellement pour être vendus,
ou les actifs qui sont de la trésorerie ou des équivalents
de trésorerie au sens d’IAS 7. Tous les autres actifs
sont des actifs non-courants.
Les actifs identifiés comme non-courants ne peuvent
être reclassés en courants lorsqu’ils atteignent la dernière
année d’utilité pour l’entreprise à l’exception des actifs
financiers, dont la part courante est reclassée à chaque
clôture.

158 CONVERSION AU X IFRS


Passifs courants / non courants
Les passifs courants sont définis comme les passifs que
l’entreprise s’attend à régler dans le cadre de son cycle
d’exploitation normal ou dans les 12 mois suivant la
clôture de l’exercice, les passifs détenus essentiellement
pour être vendus et les passifs pour lesquels l’entreprise
ne dispose pas d’un droit inconditionnel à reporter le
règlement pendant les 12 mois suivants la date de clôture.
Une entreprise classe ses passifs financiers en courants
lorsqu’ils doivent être réglés dans les 12 mois de la date de
clôture, même si l’échéance à l’origine était supérieure et
même si un accord de refinancement ou de
rééchelonnement est finalisé après la date de clôture mais
avant la date de publication des états financiers.

Information minimum à présenter au bilan


Remarque : la première colonne présente les informations
minimales à faire figurer au bilan, la deuxième colonne
celles pouvant figurer au choix de l’entreprise soit au bilan,
soit dans les Informations à fournir.

Bilan Bilan ou Informations à fournir


Immobilisations corporelles Subdivision du poste
immobilisations corporelles
en différentes catégories
Immeubles de placement

Immobilisations incorporelles
Participations mises en
équivalence
Actifs biologiques(tels
que définis par IAS 41)
Stocks Subdivision du poste stock
en différentes catégories
Clients et autres Subdivision de ce poste
entre clients, créances sur
parties liées, paiements
d’avance et autres
Trésorerie et équivalents
Autres actifs financiers

159
IAS 1 / IAS 7

Provisions Subdivision entre


les provisions liées au
personnel et les autres
Fournisseurs et autres
Passifs financiers
Actifs et passifs d’impôt
exigible
Actifs et passifs d’impôt
différé (toujours classés
en non-courants)
Intérêts minoritaires dans
les capitaux propres
Capital émis et réserves Subdivision en différentes
attribuables aux porteurs catégories telles que capital
de capitaux propres de émis, primes d’émission
la société mère et réserves
Actifs classés parmi les actifs
détenus en vue d’être cédés
(IFRS 5)
Passifs inclus dans
un groupe d’actifs destinés
à être cédés (IFRS 5)

D’autres rubriques ou sous-totaux peuvent être ajoutés


lorsqu’une telle présentation est pertinente pour la
compréhension de la situation financière de l’entreprise.
Pour ce faire, il est nécessaire de prendre en compte
l’importance, la nature, la fonction, éventuellement
le mode d’évaluation différent de l’élément pour
adopter une présentation séparée.

Informations sur le capital


Ces informations doivent figurer au choix de l’entreprise
soit dans le bilan, soit dans les notes annexes.
Une entreprise doit préciser pour chaque catégorie du capital
social :
• le nombre d’actions autorisées,

160 CONVERSION AU X IFRS


• le nombre d’actions émises, entièrement libérées et
non entièrement libérées,
• la valeur nominale des actions (ou l’absence de valeur
nominale),
• un rapprochement entre le nombre d’actions en
circulation en début et en fin d’exercice,
• les droits, privilèges et restrictions attachés à certaines
catégories d’actions (y compris ceux relatifs aux
dividendes et remboursements de capital),
• les actions propres, ou celles détenues par des filiales et
des entreprises associées,
• les actions réservées pour des émissions dans le cadre
d’options et de contrats de vente d’actions, y compris
les modalités et montants.

Enfin, l’entreprise doit préciser la nature et l’objet de


chaque poste de réserves figurant dans les capitaux propres.

Structure du compte de résultat

Le compte de résultat doit comprendre tous les produits et


charges de la période, sauf si une norme impose un autre
traitement.
Le résultat de la période doit être ventilé entre
les intérêts minoritaires et la part revenant au groupe.
Des postes supplémentaires peuvent être ajoutés
au compte de résultat si nécessaires pour une meilleure
compréhension de la performance financière de l’entreprise.
Les facteurs à prendre en compte pour déterminer si des
lignes supplémentaires sont nécessaires en fonction de
l’importance relative, la nature et la fonction des différents
éléments du résultat.
Aucun produit ou aucune charge ne doit être présenté
comme un élément exceptionnel.
Une entreprise doit présenter une analyse des charges en
utilisant soit une présentation par fonction, soit par nature.
Les entreprises sont encouragées à présenter cette analyse
dans le compte de résultat, mais elles peuvent la faire
figurer dans les notes annexes. Une entreprise utilisant une
présentation par fonction doit présenter des informations
complémentaires sur la nature des dépenses (soit dans

161
IAS 1 / IAS 7

le compte de résultat, soit en annexes) et notamment


les charges d’amortissement et de dépréciation et les
charges de personnel.

Informations minimum à présenter dans le compte de résultat

Remarque : la première colonne présente les informations


minimales à faire figurer dans le compte de résultat, la
deuxième colonne celles pouvant figurer au choix de
l’entreprise soit dans le compte de résultat, soit dans les
informations à fournir.

Résultat Résultat ou Info r m at i o ns à fo u r n i r


Produits des activités Dépréciation des stocks à
ordinaires. Le chiffre la valeur nette de réalisation
d’affaires ne doit pas obliga- et des immobilisations
toirement être présenté corporelles à la valeur
séparément (IAS 18) recouvrable
Charges financières Coûts de restructuration (à
(intérêts sur emprunts, inclure dans le résultat des
amortissement des primes activités ordinaires puisqu’il
d’émission, dividendes, n’y a pas de résultat
pertes sur instruments exceptionnel)
financiers…) Sorties d’immobilisations
Quote-part de résultat dans corporelles et de placements
les entreprises associées ou Activités abandonnées
mises en équivalence Règlements de litiges et
Charge d’impôt de autres reprises de provisions
l’exercice Le résultat par actions (IAS
Montant unique incluant 33) : résultat de base et
le profit ou la perte avant résultat dilué. A présenter
impôt des activités sur le compte de résultat
abandonnées, et le gain ou pour les sociétés cotées
la perte après impôt résultant Le montant des dividendes
de l’évaluation à la juste distribués au cours de la
valeur moins les coûts de période et le montant
1 Peut être également inclus
dans le l’état de variation sortie ou de la cession correspondant par actions1
des capitaux propres. des actifs attribuables

162 CONVERSION AU X IFRS


à des activités abandonnées
(IFRS 5)
Le résultat de la période

Etat de variations des capitaux propres

Une entreprise doit présenter dans un état distinct la


variation des capitaux propres mettant en évidence
notamment :
• le résultat de la période,
• les produits et charges comptabilisés directement en
capitaux propres (séparément ainsi que leur somme),
• le total des produits et charges de la période présentant
séparément les montants attribuables aux actionnaires de
la société mère et aux intérêts minoritaires,
• et pour chaque composante des capitaux propres, les effets
des changements de méthodes comptables et corrections
d’erreurs comptabilisées conformément à IAS 8.
L’entreprise doit en outre présenter, soit dans cet état,
soit dans les informations à fournir, les montants
des transactions avec les actionnaires, en présentant
séparément les distributions, le solde du report à nouveau
en début et en fin de période ainsi que les modifications
en cours d’exercice, et un rapprochement entre la valeur
comptable en début et fin de période de chaque catégorie
de capital apporté et de réserves, en indiquant chaque
élément de variation séparément.

Informations à fournir

Les états financiers doivent inclure des informations


sur l’établissement des états financiers et les méthodes
comptables retenues et appliquées aux principales
transactions, les informations requises par les autres
normes IFRS et les autres informations qui ne figurent
pas dans le corps des états financiers et qui sont
nécessaires à l’obtention de l’image fidèle.
Les informations doivent être présentées selon une
organisation systématique. Chacun des postes du bilan,
du compte de résultat et du tableau des flux de trésorerie

163
IAS 1 / IAS 7

qui est commenté doit renvoyer à l’information


correspondante dans les notes annexes.
Une entreprise doit également fournir des informations
sur les principales hypothèses retenues dans l’établissement
des états financiers et sur toutes les autres principales sources
d’incertitude relatives aux estimations effectuées à la date
de clôture.

Tableau de flux de trésorerie

IAS 7 prescrit l’établissement et la présentation dans


les états financiers d’un tableau de flux de trésorerie.
Celui-ci doit distinguer les flux de trésorerie générés par
les activités opérationnelles, les activités d’investissement
et les activités de financement.

• Les activités opérationnelles sont les principales


activités génératrices de produits de l’entreprise et
toutes les autres activités qui ne sont pas des activités
d’investissement ou de financement.

• Les activités d’investissement sont l’acquisition et la


sortie d’actifs à long terme et des autres placements qui
ne sont pas inclus dans les équivalents de trésorerie.

• Les activités de financement sont les activités qui


résultent des changements dans l’importance et la
composition des capitaux propres et des emprunts de
l’entreprise.

L’entreprise doit indiquer les composantes de la trésorerie et


des équivalents de trésorerie, et présenter un rapprochement
entre les montants du tableau de flux et les montants
équivalents présentés au bilan. La trésorerie comprend
les fonds de caisse, les dépôts à vue et les équivalents de
trésorerie, soit les placements à court terme, très liquides,
facilement convertibles en un montant de trésorerie connu
et soumis à un risque négligeable de changement de

164 CONVERSION AU X IFRS


valeur. Les découverts bancaires peuvent constituer
une composante de la trésorerie, et des équivalents de
trésorerie à la condition qu’ils soient remboursables à vue
et considérés comme partie intégrante de la gestion de
la trésorerie d’une entreprise.

Les flux peuvent être présentés selon :


• la méthode directe présentant les principales catégories
d’entrées et de sorties de trésorerie brute ou,
• la méthode indirecte suivant laquelle le résultat net
est ajusté des effets des transactions sans effet de
trésorerie.

Les flux d’entrées et de sorties de trésorerie brutes doivent


être présentés séparément, sauf exceptions identifiées
limitativement par la norme (mouvements de trésorerie
pour le compte de clients et découlant de leur activité,
éléments ayant un rythme de rotation rapide, des montants
élevés et des échéances courtes, cas particulier des dépôts
dans une institution financière).
Les flux de trésorerie provenant de transactions en devise
étrangère, ainsi que ceux provenant d’une filiale étrangère
doivent être convertis au cours de change entre la monnaie
dans laquelle sont établis les états financiers de l’entreprise
et la monnaie du flux de trésorerie à la date du flux
de trésorerie. Il est toutefois permis d’utiliser un cours
de change, comme un cours de change moyen pondéré,
qui se rapproche du cours réel.
Les flux de trésorerie provenant des intérêts et des dividendes
perçus ou versés doivent être présentés séparément. Chacun
doit être classé de façon permanente d’un exercice à l’autre
dans les activités opérationnelles, d’investissement ou de
financement.

Les flux de trésorerie provenant des impôts sur le résultat


doivent être présentés séparément et classés comme des
flux opérationnels de trésorerie par défaut, à moins qu’ils
ne puissent être spécifiquement rattachés aux activités de
financement et d’investissement. Dans ce cas, ils doivent
être affectés par nature d’activité, et le montant total
d’impôt payé indiqué en annexe.

165
IAS 1 / IAS 7

L’ensemble des flux de trésorerie provenant des


acquisitions et sorties de filiales et autres unités
opérationnelles doit être présenté séparément et classé
avec les activités d’investissement. De plus, l’entreprise
doit indiquer de façon globale :
• le prix total d’achat ou de cession,
• la portion de ce prix payée en trésorerie ou équivalents,
• le montant de trésorerie et équivalents dont dispose
l’entité acquise ou sortie,
• le montant des autres actifs et passifs de l’entité
acquise ou sortie, regroupés par grande catégorie.
Les transactions d’investissement et de financement qui ne
requièrent pas de trésorerie ou d’équivalents doivent être
exclues du tableau des flux de trésorerie. De telles transactions
doivent être indiquées dans les états financiers.
L’entreprise doit indiquer le montant des soldes importants
de trésorerie et équivalents détenus et non disponibles pour
le groupe, accompagné d’un commentaire de la direction.

166 CONVERSION AU X IFRS


IAS 2
IAS 2

Stocks

167
IAS 2

IAS 2
Stocks

Champ d’application
Les stocks sont des actifs détenus pour être vendus dans
le cours normal de l'activité, des actifs en cours de production
pour une telle vente ou des matières premières ou
fournitures devant être consommées dans le processus
de production ou de prestation de services.

Evaluation
• Le coût des stocks doit comprendre tous les coûts
d'acquisition, coûts de transformation et autres
coûts encourus pour amener les stocks à l'endroit et
dans l'état où ils se trouvent. Les frais généraux fixes
de production sont conformes à cette définition.
Toutefois, en cas de sous-activité, seule une partie de
ces coûts fixes, déterminée sur la base d'une capacité de
production normale, est imputée à la valeur des stocks.

• Le coût des stocks acquis dans une monnaie autre


que la monnaie fonctionnelle de l’entité concernée
(hors stocks des filiales étrangères consolidées) n’est
pas affecté par les variations de change, et ce même
en cas de forte dévaluation monétaire. Cependant,
le résultat de la couverture des achats peut être
enregistré dans le coût des stocks (voir IAS 39).

• Le coût des stocks doit intégrer les effets d’un différé


de paiement : la différence entre le prix payé et

168 CONVERSION AU X IFRS


le prix d’acquisition dans des conditions normales de
financement est comptabilisée en charges financières
sur la période de financement.

Méthodes de calcul du coût


• Le coût des stocks d'éléments non fongibles et de ceux
affectés à des projets spécifiques doit être déterminé
en procédant à une identification spécifique de
leurs coûts individuels.

• A contrario, le coût des stocks d’éléments fongibles peut


être déterminé selon deux méthodes de calcul en utilisant :
- soit la méthode du Premier Entré - Premier Sorti
(PEPS ou FIFO),
- soit celle du Coût Moyen Pondéré.

Une même méthode de calcul du coût doit être utilisée


pour tous les stocks de même nature et usage similaires.
A contrario, des stocks présentant des natures et usages
différents peuvent justifier l’application de méthodes
de calcul différentes.
La méthode dite du Dernier Entré - Premier Sorti (DEPS
ou LIFO) n’est plus autorisée par la Norme révisée qui
sera applicable à compter du 1er janvier 2005.

Valeur nette de réalisation


Les stocks doivent être évalués au plus faible de leur coût
et de leur valeur nette de réalisation.

La valeur nette de réalisation est le prix de vente estimé dans


le cours normal de l’activité, diminué des coûts estimés pour
l'achèvement et des coûts estimés nécessaires pour réaliser
la vente. Les coûts estimés pour l'achèvement et nécessaires
pour réaliser la vente excluent toute marge sur
la commercialisation. L'évaluation de la valeur nette de
réalisation est fondée sur les éléments probants les plus
fiables, disponibles à la date à laquelle sont faites les
estimations du montant de stocks que l'on s'attend à réaliser.
Elles tiennent compte des événements survenant après la fin
de l'exercice dans la mesure où de tels événements
confirment les conditions existant à la fin de l'exercice.

169
IAS 2

Le calcul de la valeur nette de réalisation s'effectue


habituellement référence par référence mais il est toutefois
possible, sous certaines conditions, de regrouper certaines
références pour déterminer une valeur nette de réalisation
de la catégorie de stocks considérée.

Lorsque les stocks sont vendus, leur valeur comptable doit


être comptabilisée en charges de l'exercice au cours duquel
les produits correspondant sont comptabilisés. Le montant
de toute dépréciation des stocks pour les ramener à leur
valeur nette de réalisation et toutes les pertes de stocks
doivent être comptabilisés en charges de l'exercice au
cours duquel la dépréciation ou la perte se produit. Le
montant de toute reprise d'une dépréciation des stocks
doit être enregistré comme une réduction du montant des
stocks comptabilisé en charges dans l'exercice au cours
duquel la reprise intervient.

Informations à fournir
• les méthodes comptables adoptées pour évaluer les stocks,
y compris la méthode de détermination du coût utilisée,
• la valeur comptable totale des stocks et la valeur
comptable par catégories appropriées à l'entité,
• la valeur comptable des stocks comptabilisés à la juste
valeur diminuée des coûts de réalisation,
• le montant des stocks comptabilisé en charges de période,
• le montant de la dépréciation comptabilisé en charges
de période car les stocks dépréciés ont été vendus,,
• le montant de toute reprise de dépréciation comptabilisée
du fait d’une nouvelle estimation de la valeur de réalisation,
• le fait générateur d’une telle reprise de la dépréciation
des stocks,
• la valeur comptable des stocks donnés en nantissement
de passifs,
• la valeur comptable et les mouvements de période
des différentes catégories de stocks.

170 CONVERSION AU X IFRS


Principales différences avec les normes françaises
Dans leur ensemble, les principes du référentiel français
repris dans l’Avis 2004-15 du CNC relatif à la définition,
la comptabilisation et l’évaluation des actifs sont très
proches de ceux d'IAS 2.
Cependant on notera certains points de divergence comme :
• la possibilité de valoriser les stocks selon la méthode du
Dernier Entré – Premier Sorti (LIFO) dans les comptes
consolidés en référentiel français, alors que cette
méthode est interdite en IFRS,
• l’exclusion du champ d’application de la norme IAS 2,
uniquement pour la partie évaluation des stocks, des stocks
des producteurs de biens agricoles et forestiers, et des
stocks des courtiers et négociants en matières premières,
• les critères de dépréciation des stocks qui pour IAS 2
sont limités à l’appréciation de la valeur nette de
réalisation alors que les principes français précisent sans
autre détail que «le prix et les perspectives de vente sont
à prendre en considération pour juger des éventuelles
provisions pour dépréciation des stocks».

171
IAS11
IAS 11

Contrats de construction

173
IAS 1 1

IAS 11
Contrats de construction

Champ d’application
IAS 11 traite de la comptabilisation des produits et coûts
relatifs aux contrats de construction dans les états
financiers des entrepreneurs.

Un contrat de construction est défini comme un contrat


spécifiquement négocié pour la construction d'un actif
ou d'un ensemble d’actifs qui sont étroitement liés ou
interdépendants en termes de conception, de technologie
et de fonction, de finalité ou d’utilisation.

Regroupement et divisions des contrats


Lorsqu’un contrat concerne plusieurs actifs, la construction de
chaque actif doit être traitée comme un contrat de construction
distinct lorsque :
• des propositions distinctes ont été soumises pour chaque
actif,
• chaque actif a fait l'objet d'une négociation séparée et
l'entrepreneur et le client ont eu la possibilité d'accepter
ou de rejeter la part du contrat afférent à chaque actif,
• les produits et les coûts de chaque actif peuvent être
identifiés.
A l’inverse, un ensemble de contrats (avec des clients
différents ou non) doit être traité comme un contrat
de construction unique lorsque :
• l’ensemble est négocié comme un marché global,
• les contrats sont si étroitement liés qu'ils font, de fait,

174 CONVERSION AU X IFRS


partie d'un projet unique avec une marge globale,
• les contrats sont exécutés simultanément ou à la suite
l'un de l'autre, sans interruption.

Produits du contrat
Les produits du contrat doivent comprendre :
• le montant initial des produits convenu dans le contrat,
• les modifications dans les travaux du contrat,
les réclamations et les primes de performance dans
la mesure :
- où il est probable qu’elles donneront lieu
à des produits,
- où elles peuvent être évaluées de façon fiable.

Coûts du contrat
Les coûts du contrat doivent comprendre :
• les coûts directement liés au contrat concerné,
• les coûts attribuables à l'activité de contrats en général
et qui peuvent être affectés au contrat,
• tous autres coûts qui peuvent être spécifiquement
facturés au client selon les termes du contrat.

Comptabilisation des produits et des charges du contrat


• Lorsque le résultat d'un contrat de construction peut
être estimé de façon fiable, les produits du contrat et
les coûts associés au contrat de construction doivent
être comptabilisés respectivement en produits et
en charges, en fonction du degré d'avancement de
l’activité du contrat à la date de clôture. Une perte
attendue sur le contrat de construction doit être
immédiatement comptabilisée en charges.
• Si les résultats ne peuvent pas être évalués de façon
fiable, les coûts doivent être comptabilisés en charges
et les produits doivent être comptabilisés dans la limite
des coûts encourus et recouvrables (méthode de
recouvrement des coûts).
• Le degré d’avancement des travaux peut être déterminé
de différentes manières. Selon la nature du contrat, il
convient de retenir la méthode la plus fiable permettant
la mesure des travaux en cours.

175
IAS 1 1

Informations à fournir
• le montant des produits du contrat comptabilisés en
produits dans l’exercice,
• les méthodes utilisées pour déterminer les produits
comptabilisés dans l’exercice,
• les méthodes utilisées pour déterminer le degré
d’avancement des contrats en cours,
• la présentation du cumul des coûts encourus et
des bénéfices comptabilisés , les avances reçues,
et les retenues (pour les contrats en cours),
• le montant brut dû par les clients,
• le montant brut dû aux clients.

Projet en cours
L’IFRIC (Comité d’Interprétation de l’IASB) travaille
actuellement sur un projet d’interprétation qui fournirait
notamment des indications complémentaires sur :
• la division et le regroupement des contrats de
construction. Il est souhaité que cette interprétation
se rapproche du Guide d’application disponible pour
les normes américaines (SOP 81-1),
• le traitement de la construction d’un actif supplémentaire
issu d’un avenant au contrat principal.

Principales différences avec les Normes françaises


Les normes françaises définies dans le Règlement CRC 99-08
sont proches mais moins détaillées que les dispositions
d’ IAS 11. Cependant, il faut souligner que la méthode à
l’avancement, bien que non obligatoire, est une méthode
préférentielle. Cependant, la méthode à l’achèvement qui
consiste à ne comptabiliser le chiffre d’affaires qu’au terme
de l’opération reste une méthode autorisée par les normes
françaises.

176 CONVERSION AU X IFRS


IAS 12
IAS 12

Impôts sur le résultat

177
IAS 1 2

IAS 12
Impôts sur le résultat

Objectifs
IAS 12 traite de la comptabilisation de l'impôt sur
les bénéfices (exigible et différé) dans les états financiers.

La norme impose à une entité de comptabiliser l'impôt


différé en utilisant l'approche bilantielle de la méthode
du report variable. Cette méthode consiste à calculer
un impôt différé sur les différences temporelles qui sont
les différences entre la base fiscale d'un actif ou d'un passif
et sa valeur comptable au bilan.

Taux d'impôts à utiliser


Les actifs et passifs d'impôt différé doivent être évalués
aux taux d’impôt dont l’application est attendue sur
l’exercice au cours duquel l’actif sera réalisé ou le passif
réglé sur la base des taux d’impôt (et réglementations
fiscales) adoptés ou quasiment adoptés à la clôture.
La norme précise que l'on ne doit utiliser les taux
pratiquement en vigueur que lorsque l'annonce d'un taux
a, en pratique, la même valeur que la promulgation
de la loi ou de tout autre texte réglementaire.

Comptabilisation des passifs d'impôt différé


Tous les passifs d'impôt différé doivent être comptabilisés,
avec des exceptions limitées qui sont relatives :
• à la comptabilisation initiale du goodwill ou lorsque
sa dépréciation n'est pas fiscalement déductible,

178 CONVERSION AU X IFRS


• les différences temporelles générées par certains
actifs ou passifs acquis en dehors d'un regroupement
d'entreprises et dont la valeur comptable, lors de
leur comptabilisation initiale, diffère de leur base
fiscale initiale,
• les différences temporelles résultant d'un investissement
dans des filiales, succursales, entreprises associées
et coentreprises lorsque l'investisseur contrôle
le renversement de cette différence et qu'il est
probable qu'il ne se produira pas dans un avenir
proche (réserves non distribuées par exemple).

Comptabilisation des actifs d'impôt différé


Avec les mêmes exceptions limitées que pour les passifs,
les actifs d'impôt différé doivent être comptabilisés
lorsqu'il est probable que des bénéfices imposables seront
disponibles dans le futur pour permettre à l'actif d'impôt
différé d'être utilisé. La notion de bénéfices imposables
futurs recouvre à la fois les différences temporelles
imposables qui s'inverseront dans le futur et les bénéfices
imposables (hors création de nouvelles différences
temporelles déductibles) qui seront générés dans le futur.
Lorsqu'une entité a un historique de pertes fiscales
récentes, elle ne comptabilise un actif d’impôt différé
que dans la mesure où elle a des différences temporelles
imposables suffisantes, ou s'il y a d'autres éléments
probants et convaincants («convincing evidence»)
qu'un bénéfice imposable suffisant sera disponible
au moment où les différences temporelles déductibles
s’inverseront.

Comptabilisation et évaluation des impôts différés


La norme requiert de comptabiliser les effets sur l’impôt
courant et différé comme la transaction sous-jacente,
à savoir dans le compte de résultat, dans les capitaux
propres ou, lors d'un regroupement d'entreprises,
en contrepartie du goodwill.

L'évaluation des actifs et des passifs d'impôt différé


doit refléter les conséquences fiscales qui résulteraient
de la façon dont l'entité s'attend à la date de clôture

179
IAS 1 2

à recouvrer ou à régler la valeur comptable des actifs


et passifs ayant généré les différences temporelles.

L'actualisation des impôts différés est interdite.

Présentation des impôts différés au bilan et au compte


de résultat
Les actifs et passifs d'impôt doivent être présentés
séparément au bilan en distinguant les actifs et passifs
d'impôt différé des actifs et passifs d'impôt exigible.
Les actifs et les passifs d’impôt différé doivent être
présentés en éléments non courants dans le bilan.
Par ailleurs, une entité doit compenser les actifs et passifs
d'impôts exigibles, d'une part, et les actifs et passifs
d’impôt différé, d'autre part, sous certaines conditions
(droit juridiquement exécutoire de compensation, même
autorité fiscale...).

La charge ou le produit d'impôt relatif au résultat


doit être présentée dans le compte de résultat.

Informations à fournir
L'entité doit fournir de nombreuses informations. On peut
notamment citer :
• une présentation distincte des principales composantes
de la charge ou du produit d'impôt,
• un rapprochement entre le taux d'impôt théorique
et le taux d'impôt effectif,
• le montant (et, si elle existe, la date d'expiration)
des différences temporelles déductibles, pertes fiscales
et crédits d'impôt non utilisés pour lesquels aucun
actif d'impôt différé n'a été comptabilisé au bilan ;
• la charge d'impôt relative aux activités abandonnées ;
• la justification de la comptabilisation d'actifs d'impôt
différé en cas d'historique de pertes fiscales récentes.

180 CONVERSION AU X IFRS


Principales différences avec les normes françaises
L'actualisation des impôts différés
Le Règlement CRC 99-02 sur les comptes consolidés
précise «que les impôts différés actifs et passifs doivent
être actualisés lorsque les effets de l'actualisation sont
significatifs et qu'un échéancier fiable de reversement
peut être établi (échéancier à établir par entité fiscale).
Il n'y a cependant pas lieu d'actualiser l'impôt différé
calculé sur une différence temporaire engendrée par
une opération enregistrée pour une valeur déjà actualisée,
par exemple sur les provisions pour retraite. Enfin,
des informations détaillées sur l'actualisation réalisée
doivent être fournies dans l'annexe.»

IAS 12 révisée interdit l'actualisation des impôts différés.

Des exceptions complémentaires, en France, à la comptabilisation


de passifs d'impôt différé
En France, le Règlement CRC 99-02 précise que ne
doivent pas être pris en compte les passifs d'impôt différé
provenant de la comptabilisation d’écarts d'évaluation sur
des actifs incorporels généralement non amortis, qui ne
peuvent être cédés séparément de l'entité acquise (par
exemple certaines marques ou les parts de marché).
IAS 12 ne prévoit pas une telle exception, ce qui
est cohérent avec la norme IAS 38 «Immobilisations
incorporelles» qui impose, pour la reconnaissance
d'un actif incorporel, que ce dernier soit séparable.

La reconnaissance ultérieure d'un actif d'impôt différé


d'une entité acquise
Selon les normes françaises, la reconnaissance ultérieure
d'un actif d'impôt différé qui n'avait pas été comptabilisé
lors de l'acquisition affecte le montant du goodwill
dans le délai d'affectation des actifs et passifs identifiables
et contribue aux résultats consolidés au-delà.
Selon IAS 12, quel que soit le délai dans lequel intervient
la reconnaissance de l'actif d'impôt différé, l'acquéreur
comptabilise l'avantage en produits, ajuste la valeur
comptable brute et le cumul des amortissements en

181
IAS 1 2

fonction des montants qui auraient été enregistrés si l'actif


d'impôt différé avait été comptabilisé en tant qu'actif
identifiable à la date du regroupement d'entreprises et,
comptabilise en charges la réduction de la valeur nette
comptable du goodwill.

Des nuances dans les règles de comptabilisation des actifs


d'impôt différé
En France, il sera présumé qu'un bénéfice futur n'existera
pas lorsque l'entité a supporté des pertes récentes
au cours des deux derniers exercices, sauf à apporter
des éléments de preuve contraires (par exemple, si
ces pertes résultent de circonstances exceptionnelles
qui ne devraient pas se renouveler).
IAS 12 ne prévoit pas une telle présomption même si
la norme indique que l'existence de pertes fiscales non
utilisées constitue une indication forte que les bénéfices
imposables futurs risquent de ne pas être disponibles.

Le Règlement CRC 99-02 prévoit que l’effet des variations


des taux d’impôt sur les actifs et passifs d’impôt différé
existants affecte le résultat même lorsque la contrepartie
de ceux-ci a été comptabilisée à l’origine directement
en capitaux propres.
IAS 12 impose dans ce cas de comptabiliser l’effet comme
le principal, à savoir dans les capitaux propres lorsque
la transaction d'origine avait été comptabilisée dans
les capitaux propres.

La comptabilisation d’impôts différés liés à la différence entre


la valeur fiscale et la valeur comptable des sociétés consolidées
Les normes françaises précisent que ne «sont constatés
comme impôts différés que les impôts non récupérables
portant sur des distributions décidées et probables» alors
que la norme IAS 12 précise qu’une entité doit comptabiliser
un passif d’impôt différé pour toutes différences temporelles
imposables liées à des participations dans des filiales,

182 CONVERSION AU X IFRS


entreprises associées, coentreprises et investissements
dans des succursales, sauf si les deux conditions suivantes
sont remplies :
• la mère, l’investisseur ou le coentrepreneur est en
mesure de contrôler la date à laquelle la différence
temporelle s’inversera,
• il est probable que la différence temporelle
ne s’inversera pas dans un avenir prévisible.

L’impact théorique de l’application de la norme IAS 12


aux comptes des entreprises françaises ne semble pas être
très significatif depuis l’application du Règlement CRC 99-02.
Conformément aux normes internationales, le Règlement
CRC 99-02 impose en effet l’approche bilantielle.
Cette approche est plus étendue que l’approche par
le compte de résultat utilisée jusque-là en comptabilité
française. Cependant, si les différences théoriques entre
les deux référentiels sont rares, elles pourraient dans
certains cas entraîner la comptabilisation d’impôt
différé pour des montants significatifs.

183
IAS 14
IAS 14

Information sectorielle

185
IAS 1 4

IAS 14
Information sectorielle

Champ d'application
Les entreprises dont les titres de capitaux propres
ou d'emprunts sont négociés sur un marché organisé,
y compris celles dont de tels titres sont en cours d'émission
doivent présenter une information sectorielle. Les méthodes
comptables retenues pour la présentation de l'information
sectorielle sont les mêmes que celles des comptes consolidés
ainsi que celles concernant la ventilation sectorielle
des éléments bilantiels, de produits et charges.

Identification des secteurs à présenter


La norme impose deux niveaux de présentation sectorielle :
une répartition par activité et une répartition géographique.
L’entreprise doit identifier selon la source et la nature
principale de ses risques et de sa rentabilité laquelle de ces
répartitions doit être présentée en analyse principale
(premier niveau d'information) et en analyse secondaire
(deuxième niveau d'information). Cette différenciation
est essentielle car elle conduit à présenter une information
obligatoirement détaillée autour de neuf indicateurs
sur le découpage principal et allégée autour de quatre
d'entre eux sur le découpage secondaire.
Dans le cas où l'analyse principale (premier niveau) est
la répartition géographique, l’analyse peut être fondée
soit sur la localisation géographique des actifs, soit sur
la localisation géographique des clients, en fonction de
la source prédominante des risques et rentabilités associés.

186 CONVERSION AU X IFRS


Dans le cas où ces deux méthodes conduiraient à présenter
des informations différentes, la norme prévoit un complément
d'information.

Seuls les secteurs dont le chiffre d'affaires est réalisé


majoritairement avec des clients externes doivent être
obligatoirement présentés1. Un secteur doit obligatoirement
être présenté s'il représente :
• au moins 10 % du total des produits sectoriels (y
compris les produits inter-sectoriels) cumulés de
tous les secteurs ou,
• au moins 10% du résultat cumulé des secteurs bénéficiaires
(y compris transactions inter-sectorielles) ou des secteurs
en perte (y compris transactions inter-sectorielles) ou,
• au moins 10 % du total des actifs sectoriels.
Dans le cas où l'ensemble des secteurs ainsi identifiés
représenterait moins de 75 % du chiffre d'affaires externe
consolidé, un seuil de signification inférieur à 10 % doit être
retenu pour identifier de nouveaux secteurs à présenter.

Si un secteur d'activité ou un secteur géographique faisant


l'objet d'une information au conseil d’administration et au
président directeur général n'est pas un secteur à présenter
parce qu'il tire la majorité de ses produits de ventes à d'autres
secteurs mais que néanmoins ses produits provenant de ventes
à des clients externes représentent dix pour cent ou plus
des produits totaux provenant des ventes à tous les clients
externes, l'entreprise doit indiquer ce fait ainsi que
les montants de produits provenant des ventes à des clients
externes et des ventes internes à d'autres secteurs.

Un secteur se distingue d'un autre par un niveau


d'exposition aux risques et un niveau de rentabilité différents
(appréciée non seulement sur un exercice mais aussi en
1 La norme encourage mais prenant en compte les évolutions passées et attendues).
sans l’imposer la présentation Les facteurs à considérer pour l’identification d’un secteur
volontaire d’activités intégrées
verticalement en tant que
d’activité sont notamment :
secteurs distincts avec une • la nature des produits ou services,
description appropriée, incluant • la nature des procédés de fabrication,
une information sur les modes
de détermination des prix
• le type ou la catégorie de clients auxquels
de transferts entre secteurs. sont destinés les produits ou services,

187
IAS 1 4

• les méthodes utilisées pour distribuer les produits ou


fournir les services,
• s’il y a lieu, la nature de l’environnement réglementaire.

Les facteurs à considérer pour identifier les secteurs


géographiques sont notamment :
• la similitude du contexte économique,
• les relations entre les activités dans les différentes
zones géographiques,
• la proximité des activités,
• les risques spécifiques associés aux activités dans
une zone donnée,
• les réglementations de contrôle des changes,
• les risques monétaires sous-jacents.

Principes de présentation
La norme impose une symétrie entre la prise en compte
des éléments dans le résultat sectoriel et dans les actifs
et passifs sectoriels. Si par exemple, le résultat sectoriel
intègre une charge d’amortissement, l’actif amortissable
doit être inclus dans les actifs sectoriels. Les actifs qui sont
utilisés conjointement par deux secteurs ou plus doivent
être affectés aux secteurs si, et seulement si, les produits
et les charges correspondants sont également affectés
aux secteurs.

En l’absence de lien direct il convient de s’interroger


sur l’existence de clés de répartition raisonnables ; le terme
«raisonnable» s’entendant par opposition à arbitraire.
En outre la répartition doit pouvoir être appliquée de
manière permanente et cohérente d’un exercice à l’autre.
Le système de reporting interne constitue normalement
le point de départ de l’identification des éléments
sectoriels (bilantiels ou charges et produits) mais :
• le fait que des éléments soient identifiés comme
rattachés à un secteur dans le reporting interne
constitue une présomption que ces éléments

188 CONVERSION AU X IFRS


satisfont aux définitions des éléments sectoriels
données par la norme, à moins que cette allocation
pour les besoins de reporting interne ne soit fondée
sur une règle interne qui serait difficile à comprendre
pour le lecteur des états financiers,
• à l'inverse, l'absence d'identification sectorielle dans
le reporting interne d'éléments qui pourraient l'être
en application des définitions données ne constitue
pas un motif acceptable pour ne pas appliquer les règles
énoncées par IAS 14.

L'entreprise doit étudier la structure de son organisation


interne et son système d'information interne pour identifier
les secteurs. Si les secteurs internes ne sont établis ni sur
la base de groupes de produits ou de services liés, ni sur
une base géographique, IAS 14 impose à l'entreprise
d'examiner le niveau immédiatement inférieur de
segmentation interne pour identifier les secteurs à présenter.
Dans certains cas, par exemple lorsque le reporting interne
est fondé sur les entités juridiques, l’entreprise ne pourra
s’appuyer sur le reporting et devra procéder à l’identification
des secteurs conformément aux règles générales.

Deux secteurs d’activité ou géographique faisant l’objet


d’un reporting interne ne peuvent être regroupés pour
l’information sectorielle externe que s’ils présentent
une performance financière à long terme similaire et
s’ils sont similaires pour tous les facteurs de la définition
d’un secteur cités plus haut.

IAS 14 impose que l'information sectorielle de l'exercice


antérieur présentée à titre de comparaison soit retraitée
pour prendre en compte une modification significative des
méthodes comptables sectorielles sauf si cela est infaisable.
De même, quand un secteur nouveau est identifié comme
un secteur à présenter au titre d’un exercice, l’information
sectorielle comparative doit être retraitée (sauf si cela
est impossible) pour refléter le nouveau secteur.

189
IAS 1 4

Informations à fournir
Les informations à présenter pour le premier niveau
d'information sectorielle sont les suivantes :

• les produits sectoriels, en isolant clients externes


et clients d'autres secteurs,
• le résultat sectoriel avant impôt,
• la valeur comptable des actifs sectoriels,
• les passifs sectoriels,
• les investissements sectoriels de l'exercice
(immobilisations corporelles et incorporelles).

Pour les entreprises qui ne fournissent pas d'information


sectorielle sur les flux de trésorerie :

• la dotation aux amortissements des actifs sectoriels


déduite du résultat sectoriel,
• le montant global des autres charges sectorielles
significatives, sans contrepartie de trésorerie, déduites
du résultat sectoriel.

La norme encourage également à fournir une information


sur les éléments de produits et de charges sectoriels dont le
volume, la nature ou l'incidence sont tels qu'ils permettent
d'expliquer de façon pertinente la performance de chaque
secteur. En outre doivent être indiqués pour chaque secteur :
• la quote-part globale de l'entreprise dans le résultat net
des entreprises associées, des coentreprises ou d'autres
participations mises en équivalence si l'essentiel
des activités de ces entreprises se situe dans ce seul
et même secteur ou,
• le montant cumulé des participations dans ces
entreprises.

Les informations à présenter pour le deuxième niveau


d'information sectorielle sont les suivantes :
• lorsque le premier niveau est l’analyse par secteurs

190 CONVERSION AU X IFRS


d’activité, l’entreprise doit indiquer :
- les produits sectoriels externes sur la base de
la localisation géographique des clients pour chaque
secteur géographique dont les produits externes
représentent au moins 10% des produits consolidés,
- la valeur comptable des actifs sectoriels et le montant
des investissements de l’exercice par implantation
géographique pour chaque secteur géographique
dont les actifs représentent au moins 10% des actifs
consolidés.
• lorsque le premier niveau est l’analyse par secteurs
géographiques, l’entreprise doit indiquer pour chaque
secteur d’activité dont les produits externes représentent
au moins 10% des produits consolidés ou dont les actifs
représentent au moins 10% des actifs consolidés :
- les produits sectoriels externes,
- la valeur comptable des actifs sectoriel,
- le montant des investissements de l’exercice.

L’entreprise doit fournir un rapprochement entre les


informations fournies par secteur et les états financiers.

Pour évaluer et présenter les produits sectoriels provenant


de transactions avec d'autres secteurs, il faut utiliser
les prix de transfert entre secteurs effectivement utilisés
par l'entreprise. Les modes de détermination des prix de
transfert entre secteurs ainsi que tout changement dans
ces modalités doivent être indiqués dans les états financiers.

Principales différences avec les normes françaises


L'information sectorielle requise par les textes français sur
les comptes consolidés est dans son principe assez proche
d’IAS 14. Cependant les modalités d’applications sont
beaucoup moins détaillées.

191
IAS 16
IAS 16

Immobilisations
corporelles

193
IAS 1 6

IAS 16
Immobilisations
corporelles

Objectif
IAS 16 prescrit le traitement comptable des immobilisations
corporelles. Les principales questions traitées dans
cette norme portent sur la date de comptabilisation
des actifs, la détermination de leur valeur comptable ainsi
que la comptabilisation des dotations aux amortissements
correspondantes.

Définitions
Les immobilisations corporelles sont des biens par nature
durables détenus par l'entreprise pour être utilisés
par elle ou loués à des tiers. Elles sont inscrites à l'actif
du bilan s'il est probable que les avantages économiques
futurs associés à ces actifs iront à l'entreprise et que
leur coût peut être évalué de façon fiable.

Évaluation initiale
Lors de son entrée dans le patrimoine de l'entreprise,
une immobilisation est évaluée à son coût, constitué de
son prix d'achat et de tous les frais directement attribuables
et nécessaires à sa mise en état de marche en vue de
l'utilisation prévue par la direction, y compris les éventuels
coûts de démantèlement de l’actif et de remise en état du site.

Dépenses ultérieures
Les dépenses ultérieures relatives à une immobilisation
corporelle déjà comptabilisée sont capitalisées, s’il est

194 CONVERSION AU X IFRS


probable que des avantages économiques futurs associés
à ces dépenses iront à l’entreprise et si leur coût peut être
estimé de manière fiable. Ainsi, les dépenses d'inspection
ou de révision majeures, comme les dépenses de
remplacement, d'une immobilisation corporelle effectuées
à intervalle régulier sur sa durée d'utilité pour permettre
son utilisation continue sont immobilisées si ces conditions
sont remplies. De même, les dépenses liées à la sécurité
et à l’environnement sont immobilisées si elles sont
nécessaires pour permettre de continuer à obtenir
des avantages économiques futurs des autres actifs
de l’entreprise. Toutes les autres dépenses ultérieures
doivent être comptabilisées en charge de l'exercice
au cours duquel elles sont constatées.

Évaluation postérieure à la comptabilisation initiale


Postérieurement à leur comptabilisation initiale, les
immobilisations corporelles peuvent être comptabilisées :
• soit selon le traitement de référence, à leur coût
diminué du cumul des amortissements et pertes
de valeurs,
• soit selon le traitement alternatif, à un montant
réévalué, correspondant à leur juste valeur, diminué
du cumul des amortissements et des pertes de valeurs.
Dans ce dernier cas, les réévaluations doivent être
réalisées périodiquement de manière à ce que la valeur
comptable reste proche de la juste valeur à la date
de clôture et ces réévaluations doivent être réalisées
pour toutes les immobilisations d’une même catégorie.

Lorsqu'en application du traitement alternatif, la valeur


comptable d'un actif augmente suite à une réévaluation,
l'augmentation doit être créditée directement en capitaux
propres sous le libellé «écart de réévaluation».

Toutefois, une réévaluation positive doit être comptabilisée


en produit dans la mesure où elle compense une réévaluation
négative antérieure du même actif, comptabilisée en charges.

Lorsque la valeur comptable d'un actif diminue à la suite


d'une réévaluation, cette diminution doit être comptabilisée

195
IAS 1 6

en charges. Toutefois, une réévaluation négative doit être


directement imputée en capitaux propres sur l'écart de
réévaluation dans la mesure où cette diminution compense
et n'excède pas une réévaluation antérieure du même actif
comptabilisé en écart de réévaluation.

Amortissement
Chaque élément significatif d’une immobilisation
corporelle doit être comptabilisé séparément comme
un composant et amorti de façon systématique sur
sa durée d'utilité propre, de manière à refléter le rythme
de consommation des avantages économiques.
Pour cela, la base amortissable doit tenir compte de
la valeur résiduelle. La dotation aux amortissements de
chaque exercice doit être comptabilisée en charges à moins
qu'elle ne soit incorporée dans la valeur comptable d'un
autre actif, par exemple un stock produit par l'entreprise.

Les durées et méthodes d'amortissement doivent être


revues périodiquement par l'entreprise. En cas de révision
de ces hypothèses, un changement d'estimation comptable
doit être comptabilisé, et les dotations aux amortissements
de l'exercice en cours et des exercices futurs doivent
être ajustées.

Dépréciation d’actifs
Une perte de valeur doit être constatée sur une immobilisation
corporelle dès lors que sa valeur comptable est supérieure
à sa valeur recouvrable, voir IAS 36 «Dépréciation d’actifs».

Mises hors service et sorties


Une immobilisation corporelle cédée, hors d'usage et
dont plus aucun avantage économique futur n'est attendu,
doit être sortie du bilan. L'effet de cette sortie de
l'immobilisation doit être comptabilisé en net au compte
de résultat, comme la différence entre sa valeur comptable
et les produits de sortie nets estimés. La plus value

196 CONVERSION AU X IFRS


dégagée ne doit pas être présentée dans le compte
de résultat comme produit.

Informations à fournir
La norme requiert de fournir de nombreuses informations
pour chaque catégorie d’immobilisations corporelles.
Ces informations sont relatives aux méthodes comptables
retenues pour l’évaluation initiale, l’amortissement et
la dépréciation des immobilisations corporelles. La norme
requiert également des informations sur les principales
variations de chaque catégorie d’immobilisations (entrées,
sorties…).

Principales différences avec les normes françaises


Les règles françaises relatives à la définition et à
l’évaluation des actifs (avis n° 2004-15 du CNC) et
aux règles d’amortissement et de dépréciation des actifs
(Règlement CRC n° 2002-10) applicables à compter
du 1er janvier 2005 se sont alignées sur les normes IFRS,
en retenant notamment l’approche par composants,
les modalités de détermination du coût d’entrée de l’actif
et les règles d’amortissement (durée d’utilité, valeur
résiduelle…).
Les différences qui persistent entre les normes françaises
et les normes IFRS concernent la comptabilisation
des provisions pour grosses réparations et les conditions
de réévaluation des immobilisations corporelles.

Comptabilisation des dépenses de grosses réparations


En France, le Plan Comptable Général (PCG), modifié
par le Règlement CRC n° 2000-06 sur les passifs et
le Règlement CRC n° 2002-10 sur l’amortissement
et la dépréciation des actifs, laisse le choix entre
la comptalisation d’un composant au titre des dépenses
de grandes révisions et de gros entretiens ou
la constitution de provisions pour dépenses de grosses
réparations pour ce type de dépenses.

En IFRS, la norme IAS 37, Provisions, passifs éventuels


et actifs éventuels interdit, au contraire, la constatation

197
IAS 1 6

de provisions pour grosses réparations au titre de


ces dépenses.
Les dépenses de gros entretiens et de grandes révisions, comme
les dépenses de remplacement, doivent être comptabilisées,
selon la norme IAS 16, à l’actif comme un composant,
dès lors que les conditions de comptabilisation sont réunies,
et qu’un composant distinct correspondant à une inspection
ou à une grande révision a été comptabilisé séparément
à l’origine ou non.

Réévaluation des immobilisations corporelles


Le Plan Comptable Général, comme IAS 16, autorise
la réévaluation des immobilisations corporelles.
Cependant, si, selon les normes IFRS, la réévaluation
est un mode d’évaluation des immobilisations, elle n’est en
France qu’une faculté accordée sous certaines conditions
aux entreprises.

Ainsi, contrairement à IAS 16 qui permet de réévaluer


les immobilisations corporelles par catégorie, le référentiel
français impose lorsqu’une réévaluation libre est pratiquée,
qu’elle le soit sur toutes les immobilisations corporelles et
financières (la réévaluation d’immobilisations incorporelles
est interdite selon les normes françaises).

Selon les normes françaises, l’écart de réévaluation est


porté au crédit des capitaux propres et ne sera transféré en
réserves libres que s’il est considéré comme «réalisé»,
c’est-à-dire lors de la cession de l’actif et au fur et
à mesure de la constatation du supplément d’amortissement
relatif à la partie réévaluée (Règl. CRC n° 2003-04).
Ainsi, si une dépréciation (qui doit être calculée
sur la valeur réévaluée) doit être comptabilisée,
elle le sera par le compte de résultat.
IAS 16 prévoit également la comptabilisation de l’écart de
réévaluation dans les capitaux propres mais contrairement
aux règles françaises, une provision pour dépréciation

198 CONVERSION AU X IFRS


constatée postérieurement à la réévaluation sera imputée
prioritairement sur l'écart de réévaluation.

S’agissant de la fréquence des réévaluations, IAS 16 impose,


pour des immobilisations réévaluées, que le processus
d'évaluation se déroule périodiquement.
La norme précise que ce processus peut s'effectuer chaque
année pour des immobilisations dont la juste valeur est
soumise à de fréquentes variations.
Pour les autres immobilisations, une fréquence de trois ou
cinq ans est suffisante. Les normes françaises ne prévoient
pas de telles dispositions, la réévaluation n’étant pas
considérée en tant que telle comme un mode d’évaluation
des immobilisations.

199
IAS 17
IAS 17

Contrats de location

201
IAS 1 7

IAS 17
Contrats de location

Champ d’application
Un contrat de location est défini comme un accord dont
la substance inclut le transfert pour une durée déterminée
du droit d'utilisation d'un actif en échange d’un paiement
ou d’une série de paiements. Ce transfert de droit peut
résulter d’un contrat n’ayant pas la qualification juridique
d’un contrat de location (par exemple, certains contrats
de fourniture d’énergie).

IAS 17 s’applique à la comptabilisation de tous les contrats


de location autres que :
• les contrats de location portant sur l’exploration
ou l’utilisation de minerai, pétrole, gaz naturel
et de ressources non renouvelables similaires,
• les accords de licence portant sur des éléments comme
des films cinématographiques, des enregistrements
vidéo, des pièces de théâtre, des manuscrits, des brevets
et des droits d’auteur.
En outre, la norme ne s’applique pas à l’évaluation des
immeubles de placement ou des actifs biologiques chez le
bailleur d’une location simple ou le preneur d’une location-
1 La révision d’IAS 40 en
financement, qui font l’objet respectivement des normes IAS
décembre 2003 permet
dorénavant au preneur d’un 40, Immeubles de placement, et IAS 41, Agriculture1.
immeuble de placement en
location simple à la condition
d’appliquer le modèle d’IAS 17
Classement des contrats de location
applicable aux locations La norme distingue deux natures de contrats en fonction
financement. du degré d’attribution au bailleur ou au preneur

202 CONVERSION AU X IFRS


des risques et des avantages inhérents à la propriété
de l'actif loué :
• Un contrat de location-financement transfère au
preneur la quasi-totalité des risques et avantages
inhérents à la propriété de l’actif loué,
• Un contrat de location simple est tout contrat de
location qui n’est pas un contrat de location-financement.

Qu’un contrat soit un contrat de location-financement


ou un contrat de location simple dépend de la réalité
de la transaction plutôt que de la forme du contrat.

L’absence de transfert de propriété au terme du contrat ne


conduit pas nécessairement à la conclusion qu’un contrat
de location est une location simple. En outre, même si
la norme cite des exemples de situations qui conduiraient
normalement à ce qu’un contrat soit classé en tant
que contrat de location-financement, la détermination
de la nature d’un contrat de location ne peut se limiter
à l’examen de ces seuls exemples (non exhaustifs) et doit
toujours s’apprécier à l’examen des conditions particulières
du contrat2.

L’interprétation SIC 27, «Evaluation de la substance


des transactions prenant la forme juridique d’un contrat
de location», précise en outre qu’une série de transactions
prenant la forme juridique d’un contrat de location sont
liées et doivent être comptabilisées comme une transaction
unique lorsque leur incidence économique globale
ne peut se comprendre sans faire référence à la série
de transactions comme un tout.
C’est le cas, par exemple, lorsque les transactions sont
étroitement liées, négociées comme une transaction unique
et qu’elles se produisent simultanément ou selon une
séquence continue. Ce texte vise en particulier certaines
transactions structurées autour de la mise en location-
2 Ce point a été expressément financement d’un bien suivie de sa reprise en location
précisé dans la révision d’IAS
17 en décembre 2003 dans simple, dont l’effet doit dorénavant explicitement être
le paragraphe 12. appréhendé comme un tout.

203
IAS 1 7

Le classement du contrat de location doit être fait


à l’origine3. Il n’est pas revu par la suite sauf dans les cas
où le preneur et le bailleur modifient les dispositions
du contrat.

Les contrats de location dans les états financiers du preneur


Au bilan du preneur, les contrats de location-financement
sont comptabilisés au commencement du contrat4 à l’actif
et au passif pour des montants égaux à la juste valeur du
bien loué ou, si celle-ci est inférieure, à la valeur actualisée
des paiements minimaux au titre du contrat, tels que
déterminés à l’origine du contrat. Le taux d’actualisation
à retenir correspond au taux implicite du contrat si
celui-ci peut être déterminé ou à défaut, au taux marginal
d’endettement du preneur.

Les frais directs encourus par le preneur en vue du contrat


sont ajoutés à la valeur initiale de l’actif.

L’actif constaté est amorti selon une méthode cohérente


avec celle utilisée par le preneur pour les actifs dont
il est propriétaire ou, en l’absence de certitude raisonnable
que le preneur devienne propriétaire de l’actif à la fin
du contrat de location, sur la durée la plus courte de
la durée du contrat de location et de sa durée d’utilité.

Les paiements au titre du contrat sont ventilés entre


des charges d’intérêt et l’amortissement de la dette,
en appliquant pour chaque période au solde de la dette
le taux d’actualisation utilisé à l’origine pour estimer
3 L’origine du contrat est la dette (taux implicite ou taux marginal d’endettement).
la date à laquelle les parties
s’entendent sur les principales
conditions contractuelles.
Les dettes de location-financement entrent dans le champ
d’application d’IAS 39 en matière de sortie de bilan
4 Le commencement du contrat et d’identification des dérivés incorporés.
est la date à compter de
laquelle le locataire obtient
la jouissance du bien loué. Les paiements au titre d’un contrat de location simple

204 CONVERSION AU X IFRS


sont comptabilisés en charges, sur une base en général
linéaire durant toute la durée du contrat. Le profit cumulé
des avantages reçus de la part du bailleur doit être
comptabilisé comme une diminution de charges locatives
sur la durée du bail sur la même base, en application
de l’interprétation SIC 15, «Avantages dans les contrats
de location simple».

Les contrats de location dans les états financiers du bailleur


Le bailleur comptabilise dans son bilan les actifs qui
font l’objet d’un contrat de location-financement comme
des créances pour un montant égal à la juste valeur du bien
augmentée des coûts marginaux directement attribuables
à la négociation et à la finalisation du contrat. Les paiements
reçus sont ventilés entre le remboursement de la créance
et les produits financiers par l’application du taux implicite
du contrat au solde de la créance.

Les créances de location-financement entrent dans le champ


d’application d’IAS 39 en matière de dépréciation, de sortie
de bilan et d’identification des dérivés incorporés.

Le bailleur qui est fabricant ou distributeur comptabilise


les contrats de location-financement comme des ventes,
sauf dans le cas où les taux d’intérêt du contrat de location
sont artificiellement bas. Dans ce cas, le profit doit être
limité à ce qu’il aurait été si l’on avait utilisé un taux
d’intérêt commercial. Les coûts directs initiaux sont
comptabilisés en charges au commencement du contrat.

Le bailleur comptabilise les actifs faisant l’objet d’un


contrat de location simple selon la nature de ces actifs.
Il comptabilise les revenus locatifs en produits, en général
sur une base linéaire sur toute la durée du contrat.
Le coût cumulé des avantages consentis au preneur est
comptabilisé comme une réduction des revenus locatifs,
sur la même base, en application de l’interprétation SIC 15,
«Avantages dans les contrats de location simple».

Transactions de cession-bail
Si une transaction de cession-bail débouche sur un contrat de

205
IAS 1 7

location-financement la transaction est comptabilisée comme


un financement garanti par l’actif. En conséquence, la totalité
du prix reçu est comptabilisée chez le vendeur/locataire comme
une dette dont le taux d’intérêt est déterminé de sorte à
ramener la dette résiduelle à l’issue du contrat de location à
une valeur nulle (ou au montant du prix d’exercice de l’option
d’achat, le cas échéant) compte tenu des flux de loyers.

Si une transaction de cession-bail comporte une vente


suivie d’une location simple,
• en cas de plus-value de cession, celle-ci est toujours
reconnue en résultat, sauf pour la part excédant
éventuellement la juste valeur de l’actif cédé (étalée
sur la durée du contrat),
• en cas de moins-value de cession, celle-ci est toujours
reconnue en résultat, sauf pour la part éventuellement
compensée par une bonification des loyers futurs (étalée
sur la durée du contrat proportionnellement aux loyers).

Informations à fournir
La norme impose de fournir des informations très
complètes sur les effets de tous les contrats de location
(y compris, les contrats de location simple) sur l’exercice
écoulé et les périodes futures, à travers notamment
des échéanciers des paiements minimaux à effectuer ou
à recevoir et la description des principales dispositions
des contrats de location.

Interprétation des normes IFRS


Le comité d’interprétation de l’IASB, l’IFRIC a publié en
décembre 2004 une interprétation IFRIC 4, «Determining
whether an arrangement contains a lease5» concernant
l’identification d’un contrat de location comme élément
distinct d’un contrat plus large.

5 Déterminer si un contrat IFRIC 4 pourrait avoir pour conséquence de devoir qualifier


contient un contrat de
location - traduction de contrats de location à comptabiliser selon IAS 17 (en
non officielle. locations simples ou location-financement) un certain nombre

206 CONVERSION AU X IFRS


de contrats d’approvisionnement (tels que certains contrats
«take-or-pay») ou de services (tels que certains contrats
de transport).

L’interprétation entre en vigueur pour les exercices


ouverts à compter du 1 janvier 2006, avec application
anticipée possible.

Principales différences avec les normes françaises


Les règles comptables en vigueur en France en matière
de comptes individuels sont fondées sur la forme juridique
des contrats. En l’absence du transfert de la propriété
du bien dans le patrimoine de l’utilisateur, le retraitement
des contrats de location-financement est interdit. Le bien
ne peut figurer à l’actif tant que l’utilisateur n’a pas levé
l’option d’achat éventuellement consentie.

Dans les comptes consolidés, chez les entreprises soumises au


règlement CRC 99-02 le retraitement des contrats de location-
financement reste optionnel, même s’il correspond à l’une
des cinq méthodes préférentielles énoncées par le règlement
CRC 99-02 6.Toutefois, ni le règlement 99-02, ni le décret du 23
mars 1967 sur lequel il s’appuie, ne donnent de définition des
contrats de location-financement et ne précisent les modalités
d’application de cette méthode. Pour les entreprises relevant
du Comité de Réglementation Bancaire et Financière
soumises au Règlement CRC 99-07, les textes imposent
de retraiter toutes les opérations de crédit-bail et de location
avec option d’achat dans lesquelles elles interviennent
en tant que bailleur comme des opérations de crédit,
6 Le règlement 99-02 prévoit ce qui revient au même traitement que celui appliqué
cependant qu’«en cas aux contrats de location financement. Ce retraitement est
de non-application d’une
méthode préférentielle, obligatoire quelle que soit la probabilité d’exercice de
son impact sur le bilan l’option d’achat.
et le compte de résultat Plus récemment, la Commission des Opérations de
est donné en annexe».
Bourse et la Commission Bancaire, ont recommandé7,
7 Dans leurs recommandations pour l’établissement des comptes consolidés, l’application
communes publiées en de la méthode préférentielle en opérant la distinction
décembre 2002 sur les
«montages déconsolidants entre contrats de location-financement et location simple
et sorties d’actifs». à la lumière de la norme IAS 17.

207
IAS 18
IAS 18

Produits des activités


ordinaires

209
IAS 1 8

IAS 18
Produits des activités
ordinaires

Champ d'application
IAS 18 expose les règles d'évaluation et de comptabilisation
des produits des activités ordinaires, ainsi que les informations
complémentaires à fournir en annexe.
Elle prescrit le traitement comptable des produits résultant
de la vente de biens, des prestations de services et de
l'utilisation par des tiers d'actifs de l'entreprise moyennant
le versement d'intérêts, de redevances ou de dividendes.

IAS 18 ne traite pas en revanche des produits des activités


ordinaires provenant :
• des contrats de location (IAS 17),
• des dividendes issus de participations comptabilisées
suivant la méthode de la mise en équivalence (IAS 28),
• des contrats d'assurance des entreprises d'assurances,
• des changements de juste valeur des actifs et passifs
financiers ou de leur cession (IAS 39),
• de l’extraction minière,
• de la comptabilisation initiale de produits agricoles ou
d’actifs biologiques et de leurs variations de valeur
(IAS 41),
• des contrats de construction (IAS 11).

Définition
Les produits des activités ordinaires sont les entrées brutes
d'avantages économiques au cours de l'exercice dans
le cadre des activités ordinaires d'une entreprise lorsque

210 CONVERSION AU X IFRS


ces entrées conduisent à des augmentations des capitaux
propres, autres que les augmentations relatives aux apports
des participants aux capitaux propres.

Les produits des activités ordinaires ne comprennent


que les entrées brutes d’avantages économiques reçus
ou à recevoir par l'entreprise pour son propre compte.

Les montants collectés pour le compte de tiers tels que


les taxes sur les ventes, les taxes sur les biens et services
et les taxes à la valeur ajoutée ne sont pas des avantages
économiques qui vont à l'entreprise et ils n'aboutissent pas
à une augmentation des capitaux propres. En conséquence,
ils sont exclus des produits des activités ordinaires.
De même, dans une relation de mandataire, les entrées
brutes d’avantages économiques comprennent des montants
collectés pour le compte du mandant et ne conduisent pas
à une augmentation des capitaux propres pour l'entreprise.
Les montants collectés pour le compte du mandant ne sont
pas des produits des activités ordinaires. Dans ce cas, les
produits des activités ordinaires correspondent au montant
des commissions.

Identification de la transaction
Les critères de comptabilisation de la norme IAS 18 sont
en général appliqués séparément à chaque transaction.

Toutefois, dans certaines circonstances, il est nécessaire


d'appliquer les critères de comptabilisation à des éléments
d'une transaction unique identifiables séparément afin
de refléter la substance de cette transaction. Par exemple,
lorsque le prix de vente d'un produit comprend
un montant identifiable au titre de services ultérieurs,
ce montant est différé et comptabilisé en produits
des activités ordinaires sur la période au cours de laquelle
le service sera exécuté.

A l'inverse, les critères de comptabilisation sont appliqués


à deux ou plusieurs transactions regroupées lorsque celles-ci
sont liées de telle façon que leur incidence commerciale
ne peut en être comprise sans faire référence à l’ensemble

211
IAS 1 8

des transactions considérées comme un tout. Par exemple,


une entreprise peut vendre des biens et, dans le même
temps, conclure un accord distinct visant à racheter
ces biens à une date ultérieure, niant de la sorte l'effet réel
de cette transaction ; dans ce cas, les deux transactions
sont traitées conjointement.

Evaluation des produits


Les produits doivent être évalués à la juste valeur de
la contrepartie reçue ou à recevoir, en tenant compte
de toute remise commerciale ou rabais pour quantités
consentis par l’entreprise.

Dans les cas d'échanges de biens ou services, la transaction


ne dégage un produit que lorsqu'il s'agit de biens de nature
ou de valeur dissemblables (et que les conditions de
comptabilisation exposées ci-après sont respectées).
Les produits des activités ordinaires sont alors évalués à
la juste valeur des biens ou services reçus ajustée du montant
de trésorerie ou de l'équivalent de trésorerie transféré.

En ce qui concerne spécifiquement les opérations de troc


publicitaire, la comptabilisation et l'évaluation des produits
suivent des règles de reconnaissance strictes exposées dans
l'interprétation SIC 31, Revenue – Barter Transactions
Involving Advertising Services.

Conditions de comptabilisation des produits des activités ordinaires


La comptabilisation des produits des activités ordinaires,
qu'ils soient associés à la vente de biens, la réalisation de
prestations de services ou l'utilisation par d'autres d'actifs
productifs d'intérêts, de redevances ou de dividendes,
doit respecter les conditions générales suivantes :
• le montant des produits des activités ordinaires
peut être évalué de façon fiable et,
• il est probable que des avantages économiques
associés à la transaction iront à l'entreprise.

212 CONVERSION AU X IFRS


En plus des conditions générales, les conditions spécifiques
suivantes s'appliquent lorsque les produits sont associés
à la vente de biens1 :
• l'entreprise a transféré à l'acheteur les risques et avantages
importants inhérents à la propriété des biens,
• l'entreprise ne continue à être impliquée ni dans la gestion,
telle qu'elle incombe normalement au propriétaire, ni dans
le contrôle effectif des biens cédés,
• les coûts encourus ou à encourir concernant la transaction
peuvent être évalués de manière fiable.

Les produits associés à une prestation de services doivent


être comptabilisés en fonction du degré d’avancement
de la transaction lorsque le résultat de la transaction
peut être estimé de façon fiable et, en conséquence,
si et seulement si en plus des conditions générales :
• le degré d'avancement de la transaction à la date
de clôture peut être évalué de façon fiable et,
• les coûts encourus pour la transaction et les coûts
pour achever la transaction peuvent être évalués
de façon fiable.
1 Selon IAS 18, les «biens»
comprennent les biens produits Les modalités de détermination de l’avancement d’une
par l'entreprise en vue de leur transaction décrites dans IAS 11, «Contrats de construction»,
vente et les biens achetés en
vue de leur revente, tels que sont en général applicables à la comptabilisation du
les marchandises achetées par produit des activités ordinaires et des charges y afférentes
un détaillant ou les terrains pour une transaction impliquant une prestation de services.
et autres biens immobiliers
détenus en vue de leur revente.
La «Base des conclusions» Lorsque le résultat d'une prestation de services ne
de l’interprétation SIC 27, peut être estimé de façon fiable, le produit ne doit être
Evaluation de la substance des
transactions prenant la forme comptabilisé qu'à hauteur des charges comptabilisées
juridique d’un contrat de qui sont recouvrables.
location, précise toutefois que,
même si le Cadre conceptuel
des IAS distingue les produits En ce qui concerne les produits résultant de l'utilisation
des activités ordinaires (qui d'actifs, leur comptabilisation s'effectue sur les bases suivantes :
sont traités par IAS 18) des • les intérêts : en fonction du temps écoulé en tenant
autres gains, le paragraphe 75
du Cadre indique que les gains compte du rendement effectif de l'actif,
ne diffèrent pas par nature des • les redevances : au fur et à mesure qu'elles sont acquises,
produits des activités ordinaires. conformément à la substance de l’accord concerné et,
En conséquence, les dispositions
d’IAS 18 s’appliquent par • les dividendes : lorsque le droit de l'actionnaire de
analogie aux autres gains. percevoir le paiement est établi.

213
IAS 1 8

Informations à fournir
Une entreprise doit fournir les informations suivantes
sur les produits des activités ordinaires :
• les méthodes de comptabilisation du produit des
activités ordinaires, y compris les méthodes adoptées
pour déterminer le degré d'avancement des prestations
de services,
• le montant de chaque catégorie importante de produits
des activités ordinaires comptabilisés au cours de
l'exercice (ventes de biens, prestations de services,
intérêts, redevances, dividendes) et,
• le montant des produits provenant de l'échange de
biens ou de services figurant dans chaque catégorie
importante de produits des activités ordinaires.

Principales différences avec les normes françaises


Les principales différences portent sur :
• la définition des produits des activités ordinaires,
qui est à la fois beaucoup plus large que la notion de
chiffre d'affaires et plus restrictive. En effet, s’agissant
de montants collectés pour le compte de tiers,
les normes françaises autorisent leur comptabilisation
en chiffre d’affaires lorsque les opérations traitées
pour le compte de tiers sont facturées au nom
de l’entité alors que les normes IFRS excluent
ces montants des produits des activités ordinaires,
• les conditions de reconnaissance des produits
des activités ordinaires. Le référentiel français
est beaucoup moins explicite sur les conditions
de reconnaissance des produits. S’agissant de ventes
de biens, les produits doivent être rattachés à l’exercice
de la vente mais le transfert de propriété juridique
est le plus souvent retenu comme fait générateur
de l’enregistrement du chiffre d’affaires alors que
ce transfert n’implique pas nécessairement le transfert
des risques et avantages importants inhérents à
la propriété des biens et le fait que le vendeur ne

214 CONVERSION AU X IFRS


continue à être impliqué ni dans la gestion du bien
telle qu’elle incombe normalement au propriétaire
ni dans le contrôle effectif des biens cédés.
En outre, selon les normes IFRS, le produit des activités
ordinaires n’est comptabilisé que s’il est probable que les
avantages économiques associés à la transaction iront
à l’entreprise. Dans certains cas, ceci peut être peu probable tant
que la contrepartie n’est pas reçue ou tant qu’une incertitude
n’est pas levée. A l’inverse, dans les cas où la recouvrabilité
de la créance serait compromise, il y aura lieu, dans le
référentiel français, de comptabiliser le produit et de
constituer simultanément une provision pour dépréciation,
• la reconnaissance des produits des activités ordinaires
sur la base d’une analyse en substance de la transaction
et non selon sa forme juridique. Ce principe est renforcé
en IFRS par la nécessité, dans certains cas, d’appliquer
les critères de comptabilisation à deux ou plusieurs
transactions regroupées lorsque celles-ci sont liées de
telle façon que leur incidence commerciale ne peut
en être comprise sans faire référence à l’ensemble
des transactions considérées comme un tout,
• la reconnaissance d’un produit en cas d’échange
de biens ou de services. Les normes françaises imposent
de comptabiliser dans tous les cas la transaction par
référence à la valeur vénale de celui des deux lots dont
l’estimation est la plus sûre alors que les normes IFRS
interdisent la reconnaissance d’un produit lorsque
la transaction porte sur des échanges de biens ou
de services de nature et de valeur similaires2 ;
• la notion de juste valeur de la contrepartie reçue
ou à recevoir qui constitue la base de l'évaluation
des produits des activités ordinaires dans le référentiel
international n'existe pas dans le référentiel français
(ceci peut être une divergence importante dans
2 Les exemples cités par la norme le cas de la vente d'un bien avec un règlement différé
IFRS de biens similaires ou d’une vente à tempérament dans laquelle
concernent des marchandises
telles que le pétrole ou le lait
la contrepartie est payée de façon échelonnée
pour lesquelles les f o u r n i s s e u r s et dont l'effet de l'actualisation est significatif),
échangent ou troquent des • la reconnaissance des produits d’intérêts sur la base
stocks en divers endroits pour
satisfaire à la demande en temps
d’un taux d’intérêt effectif en IFRS (incluant les primes
voulu en un endroit donné. de remboursement ou d’émission ou les frais et

215
IAS 1 8

commissions) et d’un taux facial en principes français,


• le principe de rattachement des charges aux produits,
qui n’est repris en principes français que dans
les comptes consolidés.

216 CONVERSION AU X IFRS


IAS 19
IAS 19

Avantages du personnel

217
IAS 1 9

IAS 19
Avantages du personnel

Champ d’application
IAS 19 s’applique à tous les avantages du personnel,
c’est-à-dire à toutes les formes de contreparties versées
par une entreprise en échange des services rendus par
son personnel.

Le personnel doit s’entendre comme les membres du


personnel travaillant à temps plein ou à temps partiel,
à titre permanent, temporaire ou occasionnel, incluant
les expatriés, les personnes en arrêt de travail, les retraités
ou anciens salariés ayant acquis des droits ainsi que
leurs conjoint, enfants ou autres personnes à charges.
Sont aussi concernés les administrateurs et les dirigeants
ainsi que leurs conjoint, enfants ou autres personnes à charges.

Les avantages résultent de dispositions légales ou


conventionnelles, d’accords sectoriels, de régimes d’entreprise
ou inter-entreprises (accord collectif, décision unilatérale
de l’employeur…), d’avantages individuels liés au contrat
de travail mais aussi de simples usages de l’entreprise.

La mise en oeuvre de la norme IAS19 nécessite donc


en premier lieu de recenser, pour chaque catégorie de
personnel, tous les avantages accordés en veillant à tenir
compte de l’ensemble des avantages existants quelles que
soient la source et la nature juridique de l’engagement.
L’inventaire des avantages doit s’accompagner de

218 CONVERSION AU X IFRS


l’inventaire des actifs qui permettent de financer tout
ou partie de ces avantages : contrats d’assurance, fonds de
pension, actifs financiers, engagement d’un tiers de payer
les avantages…

Qualification des avantages et des actifs


Pour les évaluer, il est nécessaire de qualifier chacun
des avantages et des actifs identifiés.

La norme IAS19 distingue quatre catégories d’avantages


en fonction de la date à laquelle l’avantage est réellement
perçu par le salarié. Sont ainsi distingués :
• les avantages à court terme (payables dans les 12 mois),
• les avantages à long terme (payables au-delà de 12 mois),
• les indemnités de fin de contrat de travail,
• les avantages postérieurs à l’emploi.

Les avantages à court-terme sont les avantages payables


dans les douze mois qui suivent la clôture de l’exercice
au titre duquel ils sont dus.

Date de clôture

12 mois 12 mois Retraite

Une année Période


de services postérieure
rendus à l’emploi

Survenance du paiement

Comme les avantages à court-terme sont payables à moins


de douze mois, leur évaluation ne nécessite pas de faire
des hypothèses actuarielles. En particulier, ils n’ont pas besoin
d’être actualisés ni probabilisés. Ils sont généralement
comptabilisés immédiatement pour le montant dû.
Le montant non encore payé à la clôture est à provisionner
(exemple : provision pour intéressement).

219
IAS 1 9

Les autres avantages à long-terme sont les avantages


payables au-delà de douze mois qui suivent la clôture
de l’exercice.

Date de clôture

12 mois 12 mois Retraite

Une année Période


de services postérieure
rendus à l’emploi

Survenance du paiement

Sont concernés notamment les primes et rémunérations


différées (payable au-delà de 12 mois), les avantages liés à
l’ancienneté : congés liés à l’ancienneté, congés sabbatiques,
indemnités d’incapacité de longue durée, médailles du
travail ou autres avantages liés à l’ancienneté.

L’évaluation des avantages à long-terme nécessite de faire


des hypothèses actuarielles au même titre que pour
les avantages postérieurs à l’emploi. De même, les modalités
de comptabilisation sont proches de celles des avantages
postérieurs à l’emploi (voir ci-après).

Les avantages de fin de contrat concernent les avantages


accordés du fait de la décision de l’entreprise de résilier
le contrat de travail avant l’âge normal du départ en
retraite (dans le cas d’un licenciement par exemple)
ou de la décision du membre du personnel de partir
volontairement en échange de ces indemnités (dans
le cas de plan de départ volontaire par exemple).

La charge au titre des avantages de fin de contrat est à


prendre en compte lorsque l’entreprise est manifestement

220 CONVERSION AU X IFRS


engagée à mettre en œuvre le plan concerné. Une provision
doit être comptabilisée à la clôture pour la partie des
avantages restant à payer. La provision doit être actualisée
si les paiements doivent intervenir plus de douze mois après
la clôture.

Date de clôture
Fin de contrat
12 mois de travail Retraite

Décision du Période
“plan de fin postérieure
de contrat” à l’emploi

Survenance du paiement

Les avantages postérieurs à l’emploi sont les avantages


autres que les indemnités de fin de contrat de travail
et avantages sur capitaux propres qui sont payables
postérieurement à la cessation de l’emploi.

Date de clôture

12 mois Fin d’emploi

Une année Période


de services postérieure
rendus à l’emploi

Survenance
du paiement

Sont concernés notamment les retraites, couverture santé


ou autres avantages maintenus aux retraités ou anciens
salariés.

221
IAS 1 9

Régimes à cotisations définies ou à prestations définies


Les avantages postérieurs à l’emploi sont classés
en régimes à cotisations définies ou en régime à
prestations définies selon la réalité économique
du régime pour l’entreprise.

Dans les régimes à cotisations définies, l’employeur est


seulement engagé à payer des cotisations fixées d’avance
à un assureur ou à une entité externe à l’entreprise.
Les avantages qui en résultent pour les salariés dépendent
des cotisations versées et du rendement des placements
effectués grâce à ces cotisations. L’employeur n’a pas
d’obligation de financer des compléments si les fonds ne
sont pas suffisants pour financer les prestations attendues
par les salariés. Le risque actuariel – risque que les
prestations soient moins importantes que prévu – et
le risque de placement – risque que les actifs investis
ne soient pas suffisants pour faire face aux prestations
prévues – incombent au membre du personnel.

Les régimes d’avantages postérieurs à l’emploi à cotisations


définies sont comptabilisés comme des avantages à
court-terme. La charge est égale à la cotisation due au titre
de l’année. Il n’y a pas d’engagement à évaluer.

Les régimes à prestations définies sont les régimes


d’avantages postérieurs à l’emploi qui ne sont pas à
cotisations définies. Le risque actuariel et le risque de
placement incombent à l’entreprise.

Dans les régimes à prestations définies, l’obligation de


l’entreprise n’est pas limitée au montant des cotisations
que l’entreprise s’est engagée à payer. C’est notamment
le cas lorsque le montant des prestations que recevra le
personnel est défini par une formule de calcul et non pas
par le montant des fonds disponibles pour ces prestations.
C’est aussi le cas lorsque l’entreprise garantit directement

222 CONVERSION AU X IFRS


ou indirectement un rendement spécifié sur les cotisations,
ou lorsqu’elle a un engagement explicite ou implicite de
revaloriser les prestations versées.

Le coût et l’obligation qui en résultent pour l’entreprise


doivent être appréhendés sur une base actualisée car les
prestations peuvent être versées plusieurs années après
que les membres du personnel ont effectué les services
correspondants.

De même, les évaluations reposent nécessairement sur des


d’hypothèses actuarielles qui génèrent une certaine
volatilité dans les engagements car la réalité peut être
différente des hypothèses effectuées et les hypothèses
peuvent être réajustées.

La nature du régime
Outre la catégorie d’avantage, l’entreprise doit identifier
la nature du régime concerné notamment pour les avantages
postérieurs à l’emploi car la qualification entre cotisations
définies et prestations définies ne sera pas analysée de la même
façon selon qu’il s’agit d’un régime général obligatoire, d’un
régime multi-employeur ou d’un simple régime d’entreprise.

Les régimes généraux obligatoires sont les régimes établis


par la législation pour couvrir toutes les entreprises
d’un secteur ou d’une catégorie donnée et qui ne sont pas
assujettis au contrôle ou à l’influence de l’entreprise qui
présente ses états financiers. Le plus souvent, ces régimes
sont des régimes mutualisés gérés par répartition qui ne
génèrent pas d’engagement pour l’entreprise et sont à
comptabiliser comme des régimes à cotisations définies.
Une étude systématique est toutefois nécessaire car des
exceptions peuvent exister.

Les régimes multi-employeurs sont des régimes autres que


les régimes généraux obligatoires qui mettent en commun
les actifs apportés par différentes entreprises qui ne sont
pas sous contrôle commun et qui utilisent ces actifs pour
accorder des avantages au personnel de ces entreprises en
partant du principe que le niveau des cotisations et des

223
IAS 1 9

avantages sont calculés sans tenir compte de l’entreprise


concernée. Ces régimes sont à traiter en régime à
prestations ou à cotisations définies selon la réalité qui en
résulte pour l’entreprise. En effet, la mutualisation entre
plusieurs entreprises ne libère pas nécessairement
l’entreprise de son engagement.

La norme ne propose pas de terme précis pour désigner les


régimes qui ne sont ni des régimes généraux obligatoires ni
des régimes multi-employeurs. Dans la plupart des cas, ce
sont des régimes d’entreprises qui sont à qualifier de
régime à prestations définies ou à cotisations définies selon
l’engagement qui en résulte pour l’entreprise.

Dans certains cas, on est en présence d’un régime «assuré».


L’entreprise paye des primes d’assurance pour financer un
régime d’avantages au personnel. Cette situation ne conduit
pas nécessairement à qualifier le régime d’avantages à
cotisations définies. En effet, assez souvent l’entreprise
reste juridiquement ou implicitement engagée à payer
directement les avantages à la date d’exigibilité même
si le financement est réalisé par l’assureur. L’entreprise
doit payer des sommes complémentaires si l’assureur
ne peut pas financer toutes les prestations dues.

Les actifs financiers gérés par l’assureur au titre du contrat


peuvent dans certains cas venir en déduction des engagements
de l’entreprise et réduisent ainsi le montant de la provision
à comptabiliser au bilan. Tout dépend cependant de
la qualification qui est faite de ces actifs financiers.

La qualification des actifs financiers


IAS19 distingue deux types d’actifs, les actifs du régime
qui peuvent venir en déduction des engagements
et les droits à remboursement qui ne réduisent pas
le montant du passif mais peuvent être représentés
à l’actif pour leur juste valeur.

224 CONVERSION AU X IFRS


De façon schématique les actifs du régime sont des actifs
détenus par une entité distincte dédiée au financement
du régime concerné ou les contrats d’assurance éligibles.
La juste valeur des actifs du régime vient en déduction
des engagements de l’entreprise et diminue ainsi
le montant à provisionner.

Dans les situations où il est certain qu’un tiers financera tout


ou partie des avantages mais qu’on ne peut pas parler d’actifs
du régime, par exemple quand un contrat d’assurance est
souscrit auprès d’un assureur qui est une partie liée (au sens
de la norme IAS 24), la norme considère qu’il s’agit d’un droit
à remboursement. La juste valeur de ce droit à remboursement
ne peut pas venir compenser le montant de l’obligation
mais figure à l’actif de façon séparée.

Evaluation et comptabilisation des engagements


La norme impose de retenir la méthode des unités de
crédit projetés pour évaluer les engagements. Cette
méthode considère que chaque période de service donne
lieu à une unité supplémentaire de droits à prestations.

Les avantages étant payés à une date future ils sont


actualisés et probabilisés. L’entreprise doit donc définir
les hypothèses nécessaires à l’évaluation en s’appuyant
soit sur des données marché pour les hypothèses
exogènes (taux d’actualisation, taux d’inflation), soit sur
les caractéristiques de la sociétés pour les hypothèses
endogènes (taux d’augmentation des salaires, turnover,
âge et modalité de départ en retraite, revalorisation
des prestations, charges sociales, etc).

Engagement et charge de retraite


Chaque année, l’engagement - appelé PBO pour Projected
Benefit Obligation - évolue par ajout d’une année de
service rendu - appelé coût des services rendus ou Service
Cost (SC) - et par le jeu de l’actualisation de l’année –
coût financier ou interest cost (IC) - qui revient à créditer
les intérêts qui ont été escomptés. La charge des prestations
de l’année (P) est déduite.

225
IAS 1 9

La norme impose de faire des évaluations régulières,


au minima tous les 3 ans, mais en pratique les évaluations
sont souvent annuelles. Ces évaluations permettent
de réajuster s’il y a lieu les hypothèses et de confronter
les hypothèses avec la réalité. A chaque évaluation il
est nécessaire non seulement d’évaluer l’engagement à
la clôture mais aussi de projeter l’engagement attendu sur
les exercices suivants et d’en déduire les charges attendues.

Ecarts actuariels
La comparaison de l’engagement réel avec l’engagement
attendu génère ce qu’on appelle les écarts actuariels, écarts
dus aux différences entre les hypothèses et la réalité
ou aux changements d’hypothèses.

Pour les régimes postérieurs à l’emploi, les écarts actuariels


(PGA) peuvent être amortis selon la méthode dite du corridor
ou selon toute autre méthode qui prévoit un amortissement
plus rapide. Cette possibilité d’amortissement n’existe
pas pour les avantages à long-terme pour lesquels les PGA
sont à reconnaître immédiatement.

Coût des services passés


Lorsqu’un nouveau régime d’avantages est introduit
ou modifié, les droits relatifs aux exercices passés sont
qualifiés de coût des services passés. Pour les régimes
d’avantages postérieurs à l’emploi, le coût des services
passés peut être amortis sur la durée résiduelle
d’acquisition des droits.

Option FTA1 : dans le cadre du passage aux IFRS et


contrairement aux écarts actuariels, l’entreprise n’a pas
la possibilité de reconnaître le coût des services passés non
encore reconnus par capitaux propres. Ainsi, l’entreprise doit
identifier les modifications de régimes intervenus sur les plans
1 First Time Application : d’avantages postérieurs à l’emploi depuis l’origine des plans
Première adoption. et identifier le coût des services passés restant à amortir.

226 CONVERSION AU X IFRS


Provision comptabilisée
La provision comptabilisée dans le bilan de l’entreprise
n’est pas nécessairement égale à l’engagement évalué. Sont
à déduire, s’il y a lieu, la juste valeur des actifs
du régime existants ainsi que la somme algébrique des
éléments non comptabilisés (écarts actuariels et coût
des services passés).

Informations à fournir
IAS19 impose de fournir un certain nombre d’informations
en annexe principalement pour les régimes d’avantages
postérieurs à l’emploi à prestations définies pour lesquels
une information assez détaillée est requise et notamment :
• la méthode de comptabilisation des écarts actuariels,
• une description générale du type de régime,
• un rapprochement des actifs et passifs comptabilisés
au bilan,
• les montants inclus dans la juste valeur des actifs du
régime pour chaque catégorie d'instruments financiers
émis par l'entreprise qui présente les états financiers
et tout bien immobilier occupé ou autres actifs utilisés
par l'entreprise qui présente les états financiers,
• un rapprochement montrant les mouvements au cours
de l’exercice du passif ou de l'actif net comptabilisé au
bilan,
• la charge totale comptabilisée dans le compte de résultat
en détaillant les éléments (coût des services rendus
au cours de l’exercice, coût financier, rendement attendu
des actifs du régime et de tout autre actif, écarts actuariels
comptabilisés, coût des services passés comptabilisés
et effet de toute réduction ou liquidation de régime),
• le rendement effectif des actifs du régime,
• les principales hypothèses actuarielles utilisées
à la date de clôture comprenant notamment les taux
d'actualisation, les taux de rendement attendus
des actifs du régime ou droits à remboursement
pour les exercices présentés dans les états financiers ;
les taux attendus d'augmentation des salaires, les taux
d'évolution des coûts médicaux, toute autre hypothèse
actuarielle importante utilisée.

227
IAS 1 9

En outre, d’autres normes imposent de présenter


des informations relatives aux avantages au personnel
et notamment :
• IAS 24, «Information relative aux parties liées»,
impose de fournir des informations sur les transactions
impliquant des régimes d'avantages postérieurs à
l'emploi effectuées entre parties liées, et les avantages
postérieurs à l'emploi dont bénéficient ses principaux
dirigeants,
• IAS 10, «Eventualités et événements survenant
après la date de clôture de l’exercice», impose de fournir
des informations sur les passifs éventuels résultant de
l’obligation au titre d'avantages postérieurs à l'emploi,
• IAS 37, «Provisions, passifs et actifs éventuels» impose
de fournir des informations sur les passifs potentiels
liés aux avantages postérieurs à l’emploi.

228 CONVERSION AU X IFRS


IAS 27
IAS 27

Consolidation
Etats financiers consolidés

229
IAS 2 7

IAS 27
Consolidation
Etats finan ci ers consolidés

Champ d’application
La norme traite de la préparation et de la présentation des
états financiers consolidés d’un groupe d’entités contrôlées
par une mère, les états financiers consolidés étant les états
financiers d’un groupe présentés comme ceux d’une entité
économique unique.
La norme préconise également le traitement comptable
(non décrit ci-après) des participations dans les filiales,
entités associées et coentreprises dans les comptes
individuels d’une entité. Par ailleurs, les participations
dans des entités associées et des coentreprises doivent
être comptabilisées selon IAS 28 et IAS 31.

Notion de contrôle
Une entité (la société mère) qui a le pouvoir de diriger
les politiques financière et opérationnelle d'autres entités
afin d'obtenir des avantages de leur activité, contrôle
ces entités (les filiales).
La mère est présumée avoir le contrôle lorsqu'elle détient
directement ou indirectement plus de la moitié des droits
de vote. Pour ce calcul sont pris en compte, les droits de
vote liés à des opérations de portage, les droits de vote
potentiels (options d’achat, instruments convertibles
en actions ordinaires,…) et les actions d’auto-contrôle
de la filiale (qui sont à éliminer du total des droits
de vote de la filiale).
La prise en compte des droits de vote potentiel n’est

230 CONVERSION AU X IFRS


possible que s’ils permettent d’accroître la part des droits
de vote détenus, c’est à dire s’ils sont immédiatement
exerçables ou convertibles, que l’entité ait l’intention
ou la capacité financière de les exercer ou non.
Le contrôle existe également lorsque la mère détenant moins
de la moitié des droits de vote dispose du pouvoir en vertu
d’un accord sur plus de la moitié des droits de vote ou de
diriger les politiques financière et opérationnelle, ou encore
du pouvoir de nommer ou de révoquer la majorité
des membres du conseil d'administration, ou de réunir
la majorité des droits de vote dans ces réunions.

Périmètre des états financiers consolidés


Une mère qui publie des états financiers consolidés doit
consolider toutes ses filiales, étrangères ou nationales,
y compris celles dont les activités sont dissemblables
de celles des autres entités du groupe. Ainsi, une mère ne
peut plus exclure une filiale de la consolidation au motif
que la mère est une organisation de capital risque, un fond
commun, ou une fiducie. De même, les filiales dont
le contrôle est destiné à être temporaire, c’est à dire celles
acquises et détenues dans l'unique perspective de
leur sortie ultérieure dans les douze mois suivant
leur acquisition, doivent être consolidées. En revanche,
certaines dispositions particulières s’appliqueront
conformément à IFRS 5, «Actifs non courants destinés
à la vente et abandon d’activités».
Enfin, toute entité ad hoc (souvent créée pour réaliser
un objectif limité et bien défini) doit être consolidée quand
en substance, elle est contrôlée par l’entreprise et ce, même
dans les cas où celle-ci ne détient qu'une faible, voire aucune
part de ces capitaux propres. Le contrôle s’apprécie en
substance en fonction des éléments suivants :
• les activités de l’entité ad hoc sont menées pour le
compte de l’entreprise selon ses besoins opérationnels,
• l’entreprise a les pouvoirs de décisions (via l’autopilotage),
• l’entreprise a le droit d’obtenir la majorité des avantages
de l’entité et peut être exposée aux risques liés à l’entité,
• l’entreprise conserve la majorité des risques résiduels
ou inhérents à la propriété relatifs à l’entité ad hoc
ou à ses actifs.

231
IAS 2 7

Procédures de consolidation.
Les états financiers consolidés doivent être établis en
utilisant des méthodes comptables uniformes pour des
transactions semblables dans des conditions similaires.

Les soldes et transactions intra groupe et les profits latents


en résultant doivent être intégralement éliminés.
Les pertes latentes résultant de transactions intra groupe
doivent également être éliminées sauf si le coût ne peut
être recouvré.

Les états financiers utilisés pour la consolidation doivent


être établis à la même date sauf si cela est impossible.
Quand les états financiers sont établis à des dates de
clôture différentes, des ajustements doivent être effectués
pour prendre en compte les transactions et autres
événements importants qui se sont produits entre ces dates
et la date des états financiers consolidés. En aucun cas,
la différence entre les dates de clôture ne doit être supérieure
à trois mois.

La quote-part de résultat de la mère est calculée


après prise en compte des dividendes de préférence,
que ceux-ci aient été décidés ou non.
Par ailleurs, la part groupe et les intérêts minoritaires sont
déterminés sur la base du pourcentage d’intérêts actuel
et ne reflètent pas l’exercice ou la conversion éventuelle
des droits de vote potentiel (sauf cas particuliers).
Toutes les actions propres détenues par la mère et ses
filiales doivent être présentées en moins des capitaux
propres. Aucun profit ou perte ne peut être comptabilisé
en résultat sur les mouvements les affectant.

Les intérêts minoritaires font partie des capitaux propres,


ils sont présentés séparément des capitaux propres part
du groupe. La quote-part des minoritaires dans le résultat
doit également être présentée séparément.

232 CONVERSION AU X IFRS


Enfin, la participation dans une entité qui cesse d’être une
filiale sans devenir une entité associée ni une coentreprise
est comptabilisée conformément à IAS 39, «Instruments
financiers : Comptabilisation et évaluation».

Informations à fournir
Les informations suivantes doivent être fournies dans
les états financiers consolidés :
• la nature de la relation entre la mère et une filiale dont
la mère ne détient pas, directement ou indirectement
par des filiales, plus de la moitié des droits de vote,
• la raison pour laquelle une entité détenue directement
ou indirectement à plus de 50% ne permet pas le
contrôle,
• les dates de clôture des filiales qui sont différentes de
la mère lorsque les états financiers de ces filiales ont été
intégrés sur la base de dates différentes et les motifs.

Principales différences avec les normes françaises


Définition du contrôle
Dans le Règlement français, la détention directe ou
indirecte de la majorité des droits de vote sur les comptes
consolidés suffit à donner le contrôle. Pour IAS 27, cette
condition n'est pas suffisante si, dans des circonstances
exceptionnelles, il peut être clairement démontré que
cette détention n’en permet pas le contrôle. On notera que
le Règlement a été amendé pour intégrer la modification
de la 7ème Directive sur les entités ad hoc. En effet, le lien
en capital n’est plus nécessaire pour inclure une entité dans
le périmètre de consolidation.

A la différence des règles comptables françaises, les droits


de vote potentiels sont pris en compte sous certaines
conditions pour la détermination du contrôle en IFRS.

Périmètre
En IFRS, les filiales acquises en vue de leur revente
dans les 12 mois sont consolidées, les actifs non courants
et les titres de la filiale étant évalués au plus faible du coût

233
IAS 2 7

et de la juste valeur moins les coûts de sortie. De telles


filiales sont exclues du périmètre de consolidation, les
titres étant évalués au coût dans le référentiel français.

Autocontrôle
Les titres d'autocontrôle doivent être présentés en déduction
des capitaux propres en IFRS alors que selon le règlement
99-02, les titres d'autocontrôle détenus par la mère ou
ses filiales sont classés dans les comptes consolidés selon
la destination qui leur est donnée dans les comptes individuels
de ces entreprises.

234 CONVERSION AU X IFRS


IAS 28
IAS 28

Consolidation
Participations dans
des entités associées

235
IAS 2 8

IAS 28
Consolidation
Participations dans
des entités associées

Champ d’application
IAS 28 traite de la comptabilisation des participations
dans des entités associées, ces dernières étant définies
comme des entités dans lesquelles l'investisseur exerce
une influence notable et qui ne sont ni des filiales,
ni des coentreprises.
La norme ne s’applique pas aux sociétés investisseurs
en capital ou fonds d’investissement qui ont choisi
de qualifier de «trading» leurs participations et de
les comptabiliser selon IAS 39.

Influence notable
L'influence notable est le pouvoir, de participer aux
décisions de politique financière et opérationnelle de l'entité
dans laquelle une participation est détenue, sans toutefois
exercer un contrôle sur ces politiques. L'influence notable
est présumée lorsque l'investisseur détient, directement ou
indirectement par le biais de filiales, 20 % ou plus des droits
de vote dans l'entité détenue, sauf à démontrer clairement
que ce n'est pas le cas. Pour l’appréciation de ce pourcentage,
les droits de vote potentiels sont pris en compte sous
certaines conditions (IAS 27). Enfin, l'existence d'une
participation majoritaire d'un autre investisseur n'exclut pas
nécessairement que l'investisseur ait une influence notable.

Une participation dans une entreprise associée doit être


comptabilisée dans les états financiers consolidés selon

236 CONVERSION AU X IFRS


la méthode de la mise en équivalence sauf si la
participation est acquise et détenue dans l'unique
perspective d'une cession dans les douze mois de son
acquisition. Si certains critères sont respectés, de telles
participations, qui ne sont pas mises en équivalence,
sont comptabilisées conformément à IFRS 5, «Actifs non
courants destinés à la vente et abandon d’activités».

Méthode de la mise en équivalence


Celle-ci consiste à comptabiliser au coût la participation
dans l’entité, la valeur comptable étant ensuite augmentée
ou diminuée de la quote-part de l'investisseur dans
les résultats ultérieurs de l'entité et les variations de
capitaux propres de celle-ci qui n'ont pas été incluses
dans le compte de résultat (réévaluations à la juste valeur
des immobilisations, de certains instruments financiers,
écarts de conversion).
En outre, les distributions reçues de l'entreprise détenue
réduisent la valeur comptable de la participation.

Modalités d’application de la méthode de mise en équivalence


D'une manière générale, de nombreuses procédures utilisées
pour la mise en équivalence sont celles préconisées pour
la consolidation de filiales par IAS 27, «Etats financiers
consolidés» (homogénéité des méthodes, date de clôture,
actions préférentielles,…). De même, les concepts généraux
préconisés par IFRS 3, «Regroupements d'entreprises» pour
la comptabilisation de l'acquisition d'une filiale sont appliqués
pour comptabiliser l'acquisition d'une participation
dans une entité associée.

Le goodwill, évalué comme la différence positive ou


négative entre le coût d'acquisition et la quote-part
de l'investisseur dans les justes valeurs des actifs identifiables
nets de l'entité associée, est inclus dans la valeur de
la participation. Il est comptabilisé directement
en résultat lorsqu’il est négatif.

Lorsqu'une entité associée est mise en équivalence,


les profits et pertes latents résultant de transactions
"ascendantes" ou "descendantes" entre l'investisseur (ou

237
IAS 2 8

ses filiales consolidées) et l'entité associée doivent être


éliminés à hauteur du pourcentage d'intérêt de l'investisseur
dans l'entité. Les pertes latentes mettant en évidence
une dépréciation d’un actif ne sont pas éliminées.

Les impôts sur le résultat provenant de participations


dans les entités associées sont comptabilisés selon IAS 12,
«Impôts sur le résultat». En l’occurrence, un investisseur
dans une entité associée ne contrôle pas cette entité
et ne peut donc pas décider des distributions. Il doit
comptabiliser un impôt différé passif sur les différences
temporelles imposables liées à cette participation.

Si la part de l'investisseur dans les pertes de l'entité


associée excède la valeur comptable de la participation,
cette valeur est ramenée à zéro et la comptabilisation
des pertes ultérieures doit être interrompue sauf si
l'investisseur encourt des obligations de l'entité associée
ou les a garanties. La valeur de la participation correspond à
la valeur de mise en équivalence plus toute part d’intérêt long
terme qui constitue en substance la valeur de l’investissement.

Selon IAS 39, «Instruments financiers : Comptabilisation


et Evaluation», s’il existe un indice qu'une participation
dans une entité associée a pu perdre de la valeur, l'investisseur
applique IAS 36, «Dépréciation d'actifs» pour déterminer
et affecter le montant de la perte de valeur. Enfin, un
investisseur doit cesser d'utiliser la méthode de la mise
en équivalence à partir de la date à laquelle il cesse
d'avoir une influence notable. La valeur comptable
de la participation à cette date est considérée constituer
son coût par la suite. Elle est comptabilisée conformément
à IAS 39 par la suite.

Présentation
Les participations dans les entités associées sont classées
dans les actifs à long terme comme un élément distinct

238 CONVERSION AU X IFRS


du bilan, la quote-part de l'investisseur dans les résultats
de ces entités étant présentée comme un élément distinct
du compte de résultat.

Informations à fournir dans les états financiers consolidés


Les informations suivantes doivent être fournies :
• la juste valeur des participations dans les entités
associées cotées,
• une information financière résumée de l’entité associée
incluant le montant des actifs, passifs, produits et résultat,
• la nature de la relation entre la mère et l’entité
associée dont la mère ne détient pas, directement
ou indirectement plus de 20% des droits de vote,
• la raison pour laquelle une entité détenue directement
ou indirectement à plus de 20% ne permet pas
l’influence,
• les dates de clôture des entités associées qui sont
différentes de la mère lorsque les états financiers
de ces entités ont été intégrés sur la base de ces dates
différentes et les motifs,
• la part des pertes non comptabilisées.

Principales différences avec les normes françaises


Les principales divergences entre les textes français et
le référentiel IFRS, portent sur le fait que :

• les participations exclues de la mise en équivalence sont


comptabilisées selon les cas, à la juste valeur selon
IAS 39 ou au plus faible de la juste valeur moins
les coûts de sortie ou de leur coût selon IFRS 5. Elles
sont comptabilisées au coût selon les règles françaises,
• les droits de vote potentiel sont pris en compte sous
certaines conditions pour apprécier l’influence notable
en IFRS,
• la valeur de mise équivalence sur laquelle vient
s’imputer la quote-part de pertes de l’entité associée
prend systématiquement en compte les avances
capitalisables, ce qui n’est pas prévu par les textes français.

Il convient également de mentionner que la méthode de


mise en équivalence est largement utilisée en référentiel

239
IAS 2 8

français par les entreprises investisseurs en capital


pour des participations contrôlées qui devraient être
consolidées selon IAS 27.

240 CONVERSION AU X IFRS


IAS 31
IAS 31

Consolidation
Participations dans
les coentreprises

241
IAS 3 1

IAS 31
Consolidation
Participations dans
les coentreprises

Champ d’application
IAS 31 s’est appliqué à la comptabilisation des participations
dans les entités sous contrôle conjoint ou coentreprises
et à la présentation des actifs, passifs, produits et charges
des coentreprises dans les états financiers consolidés et
individuels des coentrepreneurs et des investisseurs,
quelles que soient les structures ou les formes selon
lesquelles sont menées les activités de la coentreprise.
En revanche, IAS 31 ne fournit aucune indication relative
aux états financiers de la coentreprise elle-même.

Notion de contrôle conjoint


Trois grandes catégories de coentreprises sont identifiées
par la norme :
• les activités contrôlées conjointement qui impliquent
l'utilisation des actifs et autres ressources des
coentrepreneurs,
• les actifs contrôlés conjointement qui impliquent
souvent la copropriété par les entrepreneurs d'un
ou plusieurs actifs,
• les entités contrôlées conjointement qui impliquent
la création d'une entité séparée dans laquelle chaque
coentrepreneur détient une participation.

Quelle que soit leur forme et structure, dans toutes


les coentreprises, deux coentrepreneurs ou plus sont liés
par un accord contractuel écrit (statuts, contrat, règlement

242 CONVERSION AU X IFRS


intérieur, …) lequel établit le contrôle conjoint c'est-à-dire
le partage du contrôle d'une activité économique,
la coentreprise. Le contrôle conjoint n’existe que
si les décisions financières et opérationnelles stratégiques
nécessitent le consentement unanime de tous les participants.

Comptabilisation des activités contrôlées conjointement


Pour ce type d’opération, le coentrepreneur comptabilise
dans ses états financiers les actifs dont il a le contrôle,
les passifs et les charges qu'il encourt et la quote-part des
produits qu'il retire de la vente des biens ou des services
de la coentreprise.

Comptabilisation des actifs contrôlés conjointement


Pour celles-ci, le coentrepreneur comptabilise dans ses
états financiers sa quote-part dans les actifs contrôlés
conjointement, classée selon la nature des actifs tout
passif qu'il encourt seul et sa quote-part quand il l’encourt
conjointement; sa quote-part de la production et de
toute charge encourue par la coentreprise ; enfin
toute charge encourue au titre de sa participation dans
la coentreprise.

Comptabilisation des entités contrôlées conjointement


dans les états financiers consolidés.
Dans ses états financiers consolidés, un coentrepreneur
doit présenter sa participation dans une entité contrôlée
conjointement selon la méthode de consolidation
proportionnelle ou de la mise en équivalence (méthode
appliquée de manière cohérente et permanente). En cas
de consolidation proportionnelle, le coentrepreneur
a le choix de présenter, sa quote-part dans chacun des
actifs, passifs, produits et charges de l'entité contrôlée
conjointement, regroupée ligne par ligne avec les éléments
similaires dans ses états financiers consolidés, ou inclure
dans des postes distincts, sa quote-part des actifs, passifs,
charges et produits de l'entité contrôlée conjointement.

Une participation dans une coentreprise ne doit pas être


comptabilisée selon la méthode de la mise en équivalence
ou de l’intégration proportionnelle, si la participation

243
IAS 3 1

est classée comme détenue pour la vente conformément


à IFRS 5, «Actifs non courants destinés à la vente et
abandon d’activités».

Comme pour IAS 28, de nombreuses procédures utilisées


pour la consolidation proportionnelle sont celles
préconisées pour la consolidation de filiales par IAS 27,
«Etats financiers consolidés» (homogénéité des méthodes,
date de clôture, …). De même, les concepts généraux
préconisés par IFRS 3, «Regroupements d'entreprises»
pour la comptabilisation de l'acquisition d'une filiale
sont appliqués pour comptabiliser l'acquisition d'une
participation dans une coentreprise.
Par ailleurs, des règles identiques à celles relatives à
l’élimination des profits et pertes latentes selon IAS 28,
s’appliquent pour les transactions entre un coentrepreneur
et une coentreprise.
En l’occurrence, lorsqu’un coentrepreneur achète
des actifs à une coentreprise, il ne doit pas comptabiliser
sa part dans le profit réalisé par la coentreprise du fait
de cette transaction tant que l’actif n’est pas revendu
à un tiers.
Lorsqu’une perte est réalisée, elle est retraitée comme
un profit sauf si elle représente une diminution de la valeur
nette de réalisation ou une perte de valeur de l’actif.
De même en cas d’apport non monétaire, le coentrepreneur
doit comptabiliser en résultat la partie du profit ou de la perte
qui est attribuable aux intérêts des autres coentrepreneurs
sauf dans certains cas (risques et avantages attachés à l'actif
non transférés, résultat non mesurable de façon fiable, absence
de substance commerciale – voir IAS 16) ou le profit
ou la perte est considéré comme latent.

Informations sur les participations dans les coentreprises


Un coentrepreneur doit fournir la liste et la description
de ses participations dans des coentreprises importantes,
ainsi que la quote-part d'intérêt détenue dans des entités

244 CONVERSION AU X IFRS


contrôlées conjointement. Un coentrepreneur, qui
présente ses participations dans des entités contrôlées
conjointement en ayant recours soit à l'intégration
proportionnelle par regroupement des éléments ligne
par ligne, soit à la méthode de la mise en équivalence,
doit indiquer les montants globaux respectifs des actifs
courants, actifs non courants, passifs courants, passifs
non courants, produits et charges se rapportant
à ses participations dans des coentreprises.

Principales différences avec les normes françaises


A la différence d’IAS 31 qui permet la méthode de la mise
en équivalence, le règlement CRC 99-02 ne retient que
la seule méthode de l'intégration proportionnelle pour
la consolidation des entités sous contrôle conjoint.

Par ailleurs, IAS 31 prévoit sur option que le coentrepreneur


présente la quote-part des actifs, passifs, produits et charges
de la coentreprise dans des postes distincts, alors que les textes
français ne permettent que le regroupement, ligne à ligne,
de cette quote-part avec les éléments correspondants
des comptes consolidés.

Enfin, en ce qui concerne les apports non monétaires


des coentrepreneurs à la coentreprise, la partie du profit
ou de la perte qui est attribuable aux intérêts des autres
coentrepreneurs est comptabilisée en IFRS sauf
circonstances particulières. Elle est différée selon les textes
français si les dispositions de la méthode dérogatoire
(paragraphe 215) peuvent s'appliquer, c’est à dire dans
le cas d’opérations qui aboutissent au contrôle conjoint
d'une entité par mise en commun d'activités qu'exerçaient
précédemment les associés au contrôle conjoint.

245
IAS 36
IAS 36

Dépréciation d’actifs

247
IAS 3 6

IAS 36
Dépréciation d’actifs

Champ d’application
IAS 36 traite de l'identification, de l'évaluation, de
la comptabilisation et des informations à fournir relatives à
la dépréciation qui résulte d’une perte de valeur des actifs
y compris les goodwills à l'exception des stocks, des actifs
d'impôt différé, des actifs résultant des contrats de
construction, des actifs résultant d'avantages du personnel,
des actifs financiers, des immeubles de placement lorsqu’ils
sont évalués à leur juste valeur, des actifs biologiques évalués
à leur juste valeur (après déduction des commissions et taxes
sur ventes), des coûts d’acquisition différés et des actifs
incorporels résultant des droits contractuels des assureurs et
des actifs non courants classés en actifs destinés à être cédés
qui sont traités par d'autres normes IFRS.

Identification et évaluation des pertes de valeur


L’objectif de la norme est de prescrire les procédures
qu’une entreprise doit appliquer pour s’assurer que
la valeur nette comptable de ses actifs n’excède pas
leur «valeur recouvrable», c’est-à-dire le montant qui
sera recouvré par leur utilisation ou leur vente.

Valeur recouvrable
La valeur recouvrable est définie comme la valeur la plus
élevée entre la juste valeur de l'actif, nette des coûts
de cession et sa valeur d'utilité :
• la juste valeur, nette des coûts de cession est le montant

248 CONVERSION AU X IFRS


qui peut être obtenu de la vente d'un actif lors
d'une transaction dans des conditions de concurrence
normale entre parties bien informées et consentantes,
moins les coûts de sortie. Elle est déterminée en priorité
par référence au prix résultant d’un accord de vente
irrévocable, à défaut au prix constaté sur un marché
actif ou enfin au prix observé lors de transactions
récentes pour des actifs similaires,
• la valeur d'utilité est la valeur actualisée des flux
de trésorerie futurs estimés attendus de l'utilisation
continue d'un actif et de sa sortie à la fin de son
utilisation prévue par l'entité.

Il n’est pas nécessaire d’évaluer à la fois la juste valeur


nette et la valeur d’utilité si l’une des deux valeurs
est supérieure à la valeur nette comptable de l’actif

Flux de trésorerie attendus


Les flux de trésorerie futurs attendus de l’utilisation continue
de l’actif correspondent aux projections de flux de trésorerie,
avant impôt et activité de financement. Ces projections
doivent être construites à partir d’hypothèses raisonnables
et documentées reflétant l'utilisation de l'actif dans son état
actuel et doivent représenter la meilleure estimation par
la direction de l'ensemble des conditions économiques qui
existeront pendant la durée d'utilité restant à courir de l’actif.
Elles sont élaborées à partir de budgets construits sur
une durée maximum de 5 ans, approuvés par la Direction,
et doivent exclure tous les flux positifs et négatifs liés
aux restructurations et aux investissements futurs augmentant
ou améliorant la performance de l’actif, le remplacement de
composants ou d’actifs ayant des durées de vie plus courtes
étant considéré comme des dépenses courantes.

L’estimation des flux futurs de trésorerie nets à recevoir


lors de la sortie de l’actif tient compte du montant que
l’entité s’attend à obtenir de la vente de l’actif dans
des conditions de concurrence normale entre parties bien
informées et consentantes, après déduction des coûts
de sortie. Cette estimation s’appuie sur les prix prévalant
pour un actif similaire arrivé à la fin de sa durée d’utilité

249
IAS 3 6

et exploité dans des conditions similaires à celles


dans lesquelles l’actif sera utilisé.

Actualisation des flux attendus


Ces flux de trésorerie font l'objet d'une actualisation
à l'aide d'un taux d'actualisation avant impôt reflétant
les risques spécifiques de l'actif. Ce taux qui ne doit pas
refléter les risques pour lesquels les estimations de flux
de trésorerie futurs ont été ajustées, peut être approché
à partir du coût moyen pondéré du capital ou du taux
d’emprunt marginal, ajusté des spécificités de l’actif.

Les flux de trésorerie en monnaie étrangère sont convertis


au taux en vigueur à la date du calcul de la valeur d’utilité
qui peut être différent du taux de clôture.

Fréquence des tests de dépréciation


En dehors du goodwill et des immobilisations incorporelles
à durée de vie indéfinie qui doivent faire l’objet de test
de dépréciation annuel systématique à une date qui peut être
différente de la date de clôture (la reconduction du dernier test
étant par ailleurs possible si certains critères sont respectés)
ou plus fréquemment en cas d’indice de perte de bilan,
la valeur recouvrable d'un actif doit être estimée chaque
fois qu'il existe un indice interne ou externe montrant
que cet actif a pu perdre de la valeur.

Dans le cas d’un regroupement d’entreprises effectué


au cours de l’exercice, un test de perte de valeur doit
être réalisé pour le goodwill avant la fin de l’exercice.

Unités génératrices de trésorerie (UGT) : groupe d’actifs


générant des flux de trésorerie indépendants
La valeur recouvrable doit être estimée pour chaque
actif isolé. Si cela n'est pas possible (i.e. si l’utilisation
de l’actif ne génère pas de flux de trésorerie indépendants
de ceux d’autres actifs), il est alors nécessaire de regrouper

250 CONVERSION AU X IFRS


les actifs en unités génératrices de trésorerie (UGT)
et de déterminer la valeur recouvrable de l'unité
génératrice de trésorerie à laquelle l'actif appartient.

L'unité génératrice de trésorerie, à laquelle un actif est


rattaché, est le plus petit groupe d'actifs qui inclut l’actif
et dont l'utilisation continue génère des entrées de trésorerie
qui sont largement indépendantes de celles générées
par d'autres actifs ou groupes d'actifs. L'identification de
l'unité génératrice de trésorerie d'un actif implique une part
de jugement et doit être cohérente d’un exercice à l’autre.

S’il existe un marché actif pour la production d’un actif


ou d’un groupe d’actifs, cet actif ou groupe d’actifs doit
être identifié comme une unité génératrice de trésorerie,
même si une partie de sa production est utilisée en interne.

Affectation du goodwill aux UGT


Le goodwill doit être affecté à chaque UGT ou groupe
d’UGT de l’entité consolidée qui bénéficie des synergies
du regroupement, que des actifs et des passifs de l’entité
acquise aient été affectés ou non à cette UGT.
Cette UGT ou groupe d’UGT représente le niveau le plus
fin auquel la direction contrôle en interne la rentabilité
de l’investissement, et ne peut pas être plus grande qu’un
secteur tel que défini par IAS 14. Si l’affectation ne peut
pas être achevée avant la fin de l’exercice durant lequel
le regroupement est intervenu, elle doit être complétée
avant la clôture de l’exercice suivant.
Par ailleurs, si l’entité cède une activité d’une UGT à
laquelle le goodwill a été affecté, la valeur comptable
de l’activité cédée inclut une partie du goodwill calculé
au prorata de la valeur comptable de l’activité cédée
par rapport à celle de l’UGT conservée.
Enfin, la réorganisation par une entité de sa structure
de reporting qui se traduit par la modification d’une
ou plusieurs UGT doit conduire à réaffecter le goodwill
aux nouvelles UGT.
De même que pour le goodwill, il peut être nécessaire de
regrouper plusieurs UGT pour tester les actifs du siège.

251
IAS 3 6

Comptabilisation d’une perte de valeur d’un actif isolé


Une perte de valeur doit être immédiatement comptabilisée
en charge dans le compte de résultat lorsque la valeur
comptable d'un actif est supérieure à sa valeur recouvrable,
à moins que l’actif ne soit comptabilisé pour son montant
réévalué selon une autre norme IFRS (par exemple, selon
l'autre traitement autorisé d’IAS 16, «Immobilisations
corporelles». Toute perte de valeur d'un actif réévalué
doit être traitée comme une réévaluation négative selon
cette autre norme comptable internationale.

Après la comptabilisation d’une perte de valeur, la dotation


aux amortissements de l’actif doit être ajustée pour
les exercices futurs, sur la base de la nouvelle valeur
nette et de la durée d’utilité résiduelle.

Comptabilisation d’une perte de valeur d’une UGT


La perte de valeur d’une UGT doit être affectée,
en premier lieu au goodwill alloué à cette unité puis
aux autres actifs de l’unité au prorata de leur valeur nette
comptable.
Cette répartition ne doit pas avoir pour effet de ramener
la valeur comptable d’un actif en dessous de sa juste valeur
diminuée des coûts de sortie (si déterminable), sa valeur
d’utilité (si déterminable) et zéro. Si tel est le cas, la perte
de valeur qui aurait dû être affectée à l’actif doit être
répartie au prorata entre les autres actifs de l’unité (ou
groupe d’unités).
Tout montant non affecté aux actifs de l’UGT ne peut
donner lieu à la comptabilisation d’un passif que si, et
seulement si, les conditions de comptabilisation d’un passif
prévues par IAS 37 sont remplies.

252 CONVERSION AU X IFRS


Reprise d’une perte de valeur
A chaque clôture, l’entité doit apprécier s’il existe
des indices montrant qu’une perte de valeur comptabilisée
pour un actif au cours d’exercices antérieurs n’existe
peut-être plus ou a diminué. Ainsi, s'il y a eu un changement
dans les estimations utilisées pour déterminer la valeur
recouvrable, une perte de valeur comptabilisée doit être
reprise.Toutefois, cette reprise ne doit pas se traduire
par une valeur nette comptable supérieure à celle qui aurait
été déterminée (nette des amortissements) au bilan si aucune
perte de valeur n'avait été comptabilisée pour cet actif
au cours des exercices antérieurs.

Dans le cas d’une UGT, cette reprise de valeur est répartie


sur les actifs (qui avaient été initialement dépréciés) de
l’unité autre que le goodwill, au prorata de leur valeur
comptable. En revanche, une perte de valeur comptabilisée
pour un goodwill ne peut pas être reprise au cours
d’un exercice ultérieur.

Après la comptabilisation d'une reprise de perte de valeur,


la dotation aux amortissements des actifs concernés doit
être ajustée pour les exercices futurs, sur la base de leur
nouvelle valeur nette et de leur durée d’utilité résiduelle.

La reprise d'une perte de valeur d'un actif doit être


comptabilisée immédiatement en produits dans le compte
de résultat, à moins que l'actif ne soit comptabilisé pour
son montant réévalué selon une autre norme comptable
internationale (par exemple selon l'autre traitement
autorisé d’IAS 16, «Immobilisations corporelles».
Toute reprise d'une perte de valeur d'un actif réévalué
doit être traitée comme une réévaluation positive
selon cette autre norme comptable internationale.

Informations à fournir
La norme impose la présentation en annexe d’informations
sur les montants de pertes de valeurs comptabilisées
et reprises au cours de l’exercice, et sur leur ventilation
sectorielle (premier niveau), en distinguant celles qui ont
été comptabilisées en capitaux propres (dans le cas d’actifs

253
IAS 3 6

réévalués) et celles comptabilisées au compte de résultat


(avec l’indication du poste du compte de résultat
dans lequel ces pertes sont incluses).

Lorsque des pertes de valeur significatives sont comptabilisées


ou reprises, l’entité doit en outre indiquer :
• les événements et circonstances qui ont conduit à
comptabiliser ou à reprendre ces pertes de valeur,
• leur montant par catégorie d’actifs, par UGT et
par secteur,
• pour les actifs, leur nature et le secteur de premier
niveau auquel ils appartiennent,
• pour les UGT, une description de l’unité (ligne de
produit, usine, activité…) et le montant de la perte
comptabilisée ou reprise par classe d’actifs,
• si la valeur recouvrable est la juste valeur nette
ou la valeur d’utilité,
• la base utilisée s’il s’agit de la juste valeur nette
le taux d’actualisation s’il s’agit de la valeur d’utilité.

Enfin les informations suivantes doivent être communiquées


pour chaque UGT ou groupe d’UGT pour lequel le goodwill
ou des actifs incorporels à durée de vie indéfinie affectés
représentent un montant significatif par rapport au montant
total de l’actif au bilan :
• une description des principales hypothèses utilisées
pour déterminer la valeur recouvrable de l’unité
ou des unités génératrices de trésorerie,
• la manière dont les valeurs de chacune de ces
hypothèses ont été déterminées (par référence
à l’expérience passée ou à des sources externes),
• la période de projection des flux de trésorerie,
le taux de croissance retenu et le taux d’actualisation.

254 CONVERSION AU X IFRS


Principales différences avec les normes françaises
Les normes françaises actuellement en vigueur sont moins
précises que la Norme IAS 36.

Le plan comptable1 définit la valeur d'inventaire comme suit :


«La valeur d'inventaire est égale à la valeur actuelle [...].
La valeur actuelle d’un bien s'apprécie en fonction du marché
et de l'utilité du bien pour l'entité. Pour l'établissement de cette
valeur, l'entreprise utilise les références ou les techniques les
mieux adaptées à la nature du bien, telles que prix du marché,
barèmes, indices spécifiques.»
Il est précisé2 que cette valeur doit être appréciée à
la date de clôture : «A la date de clôture, la valeur nette
comptable des éléments d'actif est comparée à leur valeur
d'inventaire à la même date». Toutefois, le plan comptable
ne fournit aucune précision sur la détermination de
la valeur d'inventaire des actifs.
En complément, le Comité de Réglementation Comptable
a adopté le 12 décembre 2002 le Règlement 2002-10 relatif
à l'amortissement et à la dépréciation des actifs3 dont
les principes généraux s’inspirent d’IAS 36. Il prévoit
en effet que la valeur comptable de l’actif immobilisé soit
comparée à sa valeur actuelle, qui est définie comme la
plus élevée de sa valeur vénale ou de sa valeur d’usage.
Ce règlement indique cependant qu’une dépréciation
n'est comptabilisée que lorsque la valeur actuelle est
«notablement» inférieure à la valeur comptable. Cette
1 Article 322-1. nuance n’existe pas dans IAS 36.

2 Article 322-2. Par ailleurs le règlement définit la valeur d’usage d’un


Ce règlement n’est
d’application obligatoire qu’à actif comme «la valeur des avantages économiques futurs
compter du 1er janvier 2005, attendus de son utilisation et de sa sortie. Elle est calculée
une application anticipée à partir des estimations des avantages économiques futurs
dès le 1er janvier 2002 étant
toutefois possible. attendus. Dans la généralité des cas, elle est déterminée
en fonction des flux nets de trésorerie attendus. Si ces
3 Toutefois, parmi les indices derniers ne sont pas pertinents pour l'entité, d'autres
externes dont l’existence
conduit à procéder à la critères devront être retenus pour évaluer les avantages
comparaison entre la valeur futurs attendus (potentiel de services attendus par
nette comptable d’un actif exemple)». Contrairement à IAS 36, ce texte ne donne
et sa valeur actuelle - test
de dépréciation - figurent ainsi aucune précision sur les modalités pratiques de
les taux d’intérêt. détermination de la valeur d'usage, en particulier en

255
IAS 3 6

ce qui concerne les modalités de d’élaboration des flux


de trésorerie à prendre en compte (budget, période
de projection, nature des flux de trésorerie pouvant
être retenus, taux d’actualisation), la notion d'unités
génératrices de trésorerie, ou d'exemples d'application
permettant de faciliter sa mise en œuvre (allocation du
goodwill et ordre d’affectation des pertes déterminées).
Enfin, la valeur d'usage n'est pas explicitement actualisée.

256 CONVERSION AU X IFRS


IAS 37
IAS 37

Provisions, passifs et
actifs éventuels

257
IAS 3 7

IAS 37
Provisions, pa ssifs et acti fs
éventuels

Champ d’application
IAS 37 définit un passif, une provision, un passif éventuel
et un actif éventuel. La norme fixe les règles de leur
comptabilisation ainsi que les informations à fournir.
Elle ne traite ni des contrats partiellement exécutés, ni des
instruments financiers qui relèvent d’IAS 39, ni des passifs
résultant d’évènements ou transactions couverts par d’autres
normes (contrats d'assurance, contrats de construction,
contrats de location, impôts, avantages au personnel,
regroupements d’entreprises). Les principales
dispositions de cette norme sont les suivantes :

Provisions
Une provision, définie comme un passif (c’est-à-dire
une obligation actuelle résultant d’évènements passés)
dont le montant ou l'échéance est incertain, doit être
comptabilisée si, et seulement si :
• il est probable qu'une sortie de ressources
représentatives d'avantages économiques sera
nécessaire pour éteindre l'obligation,
• le montant de l'obligation peut être estimé de manière
fiable, IAS 37 précisant cependant qu'il est extrêmement
rare de ne pas pouvoir effectuer une estimation fiable.

Le montant comptabilisé en provision doit être la meilleure


estimation de la dépense nécessaire à l'extinction de
l'obligation actuelle à la date de clôture.

258 CONVERSION AU X IFRS


Ainsi, lors de l'évaluation d'une provision, l'entreprise doit :
• prendre en compte tous les risques et incertitudes.
Toutefois, une incertitude ne justifie pas la constitution
de provisions excessives ni la surévaluation délibérée
des passifs,
• actualiser les provisions lorsque l'effet d'une telle
actualisation est significatif,
• prendre en compte les événements futurs tels que
des modifications de la loi et des changements
technologiques lorsqu'il existe des indications
objectives suffisantes que ces événements se
produiront,
• ne pas prendre en compte les profits attendus de
la sortie d'actifs même si cette sortie est directement
liée à l'événement à l'origine de la provision,
• ne pas prendre en compte les remboursements
attendus de tout ou partie de la dépense nécessaire
à l’extinction de la provision,
• ne pas prendre en compte les dépenses qui ne
concourent pas directement et nécessairement
à l’extinction de l’obligation.

Par la suite, les provisions doivent être revues à chaque


arrêté et ajustées pour refléter la meilleure estimation
à cette date.

Des provisions ne doivent pas être comptabilisées au titre


des pertes d'exploitation futures. Mais si l'entreprise a un
contrat déficitaire, l'obligation résultant de ce contrat doit
faire l'objet d'une provision ; un contrat déficitaire est un
contrat dont les coûts inévitables nécessaires pour remplir
les obligations de l’entreprise dépassent les avantages
économiques attendus du contrat.

Une provision pour restructuration n'est comptabilisée


que lorsque l'entreprise :
• a un plan formalisé et détaillé de restructuration,
• a créé chez les personnes concernées une attente
fondée qu'elle mettra en œuvre la restructuration,
soit en commençant à exécuter le plan, soit en leur
annonçant ses principales caractéristiques.

259
IAS 3 7

Elle ne doit inclure que les dépenses qui lui sont directement
liées et qui ne sont pas liées aux activités poursuivies par
l'entreprise.

L’estimation initiale des coûts de démantèlement et


de remise en état des sites auxquels l’entité est engagée
est un élément du coût d’une immobilisation corporelle
qui doit être comptabilisé en contrepartie d’une provision.
Les coûts de désactualisation de la provision sont comptabilisés
en charges financières. Les modifications du montant
de la provision (révision des cash flows, des échéances,
du taux d’actualisation) sont comptabilisées en contrepartie
d’une correction de la valeur comptable de l’actif (IFRIC 1).

Passifs éventuels
Un passif éventuel est soit une obligation potentielle
dont l’existence ne sera confirmée que par la survenance
ou non d’événements futurs incertains qui ne sont pas
totalement sous le contrôle de l’entité, soit une obligation
actuelle pour laquelle une sortie de ressources n’est
pas probable ou ne peut être évaluée de manière fiable.
Un passif éventuel n’est pas comptabilisé mais une
information doit être donnée en annexe.
Par exception, les passifs éventuels acquis dans le cadre
d’un regroupement d’entreprises (IFRS 3) doivent être
comptabilisés séparément par l’acquéreur au moment de
l’affectation du coût d’acquisition, dès lors que la juste
valeur de ces passifs éventuels peut être mesurée de
manière fiable. En revanche un passif qui ne répond pas
à la définition d’un passif de l’acquise à la date d’acquisition
ne peut être comptabilisé lors de l’affectation du coût
d’acquisition. Ultérieurement, l’évaluation du passif correspond
à la valeur la plus élevée entre le montant initialement
reconnu et le montant déterminé selon IAS 37.

260 CONVERSION AU X IFRS


Actifs éventuels
Un actif éventuel est un actif potentiel résultant d’événements
passés dont l’existence ne sera confirmée que par la
survenance (ou non) d’événements futurs incertains qui
ne sont pas totalement sous le contrôle de l’entité. Un actif
éventuel n’est pas comptabilisé mais une information doit
être donnée annexe. Lorsque la réalisation du produit
devient quasi-certaine, l’actif doit être comptabilisé.

Principales différences avec les normes françaises


Depuis l'entrée en vigueur en France du Règlement CRC
2000-06 sur les passifs pour les exercices ouverts à compter
du 1er janvier 2002, les dispositions comptables françaises
de reconnaissance des passifs sont proches de celles
développées par IAS 37. Toutefois et malgré cette
convergence, deux différences principales subsistent.
En l'occurrence, le référentiel français :
• reste muet quant à l'actualisation des provisions
pour risques et charges tandis que le référentiel
international l'impose si son effet est significatif,
• maintient la possibilité de constituer des provisions
pour grosses réparations, ce qui n'est pas conforme
aux prescriptions du référentiel international.

Par ailleurs, les provisions pour contrats déficitaires sont


constatées en principes français lorsqu’il est probable que
les coûts dépasseront les produits et en IFRS lorsque ces
coûts sont inévitables.

En outre, le règlement n’évoque pas les actifs éventuels


alors qu’ils sont dans le champ d’application de la norme
IAS 37.

Enfin, nous attirons l’attention sur le fait que le Règlement


prévoit une exception sur la comptabilisation des
provisions pour retraites alors qu’elles sont exclues
du champ d’application d’IAS 37 car traitées par IAS 19.

261
IAS 38
IAS 38

Immobilisations
incorporelles

263
IAS 3 8

IAS 38
Immobilisations
incorporelles

Champ d'application
IAS 38 prescrit le traitement comptable des immobilisations
incorporelles. Elle exclut de son champ d'application les
immobilisations incorporelles suivantes :
• les immobilisations incorporelles couvertes par une autre
norme IFRS (actifs financiers, goodwills résultant d’un
regroupement d'entreprises, actifs incorporels détenus en
vue de leur vente dans le cadre d'une activité normale…),
• les droits miniers et dépenses au titre de la prospection,
du développement et de l'extraction de minerais,
de pétrole, de gaz naturel et d'autres ressources
non renouvelables similaires, qui peuvent nécessiter
des traitements spécifiques.

Comptabilisation initiale d'une immobilisation incorporelle


Pour être comptabilisée, une immobilisation incorporelle
doit respecter la définition d'un actif et remplir certains
critères.
En particulier, l’actif doit être identifiable pour être
distingué du goodwill ; pour cela l’actif doit pouvoir être
séparé de l’entité et vendu, transféré, donné en licence,
loué ou échangé soit individuellement soit conjointement
avec un contrat, un actif ou un passif lié ; résulter d’un
droit légal ou l’actif contractuel, même si ce droit n’est pas
séparable de l’entité ou des autres droits et obligations.

264 CONVERSION AU X IFRS


Une immobilisation incorporelle doit être comptabilisée
si et seulement s’il est probable que les avantages
économiques futurs attribuables à l'actif iront à l'entité
et si le coût de cet actif peut être évalué de façon fiable.
Il convient de s’assurer :
• de l'existence d'avantages économiques futurs et,
• de leur contrôle (i.e. le pouvoir d’obtenir les avantages
économiques futurs issus de l’actif ainsi que
la restriction de l’accès des tiers à ces avantages).

Ces critères de comptabilisation sont applicables à la fois


aux immobilisations incorporelles acquises auprès de tiers
et à celles générées en interne à la date de l’engagement
des dépenses tant initiales qu’ultérieures.

Tout élément incorporel qui ne répond ni à la définition


d'un actif ni aux critères de comptabilisation d'une
immobilisation incorporelle, doit être comptabilisé
en charges.

Immobilisations incorporelles créées en interne


Pour déterminer le respect des critères il convient
de classer les dépenses de production de l’actif
en fonction de leur stade d’avancement : recherche
et développement.
En effet, IAS 38 précise que les dépenses de recherche
ne doivent pas être immobilisées et, que les dépenses
de développement doivent être immobilisées si l'entité
peut démontrer que les critères suivants sont respectés,
en particulier :
• la faisabilité technique,
• la disponibilité des ressources pour achever
le développement,
• l'existence d'un marché ou son utilité interne et
• la capacité à mesurer de façon fiable les dépenses
attribuables à cet actif pendant son développement.

Si ces critères ne sont pas respectés, les dépenses


de développement sont comptabilisées en charges.

265
IAS 3 8

Évaluation postérieure à la comptabilisation initiale


Après sa comptabilisation initiale, une immobilisation
incorporelle doit être comptabilisée :
• soit à sa valeur nette comptable (traitement de référence),
• soit à sa juste valeur à la date de réévaluation diminuée
du cumul des amortissements et pertes de valeur (autre
traitement autorisé), la juste valeur devant être
déterminée par rapport à un marché actif.

Si une dépense relative à un élément incorporel a été


initialement comptabilisée en charges lors d'un arrêté
comptable, elle ne peut jamais faire l'objet d'une activation
ultérieure même si les critères de comptabilisation
d'une immobilisation incorporelle sont alors remplis.

Durée d’utilité
La durée d’utilité doit être appréciée en fonction
des facteurs économiques et juridiques. Elle correspond
à la période la plus courte entre celle évaluée à partir
des facteurs économiques et celle évaluée à partir
des facteurs juridiques.

Cette durée peut être finie ou indéfinie. Une annexe


d’IAS 38 présente un certain nombre d’exemples d’actifs
incorporels ainsi que les critères qui peuvent permettre
de déterminer leur durée de vie.

Durée d’utilité finie


Une immobilisation incorporelle, dont la durée de vie
est finie, doit être systématiquement amortie sur sa durée
d'utilité, dès lors que l’actif est prêt à être utilisé.
Le mode d'amortissement doit traduire le rythme de
consommation par l'entité des avantages économiques
futurs estimés. Toutefois, si ce rythme ne peut être
déterminé de manière fiable, le mode linéaire doit être
appliqué.

266 CONVERSION AU X IFRS


Un test de dépréciation doit être réalisé dès lors qu’il
existe un indice de perte de valeur conformément aux
dispositions de la norme IAS 36, «Dépréciation d'actifs»,

Durée d’utilité indéfinie :


L’actif n’est pas amorti, mais la norme impose :
• une revue annuelle afin de s’assurer que la durée
d’utilité n’est pas devenue finie,
• la réalisation d’un test de dépréciation, conformément
à IAS 36, au minimum annuel et à chaque fois
qu’il existe un indice de perte de valeur.

Principales différences avec les normes françaises


en vigueur
Les règles françaises relatives à la définition et à l’évaluation
des actifs (avis n° 2004-15 du CNC) et aux règles
d’amortissement et de dépréciation des actifs (Règlement
CRC n° 2002-10) applicables à compter du 1er janvier 2005
se sont globalement alignées sur les principes IFRS.

En effet, l’avis du CNC sur les Actifs introduit une définition


et des critères de comptabilisation identiques à ceux retenus
par les normes IFRS. Cependant, il subsiste un certain
nombre de différences.

En particulier, les actifs incorporels, acquis dans le cadre


de regroupements d’entreprises, reconnus dans les comptes
consolidés établis selon les Règlements CRC tels que
les parts de marché et les fonds de commerce sont exclus
du champs de l’avis du CNC. Les actifs, acquis dans le cadre
de regroupements d’entreprises, qui ne sont pas séparables
ou qui ne résultent pas d’un droit contractuel ou légal,
ne répondent pas aux critères prévus par IAS 38 et ne
peuvent pas être reconnus séparément du goodwill.
Par ailleurs, les contrats de louage de marque et de brevet
sont clairement exclus du champ de l’Avis du CNC sur
les Actifs.

267
IAS 3 8

Les charges différées ou charges à étaler antérieurement


admises en principes français ne répondent ni aux critères
de l’Avis sur les Actifs ni aux critères d’IAS 38. L’avis
du CNC précise que les charges différées doivent être
analysées pour être, si les critères d’activation sont remplis,
rattachées aux coûts d’acquisition ou de production.

En ce qui concerne les dépenses de recherche et de


développement, l’avis du CNC reprend la classification
et les critères d’activation prévus par IAS 38. Cependant
les textes français ne rendent pas l’activation obligatoire
quand les critères sont remplis. La comptabilisation des
coûts de développement reste une option préférentielle.

IAS 38, à la différence des normes françaises, autorise


la réévaluation des immobilisations incorporelles en tant
que traitement alternatif sous réserve que la juste valeur
soit déterminée en référence à un marché actif.

268 CONVERSION AU X IFRS


IA S 3 2/3 9
IAS 32/39

Instruments financiers

269
IAS 3 2/3 9

I A S 3 2 /3 9
Instruments financiers

Champ d’application
IAS 32 et IAS 39 constituent un couple de normes
complémentaires sur les instruments financiers. Elles ont
toutes deux été révisées en Décembre 2003.

IAS 32 traite l’information à fournir sur les instruments


financiers et de leur présentation dans le bilan.
Elle couvre notamment les 4 aspects suivants :
• le classement des instruments financiers entre dette et
capitaux propres ; à ce titre, la norme exige une séparation
des instruments dits composés contenant une composante
dette et une composante capitaux propres,
• le classement des intérêts, dividendes et profits
et pertes correspondants,
• la compensation des actifs et des passifs financiers et,
• les informations à fournir sur les instruments financiers.

IAS 39 est relative à la comptabilisation et l’évaluation des


instruments financiers. Elle traite des 4 thèmes suivants :
• la comptabilisation et l’évaluation des instruments
financiers «classiques» : actifs (titres de portefeuille,
prêts et créances commerciales) et passifs (dettes
financières et dettes d’exploitation),
• la comptabilisation et l’évaluation des instruments
dérivés, désormais assimilés à des actifs ou passifs
financiers à enregistrer dans le bilan à la valeur de

270 CONVERSION AU X IFRS


marché ; le champ des produits dérivés est par ailleurs
étendu aux dérivés incorporés dans d’autres contrats,
• Le traitement comptable des opérations de couverture,
• Les règles de sortie de bilan des actifs et des passifs
financiers.

IAS 39 s’accompagne d’une série d’interprétations


sous forme de questions / réponses. Ces interprétations,
qui précisent certains principes de la norme et développent
des exemples d’application, ont été rédigées par
l’Implementation Guidance Committee (IGC), composé
d’experts nommés par l’IASB. Bien que ces interprétations
n’aient pas été formellement approuvées par l’IASB, elles
doivent être prises en compte lors de l’application d’IAS 39.

Un amendement sur la couverture globale (macro-couve rture) d’un risque de taux en Fair Value Hedge (qui conc e r ne
essentiellement les banq ues) a par ailleurs été fina l isé en ma rs 2004.

Enfin, plus ieurs projets d’ame ndements ont été publiés au cours de l’année 2004 sous forme d’exposés-s o ndage :
• ED «Option Fair Value» (Avril 2004), visant à réduire l’option d’évaluation en juste valeur actuellement applicable
à tout actif ou passif fina ncier,
• ED «Garanties financières» (Juillet 2004), visant à ra mener les garanties fina ncières (bien que qua l i f iées de
contrats d’assurance et relevant normalement d ’ I F RS) dans le champ d’IAS 39 pour leur évaluation init ia le à la juste
valeur, puis à les inclure dans le champ d’IAS 37 et IAS 18 pour l’évaluat ion ultérieure,
• ED «Cash Flow hedge de transactions intra-groupe» (Juillet 2004), visant à perme t t re la couve rture en Cash Flow
Hedge de tra nsactions futures int ra-groupe sous ré s e rve d’identifier les tra nsactions externes fina les qui génèrent
un risque de change pour le groupe,
• ED «Day-1-Prof it» (Juillet 2004), visant à perme t t re une application prospective du § AG76 d’IAS 39 interdisant
(sauf cond itio ns strictes) la reconnais s a nce d’un profit à l’origine sur des transactions évaluées sur base de mo dè le,
• ED 7 «Disclosure », visant à rassembler et mettre à jour l’ens e m b le des informatio ns à fournir actuellement exigées
par IAS 30 et IAS 32. A l’issue de ce projet, IAS 32 ne tra itera it do nc plus que des que st io ns de présentat io n
(Dette/Equity et compensation).

L’ensemble de ces projets pourrait être appliqué de


manière anticipée lors de la première application
des normes IAS 32/39 au 1er janvier 2005.

271
IAS 3 2/3 9

L’Europe a adopté (réunion de l’Accounting Regulatory


Committee du 1er octobre 2004) IAS 39 sur les instruments
financiers, avec toutefois un «découpage» relatif à l’option
de comptabilisation en juste valeur des passifs financiers et
à la couverture des dépôts à vue, d’où son surnom de
«double carve out».

Définitions données par les Normes


Un instrument financier désigne tout contrat qui donne
lieu à la fois à un actif financier pour une entreprise et
à un passif financier ou à un instrument de capitaux
propres pour une autre.

Un actif financier désigne tout actif qui est :


• de la trésorerie,
• un droit contractuel de recevoir d'une autre entreprise
de la trésorerie ou un autre actif financier,
• un droit contractuel d'échanger des instruments
financiers avec une autre entreprise dans des
conditions potentiellement favorables ou,
• un instrument de capitaux propres d'une autre
entreprise.

Un passif financier désigne tout passif correspondant


à une obligation contractuelle :
• de remettre à une autre entreprise de la trésorerie ou
un autre actif financier ou,
• d'échanger des instruments financiers avec une autre
entreprise dans des conditions potentiellement
défavorables.

Un instrument de capitaux propres désigne tout contrat


mettant en évidence un intérêt résiduel dans les actifs
d'une entreprise après déduction de tous ses passifs.

272 CONVERSION AU X IFRS


Un dérivé est un instrument financier :
• dont la valeur fluctue en fonction de l'évolution
d'un taux d'intérêt, du prix d’un titre, du prix
d'une marchandise, d'un cours de change, d'un indice
de prix ou de cours, d'une notation de crédit ou d'un
indice de crédit, ou de toute autre variable analogue
spécifiée (parfois appelée le "sous-jacent") à condition
que, dans le cas d’une variable non financière, celle-ci
ne soit pas spécifique à l’une des parties au contrat,
• qui ne requiert aucun placement net initial ou
un placement net initial faible par rapport à d'autres
types de contrats réagissant de manière similaire
aux évolutions des conditions du marché et,
qui est réglé à une date future.

Le champ d’application d’IAS 32 et 39 peut être présenté


de la façon suivante :
IAS 32 IAS 39
Classement Dette/Capitaux Propres X
Actions propres (et dérivés sur actions propres) X
Portefeuilles titres X
Prêts/créances commerciales X
Dettes X
Produits dérivés X
Opérations de couverture X
Sortie d’actifs/passifs financiers (titrisation) X
Compensation (netting) X
Informations à fournir X

273
IAS 3 2/3 9

Classification et évaluation

Catégories d’actifs et passifs financiers


La norme définit 4 catégories d’instruments financiers mais
seules 2 catégories sont ouvertes aux passifs financiers :

CATÉGORIE Description Comptabilisation Comptabilisation


Initiale Ultérieure

Contrats de dette Obligations acquises Juste valeur Coût amorti


détenus jusqu’à par l’entité pour
l’échéance (Actifs) être détenues
jusqu’à l’échéance

Prêts et créances Actifs financiers Juste valeur Coût amorti


Et passifs et passifs non cotés
(Actifs et Passifs) et non destinés
à être cédés

Instruments évalués Actifs détenus Juste valeur Juste valeur


en juste valeur pour être vendus En résultat
par résultat ou passifs détenus
(Actifs et Passifs) à être rachetés ou
désignés comme tels
Instruments dérivés

Actifs disponibles Actifs qui ne sont pas Juste valeur Juste valeur en
à la vente (Actifs) dans les 3 catégories capitaux propres
ci-dessus

On notera que :
• la catégorie des contrats de dette «détenus jusqu’à
l’échéance» (HTM) est définie de manière stricte :
l’intention doit être affichée dès l’origine et toute
cession avant l’échéance entraîne le déclassement de
l’ensemble du portefeuille et l’interdiction d’utiliser

274 CONVERSION AU X IFRS


cette catégorie pendant l’exercice en cours et les
2 exercices suivants (règle dite du «tainting»),

• toutes les participations dans des sociétés non


consolidées doivent être réparties ente les «Actifs
disponibles à la vente» et les actifs de «Trading».
Dans les 2 cas, la conséquence est une évaluation
systématique au cours coté (s’il existe) ; la notion
d’investissement stratégique n’est pas reconnue en
IFRS. En revanche, la catégorie «Actifs disponibles
à la vente» (AFS) est définie par défaut : tous les
titres qui ne sont ni détenus à des fins de «Trading»,
ni détenus jusqu’à l’échéance constituent des titres AFS,

• tous les instruments dérivés sont des instruments,


par défaut, qualifiés d’actifs ou passifs de «Trading».

• les actifs de «Trading» sont définis de manière stricte :


l’intention de prise de bénéfices à court terme doit être
affichée dès l’origine et aucun reclassement permettant
de ressortir de cette catégorie n’est autorisé,

• les passifs de «Trading» sont limités aux ventes à


découvert (vente de titres empruntés) et aux dérivés
passifs,

• l’option Juste Valeur est actuellement applicable


à n’importe quel actif ou passif financier. Ce
classement est libre sans qu’il soit nécessaire de
justifier d’une quelconque stratégie. En revanche,
il doit être fait dès l’origine et de manière irrévocable
(aucun reclassement possible). Cette option
est néanmoins vouée à être réduite par l’ED «Option
FV».

275
IAS 3 2/3 9

L’ ED «Option Fair Value» prévoit de limiter l’applicat ion de l’opt ion à 5 cas spécifiques :

1. Existence de dérivés incorporés (avec ou sans lien clair et étroit),


2. P assif contractuellement lié aux performances d’un actif évalué en juste valeur (ex : contrats en unité de valeur
des ent reprises d’assurance),
3. Compensat ion naturelle («natural offset») : situation où les variations de valeur d’un actif/passif fina nc ier sont en
grande part ie compensées («substantia l lyoffset») par les variat io ns de valeur d’un autre passif/actif fina nc ie r, y
compris un produit dérivé ,
4. Actifs autres que prêts et créances (t it res AFS) ;
5. Autres cas spécifiquement prévus par les no r mes IFRS (éléments spécifiquement évalués à la juste valeur
en application d’un autre paragraphe d’IAS 39 ou d’une autre norme IFRS).
6. Par ailleurs, une condit ion supplémentaire s’ajoute à ces 5 situatio ns : la juste valeur doit être «vérifiable»,
ce qui suppose que la fourchette de variat ion des différents montants évalués selon des scéna r ios raisonnables
soit fa i b le. La juste valeur est considérée comme vérifiable si la société dispose de :
- Prix de ma rché observés sur des transactions réalisées sur le même instrument (sans modification
ou repackaging) ;
- Ou d’un modèle d’évaluation incorporant des données de marché observables et avec un calibrage
périodique (back testing) ;
- Ou enc o re d’un mo dè le d’évaluat ion communé ment utilisé par le ma rc hé pour évaluer l’instrument concerné
et dont la fiabilité a été démontrée.

Enregistrement initial des actifs et passifs financiers


à la juste valeur

Tous les actifs et les passifs financiers doivent être rentrés


dans le bilan à leur juste valeur initiale. Par conséquent,
une perte ou un gain est reconnu à l’origine si l’actif
ou le passif financier n’a pas été contracté aux conditions
de marché en vigueur à la date de souscription.
Par exemple, si un prêt est consenti à taux zéro, il doit
être enregistré à l’origine pour sa valeur actualisée
au taux en vigueur sur le marché lors de sa mise en place,
la différence constatée par rapport à sa valeur d’émission
(cash prêté) étant enregistrée immédiatement en charge.

276 CONVERSION AU X IFRS


En revanche, aucun profit ne peut être reconnu lors
de l’enregistrement initial d’un actif ou d’un passif
comptabilisé en juste valeur par résultat si cet instrument
n’est pas coté (Notion de «Day-1-Profit»), à moins de
disposer d’un prix de marché observé sur des transactions
identiques récentes ou d’une valorisation obtenue
à partir d’un modèle qui n’intègre que des données
de marché observables. Dans tous les autres cas, le prix
de la transaction est réputé refléter sa juste valeur initiale.

L’ED «Day-1-Prof it»1 qui conc e r ne les dispositio ns de trans it ion sur le «Day-1-Prof it» prévoit d’autoriser une applic at ion
prospective de ces dispositions à partir du 25 octobre 2002 (date de première applicat ion de la norme US GAAP
ve rs laque l le ces principes convergent). Cette modalité de transit ion sera it une simple option, une application
rétrospective complète restant applicable.

Evaluation ultérieure des actifs et passifs financiers

Après leur comptabilisation initiale, l’évaluation ultérieure


des actifs financiers et passifs financiers est, en fonction
de leur classification, soit la juste valeur soit le coût amorti
avec un test de dépréciation :

A. la Juste valeur

La réévaluation des actifs financiers mesurés en juste


valeur (AFS, Option JV, Trading et Dérivés actifs) est
enregistrée directement en résultat sauf dans les 2 cas
suivants :
• Titres AFS (Available For Sale) : réévaluation en
capitaux propres avec reclassement ultérieur en
résultat lors de la vente des titres ou lors de la
constatation d’une dépréciation,
• Dérivés actifs : si l’entreprise a désigné une relation
de couverture de flux futurs (Cash Flow Hedge) ou
d’investissement net (Net Investment Hedge), les
variations de juste valeur du dérivé sont enregistrées
en capitaux propres et sont reclassées en résultat
1 «Transition and initial
lorsque la transaction couverte affecte elle-même
recognition of financial assests
and financial liabilities». le résultat ou lorsque l’investissement net couvert

277
IAS 32/39

est cédé ou liquidé (traitement détaillé dans la suite


du document).

Les dettes classées en «Trading» sont réévaluées à leur valeur


de marché avec un impact direct en résultat. En revanche,
cette catégorie est limitée aux ventes à découvert (obligations
nées de la vente de titres empruntés) et aux produits dérivés
passifs non qualifiés de couverture. L’option Fair Value permet
actuellement de réévaluer en juste valeur n’importe quel
passif financier. Dans ce cas, il est nécessaire de fournir
une information en annexe sur les variations de juste
valeur non attribuables au taux sans risque (i.e. celles
liées à l’évolution du spread de crédit de l’émetteur) et
la différence entre juste valeur affichée au Bilan et valeur
de remboursement à l’échéance. L’option Fair value est
néanmoins considérablement réduite par l’ED «Option fair
Value» (voir ci-dessus).

B. Au coût amorti

Les catégories suivantes sont évaluées au cout amorti :


• les titres de créance classés en HTM (détention jusqu’à
l’échéance),
• les prêts et créances (non détenus à des fins de
«Trading»),
• les actions non cotées dont la juste valeur ne peut
pas être estimée de manière fiable,
• ainsi que la plupart des passifs financiers qui restent
évalués au coût amorti.

Le coût amorti correspond à :


• la valeur comptable initiale (nette des coûts de
transaction),
• plus/moins les intérêts calculés sur la base du taux
d’intérêt effectif,
• moins les sorties de cash (coupons et remboursements
de principal).

278 CONVERSION AU X IFRS


Les intérêts courus (produits et charges) sont donc
enregistrés, non pas selon le taux facial de la dette, mais sur
la base d’un taux actuariel qui inclut les frais, commissions et
primes de remboursement (Notion de Taux d’Intérêt Effectif -
TIE). Coûts de transaction et primes de remboursement
sont donc systématiquement étalés de manière actuarielle.

Modalités de dépréciation des actifs financiers


Les actifs financiers évalués au coût (prêts et créances)
ou enregistrés en HTM (held To Maturity) et les titres
réévalués en capitaux propres (AFS) doivent donner lieu
à un «test d’impairment» à chaque clôture. Une situation
d’impairment (dépréciation) doit se traduire par
la constatation immédiate d’une perte en résultat.

IAS 39 définit un certain nombre de critères d’impairment


généraux :
• difficultés financières du débiteur,
• non respect/rupture de contrat (impayé),
• modification du prêt suite aux difficultés financières
de l’emprunteur,
• probabilité d’un dépôt de bilan ou d’une restructuration
financière du débiteur,
• titre devenu illiquide suite aux difficultés financières
du débiteur.

Par ailleurs, des critères spécifiques sont ajoutés pour les


actions :
• évolution défavorable significative dans
l’environnement technologique, commercial (marché),
économique ou légal de l’entreprise concernée,
• baisse significative OU prolongée du cours d’une action.

Remarques :
1. La dépréciation étant définie comme l’impossibilité de
recouvrer le coût initial de l’investissement, une notion
«d’horizon de gestion» semble pouvoir être prise
en compte ici,
2. Il est précisé que la disparition d’un marché actif
ou la dégradation de notation (credit rating)
ne sont pas en soi des critères de dépréciation.

279
IAS 3 2/3 9

Dans le cas de titres AFS, une situation d’impairment


déclenche un recyclage immédiat de l’intégralité de
la moins-value latente en résultat. Par ailleurs, toute
dégradation ultérieure du titre sera constatée par résultat.
En ce qui concerne les actions, aucune reprise de provision
n’est autorisée ; elle est autorisée en revanche pour
les obligations sous réserve d’identifier un événement
objectif qui déclenche la reprise.

Dans le cas de prêts et créances, 2 types de dépréciation


sont reconnues : les dépréciations sur base individuelle
et les dépréciations sur base collective. Un seul modèle
de calcul s’applique néanmoins dans les 2 cas : celui
d’une actualisation des cash flows futurs estimés sur
la base du taux d’intérêt effectif d’origine. Ce mode de
calcul de la dépréciation permet de continuer d’enregistrer
ultérieurement un produit d’intérêt sur la base du taux
d’intérêt effectif d’origine (effet de la désactualisation).

Seuls les risques avérés peuvent donner lieu à une


dépréciation («Incurred Losses») : il est donc nécessaire
d’identifier un événement de défaut («Loss Event»)
survenant après la mise en place du prêt mais avant la date
de clôture et ayant un impact mesurable sur les cash flows
futurs estimés. Les pertes résultant d’événements futurs
ne peuvent pas être reconnues et les dépréciations
à la production sont interdites.

Instruments dérivés
La définition d’un instrument dérivé (cf. infra) englobe
tous les instruments dérivés «standards» (achat/vente
à terme, options, swaps, caps et floors). Mais elle élargit
également le champ des produits dérivés à d’autres types
de contrats, notamment les suivants :
• certains contrats sur matières premières : s’il existe
une possibilité de règlement net et que la livraison
physique ne peut pas être justifiée par l’activité

280 CONVERSION AU X IFRS


courante de la société (notion de «normal purchase
and sale») ; la norme identifie 3 modes de règlement
net en cash : l’existence d’une clause contractuelle,
la revente / rachat du contrat lui-même (contrats
liquides), enfin la revente/rachat de l’actif sous-jacent
(actif liquide - «readily convertible to cash»),
• une entreprise qui a une pratique passée de règlement
net en cash sur un certain type de contrats doit traiter
ces contrats comme des produits dérivés,
• certaines garanties financières : si les paiements sont
déclenchés par une variable (plutôt qu’un événement
de défaut) ou si le détenteur n’est pas lui-même
exposé au risque de défaut du débiteur qui fait l’objet
de la garantie,
• certains contrats d’assurance indexés sur des variables
de marché.

Les engagements de prêts («Loans commitments») sont


exclus du champ d'application d'IAS 39 sauf (i) pour leur
comptabilisation initiale (enregistrement à la juste valeur)
et (ii) s’il sont désignés comme éléments de trading ou
s’ils peuvent donner lieu à un règlement net en cash
(considérés alors comme des options vendues).

Instruments dérivés incorporés


Le champ des produits dérivés est également étendu
aux dérivés cachés appelés incorporés («embedded
derivatives»), qui se présentent sous forme de clauses
assimilables à des produits dérivés intégrées dans
des contrats classiques (contrat hôte).

Un dérivé incorporé peut être identifié dans tout type


de contrat : instrument de dette émis ou détenu, contrat
commercial, contrat d’approvisionnement, d’assurance ou
de location / vente («lease»). La présence d’un dérivé
incorporé se traduit en général par l’indexation du contrat
sur une ou plusieurs variables (taux d’intérêt, taux
de change, prix d’une action…).

281
IAS 3 2/3 9

Un enregistrement séparé du dérivé incorporé est exigé


par IAS 39 lorsque 3 conditions sont remplies :
• les caractéristiques économiques et les risques associés
au dérivé incorporé sont sans lien clair et étroit
avec ceux du contrat,
• le contrat dans son ensemble (dit contrat hybride) n’est
pas déjà réévalué à sa valeur de marché (comme par
exemple un titre classé en «Trading») et,
• le dérivé incorporé répond à la définition d’un produit
dérivé (voir ci-dessus).

On peut citer, à titre d’exemple, 2 types de dérivés dont


la séparation est requise par IAS 39 :
• la composante change d’un contrat (vente ou
approvisionnement) libellé dans une devise qui n’est
ni celle de l’acheteur, ni celle du vendeur, ni celle
couramment utilisée dans l’environnement où se fait
la transaction (exemple : devise stable et liquide
utilisée couramment dans les transactions locales),
• l’indexation d’une dette (détenue ou émise) sur
le prix d’une action (par exemple, une obligation
échangeable ou un BMTN CAC 40) ; On notera
toutefois que la composante action d’une obligation
convertible constitue du point de vue de l’émetteur
un instrument de capitaux propres hors du champ
d’application d’IAS 39 (voir ci-après).

Opérations de couverture : champ d’application et définitions

Un élément couvert peut-être un actif ou un passif du


bilan, un engagement ferme ou une transaction future.
Une quote-part d’élément seulement peut faire l’objet
d’une couverture. Par ailleurs, des éléments peuvent
2 Avec une souplesse introduite être regroupés au sein d’une même relation de couverture
pour les banques par si chacun des éléments du groupe varie dans les mêmes
l’amendement sur la couverture
globale d’un risque de taux
proportions que le groupe lui-même (ensemble homogène)2.
en Fair value Hedge. Seules les transactions externes peuvent faire l’objet

282 CONVERSION AU X IFRS


d’une couverture : des transactions intra-groupe ne
peuvent donc pas être désignées dans une relation de
couverture. IAS 39 prévoit une exception pour les dettes
et créances intra-groupe en devises mais il s’agit en fait
d’un cas de «couverture naturelle» puisque l’impact
du dérivé en résultat est «naturellement» compensé par
l’effet de l’annulation en consolidation de la dette/créance
intra-groupe (mécanique de consolidation).

Seuls des instruments dérivés peuvent être désignés


comme instruments de couverture. Une exception à ce
principe : un actif ou un passif financier en devises peut
être désigné comme couverture d’un risque de change
(créance, dette, trésorerie).

L’ED «Cash Flow Hedge de transactions int ra-groupe»3 réintroduit la possibilité de couvrir des tra nsactions futures
intra-groupe (autorisée avant la révision de décembre 2003) en définis s a nt un no uveau type de couve rture du ris q ue
de change. Cet amendement autoriserait la couve rt u re d’une tra nsaction future int ra-groupe en Cash Flow Hedge
dès lors qu’un risque de change peut être identifié au niveau groupe à partir de transactions externes (ac hats / ve ntes
en devises différe ntes). La no uveauté introduite par cet amendeme nt e st de pouvoir identifier dans la documentat ion
des tra nsactions externes qui sont libellées dans la devise de fonctionnement de l’ent ité qui les réa l ise (et qui n’a pas
de ris q ue de change à son niveau). Néanmo i ns, dans tous les cas le recyc la ge des résultats de couve rture ne pourraie nt
être déclenc hés que par la réalisation de la tra nsaction fina le externe.

3 «Cash Flow hedge of forecast Différentes natures de risques peuvent être couvertes :
intragroup transactions».
le risque de prix global, le risque de change, le risque de taux
d’intérêt et le risque de contrepartie (ou risque de crédit).
Ces différents types de risques peuvent être désignés
séparément ou ensemble dans une relation de couverture.
En revanche, dans le cas d’un actif ou d’un passif non
financier, seul le risque de change peut être couvert
séparément ; toute autre type de couverture doit
porter sur le risque de prix global.

283
IAS 3 2/3 9

Trois catégories de couverture


IAS 39 définit 3 types de relation de couverture :
• couverture d’un risque de prix («Fair Value Hedge»),
qui consiste à couvrir les variations de prix d’un actif
ou d’un passif ;
ex : une action détenue en portefeuille ou une dette
à taux fixe,
• couverture d’un risque de variabilité des flux futurs
(«Cash Flow Hedge»), qui consiste à fixer les flux
futurs d’un actif ou d’un passif, d’une commande
ferme ou d’une simple transaction future ;
ex : une vente future en devises ou les flux d’intérêt
d’une dette à taux variable,
• couverture d’un investissement net («Net Investment
Hedge»), qui consiste à couvrir le risque de change
sur une filiale étrangère.

On notera que le Fair Value Hedge et le Cash Flow hedge


constituent 2 types de couvertures exclusives l’une de
l’autre : en couvrant un risque de prix (et en qualifiant une
relation de «Fair Value Hedge»), on s’expose à une
variabilité des flux futurs ; à l’inverse, en figeant des flux
futurs variables (et en qualifiant une relation de «Cash
Flow Hedge»), on s’expose alors à une variation de prix.
Seules les couvertures de commandes fermes en devises
sont compatibles avec les 2 modes de désignation :
une société est donc libre de traiter ces couvertures
de commandes fermes en Fair value Hedge
ou en Cash Flow Hedge.

Opérations de couverture : critères de qualification


Le respect des critères présentés ci-après permet d’utiliser
la comptabilité de couverture (voir supra).
Les principaux critères de qualification définis
par IAS 39 sont les suivants :
• une documentation formelle dès l’origine de la relation
de couverture, décrivant la stratégie de couverture,
l’élément couvert, la nature du risque couvert,

284 CONVERSION AU X IFRS


l’instrument de couverture et les modalités d'évaluation
de l'efficacité de la relation de couverture,
• la démonstration de l’efficacité de la couverture par
des tests d’efficacité prospectifs (à la mise en place de
la couverture) et rétrospectifs (à chaque date d’arrêté) ;
ces tests de corrélation ont un double objectif :
valider la qualification de couverture, en démontrant
que les variations mesurées sur l’instrument
de couverture sont comprises entre 80% et 125%
des variations mesurées sur l’élément couvert,
mesurer la part inefficace qui doit être immédiatement
traduite en résultat,
• la démonstration du caractère hautement probable
de la transaction future couverte dans le cadre
d’un Cash Flow Hedge,
• il n’y a pas de qualification possible pour
les couvertures de positions nettes (couverture d’une
marge par exemple). Ainsi, une vente forward de
20 USD ne peut pas être désignée comme couverture
de la position nette formée par une vente de 100 USD
et un achat de 80 USD : seule une quote-part
d’exposition brute (20% de la vente de 100 USD)
peut être désignée comme élément couvert,
• il n’y a pas de reconnaissance des contrats internes.
Ce point concerne plus particulièrement les banques et
les sociétés disposant d’une Trésorerie Centrale (TC) :
la relation de couverture ne pouvant être désignée qu’à
partir du dérivé externe au groupe, il est nécessaire
de lier chaque contrat externe mis en place par la TC
avec chacune des expositions des filiales couvertes,
• il n’y a pas de qualification possible pour les ventes
d’option. A ce titre, toute combinaison d’options (par
exemple un tunnel) doit être analysée pour vérifier si
l’ensemble ne constitue pas une position de vendeur net.

285
IAS 3 2/3 9

Opérations de couverture : Comptabilisation

Sous réserve du respect des critères (voir infra) chaque


type de couverture fait l’objet d’un traitement comptable
spécifique :

• dans le cas d’un Fair Value Hedge (couverture d’une


dette à taux fixe avec un swap par exemple), le dérivé
est réévalué à sa juste valeur avec impact en résultat
(traitement «standard») ; en contrepartie, par
exception, la composante risque de l’élément couvert
est également réévaluée avec impact en résultat ;
ce traitement permet de neutraliser
les variations de valeur du dérivé dans le compte
de résultat (à la part inefficace près),

286 CONVERSION AU X IFRS


• dans le cas d’un Cash Flow Hedge (couverture d’une
dette à taux variable avec un cap par exemple),
les variations de valeur du dérivé sont décomposées
entre (1) la part efficace, qui est enregistrée en capitaux
propres (sur une ligne spécifique), et (2) la part
inefficace, qui est immédiatement traduite en résultat.
Les montants stockés en capitaux propres sont recyclés
en résultat lorsque la transaction couverte affecte
le-même le résultat :

- directement à la facturation s’il s’agit d’une vente


future,
- sinon, symétriquement à l’impact en résultat
de l’actif ou du passif comptabilisé lors de
la réalisation de la transaction ; ainsi si une société
a couvert l’émission future d’une dette, elle
recyclera les résultats de couverture au fil
des charges d’intérêts sur cette dette ; une option
est néanmoins ouverte dans le cas d’actif / passifs
non financiers (stocks, immobilisations) pour
recycler les résultats de couverture directement
dans le coût d’entrée de l’actif ou du passif («Basis
adjustment»).

Dans le cas d’une couverture d’investissement net, IAS 39


reprend les dispositions d’IAS 21 «Effet des variations des
cours des monnaies étrangères» : les variations de valeur
du dérivé sont décomposées entre (1) la part efficace, qui
est enregistrée en capitaux propres (sur la même ligne que
les écarts de conversion constatés sur la filiale), et (2) la
part inefficace, qui est immédiatement traduite en résultat.
Les montants enregistrés en capitaux propres sont
reclassés en résultat lors de la cession de l’investissement
net couvert.

287
IAS 3 2/3 9

Opérations de couverture : interruption d’une relation


de couverture

Une relation de couverture doit être interrompue


dans les cas suivants :
• l’instrument de couverture est échu, exercé,
revendu ou résilié,
• les critères de qualification ne sont plus respectés,
• la transaction future couverte n’est plus hautement
probable.

A l’exception du dernier cas (disparition de fait de la


transaction couverte), l’interruption de la relation de
couverture ne peut être que prospective. Dans les autres
cas, y compris si l’entreprise décide d’interrompre la
relation de couverture, la part réévaluée en «fair value
hedge» de l’élément couvert doit être amortie sur la durée
résiduelle de l’élément couvert et les montants stockés en
capitaux propres «cash flow hedge» doivent être maintenus
et reclassés en résultat lorsque la transaction couverte
affecte le résultat.

Sortie d’actifs et de passifs financiers


Les critères permettant d’analyser et d’éventuellement
reconnaître la cession d’un actif financier («derecognition»)
sont récapitulés dans l’arbre de décision donné au § AG 36
d’IAS 39.
Les étapes de cet arbre sont les suivantes :
• consolidation des filiales et entités ad hoc (SIC 12,
voir ci-après),
• cession de l’intégralité (100 %) ou d’une quote-part
juridiquement distincte (ex : coupons) ou
proportionnelle (ie X %) de l’actif,
• transfert des droits à percevoir les cash flows
(existence d’un titre de cession) ou Pass Through
Agreement (voir ci-après).

288 CONVERSION AU X IFRS


Sorties d’actifs - Arbre de décision proposé

289
IAS 3 2/3 9

Consolidation des entités ad hoc (SIC 12)


Lorsque la cession implique une entité ad-hoc (Special
Purpose Entity – SPE), les critères stricts définis par SIC
12 conduisent généralement le cédant à consolider cette
dernière, entraînant de facto le maintien à son bilan des
actifs cédés.

Les critères définis par SIC 12 sont relatifs :


• au contrôle des activités ou des actifs de l’entité
(partant du principe qu’il y a en général contrôle en cas
d’auto pilotage),
• à la conservation de la majorité des risques, ou
• à la conservation de la majorité des avantages.
Un seul des 3 critères suffit pour devoir consolider.
Rappelons, par ailleurs, qu’il n’est pas nécessaire d’avoir
un lien en capital (être associé ou actionnaire) pour devoir
consolider en normes IAS (même chose en principes
français depuis la loi LSF et la modification de la
réglementation sur les comptes consolidés). Le meilleur
moyen de ne pas consolider une entité ad hoc est de
prouver que quelqu’un d’autre la consolide en IFRS (parce
qu’il en supporte par exemple la majorité des risques).

• Notion de «Pass-through arrangements»


Les trois conditions suivantes doivent être respectées :
- le cédant n'a pas l'obligation de verser une somme
qui n'a pas été collectée sur les actifs cédés,
- le cédant ne peut pas utiliser les actifs cédés
pour son propre compte et,
- le cédant a l'obligation de reverser pratiquement
en temps réel («without material delay») tout flux
collecté sur les actifs cédés.

• Notion de «Substantially all»


Dans les cessions de créances commerciales, on
considère généralement que ces conditions doivent
être respectées par le mandat de gestion signé entre

290 CONVERSION AU X IFRS


le cédant et le FCC ou la banque si le recouvrement
des créances continue d’être assuré par le cédant.
Ce mandat doit également être rémunéré aux conditions
de marché pour ne pas déqualifier l’opération.

Se traduit par «pratiquement tous» les risques et avantages,


ce qui est donc beaucoup plus que la simple notion de
«majorité». La norme ne donne pas de chiffre mais à titre
de comparaison, la même notion se traduit par 90%
en US GAAP (dispositions relatives aux leases).

• Notion de «perte de contrôle»


Il y a perte de contrôle si le cessionnaire à la capacité
effective (pratical ability) de céder à son tour
les créances, sur décision unilatérale et sans restriction
additionnelle (garantie ou mandat de gestion).
Vise notamment les cessions d’actifs négociés
sur un marché actif.

• Notion de «continuing involvement»


Dans ce cas, il y a maintien d’un morceau d’actif
représentatif du «continuing involvement»
(par exemple garantie donnée par le cédant) et
enregistrement en parallèle d’un passif dit «associé».
L’objectif est de faire apparaître - par différence mais
sans compenser au bilan - le montant de l’engagement
conservé (retained interest).

Remarque : toutes ces dispositions sont applicables


aux opérations de titrisation comme aux opérations
d’escompte, de Dailly-cession, Dailly-nantissement et
d’affacturage. Par ailleurs, l’analyse côté acheteur des
actifs doit être symétrique à celle effectuée côté vendeur.

Autres points couverts par IAS 32

Distinction Dette/Capitaux propres


La distinction entre un instrument de dette et un instrument
de capitaux propres est établie par IAS 32.

Un instrument de capitaux propres est défini comme un


contrat mettant en évidence un intérêt résiduel dans les

291
IAS 3 2/3 9

actifs d'une entreprise après déduction de tous ses passifs.


A contrario, une dette est définie comme une obligation
contractuelle (a) de remettre à une autre entreprise
du cash ou un autre actif financier ; ou (b) d'échanger
des instruments financiers avec une autre entreprise
à des conditions potentiellement défavorables.

Le critère clé permettant de distinguer «dette» et


«capitaux propres» est l’existence ou non d’une obligation
pour l’émetteur de verser du cash à sa contrepartie :
tout contrat (ou toute partie d’un contrat) qui contraint
l’émetteur à verser du cash (intérêts ou principal)
constitue une dette. Le fait d’avoir ou non l'initiative
d'un décaissement (qu'il s'agisse d'un remboursement
ou de l'obligation de verser ou non une rémunération)
constitue le premier critère essentiel de distinction entre
«dette» et «capitaux propres».

Par ailleurs, dans le cas d’un instrument donnant lieu à


un règlement en actions (ex : une ORA ou un dérivé sur
actions propres), un classement en capitaux propres est
envisageable uniquement si l’instrument est dénoué par
échange d’un nombre fixe d’actions contre un montant fixe
en cash. Ainsi, un instrument qui se dénoue par remise
d’un nombre variable d’actions propres ajusté de telle
sorte que les actions remises valent toujours un même
montant fixe doit être enregistré en dette. Par ailleurs, un
dérivé sur actions propres qui fait l’objet d’un règlement
net (en cash ou en actions propres) est systématiquement
qualifié d’actif / passif financier et réévalué en résultat
comme un dérivé «standard».

La classification entre «dette» et «capitaux propres»


doit s'effectuer selon la substance de l'engagement et doit
s’apprécier au niveau consolidé. Ainsi, si une société du
groupe a émis des actions et qu’une autre société du groupe
s’est engagée à racheter ces mêmes actions, l’émission
d’actions est requalifiée en dette au niveau consolidé.

292 CONVERSION AU X IFRS


Instruments composés
IAS 32 ne prévoit pas de rubrique intermédiaire entre
«dette» et «capitaux propres». En revanche, la norme
impose une décomposition systématique des instruments
composés qui contiennent à la fois un élément de passif
et un élément de capitaux propres. L'émetteur d’un tel
instrument doit enregistrer séparément chacune des
composantes de l'instrument suivant leur nature.
C’est le cas par exemple d’une obligation convertible
en actions propres qui devra être décomposée entre
une dette (contrat hôte) et une option sur actions propres
(instrument dérivé incorporé) enregistrée en capitaux
propres. La norme impose une décomposition de l’instrument
à partir de la composante dette (flux de cash actualisés
au taux d’une dette standard), la valeur de la composante
capitaux propres étant déduite par différence.
Les dérivés incorporés éventuellement attachés
à l’instrument (call/put) doivent être intégralement
rattachés à la composante dette.

Engagement de rachat d’actions propres


IAS 32 précise que toute obligation pour l’émetteur
de racheter ses propres actions constitue une dette.
L’action sous-jacente devient remboursable du fait de
cet engagement et elle doit donc être requalifiée en dette
pour un montant égal à la valeur de rachat actualisée.

En conséquence, tous les instruments remboursables


(«puttable») sont qualifiés de dette (même s’il donnent
droit à un intérêt résiduel dans l’actif net et même
si le prix de rachat est variable).
Par ailleurs, tout engagement de rachat d’actions propres
contracté de manière séparée entraîne un déclassement de
l’action sous-jacente en dette (achat forward ou vente de put).

Ces mêmes principes s’appliquent aux engagements


de rachat contractés avec des minoritaires dans la mesure
où les intérêts minoritaires sont classés en capitaux
propres par IAS 27.

293
IAS 3 2 / 3 9

Intérêts et dividendes
Les intérêts ou dividendes versés sur un instrument
financier enregistré en tant que dette doivent être
comptabilisés en charges dans le compte de résultat.
Les distributions faites aux porteurs d'un instrument
financier classé en capitaux propres doivent
être enregistrées directement en capitaux propres.

Rachat d’actions propres


Les actions propres détenues directement par l'entreprise
émettrice ou par ses filiales consolidées, quelle que soit
la raison de leur détention (soutien de cours, attribution
de stock options, opérations de marché …) et
leur intention (décision de les annuler ou non), doivent
être présentées en déduction des capitaux propres. Leur
acquisition est ainsi comptabilisée comme une variation
de capitaux propres. La vente ou l’annulation ultérieure
de ces actions n’a aucun impact sur le compte de résultat.

Information à fournir
IAS 32 requiert une information très complète sur
les instruments financiers et, plus généralement, sur
les risques financiers auxquels l’entreprise est exposée
et sur la manière dont elle gère ces risques.

En premier lieu, une information exhaustive sur la juste


valeur des instruments financiers doit être affichée dans
les états financiers. Lorsque cette juste valeur n’est pas
inscrite directement dans le bilan (comme c’est le cas pour
les dettes, les placements détenus jusqu’à l’échéance et les
prêts / créances émis qui sont maintenus au coût amorti),
cette information doit être fournie en annexe. En outre,
lorsqu’une entreprise détient des actions non cotées qu’elle
déclare ne pas pouvoir évaluer de manière fiable, elle doit
fournir une information détaillée sur l’actif, ainsi qu’une
indication, si possible, de l’amplitude constatée entre les
différentes valorisations et les impacts des cessions
éventuellement réalisées.

294 CONVERSION AU X IFRS


Par ailleurs, une information complète doit être donnée
sur les risques financiers et la manière dont ils sont gérés.
On peut citer les principaux points suivants :
• termes et conditions des instruments financiers
(y compris covenants et restrictions éventuelles à
l’utilisation des fonds, la distribution de dividendes…),
• méthodes de gestion de risques, avec une distinction
entre risque de taux d’intérêt (dates d’échéance, dates
de refixation des taux, taux d’intérêt effectifs,
sensibilité), risque de crédit (exposition maximum
et concentrations importantes de risque) et risque
de liquidité,
• description des opérations de couverture par catégorie
(Fair Value Hedge, Cash Flow Hedge, Net Investment
Hedge) : instruments de couverture utilisés, nature
des risques couverts et, pour les couvertures de
transactions futures, exercices au cours desquels
ces transactions sont attendues,
• décomposition des mouvements enregistrés en capitaux
propres sur les couvertures de «Cash Flow Hedge» et
sur les titres disponibles à la vente («Available-For-
Sale»),
• éléments importants de produits, charges, profits
ou pertes générés par des instruments financiers, en
distinguant, les produits et charges d’intérêt, les profits
et pertes reclassés en résultat sur les actifs disponibles
à la vente (« Available-For-Sale »), et les produits
financiers courus sur les prêts dépréciés,
• opérations de titrisation : nature et étendue de
ces transactions (garanties données et informations
quantitatives sur les hypothèses retenues pour valoriser
les participations nouvelles ou conservées) et
description des actifs sortis du bilan,
• nature et montant des dépréciations constatées avec
une distinction pour chaque catégorie importante d’actifs,
• valeur comptable des actifs financiers donnés en garantie
au titre des dettes, juste valeur des garanties acceptées que
la société peut revendre ou donner en garantie à son tour,
juste valeur des garanties cédées ou données en garantie,
termes et conditions significatifs associés à l’utilisation
de ces garanties,

295
IAS 3 2/3 9

• comparaison entre la valeur comptable et la juste


valeur des actifs financiers comptabilisés pour
un montant supérieur à la juste valeur et raisons
justifiant l’absence de dépréciation.

Une information est également exigée sur les sujets suivants :


• juste valeur : importance du recours aux techniques
de valorisation ; Poids dans les valorisations des
hypothèses retenues qui ne sont pas des données de
marché observables ; sensibilité des calculs à une
variation de ces hypothèses ; impact des instruments
évalués à partir de techniques de valorisation,
• cessions d’actifs financiers : nature et importance des
cessions d’actifs financiers non reconnues en IAS 39 ;
risques inhérents aux portions d’actifs cédés
maintenues au bilan du cédant,
• dettes évaluées en juste valeur : part des variations de
valeur non dues à la variation du taux sans risque et
différence entre valeur au bilan et valeur de
remboursement,
• emprunts remboursables : défauts de paiement
(principal ou intérêts), ruptures de plan
d’amortissement, clauses de remboursement et tout
autre type de clauses permettant au prêteur d’exiger
leur remboursement («covenants»).

ED 7 «Disclosure» Les changements apportés par l’ED seraient les suivants :


• Plus d’information sur la juste valeur des collatéraux et autres garanties (donnés et reçus)
• Une analyse par sensibilité des risques de marché. A contrario, les informations sur les caractéristiques,
montants, maturité et cash flows par types d’ instruments financiers ne seraient plus exigées ; par ailleurs,
les indications sur les «covenants» seraient remplacés par les cas de non respect de ces derniers ;
• Enfin, sera it ex igée une Info r mat ion qua l itative et quant it ative sur les capitaux propres dont pour les organismes
s o us auto r ité de tute l le le mo ntant du capital réglementaire et les cas de non respect de ce dernier
(établissements de crédit, ent reprises d’assurance, etc).

296 CONVERSION AU X IFRS


IFRS 1
IFRS 1

Première adoption
des IFRS

297
IF R S 1

IFRS 1
Première adoption des IFRS

Champ d’application
IFRS 1 s’applique aux entités qui présentent pour
la première fois leurs états financiers selon les IFRS.
Ces derniers sont définis comme les premiers états
financiers dans lesquels une entité adopte les IFRS
en indiquant de manière explicite et sans réserve dans
ses états financiers qu’ils sont conformes aux IFRS.
En pratique, toutes les sociétés de droit français cotées
préparant des comptes consolidés devront, dans le cadre
de l’obligation européenne, utiliser IFRS 1 pour mettre
en œuvre leur transition vers le référentiel IFRS.

Bilan d’ouverture IFRS et choix des méthodes comptables

Principe général
Pour préparer ses premiers états financiers IFRS, une
entité doit préparer son bilan d’ouverture IFRS à la date
de transition qui est définie comme la date d’ouverture
du premier exercice comparatif complet présenté selon
les IFRS. En effet, pour se conformer à IAS 1, «Présentation
des états financiers», les premiers états financiers IFRS
d’une entité doivent comporter au minimum un exercice
comparatif.
Soit pour une société cotée française clôturant ses comptes
le 31 décembre et appliquant les IFRS pour la première fois
en 2005, la date de transition aux IFRS est le 1er janvier 2004.

298 CONVERSION AU X IFRS


Ce bilan d’ouverture est le point de départ pour toute
la comptabilité ultérieure de l’entité selon les IFRS
Sous réserve des dérogations prévues et détaillées
plus loin, l’entité doit :
• comptabiliser tous les actifs et passifs dont la
comptabilisation est imposée par les IFRS,
• ne pas comptabiliser les actifs et passifs dont la
comptabilisation n’est pas permise par les IFRS,
• reclasser les éléments comptabilisés selon le référentiel
antérieur comme un certain type d’actifs, de passifs
ou de capitaux propres mais qui, selon les IFRS,
appartiennent à un autre type d’actifs, de passifs
ou de capitaux propres,
• appliquer les IFRS pour évaluer tous les actifs
et passifs comptabilisés.

Les premiers états financiers IFRS sont préparés en


appliquant rétrospectivement les principes comptables
conformes à chaque norme et interprétation en vigueur
à la date de clôture, soit le 31 décembre 2005 dans notre
exemple. Aujourd’hui, IFRS 11 prévoit deux exceptions
principales facultatives :
Les entités qui adoptent les IFRS pour la première fois en
2005 ne sont pas obligées de retraiter les comparatifs de
l’exercice 2004 pour appliquer les dispositions d’IAS 32 et
IAS 39 sur les instruments financiers et d’IFRS 4 «Contrats
d’assurance».
D’autre part, les dispositions transitoires détaillées de
chacune des normes ne s’appliquent pas dans le contexte
de la première adoption du référentiel, sauf mention
expresse, ce qui peut être le cas dans certaines des normes
récemment publiées par l’IASB.

Dérogations facultatives à certaines dispositions des IFRS

IFRS 1 prévoit une liste limitative de dérogations à


l’application rétrospective des dispositions des IFRS.
1 IFRS 1 a été amendée Ces dérogations concernent plusieurs domaines. Elles
plusieurs fois après sa
publication pour intégrer
sont au choix de l’entité mais ne peuvent, par analogie,
les révisions d’autres normes être utilisées pour d’autres éléments des états financiers

299
IF R S 1

que ceux pour lesquels elles sont explicitement prévues


par la norme.

Regroupements d’entreprises
IFRS 1 laisse le choix entre les trois options suivantes :
• retraiter rétrospectivement la totalité des
regroupements d’entreprises passés,
• retraiter rétrospectivement les regroupements
d’entreprises à partir d’une date dans le passé choisie
par l’entité,
• ne pas retraiter les regroupements d’entreprises
avant la date de transition aux IFRS.
L’entité qui choisit de retraiter tout ou partie des
regroupements d’entreprises passés doit à partir de
la même date que pour IFRS 3 appliquer IAS 38 révisée,
«Immobilisations incorporelles» et IAS 36 révisée,
«Dépréciation d’actifs» (voir IAS 36 et IAS 38).

Lorsqu’une entité choisit de ne pas retraiter les regroupements


d’entreprises intervenus avant la date de transition aux IFRS,
cela a les conséquences suivantes :
• maintien de la classification du regroupement
(acquisition par l’acquéreur légal, acquisition
inversée ou mise en commun d’intérêt),
• comptabilisation à la date de transition de tous
les actifs acquis et de tous les passifs assumés dans
le regroupement d’entreprises, autres que d’une part
certains actifs et passifs financiers décomptabilisés
selon le référentiel antérieur et, d’autre part, les actifs,
y compris le goodwill, et les passifs qui n’étaient pas
comptabilisés dans le bilan consolidé de l’acquéreur
selon le référentiel comptable antérieur et qui
ne satisfaisaient pas non plus aux critères de
comptabilisation selon les IFRS dans le bilan séparé
de l’entité acquise.

300 CONVERSION AU X IFRS


En clair cela signifie qu’un actif ou un passif répondant
à la définition d’un actif ou d’un passif selon les IFRS
est conservé au bilan et la valeur qui lui a été attribuée lors
du regroupement d’entreprises constitue son coût présumé
selon les IFRS à cette date.
Un actif ou un passif qui ne répond pas à la définition
d’un actif ou d’un passif selon les IFRS est décomptabilisé
par le report à nouveau : cette règle s’applique à tous
les actifs et passifs sauf aux immobilisations incorporelles
ne répondant pas aux critères de comptabilisation
d’IAS 38. Pour ces dernières, la décomptabilisation
s’opère en contrepartie du goodwill.

Utilisation de la juste valeur ou d’une réévaluation


comme coût présumé
IFRS 1 précise que tous les actifs et passifs comptabilisés
dans le bilan d’ouverture doivent être évalués selon les IFRS
comme si l’entité avait toujours appliqué les IFRS.
S’agissant des immobilisations corporelles, l’entité
doit donc en conséquence appliquer les dispositions d’IAS 16
«Immobilisations corporelles» de manière rétrospective.
IFRS 1 prévoit des exceptions à cette application rétrospective.
Si l’entité qui adopte les IFRS pour la première fois, ne
souhaite pas ou ne peut pas déterminer le coût historique
d’une immobilisation :

Une entité peut choisir un des montants suivants comme


coût présumé d’une de ses immobilisations corporelles :
• juste valeur à la date de transition aux IFRS,
• une réévaluation effectuée selon le référentiel
comptable antérieur,
• juste valeur à la date d’un événement tel qu’une
privatisation ou une introduction en bourse.

Ces exceptions sont applicables sans conditions particulières


et de manière discrétionnaire à tout ou partie des
immobilisations corporelles de l’entité.
Par ailleurs, ces dérogations sont également utilisables
pour :
• les immeubles de placement évalués selon le modèle
du coût,
• les immobilisations incorporelles qui satisfont

301
IF R S 1

aux critères de réévaluation selon IAS 38.


En pratique, l’application de cette option aux
immobilisations incorporelles devrait être rare,
dans la mesure où la réévaluation n‘est applicable
qu’aux immobilisations incorporelles pour lesquelles
un marché actif existe.
En cas d’utilisation de la juste valeur comme coût
présumé, l’entité doit, à la date de transition aux IFRS,
substituer à la valeur nette comptable la juste valeur.
L’utilisation de cette option n’exonère pas l’entité
d’appliquer les dispositions d’IAS 16 sur les composants,
les amortissements et la valeur résiduelle à compter
de la date de transition.

Avantages du personnel
IFRS 1 impose d’appliquer IAS 19 «Avantages du
personnel» à la date de transition aux IFRS pour évaluer
et comptabiliser les avantages du personnel. D’après
IAS 19, les avantages du personnel comprennent :
• les avantages à court terme (salaires, rémunérations,
congés payés…),
• les avantages postérieurs à l’emploi et en particulier
les retraites,
• les avantages à long terme (congés sabbatiques,
médailles du travail…),
• les indemnités de fins de contrat de travail.

IAS 19 doit être appliquée de façon rétrospective à


l’ensemble des avantages du personnel considérés.

Cependant, IFRS 1 prévoit des dispositions particulières


pour les écarts actuariels. En effet, selon IAS 19 lorsque
l’obligation de l’entreprise est modifiée par un changement
des hypothèses actuarielles et par les ajustements liés
à l’expérience, l’entreprise doit amortir l'impact de
ce changement, s'il excède un certain seuil, en résultat
sur la durée de vie active moyenne des employés.

302 CONVERSION AU X IFRS


IAS 19 impose aux entreprises de comptabiliser au minimum,
un pourcentage indiqué des écarts actuariels se situant
à l’extérieur d’un «corridor» de plus ou moins 10%.

L’application rétrospective de cette approche dans le cadre de


la première adoption des IFRS obligerait l’entité à déterminer
les gains et pertes actuariels pour chaque année depuis
le commencement du régime afin de déterminer le montant
cumulé net des gains et pertes non comptabilisés à la date de
transition aux IFRS. Ceci pourrait se révéler complexe et
coûteux pour beaucoup d’entreprises.
IFRS 1 permet donc aux entreprises de calculer un actif
ou passif net à la date de transition sans tenir compte de
«l’historique» des écarts actuariels. Une entité qui opte
pour cette dérogation doit l’appliquer à tous ses plans

Ecarts cumulés de conversion


L’entité peut considérer que son écart de conversion
cumulé à la date de transition est nul pour toutes ses
activités étrangères. Dans ce cas, les écarts de conversion
cumulés antérieurs à la date de transition aux IFRS ne
rentrent pas dans la détermination du résultat de cession
des activités concernées. Le gain ou la perte résultant de
la sortie d’une activité à l’étranger n’inclura que les écarts
de conversion comptabilisés depuis la date de transition.
Lorsqu’elle est utilisée, cette option s’applique à tous
les écarts de conversion cumulés.
De plus, à la date de transition aux IFRS, l’entité peut
choisir de ne pas appliquer rétrospectivement IAS 21
sur les écarts d’évaluation et les goodwills résultant de
l’acquisition d”une entité étrangère effectuée avant
le 1er janvier 2004. Dans ce cas, le goodwill et les écarts
d’évaluation sont :
• exprimés et suivis dans la monnaie fonctionnelle
de l’acquéreur ou,
• considérés comme des éléments non monétaires
convertis au taux historique du référentiel antérieur.

L’entité qui adopte les IFRS pour la première fois


peut cependant appliquer IAS 21 rétrospectivement
à l’ensemble des goodwills et écarts d’évaluation
provenant des acquisitions antérieures ou aux seuls

303
IF R S 1

regroupements d’entreprises retraités conformément


à IFRS 1.

Instruments financiers composés


IAS 32 impose à une entité qui a émis un instrument
financier composé de classer séparément lors de l’émission
la composante passif et la composante capitaux propres.
Si la composante passif n’existe plus, l’application
rétrospective d’IAS 32 impose la présentation séparée
de deux portions de capitaux propres. La première portion
figure en report à nouveau et représente les intérêts cumulés
sur la composante passif. L’autre portion représente
la composante de capitaux propres originale. Selon IFRS 1,
une entité qui adopte les IFRS pour la première fois
n’est pas obligée de séparer ces deux composantes
si la composante passif n’existe plus à la date de transition
aux IFRS.

Date de transition dans un groupe


Si une filiale adopte les IFRS pour la première fois plus
tard que sa société mère, cette filiale peut évaluer ses actifs
et ses passifs :
• soit à leur valeur comptable déterminée conformément
aux IFRS dans les états financiers consolidés de
la mère, avant prise en compte des effets du
regroupement et des ajustements de consolidation,
• soit à leur valeur comptable déterminée selon
les IFRS sur la base de la date de transition
de la filiale.
Cette option est également disponible pour les coentreprises
ou les entreprises associées qui adoptent les IFRS plus tard
que l’entité qui a une influence notable ou un contrôle
conjoint sur elles.

A contrario, si une société mère adopte les IFRS pour la


première fois plus tard qu’une filiale (ou une co-entreprise
ou une entreprise associée), ses états financiers consolidés

304 CONVERSION AU X IFRS


reprennent les actifs et passifs de cette filiale :
• pour les valeurs comptables qu’ils ont dans les états
financiers séparés IFRS de la filiale et,
• après prise en compte des effets du regroupement
d’entreprises et des ajustements de consolidation.

Désignation d’instruments financiers déjà comptabilisés


IFRS 1 autorise la désignation à la date de transition
aux IFRS plutôt qu’à la date de comptabilisation initiale,
d’instruments financiers comme actifs et passifs financiers
à la juste valeur (contrepartie résultat) ou disponibles
à la vente.

Paiements indexés sur des actions


En février 2004, l’IASB a publié la norme IFRS 2
«Paiement fondés sur des actions» qui traite en particulier
des plans de souscription et d’achat d’actions octroyés
aux salariés. Pour les besoins de la première application de
cette norme dans le cadre de la transition vers les normes
internationales, IFRS 1 contient désormais des mesures
spécifiques sur ces transactions.
Une entité qui adopte les IFRS pour la première fois
est encouragée à appliquer IFRS 2 aux instruments
de capitaux propres :
• accordés avant le 7 novembre 2002,
• accordés après le 7 novembre 2002 et qui ont été
acquis («vested») avant la plus tardive de la date
de transition aux IFRS ou du 1er janvier 2005.

Si une entité décide d’appliquer IFRS 2 à ces instruments


de capitaux propres, elle ne peut le faire que si elle a rendu
publique la juste valeur de ces instruments, déterminée à la
date d’évaluation telle que définie dans IFRS 2.
Ce peut être par exemple le cas de sociétés cotées aux
Etats-Unis, qui dans le cadre de l’information financière
publiée auprès de la SEC ont donné, dans leur prospectus,
la juste valeur des options attribuées.

Provision pour démantèlement comprise dans le coût


d’une immobilisation
Le coût calculé selon IAS 16 d’une immobilisation
corporelle peut comprendre si nécessaire le coût de

305
IF R S 1

démantèlement ou de remise en état d’un actif pour son


montant actualisé en contrepartie d’une provision .
Le comité d’interprétation de l’IASB (IFRIC) a publié
en mai 2004 un texte visant à clarifier la comptabilisation
des changements dans l’estimation du coût de
démantèlement ou de remise en état d’un actif. Lorsque
après la comptabilisation initiale du coût de démantèlement
d’un actif (ce dernier doit être modifié) toutes les
modifications de la provision pour risque comptabilisée
trouvent leur contrepartie en plus ou en moins du coût
de l’actif, à l’exception des effets de désactualisation
qui sont enregistrés directement en résultat.
Une entité qui adopte pour la première fois les IFRS
est dispensée de cette obligation pour les changements
intervenus avant la date de transition aux IFRS.
Si elle utilise cette option, l’entité doit :
• évaluer la provision à la date de transition aux IFRS
conformément à IAS 37 «Provisions, passifs éventuels
et actifs éventuels»,
• actualiser cette provision pour la ramener à la date
à laquelle la provision aurait due être comptabilisée
pour la première fois pour estimer le montant initial
à inclure dans le coût de l’actif concerné,
• déterminer l’amortissement cumulé correspondant
à la date de transition.

Exceptions obligatoires à l’application rétrospective


d’autres IFRS

IFRS 1 interdit l’application rétrospective de certaines


dispositions des IFRS,

Décomptabilisation d’actifs et de passifs financiers


L’entité doit appliquer les règles de décomptabilisation
d’IAS 39 de manière prospective pour les transactions
intervenues à compter du 1er janvier 2004.

306 CONVERSION AU X IFRS


Si des actifs ou des passifs financiers (autres que des
instruments dérivés) décomptabilisés avant cette date
n’auraient pas dû l’être selon les IFRS, ils n’ont pas à être
recomptabilisés dans le bilan d’ouverture sauf s’ils doivent
l’être en raison d’une transaction ou d’un événement
postérieur au 1er janvier 2004. Cependant, l’entité doit
comptabiliser tous les instruments dérivés et autres intérêts
(comme par exemple des contrats de gestion) conservés
après la transaction de décomptabilisation et subsistant
à la date de transition aux IFRS.
L’entité qui adopte pour la première fois les IFRS doit
consolider toutes les entités ad hoc qu’elle contrôle
à la date de transition aux IFRS, même si ces entités
ad hoc existaient avant la date de transition aux IFRS
ou détiennent des actifs ou des passifs financiers qui
ont été décomptabilisés selon le référentiel antérieur.

Désignation de la comptabilité de couverture


A la date de transition choisie pour IAS 39 (c’est-à-dire
1er janvier 2004 ou 1er janvier 2005), l’entité doit :
• comptabiliser tous les dérivés à leur juste valeur et,
• éliminer tous les gains et pertes différés sur dérivés
qui étaient présentés selon l ’ancien référentiel
comme des actifs ou des passifs.

Elle ne doit pas refléter dans son bilan d’ouverture IFRS une
couverture qui ne satisfait pas aux critères d’IAS 39 révisée.
Cependant, si l’entité avait désigné une position nette comme
position couverte selon son référentiel antérieur, elle peut,
à la date de transition aux IFRS, désigner un des éléments
de cette position nette comme élément couvert.
Si, avant la date de transition choisie pour IAS 39,
une entité avait désigné un instrument comme couverture
mais que cette couverture ne satisfait pas aux critères
d’IAS 39, l’entité doit appliquer les dispositions spécifiques
d’IAS 39 pour arrêter la comptabilité de couverture.
Les transactions conclues avant la date de transition
choisie pour IAS 39 ne doivent pas être désignées
rétrospectivement comme opération de couverture.

307
IF R S 1

Utilisation d’estimations
Les estimations faites par une entité à la date de transition
aux IFRS doivent être cohérentes avec les estimations
faites à la même date selon le référentiel antérieur sauf
s’il existe une preuve que ces estimations étaient erronées.
Les seuls ajustements qui peuvent être pris en compte
sont ceux relatifs aux différences de principes comptables.
L’entité ne doit appliquer IAS 10 «Evénements postérieurs»
à la date de clôture que lorsqu’elle fait à la date
de transition aux IFRS des estimations qui n’étaient
pas requises à la même date selon l’ancien référentiel.

Si estimations analogues à Estimations maintenues


la même date dans l’ancien dans le bilan d’ouverture sauf
référentiel avec méthodes erreurs manifestes et ce
conformes aux IFRS même si de nouvelles
informations sont disponibles
Si estimations analogues à Nouvelles estimations
la même date dans l’ancien doivent être cohérentes
référentiel avec méthodes avec les anciennes après
non conformes aux IFRS ajustement pour changements
de méthode, changements
qui doivent être reflétés
dans le bilan d’ouverture
Si estimations analogues Les estimations doivent être
n’étaient pas requises préparées sur la base des
à la même date par l’ancien informations disponibles à
référentiel la date d’arrêté des premiers
états financiers IFRS
en appliquant IAS 10

308 CONVERSION AU X IFRS


Présentation et informations à fournir

Explication de la transition aux IFRS


IFRS 1 impose d’expliquer comment la transition
du référentiel comptable antérieur aux IFRS a affecté
la situation financière, la performance financière et
les flux de trésorerie de l’entité.

Pour ce faire, les premiers états financiers IFRS d’une entité


doivent comprendre des rapprochements à différentes dates
entre les données issues du référentiel antérieur et les données
selon les IFRS pour les capitaux propres et le profit ou la perte.
L’entité doit également fournir des explications appropriées
sur ces rapprochements.

Synthèse des informations à fournir dans les premiers états


financiers IFRS (soit par exemple au 31 décembre 2005)

01/01/04 31/12/04 01/01/051 31/12/05


Bilan X X X
Compte de résultat X X
Tableau variation capitaux propres X X
Tableau de flux de trésorerie X X
Rapprochement capitaux propres X X X
Rapprochement résultat net X

Les recommandations de mise en œuvre de la norme


proposent des tableaux de rapprochement des capitaux
propres que l’AMF a recommandé d’appliquer.

D’autre part l’AMF a indiqué comment les entreprises


pouvaient présenter leur information comparative.

Eléments des états finanicers


Exercice 2005 en normes IFRS
Exercice 2004 en normes IFRS (retra ité)
1 Pour les entités qui
appliquent IAS 32 et IAS 39
( Exercice 2004 en ancien référe ntiel (tel que publié)
à compter du 1er janiver 2005 Exercice 2003 en ancien référe ntiel (tel que publié)

309
IFRS 2
IFRS 2

Paiement fondé
sur des actions

311
IF R S 2

IFRS 2
Paiement fondé
sur des actions

Résumé des principales dispositions de la norme

La norme IFRS2 relative aux paiements indexés sur


actions a été publiée le 19 février 2004 par l’IASB.
Cette norme couvre les modalités d’évaluation et de
comptabilisation de toutes les opérations de paiements
indexés sur actions, qu’elles soient réglées en trésorerie,
autres actifs ou en instruments de capitaux propres, et
qui sont effectuées avec les salariés ou avec des tiers,
à l’exception :
• des opérations de regroupements d’entreprises,
qui entrent dans le champ d’application d’IFRS 3,
• des transactions qui relèveraient du champ
d’application d’IAS32/39.

Aucune autre exception n’est prévue. En particulier,


les plans d’actionnariat salariés entrent dans le champ
d’application de la norme. Ainsi, le droit pour un employé
d’acquérir des actions de l’entreprise à un prix inférieur
au prix de marché est couvert par la norme, sauf à ce que
ce droit soit conféré à tous les actionnaires (y compris
les actionnaires «non employés»).

Principes généraux
La norme distingue les opérations de paiements
indexés sur actions réglées :
• en instruments de capitaux propres,

312 CONVERSION AU X IFRS


• en trésorerie,
• en instruments de capitaux propres avec règlement
alternatif possible en trésorerie.

Le principe général énoncé consiste à enregistrer les biens


lorsqu’ils sont obtenus et les services au fur et à mesure
qu’ils sont reçus, à leur juste valeur.

L’entité devra ainsi constater :


• une charge (ou un actif si les biens et/ou services reçus
répondent aux critères de reconnaissance d’un actif),
• en contrepartie d’une augmentation des capitaux
propres (transaction réglée en instruments de capitaux
propres) ou d’une dette (transaction réglée en
espèces). Dans la mesure où il existe un choix dans
le mode de règlement, la transaction devra être traitée
comme une transaction réglée en espèce à hauteur
de l’obligation de l’entité de régler en trésorerie
(ou par la remise d’un autre actif) et comme
une transaction réglée en instruments de capitaux
propres pour le solde éventuel.

La transaction doit être évaluée à la juste valeur «la plus


aisément déterminable» :
• soit de façon directe, à la juste valeur des biens et
services reçus à la date de réception, pour les
transactions avec des tiers autres que les employés ou
fournisseurs de services similaires. Toutefois, si cette
juste valeur ne peut être estimée directement de façon
fiable, elle sera évaluée par référence à la juste valeur
des instruments de capitaux propres remis à la date
de réception des biens et services reçus,
• soit de façon indirecte par référence à la juste
valeur des instruments de capitaux propres attribués
(rémunération des services reçus des salariés ou
de tiers fournissant des services similaires)
à la date d’attribution.

L’évaluation de la transaction par référence à la juste


valeur des instruments émis suppose l’utilisation
d’un modèle d’évaluation qui doit prendre notamment

313
IF R S 2

en compte différents paramètres tels que le cours de


l’action, le prix d’exercice, la volatilité attendue, les
dividendes attendus, le taux d’intérêt sans risque et la
durée de vie de l’option. D’autres éléments d’appréciation
de la juste valeur peuvent également être pris en
considération tels que la non-transférabilité des options
à l’issue de la période d’acquisition des droits.
A titre d’exemple, si une société met en place un plan
de souscription réservé aux salariés, dans le cadre duquel
elle leur offre un droit inconditionnel de souscrire des
actions à un prix inférieur au cours de bourse, la charge
constatée ne sera pas nécessairement égale au montant
total de la décote offerte, dès lors que l’offre de souscription
est assortie de restrictions sur la transférabilité des actions
et que ces restrictions sont susceptibles d’avoir une incidence
sur la juste valeur des actions souscrites (i.e. le prix
qu’accepterait de payer un acheteur consentant et bien
informé, dans des conditions normales).

Si la transaction doit être mesurée par référence à la juste


valeur des instruments attribués et que celle-ci ne peut être
déterminée de façon fiable, la norme autorise dans ce type
de situations - qu’elle qualifie de rares - à comptabiliser
la transaction par référence à la valeur intrinsèque des
instruments attribués, à l’origine à la date d’évaluation1
puis à chaque date d’arrêté, en constatant toute variation
de valeur intrinsèque en résultat.

Transactions réglées en instruments de capitaux


propres («equity-settled»)
1 La date d’évaluation est la Les développements qui suivent se concentrent sur les
date d’attribution pour les transactions avec les salariés. La plupart des dispositions
transactions avec les salariés
et tiers fournissant des décrites ci-après sont néanmoins applicables dans tous
services similaires, où la date les cas lorsque la juste valeur est déterminée par référence
à laquelle l’entité reçoit les aux instruments attribués (en remplaçant alors date
biens ou services en ce qui
concerne les transactions d’attribution par date à laquelle les biens ou les services
avec les non-salariés. sont reçus).

314 CONVERSION AU X IFRS


S’il n’existe aucune condition d’acquisition de droits,
les services sont présumés reçus et sont comptabilisés
immédiatement en contrepartie d’une augmentation
des capitaux propres, égale à la juste valeur des instruments
émis à la date d’attribution, selon le principe général décrit
précédemment.

Si l’acquisition des droits est conditionnée à l’accomplissement


d’une durée de service déterminée, ou à la réalisation de
certaines conditions, les services sont présumés reçus (et sont
donc comptabilisés) sur la période d’acquisition des droits.

La méthode retenue par IFRS 2 est fondée sur celle du


SFAS 123 (US gaap), et peut être illustrée par l’exemple
suivant :

Ainsi, la charge constatée en cumul sur la période


d’acquisition de droits correspond à la juste valeur
(estimée à la date d’attribution) des options dont les
conditions d’acquisition de droits auront été satisfaites.

A contrario cependant, il convient de noter que les conditions


d’acquisition de droits fondées sur des données de marché
(telles que l’atteinte d’un cours cible de l’action) sont à prendre
en compte dès l’origine dans la juste valeur des instruments
attribués et aucune reprise de la charge antérieurement
constatée ne sera réalisée dans le cas où ces conditions ne
seraient pas satisfaites.

En cas de modification de plan conduisant à une augmentation


de la juste valeur des instruments attribués, la valeur marginale
(i.e. la différence à la date de revalorisation entre la juste
valeur de l’instrument d’origine et la juste valeur du nouvel
instrument) doit être reconnue sur la période d’acquisition
résiduelle modifiée, en supplément de la charge basée sur
la juste valeur du plan d’origine, qui reste constatée
sur la durée d’acquisition de droits d’origine.

En cas d’annulation / règlement d’un plan, la charge non


encore reconnue est comptabilisée immédiatement. Si un
règlement en espèces est effectué, ce paiement doit être
comptabilisé comme un rachat d’instrument de capitaux

315
IF R S 2

propres – en déduction des capitaux propres - sauf si ce


paiement excède la juste valeur des instruments annulés
à la date d’annulation ( l’excédent devant être reconnu
en résultat). Si des options de remplacement sont émises
en contrepartie de l’annulation d’un plan, elles doivent
être comptabilisées comme décrit ci-dessus (reconnaissance
de la valeur marginale attribuée sur la durée résiduelle
d’acquisition des droits, égale à la différence, à la date
du remplacement, entre la juste valeur des nouveaux
instruments et la juste valeur des anciens, nette de
tout paiement comptabilisé en capitaux propres).

La charge de rémunération ne peut être réduite qu’en cas


de non satisfaction des conditions d’acquisition de droits
telles que définies à l’origine. En conséquence,
si la modification a pour conséquence de :
• réduire la juste valeur des instruments accordés,
cette réduction n’est pas comptabilisée,
• réduire le nombre d’instruments accordés, cette
réduction serait comptabilisée comme une annulation
partielle conduisant à constater en charge
immédiatement le solde non encore reconnu
correspondant aux instruments annulés,
• réduire la probabilité d’acquisition des droits (par
exemple en augmentant la durée d’acquisition des
droits ou en modifiant les conditions de performance),
l’entité devrait continuer à comptabiliser la charge sur
la base des conditions d’acquisitions du plan d’origine.

Transactions réglées en espèces («cash-settled»)


Les transactions visées couvrent par exemple, l’octroi
de «share appreciation rights» (qui donne le droit à
un paiement en espèces ultérieur fondé sur l’augmentation
du cours par rapport à un niveau déterminé sur
une période déterminée) ou d’actions remboursables.

316 CONVERSION AU X IFRS


Dans ce type de transactions, les biens et services acquis
et la dette sont enregistrés à la juste valeur de la dette.
Tant que la dette n’est pas réglée, elle est réévaluée
à sa juste valeur à chaque arrêté, les modifications
de juste valeur étant enregistrées en résultat.

Transactions réglées en instruments de capitaux propres


ou en espèces :
La transaction (ou ses composants) est comptabilisée
comme une transaction réglée en espèces si (et dans la
mesure où) l’entité a une obligation de régler en espèces
ou par la remise d’autres actifs, et comme une transaction
réglée en instruments de capitaux propres si une telle
obligation n’existe pas.

Si la contrepartie a le choix du règlement, l’entité lui a octroyé


un instrument financier composé dont la composante dette
sera comptabilisée conformément aux dispositions applicables
aux transactions réglées en espèces et la composante capitaux
propres sera comptabilisée conformément aux dispositions
applicables aux transactions réglées en instruments de
capitaux propres.

Si le dénouement est effectué en espèces, la dette est


éteinte. La partie précédemment comptabilisée en capitaux
propres reste en capitaux propres.
Si le dénouement est effectué en instruments de capitaux
propres, la dette est reclassée en capitaux propres.

Si l’accord de paiement indexé sur actions laisse le choix


du mode de règlement à l’entité, celle-ci doit déterminer
dans quelle mesure elle a une obligation (juridique
ou implicite) de régler en espèces et comptabiliser
la transaction en conséquence. A titre d’exemple, si l’entité
a une pratique passée ou une politique établie de dénouer
ce type de transactions en espèces, elle devra la comptabiliser
comme une opération «cash settled».
En l’absence d’une telle obligation, elle la comptabilise
comme «equity settled». Dans ce cas, si l’opération est
dénouée en espèces, le règlement est comptabilisé comme
un rachat d’instrument de capitaux propres.

317
IF R S 2

Toutefois, si le mode de règlement est celui qui a la plus


forte juste valeur, la différence avec la valeur du mode
de règlement prévu à l’origine est constatée en résultat.

Informations à fournir :
Les informations à fournir doivent permettre aux utilisateurs
d’apprécier :
• la nature et l’étendue des opérations de paiements
indexés sur actions et notamment :
- description des plans ayant existé sur la période :
mode de règlement, durée de vie des options,
prix d’exercice, conditions d’acquisition des droits),
- nombre et prix d’exercice moyen pondéré des
options par «catégorie» (i.e. en circulation
en début et fin de période, exerçables en fin de
période, annulées, expirées, attribuées, exercées
sur la période),
- pour les options exercées sur la période, prix
moyen des actions à la date d’exercice,
- pour les options en circulation, durée moyenne
pondérée de vie résiduelle (contractuelle et
attendue) et fourchette des prix d’exercices,
• comment la juste valeur des biens et services reçus
ou des instruments de capitaux propres attribués
sur la période a été déterminée et notamment :
- information détaillée à fournir sur la juste valeur
moyenne pondérée des options attribuées sur
l’exercice, sur le modèle de valorisation utilisé,
et sur la façon dont les différents paramètres
ont été estimés,
- informations sur les modifications de plans
sur la période,
• les effets sur le compte de résultat de la comptabilisation
des opérations de paiements indexés sur actions
- charges de la période au titre de transactions
de paiement indexées sur actions et part
correspondant aux transactions réglées en

318 CONVERSION AU X IFRS


instruments de capitaux propres,
- valeur comptable des dettes issues d’opération de
paiement indexé sur actions et valeur intrinsèque
de la part «acquise» de ces dettes (vested share
appreciation rights)

Spécificités liées à la première adoption du référentiel


La norme entre en vigueur au 1er janvier 2005.

L’application d’IFRS 2 aux transactions réglées en


instruments de capitaux propres dans le cadre d’une
première application des IFRS dépend des dates
d’attribution et des dates d’acquisition de droits comme
résumé dans le tableau suivant :

Date d’attribution < 7 novembre 2002 > 7 novembre 2002


Date d’acquisition des droits

< La plus tardive ent re : Encouragée si information sur la juste Encouragée si information sur la juste
1er janvier 2005 et valeur à la date d’évaluat io n valeur à la date d’évaluation
date de trans it ion aux IFRS communiquée publiquement. communiquée publiquement.
Interdite sino n Interdite sinon

> La plus tard ive ent re : Encouragée si information sur Obligatoire


1er janvier 2005 et la juste valeur à la date d’évaluation
date de trans it ion aux IFRS communiquée publiquement.
Interdite sino n

Note 1 : le 7 novembre 2002 était la date de parution de l’exposé sondage.


Note 2 : La date de transition aux IFRS est le début du premier exercice
pour lequel une entité présente des informations comparatives complètes
selon les IFRS dans ses premiers états financiers IFRS.

En cas de modification d’un plan antérieur au 7 novembre


2002, les dispositions relatives aux modifications
de plan devront être appliquées (i.e. la juste valeur
marginale reconnue) si la modification est postérieure
au 1er janvier 2005 et à la date de transition aux IFRS.

S’agissant de transactions réglées en espèces, les dettes


existant au 1er janvier 2005 doivent être obligatoirement
comptabilisées, une application rétrospective complète

319
IF R S 2

étant autorisée. En particulier, si la date de transition


est le 1er janvier 2004, les sociétés ne sont pas obligées
de constater les dettes liées à des opérations de paiements
indexées sur actions réglées sur l’année 2004.

Principales différences avec les normes françaises


Les normes françaises ne prévoient aucune disposition
particulière sur la comptabilisation des paiements
en actions.

320 CONVERSION AU X IFRS


IFRS 3
IFRS 3

Regroupements
d’entreprises

321
IF R S 3

IFRS 3
Regroupements
d’entrep r i ses

Champ d’application
IFRS 3 «Regroupements d'entreprises» s'applique à toutes
les opérations dont la substance correspond à la définition
d'un regroupement d'entreprises quelle que soit la forme
juridique ou la structure du regroupement à l'exception
des opérations entre entreprises sous contrôle commun,
des participations dans les coentreprises et des états
financiers des coentreprises.

La norme définit un regroupement d'entreprises comme


le fait de regrouper des entités distinctes ou des activités
au sein d'une seule entité présentant les états financiers.
Presque tous les regroupements d’entreprise se traduisent
par la prise de contrôle d’une entité sur une activité.
C’est pourquoi l’acquisition d’entités qui ne sont pas
des activités distinctes (mais des groupes d’actifs)
ne sont pas des regroupements d’entreprises (exemple
des achats de parts de SCI ne portant qu’un immeuble)
mais des transferts d’actifs.

Mode de comptabilisation et identification de l’acquéreur


Tous les regroupements d'entreprises doivent être
comptabilisés comme des acquisitions.Aucune autre méthode
(pooling ou uniting) n’est prévue par la Norme. Cette règle
implique qu’un acquéreur soit nécessairement identifié, celui-ci
étant défini par ailleurs comme l'entité qui prend le contrôle
des autres entités ou activités se regroupant.

322 CONVERSION AU X IFRS


Le contrôle est le pouvoir de diriger les politiques
financière et opérationnelle d'une entité afin d'obtenir
des avantages de ses activités. Il est présumé lorsqu’une
des entités acquiert plus de la moitié des droits de vote
de l'autre entité, et existe également dans certaines
circonstances même en cas de détention de moins de
50% des droits de vote (voir IAS 27). Bien qu’il puisse
être difficile d’identifier un acquéreur il y a en général
des indices pour cette identification (rapport entre
les justes valeurs des entreprises, origine des dirigeants
de l’entité regroupée).

Lorsqu’une nouvelle entité est créée pour réaliser le


regroupement, une des entités préexistantes doit être
retenue comme l’acquéreur.
Dans certaines acquisitions par échange de titres appelées
acquisitions inversées l’acquéreur, est l’entité dont les titres
ont été acquis et l’entité acquise est celle qui émet les titres.

Coût d’acquisition et date d’acquisition


L’acquéreur doit comptabiliser l’acquisition à son coût qui
est la somme de :
• la juste valeur à la date d’échange, des actifs donnés,
des passifs assumés, et des instruments de capitaux
propres émis en échange du contrôle de l’entité
acquise et,
• tous les coûts directement attribuables.
Quand le regroupement est effectué en une seule fois,
la date d’échange est la date d’acquisition. La date
d'échange est la date à laquelle chaque transaction
d'échange liée au regroupement est comptabilisée
par l'acquéreur.
La date d'acquisition est la date du transfert effectif
du contrôle. C’est à compter de cette date que l’acquéreur
intègre les résultats de l’entité acquise, et comptabilise
au bilan les actifs et passifs identifiables et tout goodwill
lié à l’acquisition.

Si le règlement de tout ou partie du coût d'acquisition est


différé, le montant correspondant doit être actualisé.

323
IF R S 3

De m ê m e, si l’acquisition est rémunérée par émission de


titres cotés, le prix de marché à la date d’échange est
la meilleure preuve de la juste valeur sauf circonstances
exceptionnelles (étroitesse du marché). Lorsque le contrat
d'acquisition prévoit un ajustement du prix dépendant
d'un ou de plusieurs événements futurs, le montant
de l'ajustement doit être inclus dans le coût à la date
d'acquisition si cet ajustement est probable et
si son montant peut être évalué de façon fiable.

L’identification et l’allocation des actifs et passifs acquis


L'acquéreur doit, à la date d'acquisition, allouer le coût
d'acquisition en comptabilisant, à leur juste valeur
à cette date, les actifs, passifs et passifs éventuels
identifiables de l'entité acquise qui satisfont aux critères
de comptabilisation de la nouvelle norme, à l’exception
des actifs non courants (groupes d’actifs à céder) qui
sont classés comme actifs détenus à la vente conformément
à IFRS 5 «Actifs non courants détenus en vue de leur
vente et abandon d’activités», lesquels doivent être
comptabilisés à la juste valeur diminuée des coûts de
sortie.
Les actifs et passifs identifiables acquis doivent être les
actifs et passifs de l'entité acquise qui existaient à la date
d'acquisition. Ils doivent être comptabilisés de manière
séparée si, et seulement si :
• pour les actifs autres que les actifs incorporels, il est
probable que tous les avantages économiques futurs
s'y rapportant iront à l'acquéreur et leur juste valeur
est mesurable de façon fiable,
• pour les passifs autres que les passifs éventuels,
il est probable qu'une sortie de ressources
représentatives d'avantages économiques futurs
sera nécessaire pour éteindre l'obligation et
leur juste valeur est mesurable de façon fiable,
• pour les actifs incorporels et les passifs éventuels,
leur juste valeur est mesurable de façon fiable.

324 CONVERSION AU X IFRS


En revanche, l’acquéreur ne peut comptabiliser lors de
l'affectation du coût d'acquisition, de passif pour
restructuration de l'entité acquise s'il ne s'agit pas, à la date
d’acquisition, d'un passif de l'entité acquise conformément
à IAS 37, ni de passif pour pertes futures que l'acquéreur
s'attend à encourir du fait du regroupement.
En outre, un paiement qu'une entité s'est contractuellement
engagée à faire si elle est rachetée, est une obligation actuelle
traitée comme un passif éventuel tant que le regroupement
n’est pas probable et comme un passif, le jour ou celui
le devient.

Les actifs incorporels sont comptabilisés séparément


du goodwill s'ils sont identifiables, c'est-à-dire s’ils résultent
d'un droit légal ou contractuel, ou s’ils sont séparables
des activités de l'entité acquise (c'est-à-dire capable d'être
vendus, transférés, donnés en licence, loués ou échangés
de manière isolée ou conjointement avec un contrat,
autre actif ou passif lié). Une annexe de la Norme fournit
un certain nombres d’exemples d’immobilisations
qui satisfont à la définition comme les actifs liés :
• au marketing (marques, noms de domaine,
titres de presse, accord de non-concurrence),
• aux clients (listes de clients, carnet de commandes,
des contrats commerciaux),
• à des valeurs artistiques (musique, peinture, vidéos),
• à des contrats.
Ces immobilisations satisfont les critères car soit,
elles résultent d’un droit contractuel ou légal,
soit elles sont séparables.
Leur juste valeur peut normalement être évaluée
avec une fiabilité suffisante sauf cas exceptionnels
d’actifs résultant de droits et non séparables.

Dans le cas d'un projet de recherche et développement


en cours chez la cible, si les conditions prévues par IAS 38
sont remplies, les dépenses de recherche, comme les dépenses
de développement, sont identifiées et comptabilisées
séparément du goodwill.

Affectation du coût d’acquisition


Les actifs, passifs et passifs éventuels identifiables acquis

325
IF R S 3

sont évalués initialement par l’acquéreur à leur juste


valeur à la date d’acquisition (méthode équivalente
à la méthode de la réestimation totale dans le référentiel
français). Il en résulte que tout intérêt minoritaire
dans l’entité acquise sera évalué sur la base de sa part
dans les justes valeurs nettes de ces éléments.

Indications sur la juste valeur des actifs et passifs identifiables


La juste valeur, non plafonnée et indépendante des intentions
de l'acquéreur, constitue la nouvelle valeur brute.
Elle correspond par exemple à la valeur de marché
pour les instruments financiers cotés, les terrains et
constructions, à la valeur actualisée des montants
recouvrables ou à débourser pour les créances et dettes,
à la valeur de marché à dire d’expert (à défaut au coût
de remplacement amorti) pour les installations techniques,
à la valeur actualisée du montant qu’un tiers accepterait
comme prix pour assumer le passif éventuel…

Goodwill positif
Le goodwill positif est comptabilisé comme un actif
et évalué à son coût, c’est à dire l’excédent du coût
d'acquisition sur la part d'intérêt de l'acquéreur dans
la juste valeur des actifs, passifs et passifs éventuels
identifiables acquis. Il est toujours exprimé dans
la monnaie fonctionnelle de l’entité acquise.

Par la suite, le goodwil est comptabilisé à son coût diminué


des dépréciations. Il n’est pas amorti mais doit faire l’objet
de test de dépréciation rigoureux chaque année (voir IAS 36).

Goodwill négatif
Après vérification de l’identification et de l’évaluation
des actifs et passifs acquis et du coût d’acquisition, tout
excédent de la part d'intérêt de l'acquéreur dans la juste
valeur des actifs, passifs et passifs éventuels identifiables
acquis, sur le coût d'acquisition doit être comptabilisé
immédiatement en produit.

326 CONVERSION AU X IFRS


Acquisitions par étapes
L'acquéreur doit traiter (jusqu’à la date de prise
de contrôle) chaque étape séparément, en utilisant
le coût d'acquisition et les justes valeurs des actifs / passifs
à chaque date d'échange pour déterminer le goodwill
résultant de chaque étape. Les acquisitions d’intérêts
minoritaires ne sont pas traitées par IFRS 3.

Modifications ultérieures à l’acquisition


Si, à la fin de la période où l'acquisition est intervenue
l'identification et l'évaluation des actifs, passifs et la
détermination du coût d'acquisition ne sont que provisoires :
• l'acquisition est comptabilisée sur la base des valeurs
provisoires,
• ces valeurs doivent être ajustées au plus tard dans
les douze mois qui suivent l'acquisition,
• ces ajustements et les corrections qui en résultent sur
le goodwill sont comptabilisées de manière rétrospective.
Après cette période, les ajustements opérés sur les actifs
et les passifs identifiables doivent être comptabilisés
en produits ou en charges sauf à ce qu’ils soient liés
à des corrections d’erreurs.

Les actifs d'impôt différé de l'entité acquise non


comptabilisés à la date d'acquisition mais reconnus
ultérieurement (quel que soit le délai) sont comptabilisés
en produit au compte de résultat, le goodwill positif étant
ajusté de manière rétroactive et la réduction de sa valeur
comptabilisée en charge au compte de résultat.

Les dépenses ultérieures sur des projets de recherche et


développement acquis et reconnus séparément du goodwill
sont comptabilisées en charges lorsqu'elles surviennent
s’il s'agit de frais de recherche ou de frais de développement
qui ne satisfont pas aux critères d’activation d’IAS 38
et en tant qu'actif incorporel s'il s'agit de dépenses portant
sur des projets de développement qui satisfont à ces critères.

Les passifs éventuels sont évalués ultérieurement


à la valeur la plus élevée entre le montant déterminé
conformément à IAS 37, et le montant initialement
reconnu.

327
IF R S 3

En ce qui concerne le coût d’acquisition, lorsque


ultérieurement l'ajustement du prix devient probable
et qu'il peut être mesuré de manière fiable, le complément
de rémunération est traité comme un ajustement rétroactif
du coût d'acquisition avec prise en compte de son impact
sur le goodwill ou le goodwill négatif.
Cependant, en cas de garantie de la valeur des titres émis
en paiement de l'acquisition, l'acquéreur doit indemniser
le vendeur (émission de titres supplémentaire ou autre),
il n'y a pas d'augmentation du coût d'acquisition
ni d'ajustement du goodwill.

Informations à fournir
L'entreprise doit fournir de nombreux éléments en annexe.
On peut notamment citer :
• Les informations permettant d'évaluer la nature
et l'impact financier des regroupements d'entreprises
intervenus durant l'exercice et depuis la fin
de l'exercice et avant l’arrêté des comptes (coût
d’acquisition y compris le nombre d'instruments émis
et leur méthode d'évaluation, juste valeur et ancienne
valeur comptable par catégorie des actifs et passifs
acquis (sauf si impraticable), ligne du compte de
résultat et montant du goodwill négatif ayant contribué
à l'existence d'un goodwill, résultat net de l'entité
acquise depuis l'acquisition (sauf si impraticable)
• Les informations permettant d'évaluer l'impact
financier des gains, pertes, corrections d'erreurs et
autres ajustements comptabilisés durant la période
et résultant de regroupements d'entreprises
de l'exercice ou d’exercices antérieurs.
• Les informations sur les changements intervenus
durant l'exercice dans la valeur du goodwill (montant
brut et dépréciation en début et fin d’exercice,
acquisition et cession, dépréciation, écarts de change,
ajustements résultant d’actifs d’impôt différé,
reclassement en actifs destinés à la vente…)

328 CONVERSION AU X IFRS


Principales différences avec les normes françaises
IFRS 3 exclut expressément de son champ d'application
les transactions entre entités sous contrôle commun alors
que les règlements CRC sur les comptes consolidés qui
traitent des regroupements d'entreprises ne comportent
pas d'exclusion analogue.

Comptabilisation des regroupements d'entreprises


Selon IFRS 3, tous les regroupements d'entreprises
sont comptabilisés comme des acquisitions, alors que
dans le référentiel français même si tous les regroupements
d'entreprises sont des acquisitions, certains bénéficient
d’une méthode dérogatoire assimilable à la mise
en commun d’intérêt (exemple d’acquisitions rémunérées
par l'émission de titres de capital de l'acquéreur).

Comptabilisation initiale
Les textes français disposent que le coût d’acquisition
doit prendre en compte certains coûts de restructuration
de l'acquéreur (surcapacités faisant double emploi
à la suite du regroupement) alors qu'IFRS 3 interdit
une telle prise en compte.
Par ailleurs, les coûts directs de transaction sont intégrés
nets d'effet fiscal dans le coût d'acquisition selon
ces mêmes textes français alors qu'ils sont incorporés
au coût d'acquisition en valeur brute en IFRS.

Concernant l'identification des actifs et passifs,


les divergences portent principalement sur :
• les passifs pour pertes futures et les provisions
pour restructuration pour lesquels la reconnaissance
en IFRS est extrêmement restrictive (obligation de
satisfaire les critères d’IAS 37 à la date d’acquisition)
par rapport au référentiel français,
• les passifs éventuels qui sont reconnus en IFRS.

A l’exception des actifs acquis et détenus en vue de


leur revente, les intentions de l'acquéreur ne sont
pas prises en compte dans la détermination de la juste
valeur en IFRS alors que les règles de consolidation
françaises distinguent les biens d'exploitation auxquels

329
IF R S 3

est appliquée la valeur d'utilité, des biens hors exploitation


qui sont évalués en valeur de marché.

En France, la constatation d'écarts d'évaluation positifs


ne doit pas, sauf cas exceptionnels dûment justifiés, avoir
pour conséquence de faire apparaître d'écart d'acquisition
négatif. Une telle limitation à la détermination de
la juste valeur n’est pas prévue dans IFRS 3.
Les règles françaises, à la différence d’IFRS 3, prévoient
que la partie du coût d’acquisition correspondant aux
projets de Recherche et Développement en cours chez
la cible, dans la mesure où elle est identifiable et évaluable,
soit enregistrée immédiatement en charge. La partie
remplissant les critères d’activation reste à l’actif si
tels sont les principes du groupe.

Comptabilisation ultérieure
Les actifs d’impôt différé non reconnus à l’acquisition et
reconnus a posteriori, sont comptabilisés en contrepartie
d’une réduction du goodwill sans limitation de délai
en IFRS alors qu’ils impactent le résultat après le délai
d’affectation (sans que le goodwill ne soit affecté)
selon les règles françaises.

Le goodwill n’est pas amorti en IFRS. En revanche, dans


le référentiel français doit être amorti sur sa durée d’utilité
laquelle reflète les hypothèses retenues et les objectifs
fixés et documentés lors de l’acquisition.
Par ailleurs, il doit faire l’objet de test de dépréciation
annuel systématique à une date qui peut ne pas être
la date de clôture en IFRS alors que ce test n’est réalisé
qu’en cas d’indice à la clôture en France.

Le goodwill négatif est comptabilisé immédiatement


en résultat après vérification des valeurs en IFRS alors
qu’il est rapporté sur une durée reflétant les hypothèses
retenues et les objectifs fixés lors de l'acquisition selon
les textes français.

330 CONVERSION AU X IFRS


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