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Géopolitique

PLAN

Introduction
–          Qu’est-ce que la géopolitique ?
–          Histoire de la pensé
–          Définition
Première partie : genèse de la pensé géopolitique contemporaine

Chapitre I : les grands concepteurs

Section 1 : les fondateurs

Section 2 : les écoles de la pensée géopolitique

A : l’école allemande


B : l’école anglaise
C : l’école américaine
D : l’école française

Chapitre II : de l’éclipse au renouveau de la géopolitique

Section 1 : disparition temporaire de la géopolitique après la seconde guerre


mondiale

Section 2 : nouvel essor de l’analyse géopolitique

Chapitre III : les concepts et les acteurs de l’analyse géopolitique contemporaine


Section 1 : les concepts fondamentaux
Section 2 : les principaux acteurs

Deuxième partie : l’analyse géopolitique de certaines situations et crises


internationales contemporaines

Chapitre I : la géopolitique des grandes puissances occidentales

Section 1 : la géopolitique de l’UE

Section 2 : la géopolitique des Etats-Unis

Chapitre II : les ressources stratégiques : source de puissance et de domination

Section 1 : le pétrole, enjeu géopolitique du monde actuel

Section 2 : l’eau, atout stratégique international

Chapitre III : décryptassions de certain conflits internationaux

Section 1 : l’intervention en Iraq : premier conflit géopolitique du XXI siècle

Section 2 : l’Iran dans l’équilibre géopolitique du moyen orient.


Introduction :

–          Qu’est-ce que la géopolitique :


A l’heure où le monde contemporain apparait de plus en plus perturbé, du fait de la
multiplication des revendications populaires, identitaires et des crises politiques, il
devient extrêmement difficile d’analyser les problèmes de la vie internationale. C’est
la raison pour laquelle la géopolitique est aujourd’hui très souvent sollicitée. Elle
permet en se fondant, en premier lieu, sur la géographie physique et humaine de
comprendre la vie politique afin de « dénouer l’écheveau des relations internationales
du monde contemporain ».
Ce dernier semble de plus en plus confus, depuis la disparition du manichéisme qui
caractérisait la division du monde entre 1945 et 1990 en deux blocs rivaux dominés
par les États-Unis et l’URSS. L’ensemble des problèmes internationaux de la période
de la guerre froide (crises de Berlin, guerre de Corée, crise de cuba) était interprété à
partir de la logique d’affrontement bipolaire.
Dans le contexte multipolaire du monde actuel, la géopolitique et une discipline qui
sert à étudier les conséquences de la géopolitique physique et humaine sur les
relations interétatiques, et inversement celles de la politique sur la géopolitique,
notamment en ce qui concerne la fixation des frontières et des populations.
En effet, les contraintes géographiques ont un poids réel sur les événements
géopolitiques.
A rappeler ici, que ces contraintes avaient autrefois un rôle dissuasif en matière e
conquêtes et de guerres (relief, étendues d’eau ou désert à franchir).
La situation géopolitique demeure toujours, à l’origine des choix politiques et
économiques des gouvernements. A titre d’exemples :
* Le japon qui est venu à développer une stratégie de propriété intellectuelle dans le
but de survivre à des contraintes géographiques (en tant que pays insulaire).
* La décision de la France, intervenue au lendemain du 1er choc pétrolier de 1973,
de lancer un programme nucléaire de grande envergure, afin de s’affranchir de ses
contraintes en matière énergétique.
* Le conflit entre l’Inde et le Pakistan pour le contrôle des richesses de cachemire.

A travers ces exemples, on constate que les enjeux ont toujours pris une dimension
géographique ? Celle- ci devient incontournable dans l’analyse des questions
politiques.
La géopolitique, ainsi expliquée par la géographie, permet de compléter les analyses
juridiques. Autrement dit, elle élucide les grands événements de la vie politiques.
Autrement dit, elle élucide les grands événements de la vie politique d’une façon
réaliste. Ainsi, les conflits liés à la volonté d’accéder aux réserves pétrolières et
gazières doivent nécessairement faire l’objet d’une analyse géopolitique, permettant
de répondre aux questions suivantes : ou sont ces réserves, à qui appartient les
territoires sur lesquels se trouvent ses richesses, quelles sont les puissances qui
veulent s’en emparer et pour quelles raisons ?

–          Histoire de la pensée géopolitique :


Lors de son apparition en Europe (Allemagne), à la fin du XIXe siècle, la géopolitique
ne se limitait pas à l’analyse objective, mais au contraire était considérée comme un
instrument de domination des Etats occidentaux se disputant la suprématie mondiale.
A cet effet, la géopolitique se vit plus tard reprocher le fait d’avoir été utilisée pour
appuyer et justifier les revendications de certains pays européens. Identifiée au
nazisme, elle fut bannie, après la seconde guerre mondiale.
Cependant la nécessité pour les décideurs politiques d mieux comprendre les conflits
interétatiques et d’en décrypter les enjeux a suscité, depuis les années 1970, un regain
d’internet pour cette discipline.

–          Définition de l’analyse géopolitique :


Au-delà des interprétations différentes données par les théoriciens à cette discipline, la
nouvelle conception de l’analyse géopolitique a pour objet de déterminer, derrière les
apparences, quels sont les caractères objectifs de la géographie physique et humaine
qui conditionnent les choix stratégiques des acteurs de la vie internationale.
Avec la multiplication des acteurs de la société internationale, il est devenu impératif
de comprendre leur comportement, afin de prévenir d’éventuels conflits ou de mener
des projets en commun pour le bien de l’humanité.

Première partie : genèse de la pensé géopolitique contemporaine

Depuis sa naissance à la fin du XIXème siècle, la géopolitique a connu des évolutions


importantes. Elle est passée d’une conception de domination (représentée par les
écoles allemande, anglais et américaine) à une approche analytique des grands
événements de la vie internationale (adoptée par l’école française).

Chapitre I : les grands concepteurs


Nous nous limiterons dans cette étude aux chefs de file des principales écoles, à
savoir : les allemands Ratzel et Haushofer ; le britannique Makinder ; les américains
Mahan et Spykman ; et les français Ancel et Lacoste.

Section 1 : les fondateurs

Le terme géopolitique a été employé pour la première fois par le suédois Rudolf
Kjellen dans un article publié en 1889.
Il reprend en réalité les éléments de géographie politique énoncés par le géographe
allemand Friedrich Ratzel, que l’on considère comme le père de la géopolitique
allemande.
Ratzel analyse l’Etat en rapport avec sa géographie, son espace et son milieu ? À
travers sa conception, ce théoricien voulait construire un outil intellectuel susceptible
d’agir efficacement sur l’espace.

Section 2 : les écoles de la pensée géopolitique

Il convient de passer brièvement en revue les principales écoles géopolitiques, afin de


bien comprendre les différents angles de vue qu’offre la géopolitique pour
appréhender les apports entre les sociétés, leurs interactions avec les espaces et les
questions de pouvoirs.
Dans ce contexte on distingue quatre grandes écoles de pensée.

(A : l’école allemande)

L’école géopolitique allemande repose sur les approches théoriques de son fondateur
F. Ratzel et son principal disciple, le général Karl Haushofer.
a) Friedrich Ratzel (1844-1904)

Ratzel développe une géopolitique engagée pour la réalisation d’une grande Europe
dominée par l’Allemagne.
Cette conception de la géopolitique émerge avec la naissance du II ème Reich, qui
cherche à se donner une légitimité territoriale et renforcer la puissance d’une nation
allemande morcelée par les guerres napoléoniennes. A cet effet, Ratzel s’applique à
démontrer que l’état est comme un être vivant qui naît, grandit, atteint son plein
développement, puis se dégrade et meurt.
A travers cette conception Ratzel, défend l’idée que l’Allemagne a besoin pour se
développer d’élargir son territoire sur l’espace vital (le lebensraum) nécessaire à sa
survie.

b) Karl Haushofer (1869-1946)

Ce disciple de Ratzel va développer et vulgariser la conception de son maitre, en la


mettant au service du régime nazi.
Selon Haushofer, les frontières ne sont pas intangibles. A cet effet, l’Allemagne ne
doit pas respecter les frontières qui lui ont été imposées par le traité de Versailles de
1919. Il faut qu’elle retrouve sa grandeur en élargissant ses frontières à son espace
vital.
Haushofer ne s’est pas arrêté là, il a proposé au régime nazi un approche
cartographique du monde où les grandes puissances se partagent la planète en
fonction d’alliances d’une hiérarchie raciale des peuples.

(B : l’école anglaise : la sea power)

Représentée par l’amiral britannique Hal Ford Makinder l’école anglaise de


géopolitique définit la puissance anglaise par la domination des mers (théorie de
l’empire maritime).
Selon Makinder, la planète est un ensemble composé par un océan mondial 9/12è, une
ile mondiale 2/12è qui contient l’Afrique, l’Asie et l’Europe et de grandes iles
périphérique 1/12è qui contiennent l’Amérique et l’Australie. Afin de dominer le
monde, il faut occuper l’ile mondiale et principalement le cœur de cette ile (le
heartland), véritable pivot géographique du monde, à savoir la Russie.
Cependant, comme la Russie est inaccessibles à la puissance maritime de la Grande-
Bretagne, Makinder propose de l’endiguer (la contenir) en contrôlant les territoires
qui l’encerclent.
Selon Makinder : « qui commande l’Europe de l’est, commande le heartland, qui
commande le heartland commande l’ile-monde, qui commande l’ile monde
commande le monde ».

(C : l’école américaine)

Représentée par les géopoliticiens américains : l’amiral Alfred Mahan et le journaliste


et prof de science politique Nicholas Spykman.

a) L’amiral A. Mahan (1840-1914)


Mahan a développé une pensée géopolitique destinée à justifier l’expansionnisme des
États-Unis d’Amérique.
Ce géopolitique américain est convaincu que les États-Unis, puissance industrielle
contrôlant les Amériques, peuvent en imitant la stratégie maritime de l’Angleterre
obtenir la domination mondiales grâce à la maitrise des mers.
A cet effet, Mahan préconise une politique stratégique fondée sur l’alliance avec la
Grande-Bretagne, l’endiguement de l’avancée maritime et coloniale allemande et
surveillance, avec l’aide des européens, des ambitions expansionniste japonaise.

b) Nicholas J. Spykman (1893-1943)

Disciple critique de Mahan, Spykman est son continuateur en même temps que le
continuateur partiel et dissident de Makinder.
Comme le britannique Makinder, Spykman pense que le monde dispose d’un pivot.
Mais ce pivot n’est pas le heartland de Makinder (la Russie) selon Spykman, le pivot
du monde est composé d’un anneau tampon d’états entre le heartland (Russie ou
Allemagne) et la puissance maritime britannique.
Ces états tampons (la perse et l’Afghanistan) doivent être contrôlés si l’on veut
contrôler le monde.
Cette nécessité, conduira à la mise en place d’une politique d’endiguement illustré par
la constitution de l’alliance atlantique (OTAN) dominée par les États-Unis face au
pacte de Varsovie, dominé par l’URSS. L’Europe de l’ouest et la Turquie servant
d’états tampons pour les États-Unis et les états socialiste d’Europe de l’est constituant
les états tampons de l’URSS.

(D : l’école française)

Représenté par Jacques Ancel et Yves Lacoste, L’école française s’est développée en
réponse à la conception allemande de la géopolitique.

a) Jacques Ancel (1879-1943)

Ancel conteste l’expansionnisme allemand et défend les acquis idéologiques de la


révolution française et les acquis territoriaux antérieurs.
Selon ce penseur, la géopolitique doit analyser les relations existant entre les groupes
humains et le territoire sur lequel ils vivent et se développent, militairement,
politiquement et commercialement, à partir certes, d’invariantes géopolitiques (les
montagnes, les fleuves, les déserts, les iles…).

b) Yves Lacoste

Cherchant à montrer à quel point la géopolitique est lié au pouvoir ce géographe,


précise que cette discipline a pour objet de décrire et d’expliquer les rivalités de
pouvoirs concernant pour l’essentiel les territoires (les rivalités nationales).

Chapitre II : de l’éclipse au renouveau de la géopolitique

La géopolitique, après avoir été bannie comme savoir scientifique, après la seconde
guerre mondiale, retrouve une nouvelle légitimité d’approche à la suite de différents
conflits apparu dans les années 1970 (khmers rouges au Vietnam, guerre entre Israël
et les Etats arabes).
Ainsi, afin de ne pas retomber dans les travers du passé, la géopolitique s’est orientée
vers l’utilisation de l’ensemble des connaissances liées à la géographie (géographie
physique et humaine) dans toute ses composantes (sociales, économiques, culturelles,
sanitaires) mais aussi l’histoire et la science politique.

Section 1 : disparition temporaire de la géopolitique

Les liens entre la géopolitique et le nazisme ont pendant longtemps éclipsé la


géopolitique des esprits et des universités.
A titre d’exemple, jusqu’en 1980, les géographes russes se sont opposés à la création
de commissions de géographie politique dans les instances internationales de la
géographie. Et Staline a été jusqu’à interdire l’usage du terme géopolitique.
Par ailleurs, pendant la période de la guerre froide l’importance du milieu
géographique dans l’élaboration des doctrines militaires s’est retrouvée de plus en
plus réduite du fait de l’apparition de l’arme atomique. En effet, à l’aire de la
dissuasion nucléaire, l’espace terrestre n’est plus vraiment pris en considération
comme élément déterminant. Ce sont les considérations balistiques qui l’emportent.

 Section 2 : nouvel essor de l’analyse géopolitique

Grace aux efforts fournis par certains théoriciens français, la géopolitique a connu un
nouveau départ.
En effet, afin de réhabiliter et vulgariser la géopolitique, Yves Lacoste et ses disciples
de l’école française dénoncent la mainmise des savoirs cartographiques et
géographiques limités à des perspectives stratégiques.
Lacoste définit la nouvelle géopolitique comme « étude des interactions entre le
politique et le territoire, les rivalités ou les tensions qui trouvent leur origine ou leur
développement sur le territoire ».
Par sa recherche des interactions entre les grandes zones du monde (énergie et
matières premières, flux de ressources, passages à risques), la géopolitique s’intéresse
naturellement à la politique internationale et à ses aspects diplomatiques.
On constate que de nos jours la mondialisation et l’effondrement d’un monde
bipolaire ont multiplié et complexifié les liens entre toutes les populations de la
planète. D’où l’intérêt de l’analyse géopolitique pour le décryptage des différents
enjeux des relations internationales contemporaines (recrudescence des menaces
terroristes ; risques de prolifération nucléaire- Iran, Corée du Nord- ; accès à l’eau
potable –Turquie, Syrie, Israël, Asie, Afrique, etc.- ; ressources halieutiques et zones
de pêche ; agro-ressources au Brésil, usines biochimiques ; accès aux ressources
naturelles en Afrique, au Moyen-Orientent ; gisements éoliens ou hydroliennes, etc.)
 
Chapitre III : les concepts et les acteurs de l’analyse géopolitique contemporaine

La géopolitique repose sur cinq principes fondamentaux qui sont instrumentalisés par
les différents acteurs de la société internationale.

Section 1 : les concepts fondamentaux

L’analyse géopolitique s’intéresse à répondre aux questions indispensables à la bonne


compréhension des rivalités de pouvoirs et des choix stratégiques des acteurs
internationaux. Pour ce faire, la géopolitique se fond sur cinq principes fondamentaux
qu’elle s’attache à analyser. Il s’agit de la conflictualité. La spatialité, la frontière,
l’impérialité et la mondialité.
    
A:    La conflictualité

La vie est conflictuelle. L’agressivité positive et négative des êtres humains, dans leur
course au pouvoir, les conduisent au conflit permanent (les deux guerres mondiales,
guerres de libération, conflits infra-étatique, guerres subversives).
La géopolitique a pour tâche première de mettre en évidence les origines des conflits
et les motivations des acteurs internationaux.
Les conflits ont, pour l’essentiel, trois sources profondes : la lutte pour le contrôle des
ressources, la lutte pour le contrôle des espaces géographiques, la lutte pour la
domination idéologique, ethnique et/ou nationale.

a) La lutte pour les ressources

La rareté des ressources a tendance à transformer la géopolitique zonale en une


géopolitique objectale qui conduit à faire émerger des nouveaux lieux du monde. Non
pas des lieux de la mondialité comme l’entend J. Lévy (2008) mais de nœuds
géostratégiques qui regorgent de ressources énergétiques ou hydrauliques qui
deviennent des lieux préférentiels de projection de puissance des deux prétendus
rivaux, mais également d’autres puissances. Ces nœuds géostratégiques ne doivent
pas être confondus avec ce que Makinder appelait les pivots géostratégiques, qui eux,
étaient des lieux nécessaires à la maitrise du monde comme le furent le Heartland
eurasien ou le Rimland, pendant la guerre froide.
Aujourd’hui, ces nœuds géostratégiques sont peu nombreux mais très convoités par
les deux puissances : il s’agit de l’Asie centrale, du Caucase, de la corne de l’Afrique,
du Golfe de Guinée du rectangle Venezuela-Colombie-Equateur-Bolivie, de l’arctique
et de la Sibérie. Ces nœuds géostratégiques n’ont pas la même configuration. La
plupart d’entre eux sont des « puits » de ressources considérables. Mais ils peuvent
également présenter des caractéristiques plus spécifiques. C’est le cas de la Corne de
l’Afrique ou du rectangle latino-américain. La corne de l’Afrique est une région
particulièrement instable sur le plan politique avec la récente scission du soudan,
l’inflation du « Lang grabbing » et la multiplication des actes de piraterie. L’océan
indien devient alors une zone de cette guerre « hors limites » que mènent les deux
hyperpuissances à coup de porte-avions et d’opérations sécuritaires spectaculaires.
Même remarque pour le rectangle latino-américain, nœud moins instable que la Corne
de l’Afrique mais où les deux hyperpuissances jouent le même jeu, la chine fidèle à
son principe de non-ingérence et sa « diplomatie du yuan » se substitue discrètement
et efficacement aux IDE américains dans une région qui n’a jamais baissé la garde et
abandonné son antiaméricanisme.
Un nœud géostratégique est donc une zone riche en ressources, instable, sécurisée ou
en vois de sécurisation en forment convoitée par les deux hyperpuissances.
La maitrise de ces ressources débouche aujourd’hui vers une course effrénée pour
maitriser ces ressources et donc pour séduire d’une façon ou d’une autre les pays qui
en regorgent. Or cette course conduit forcément ces deux grandes hyperpuissances à
jouer de cette séduction et à éviter d’employer un hard power militaire trop voyant.

b)     La lutte pour les espaces géopolitiques


Cette lutte est nécessaire pour pouvoir accéder aux ressources. C’est donc, par
exemple la lutte pour le contrôle des détroits maritimes (détroit d’Ormuz, détroit de
Malacca, détroit de baba el mendeb, détroit de Gibraltar) et les canaux (canal de suez,
canal de Panama) à titre d’exemple pour les USA le contrôle de panama lui permet le
passage de l’atlantique au pacifique.
C’est le cas également de la domination de certains espaces au Proche-Orient qui
permet le contrôle des ressources en eau : l’annexion du Golan permet à Israël de
disposer du quart de ses besoins en eau et la contrôle de la Cisjordanie de disposer
d’un tiers de cette ressource.

c) La lutte pour l’hégémonie idéologique, ethnique et/ ou nationale

Cette lutte peut être réellement fondée sur le sentiment d’appartenir à la même
communauté d’idées, le même peuple, la même nation, donc sur une identité
collective, ressentie plis ou moins passionnément par les membres d’un groupe social
comme devant s’imposer aux autres.
Mais très souvent la lutte idéologique, ethnique et/ou nationale, camoufle en réalité
des intérêts tout à fait matériels. C’est le cas des luttes-ethniques qui servent les
intérêts des puissances qui souhaitent contrôler des territoires stratégiques. Exemple
des conflits ethniques au Rwanda et en république démocratique du Congo.

B:     La spatialité

La spatialité c’est tout d’abord le territoire, terrestre, maritime et aérien, la


territorialité classique, et c’est l’espace extra-terrestre qui ne relève pas de la
territorialité classique, la territorialité spatiale, mais c’est également la zone
d’intervention des acteurs transnationaux, la territorialité virtuelle.

a) La territorialité classique

Tous les états ont leur territorialité, leur territoire actuel et le souvenir de leurs anciens
territoires et le regret des territoires qu’ils n’ont pas eu, et les états peuvent avoir des
revendications territoriales et/ou être confrontés aux revendications territoriales de
leurs voisins et/ou adversaires.
Cette territoriales étatique peut être accepté par toutes les composantes de l’état mais
elle peut être, également contestée lorsque l’état est un état multi-ethnique,
multiculturel, certaines communautés internes pouvant revendiquer l’indépendance.

b)     La territorialité spatiale

L’espace extra-terrestre est aujourd’hui soumis au contrôle variable des puissances


qui peuvent matériellement l’utiliser, civilement et militairement.
Pour l’instant le contrôle de l’espace extra-terrestre n’est qu’un complément du
contrôle de l’espace extra-terrestre n’est qu’un complément du contrôle territorial
classique, mais c’est un contrôle qui ne peut que se développer et s’approfondir.
Le contrôle du territoire spatial permet d’observer les autres et de les écouter, bientôt
mener des actions militaires. Il fragilise donc le territoire classique, qui devient
vulnérable, surtout lorsque l’espace maritime et l’espace aérien sont eux-mêmes
dominés par une puissance adverse.
Mais l’utilité pour une puissance de contrôler le territoire spatial l’oblige à contrôler
des territoires classiques. Par exemple la France ne serait pas une puissance spatiale si
elle ne disposait pas, notamment, de la Guyane et de Mayotte pour l’envoi et le suivi
de ses fusées.

C:     La frontière

Tous les territoires étatiques sont délimités par des frontières qui permettent de fixer
les limites de la souveraineté territoriale des états.
Le territoire étatique, n’est pas seulement constitué par le territoire terrestre (sol et
sous-sol), il comprend également les espaces maritimes (eaux intérieurs et mer
territoriale), ainsi que l’espace aérien qui surplombe le territoire terrestre et maritime
de l’état.
Cet espace territorial est délimité par les frontières, déterminées en fonction des
principes et procédures suivants.

a) Le principe de l’uti-possidetis

Initialement, c’est le principe qui a été retenu par les états de l’Amérique du sud issus
des anciennes colonies espagnoles pour définir leurs frontières respectives. Il se base
sur les limites administratives existantes en 1810 entre les dites colonies.
Repris par l’organisation de l’unité africaine (actuelle union africaine) dans le cadre
de l’intangibilité des frontières héritées du colonisateur, ce principe porteur
d’injustices, a donné lieu à plusieurs conflits territoriaux entre états africains (Maroc,
Algérie, Ouganda Tanzanie etc.).

b) Les frontières naturelles

Les frontières étatiques peuvent être naturelles suivants les lignes de crêtes des
montagnes ou de partages des eaux. C’est le cas du Rio Grande entre les États-Unis et
le Mexique, et du Rhin entre la France et l’Allemagne.

c) Les frontières artificielles

À défaut d’obstacles naturels, les états recourent à la délimitation de leurs territoires


respectifs par des frontières artificielles.
La délimitation est alors réalisée suivant un procédé conventionnel entre les états
limitrophes. (Exemple de la frontière franco-espagnole).
A noter que la frontière peut également résulter :
–          Soit d’une guerre, dans ce cas le vainqueur s’octroie le droit de procéder à des
remaniements territoriaux par la modification des territoires des états vaincus.
–          Soit d’une occupation prolongée débouchant sur l’annexion (cas du Golan et
de Jérusalem Est annexés par Israël).

D:   L’impérialité

Ce concept correspond à la domination d’une puissance sur des populations d’origines


diverse dans un ensemble territorial continu ou discontinu. Si l’histoire du monde a
connu de nombreux empires, il n’existe plus aujourd’hui, les États-Unis sont une
superpuissance mais ne constituent pas un véritable empire, notamment puisque les
états sur lesquels ils influent ne sont pas des annexions.

E:     La mondialité

C’est un concept qui s’applique d’une part à des lieux qui par leurs avantages
stratégiques, intéressent de nombreux acteurs, et qui permettent à celui qui les
contrôle d’agir sur de nombreux acteurs (cas du Golan, du détroit d’Ormuz, du canal
de Corinthe). Il concerne d’autre part des puissances capables de dominer des lieux
stratégiques, seuls les États-Unis le peuvent aujourd’hui.

Section 2 : les principaux acteurs

L’analyse géopolitique consiste à étudier les relations entre trois types d’acteurs.
Les acteurs étatiques à savoir les états ; les acteurs transétatiques (licites :
organisations internationales, ONG ; ou illicites : mafias, réseaux terroristes) ; les
acteurs infra étatiques (groupes rebelles, guérilla).

(A:    Le contrôle des détroits)

Les détroits d’Ormuz, point de tension géopolitique entre l’Iran, Oman (péninsule de
Musandam) et les émirats arabes unis.
La géopolitique des détroits par lesquels passent les pétroliers constitue le second
enjeu : celui du transport pétrolier. Près de 20% du commerce mondial dont 40% des
exportations du pétrole emprunte le détroit d’Ormuz. Aujourd’hui, il est inconcevable
que ce dernier soit fermé ou même menacé. Les pays limitrophes- Iran, Oman émirats
arabes unis et Arabie saoudite –sont au cœur de l’une des régions les plus convoitées
de la planète. La cinquième flotte américaine y ouille d’ailleurs en permanence.
Les approvisionnements européens dépendent quant à eux, très largement du canal de
suez. Fermé de 1967 à 1973, suite à sa nationalisation par le président
égyptien Nasser, les pétroliers n’ont d’autres choix que de rallonger leur route pour
contourner le cap de bonne-espérance, ce qui pousse les armateurs à construire des
pétroliers de taille considérable (VLCC et ULCC). Cette interruption, à l’origine de la
crise du canal de suez, n’a néanmoins pas suffi à bloquer l’approvisionnement
européen. Par la suite, le canal est doublé par un oléoduc (Sumed pipeline) d’une
capacité de 2.5 Mbl/j, une occupation physique des lieux reste cependant une menace.
Enfin, ceux du japon et de la chine passent par le détroit de Malacca, toujours affecté
par des actes de piraterie. La chine cherchait en 2006 à passer contrat avec la
Thaïlande pour faire passer son pétrole par voie de terre et doubler ainsi
l’alimentation par le détroit ; la réactivation du pipeline qui double le canal de panama
est en cours (2009).
Les menaces qui s’exercent sur les détroits peuvent être de nature militaire, mais aussi
terroriste ou même la piraterie, qui connait des regains périodiques.
Géopolitique-lutte pour l’hégémonie ethnique et/ou nationale
Coltan
Le Coltan est une source importante pour la production du tantale et, plus
accessoirement, du niobium. Le tantale est très prisé pour sa grande résistance à la
corrosion. Considéré comme un métal stratégique, il est surtout utilisé dans la
fabrication de condensateurs pour les équipements électroniques mais cette également
dans la composition d’alliages de cobalt et de nickel dans l’aéronautique et
particulièrement la fabrication des réacteurs. On l’utilise aussi comme revêtement
dans les échangeurs de chaleur et dans des alliages pour les outils de coupe ou de
tournage.

B:     Le trafic de Coltan en Afrique centrale

Le Coltan est au cœur de la guerre en république démocratique du Congo (RDC), l’un


des conflits les plus meurtriers depuis la seconde guerre mondiale avec plus de 5
millions de morts. Un rapport d’experts présenté en 2001 au conseil de sécurité de
l’ONU dénonce les grandes quantités de ce minerai illégalement extraites du sol de la
république démocratique du Congo et transportées en contrebande, en accord avec des
entrepreneurs occidentaux, par les armées de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi et
de la RDC qui occupaient la province orientale et la région du Kivu, à l’est du pays.
L’armée rwandaise aurait ainsi retiré 250 millions de dollars de 1998 à 2000 du trafic
illégal de ce minerai.
Ces exploitations minières illégales encouragent le maintien d’armées étrangères au
Kivu et mettent en péril l’écosystème forestier de la région.

 
 
Deuxième partie : l’analyse géopolitique de certaines situations et crises
internationalescontemporaines

Chapitre I : la géopolitique des grandes puissances occidentales

Section 1 : la géopolitique de l’UE

Commencée à 6, la construction communautaire rassemble 28 états depuis le


1er janvier 2007. Jusqu’où ira-t-elle ? Cette question se pose non seulement en termes
d’extension géographique, mais encore en termes de puissance. L’une et l’autre ne
sont d’ailleurs pas systématiquement synonymes.
Les intégrations réalisées et prévues peuvent laisser penser que l’union européenne
dispose d’atout sérieux pour dépasser sa dimension commerciale et peser d’avantage
sur les affaires du monde. L’élargissement optimise-t-il les chances d’une « Europe
puissance » ? Cette problématique anime notre propos. Apres un rappel des étapes de
la construction européenne une étude sera consacrée à la stratégie européenne
développée à travers la politique étrangère et la sécurité commune.

(A:    Des communautés européennes à l’union européenne)

La naissance des communautés européennes, constitués par la communauté


européenne du charbon et de l’acier (CECA), la communauté économique européenne
(CEE), et la communauté européenne de l’énergie atomique (CEEA ou EUR atone),
repose sur un objectif idéal européen consistant en la réalisation de l’unification
européenne.
Depuis l’entré en vigueur du traité de Maastricht le 1er novembre 1993, les trois
communautés ont été englobé dans l’union européenne et l’approfondissement de la
construction européenne (union économique et monétaire) s’est accompagné de
l’élargissement de l’UE.
a)    Evolution de la construction communautaire

La création des communauté européenne à partir de 1951, et le point de départ d’une


œuvre de longue haleine, destiner à promouvoir, à long terme, l’unification politique
par la réalisation progressive de l’union économique et monétaire.

1- La création des communautés européennes


La monté de l’antagonisme est-ouest, mais aussi le renforcement de la
réconciliation franco-allemande, ont incité les états de l’Europe occidentale, à
consolider leurs coopération par la création, en premier lieu, des communautés
européennes.

2- La création de la CECA
La communauté européenne du charbon et de l’acier, a été institué, le 18 avril
1951, par la signature du traité de paris entre 6 pays de l’Europe occidentale
(Allemagne France Italie et les trois pays de Benelux « Belgique, hollande,
Luxembourg »).
Le traité instituant la CECA est entré en vigueur le 25 juillet 1952, en vue
d’atteindre un triple objectif : réaliser progressivement l’unification européenne,
participer à la réconciliation franco-allemande et développer la production du
charbon et de l’acier.
La réalisation de la CECA repose sur divers pratique économique dont : la
suppression des droits de douane et des restrictions quantitative à la libre
circulation des produits ; l’interdiction des mesures discriminatoires et des
subventions ou aide accordé par les états. La CECA ajouté les bases d’un marché
commun européen, dont la réalisation nécessité la création de la CEE.

3- La relance européenne :

Création de la CEE et de la CECA

La relance européenne a été décidée à la réunion de messine, en juin 1955. Lors de


cette rencontre les 6 membres des affaires étrangères de la CECA, ont décidé de
poursuivre l’œuvre d’unification en intégrant de nouveaux secteurs d’activité.
Sept conférence successives d’un comité d’expert sous la présidence de P.H.Spaak,
en aboutie, le 25 mars 1957, à l’élaboration de deux traités : le 1er a créé la CEE et le
second à instaurer CEEA ou Euratom.
Le traité CEE vise à réaliser un marché commun dans tous les secteurs de
l’économie, comme premier étape de l’intégration économique.
Quant au traité CEEA, il implique l’élaboration, dans le domaine des institutions
pacifiques de l’énergie nucléaire, d’une politique commune assurant la sécurité des
approvisionnements, la diffusion des connaissances et la sécurité des installations.

b)     Les étapes de la construction communautaire

La construction européenne qui s’est principalement manifesté par ses réalisations


économique, repose sur les trois traités suivant : le traité de Rome, le traité instituant
l’acte unique européenne et le traité de Maastricht. D’autre traité comme le traité
d’Amsterdam, le traité de Nice et le traité établissant une constitution remplacé par le
traité de Lisbonne s’inscrive essentiellement dans l’optique d’une réforme
institutionnelle en vue de l’élargissement de l’EU.

1- Le traité de Rome

Le traité CEE se propose d’instaurer un marché commun fondé, sur la mise en place
progressive d’une union douanière, complétée par la liberté de circulation des
personnes, des capitaux et des services, et renforcée par l’harmonisation des
politiques économiques.
L’union douanière résulte de : l’abolition des droits de douane et de toutes taxes
équivalentes entre états, la suppression des restrictions quantitatives et taxes d’effet
équivalent dans leurs échanges mutuels (articles 30 CEE), et le remplacement des
tarifs nationaux par un tarif douanier extérieur commun (TDEC) à l’égard des tiers.
Elle a été réalisée par étapes au cours d’une période transitoire qui s’est achevée le
1er juillet 1968, avec dix-huit mois d’avance sur l’échéancier prévu. Il en a été de
même pour la liberté de circulation des personnes, des services et des capitaux.
Quant à l’harmonisation des politiques économiques, elle a été concrétisée à travers
l’instauration de politiques communes dans le domaine agricole (PAC), pêche,
commercial, concurrence et de transport. Dans d’autres domaines (politique
industrielle, environnement, énergie, recherche et technologie…) où les divergences
d’intérêts sont manifestes, les membres de la CEE se sont contentés d’une simple
coordination des politiques nationales.
Cependant, l’essor du marché commun s’est trouvé ralenti par la vague du nouveau
protectionnisme des années 1970, qui s’est manifestée par le développement de
barrières non tarifaires de toutes sortes.
Pour dépasser ces obstacles, les états membres de la CEE ont été contraints,
d’apporter des modifications importantes au traité de Rome, en adoptant le traité
portant Acte unique européen.

2- Le traité instituant l’Acte unique européen

Signé les 17 et 28 février 1986 et entré en vigueur le 1er janvier 1987, l’Acte unique
européen (AUE), représente la première modification de grande portée du traité de
Rome. Son objectif est double : permettre l’achèvement du marché intérieur et
améliorer l’efficacité des institutions.
Les modifications introduites, à cet effet, sont de trois ordres :
      Améliorations du processus décisionnel : la majorité qualifiée au sein du
conseil est étendue ; renforcement des pouvoirs du parlement européen ; la
commission bénéficie d’une délégation de pouvoir du conseil ; le conseil européen
est doté d’un statut officiel ; création du tribunal de première instance.
      Extension de la compétence communautaire à de nouveaux domaines non
économiques : recherche, environnement, sécurité et santé des travailleurs,
coopération des états pour la politique étrangère.
      Relance de l’activité communautaire par la réalisation d’un grand marché
intérieur (éliminations des entraves indirectes de l’union douanière : les frontières
physiques- contrôles-, les frontières techniques et les frontières fiscales).
Par ailleurs, le traité a harmonisé la politique économique et monétaire des états
membres, et prévue les réformes nécessaire à l’instauration d’une union économique
et monétaire (UEM).
3- Le traité de Maastricht

Le traité sur l’union européenne (TUE), signé à Maastricht le 7 février 1992, et entré
en vigueur le 1ernovembre 1993. Il a créé une union européenne qui comporte trois
piliers : les communautés européennes, la politique étrangère et de sécurité commune
(PESC) et la coopération en matière de justice et d’affaire intérieure (JAI).
Le traité de Maastricht est l’origine des apports suivants :
      Changement de nom de la CEE pour devenir la communauté européenne.
      Définition du principe de subsidiarité à l’art. 3B. ce principe précise que dans
les cas où une compétence n’est pas exclusive, de la communauté, celle-ci n’agit que
si les objectifs peuvent être mieux réalisés au niveau communautaire qu’au niveau
national.
      Institution d’une citoyenneté européenne qui s’ajoute à la citoyenneté
nationale. Tous citoyen ayant la nationalité d’un état membre et aussi un citoyen de
l’union. Cette citoyenneté confère de nouveau droits aux européen, à savoir : libre
circulation, droit de vote et d’éligibilité au parlement de Strasbourg, droit de vote et
d’éligibilité aux élections municipales, droit de pétition au parlement, protection
diplomatique d’un état membre quand son état n’est pas représenté dans un état tiers.
      Création de l’UEM
La politique économique comporte trois éléments. Les états membres doivent assurer
la coordination de leurs politiques économiques, instituer une surveillance
multilatérale de cette coordination et observer des règles de discipline financières et
budgétaires. L’objectif de la politique monétaire est d’instituer une monnaie unique
(l’euro).
L’euro est actuellement en circulation entre les quinze états européens remplissant
les critères de convergence économique (article 109 j du traité de Maastricht et
protocole n° 6 annexé à celui-ci) suivants :
      Le déficit public ne doit pas excéder 3% du produit intérieur brut (PIB) ;
      La dette publique doit être inférieure à 60% du PIB ;
      Les taux de change entre les monnaies européennes ne peuvent pas dépasser
les marges fixées ;
      Le taux d’intérêt à long terme ne doit pas excéder de plus de 2% celui des états
qui ont les meilleurs résultats en termes de stabilité des prix ;
      L’inflation ne doit pas dépasser de plus de 1.5 % celle des trois états membres
où les prix sont les plus stables.
L’union monétaire a été réalisée en trois phases, dans le but de facilité les échanges
et de garantir la stabilité monétaire au sein des pays de l’union.
* La première étape, qui libéralise la circulation des capitaux, commence le
1erjuillet 1990 et prend fin le 31 décembre 1993.
* La deuxième étape commence le 1er janvier 1994 et permet la convergence de
politique économique des états membres ;
* La troisième étape débute le 1er janvier 1999 avec la création d’une monnaie
unique et l’établissement d’une banque centrale européenne (BCE).

4- Le traité d’Amsterdam

Le traité d’Amsterdam s’inscrit dans le cadre de la révision prévue par le traité de


Maastricht, dans le but d’assurer une meilleure efficacité des institutions
communautaires, en vue des élargissements futures.
Signé le 2 octobre 1997, le traité d’Amsterdam a maintenu la structure en trois piliers
et affirmé les principes de liberté, de démocratie et de respect des droits de l’homme.
Il s’est employé à la mise en place d’un espace de liberté, de sécurité et de justice, et
a fait entrer de nouveau domaine dans le champ communautaire (immigration, visas,
droit d’asile, coopération judiciaire en matière civile).
Il a élargi la liste des droits, dont il garantit le respect dans tous les pays de l’union
européenne – droit sociaux, égalité homme-femme, services publics… -consolidant
ainsi sa dimension sociale.
En dépit de ces réalisations, le traité d’Amsterdam s’est contenté d’une ébauche de la
réforme des institutions européenne en renvoyant à plus tard les principales
décisions.

5- Traité de Nice

A l’instar du traité d’Amsterdam le traité signé à Nice le 26 février 2001, a constitué


un préalable indispensable à l’élargissement de l’UE.
Les adaptations décidées lors du traité de Nice se sont, ainsi essentiellement,
inscrites dans l’optique d’une réforme institutionnelle orientée autour de 3 axes
principaux : la composition et le fonctionnement des institutions européennes (la
commission européenne, la cour de justice des institutions européennes, la cour des
comptes, le comité économique et social et le comité des régions), la procédure
décisionnelle au sein du conseil et du parlement et les coopérations renforcées.

6- Du projet de traité établissant une constitution pour l’Europe au traité de


Lisbonne

Les traités d’Amsterdam et de Nice devait permettre d’assurer un bon


fonctionnement institutionnel lorsque l’union européenne (UE) compterait 25
membres et plus. Ces traités n’ayant pas apporté tous les aménagements nécessaires,
une convention européenne a été chargée, entre 2002 et 2003, de parachever cette
mission. La convention européenne a ainsi présenté un projet de traité instituant une
constitution pour l’Europe.
Signé à Rome, le 29 octobre 2004, le traité établissant une constitution pour
l’Europe, devait entrer en vigueur le 1er novembre 2006 à condition que tous les
états membre l’aient ratifié. Après le double refus du traité constitutionnel en France
et au pays bas, l’union a connu un période de crise.
Prenant acte du blocage du processus de ratification du traité constitutionnel, les
chefs d’états et de gouvernement ont décidés lors du conseil européen de juin 2005,
le lancement d’une période de réflexion au terme de laquelle une solution pour faire
avancer la réforme devait être proposée.
En septembre 2006, Nicolas Sarkozy alors candidat à l’élection présidentielle, à
proposer un traité simplifié comme solution pour « débloquer l’Europe ». Approuvée
par les autres états de l’union, cette initiative a permis à la présidence portugaise
d’encadrer les travaux de a conférence intergouvernementale chargée de rédiger un
nouveau traité modificatif.
Le texte proposé a été entériné par les dirigeants européens réunis au sommeil de
Lisbonne des 18 et 19 octobre 2007.
Il prévoit plusieurs réformes institutionnelles essentielles portant sur les questions
suivantes :
l’institution de la personnalité juridique de l’UE, la simplification du processus de
décision au conseil de l’UE, l’instauration d’une présidence permanente au conseil
européen et du poste de haut représentant de la politique étrangère européenne, la
réduction du nombre des commissaire européen, le renforcement du rôle des
parlement nationaux, la clarification de la répartition des compétence entre l’union et
les états membres, la reconnaissance du statut d’institution à la banque centrale
européenne.
Ce nouveau traité a été signé le 13 décembre 2007 à Lisbonne. Mais l’obstacle le
plus important reste encours à réaliser sa ratification dans l’ensemble des 27 états
membres avant le 1er janvier 2009, date prévue pour son entrés en vigueur.
Quelle géopolitique pour l’union européenne ?
L’entrée en vigueur récente du traité de Lisbonne et la nomination d’un président
permanent du conseil européen et d’un haut représentant de l’union européenne pour
les affaires étrangères et la politique de sécurité marquent l’ouverture d’une nouvelle
page pour l’Europe. Avec cette nouvelle étape d’intégration institutionnelle, l’UE
essaye, malgré de nombreuses contraintes et limites, de dépasser ses objectifs
initiaux de paix et de réconciliation pour enfin devenir une réelle puissance
géopolitique.
L’union européenne, qui rencontre des difficultés intrinsèques de définition d’une
géopolitique, pourrait-elle alors dépasser celle-ci pour mener une géopolitique d’un
nouveau genre ?
L’Europe est polycentrique et possède plusieurs centres géo-historiques et
civilisationnels.
Ces facteurs compliquent la définition d’une géopolitique dans un espace complexe,
en évolution et aux réalités nationales multiples. L’Europe est une notion
géographique sans frontière avec l’Asie et une notion historique aux frontières
changeantes. Elle ne peut donc se définir uniquement par ses frontières.
De même, l’Europe regroupe de nombreux peuples aux différents langages, pays et
intérêts nationaux, différentes histoires et sphères d’influence politique et culturelle,
qui rendent extrêmement difficile la définition d’une géopolitique commune. Face à
cette originalité et à ces nombreux facteurs, comment est-il alors possible de penser
l’Europe présente et future et d’en tirer une géopolitique ?
Les objectifs initiaux de la construction européenne ont d’abord été de réconcilier les
nations européennes querelleuses, puis d’étendre la démocratie au moyen de
l’adhésion à une union européenne investie d’une mission de diplomatie
transformationnelle.
Le projet européen se fonde historiquement sur le refus même de la puissance. L’UE
ne sera donc probablement pas une grande puissance au sens d’un ensemble politico-
militaire capable de faire jeu égal avec les USA ; elle souhaite plutôt participer à la
mise en place de normes venant organiser le monde.
Par ailleurs, l’existence toujours marquée de réalités et de géopolitiques nationales
rend complexe la définition d’une géopolitique européenne cohérente, comme le
montre la superposition de politiques étrangères et de géopolitiques nationales et
européennes.
Les difficultés de définition et de mise en œuvre d’une géopolitique tiennent aussi
dans les deux représentations géopolitiques de l’Europe qui s’affrontent et marquent
durablement les institutions, qui apparaissent donc affaiblies :
* Une entité faisant fortement intégrée fondée sur une unité historique et
géoculturelle, dépassant les rivalités entre nations, dont le moteur est le couple
franco-allemand et dont l’ambition est de réaliser une Europe puissante dans un
monde multipolaire ;
* Une entité faisant coopérer avec méthode des peuples différents, centrée sur un
scénario géoéconomique avec une aire d’intérêts européens privilégiant des
politiques renforcées de voisinages sans adhésion et des formes de partenariat
privilégie dont ambition est de s’intégrer dans un bloc transatlantique.
Cette non-volonté de puissance originelle et la faiblesse des institutions apparaissent
clairement dans l’analyse de la politique étrangère de sécurité et de défense.
L’UE ne peut mener de façon autonome que des opérations modestes.
Cette faiblesse provient de l’absence d’une politique étrangère européenne
cohérente, si difficile à définir, et de la volonté des états de limiter leur ambition
collective dans le domaine de la défense et de la sécurité. C’est bien l’OTAN qui
reste le garant de la sécurité collective de l’Europe.
L’Europe géopolitique semble prendre un nouvel élan avec le traité de Lisbonne.
Cependant, construire une géopolitique sui generis européenne s’avère difficile et
probablement voué à rester limité comme le montrent la nomination de personnages
de peu d’envergure politique aux postes de président du conseil européen et de haut
représentant de l’union pour les affaires étrangères et la politiques de sécurité, ainsi
que l’absence d’un véritable corps diplomatique européen, encore au stade de la
réflexion.

Chapitre II : Les ressources stratégiques :


                                 Source de puissance et de domination
                       
                 Section 1 : Le pétrole, enjeu géopolitique du monde actuel

La géopolitique du pétrole décrit l’impact des besoins en pétrole sur le comportement


des pays les plus puissants.
Les gisements de pétrole étant limités et leur emplacement géographique ne
coïncidant généralement pas avec celui des pays consommateurs, l’exploitation des
ressources pétrolifères est source de tension.
Ressource stratégique devenue extrêmement lucrative, le pétrole attise les convoitises.
La volonté de s’approprier ou de contrôler les réserves pétrolières a été le facteur
déclenchant de nombreux conflits interétatiques. Les ressources disponibles se
trouvant pour l’essentiel au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie centrale et en
Amérique latine, cela complique encore un peu plus les nombreux conflits et les
instabilités politiques chroniques qui caractérisent ces régions.
  
(A:    Les effets déstabilisateurs du pétrole)

   Les conflits liés au pétrole ont des effets déstabilisants sur les Etats producteurs
concernés et peuvent obéir à des motivations diverses d’un point de vue géopolitique
global, leur analyse est indispensable à la compréhension de plusieurs conflits et
crises au cœur des risques majeurs d’instabilité du début du XXIe siècle.

a) Une source d’instabilité politique

Par les conflits qu’il suscite, alimente ou exacerbe, le pétrole aggrave la situation
d’instabilité de la plupart des régions pétrolières.
On distingue schématiquement deux types de conflits liés à la présence du pétrole. Le
premier type a pour enjeu la détention de la souveraineté politique sur les zones de
production. Alors que le second type vise à contrôler cette chaine de production elle-
même.

   Première catégorie : les conflits pour le contrôle des zones pétrolifères

Les cas analysés ici permettent de constater à quel point les combats pour le contrôle
du pouvoir, essentiellement dans les pays du sud, sont encore plus importants dans les
zones pétrolifères.
Deux types de rivalités principales peuvent voir le jour ; frontaliers et politiques.

         1- Les conflits frontaliers, armés ou juridiques

     La définition des frontières étant toujours incertaine dans de nombreuses zones,
notamment maritimes, les régions où sont situés les gisements sont très souvent
âprement disputées.
Dans ce registre, peu de conflits frontaliers armés ont pour origine direct le contrôle
des gisements : outre les invasions du Koweït par l’Iraq, en 1961 et en 1990, on note
les affrontements entre le Pérou et l’Equateur en 1994. Il existe également de
nombreux litiges concernant essentiellement des frontières maritimes dans des
secteurs de production offshore, entre la Colombie et le Venezuela ou entre la Chine,
Taiwan, les Philippines et le Vietnam en mer de Chine. La région la plus fertile en
désaccords est évidement celle du Golfe.
Les revendications croisées se sont donc multipliées, ce qui a nécessité la délimitation
de zones neutres, comme entre l’Arabie saoudite, le Koweït (en 1965) et l’Iraq (en
1975). L’Arabie saoudite connait également des conflits frontaliers avec les Emirats
Arabes Unis, le Qatar et le Yémen.

       2 -La lutte pour le pouvoir dans les Etats pétroliers

La stabilité apparente des monarchies du Golfe, du Mexique, du Gabon ou la


longévité de régimes pourtant menacés comme la Libye avant la révolution sur
Kadhafi, ne doivent pas masquer que l’importance des revenus tirés du pétrole est un
facteur d’antagonismes et de conflits. Ces revenus peuvent également susciter des
guerres civiles, comme au Congo, au Tchad ou en Angola.
L’examen de ces différents exemples prouve que la propriété de la ressource est à la
fois l’enjeu de conflits extérieurs et un facteur de désordres internes.

Seconde catégorie : les conflits pour le contrôle de la ressource

Le contrôle de la chaine pétrolière, à ses différents stades, peut être source de tensions
et de menaces sur les gisements et les populations. Le maintien de l’ordre dans les
zones de production peut conduire à une répression des populations civiles. Ainsi, au
Soudan, les luttes intestines entre les peuples musulmans du Nord et leurs voisins
chrétiens du Sud (qui ont acquis actuellement leur indépendance) ont été renforcées
par la découverte et l’exploitation de gisements dans le sud du pays.
La sécurité des installations peut également être menacée à l’occasion de crises ou de
conflits. Pendant les guerres des destructions de sites pétroliers ont ainsi pu être
perpétrées : en janvier 1942, pour éviter que les troupes japonaises ne s’en emparent,
les puits de Sumatra et de Bornéo ont été détruits par l’armée néerlandaise de Shell.
Depuis 1945. On citera également l’incendie des installations Koweitiennes par
l’armée iraquienne en 1991.

Chapitre III : décryptassions de certain conflits internationaux

Section 1 : l’intervention en Iraq : premier conflit géopolitique du XXI siècle

(A:    Les priorités géopolitiques étasuniennes, de 1989 à 2009)

L’unification allemande, la dissolution du Pacte de Varsovie et la désagrégation de


l’Union Soviétique sont à la base, entre la fin des années 80 et le début des années 90,
de profondes transformations dans la situation internationale. Les Etats-Unis, qui
restent la seule superpuissance sur la scène mondiale, se retrouvent à la recherche
d’une nouvelle motivation et définition de leur rôle stratégique et politique.

a) La stratégie géopolitique du républicain Georges H. Bush

La nouvelle stratégie étasunienne est tracée par Georges H. Bush (1989-1993) dans le
discours qu’il a prononcé à Aspen, le 2 août 1990. Inscrite sous le nom de National
Security Strategy of the United States, le Président Bush y explique que la révision de
la politique de défense a pour but de définir un ensemble de capacités adapté un
contexte différent. Le changement principal réside dans la réorientation des
préoccupations, abandonnant progressivement la menace d’une guerre mondiale pour
se tourner vers des risques de conflits régionaux.
Ce qui était défini pendant la guerre froide comme « menace globale », identifiée dans
la puissance militaire et la politique étrangère de l’Union Soviétique, ayant disparu,
les « menaces régionales », dans l’après-Guerre froide, sont vues à Washington non
plus comme une émanation de l’influence soviétique mais comme des facteurs
autonomes. La nouvelle stratégie étasunienne se focalise sur ceux-ci, sans toutefois
perdre de vue la possibilité que les intérêts globaux des Etats-Unis puissent être mis
en danger par la réémergence d’une grande puissance rivale.
Tirant le plus grand avantage des nouveaux rapports de force déterminés par la
désagrégation de l’Union Soviétique et la dissolution du Pacte de Varsovie. Les États-
Unis aspirent à la mise en place d’un nouvel ordre mondial. Celui-ci est conçu comme
un système global centré sur le leadership étasunien, à l’intérieur duquel tout pays doit
avoir un rôle en fonction des intérêts étasuniens. D’où la justification de l’emploi des
forces armées étasuniennes partout où surgissent, dans le monde entier, des facteurs
d’instabilité, qui puissent mettre en danger la stabilité nécessaire aux intérêts et au
leadership mondial des Etats Unis d’Amérique.

b) La stratégie du démocrate William J. Clinton

Dans la National Security Strategy of Engagement and Enlargement, publiée par la


Maison Blanche en février 1996, l’administration Clinton, affirme la volonté
d’appliquer les lignes directrices politico-stratégiques élaborées par l’administration
de son prédécesseur.
Dans la National Security Strategy for A New Century, publiée par la Maison Blanche
en mai 1997, l’objectif poursuivi est annoncé de façon encore plus explicite : « Nous
devons être préparés et motivés pour utiliser tous les outils appropriés de notre
puissance nationale pour influencer les actions d’autres Etats et de sujets non étatiques
»
Durant ses deux mandats, le président Clinton s’est efforcé de confirmer le leadership
américain, c’est –à-dire une hégémonie mondiale qui apparaisse comme légitime à ses
alliés. Même s’i à fait parfois le choix de défendre de façon unilatérale les intérêts de
son pays, il a parallèlement choisi de soutenir les solutions multilatérales et de donner
corps aux déclarations de Madeleine Albright, qualifiant les États-Unis d’empire ben-
veillant ou de nation indispensable.
Cependant, les forces conservatrices, puissantes au Congrès, témoignent de
l’existence aux États-Unis de courants favorables à une utilisation de la puissance
visant à satisfaire les intérêts américains et le succès de Georges W. Bush, lors de
l’élection présidentielle de novembre 200, leur permet d’accéder aux responsabilités.

c)      La stratégie du républicain Georges W. Bush

L’offensive militaire et politique lancée par les USA pendant l’administration de


Georges W. Bush (2001-2008) va être motivée par l’attaque terroriste du 11
septembre 2001 à New York et Washington.
Dans le Quadrennial Defense Review Report, publié par le Département de la
Défense le 30 septembre 2001, deux semaines et demi à peine après le 11 septembre,
est réaffirmé le concept selon lequel les Etats-Unis, « en tant que puissance globale
ont d’importants intérêts géopolitiques dans le monde entier, ont des intérêts, des
responsabilités et des engagements qui embrassent le monde ». Dans le même rapport
on réaffirme le critère stratégique, énoncé presque dix ans avant, que les Etats-Unis
doivent « empêcher que toute puissance hostile ne domine une région dont les
ressources, si elles étaient étroitement contrôlées, suffiraient pour générer une
puissance mondiale ».
C’est dans ce contexte que les États-Unis lancent en Afghanistan, une vaste opération
militaire soutenue par ses alliés. Elle sera suivie par une intervention en Irak, justifiée
officiellement par la guerre contre le terrorisme dans le cadre de la théorie de l’axe du
mal. Selon cette conception, il faut empêcher que des terroristes puissent avoir accès à
des armes de destruction massive. Or plusieurs pays, comme l’Irak, l’Iran et la Corée
du Nord (les Etats voyous déjà dénoncés par Clinton), fortement hostiles aux Etats-
Unis, possèdent de telles armes et risquent d’en faire bénéficier Al-Qaeda.
 
Il est donc vital d’empêcher ce transfert par des frappes préventives, ou plutôt
préemptives (discours de Bush à West Point en juin 2002). La guerre préemptive se
distingue d’opérations préventives par le fait que l’on attaque un pays dont on est sûr
qu’il s’apprête à vous attaquer.
Le président des Etats-Unis va être autorisé, au nom de la lutte contre le terrorisme, à
mener une guerre non seulement contre des organisations ou des personnes mais
contre des nations entières, dont la culpabilité est déterminée par le président lui-
même, qui émet la sentence sans procès ni possibilité d’appel et en ordonne
l’exécution immédiate au moyen de la guerre.

Une ligne de continuité dans la politique de guerre

Sur la base de cette stratégie, les administrations qui se sont succédées depuis la fin de
la guerre froide, indépendamment de leur signe politique, ont continué à développer la
machine de guerre étasunienne, y compris dans le secteur des forces nucléaires. Le
budget du Département de la Défense, augmenté d’environ 75% depuis 2001,
dépasse, pour l’année fiscale 2009, les 515 milliards de dollars, à quoi s’ajoutent au
moins 70 milliards pour les guerres en Irak et Afghanistan. Une telle dépense,
calculée nette d’inflation, est la plus haute qu’on ait jamais enregistrée.
Ceci permet aux Etats-Unis de « déployer rapidement des forces et d’assurer une
nouvelle présence militaire globale pour affronter les défis du 21ème siècle ». C’est
dans cet objectif que s’opère le « réalignement » des plus de 800 bases et autres sites
militaires que les Usa ont à l’étranger, de façon à avoir une « plus grande flexibilité
stratégique »

(B:     La politique étrangère d’Obama sous le signe d’un nouveau départ)

Dès son arrivée au pouvoir (20 Janv. 2009), l’équipe de Barack Obama s’est attaquée
aux nombreuses questions de politique extérieure qui sont traditionnellement
repoussées en fin de mandat.
Les principaux axes de la politique étrangère menée par le Président Obama peuvent
être résumés comme suit :
      Une nouvelle stratégie en Irak et en Afghanistan :
Conformément à la promesse faite pendant la campagne électorale, le retrait des
troupes américaines stationnées en Irak a été réalisé le 18 déc. 2011. Celles qui se
trouvent sur le territoire afghan sont en phase de retrait. Au fur et à mesure que les
préoccupations américaines au sujet de l’Irak se réduisent, elles augmentent pour
l’Afghanistan. Actuellement, la stratégie américaine dans la région s’intéresse plus à
la reconstruction de l’Etat afghan. Le développement économique et le soutien aux
institutions étant devenus primordiaux.
      Une nouvelle approche contre le terrorisme
L’autre conflit que doivent affronter les Etats-Unis est la guerre contre le terrorisme,
même si le mot est utilisé avec plus de modération par l’équipe de Barack Obama
qu’il ne l’était sous l’administration Bush.
      L’importance accordée au désarmement et à la non-prolifération
Pendant sa 1ère campagne, Barack Obama avait souligné les dangers de la
prolifération des armes nucléaires dans le monde et ceux afférant au terrorisme
nucléaire et à la nucléarisation d’Etats hostiles (cas de l’Iran et de la Corée du Nord).
Dans un discours prononcé à Prague en Avril 2009, il a développé une vision
beaucoup plus ambitieuse sur la question. Il en a appelé à un monde vivant en paix et
en sécurité débarrassé des armes nucléaires. Le Sénat américain a ratifié dès
septembre 2010 le traité de désarmement nucléaire Start (Strategic Arms Reduction
Treaty) signé avec la Russie en Avril 2010.
      Un regain d’intérêt pour l’Amérique latine et l’Afrique
Dès les premiers mois de son 1ermandat, l’administration Obama s’est fortement
intéressée aux affaires Latino-Américaines et caraïbes. De même pour l’Afrique, à
laquelle Hillary Clinton a consacré un large développement lors de son audition
devant le Sénat suite à sa nomination au poste de secrétaire d’Etat en janv. 2009. Six
mois après sa prise de fonctions, Barack Obama a effectué une visite en Afrique alors
que ses prédécesseurs, s’ils s’y rendaient ne le faisaient jamais avant la fin de leur
mandat.
      Poursuite du Processus de paix au Proche-Orient
En attendant de voir quelle serait l’orientation politique de Joe Biden, On soulignera
l’efficacité limitée de la nouvelle stratégie américaine menée par H. Clinton au
Proche-Orient.
Les accomplissements de la « diplomatie » sur laquelle Hillary Clinton met l’accent
semblent bien en retrait au regard des espérances, sans doute exagérées, suscitées par
l’élection de B. Obama.

Section 2 : l’Iran dans l’équilibre géopolitique du moyen orient.

(C:     Accord gagnant-gagnant américano-iranien)

Avant la victoire de la révolution de 1979 en Iran, le pays était une puissance


régionale, au service des intérêts occidentaux, en particulier américains.
Après la victoire de la révolution, l’équilibre des forces a été rompu au Moyen-Orient.
Presque en même temps, les soviétiques se retiraient de l’Afghanistan et l’on
percevait les signes annonciateurs de l’effondrement de l’Union soviétique et du
retour d’un vide politique en Asie centrale.
Pourquoi (re)tour ? Parce que ce vide politique au Moyen-Orient et en Asie centrale
s’était déjà créé au 18e siècle, après l’effondrement de l’empire Perse en 1747 :
l’année où les Afghans profitèrent, pour créer leur royaume, de l’existence d’un vide
politique absolu dans la vaste région de l’Asie centrale.
L’absence de puissance dominante en Asie centrale conduisit les empires rivaux
britannique et russe à se disputer cette vaste région ; une rivalité nommée le « Grand
jeu », qui, depuis 1809 – l’année où le premier européen, l’émissaire des Indes
anglaises Mount Stuart Elphinstone parvint à Peshawar, résidence d’hiver des
souverains de Kaboul, en février 1809 -, se poursuit sous nos yeux.
L’effondrement de l’empire des Pahlavi en 1979 et le retrait d’Afghanistan de l’armée
soviétique en 1980, conduisirent les Etats-Unis à déployer leurs forces, d’abord au
Moyen-Orient, puis en Asie centrale.
Depuis 1980, le Moyen-Orient et l’Asie centrale ont connu 8 guerres et invasions,
initiées par les Occidentaux : la guerre Irak-Iran, encouragée par les puissances
occidentales et la Russie, qui dura 8 ans. L’invasion de l’Afghanistan par une
coalition des armées occidentales ; l’invasion du Koweït par l’armée irakienne ;
l’intervention occidentale pour chasser l’armée irakienne du Koweït ; la guerre d’Irak
conduisant au renversement de Saddam Hussein ; l’invasion du Sud Liban par l’armée
israélienne ; l’invasion du Bahreïn par l’armée saoudienne et, finalement, la guerre en
Syrie.
Aucune autre région du monde n’a connu, en si peu de temps, autant de guerres et
d’invasions militaires, impliquant 7 pays et des centaines de milliers de troupes
venues des quatre coins du monde. L’avenir nous dira si cet accord arrivera à mettre
un terme à 34 années de guerres et destructions, provoquées principalement par les
puissances occidentales, en particulier américaine.
Ces 34 années de guerre et d’invasion, qui ont presque ruiné l’économie américaine,
devaient permettre l’émergence d’une puissance régionale. Les Occidentaux, en
particulier les Américains, ont beaucoup compté sur l’Arabie saoudite et la Turquie,
espérant qu’une coalition des deux vassaux des Etats-Unis pouvait remplacer le vide
de puissance politique au Proche et au Moyen-Orient.
L’Arabie saoudite a échoué. Il faut reconnaître que les Etats-Unis ne l’ont pas
tellement aidée. Pire, le renversement de Saddam Hussein a déroulé un tapis rouge
devant l’Iran qui a installé ses pions en Irak, en particulier à Bagdad et à Bassora.
L’Iran est aussi très influent en zone Kurde d’Irak.
Actuellement, l’Arabie saoudite- pays à système moyenâgeux et tribal- se contente de
commettre des attentats en Irak par djihadistes interposés. Les points faibles de
l’Arabie saoudite, c’est d’abord son très faible niveau technologique. Le pays achète
tout à l’étranger, en particulier aux Occidentaux et aux Américains. Ensuite, pour
maintenir ou étendre son influence politique, l’Arabie saoudite ne songe qu’à
provoquer ou soutenir des guerres de religion, comme en Irak et en Syrie. L’unique
succès de l’Arabie saoudite, c’est l’invasion du Bahreïn où une résistance profonde et
durable oppose toujours la population à la monarchie tribale et dictatoriale régnante.
Les Saoudiens et les Turcs ont beaucoup misé et investi sur la Syrie, porte d’entrée de
Téhéran ! Une éventuelle victoire des « insurgés » syriens-soutenus financièrement et
militairement par l’Occident, l’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar- sur le régime
de Bachar Al-Assad aurait facilité l’écrasement du Hezbollah libanais, le retour du
Liban dans le giron de l’Occident, puis le renversement du régime de Téhéran.
Là encore, l’échec de l’Arabie saoudite et de la Turquie est patent. L’ampleur de
l’échec sera discutée lors d’une conférence, prévue le 22 janvier 2014. A condition
que les « insurgés » y participent. En effet, actuellement, les « insurgés » syriens sont
divisés et affaiblis, l’armée syrienne est à l’offensive et s’apprête à récupérer Alep,
ville que les Saoudiens et les Turcs espèrent conserver comme monnaie d’échange
lors des prochaines négociations.
De ces 34 années de guerre, l’Iran est sorti quasiment vainqueur de la nouvelle phase
du « Grand jeu » qui s’est déroulé au Proche et au Moyen-Orient. L’influence
politique et militaire de l’Iran s’étend actuellement des confins de l’Afghanistan
jusqu’en Méditerranée.
L’accord américano-iranien, signé le 24 novembre 2013 au Palais des nations à
Genève, est un accord gagnant-gagnant. Car l’Iran a atteint ses objectifs nucléaires –
maintien de ses centrales d’enrichissement de l’uranium sur son sol – ce qui met l’Iran
au seuil nucléaire et sanctuarise le pays. Et politiques : être reconnu comme puissance
régionale. En effet, il serait naïf de limiter ledit accord à la question nucléaire. Les
observateurs ont relevé la coïncidence entre la signature de l’accord de Genève et
l’annonce, trente-six heures après, de la conférence de paix sur la Syrie.
L’accord américano-iranien permettra à l’Occident en général et aux Etats-Unis en
particulier de disposer d’une région « pacifiée », gérée par une puissance politique et
militaire efficace. Si la confiance d’antan se rétablit entre l’Iran et les Etats-Unis, ces
derniers pourront même retirer une partie de leurs forces, vider certaines bases
militaires et souffler financièrement.
L’Iran serait moins tributaire des Russes et le gaz iranien pourrait réduire la
dépendance du continent européen au gaz russe. Les investissements industriels et
pétroliers en Iran pourront repartir de plus belle et rapporter énormément aux banques
d’investissement et aux fonds de pension américains et européens. De son côté, l’Iran
pourra déverser des milliards de dollars sur les marchés d’investissement occidental.
Le gouvernement français a fait beaucoup de bruit autour de l’intervention de Laurent
Fabius, ministre des affaires étrangères, au cours de la première phase des
négociations de Genève. Comme si la France disposait d’une telle influence politique,
capable d’intervenir sur le cours des évènements. Or, depuis 1809, le Moyen-Orient et
l’Asie centrale sont disputés entre quatre empires : iranien, britannique, russe, et
américain. Les Français et Allemands – dépourvus d’influence politique et militaire
dans les vastes régions disputées – interviennent à la marge et seulement en soutien
aux britanniques et Américains. Selon une source officielle de Téhéran, citée par Ai-
Monitor* Washington, un accord sur le nucléaire permettrait de régler d’autres
dossiers dans la région. « La questions [syrienne] a été largement abordée lors de
discussions parallèles. C’est pour cette raison que des puissances régionales [Israël et
Arabie saoudite] ont demandé aux Français de bloquer les négociations. »
Le protocole discuté et adopté à Genève est pratiquement celui concocté par les Etats-
Unis et l’Iran lors des discussions secrètes à Oman, commencées en mars 2013.
Dans le cadre du « Grand jeu » en Asie centrale, serons-nous un jour témoins d’un
nouveau bras de fer, opposant la Russie aux Etats-Unis ? En effet, la Russie n’est pas
encore suffisamment puissante pour remettre la main sur ses anciens glacis en Asie
centrale, où les Etats-Unis entretiennent encore une dizaine de bases militaires.

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