Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
PLAN
Introduction
– Qu’est-ce que la géopolitique ?
– Histoire de la pensé
– Définition
Première partie : genèse de la pensé géopolitique contemporaine
A travers ces exemples, on constate que les enjeux ont toujours pris une dimension
géographique ? Celle- ci devient incontournable dans l’analyse des questions
politiques.
La géopolitique, ainsi expliquée par la géographie, permet de compléter les analyses
juridiques. Autrement dit, elle élucide les grands événements de la vie politiques.
Autrement dit, elle élucide les grands événements de la vie politique d’une façon
réaliste. Ainsi, les conflits liés à la volonté d’accéder aux réserves pétrolières et
gazières doivent nécessairement faire l’objet d’une analyse géopolitique, permettant
de répondre aux questions suivantes : ou sont ces réserves, à qui appartient les
territoires sur lesquels se trouvent ses richesses, quelles sont les puissances qui
veulent s’en emparer et pour quelles raisons ?
Le terme géopolitique a été employé pour la première fois par le suédois Rudolf
Kjellen dans un article publié en 1889.
Il reprend en réalité les éléments de géographie politique énoncés par le géographe
allemand Friedrich Ratzel, que l’on considère comme le père de la géopolitique
allemande.
Ratzel analyse l’Etat en rapport avec sa géographie, son espace et son milieu ? À
travers sa conception, ce théoricien voulait construire un outil intellectuel susceptible
d’agir efficacement sur l’espace.
L’école géopolitique allemande repose sur les approches théoriques de son fondateur
F. Ratzel et son principal disciple, le général Karl Haushofer.
a) Friedrich Ratzel (1844-1904)
Ratzel développe une géopolitique engagée pour la réalisation d’une grande Europe
dominée par l’Allemagne.
Cette conception de la géopolitique émerge avec la naissance du II ème Reich, qui
cherche à se donner une légitimité territoriale et renforcer la puissance d’une nation
allemande morcelée par les guerres napoléoniennes. A cet effet, Ratzel s’applique à
démontrer que l’état est comme un être vivant qui naît, grandit, atteint son plein
développement, puis se dégrade et meurt.
A travers cette conception Ratzel, défend l’idée que l’Allemagne a besoin pour se
développer d’élargir son territoire sur l’espace vital (le lebensraum) nécessaire à sa
survie.
Disciple critique de Mahan, Spykman est son continuateur en même temps que le
continuateur partiel et dissident de Makinder.
Comme le britannique Makinder, Spykman pense que le monde dispose d’un pivot.
Mais ce pivot n’est pas le heartland de Makinder (la Russie) selon Spykman, le pivot
du monde est composé d’un anneau tampon d’états entre le heartland (Russie ou
Allemagne) et la puissance maritime britannique.
Ces états tampons (la perse et l’Afghanistan) doivent être contrôlés si l’on veut
contrôler le monde.
Cette nécessité, conduira à la mise en place d’une politique d’endiguement illustré par
la constitution de l’alliance atlantique (OTAN) dominée par les États-Unis face au
pacte de Varsovie, dominé par l’URSS. L’Europe de l’ouest et la Turquie servant
d’états tampons pour les États-Unis et les états socialiste d’Europe de l’est constituant
les états tampons de l’URSS.
Représenté par Jacques Ancel et Yves Lacoste, L’école française s’est développée en
réponse à la conception allemande de la géopolitique.
b) Yves Lacoste
La géopolitique, après avoir été bannie comme savoir scientifique, après la seconde
guerre mondiale, retrouve une nouvelle légitimité d’approche à la suite de différents
conflits apparu dans les années 1970 (khmers rouges au Vietnam, guerre entre Israël
et les Etats arabes).
Ainsi, afin de ne pas retomber dans les travers du passé, la géopolitique s’est orientée
vers l’utilisation de l’ensemble des connaissances liées à la géographie (géographie
physique et humaine) dans toute ses composantes (sociales, économiques, culturelles,
sanitaires) mais aussi l’histoire et la science politique.
Grace aux efforts fournis par certains théoriciens français, la géopolitique a connu un
nouveau départ.
En effet, afin de réhabiliter et vulgariser la géopolitique, Yves Lacoste et ses disciples
de l’école française dénoncent la mainmise des savoirs cartographiques et
géographiques limités à des perspectives stratégiques.
Lacoste définit la nouvelle géopolitique comme « étude des interactions entre le
politique et le territoire, les rivalités ou les tensions qui trouvent leur origine ou leur
développement sur le territoire ».
Par sa recherche des interactions entre les grandes zones du monde (énergie et
matières premières, flux de ressources, passages à risques), la géopolitique s’intéresse
naturellement à la politique internationale et à ses aspects diplomatiques.
On constate que de nos jours la mondialisation et l’effondrement d’un monde
bipolaire ont multiplié et complexifié les liens entre toutes les populations de la
planète. D’où l’intérêt de l’analyse géopolitique pour le décryptage des différents
enjeux des relations internationales contemporaines (recrudescence des menaces
terroristes ; risques de prolifération nucléaire- Iran, Corée du Nord- ; accès à l’eau
potable –Turquie, Syrie, Israël, Asie, Afrique, etc.- ; ressources halieutiques et zones
de pêche ; agro-ressources au Brésil, usines biochimiques ; accès aux ressources
naturelles en Afrique, au Moyen-Orientent ; gisements éoliens ou hydroliennes, etc.)
Chapitre III : les concepts et les acteurs de l’analyse géopolitique contemporaine
La géopolitique repose sur cinq principes fondamentaux qui sont instrumentalisés par
les différents acteurs de la société internationale.
La vie est conflictuelle. L’agressivité positive et négative des êtres humains, dans leur
course au pouvoir, les conduisent au conflit permanent (les deux guerres mondiales,
guerres de libération, conflits infra-étatique, guerres subversives).
La géopolitique a pour tâche première de mettre en évidence les origines des conflits
et les motivations des acteurs internationaux.
Les conflits ont, pour l’essentiel, trois sources profondes : la lutte pour le contrôle des
ressources, la lutte pour le contrôle des espaces géographiques, la lutte pour la
domination idéologique, ethnique et/ou nationale.
Cette lutte peut être réellement fondée sur le sentiment d’appartenir à la même
communauté d’idées, le même peuple, la même nation, donc sur une identité
collective, ressentie plis ou moins passionnément par les membres d’un groupe social
comme devant s’imposer aux autres.
Mais très souvent la lutte idéologique, ethnique et/ou nationale, camoufle en réalité
des intérêts tout à fait matériels. C’est le cas des luttes-ethniques qui servent les
intérêts des puissances qui souhaitent contrôler des territoires stratégiques. Exemple
des conflits ethniques au Rwanda et en république démocratique du Congo.
B: La spatialité
a) La territorialité classique
Tous les états ont leur territorialité, leur territoire actuel et le souvenir de leurs anciens
territoires et le regret des territoires qu’ils n’ont pas eu, et les états peuvent avoir des
revendications territoriales et/ou être confrontés aux revendications territoriales de
leurs voisins et/ou adversaires.
Cette territoriales étatique peut être accepté par toutes les composantes de l’état mais
elle peut être, également contestée lorsque l’état est un état multi-ethnique,
multiculturel, certaines communautés internes pouvant revendiquer l’indépendance.
C: La frontière
Tous les territoires étatiques sont délimités par des frontières qui permettent de fixer
les limites de la souveraineté territoriale des états.
Le territoire étatique, n’est pas seulement constitué par le territoire terrestre (sol et
sous-sol), il comprend également les espaces maritimes (eaux intérieurs et mer
territoriale), ainsi que l’espace aérien qui surplombe le territoire terrestre et maritime
de l’état.
Cet espace territorial est délimité par les frontières, déterminées en fonction des
principes et procédures suivants.
a) Le principe de l’uti-possidetis
Initialement, c’est le principe qui a été retenu par les états de l’Amérique du sud issus
des anciennes colonies espagnoles pour définir leurs frontières respectives. Il se base
sur les limites administratives existantes en 1810 entre les dites colonies.
Repris par l’organisation de l’unité africaine (actuelle union africaine) dans le cadre
de l’intangibilité des frontières héritées du colonisateur, ce principe porteur
d’injustices, a donné lieu à plusieurs conflits territoriaux entre états africains (Maroc,
Algérie, Ouganda Tanzanie etc.).
Les frontières étatiques peuvent être naturelles suivants les lignes de crêtes des
montagnes ou de partages des eaux. C’est le cas du Rio Grande entre les États-Unis et
le Mexique, et du Rhin entre la France et l’Allemagne.
D: L’impérialité
E: La mondialité
C’est un concept qui s’applique d’une part à des lieux qui par leurs avantages
stratégiques, intéressent de nombreux acteurs, et qui permettent à celui qui les
contrôle d’agir sur de nombreux acteurs (cas du Golan, du détroit d’Ormuz, du canal
de Corinthe). Il concerne d’autre part des puissances capables de dominer des lieux
stratégiques, seuls les États-Unis le peuvent aujourd’hui.
L’analyse géopolitique consiste à étudier les relations entre trois types d’acteurs.
Les acteurs étatiques à savoir les états ; les acteurs transétatiques (licites :
organisations internationales, ONG ; ou illicites : mafias, réseaux terroristes) ; les
acteurs infra étatiques (groupes rebelles, guérilla).
Les détroits d’Ormuz, point de tension géopolitique entre l’Iran, Oman (péninsule de
Musandam) et les émirats arabes unis.
La géopolitique des détroits par lesquels passent les pétroliers constitue le second
enjeu : celui du transport pétrolier. Près de 20% du commerce mondial dont 40% des
exportations du pétrole emprunte le détroit d’Ormuz. Aujourd’hui, il est inconcevable
que ce dernier soit fermé ou même menacé. Les pays limitrophes- Iran, Oman émirats
arabes unis et Arabie saoudite –sont au cœur de l’une des régions les plus convoitées
de la planète. La cinquième flotte américaine y ouille d’ailleurs en permanence.
Les approvisionnements européens dépendent quant à eux, très largement du canal de
suez. Fermé de 1967 à 1973, suite à sa nationalisation par le président
égyptien Nasser, les pétroliers n’ont d’autres choix que de rallonger leur route pour
contourner le cap de bonne-espérance, ce qui pousse les armateurs à construire des
pétroliers de taille considérable (VLCC et ULCC). Cette interruption, à l’origine de la
crise du canal de suez, n’a néanmoins pas suffi à bloquer l’approvisionnement
européen. Par la suite, le canal est doublé par un oléoduc (Sumed pipeline) d’une
capacité de 2.5 Mbl/j, une occupation physique des lieux reste cependant une menace.
Enfin, ceux du japon et de la chine passent par le détroit de Malacca, toujours affecté
par des actes de piraterie. La chine cherchait en 2006 à passer contrat avec la
Thaïlande pour faire passer son pétrole par voie de terre et doubler ainsi
l’alimentation par le détroit ; la réactivation du pipeline qui double le canal de panama
est en cours (2009).
Les menaces qui s’exercent sur les détroits peuvent être de nature militaire, mais aussi
terroriste ou même la piraterie, qui connait des regains périodiques.
Géopolitique-lutte pour l’hégémonie ethnique et/ou nationale
Coltan
Le Coltan est une source importante pour la production du tantale et, plus
accessoirement, du niobium. Le tantale est très prisé pour sa grande résistance à la
corrosion. Considéré comme un métal stratégique, il est surtout utilisé dans la
fabrication de condensateurs pour les équipements électroniques mais cette également
dans la composition d’alliages de cobalt et de nickel dans l’aéronautique et
particulièrement la fabrication des réacteurs. On l’utilise aussi comme revêtement
dans les échangeurs de chaleur et dans des alliages pour les outils de coupe ou de
tournage.
Deuxième partie : l’analyse géopolitique de certaines situations et crises
internationalescontemporaines
2- La création de la CECA
La communauté européenne du charbon et de l’acier, a été institué, le 18 avril
1951, par la signature du traité de paris entre 6 pays de l’Europe occidentale
(Allemagne France Italie et les trois pays de Benelux « Belgique, hollande,
Luxembourg »).
Le traité instituant la CECA est entré en vigueur le 25 juillet 1952, en vue
d’atteindre un triple objectif : réaliser progressivement l’unification européenne,
participer à la réconciliation franco-allemande et développer la production du
charbon et de l’acier.
La réalisation de la CECA repose sur divers pratique économique dont : la
suppression des droits de douane et des restrictions quantitative à la libre
circulation des produits ; l’interdiction des mesures discriminatoires et des
subventions ou aide accordé par les états. La CECA ajouté les bases d’un marché
commun européen, dont la réalisation nécessité la création de la CEE.
3- La relance européenne :
1- Le traité de Rome
Le traité CEE se propose d’instaurer un marché commun fondé, sur la mise en place
progressive d’une union douanière, complétée par la liberté de circulation des
personnes, des capitaux et des services, et renforcée par l’harmonisation des
politiques économiques.
L’union douanière résulte de : l’abolition des droits de douane et de toutes taxes
équivalentes entre états, la suppression des restrictions quantitatives et taxes d’effet
équivalent dans leurs échanges mutuels (articles 30 CEE), et le remplacement des
tarifs nationaux par un tarif douanier extérieur commun (TDEC) à l’égard des tiers.
Elle a été réalisée par étapes au cours d’une période transitoire qui s’est achevée le
1er juillet 1968, avec dix-huit mois d’avance sur l’échéancier prévu. Il en a été de
même pour la liberté de circulation des personnes, des services et des capitaux.
Quant à l’harmonisation des politiques économiques, elle a été concrétisée à travers
l’instauration de politiques communes dans le domaine agricole (PAC), pêche,
commercial, concurrence et de transport. Dans d’autres domaines (politique
industrielle, environnement, énergie, recherche et technologie…) où les divergences
d’intérêts sont manifestes, les membres de la CEE se sont contentés d’une simple
coordination des politiques nationales.
Cependant, l’essor du marché commun s’est trouvé ralenti par la vague du nouveau
protectionnisme des années 1970, qui s’est manifestée par le développement de
barrières non tarifaires de toutes sortes.
Pour dépasser ces obstacles, les états membres de la CEE ont été contraints,
d’apporter des modifications importantes au traité de Rome, en adoptant le traité
portant Acte unique européen.
Signé les 17 et 28 février 1986 et entré en vigueur le 1er janvier 1987, l’Acte unique
européen (AUE), représente la première modification de grande portée du traité de
Rome. Son objectif est double : permettre l’achèvement du marché intérieur et
améliorer l’efficacité des institutions.
Les modifications introduites, à cet effet, sont de trois ordres :
Améliorations du processus décisionnel : la majorité qualifiée au sein du
conseil est étendue ; renforcement des pouvoirs du parlement européen ; la
commission bénéficie d’une délégation de pouvoir du conseil ; le conseil européen
est doté d’un statut officiel ; création du tribunal de première instance.
Extension de la compétence communautaire à de nouveaux domaines non
économiques : recherche, environnement, sécurité et santé des travailleurs,
coopération des états pour la politique étrangère.
Relance de l’activité communautaire par la réalisation d’un grand marché
intérieur (éliminations des entraves indirectes de l’union douanière : les frontières
physiques- contrôles-, les frontières techniques et les frontières fiscales).
Par ailleurs, le traité a harmonisé la politique économique et monétaire des états
membres, et prévue les réformes nécessaire à l’instauration d’une union économique
et monétaire (UEM).
3- Le traité de Maastricht
Le traité sur l’union européenne (TUE), signé à Maastricht le 7 février 1992, et entré
en vigueur le 1ernovembre 1993. Il a créé une union européenne qui comporte trois
piliers : les communautés européennes, la politique étrangère et de sécurité commune
(PESC) et la coopération en matière de justice et d’affaire intérieure (JAI).
Le traité de Maastricht est l’origine des apports suivants :
Changement de nom de la CEE pour devenir la communauté européenne.
Définition du principe de subsidiarité à l’art. 3B. ce principe précise que dans
les cas où une compétence n’est pas exclusive, de la communauté, celle-ci n’agit que
si les objectifs peuvent être mieux réalisés au niveau communautaire qu’au niveau
national.
Institution d’une citoyenneté européenne qui s’ajoute à la citoyenneté
nationale. Tous citoyen ayant la nationalité d’un état membre et aussi un citoyen de
l’union. Cette citoyenneté confère de nouveau droits aux européen, à savoir : libre
circulation, droit de vote et d’éligibilité au parlement de Strasbourg, droit de vote et
d’éligibilité aux élections municipales, droit de pétition au parlement, protection
diplomatique d’un état membre quand son état n’est pas représenté dans un état tiers.
Création de l’UEM
La politique économique comporte trois éléments. Les états membres doivent assurer
la coordination de leurs politiques économiques, instituer une surveillance
multilatérale de cette coordination et observer des règles de discipline financières et
budgétaires. L’objectif de la politique monétaire est d’instituer une monnaie unique
(l’euro).
L’euro est actuellement en circulation entre les quinze états européens remplissant
les critères de convergence économique (article 109 j du traité de Maastricht et
protocole n° 6 annexé à celui-ci) suivants :
Le déficit public ne doit pas excéder 3% du produit intérieur brut (PIB) ;
La dette publique doit être inférieure à 60% du PIB ;
Les taux de change entre les monnaies européennes ne peuvent pas dépasser
les marges fixées ;
Le taux d’intérêt à long terme ne doit pas excéder de plus de 2% celui des états
qui ont les meilleurs résultats en termes de stabilité des prix ;
L’inflation ne doit pas dépasser de plus de 1.5 % celle des trois états membres
où les prix sont les plus stables.
L’union monétaire a été réalisée en trois phases, dans le but de facilité les échanges
et de garantir la stabilité monétaire au sein des pays de l’union.
* La première étape, qui libéralise la circulation des capitaux, commence le
1erjuillet 1990 et prend fin le 31 décembre 1993.
* La deuxième étape commence le 1er janvier 1994 et permet la convergence de
politique économique des états membres ;
* La troisième étape débute le 1er janvier 1999 avec la création d’une monnaie
unique et l’établissement d’une banque centrale européenne (BCE).
4- Le traité d’Amsterdam
5- Traité de Nice
Les conflits liés au pétrole ont des effets déstabilisants sur les Etats producteurs
concernés et peuvent obéir à des motivations diverses d’un point de vue géopolitique
global, leur analyse est indispensable à la compréhension de plusieurs conflits et
crises au cœur des risques majeurs d’instabilité du début du XXIe siècle.
Par les conflits qu’il suscite, alimente ou exacerbe, le pétrole aggrave la situation
d’instabilité de la plupart des régions pétrolières.
On distingue schématiquement deux types de conflits liés à la présence du pétrole. Le
premier type a pour enjeu la détention de la souveraineté politique sur les zones de
production. Alors que le second type vise à contrôler cette chaine de production elle-
même.
Les cas analysés ici permettent de constater à quel point les combats pour le contrôle
du pouvoir, essentiellement dans les pays du sud, sont encore plus importants dans les
zones pétrolifères.
Deux types de rivalités principales peuvent voir le jour ; frontaliers et politiques.
La définition des frontières étant toujours incertaine dans de nombreuses zones,
notamment maritimes, les régions où sont situés les gisements sont très souvent
âprement disputées.
Dans ce registre, peu de conflits frontaliers armés ont pour origine direct le contrôle
des gisements : outre les invasions du Koweït par l’Iraq, en 1961 et en 1990, on note
les affrontements entre le Pérou et l’Equateur en 1994. Il existe également de
nombreux litiges concernant essentiellement des frontières maritimes dans des
secteurs de production offshore, entre la Colombie et le Venezuela ou entre la Chine,
Taiwan, les Philippines et le Vietnam en mer de Chine. La région la plus fertile en
désaccords est évidement celle du Golfe.
Les revendications croisées se sont donc multipliées, ce qui a nécessité la délimitation
de zones neutres, comme entre l’Arabie saoudite, le Koweït (en 1965) et l’Iraq (en
1975). L’Arabie saoudite connait également des conflits frontaliers avec les Emirats
Arabes Unis, le Qatar et le Yémen.
Le contrôle de la chaine pétrolière, à ses différents stades, peut être source de tensions
et de menaces sur les gisements et les populations. Le maintien de l’ordre dans les
zones de production peut conduire à une répression des populations civiles. Ainsi, au
Soudan, les luttes intestines entre les peuples musulmans du Nord et leurs voisins
chrétiens du Sud (qui ont acquis actuellement leur indépendance) ont été renforcées
par la découverte et l’exploitation de gisements dans le sud du pays.
La sécurité des installations peut également être menacée à l’occasion de crises ou de
conflits. Pendant les guerres des destructions de sites pétroliers ont ainsi pu être
perpétrées : en janvier 1942, pour éviter que les troupes japonaises ne s’en emparent,
les puits de Sumatra et de Bornéo ont été détruits par l’armée néerlandaise de Shell.
Depuis 1945. On citera également l’incendie des installations Koweitiennes par
l’armée iraquienne en 1991.
La nouvelle stratégie étasunienne est tracée par Georges H. Bush (1989-1993) dans le
discours qu’il a prononcé à Aspen, le 2 août 1990. Inscrite sous le nom de National
Security Strategy of the United States, le Président Bush y explique que la révision de
la politique de défense a pour but de définir un ensemble de capacités adapté un
contexte différent. Le changement principal réside dans la réorientation des
préoccupations, abandonnant progressivement la menace d’une guerre mondiale pour
se tourner vers des risques de conflits régionaux.
Ce qui était défini pendant la guerre froide comme « menace globale », identifiée dans
la puissance militaire et la politique étrangère de l’Union Soviétique, ayant disparu,
les « menaces régionales », dans l’après-Guerre froide, sont vues à Washington non
plus comme une émanation de l’influence soviétique mais comme des facteurs
autonomes. La nouvelle stratégie étasunienne se focalise sur ceux-ci, sans toutefois
perdre de vue la possibilité que les intérêts globaux des Etats-Unis puissent être mis
en danger par la réémergence d’une grande puissance rivale.
Tirant le plus grand avantage des nouveaux rapports de force déterminés par la
désagrégation de l’Union Soviétique et la dissolution du Pacte de Varsovie. Les États-
Unis aspirent à la mise en place d’un nouvel ordre mondial. Celui-ci est conçu comme
un système global centré sur le leadership étasunien, à l’intérieur duquel tout pays doit
avoir un rôle en fonction des intérêts étasuniens. D’où la justification de l’emploi des
forces armées étasuniennes partout où surgissent, dans le monde entier, des facteurs
d’instabilité, qui puissent mettre en danger la stabilité nécessaire aux intérêts et au
leadership mondial des Etats Unis d’Amérique.
Sur la base de cette stratégie, les administrations qui se sont succédées depuis la fin de
la guerre froide, indépendamment de leur signe politique, ont continué à développer la
machine de guerre étasunienne, y compris dans le secteur des forces nucléaires. Le
budget du Département de la Défense, augmenté d’environ 75% depuis 2001,
dépasse, pour l’année fiscale 2009, les 515 milliards de dollars, à quoi s’ajoutent au
moins 70 milliards pour les guerres en Irak et Afghanistan. Une telle dépense,
calculée nette d’inflation, est la plus haute qu’on ait jamais enregistrée.
Ceci permet aux Etats-Unis de « déployer rapidement des forces et d’assurer une
nouvelle présence militaire globale pour affronter les défis du 21ème siècle ». C’est
dans cet objectif que s’opère le « réalignement » des plus de 800 bases et autres sites
militaires que les Usa ont à l’étranger, de façon à avoir une « plus grande flexibilité
stratégique »
Dès son arrivée au pouvoir (20 Janv. 2009), l’équipe de Barack Obama s’est attaquée
aux nombreuses questions de politique extérieure qui sont traditionnellement
repoussées en fin de mandat.
Les principaux axes de la politique étrangère menée par le Président Obama peuvent
être résumés comme suit :
Une nouvelle stratégie en Irak et en Afghanistan :
Conformément à la promesse faite pendant la campagne électorale, le retrait des
troupes américaines stationnées en Irak a été réalisé le 18 déc. 2011. Celles qui se
trouvent sur le territoire afghan sont en phase de retrait. Au fur et à mesure que les
préoccupations américaines au sujet de l’Irak se réduisent, elles augmentent pour
l’Afghanistan. Actuellement, la stratégie américaine dans la région s’intéresse plus à
la reconstruction de l’Etat afghan. Le développement économique et le soutien aux
institutions étant devenus primordiaux.
Une nouvelle approche contre le terrorisme
L’autre conflit que doivent affronter les Etats-Unis est la guerre contre le terrorisme,
même si le mot est utilisé avec plus de modération par l’équipe de Barack Obama
qu’il ne l’était sous l’administration Bush.
L’importance accordée au désarmement et à la non-prolifération
Pendant sa 1ère campagne, Barack Obama avait souligné les dangers de la
prolifération des armes nucléaires dans le monde et ceux afférant au terrorisme
nucléaire et à la nucléarisation d’Etats hostiles (cas de l’Iran et de la Corée du Nord).
Dans un discours prononcé à Prague en Avril 2009, il a développé une vision
beaucoup plus ambitieuse sur la question. Il en a appelé à un monde vivant en paix et
en sécurité débarrassé des armes nucléaires. Le Sénat américain a ratifié dès
septembre 2010 le traité de désarmement nucléaire Start (Strategic Arms Reduction
Treaty) signé avec la Russie en Avril 2010.
Un regain d’intérêt pour l’Amérique latine et l’Afrique
Dès les premiers mois de son 1ermandat, l’administration Obama s’est fortement
intéressée aux affaires Latino-Américaines et caraïbes. De même pour l’Afrique, à
laquelle Hillary Clinton a consacré un large développement lors de son audition
devant le Sénat suite à sa nomination au poste de secrétaire d’Etat en janv. 2009. Six
mois après sa prise de fonctions, Barack Obama a effectué une visite en Afrique alors
que ses prédécesseurs, s’ils s’y rendaient ne le faisaient jamais avant la fin de leur
mandat.
Poursuite du Processus de paix au Proche-Orient
En attendant de voir quelle serait l’orientation politique de Joe Biden, On soulignera
l’efficacité limitée de la nouvelle stratégie américaine menée par H. Clinton au
Proche-Orient.
Les accomplissements de la « diplomatie » sur laquelle Hillary Clinton met l’accent
semblent bien en retrait au regard des espérances, sans doute exagérées, suscitées par
l’élection de B. Obama.