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universitaire Morsli Abdellah, Tipaza
Institut des sciences
Département Génie Civil
Module : Béton précontraint, M2
CHAPITRE V : Flexions des poutres isostatiques
Exercice 01 (dimensionnement de la précontrainte)
Soit une poutre de section rectangulaire (50*120cm) soumise aux moments : Mmax=3.2MN.m
et Mmin=1.2MN.m, avec une valeur d’enrobage di=15cm.
On demande en classe de vérification I de :
1) Déterminer l’effort de la précontrainte P et son excentricité e0
2) Vérifier la section du béton
3) Déduire le nombre de câble 6T15 nécessaires.
Données :
Ap(T15)=139mm2, fpeg=1410MPa, fprg=1620MPa, fc28=30MPa
Solution :
1) L’effort de la précontrainte P et son excentricité e0
s1 i2
M ( )
Vs Vi
Pour une section sous critique : PI
h
I
Avec : est le rendement de la section (=1/3 pour une section rectangulaire)
BViVs
En classe I : σs1= σi2=0 (traction non admise) : PI M 5 MN
h
Pour une section sur critique
i2
M max
Vi
Moment Mmax: PII
Vi Vs d i
M max
En classe I : σi2=0 (traction non admise) : PII 4.92 MN
Vi Vs d i
NB : pour une section sur critique, le calcul de l’effort de précontrainte est effectué sous le
moment max qui donne une valeur plus grande à celle évaluée sous le moment min.
Puisque PI>PII : la section est sous critique et P=PI=5MN.
.B
C s Vs 1 i 2
P
.B
C i Vi 1 s1
P
Le calcul de l’excentricité conduit à : e0=‐0.44m
2) Vérification de la section du béton
En classe I : σs2= σi1=0.6.fc28=18MPa (valeur de compression admise)
I M M M min
max
V s s s 2 s1
I M M max M min
Vi i i1 i 2
Même résultat est obtenu pour la deuxième inégalité (Vs=Vi), donc la condition est vérifiée
et les dimensions de la section de béton sont gardées.
NB : Dans le cas où la condition n’est pas vérifiée, il est recommandé d’augmenter la section
de béton avec les proportions suivantes :
Pour une section rectangulaire :
Pour une section en T :
3) Nombre des câbles (6T15) nécessaires
On suppose que dans le cas le plus défavorable, les pertes de tension font diminuer l’effort
de précontrainte à 0.68P. On doit vérifier donc que :
0.68 P
0.68 P n . p0 n
p0
La valeur de la tension d’origine est :
Le nombre de câbles nécessaires sont :
0.68 P 0.68 5
n 3.24
p0 1.05
On prend donc n=4 câbles 6T15.
Exercice 02 (Vérifications des contraintes à l’ELS et de résistance à l’ELU)
Soit la section en T de la figure ci‐dessous
On demande de vérifier en classe II les contraintes à l’ELS avec évaluation du ferraillage
passif, et de procéder à la vérification de la résistance (moment fléchissant et effort normal)
à l’ELU.
Solution :
1) Justification des contraintes normales :
a) Phase de construction :
Les contraintes extrêmes sont atteintes le jour de la mise en tension ou l’effort de la
précontrainte est le plus élevé.
Valeur caractéristique de la précontrainte P1:
Il faut considérer seulement les pertes instantanées : pi ( l ) 89 MPa
2
P(
l
2
) pi .A p 89 4 603 10 6 215 KN
Moment fléchissant des forces extérieures M1 :
gl 2
M1 859,4 KN .m
8
Avec : g 11KN/ml
Justification des contraintes extrêmes :
En fibre supérieure (y=Vs=0.365):
s
P1
B
V
P1 .e p M 1 . s
I
3084
0.433
3084 ( 0.535 859 .4 ).
0.365
0.0389
0.3 MPa
En fibre supérieure (y=‐Vi=‐0.635):
i
P1
B
V
P1 .e p M 1 . s
I
3084
0.433
3084 ( 0.535 859 .4 ).
0.635
0.0389
20 MPa
En fibre supérieure la contrainte limite de traction (σt,1=‐2.5MPa ou σt,2=‐3.8MPa) est
largement respectée, mais en fibre inférieure la contrainte limite de compression
(σc=19.2MPa) est dépassée.
La solution consiste à augmenter la section du béton, ou à procéder à une mise en tension
en deux phases par exemple (2 câbles à 7j et 2 câbles à 21j). Cette dernière solution permet
d’une part de mieux satisfaire les contraintes normales et d’autre part de libérer le coffrage
après la première mise en tension. Le calcul des contraintes en fibres inférieure et
supérieure, avec prise en considération des pertes associées à ce processus de mise en
tension, a donné les résultats suivants :
b) Phase d’exploitation:
Deux combinaisons de charges sont à considérer :
‐ Combinaison quasi‐permanente (G+P) qui est similaire à la situation de construction, mais
conduit à des contraintes plus faibles du fait des pertes de précontrainte.
‐ Combinaison rare (G+Q+P) qui est à prendre en considération dans ce problème.
Les contraintes limites autorisées durant cette phase sont :
Valeur caractéristique de la précontrainte P2:
Il faut considérer ici les pertes instantanées et différées (selon le processus de la mise en
tension en deux phases 7j et 21j):
l
P( ) 441 362 803 KN
2
Moment fléchissant des forces extérieures M2 :
( g q )l 2
M1 1640 KN .m
8
Justification des contraintes extrêmes :
En fibre supérieure (y=Vs):
s
P2
B
V
P2 .e p M 2 . s
I
2165
0.433
2165 ( 0.535 1640 ).
0.365
0.0389
9.5 MPa
En fibre supérieure (y=‐Vi):
i
P2
B
V
P2 .e p M 2 . s
I
2165
0.433
2165 ( 0.535 1640 ).
0.635
0.0389
2.7 MPa
Les contraintes limites sont respectées.
Enseignant responsable du module: A. HENNICHE 5
2) Calcul des armatures passives:
Les armatures passives sont utilisées dans les zones tendues pour reprendre les efforts de
traction et aussi comme des armatures de peau.
a) Armatures passives longitudinales dans les zones tendues
Des contraintes de traction de ‐0.2MPa sont apparues en phase de construction (21J) dans la
fibre supérieure, et de ‐2.7MPa dans la fibre inférieure en phase d’exploitation.
Partie supérieure (phase de construction)
Les armatures passives dans cette partie tendue doit être évaluées de la manière suivante :
Bt N f tj
As Bt .
1000 f e Bt
Bt : l’aire de la partie tendue
NBt : la résultante de la traction dans la partie tendue
fe :la résistance à la traction des armatures passives
ftj : la contrainte de traction du béton à la date considérée
σBt : la contrainte de traction maximale à la date considérée.
D’après le diagramme des contraintes ci‐dessus, l’épaisseur de la partie tendue est de 1cm,
donc l’aire de la partie tendue est :
On choisit 2HA6.
Enseignant responsable du module: A. HENNICHE 6
Partie inférieure (phase d’exploitation)
D’après le diagramme des contraintes ci‐dessus, l’épaisseur de la partie tendue est de 22cm,
donc l’aire de la partie tendue est :
On choisit 2HA14.
b) Armatures passives de peau
On doit disposer une section au moins égale à 3cm2 par un mètre de parement ce qui
correspond à HA10 à raison de 4 par mètre (As=3.14cm2).
Les armatures longitudinales passives définitives sont représentées par la figure suivante :
La section globale des armatures passives (de traction et de peau) As=10.9cm2 est largement
supérieure à la section minimale : As,min=0.1%xB= 4.4cm2.
On doit toujours vérifier que : N u N u et M u M u
Pour simplification, on suppose que : N u N u et on vérifie que : M u M u
N u Pm P0 P 3192 803 2389 KN
g .l 2 q .l 2 11 .25 2 10 .25 2
M u 1.35 1 .5 1.35 1.5 2332 KN .m
8 8 8 8
Equations d’équilibre
' ' p
b
0 .9 y y
s 0.95 y
b y
Comportement des aciers passifs
Surtensions des armatures
La surtension des armatures s’écrit :
σpm est la contrainte probable existant dans les armatures actives sous l’action permanente de
la précontrainte.
Pm 2389
pm 990 MPa
A p 2.412 10 3
990
pm 4.95 10 3
200000
∆’εp est accroissement d’allongement accompagnant le retour du béton à la déformation nulle
bpm
au niveau de l’armature moyenne de précontrainte : ' p 5
Ep
σbpm est la contrainte dans le béton au niveau des armatures de précontrainte sous l’effet des
actions permanentes et de la précontrainte.
Pm ep 2389 0.535
bpm ( Pm .e p M ). ( 2389 ( 0.535 ) 859 .4 ) 11 .3 MPa
B I 0.433 3.89 10 2
bpm 11 .3
' p 5 5 0.28 10 4
Ep 200000
∆’’εp est une variation complémentaire accompagnant la déformation du béton au‐delà de la
valeur nulle, directement accessible sur le diagramme contrainte‐déformation.
Enseignant responsable du module: A. HENNICHE 9
Atteinte de l’état limite ultime
Pour résoudre le problème, on commence par un état limite de déformation particulier, puis
on le modifie par la suite :
On choisit du diagramme de trois pivots: εb=3.5x10‐3 et εs=10x10‐3
s 0.95 y
b y
Ce qui donne : y=0.246
' ' p b
0 .9 y y
∆’’εp=9.3x10‐3
A partir du diagramme contrainte déformation des aciers passifs :σs=348MPa
A partir du diagramme contrainte déformation des aciers actifs :
Avec : Bc=0.8.y.1.00=0.197m2
N u 1 0.197 19 .8.10 3 2.412 .10 3 354 3.08 .10 4 348 2940 KN N u 2389 KN
Le diagramme de déformation choisi entraine une section de béton comprimée très
importante. Le diagramme de déformation doit être pivoté autour du point A. On fixe donc la
valeur εs=10x10‐3 et ∆’’εp=9.3x10‐3 et cherchons de l’équation précédente la section du béton
comprimée permettant d’atteindre l’état d’équilibre (Nu=2389KN), on trouve :
2
Bc=0.169m ce qui donne y=0.211
Compte tenu de cette nouvelle valeur de y, on trouve ∆σp=363MPa, ce qui modifie très
légèrement la valeur de Bc=0.170m2 et y=0.213
On peut dire ainsi qu’on a pu atteindre le diagramme de déformation ultime.
Justification de la résistance
M u Bc 19 .8.10 3 .z 3.08 .10 4 0.05 . s 0.170 19 .8.10 3 .( 0.9 0.4 0.213 ) 3.08 .10 4 0.05 348 2749 KN .m
la résistance est assurée car :
M u 2332 KN .m M u 2749 KN .m