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Les néoclassiques ont fondé leur analyse du marché du travail sur l'analyse théorique du modèle de concurrence

pure et parfaite. Le travail ne serait rien d'autre qu'une marchandise s'échangeant sur un marché selon une offre et
une demande. Cette vision permet de proposer une analyse du chômage résultant de certaines rigidités.
Marché de travail :
- Qui dit marché, dit offre, demande et prix. Attention encore aux confusions, l'offre vient des travailleurs et
la demande vient des employeurs. Pour les offres et demandes d'emplois, c'est l’inverse ! Pour le prix, aucun
problème, c'est le salaire. Une analyse (néo)classique du MDT montre le travail comme n'importe quelle
marchandise avec une parfaite flexibilité des salaires jusqu'à ce que demande et offre s'équilibrent. Dans
cette analyse, le chômage ne peut qu'être volontaire.
Chômage :
- Le chômage peut être défini comme un dysfonctionnement du marché du travail. Même si l'analyse (néo)
classique ne peut être totalement balayée (sur l'existence d'un coût du travail trop élevé par exemple), les
facteurs sont trop nombreux pour ne s'en tenir qu'à des mécanismes théoriques de marchés.
- Le chômage est d'abord défini par le chômeur, soit: être sans emploi et en rechercher un de façon active
(définition du B.I.T).
- Chômage keynésien vs chômage classique: l'analyse keynésienne montre que le chômage est involontaire
et dû à l'insuffisance de la demande effective (conso, investissements). La rigidité des salaires (nominaux et
même réels) fait que O et D ne s'ajustent pas par les seules « lois » du marché. Ce qui compte, ce sont les
carnets de commande des entreprises!
- Typologie: Ch. Frictionnel (période entre deux emplois successifs), Ch. Conjoncturel (dépend de
l'activité économique à court terme), Ch. Structurel (dépend de facteurs long terme, par exemple
inadéquation des structures de formations professionnelles face aux mutations des besoins des entreprises...),
Ch. de longue durée (dépassant 1 an, il s'agit du ch. le plus grave puisqu'il rend de plus en plus difficile le
retour à l'emploi), le Ch des jeunes (assez spécifique à la France)...

Nouvelle économie keynésienne (néo keynésienne)


La nouvelle économie keynésienne est un courant de pensée économique né dans les années 1980. Il
s'agit d'une réponse à la nouvelle économie classique. La NEK cherche à fournir des fondements
microéconomiques solides à la macroéconomie de la synthèse néoclassique. Cette école se fonde ainsi sur
une explication de la rigidité des prix. Il s'agit d'une école héritière du keynésianisme et concurrente, au sein
de la famille keynésienne, du post-keynésianisme.

Imperfection du marché de travail


Les nouveaux keynésiens, contrairement à la nouvelle économie classique, ne croient pas que les marchés
s'équilibrent rapidement en suivant la loi de l'offre et de la demande. En effet, pour eux, les salaires et les
prix ne sont pas flexibles mais visqueux (sticky prices).

Pour Gregory Mankiw, « Le cœur de la nouvelle synthèse réside dans la perception de l'économie comme
un système d'équilibre général dynamique qui dévie d'une allocation efficiente des ressources sur le court
terme à cause de prix « visqueux » et peut-être de nombre d'autres imperfections du marché ».

Les nouveaux économistes keynésiens considèrent les marchés comme n'ayant pas de prix flexibles.
Contrairement à ce que soutient la théorie libérale, les entreprises sont plus souvent price makers que price
takers4. Les salaires sont rigides du fait des coûts de catalogue, c'est-à-dire des coûts liés à l'augmentation
des salaires et des prix. Les rigidités salariales nuisent à l'ajustement du marché. En plus de cela, les
entreprises ont parfois intérêt à rémunérer leurs salaires au-delà du salaire d'équilibre.

Les prix de catalogue (menu costs) font partie des imperfections qui peuvent conduire à des récessions.
L'idée est qu'il est difficile d'ajuster continuellement les prix et que les changements de prix ont des
externalités à savoir qu'ils n'affectent pas que la firme et ses clients.
Les problèmes liés à l'imperfection de l'information jouent un rôle important dans la difficulté à atteindre
l'équilibre : asymétrie d'information, sélection adverse étudiée par Akerlof et à laquelle on peut répondre par
la théorie du signal.

Chômage
La NEK réintroduit la notion de chômage involontaire refusée par la NEC. La NEK considère que le
marché ne peut s'autoréguler pour réduire le chômage. Des salaires élevés permettent une hausse de
la productivité des travailleurs ; une baisse réduirait leur productivité, et donc conduirait à une hausse
du chômage7

Cycles économiques
La NEK s'oppose à la conception des nouveaux classiques selon laquelle « les cycles s'expliquent par
des chocs monétaires ou réels imprévisibles »8. La NEK considère que « les récessions sont
provoquées par quelque grande défaillance du marché. Aussi la nouvelle économie keynésienne
justifie-t-elle dans certains cas l'intervention du gouvernement en économie »

Politique monétaire
À l'inverse des nouveaux classiques mais comme les monétaristes, ils pensent qu'une politique
monétaire peut influer à court terme sur l'emploi et à la production. La gestion de la monnaie a des
conséquences sur les variables réelles

Intervention étatique
La NEK considère l'État comme une puissance positive lorsque ses politiques permettent de lutter contre
les rigidités et de maximiser le bien-être collectif. Cette école de pensée vise principalement à trouver les
moyens d'améliorer le fonctionnement de l'économie.

Les orientations principales des politiques publiques doivent être celles des restrictions des monopoles,
réduire les imperfections de marché, assurer le service de biens publics, stabiliser l'environnement
macroéconomique, réguler les revenus pour réduire la pauvreté et les inégalités, et définir des droits de
propriété pour internaliser les externalités positives

Critique et limites
Si les nouveaux keynésiens s'opposent aux nouveaux classiques dont les prescriptions sont marquées par
le laissez-faire, certains12 estiment malgré tout qu'il s'agit d'une « victoire à la Pyrrhus », car leurs analyses
les conduisent à s'opposer à des rigidités qui faussent le fonctionnement du marché.

Gregory Mankiw, lui-même affilié à la NEK, considère que si cette école de pensée a des éléments
proprement keynésiens, elle se rapproche plus du monétarisme que du keynésianisme originel.

Les post-keynésiens critiquent la NEK en considérant que ses modèles, qui ne prennent pas en compte les
frictions monétaires, donnent des résultats erronés. Ils considèrent que la politique monétaire a des effets
sur le long terme sur les quantités réelles.

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