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Deux préalables
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psychique dont les éléments obéissent à des règles propres (qui ne
sont pas celles de la pensée consciente ou de la raison ).
Pb.
Schéma n° 1 Schéma n° 2
ICS
Conscience
CS
Sujet
conscient ICS
SUJET
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de la psychanalyse une présentation d’ensemble, il tiendra à évoquer
l’histoire d’Anna O.
La suggestion hypnotique a révélée « la possibilité de processus
psychiques puissants qui ne s’en dérobent pas moins à la
conscience » : interrogés sous hypnose les malades hystériques
évoquent des événements traumatiques, des traumas psychiques
inconscients, localisables dans le passé de l’individu. D’où le
diagnostic suivant : « C’est de réminiscences surtout que souffre
l’hystérique. (1893)»
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A ce niveau encore peut-on parler de découverte ? Freud n’est pas
le premier à avoir mis en évidence le poids du passé infantile sur le
présent.
« Lorsque j'étais enfant, j'aimais une fille de mon âge, qui était un
peu louche ; au moyen de quoi, l'impression qui se faisait par la vue
en mon cerveau, quand je regardais ses yeux égarés, se joignait
tellement à celle qui s'y faisait aussi pour émouvoir en moi la passion
de l'amour, que longtemps après, en voyant des personnes louches,
je me sentais plus enclin à les aimer qu'à en aimer d'autres, pour cela
seul qu'elles avaient ce défaut ; et je ne savais pas néanmoins que ce
fût pour cela. Au contraire, depuis que j'y fais réflexion, et que j'ai
reconnu que c'était un défaut, je n'en ai plus été ému. Ainsi, lorsque
nous sommes portés à aimer quelqu'un, sans que nous en sachions la
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cause, nous pouvons croire que cela vient de ce qu'il y a quelque
chose en lui de semblable à ce qui a été dans un autre objet que nous
avons aimé auparavant, encore que nous ne sachions pas ce que
c'est. Et bien que ce soit plus ordinairement une perfection qu'un
défaut, qui nous attire ainsi à l'amour ; toutefois, à cause que ce peut
être quelquefois un défaut, comme en l'exemple que j'ai apporté, un
homme sage ne se doit pas laisser entièrement à cette passion, avant
que d'avoir considéré le mérite de la personne pour laquelle nous
nous sentons émus. »
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Fidèle à l’idéal d’émancipation des classiques et des Lumières,
Freud ne présentera nullement l’inconscient comme une force
obscure à laquelle nous devrions nous soumettre ; au contraire, il
répétera la nécessité pour le sujet de se réapproprier son histoire.
Seulement, il a pu observer comment le moi résiste et manœuvre
contre le surgissement de certain souvenirs sur la scène éclairé de la
conscience : le patient s’efforce de dissimuler ou d’esquiver certain
souvenirs en sorte que l’autoréflexion ne suffit pas à faire parler ce
« quelque chose » qui empêche de vivre. D’où, malgré une identité
de projet, une différence fondamentale dans la méthode.
Schéma n° 2 Schéma n° 3
ICS
conscience
ICS conscience
ICS
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Le principal apport de la psychanalyse aura été d’élargir le
domaine de ce qui a un sens : certains phénomènes, longtemps
considérés comme aberrants et absurdes, comme les actes
manqués, les lapsus, les rêves et les névroses, appartiendront
désormais au monde humain, au monde de ce qui a un sens en
tant qu’ils exprimeront des intentions et des désirs refoulés ; ils
constituent des actes psychiques aussi complets que les actes
conscients, seulement, ils n’obéissent pas aux règles qui
organisent le système conscient.
La première topique
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La conception agonistique (de agon, la joute, le conflit) du
psychisme tient donc au fait que le système ics ne correspond pas
aux règles de la pensée consciente.
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Cependant les désirs refoulés trouvent des moyens détournés
pour aboutir à une satisfaction : ils obtiennent des satisfactions
substitutives, indirectes et symboliques, à l’insu de la conscience.
Cette extériorisation substitutive, ces plaisirs de remplacement,
c’est ce que Freud appelle le « retour du refoulé ». C’est lui qui se
traduit par les actes manqués, les rêves et les symptômes
névrotiques. La psychanalyse n’est rien d’autre que l’étude de ces
substitutions : il s’agit de montrer quel rapport existe entre une
manifestation apparemment absurde et un désir inconscient. Elle
pourrait se définir comme la recherche et la démystification des
formes illusoires de la satisfaction.
Conclusion
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L’apport décisif de Freud est d’avoir montré que deux positions
judicatives (de production de sens) pouvaient coexister dans un
même moi : le psychisme apparaît alors comme un jeu de forces
opposées dont le fonctionnement obéit à des règles propres, à la
fois du point de vue des instances de significations et de leur
relation.
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