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Introduction

On entend par "armes chimiques" les éléments ci-après, pris ensemble ou séparément :

a) Les produits chimiques toxiques et leurs précurseurs, à l'exception de ceux qui sont
destinés à des fins non interdites par la présente Convention, aussi longtemps que les types
et quantités en jeu sont compatibles avec de telles fins ;

b) Les munitions et dispositifs spécifiquement conçus pour provoquer la mort ou d'autres


dommages par l'action toxique des produits chimiques toxiques définis à l'alinéa a), qui
seraient libérés du fait de l'emploi de ces munitions et dispositifs ; Parmi ces munitions ou
dispositifs pourraient figurer des missiles, des bombes, des mines.

c) Tout matériel spécifiquement conçu pour être utilisé en liaison directe avec l'emploi des
et dispositifs définis à l'alinéa b).

On entend par Les produits chimiques toxiques comme étant tout produit chimique qui, par
son action chimique sur des processus biologiques, peut provoquer chez les êtres humains
ou les animaux la mort, une incapacité temporaire ou des dommages permanents. Les
précurseurs sont tout réactif chimique qui entre à un stade quelconque dans la fabrication
d’un produit chimique toxique.

On peut en déduire que, les armes chimiques sont constituées de produits chimiques
toxiques (et leurs précurseurs) et des dispositifs utilisés pour les transporter jusqu’à la cible.
Les produits chimiques toxiques peuvent tuer, blesser ou entraîner une incapacité
temporaire.

Les produits chimiques à double usage sont ceux qui peuvent être utilisés à des fins
pacifiques et commerciales mais peuvent également être utilisés ou être appliqués pour la
création d’armes chimiques

Les restrictions internationales sur les armes chimiques modernes ont évolué, passant d'un
vague contrôle de leur utilisation à une interdiction complète.

Le premier accord international limitant le recours aux armes chimiques remonte à 1675,
date à laquelle la France et l’Allemagne ont signé, à Strasbourg, un accord interdisant les
balles empoisonnées.

En 1874, ce fut la Convention de Bruxelles concernant les droits et coutumes de la guerre,


interdisant l’emploi de poisons ou d’armes empoisonnées susceptibles de causer d’inutiles
souffrances. Ce traité n’est d’ailleurs jamais entré en vigueur.

Les efforts en vue du désarmement chimique déployés tout au long du vingtième siècle sont
ancrés dans la Conférence de la Paix de La Haye de 1899. Les parties contractantes à la
Conférence de la Paix de 1900 sont convenues de « l’interdiction de l’emploi des projectiles
qui ont pour but unique de répandre des gaz asphyxiants ou délétères ».
Malgré ces mesures, pendant la première guerre mondiale, le monde a vu le recours sans
précédent aux armes chimiques. La première agression aux armes chimiques s’est produite à
Ypres, en Belgique, le 22 avril 1915. À la fin de la guerre, quelque 124 200 tonnes de chlore,
de gaz moutarde et d’autres agents chimiques avaient été déversés. D’y avoir été exposés,
plus de 90 000 soldats sont morts d’une mort particulièrement douloureuse.

Les horreurs de la guerre chimique de la première guerre mondiale ont donné naissance aux
négociations sur divers instruments censés empêcher leur retour. En effet, en 1925, les
États-Unis d'Amérique proposèrent que la Société des Nations interdise le commerce des
armes chimiques. Les négociations faisant suite à cette proposition conduisirent, en 1925, à
la conclusion du Protocole de Genève concernant la prohibition d'emploi à la guerre de gaz
asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques. Ce protocole n’interdit
toutefois ni la mise au point, ni la fabrication ni la possession d’armes chimiques. Ils se
contentent en effet d’interdire l’emploi, à la guerre, des armes chimiques et
bactériologiques (biologiques).

Les armes chimiques furent ignorées pendant la seconde guerre mondiale et ne suscitèrent
pas vraiment l'attention de la communauté internationale après le conflit. Éclipsée par les
inquiétudes concernant la guerre nucléaire pendant toute la période suivant la deuxième
guerre mondiale.

La question des armes chimiques ne réapparut pas comme préoccupation internationale


avant le milieu des années 60, après que les États-Unis eurent utilisé des défoliants pendant
la guerre du Viet Nam. En 1962, l'interdiction des armes chimiques et biologiques fut
discutée par le Comité des dix-huit puissances sur le désarmement. Les discussions se
retrouvèrent vite dans une impasse. En 1968, les Britanniques proposèrent de séparer les
négociations sur les armes chimiques et celles sur les armes biologiques. Un accord sur
l'interdiction des armes biologiques fut trouvé en 1971, mais elle n’était assortie d’aucune
mesure de vérification. Point important c’est que la Convention sur les armes biologiques
obligeait les États parties à poursuivre leurs négociations sur les armes chimiques, dans
l’optique de mesures visant leur destruction et l’interdiction de leur mise au point,
fabrication et stockage.

Dans les années 80, l'emploi d'armes chimiques par l'Iraq contre l'Iran relança les
discussions. Dans la même année, la Conférence du désarmement a constitué un groupe de
travail ad hoc sur les armes chimiques. Quatre ans plus tard, le groupe a été chargé de
plancher sur la question de ce que serait une interdiction des armes chimiques.

En 1993, la Convention sur les armes chimiques fut signée. Elle interdit d'acquérir, de mettre
au point, de fabriquer, de stocker, de transférer et d'employer des armes chimiques. Elle est
entrée en vigueur le 29 avril 1997, 180 jours après le dépôt du 65e instrument de ratification

Une arme biologique est une arme utilisant des organismes (germes pathogènes qui peuvent
être à la fois des germes de l’être humain ou des animaux et pathogènes cad qui peut causer
une maladie) destinés à affaiblir les armées ou les populations ennemies par la propagation
de maladies pouvant être mortelles ou simplement incapacitantes. Alors que les armes
chimiques sont constituées de produits chimiques toxiques (et leurs précurseurs).
I. Le cadre juridique et institutionnel des armes chimiques

A. Les instruments juridiques

Tableau 1 :

Les produits chimiques ou les précurseurs cités dans le 1 tableau constituent un risque
important pour l'objet et le but de la présente Convention en raison de ses possibilités
élevées d'utilisation dans le cadre d'activités interdites par la Convention. De plus ils ne sont
pas autorisés à être utilisé à des fins pacifiques.

Produits chimiques toxiques : ex. Sarin, Soman, Tabun, Moutardes au soufre.


Précurseurs : Difluorures, Chloro Sarin, Chloro Soman.

Tableau 2 :

Les produits chimiques ou les précurseurs cités dans le 2 tableau constituent un risque
sérieux pour l'objet et le but de la présente Convention.
Il n'est pas fabriqué en grandes quantités industrielles à des fins non interdites par la
présente Convention.

Produits chimiques toxiques : Amiton, PFIB …


Précurseurs : Trichlorure d'arsenic, Alcool pinacolique …

Tableau 3 :

Les produits chimiques ou les précurseurs cites dans le 3 tableau constituent un risque pour
l'objet et le but de la présente Convention en raison de son importance dans la fabrication
d'un ou de plusieurs produits chimiques. Il peut être fabriqué en grandes quantités
industrielles à des fins non interdites par la présente Convention.

Produits chimiques toxiques : Phosgène Dichlorure de carbonyle, Chlorure de cyanogène,


Cyanure d'hydrogène
Précurseurs : Trichlorure de phosphore, Phosphite de diméthyle, Monochlorure de soufre

Les armes chimiques sont règlementées par des instruments juridiques, des instruments
mondiaux en l’occurrence la convention sur les armes chimique en 1993 et le protocole de
Genève 1925 ainsi que des instruments régionaux et bilatéraux.
En ce qui concerne les instruments mondiaux, la convention sur les armes chimique de 1993
sera l’objet de notre étude.
 La convention sur les armes chimique de 1993
Le 29 avril1997 fait date dans l’histoire ; c’est en effet le jour de l’entrée en vigueur de la
Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi
des armes chimiques et sur leur destruction, ou simplement la Convention sur l’interdiction
des armes chimiques. Il s’agit en effet non seulement du premier traité de désarmement à
prévoir un calendrier pour l’élimination de toute une catégorie d’armes de destruction
massive, mais encore du premier traité de désarmement multilatéral mettant en place un
solide régime de vérification. La Convention en soi est un document complexe de quelque
200 pages qui se compose d’un préambule, de 24 articles et de trois annexes.
Le Préambule annonce la volonté des États parties à la Convention d’interdire et d’éliminer
tous les types d’armes de destruction massive. (Il rappelle le Protocole de Genève de 1925
interdisant l’emploi à la guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens
bactériologiques et la Convention de 1972 (interdisant les armes biologiques ou à toxines et
appelant de ses vœux leur destruction)
Le Préambule reconnaît par ailleurs l’interdiction de l’emploi d’herbicides (un produit
chimique qui détruit les mauvaises herbes) en tant que moyens de guerre.

La convention interdit la mise au point, la fabrication, l’acquisition, la conservation, le


stockage, le transfert ou l’emploi d’armes chimiques. Les États parties s’engagent à détruire
les armes chimiques et les installations de fabrication, ainsi que toutes les armes chimiques
abandonnées sur le territoire d’un autre État.
On entend par “armes chimiques abandonnées” les armes chimiques, y compris les armes
chimiques anciennes, qui ont été abandonnées par un État après le 1er janvier 1925 sur le
territoire d’un autre État sans le consentement de ce dernier.
L’expression “installation de fabrication d’armes chimiques” désigne tout matériel, à trois
exceptions près, ainsi que tout bâtiment abritant ce matériel, qui a été conçu, construit ou
utilisé à un moment quelconque depuis le 1er janvier 1946 pour la fabrication ou le
remplissage d’armes chimiques

Les États parties s’engagent à ne pas employer d’agents de lutte antiémeute en tant que
moyens de guerre.

En vertu de l’article III chaque État partie présente à l’Organisation, au plus tard 30 jours
après l’entrée en vigueur de la Convention à son égard, des déclarations en ce qui concerne
les armes chimiques (y compris les armes chimiques anciennes et les armes chimiques
abandonnées) et les installations de fabrication d’armes chimiques, présentant un plan
général de destruction.

En ce qui concerne les activités non interdites par la convention ; Un Etat partie ne peut
fabriquer, acquérir, conserver, transférer ou utiliser de produits chimiques que si :

a) Ces produits chimiques servent à des fins de recherche, à des fins médicales ou
pharmaceutiques ou à des fins de protection ;
b) Les types et les quantités de produits chimiques sont strictement limités à ce que
peuvent justifier de telles fins ;
c) La quantité globale des produits chimiques utilisés à tout moment à de telles fins est
égale ou inférieure à une tonne ;

L’article XI encourage les États parties à faciliter l’échange le plus complet possible de
produits chimiques, de matériel et d’informations scientifiques et techniques touchant le
développement et l’application de la chimie à des fins pacifiques. Sauf que cet échange fera
l’objet de certaine vérification sur la quantité ainsi que sur quelques produits chimiques
qui sont totalement interdite.
Les contrôles des mouvements transfrontières de produits chimiques inscrits vers des États
non parties à la Convention interviennent sur plusieurs niveaux. Le commerce de produits
chimiques du tableau 1 avec des États non parties est complètement interdit. Pour les
produits du tableau 2, une période de grâce de trois ans était prévue pour le commerce de
ces produits, à compter de la date d’entrée en vigueur de la Convention. S’agissant des
produits du tableau 3, la Conférence des États parties disposait de cinq ans, après l’entrée en
vigueur de la Convention.
Pour ne pas empiéter sur la deuxième partie je vais m’arrêter ici parce que l’Annexe sur
l’application de la Convention et la vérification (dite Annexe sur la vérification) contiennent
des dispositions détaillées relatives à la destruction d’armes chimiques et d’installations de
fabrication d’armes chimiques et à la vérification du transfert et de la destruction.

 Instrument bilatéraux et régionaux.

Accord bilatéral de destruction (Accord entre l'Union des Républiques socialistes soviétiques
et les États-Unis d'Amérique sur la destruction et la non-fabrication des armes chimiques et
sur des mesures visant à faciliter la convention multilatérale interdisant les armes
chimiques), signé à Washington le 1er juin 1990. Les deux pays s'engagent à coopérer dans
le sens d'une destruction sûre et efficace des armes chimiques, à ne pas fabriquer d'armes
chimiques, à réduire leurs stocks d'armes chimiques à des niveaux identiques, à mettre au
point des procédures d'inspection appropriées et à encourager tous les pays ayant des
capacités d'armement chimique à négocier une convention sur les armes chimiques.

Accord de Mendoza (Accord de Mendoza sur l'interdiction des armes chimiques et


biologiques) Accord multilatéral entre l'Argentine, le Brésil et le Chili, signé le 5 septembre
1991. Il interdit la production, l'acquisition, la possession, le transfert et l'utilisation d'armes
chimiques et biologiques. Les États parties s'engagent à créer, au niveau national, les
mécanismes d'inspection nécessaires à l'application de l'Accord.

Ensuite il y a le coté institutionnel sur l’encadrement et la règlementation enfin l’interdiction


des armes chimique ; l’article VIII de la convention concerne la création de l’OIAC…

II. La mise en œuvre de la convention sur les armes chimiques

A. La destruction et la vérification des armes chimiques

 La destruction
Les États parties à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) doivent
satisfaire à plusieurs obligations en ce qui concerne les armes chimiques.

 Ils doivent détruire toutes les armes chimiques dont ils sont les propriétaires ou les
détenteurs ou qu’ils ont abandonnées sur le territoire d’un autre État partie sans le
consentement de ce dernier après le 1er janvier 1925.
 Ils doivent détruire ou convertir les installations dont ils sont les propriétaires ou les
détenteurs qui ont participé à la fabrication d’armes chimiques.

Les déclarations initiales sur les armes chimiques et produits chimiques ainsi que toutes les
installations de fabrication des armes chimiques, dans un délai de 30 jours après l’entrée en
vigueur de la Convention pour l’État partie.

Outre les déclarations initiales sur les armes chimiques, Les États parties qui sont
propriétaires d’armes chimiques ou d’IFAC doivent présenter des déclarations annuelles sur
la mise en œuvre de leurs plans de destruction d’armes chimiques. Ils sont également tenus
de faire diverses déclarations ad hoc lorsque des changements sont apportés à des plans de
destruction d’armes chimiques précédemment remis ou que des armes chimiques sont
transférées en des endroits où elles seront ultérieurement détruites.

La Convention exige des États parties qu’ils détruisent leurs armes chimiques au plus tard 10
ans après l’entrée en vigueur de la Convention – d’ici 2007, avec la possibilité de demander
une prolongation de leurs délais de destruction pouvant aller jusqu’à cinq ans, c’est-à-dire
jusqu’à 2012, avec l’approbation de la Conférence des États parties de l’OIAC.
En raison des difficultés rencontrées et des dépenses occasionnées par a destruction des
armes chimiques en toute sécurité et de manière sûre, aucun des États parties détenteurs
n’a respecté la date limite originale, bien que trois d’entre eux (Albanie, Inde aient achevé la
destruction avant 2012. L’OIAC continue de vérifier les activités de destruction pour les États
parties qui n’ont pas respecté leurs délais de destruction.

 La destruction des armes chimiques.

Un État partie peut choisir et appliquer les méthodes appropriées de destruction de ses
armes chimiques.

La convention sur les armes chimiques interdit l’immersion dans les eaux, l’enfouissement
dans le sol ou la destruction par explosion à ciel ouvert.
Des technologies ont alors été développées pour détruire les armes chimiques assemblées
les agents chimiques stockés, les munitions binaires et les agents chimiques issus des
munitions. Les méthodes diffèrent selon les éléments à détruire. Un agent chimique, par
exemple, peut être incinéré ou éliminé, alors que des munitions non remplies peuvent tout
simplement être démantelées

Actuellement il existe deux grandes méthodes de destruction des armes chimique : la


destruction à haute température comme l’incinération et les méthodes à basse température
comme la neutralisation suivie d’un post-traitement des produits obtenus.
L’incinération Le démantèlement de la munition conduit à la récupération de 3 ensembles
différents : l’agent chimique, l’explosif et les parties métalliques. Chaque ensemble est traité
séparément. Les agents chimiques sont chauffés à 1400°C dans une première enceinte et
traités ensuite à 1 100°C dans une seconde enceinte.

La neutralisation comme son nom l'indique, elle consiste à diminuer fortement la


dangerosité des composés toxiques en les neutralisant à l'aide d'une série de réactions
chimiques. Le type de manipulation et les réactifs à utiliser seront naturellement choisis en
fonction de l'agent chimique rencontré. Dans le cas du gaz moutarde par exemple, une
simple hydrolyse dans l'eau chaude suffit à briser la molécule mortelle en deux éléments
relativement peu dangereux.

En outre, la Convention stipule que les États parties doivent garantir la sécurité des
personnes et de l’environnement pendant le processus de destruction. Les méthodes
utilisées doivent se conformer aux législations nationales et internationales sur la sécurité
et les émissions, et ne peuvent inclure la combustion à ciel ouvert, l’enfouissement ou le
déversement dans un plan d’eau.
Sur ce, les États parties sont tenus de coopérer avec les autres États parties qui
demandent des informations ou une assistance liée aux méthodes et technologies de
destruction des armes chimiques.

Outre le plan général de destruction initial, Des rapports annuels indiquant la quantité de
produits chimiques effectivement détruite dans chaque IDAC doivent également être
présentés au plus tard 60 jours après la fin de chaque période annuelle de destruction.

En ce qui concerne les armes chimiques anciennes déclarées par un État partie et dont les
inspecteurs de l’OIAC ont vérifié qu’elles ont été fabriquées avant 1925 peuvent être
traitées comme des déchets toxiques, à condition que le Secrétariat soit informé de la façon
dont elles sont détruites.
Les armes chimiques abandonnées par un État partie après le 1er janvier 1925 sur le
territoire d’un autre sans le consentement de ce dernier doivent être déclarées, après quoi
le Secrétariat effectue une inspection initiale et rend compte de ses constatations au Conseil
exécutif. (L’Etat auteur de l’abandon qui s’en charge des ressource financière ou technique
pour la destruction des armes chimiques et si jamais elle ne peut être identifie ou n’est pas
Etat partie à la CIAC l’État partie du territoire où a eu lieu l’abandon peut demander à
l’OIAC ou à d’autres États parties une assistance pour la destruction des armes).

 La destruction des installations de de fabrication d’armes chimiques

Selon la CIAC, l’expression « installation de fabrication d’armes chimiques » désigne tout


matériel, ainsi que tout bâtiment abritant ce matériel, qui a été conçu, construit ou utilisé à
un moment quelconque depuis le 1er janvier 1946 pour la fabrication de produits
chimiques à des fins d’armes chimiques (dans des quantités qui excèdent des seuils
spécifiés) ou pour le chargement de ces produits chimiques dans des munitions ou autres
dispositifs.
Tout État partie qui est le propriétaire ou détenteur d’IFAC ou l’a été à un moment
quelconque depuis le 1er janvier 1946 doit – lors de l’entrée en vigueur de la Convention
pour cet État – cesser toute activité dans lesdites installations autre que les activités
nécessaires à leur fermeture.
Des déclarations initiales précisant l’emplacement, le type, les dates de la construction, la
capacité de synthèse et l’état actuel de chaque IFAC doivent être présentées avec les
descriptions des activités spécifiques en vue de la clôture.

Toute intention de convertir une IFAC en une IDAC ou en une installation à des fins non
interdites par la CIAC doit être incluse dans la déclaration, et un plan général de destruction
et de conversion de l’IFAC doit être présenté.

Chaque État partie doit fermer ses IFAC dans les 90 jours après l’entrée en vigueur de la
Convention pour cet État, présenter des plans détaillés de destruction au moins 180 jours
avant le début de la destruction réelle, et conclure un accord avec le Conseil exécutif sur
les plans de destruction et de vérification au moins 60 jours avant le début de la
destruction.
Des déclarations annuelles sur la destruction des IFAC au cours de la période précédente
doivent être présentées dans les 90 jours après la fin de chaque période annuelle de
destruction.

 La vérification

Afin de garantir une destruction complète des armes chimique dans des délais bien précis et
le respect des obligations de la CIAC, la Convention prévoit un régime complexe de
vérification. Ce régime comprend des inspections sur place et un suivi des données.

Les inspecteurs de l’OIAC sont chargés de mener trois types distincts d’inspections : les
inspections de routine des installations liées à des armes chimiques et des installations
industrielles chimiques qui utilisent certains produits chimiques “à double usage” (c’est à
dire des produits chimiques qui peuvent être utilisés à la fois à des fins pacifiques et à des
fins interdites); les inspections par mise en demeure, à bref délai, qui peuvent être menées
en tout endroit dans tout État partie au sujet duquel un autre État partie a des
préoccupations concernant une non-conformité; et les enquêtes sur des allégations
d’emploi d’armes chimiques. Afin de mener ces inspections à l’échelle mondiale, l’OIAC
dispose d’un inspectorat qui comprend environ 100 inspecteurs recrutés dans des
douzaines d’États parties.

 Les inspections de routine

Les Articles IV et V de la CIAC exigent des États parties qu’ils donnent aux inspecteurs de
l’OIAC l’accès à tous stocks d’armes chimiques et à toutes installations de fabrication, de
stockage et de destruction d’armes chimiques.
Les inspections dans les installations liées à des armes chimiques sont menées à des
intervalles extrêmement réguliers et à relativement bref délai. Les inspecteurs reçoivent le
droit d’accéder librement à ces installations et peuvent interviewer le personnel de
l’installation en présence des représentants de l’État partie inspecté, demander que l’on
prélève des échantillons et prenne des photographies et établir un inventaire des armes, de
l’équipement, des dispositifs ou munitions chimiques, en scellant et en étiquetant ces
articles pour identification future et contrôle d’inventaire.
Les inspections visent en principe plusieurs objectifs. Elles doivent confirmer la précision des
déclarations initiales et annuelles pertinentes soumises par les États parties, et vérifier que
la fabrication d’armes chimiques a cessé. Elles doivent confirmer aussi que les armes
chimiques ne sont pas enlevées de leurs emplacements déclarés de stockage (sauf pour la
destruction) et qu’aucun équipement n’est détourné des installations de fabrication d’armes
chimiques (IFAC). Un suivi constant confirme également la destruction des armes chimiques.

La nature des inspections dans les installations industrielles chimiques dépend des produits
chimiques que ces installations fabriquent par exemple Les dispositions relatives aux
inspections sont plus strictes dans les sites d’usines qui fabriquent, consomment ou traitent
des produits chimiques du tableau 2 et relativement moins strictes dans celles qui fabriquent
des produits chimiques du tableau 3. Toutefois, la durée de l’inspection des deux tableaux
est de 24h qui peut être prolongé.

Lors du retour au siège de l’OIAC et 10 jours après l’inspection dans des conditions strictes
de sûreté, l’équipe prépare le premier projet de rapport final sur ses activités et
constatations. Le rapport final d’inspection ne doit contenir que des faits pertinents au
respect de la Convention, comme cela est prévu dans le mandat d’inspection. Il doit
également fournir des renseignements sur la façon dont l’État partie inspecté a coopéré avec
l’équipe d’inspection. Le rapport est soumis à l’État partie inspecté pour observations, qui
sont annexées audit rapport. Le rapport final doit être soumis avec les observations de l’État
partie inspecté au Directeur général, au plus tard 30 jours après l’inspection. Par la suite, le
Directeur général émet une lettre de clôture, qui met fin officiellement au processus
d’inspection.
 Les inspections par mise en demeure

Les inspections par mise en demeure sont conçues pour clarifier et résoudre toutes
questions concernant une non-conformité possible avec la CIAC et sont l’une des
caractéristiques les plus novatrices de la Convention. En vertu de l’Article IX de la
Convention, tout État partie a le droit de demander au Secrétariat de procéder à une
inspection sur place par mise en demeure n’importe où sur le territoire d’un autre État
partie ou en tout autre lieu placé sous la juridiction ou le contrôle de cet État partie. De plus
les États parties n’ont pas le droit de refuser une inspection par mise en demeure.

Les inspections par mise en demeure sont caractérisées par le concept de n’importe quand,
n’importe où ; elles doivent être lancées à très bref délai et peuvent viser des installations et
emplacements déclarés ou non déclarés. Une demande d’inspection par mise en demeure
doit être soumise au Conseil exécutif et au Directeur général. Le Conseil peut, au plus tard
12 heures après réception de la demande d’inspection, se prononcer contre la réalisation de
l’inspection par mise en demeure, mais uniquement à la majorité des trois quarts des
membres du Conseil. Une inspection peut être arrêtée si le Conseil décide que la demande
est frivole, abusive ou qu’elle sort manifestement du cadre de la CIAC. Jusqu’à présent
aucune inspection par mise en demeure n’a été demandée.

Quant aux inspecteurs, Seuls des inspecteurs spécifiquement désignés peuvent participer à
des inspections par mise en demeure. Les nationaux de l’État partie inspecté et de l’État
partie demandeur sont exclus de l’équipe.

Afin qu’une inspection par mise en demeure soit efficace, il est crucial que l’envoi et
l’arrivée de l’équipe d’inspection se fassent rapidement et que les délais spécifiés soient
strictement respectés. La Convention prévoit que l’équipe d’inspection doit arriver au point
d’entrée au plus tôt 12 heures après que l’État partie inspecté a été notifié. L’équipe et
l’État partie doivent d’abord convenir d’un périmètre pour le site d’inspection. Les
négociations relatives au périmètre peuvent se poursuivre pendant un maximum de 72
heures à compter de l’arrivée de l’équipe au point d’entrée.

Comme dans le cas des inspections de routine, l’équipe peut prélever des échantillons, qui
seront analysés sur place ou transférés hors site pour analyse dans un laboratoire désigné de
l’OIAC.
Dans les 20 jours qui suivent l’achèvement de l’inspection, un projet de rapport final doit
être mis à la disposition de l’État partie inspecté, qui a le droit de proposer d’y apporter des
changements. Le Secrétariat doit examiner les changements proposés et, usant de son
pouvoir discrétionnaire, les adopte lorsque cela est possible. Le rapport final est remis au
Directeur général dans les 30 jours après l’achèvement de l’inspection et est transmis à
l’État partie inspecté, à l’État partie requérant, au Conseil exécutif et à tous les autres États
parties. Le Conseil examine le rapport et les avis de l’État partie inspecté, de l’État partie
requérant et de tous autres États parties et rend compte de ses conclusions à la Conférence.
S’il est estimé qu’il y a eu abus du droit de demander une inspection par mise en demeure, le
Conseil doit examiner la question de savoir si l’État partie requérant doit assumer des
incidences financières.

 Enquêtes sur des allégations d’emploi d’armes chimiques

Selon les dispositions de la CIAC, il y a fondamentalement deux moyens de déclencher une


enquête sur une allégation d’emploi d’armes chimiques. Dans les deux cas il faut des
demandes des États parties. Dans le premier cas il faut que soit soumise une demande
d’inspection par mise en demeure lorsqu’un autre État partie est présumé avoir utilisé des
armes chimiques. Dans le deuxième cas il faut que soit soumise au Directeur général une
demande d’assistance, conformément à l’Article X, lorsque des armes chimiques sont
présumées avoir été utilisées contre l’État partie requérant, ou encore lorsqu’il est présumé
que des agents de lutte antiémeute ont été utilisés contre cet État comme moyen de guerre.

Une fois qu’une enquête sur une allégation d’emploi a été déclenchée, le Directeur général
dépêche une équipe au plus vite (de préférence dans les 24 heures) et en informe le Conseil
exécutif et tous les autres États parties. Dès son arrivée sur le territoire de l’État partie
inspecté, l’équipe d’inspection a le droit d’accéder à n’importe quelles zones qui
pourraient avoir été touchées par l’emploi présumé d’armes chimiques, ainsi qu’à d’autres
zones, comme les hôpitaux et les camps de réfugiés.

Dans les 24 heures après son arrivée dans l’État partie inspecté, l’équipe d’inspection doit
envoyer un rapport de situation au Directeur général. Un rapport préliminaire est envoyé
dans les 72 heures qui suivent le retour de l’équipe à La Haye et un rapport final est soumis
dans les 30 jours. Le Directeur général transmet ces rapports au Conseil exécutif et à tous les
autres États parties. Le Conseil exécutif doit examiner les rapports et prendre les décisions
appropriées.

L’OIAC doit également agir dans les cas où une allégation d’emploi d’armes chimiques
implique un État qui n’est pas partie à la Convention. Dans ces circonstances,
l’Organisation coopère étroitement avec le Secrétaire général de l’Organisation des
Nations Unies et met ses ressources à la disposition de l’ONU si la demande lui en est faite.
Le cas s’est posé en 2013, lorsque l’Organisation a participé à des enquêtes de l’ONU sur
l’utilisation d’armes chimiques en République arabe syrienne, qui n’était alors pas un État
partie à la Convention. Les enquêtes ont conclu que des armes chimiques avaient été
utilisées.

Conclusion

Nous avons vu que les armes chimiques ont fait de terribles ravages dans l'Histoire et
beaucoup d'entre elles se sont faites ainsi connues, c'est le cas de l'Ypérite. La question est
donc pourquoi après tant d'horreur ces armes sont encore utilisées. C'est justement parce
qu’elles font peur aux populations que certain dirigeant s'abaisse à les employer. La crainte
qu'elles incarnent permettent de contrôler n'importe-quel peuple.

L’universalité est l’objectif à atteindre, à savoir que tous les pays du monde adhèrent à la
convention sur les armes chimiques et deviennent membres de l’OIAC.
Si tous les pays du monde adhèrent à la convention, ils devront rendre passible de
poursuites pénales quiconque fabrique, possède ou emploi des armes chimiques. Ces
mesures contribueront à dissuader tout individu, groupe ou gouvernement de se livrer à ces
actes et garantiront que les contrevenants à la Convention seront punis. Lorsque tous les
pays seront membres de l’OIAC, nous pourrons vivre dans un monde exempte d’armes
chimiques.

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