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Halévy Joseph. Recherches bibliques [suite]. In: Revue des études juives, tome 15, n°30, octobre-décembre 1887. pp. 161-
202;
https://www.persee.fr/doc/rjuiv_0484-8616_1887_num_15_30_3533
X.
saccagé
sita pas un
cesinstant.
villes pour
Il arma
les punir
ses serviteurs
de leur et
rébellion.
ses alliés,
Abram
au no
1. Critique verbale.
visiblement
tante, ainsi que
dansla le
version
but d'établir
syriaque,une
omettent
distinction
ϊ-ηΐτ ent
au
que,; autrement,
che dans son idée,
son ce
offrande
dieu est
serait
identique
un acteavec
d'impiété
celui à
RECHERCHES BIBLIQUES - 163
pareille occasion. Donc, l'authenticité de mir» dans le verset 22
est au-dessus de tout doute, et ce fait est très important, comme
on le verra tout à l'heure.
2. Unité de la rédaction.
Le chapitre xiv porte les marques les plus évidentes d'une ré¬
daction unique. Il n'y a pas une seule expression hétérogène ou
parasite où l'on puisse voir la main d'un compilateur de narrations
différentes ou celle d'un glossateur qui insère ses remarques dans
le corps du texte. La critique émiettante a perdu son temps et ses
peines à démontrer le contraire. Le texte est agencé comme il
suit : Notions générales sur les envahisseurs et leurs adversaires,
ainsi que sur le champ de bataille choisi par ceux-ci (v. 1-3), cause
et date de l'invasion, route parcourue et peuples châtiés par les
envahisseurs (v. 4~<7), choc des deux armées, description parti¬
culière du champ de bataille, défaite des Pentapolitains, saccage
ment des villes rebelles, enlèvement des habitants, parmi lesquels
était Lot, cousin d'Abram (v. 8-12). C'est la première moitié de
l'épisode, qui prépare l'entrée en scène du patriarche. Elle se com¬
pose de douze phrases principales ou versets. La seconde moitié
comprend le même nombre de versets (v. 13-24) et est ainsi cons-"
tituée : Réception par Abram de la nouvelle de la captivité de
son cousin, l'armement de ses serviteurs et de ses trois hôtes, sa
course après les ennemis, la défaite de ceux-ci à Dan, leur pour¬
suite jusqu'au-delà de Damas, la reprise du butin et des prison¬
niers (v. 13-16); retour d'Abram, sa rencontre avec le roi de
Sodome et le roi de Salem, son respect pour l'un et sa géné¬
rosité envers l'autre (v. 17-24). Voilà une rédaction matérielle¬
ment très pondérée, qui répond admirablement bien au but que
cet épisode était destiné à atteindre. Il serait facile de s'en con¬
vaincre.
3. Rapports contextuels.
vocable
ne saurait
assyrien,
être l'œuvre
est séparée
du hasard.
par un n. Or, une pareille coïnciden
celle
que l'un
de « et
chemin,
l'autre route
de ces». noms
La ville
ontdeune signification
a, entre autr
co
L'autre porte :
XJmu
nahru
XV-u
itebbima
atalumata
ishahhan
ikkal mar abishu idahma hussâ içabba
Umu XVI-u atalu ishahhan shar mat aliti shuma shar mat Ea
itebbima hussâ içabbat zunnu ina shame mein ina naqbi ib
daqu.
« Si le quinzième jour (d'Éloul) une éclipse a lieu, le fils du
tuera son père et s'emparera de (son) trône et l'ennemi vien
et ruinera (mot à mot « mangera ») le pays.
» Si le seizième jour une éclipse a lieu, le prince du p
ennemi (= Hatti) idem (c'est-à-dire : « tuera son père »), le
du pays de Haat (= Babylone) viendra et s'emparera de (s
canaux.
trône ; la» pluie (tombera) du ciel et les flots couleront dans
XI
Dans Genèse, xvii, 5, le nom de ûrrûN est expliqué par littïi ai*
tria, « père d'une multitude de peuples ». Je dis « expliqué », parce
que la particule motivante 13 qui précède ces mots ne permet
point d'y voir un jeu de mots imparfait, une légère assonance des¬
tinée à rattacher cette pensée au nom (Dillmann). Le narrateur
s'est déjà servi de cette expression au verset précédent, où l'idée
d'un jeu de mots est déplacée ; l'expression avait donc pour lui une
importance particulière. Cela étant, on se demande comment l'au¬
teur de l'étymologie a pu perdre de vue le η du nom propre. Sans
réfléchir beaucoup, il aurait pu dire : na phraséo¬
logie justifiée par la locution snr ¡-¡N*r (Isaïe, lui, 10), et produisant
une assonance qui n'est certainement pas plus mauvaise que, par
exemple, celle de "janin et ïtiït îtfin (Genèse, xxix, 32) et
tant d'autres encore qu'il est inutile de citer. Celle que je viens de
suggérer aurait même eu cet avantage assez appréciable d'élimi¬
ner la forme antigrammaticale na, au lieu de qui dépare l'ex¬
pression dont il s'agit. On le voit, aussi bien au point de vue de la
rédaction qu'à celui de la grammaire, l'explication de la Genèse
laisse beaucoup à désirer.
La difficulté n'est pas moindre en ce qui concerne le sens du
groupe explicatif. Si la leçon admise est exacte, on ne peut y
trouver que l'assurance, pour Abraham, que ses fils auront une
nombreuse postérité, et, de cette façon, non seulement la répétition
fréquente de cette idée dans les versets 2, 4, 5, 6, est fastidieuse,
mais la promesse additionnelle tpa» trsbfc (verset 6), « des
rois sortiront de toi », apparaît alors comme un hors-d'oeuvre su¬
perflu et ne se rattachant pas le moins du monde au nom nou¬
veau. Et cependant, l'importance attribuée par l'auteur à cette
promesse résulte clairement du soin qu'il prend de la faire répéter
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XII
dans l'oubli des siècles, après avoir longtemps rivalisé avec l'E
gypte et l'Assyrie et fécondé, par leur esprit et leur activité,
génie naissant des peuples de l'Asie-Mineure et des tribus hell
niques .
Au sujet de la langue des Hittites, les avis sont partagés. L
orientalistes anglais, M. Say ce en tête, soutiennent qu'elle n'a
partenait pas à la famille sémitique, mais au groupe encore m
défini des idiomes de la Cappadoce, de la Cilicie et de l'ancien
Arménie, idiomes groupés par Lenormant sous la dénominati
d'Alarodiens. Cette opinion a été aussi admise par Finzi en It
lie, par M. Eb. Schräder en Allemagne. Les autres orientalist
allemands et français se tiennent sur la réserve ou ne se sont p
encore prononcés. Cette hypothèse, plus ou moins impliciteme
admise, m'avait toujours paru des plus contestables, et je l'ai com
battue à diverses reprises dans mes écrits. Les travaux récents d
orientalistes anglais sur la matière, et l'éveil inespéré de Vala
disme dans les ouvrages de vulgarisation qui prétendent résum
les derniers résultats de la science, me font un devoir aujourd'h
de revenir sur la question, et de soumettre aux savants comp
tents les preuves en faveur de mon opinion, qui affirme le cara
tère sémitique de la langue hittite. Quelques mots seront pou
tant nécessaires pour faire comprendre la faiblesse des indic
invoqués par les partisans de l'alarodisme à l'appui de leur thèse
Ceux qui admettent l'origine non sémitique des Hittites font v
loir deux arguments de natures diverses. Sur les monuments,
sent-ils, les Hittites ont une physionomie différente de celle qui
propre aux autres Sémites, et cette différence physique répond
la différence du costume, et, tout particulièrement, de la coiffu
et de la chaussure à pointe relevée que l'on trouve en usage ch
les peuples de l'Asie-Mineure. Mais la ressemblance physique
celle du costume, en supposant môme qu'elles soient aussi étroi
qu'on le prétend, prouverait tout au plus l'origine plus ou mo
mêlée des Hittites, elle ne déciderait rien au sujet de la lang
que ce peuple a parlée aux époques historiques de son existen
comme nation syrienne. Prenons, au hasard, un exemple da
des faits ethnographiques plus connus. L'origine anaryenne d
habitants primitifs de l'Arménie, du Curdistan et de la Susian
n'empêche nullement que les langues qui se parlent depuis
moins deux mille ans dans ces contrées ne soient parfaiteme
186 REVUE DES ÉTUDES JUIVES
forme
Yathabi,
féminine
c'est-à-dire
!-nçr estntp,
le nom
« lieud'une
bon »,station
de ¡acr,dans
« ê
des
d'eau
deux
assez
fleuves
considérables,
suivants : mais je n'ai constaté que
avant ce çlp dans lequel nous croyons trouver (voir plus haut)
dénomination hébraïque de Kummuh ou de la Commagène.
Suru, une ville de Suhu ; c'est le des Syriens, dont le nom
subsiste de nos jours sous la forme de Sourïa, irmö. La racin
en est visiblement « écarter ».
Bit-Halupe, « maison du lieu de passage ».
Sirhi, c'est-à-dire « lien, attachement », l'hébreu
Cubri , η as, « amoncellement, tas », de ñas.
NaUarabani , ΊΤΡϋ, forme purement assyrienne. Le mot semb
signifier « lieu propice », de harabu , « bénir, être favorable ».
HinVani , c'est-à-dire irasrj , « lieu de blé », de ϊΐϊρπ = îrain
« froment ».
Haridi — « lieu delà source bouillonnante et agitée »
Comparez la localité transjordanique (Juges, vu, 1), d'o
le nom ethnique (II Samuel, xxni, 25).
Bit Sabaya , probablement lato-rra, « maison des 'anciens », d
aia, ar am, Nao, « vieux ».
Dans le voisinage du Habour, le n'an («associant ») des Hé
breux, se trouvent :
Dur-qum-limi , forme assyrienne des plus claires et signifian
« citadelle siège du limmou ou archonte annuel ».
Qat'ni, fa]?, « petit », héb.
Shadiqannl , à diviser en shadi-qanni, « mont des cannes ou d
jonc », composé assyrien.
Kipina , isa, héb, tns3, « rochers ».
Harranu ; le nom de cette ville célèbre de la Mésopotamie su
périeure, qui formait le dernier refuge du paganisme araméen
est certainement d'origine assyrienne et signifie « route, chemin
On sait que la ville d'Assur portait en même temps le nom d
Harran.
Plus loin, vers l'est, est situé le territoire de Izalla, écrit aus
Azal et Ζ al ; on y constate la racine bïN, « marcher, passer ». C
nom est mentionné par Amien Marcellin dans l'histoire de l'empe
reur Julien.
La capitale de Izalla est Naçibina , la Nisibis des géographe
romains, le paSM des talmudistes et des Syriens. Le mot signif
« plantes ».
Parmi les rois de ces divers territoires, nous nous contenteron
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J. Halévy