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Quand faut-il philosopher 

Quand on est jeune, il ne faut pas hésiter à philosopher, et quand on est vieux, il ne faut pas se
lasser de philosopher. Il n’est jamais ni trop tôt, ni trop tard pour prendre soin de son âme.
Celui qui dit qu’il n’est pas encore ou qu’il n’est plus temps de philosopher, ressemble à celui qui
dit qu’il n’est pas encore ou qu’il n’est plus temps d’atteindre le bonheur. On doit donc
philosopher quand on est jeune et quand on est vieux, dans le second cas pour rajeunir au
contact du bien, par le souvenir des jours passés, et dans le premier cas, afin d’être, quoique
jeune, aussi ferme qu’un vieillard devant l’avenir. Il faut donc étudier les moyens d’acquérir le
bonheur, puisque quand il est là nous avons tout, et quand il n’est pas là, nous faisons tout
pour l’acquérir.
Observe donc et applique les principes que je t’ai continuellement donnés, en te
convaincant que ce sont les éléments nécessaires pour bien vivre.
ÉPICURE, Lettre à Ménécée

1. Pourquoi faut-il faire de la philosophie selon Epicure ?


2. D’après ce texte, y a-t-il un âge pour philosopher ?
3. Le jeune et le vieux ont-ils le même rapport à la philosophie ?
Exercice/Texte 

Les réponses à ces questions doivent être construites (cf. Conseils) et le texte doit être cité.

Conseils :

a) Avant de répondre, montrez pourquoi la question se pose et cherchez à lui donner un sens
précis.
b) Ce n’est pas votre opinion qui est attendue mais la thèse défendue par l’auteur. Il faut donc
chercher des éléments de réponses dans le texte et tenter de les expliquer. (Explication de
texte).
c) Enfin il faut faire un commentaire du texte et de la thèse qu’il défend. (Commentaire de
texte). En d’autres termes, il ne suffit de citer le texte, mais aussi de faire un commentaire sur
celui-ci. Les propos avancés par l’auteur sont-ils convaincants ? La thèse qu’il soutient vous
semble-t-elle cohérente ? justifiée ? etc.

Quand faut-il philosopher ?


Calliclès : « […] faire de la philosophie, c'est un bien, aussi longtemps qu'il s'agit de s'y former ; oui,
philosopher, quand on est adolescent, ce n'est pas une vilaine chose, mais quand un homme déjà assez
avancé en âge, en est encore à philosopher, cela devient, Socrate, une chose ridicule. Aussi, quand je me
trouve, Socrate, en face d'hommes qui philosophaillent, j'éprouve exactement le même sentiment qu'en
face de gens qui babillent et qui s'expriment comme des enfants. […] Quand je vois un jeune, un
adolescent, qui fait de la philosophie, je suis content, j'ai l'impression que cela convient à son âge, je me
dis que c'est le signe d'un homme libre. Et au contraire, le jeune homme qui ne fait pas de philosophie,
pour moi, n'est pas de condition libre et ne sera jamais digne d'aucune belle et noble entreprise. Mais si
c'est un homme d'un certain âge que je vois en train de faire de la philosophie, un homme qui n'arrive
Exercice/Texte 

pas à s'en débarrasser, à mon avis, Socrate, cet homme-là ne mérite plus que des coups. C'est ce que je
disais tout à l'heure : cet homme, aussi doué soit-il, ne pourra jamais être autre chose qu'un sous-
homme, qui cherche à fuir le centre de la cité, la place des débats publiques, "là où, dit le poète, les
hommes se rendent remarquables". Oui un homme comme cela s'en trouve écarté pour le reste de sa vie,
une vie qu'il passera à chuchoter dans son coin avec trois ou quatre jeunes gens, sans jamais proférer la
:

moindre parole libre, décisive, efficace."

Compréhension du texte :
1. Pourquoi l’étude de la philosophie est-elle importante selon Calliclès ?
2. Qui doit philosopher ? Pourquoi ? (Qui, au contraire, ne le doit pas ? Pourquoi ?)
3. De quoi la philosophie peut-elle nous détourner ?

Cf. Conseils

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