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Réduction des pesticides en France : seul 1% des financements publics est

réellement efficace, selon la Fondation Nicolas Hulot


Dans un rapport, la Fondation Nicolas Hulot déplore le déficit d'accompagnement
des agriculteurs pour atteindre les objectifs de réduction des pesticides. 23,2 milliards
d’euros de financements publics sont perçus chaque année par les acteurs agricoles et
alimentaires, indique la Fondation Nicolas Hulot. Ce montant comprend les
financements issus de la Politique agricole commune (PAC), mais aussi les dispositifs
d'allègements fiscaux. Sur l'ensemble de ces financements, seuls 11 % ont pour
intention de répondre à l'objectif de réduction des pesticides mais la Fondation Nicolas
Hulot affirme dans un rapport que seul 1 % y contribue de manière avérée.
En parallèle, les financements privés sont évalués à 19,5 milliards d'euros par an.
Ces fonds, issus notamment de banques ou de coopératives agricoles sous forme
essentiellement de prêts, sont, selon le rapport, davantage mobilisés par les exploitations
agricoles les plus utilisatrices de pesticides. Mais ces financeurs privés "restent passifs
et alimentent in fine le statu quo", déplore la Fondation. Le constat de la Fondation est
plutôt que "la responsabilité est bien du côté des pouvoirs publics et de l'ensemble des
acteurs agricoles et alimentaires". Le rapport rappelle que la France a pour ambition de
réduire de 50 % l'usage des pesticides à horizon 2025. Mais leur recours a augmenté de
25 % en 10 ans, de 2009 à 2018 et les exploitations les plus gourmandes en pesticides se
développent. 
Cette augmentation est à imputer à une frange minoritaire des exploitations
agricoles françaises (9 %). Ce groupe d’exploitation agricole a d'ailleurs "augmenté en
nombre d’exploitations et en surface agricole, indique le rapport. Autrement dit, les plus
gourmands en pesticides, toujours plus nombreux et plus grands, tirent les chiffres de la
consommation vers le haut." À l'inverse, les exploitations les moins utilisatrices de
pesticides ont réduit leur consommation de 1 % en 10 ans. Elles occupent 31 % de la
surface agricole mais voient leur nombre diminuer. Le rapport souligne par ailleurs que
dans 10 ans, la moitié des agriculteurs sera partie à la retraite. "Le renouvellement des
générations est la clé pour atteindre les objectifs écologiques", note la Fondation. 
Elle estime que plus de 60 % des exploitations pourraient changer de modèle si
elles étaient vraiment accompagnées. La Fondation plaide ainsi pour que la France se
donne pour objectif 100 % d'installations en agroécologie dans 10 ans. "L'enjeu des
conversions et des installations c'est bien un enjeu qui est fondamental pour les années à
venir", a commenté mardi 9 février sur franceinfo Samuel Leré, responsable du
plaidoyer à la Fondation Nicolas Hulot. "L'idée n'est donc pas d'opposer agriculture et
écologie, bien au contraire, mais c'est de donner les moyens de faire en sorte que cette
transition agro-écologique, qui est nécessaire vu l'effondrement massif de la
biodiversité, puisse se faire", a-t-il plaidé. "Il faut d'ici 10 ans que toutes les aides aillent
à 100% vers tous les agriculteurs - pas uniquement les jeunes qui s'installent - pour aller
vers l'agroécologie"

Médias
La radio reste le média de confiance pour plus d'un sondé sur deux, selon le
baromètre annuel de "La Croix". En revanche, la défiance du public vis-à-vis de la
profession reste élevée. Les sondés estiment par ailleurs que les médias ont "trop parlé"
de l'épidémie de coronavirus. Dans le baromètre 2020 sur la confiance des Français
dans les médias, réalisé par Kantar pour La Croix et publié mercredi 27 janvier, près de
sept Français sur dix (67%) déclarent "porter un intérêt à l'actualité". Ce chiffre a
progressé de 8 points par rapport à 2019 où la crise des "gilets jaunes" avait bien entamé
la confiance des Français dans les médias. Ce regain d'intérêt est pourtant à relativiser
puisqu'en 2015, il y avait 76% des personnes interrogées dans le baromètre qui
déclaraient suivre l'actualité avec intérêt. 
Par ailleurs, il n'y a que 51% des jeunes de 18 à 24 ans, soit un sur deux, qui
déclarent suivre les informations dans la presse, à la radio, ou encore à la télé et sur
internet. S'agissant de la crédibilité, la radio comme chaque année demeure le média qui
garde la confiance des Français interrogés : ils sont 52% à lui faire confiance. Un chiffre
en hausse de deux points. Viennent ensuite la presse papier (48%), en hausse également
de deux points, la télévision (42%), en hausse de deux points, et enfin internet (28%),
avec une hausse de 5 points par rapport à 2019. Si la radio garde la confiance des
personnes interrogées, le média arrive en troisième position concernant l'accès à
l'information (14%), derrière internet (34%) et la télévision qui arrive en tête avec 46%
des sondés qui s'informent en la regardant.
Un point important de ce baromètre concerne l'indépendance des journalistes : les
chiffres montrent que la défiance du public vis-à-vis de la profession reste élevée. Les
personnes interrogées sont 63% à penser que les journalistes ne résistent pas aux
pressions des partis politiques et du pouvoir. Aussi, 59% estiment qu'ils ne résistent pas
non plus aux pressions de l'argent. Il y a tout de même un léger motif de satisfaction par
rapport à 2019 où 68% des personnes sondées pensaient que les journalistes n'étaient
pas indépendants des partis politiques et du pouvoir contre 63% en 2020, un gain de 5
points. Par ailleurs, 74% des personnes interrogées estiment que les médias ont "trop
parlé" de l'épidémie de coronavirus, 45% le pensent pour ce qui est de l'élection
présidentielle américaine et de la victoire de Joe Biden. 
Concernant la crise du coronavirus, 73% des personnes interrogées estiment que
les médias "ont donné trop de place à des gens qui ne sont pas spécialistes du sujet",
contre seulement 22%. La majorité d'entre elles, 66%, pense que les événements ont été
dramatisés dans les médias, et dans le même temps, 64% des Français qui trouvent que
les médias leur "ont permis de bien comprendre ce qu'il se passait". Les médias sont tout
de même jugés utiles car 90% des sondés disent qu'ils ont bien été informés notamment
sur "l'application des gestes barrières et le port du masque". Concernant le traitement
global de l'épidémie, les Français sont très partagés : ils sont 44% à penser que le sujet a
été bien traité et 43% à penser le contraire.

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