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La tertiarisation de l’économie qui se définie par le développement des secteurs des services
est, selon la théorie de déversement d’Alfred Sauvy, expliquée par l’action positive du progrès
technique sur la productivité. Une meilleure productivité entraîne une augmentation des revenus qui
stimule la demande de produits manufacturés, qui fait appel au secteur secondaire, puis et surtout
de services, qui fait appelle au secteur tertiaire. On peut donc assister à une augmentation de
l’emploi dans le secteur tertiaire au détriment de l’emploi des secteurs primaire, qui regroupe toutes
les activités liées à l’exploitation de ressources naturelles, et secondaire. En effet, une étude de
l’Insee montre que, de 1957 à 2017, les parts des emplois en France que représentaient le secteur
primaire et le secteur secondaire ont baissées respectivement de 20 et 15 points de pourcentage.
Tandis que la part du secteur tertiaire a augmenté de presque 75%.
A partir des années 60, une autre mutation s’opère dans la population active. C’est la
salarisation, c’est-à-dire l’augmentation du nombre de personnes travaillant pour un employeur en
échange d’un salaire versé par ce dernier et d’un accès à la sécurité sociale, face à une diminution du
nombre d’emplois non-salariés. Effectivement, les Trente Glorieuses sont marquées par l’essor des
grandes entreprises au détriment des petits indépendants, comme la multiplication des grandes
surfaces au détriment des petits commerces. Ce phénomène engendre un besoin de personnel plus
qualifié pour l’encadrement mais aussi et surtout de salariés. Le sociologue Robert Castel parle ainsi
de société salariale, « une société dans laquelle l'identité sociale se fonde sur le travail salarié ». Pour
chiffrer ce phénomène, le taux de salarisation de l’emploi a augmenté de 18 points de pourcentage
entre 1962 et 2017.