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Aristide Lamotte Tle3

Sciences Economiques et Sociales -Synthèse de documents


Décrire les évolutions de la population active depuis 50 ans en France.
Depuis les années 1950, la France connaît d’importantes mutations de sa population active
telle que la tertiarisation de l’emploi, la hausse du niveau de qualification, ou encore un phénomène
de salarisation depuis les années 60 et plus récemment, la féminisation de l’emploi.

La tertiarisation de l’économie qui se définie par le développement des secteurs des services
est, selon la théorie de déversement d’Alfred Sauvy, expliquée par l’action positive du progrès
technique sur la productivité. Une meilleure productivité entraîne une augmentation des revenus qui
stimule la demande de produits manufacturés, qui fait appel au secteur secondaire, puis et surtout
de services, qui fait appelle au secteur tertiaire. On peut donc assister à une augmentation de
l’emploi dans le secteur tertiaire au détriment de l’emploi des secteurs primaire, qui regroupe toutes
les activités liées à l’exploitation de ressources naturelles, et secondaire. En effet, une étude de
l’Insee montre que, de 1957 à 2017, les parts des emplois en France que représentaient le secteur
primaire et le secteur secondaire ont baissées respectivement de 20 et 15 points de pourcentage.
Tandis que la part du secteur tertiaire a augmenté de presque 75%.

La tertiarisation est également caractérisée par une élévation générale du niveau de


qualification. Cette évolution s’explique par le fait que les entreprises, dans de très nombreux
domaines industriels, cherchent à récupérer les activités les plus créatrices de valeurs ajoutées. Ces
activités n’étant plus basées sur la production qui nécessite une main d’œuvre moins qualifiée mais
sur la conception des produits, la recherche et le développement ou encore le marketing qui
nécessitent des compétences plus importantes, le niveau de qualification augmente. Ainsi, selon
une enquête sur l’emploi menée par l’Insee, entre 1982 et 2017, l’effectif des ouvriers en France a
diminué de plus de 20% tandis que l’effectif des cadres et professions intellectuelles supérieures a
augmenté de plus de 154%.

A partir des années 60, une autre mutation s’opère dans la population active. C’est la
salarisation, c’est-à-dire l’augmentation du nombre de personnes travaillant pour un employeur en
échange d’un salaire versé par ce dernier et d’un accès à la sécurité sociale, face à une diminution du
nombre d’emplois non-salariés. Effectivement, les Trente Glorieuses sont marquées par l’essor des
grandes entreprises au détriment des petits indépendants, comme la multiplication des grandes
surfaces au détriment des petits commerces. Ce phénomène engendre un besoin de personnel plus
qualifié pour l’encadrement mais aussi et surtout de salariés. Le sociologue Robert Castel parle ainsi
de société salariale, « une société dans laquelle l'identité sociale se fonde sur le travail salarié ». Pour
chiffrer ce phénomène, le taux de salarisation de l’emploi a augmenté de 18 points de pourcentage
entre 1962 et 2017.

Enfin, la tertiarisation et la salarisation de la population active en France s’accompagne


depuis le début des années 1980 d’une forte féminisation de l’emploi, avec une augmentation du
nombre de femmes en emploi ayant augmenté entre 1982 et 2014 de 3,2 millions contre seulement
0,2 millions chez les hommes selon le rapport Dares de l’Insee. On peut dire que ce processus est lié
à ceux de tertiarisation et de salarisation car cette augmentation est plus importante dans les PCS
caractéristiques du secteur tertiaire. On peut par exemple constater selon ce même rapport que les
parts de femmes dans les PCS de cadre et de professions intermédiaires ont augmenté
respectivement de 19 et 9 points de pourcentages.

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