Vous êtes sur la page 1sur 21

Section 1 

: Notions introductives :

« Vers l’Orient compliqué je voyage avec de simples » écrivait Charles de Gaulle à l’occasion
d’un d’une de ses visites au Liban. = pays compliqué mais unique par sa diversité
communautaire.

Idée de régime confessionnel dans les années 40 (Michel Chiha)


Mehdi Amel dans les années 70, De l’Etat Confessionnel = on ne peut pas le changer
politiquement, régime confessionnel qui cache une domination de la classe capitaliste.

Définit à partir de la guerre de 75 comme démocratie consociative (Antoine Msara), Mehdi


Amel dira que le Liban est une démocratie constitutionnelle, puis qu’il fait partie des
démocraties consociatives.

Antoine Msara : dans les années 20 et 30, au Liban, le discours politique était déjà très
pudique sur le terme confessionnel, dans une volonté de présenter la société libanaise
comme une société homogène, fortement influencé par la mentalité française. Cette pudeur
a été dépassée avec les écrits d’Antoine Msara, qui a décomplexé le terme confessionnel et
qui en a fait un objet d’étude scientifique.

La démocratie est un régime institutionnel qui pose en définitive cette question : la relation
entre l’Etat et la Nation parce qu’au 19ème siècle, le modèle achevé était que chaque Nation
doit se doter d’un Etat. Chez Malberg, « l’Etat est la personnification juridique d’une
Nation ». Ainsi, s’il y’a une diversité au sein de la Nation, s’il y’a plusieurs allégeances, cela
doit se refléter inexorablement sur l’édifice étatique.
Ainsi, la démocratie consociative, l’Etat fédéral suggère une certaine segmentation de la
société. Cette égalité de forme et la Nation n’existe pas au Liban. La démocratie consociative
ou l’Etat fédéral pose le problème entre l’Etat et la Nation.

On pose également le problème de la souveraineté. Si le peuple ou la Nation est souveraine,


on est censé avoir une seule puissance homogène qui est souveraine dont l’Etat est
l’instrument. Crise identitaire au sein de la Nation pose donc un problème au niveau de la
souveraineté et donc au niveau de l’Etat.

I. Section Normative sur la structure formelle du Liban :

A. Institutions du Liban : structure théorique du Liban

Constitution libanaise qui date de 1926 établit que le Liban est un régime parlementaire.

- Théoriquement, c’est un régime ou il y’a une séparation souple des pouvoirs.


- Le Liban est la première république du monde arabe, en 1926. Cette constitution est
encore en vigueur mais a été amendée.
- Le pouvoir exécutif détient un certain nombre de prérogatives pour exercer une
influence sur le législatif et ce dernier détient certains instruments pour faire contre-
pression. Dans ce régime, les deux pouvoirs s’équilibrent. Le pouvoir exécutif ne
peut exercer son pouvoir que s’il détient la confiance du parlement, donc de la
chambre des députés au Liban. Cette dernière peut voter une motion de censure.
Quant au pouvoir exécutif, il détient le pouvoir de dissoudre la chambre comme
pouvoir de contre-pression.

Quand le Liban a adopté ce régime en 1920, sous influence française (ayant copié le régime
de la IIIème République en France)

- Etait une république de notable, on devait faire un régime assurant la participation


de toutes les communautés = pouvoir exécutif bicéphale, gouvernement organe
collégial qui privilégie la participation des communautés au pouvoir.
- Toujours une pratique qui dicte un comportement aux institutions, venant du
confessionnalisme = répartition des présidences aux confessions rigide à partir des
années 50. Exemple : président de la chambre des députés grec-orthodoxe.

Le parlement libanais, appelé chambre des députés, tous les sièges doivent être répartis de
manière égale entre musulmans et chrétiens et doit être proportionnellement répartie entre
les confessions = Avant 1990, c’est la loi électorale qui assurait la répartition des sièges entre
les communautés. Aujourd’hui, c’est la constitution qui établit la répartition.

Avant 1990, selon une équation non écrite, pour chaque 6 députés chrétiens, on doit avoir 5
députés musulmans. En 1990, on passe à la parité parfaite, même si démographiquement
les chrétiens sont inférieurs (il y’a un tabou par rapport aux chiffres, le dernier recensement
date de 1932).

Article 95 de la Constitution : composition du gouvernement, répartition équitable des


portefeuilles dans le gouvernement (pas parité)
Exemple : gouvernement de 1958 formé de 4 membres, 2 sunnites, 2 maronites / une
nouvelle pratique durant la guerre civile ; avoir le même nombre de ministre sunnites,
chiites et maronites.

Après 2010, les leaders politiques du pays ont décidé qu’il faut réserver des portefeuilles à
des communautés ; le ministère des finances doit toujours appartenir aux chiites. Le
ministère de l’intérieur aux sunnites. Le ministre de la défense grec-orthodoxe et celui des
AE maronite. Or ces règles reflètent un équilibre confessionnel qui prend possession des
institutions administratives étatiques pour les clientéliser et garder le pouvoir.

Ce qui a commencé comme simple coutume est devenu de plus en plus rigide jusqu’au point
où se sont ces règles qui dictent comment on forme le gouvernement et qui court-circuite la
conduite institutionnelle.

A. Démocratie consociative

a. Définition philosophique sur le débat de la représentation des individus au sein de la


société
Le libéralisme au niveau politique et philosophique = postulat que l’individu précède la
société et que l’état des sociétés est limité par les fins de l’individu

Aristote et les communautaristes qui se revendiquent de lui pensent que la communauté


existe avant la société ( le groupement précède la Cité politique ) La cité donne et crée
l’identité du citoyen et de la communauté. Le communautarisme qui a vu le jour dans les
années 70-80 aux USA avance que l’individu a besoin d’appartenir à des communautés pour
forger son identité et l’injustice frappe les communautés qui peuvent être inégales.

Pour les communautaristes : l’individu est situé dans un contexte de signification qui lui
accorde son identité. C’est pour ça que pour eux, changer d’identité est très difficile, voir
traumatisant.

Les communautariens disent que cette pensée est fausse, l’Homme ne peut pas se détacher
de son contexte. L’individu se trouve dans un contexte culturel qui lui assure son identité.

Première dichotomie :
- Libérale : individu déraciné
- Communautarienne : individu enraciné dans sa communauté culturelle.

Deuxième dichotomie :
Pour les libéraux, les principes de justice que l’Homme peut dégager s’applique à tout le
monde, alors que pour les communautariens, on prône le relativisme culturel, les
contextualisme. Les droits de l’Homme qui ont une portée universelle chez les libéraux sont
niés chez les communautariens (ils y répondent que c’est une pensée européenne née au
16-17ème siècle et que la notion de droit de l’Homme camoufle une domination occidentale).

Troisième dichotomie :
Elle concerne le rôle de l’Etat :
Dans la pensée libérale, l’Etat doit être neutre. L’Etat cherche à assurer la justice entre les
individus et ne cherche pas à défendre une certaine version du bien commun. L’Etat n’est
pas perfectionniste, alors que dans la pensée Communautarienne, l’Etat doit être
perfectionniste, défendre un certain nombre de principe, défendre des valeurs culturelles,
assurer aux citoyens le respect de ces principes là et la pérennité de ces principes. Il faut
respecter la difference culturelle des minorités. L’Etat doit promouvoir ces différences.
Quand l’Etat prétend être neutre, cela cache, pour les communautariens, une réalité
idéologique, puisque l’Etat défend indirectement la majorité et ses valeurs. En n’intervenant
pas, il défend les valeurs de la majorité, l’hégémonie culturelle de la majorité. L’Etat dans la
pensée communautarienne est perfectionniste et impose une certaine conception de la
vertu, de la morale.

Quatrième dichotomie :
Dans la pensée libérale, ce sont les libertés et les droits individuels qui ont la primauté alors
que chez les communautariens ce sont les intérêts de la communauté qui ont la priorité.
Au Liban, la question de diversité communautaire pose la question de citoyenneté. Quand
on parle de communauté au Liban, on ne parle que du caractère religieux. La vision n’est pas
ethnique, elle est purement confessionnelle et donc religieuse. Les libanais ont quasiment
tous les mêmes tendances xénophobes par rapport à l’autre. Mais culturellement au Liban,
les libanais parlent arabe, il n’y a pas de réelle diversité culturelle dans ce sens de choc
comme cela existe dans d’autres pays.

a. La démocratie consociative : définition formelle :


La marque principale de la démocratie athénienne, c’est le tirage au sort, qui assure l’égalité
parfaite.
C’est avec la modernité qu’on associe la démocratie et l’élection, d’où le fait qu’on parle de
démocratie représentative.
Aujourd’hui, la démocratie = majorité.
L’intuition de la démocratie consociative va à l’encontre de cette logique-là
- nécessité d’adopter des aménagements pour nuancer la règle de la majorité. C’est
une solution pour remédier à l’exclusion permanente potentielle d’une minorité de la
participation au pouvoir.

Au Liban, on a des communautés. On en n’a pas une majoritaire absolue. Cela aide la
formule de la démocratie consociative, c’est un facteur congruent. Le Liban est donc
segmenté en plusieurs communautés, ce qui fait qu’on ne peut pas se fier à la règle de la
majorité, du nombre. La justice n’est donc (théoriquement) pas une justice entre les
individus, c’est aussi une justice entre les communautés.

b. La théorie de la démocratie consociative

- Problème du processus d’édification nationale. Généralement, les systèmes étatiques


sont marqués par un pluralisme politique, impliquant une alternance au pouvoir
entre la majorité qui peut se transformer en minorité dépendamment des résultats
électoraux. Dans d’autres systèmes, il existe des pluralismes sociaux, dans lesquels la
majorité reste majoritaire alors que les minorités restent minoritaires. Il n’y a pas de
possibilité d’alternance politique. Le schéma traditionnel de la démocratie
majoritaire ne fonctionne pas.

Dans ces systèmes de pluralismes sociaux, on a plusieurs solutions :


- Génocide ou guerre civile ; il s’agit d’assurer l’homogénéité par la force.
- Transfert de population comme cela a été le cas après la Première Guerre Mondiale,
avec les transferts de populations grecs et turcs après le traité de Lausanne de 1923.
- Dictature et totalitarisme : on érige un système qui impose au nom d’une idéologie
une homogénéité au niveau de la population.

comment maintenir une démocratie avec une population hétérogène qui ne connaît pas de
sentiment national fort ?

1956, Gabriel Almond écrit Comparative political system, propose une classification des
démocraties dépassant la classification constitutionnelle. Il propose 4 types de régimes
politiques :
- Totalitaires
- Régimes préindustriels
- Régimes anglo-américains
- Régimes continentaux européens

Dans les années 60, Arendt Lijphart va prendre la typologie proposée par Almond et va la
critiquer. Pour lui, cette division n’est pas valide parce qu’il y’a une troisième catégorie ou on
a une culture politique très fragmentée et où il y’a une stabilité comme c’est le cas en Suisse,
en Autriche, aux Pays-Bas mais aussi au Liban. La culture politique est fragmentée, mais il y’a
une certaine stabilité politique. Il appelle ce type de régime les démocraties consociatives. Ce
qui fait l’importance de cette démocratie, c’est que l’élite politique qui a une tendance à
représenter les segments de ces sociétés ont un sentiment profond de nécessité coopération
des élites des différents segments. Il y’a besoin de trouver un compromis en créant un cadre
qui institutionnalise le compromis.

Il dégage quatre critères institutionnels de la démocratie consociative :

- La grande coalition : la démocratie majoritaire donne le gouvernement à la


mouvance ou au parti majoritaire. Or, dans DC, on ne peut pas accepter la logique
majoritaire, on crée un pouvoir exécutif dans lequel tous les segments sont
représentés. Cette idée propose que même dans une démocratie majoritaire, qui se
fonde sur la culture politique homogène, dans certaines situations exceptionnelles,
on a besoin de créer un gouvernement d’unité nationale (France durant la Première
Guerre Mondiale qui forme le gouvernement de l’Union sacrée). Dans ce cas de
figure, la menace venait de l’extérieur, justifiant la situation exceptionnelle. Dans la
démocratie consociative, la menace vient de l’intérieure, est permanente. Ce
gouvernement d’union nationale vise à éviter la guerre civile. L’état d’exception est
permanent.

- La proportionnalité : Il faut assurer la representation des segments dans les


institutions de l’Etat proportionnellement. Cependant, dans certains cas, la
surreprésentation est nécessaire pour assurer la stabilité parce qu’un des segments a
joué un rôle culturel et historique très important. C’est le cas au Liban, où les
chrétiens sont surreprésentés. En Inde, cette initiative a échoué (les musulmans n’ont
pas eu 50% des sièges parlementaire et ministériels, cela a abouti à la scission et la
création du Pakistan). C’est pour cela que la démocratie consociative est plus apte à
être un régime parlementaire, pour assurer une representation proportionnelle ou
une surreprésentation des segments au sein de l’Etat. En Belgique, la constitution
belge dit que le Conseil des ministres doit répartir les sièges proportionnellement
entre Flamands et Wallons.

- L’autonomie segmentaire : cela veut dire que les affaires propres à chaque segment
sont gérées par les élites concernées et les affaires communes en commun. On n’a
pas le principe de l’isonomie juridique. On applique des lois différentes sur des
communautés et des segments différents. Certains parlent de « fédéralisme
personnel ». L’enchevêtrement est tellement important géographiquement que la
population est divisée en segment et on applique à ces segments des lois différentes.
C’est encore une fois le cas en Belgique ou il existe une autonomie segmentaire en ce
qui concerne l’enseignement. Au Liban, chaque communauté applique ses propres
lois en matière de statut personnel.

- Le véto mutuel : dans certaines situations, le véto mutuel assure une fonction de
sécurisation psychologique parce qu’elle donne à la minorité le pouvoir d’assurer le
blocage de certaines dispositions. Cette règle permet de bloquer la règle de la
majorité. Le danger de tomber dans une instabilité politique peut être provoqué par
tout ce qui attrait à des questions culturelles et identitaires, d’où l’importance du
véto mutuel. Cependant, ce dernier n’est pas toujours institutionnalisé. En Belgique,
il l’est, avec ce qui est appelé « la sonnette d’alarme ».

Pour pouvoir maintenir une DC, on a besoin d’une élite consciente de la nécessité de
coopérer. On a besoin d’une tradition de compromis, sans laquelle maintenir la DC est
difficile, comme c’est le cas en Irak.

 Texte d’Antoine Msara à lire pour l’examen


C’est lui qui a introduit la notion au Liban. Il rationalise le confessionnalisme. Il faut aborder
le confessionnalisme d’une manière institutionnelle

c. Application sur le régime constitutionnel libanais :


- La grande coalition : au niveau constitutionnel, on assure la representation des
communautés de manière équitables ; au Liban, les coptes, les juifs, les latins ne sont
pas représentés. Dans les faits, les ministres d’une communauté doivent vraiment
représenter la communauté au sein du Conseil des ministres. Il n’est pas suffisant
d’avoir 5 sunnites ou 5 chiites au niveau du gouvernement. Même si on respecte
l’exigence purement constitutionnelle, il faut qu’un ministre chiite soit issu d’un parti
politique chiite. Un sunnite ne peut pas nominer un sunnite. Il faut donc respecter
l’équilibre politique, en plus de l’équilibre communautaire (ex : au début des années
90, on ne pouvait pas élire un chrétien membre du parti nationaliste syrien). Donc
d’une part on a un aspect formel, mais il y’a aussi l’idée d’intégrer l’opposition au
sein du gouvernement. Ce n’est pas le cas du gouvernement de Hassan Diab ou de
celui de Mikati. Ce ne sont pas des gouvernements de grande coalition.

- La proportionnalité : Au sein du Conseil des ministres, elle n’est pas précisée. Elle est
relative, parce que non codifiée dans la constitution. Au niveau de la chambre des
députés elle existe. C’est la loi électorale qui assure cette répartition.

- L’autonomie segmentaire est consacrée au niveau de la constitution (articles 9 et 10)


qui n’ont jamais été amendés depuis 1926. Chaque communauté a son propre statut
personnel et ses propres institutions d’enseignement.

- Le véto mutuel : formellement/constitutionnellement, il n’y en a pas. Il y’a une


disposition qui a été utilisée ; selon l’article 65 de la constitution, la réunion du CM
exige la présence des 2/3 des ministres. Il y’a un quorum pour le gouvernement, ce
qui est exclusif. Cette logique est implicite. Le gouvernement est supposé être formé
d’un même nombre de ministres musulmans et chrétiens. Cela veut dire que tous les
ministres d’une communauté n’ont pas le pouvoir de réunir à elle seule le CM. Ces
réunions doivent donc regrouper les chrétiens et les musulmans. Cette disposition
fait office de véto qui permet de bloquer la réunion du conseil des ministres.
Institutionnellement, il n’existe cependant pas parce que le 1/3 n’appartient pas à
une seule communauté. Ce que pose le problème de ce quorum, c’est : de qui est
composé la société libanaise ? Qui représente les communautés au Liban ? (La seule
representation qui existe est une representation de fait extra institutionnelle).

II. Le confessionnalisme :

- Le confessionnalisme du statut personnel (remonte au début de l’Islam)

Quand on parle du CSP, on doit se souvenir que c’est un système qui a vu le jour avec l’Islam.
Les conquêtes arabes ont accordé une autonomie aux communautés non musulmanes de
toute la région. Les musulmans étaient minoritaires dans la région. Il y’avait majorité de
communautés chrétiennes et juives. Payement d’un impôt et reconnaissance d’un statut de
citoyen de seconde zone. Les chrétiens et les non-musulmans étaient des « dhimas », des
« protégés » en échange de cet impôt, maintenant leur liberté de cultes et de religions dans
certaines limites. Essentiellement, le régime musulman à accorder aux communautés leur
liberté et c’était leur patriarche qui jugeaient de leur difference à moins que les parties au
litige accorde le droit au juge musulman de trancher leur problème (proche du système
d’arbitrage) ou que la violation pénale soit majeure et en rapport avec l’Islam.

- Le confessionnalisme politique (assurer la représentation des communautés au sein


de l’Etat qui a vu le jour au 19ème siècle).

Empire Ottoman, 19ème siècme : émergence d’une nouvelle élite sécularisée, chez les turques
et les arabes. Cette nouvelle bourgeoisie aura des revendications de nature nationaliste. Les
communautés qui n’avaient qu’un aspect purement légal embrassent un aspect politique et
nationaliste. Le sultan va entreprendre d’organiser les communautés par exemple en
mettant en place l’élection des patriarches. Il mettra en place des conseils élus de laïques qui
deviendront des vecteurs de revendication nationaliste.

Organisation des relations entre les communautés et l’Etat :

Avec la proclamation de l’Etat du Grand Liban, il y’avait une obligation d’organiser les
communautés.

Article 6 de la Charte du mandat : première référence au terme communauté « le respect du


statut personnel des diverses populations et de leur intérêt religieux sera entièrement
garanti » = impose à la puissance mandataire (France) l’obligation de respecter le Statut
personnel des communautés.
En 1926, on a eu la reconnaissance de la communauté chiite par le haut-commissaire.

En 1936, durant le mandat français, Damien de Martel (haut-commissaire) fonde le


confessionnalisme du SP au Liban avec l’arrêté 60LR :
D’une part, il vient dire qu’au Liban, on a deux types de communauté ; on a les
communautés historiques qui sont reconnues par l’Etat par un texte législatif et sont
énumérées en annexe à la fin de l’arrêté. Ce sont les communautés historiques, qui sont
régies par leur propre statut personnel.
Elle met en place une communauté de droit commun ; les libanais qui n’ont aucune
communauté appartiennent à la communauté de droit commun et sont soumis dans leur SP
à la loi civile.
Il accorde le droit à des libanais de fonder une communauté ou de changer de communauté.

Donc les communautés sont des personnes morales de droit public reconnues par la loi.
 La philosophie de l’arrêté 60LR se trouve dans le rapport de Philippe Gennardi. Il y
écrit « la réglementation devra répondre aux conditions suivantes : assurer l’égalité
de toutes les communautés religieuses sans aucune exception » -> les sunnites
deviennent une communauté. « On devra réserver a tout individu le droit d’opter
pour l’un des statut reconnu » + consacre la suprématie du pouvoir civil. Il fallait donc
transformer communautés islamiques en communautés (leur donnant le même
statut que les communautés non-musulmanes durant l’EO).

Les communautés sont créées par la loi.


En 1951, on vote une loi dont l’article 41 dispose « toute demande de changement de rite ou
de religion doit être présente au bureau de l’Etat civil pour rectification de l’inscription. Cette
demande doit être justifiée par un certificat du chef de rite ou de religion à adopter et signée
par son auteur » -> n’importe qui peut légalement changer de communauté et doit
présenter un certificat et obtenir l’accord de la communauté qu’il demande à rejoindre. Son
changement de communauté sera inscrit au registre d’Etat civil.

Le seul problème réside dans la communauté catholique. Les postes sont répartis au Liban
sur le critère de communauté (les maronites ont le monopole des postes de la fonction
publique et donc on a vu une volonté massive de conversion au maronitisme de la part des
communautés catholiques en vue d’obtenir les postes tenus par les maronites). C’est pour
cela que le Vatican a pris un décret en 1964 interdit à la communauté catholique de passer à
une autre communauté catholique sans l’accord du Saint Siège pour éviter que la
communauté catholique ne se vide de ses fidèles. « Sans le consentement du siège
apostolique, nulle ne peut validement passer à une autre Eglise de droit propre ».

cadre juridique qui permet l’organisation des relations entre l’Etat et ces dites
communautés.

A. Etude du confessionnalisme politique


Confessionnalisme utilisé pour camoufler le clientélisme, l’accaparation par les leader des
ressources étatiques, l’ingérence des puissances étrangères dans le pays, les armes des
différentes milices

Le leader confessionnel, c’est essentiellement celui qui joue le relai entre les citoyens et les
institutions de l’Etat. Il achète une allégeance en distribuant les fonctions publiques.
Leader est extra-institutionnel = résoudre tous les problèmes par des compromis extra-
institutionnel pour contourner les institutions, lesquels sont légitimés.

Exemple : Avant Nabih Berri, il y’avait Kamel Al Assaad et il contrôlait toutes les fonctions
publiques de la confession chiite. Il a perdu son pouvoir et son poste de président de la
Chambre des députés dans les années 80 avec la montée en puissance de la milice Amal =
quand le leader confessionnel perd sa fonction de relai entre les institutions et les gens, qu’il
n’arrive plus à acheter l’allégeance de sa base électorale, il est mis à l’écart.

Prise de pouvoir par les leaders actuels :


« La guerre la continuation de la politique par d’autres moyens » -> au Liban, la paix est la
continuation de la guerre civile par d’autres moyens.
Notre régime actuel a vu le jour en 1992. Les premières élections législatives après la guerre
sont organisées (les dernières ayant eu lieu en 1972) = parlement de 92 représente l’alliance
entre les Hommes d’affaires (représentés par Rafic Hariri) et les seigneurs de guerre
(principalement Samir Geagea, Nabih Berri et Walid Jumblat).

Aussi, une clause dispose que pour assurer la parité, le gouvernement national a le droit de
nommer les députés ; le gouvernement va donc nommer en 1991 les députés. Le parlement
de 1992 est celui qui verra la réussite de Jumblat, Berri et qui élira ce dernier comme
Président de la chambre des députés et qui formera le premier gouvernement Rafic Hariri.
C’est ainsi que le pouvoir actuel fut installé.

Ce régime est qualifié de Troïka (Jumblat, Hariri, Berri, Hrawi). Ces gens se partageaient
toutes les administrations de l’Etat : Berri prend le conseil du Sud ; Jumblat prend le
ministère des déplacés. Le PR dirige le casino du Liban. Chacun reçoit une part de l’Etat.
Ce système du clientélisme sera maintenu jusqu’en 1995,

Salim Nasser : La sociologie de la guerre civile libanaise : la violence des milices était
essentiellement dirigée contre des ressortissants de leur communautés, beaucoup plus que
contre d’autres communautés, parce que le but de ces milices était de dominer leur région
et de soumettre les populations y habitant. Ils ont ainsi créé une économie parallèle pendant
la guerre, logique qui domine actuellement : « quand il y’a entente, ils volent les libanais,
quand il y’a désaccord, ils font la guerre » (Laham).

Ces milices, qui ont infiltré et dominé les syndicats et les ordres, continuent donc la guerre
par d’autres moyens. Quel rapport avec le confessionnalisme ?
Quand un Libanais vote pour un leader (Berri, Aoun, Hariri etc.) -> la justification classique
est : Il protège ma communauté ; or, durant la guerre (en mettant de côté les interventions
étrangères), les milices ne se faisaient pas la guerre. Elles se sont contentées d’occuper des
territoires et de soumettre les populations.

quand on parle de confessionnalisme, on peut le mettre à part et penser aux « segments ».


Cependant, qui peut dire de quels segments qui composent le pays ?
Dans un Etat fédéral, on retrouve la définition des segments, les « unités fédérées » dans la
constitution. En ce qui concerne la définition, elle peut être directe, comme c’est le cas dans
la constitution irakienne ou américaine

au Liban, la constitution tait l’existence des confessions. Si les confessions ont une existence
légale, elle n’a pas d’existence constitutionnelle.

celle de 90 dispose qu’il faut assurer l’équilibre des communautés (article 95), sans pourtant
les définir. Ce ne sont pas des entités qui préexistent avant l’Etat. C’est l’Etat qui crée a
posteriori les confessions par la loi.

décision du CC du 8 juin 2000 : les députés au Liban ne représentent pas leur communauté,
ils représentent la Nation. Il n’y a pas de représentants des communautés au Liban. Donc,
officiellement, il n’y a pas de représentants des communautés parce qu’il n’y a pas de
segments. Dans le système constitutionnel libanais, on n’a pas reconnu que chaque
segment a une organisation spécifique qui est censée pouvoir élire ses propres
représentants

Pierre Rondot

collège électoral au Liban est uni, cela impose aux députés un certain nombre de compromis
et donc de tenir un discours modéré = C’est pour cela que les chefs communautaires ne sont
pas issus du parlement, c’est une phénomène extra-parlementaire, produisant un discours
seulement accepté par les radicaux.
La naissance du Zaa’im est extra parlementaire, extra institutionnelle : on a besoin d’une
légitimité qu’on acquiert par la guerre.
La justice au Liban devient l’égalité dans le clientélisme.

le régime actuel libanais est une oligarchie consociative. Chacun a pris une partie de l’Etat,
de l’administration, du territoire, et se considère comme le chef absolu de cette région-là. Le
système actuel a décidé de consacrer chaque poste a une communauté, contrairement à ce
que dispose la constitution (qui parle de rotation des postes et des portefeuilles).

I. Histoire du régime politique du Liban (fin XIXème siècle jusqu’à l’éclatement de la


guerre) :

Ernest Renan = définir une nation : la volonté de vivre en commun (définition purement
subjective de la nation), implique ainsi l’interprétation commune de l’histoire, qui établit une
fierté d’appartenir à la nation.
Au Liban, il y’a des mythes fondateurs, des histoires. Jusqu’à maintenant au Liban, on n’a
aucun récit officiel de la guerre civile au Liban.

Quand on ne peut pas confronter une mémoire unifiée, chacun forge une histoire
particulière, ce qui fait qu’on a pas de compromis ou d’équilibre politique ni historique. Une
nation segmentée implique donc des histoires, plusieurs récits sur la nation.

Ahmad Baydoun, Le Liban une histoire disputée. Il va présenter plusieurs historiens et leur
manière de donner une interprétation particulière du Liban et des origines de la nation
libanaise sur une perspective principalement axée sur l’appartenance communautaire.

Les historiens chrétiens, comme l’évêque de Beyrouth au 19ème siècle, Youssef El Debs, qui a
écrit une histoire de la Syrie, va donner la fonction suivante au Liban : le refuge des
minorités persécutées. C’est l’endroit que les « musulmans » / arabes n’ont pas pu
conquérir. Le Mont-Liban a une indépendance et une autonomie, un droit à une patrie pour
les maronites, qui ne se sont jamais laissés dominés par les arabes, les ottomans, les
mamelouks etc. Cette idee se retrouve quasi-systématiquement chez les auteurs maronites.

Ali El Zein, historien chiite, s’oppose à ce postulat maronite. Ce dernier va, dans A la
recherche de notre histoire au Liban : les arabes ont délaissé le Mont-Liban parce que
stratégiquement il n’est pas important. Ce qui est important, c’est la cote, et les musulmans
l’avaient contrôlée, qui joue le rôle de relais entre la région et l’Europe. De ce fait,
militairement et stratégiquement, le Mont-Liban n’a aucun intérêt, d’où le fait qu’il n’a pas
été conquis.

Les phéniciens résident sur la côte -> Kamal Salibi dit que les véritables descendants des
phéniciens sont les sunnites, les habitants des villes. La notion de Phénicie, le phénicisme,
est également introduit avec les fouilles archéologiques des européens. Ainsi, les
nationalistes libanais, qui veulent donner une légitimité historique à leur indépendance, vont
trouver dans le récit phénicien une continuité légitime et historique, qu’ils ne sont pas
arabes et qu’ils sont indépendants.

Exemple : La loi américaine sur la nationalité a l’époque disait qu’on pouvait accorder la
nationalité américaine aux blancs caucasiens. Les émigrés libanais et syriens ont donc justifié
leur « blancheur » en revenant aux origines phéniciennes dans la bible (on parle de
phéniciansime syrien). Il y’a eu une décision juridique aux Etats-Unis, en 1915, Daou vs. The
US acceptant d’accorder la nationalité a ces syriens qui sont blancs et caucasiens.
A. Emergence des classes sociales

Description du système féodal au Liban du début 17ème au 19ème siècle :

Chaque seigneur relevait l’impôt, qui fera un bénéfice avant de renvoyer l’argent au Wali. En
contrepartie, le prince et les seigneurs recevaient un pouvoir juridictionnel et administratif
pour gérer leur province = deux dynasties ont gouverné le Mont-Liban, les Maan et les
Chehab,

Paul Noujeim : a appliqué le modèle féodal français qu’il connaissait très bien à la situation
politique du Mont-Liban. On a donc attribué à cette région du monde des dynasties calquées
sur le modèle européen

Dominique Chevalier dans La société du Mont-Liban à l’époque de la Révolution industrielle


en Europe. : va contester le fait de qualifier le régime libanais de féodal
Le féodalisme est essentiellement un système européen qui a vu le jour en Europe entre le
8e-9ème-10ème siècle et qui se fondait sur une relation d’hommage entre le seigneur et son
vassal ainsi que sur l’hérédité. Or, au Liban, le Prince (l’émir) qui gouvernait la région non
seulement n’était pas nommé par le sultan mais par le gouverneur de la province, mais le
Mont-Liban n’était pas non plus unifié. Il était divisé entre deux provinces
Donc le prince qui devait collecter les impôts pour les envoyer au sultan devait consulter les
deux gouverneurs des provinces de Tripoli et de Sidon.

Cependant, juridiquement, rien n’assurait que le prince et sa dynastie prenne cette fonction
continuellement. D’ailleurs l’arrivée au pouvoir des Chehab après les Maan en témoignée. Le
prince était donc nommé par le gouverneur de Tripoli ou de Sidon de manière annuelle, et
on nommait celui qui était capable d’amasser le plus d’argent.

Donc, l’allégeance au Mont-Liban dépendait donc du seigneur féodal abstraction faite de


l’appartenance communautaire.

Domination égyptienne et changement de système :

En 1830-1831 : Mohamad Ali prend le pouvoir en Egypte et introduit des réformes très
importantes, notamment en l’industrialisant (avec la culture du coton) et modernisant son
armée. Avec le temps, même s’il représentait juridiquement le sultan ottoman, il va donner
sa quasi-indépendance à l’Egypte. En 1831, il va lancer une campagne militaire contre la
Syrie (la Grande Syrie = Liban, Syrie, Jordanie, Palestine) et il l’occupera. Il va battre l’armée
ottomane, et entre 1831 et 1840, elle sera soumise à un gouvernement égyptien.

On verra des changements drastiques se mettre en place à tous les niveaux :


- Première unification de la Syrie historique : (alors divisée entre 4 province : Sidon,
Tripoli, Damas et Alep). Quand MA va occuper cette région, il va l’unifier. C’est la
première et dernière fois que la Grande Syrie est soumise à une seule autorité. La
seule exception sera le Mont-Liban, qui restera sous le contrôle du Prince Bachir II,
allié de Mohamad Ali.
- Émancipation des chrétiens : Quand les Egyptiens vont occuper notre région, l’armée
égyptienne, conduite par Ibrahim Pacha, va accorder de plus en plus de droit aux
non-musulmans, surtout les chrétiens. Ces derniers, qui jusque-là discriminés par
l’EO, vont avoir la permission d’intégrer des conseils dans chaque ville dans lesquels
siègeront des représentants de toutes les communautés.
- Ouverture de l’économie de la Syrie au marché européen : L’économie de la Syrie
sera aussi ouverte au commerce européen. Les produits européens déferleront sur le
marché local, et la structure économique de la région va drastiquement changer.
Jusque-là, Beyrouth et le Mont-Liban s’approvisionnaient à Damas, Bagdad et le
Houran en produits en tout genre via des caravanes. C’était un circuit intérieur et
autosuffisant. Avec Mohamad Ali, Beyrouth deviendra le relai entre le commerce
européen et l’intérieur syrien. Au lieu d’importer des produits locaux, le mouvement
va s’inverser. On va importer de Beyrouth des produits européens qui vont changer
la structure de l’économie locale du Mont-Liban.
- Mise en place d’une armée de 90 000 soldats : pour la première fois, les habitants de
la région vont sentir une véritable sécurité.
- Mesures de centralisation du pouvoir
- Programmes d’industrialisation agricole et économique : on va commencer la
plantation de champs d’oliviers, de muriers pour la soie. On va introduire des
techniques modernes.

Conséquences : économie qui était auto-suffisante, autarcique et local, avec l’importation du


commerce européen, on va avoir un déficit commercial ; chrétiens du Mont-Liban, qui ont
désormais plus de liberté, qui sont de plus en plus en contact avec les européens (et donc
protégés par ces derniers pour assurer leur ingérence dans l’EO), qui deviennent
s’enrichissent puisqu’ils sont les agents du commerce européens, qui sont plus éduqués,
vont s’en prendre aux druzes, créant ainsi une atmosphère de guerre civile désormais sur
fond communautaire.

 1840, L’empire ottoman rétabli sa domination sur un Mont-Liban et une Syrie ayant
subi des changements très importants. L’ancien équilibre, tant économique que
socio-confessionnels n’existe plus.
vacance de pouvoir, un antagonisme de plus en plus important entre les druzes et les
chrétiens, une haine de plus en plus accentuée entre les druzes et les maronites, les
maronites ayant contribué à la répression des druzes dans le Houran contre Mohamad Ali.
Cela aboutira à des confrontations entre les chrétiens maronites du Chouf et les paysans et
seigneurs druzes.

à la fin du 18ème siècle, c’est l’Eglise maronite qui deviendra de plus en plus puissante. La
hiérarchie ecclésiastique va changer de nature, on va avoir des patriarches et des évêques
issus de la paysannerie, et c’est cette Eglise maronite qui deviendra le leader politique, de la
communauté maronite, en insistant sur une certaine idéologie basée sur l’idée d’une
Nation maronite qui mérite d’être indépendante. La rivalité politique n’était pas entre les
seigneurs druzes et les seigneurs maronites, mais entre les seigneurs druzes et l’Eglise
maronite. Entre 1840 et 1860, la rivalité entre l’Eglise maronite de plus en plus
politiquement influente, de plus en plus appuyée par la France, de plus en plus prospère par
son contrôle de propriétés foncières et les seigneurs druzes va s’exacerber.

 En 1840, aura lieu la première guerre civile libanaise, caractérisée par des
affrontements druzo-maronites dans le Chouf. Ces derniers sont le résultat du
bouleversement politique et social qu’a connu le Mont-Liban.

Réorganisation administrative du Mont-Liban :


 Début de confessionnalisme politique au Mont-Liban.

Les puissances européennes et l’EO s’entendront sur un le compromis suivant : on va


réorganiser administrativement la province du Mont-Liban en obtenant l’aval de la Russie, la
France et la GB

On va diviser le Mont-Liban entre deux départements : les Kaïmakamiyatayn : un


département nord et un département sud, qui est gouverne au Nord par un prince maronite
et le Sud par un prince druze

introduire pour la première fois un conseil qui va assister chaque Kaïmakamiya (sous-
préfecture) composé de 12 membres représentants les grandes 6 communautés du Mont
Liban (2 pour chaque communauté), consacrant pour la première fois au Liban le principe
juridique de la représentation des communautés auprès du pouvoir central. C’est la
première consécration de ce régime-là.

Première guerre civile libanaise :

Entre 1845 et 1860 va vivre le régime de la Double Kaïmakamiya. C’est un régime instable,
tendu. Les maronites deviennent de plus en plus riches, sont protégés par la France.
Dans le Kaïmakamiya Nord, il va y’avoir une vague de protestation de la paysannerie
maronite contre leur seigneur féodal issu de la famille Khazen.
En effet, ce qui commence au Nord comme une lutte sociale se transformera en lutte
confessionnelle au Sud, étant donné que les seigneurs sont druzes et la majorité des paysans
maronites. Ils vont appeler les maronites du Nord, ce qui fait éclater en 1860 une guerre
civile.
Les maronites perdront toutes leurs batailles. Les druzes emportent une victoire militaire
éclatante dans toutes les régions.

Intervention européenne et création de la Moutassarrifiya :

Ce qui va exacerber les choses et susciter une intervention européenne, c’est le fait qu’à
Damas, la minorité chrétienne sera attaquée par des musulmans (on peut justifier cela par
plusieurs causes historiques comme par exemple l’émancipation des chrétiens). Ces
chrétiens à Damas étaient désarmés, donnant lieu à un massacre.

Napoléon III envoie une expédition militaire de 7000 soldats français pour pacifier la région
(première ingérence humanitaire dans l’Histoire).
Entre temps, à Beyrouth, les consuls des puissances européennes décident de trouver une
nouvelle solution institutionnelle a ce Mont-Liban meurtri en mettant fin au système des
Kaimakam. Ils créent donc le régime de la Moutassarrifiya (la province autonome du Mont-
Liban). On unifie les deux districts du Mont-Liban, on élimine cette distinction artificielle
pour créer le district du Mont-Liban. On nommera des latins, des arméniens catholiques et
étranger. Auprès de ce gouverneur, on crée un conseil d’administration élu a deux degrés :
toutes les communautés sont représentées, en respectant l’équilibre communautaire
démographique.

Important : le gouverneur du Mont-Liban est nommé par la Sublime Porte et les puissances
européennes. Le Liban était autonome parce que le gouverneur n’était pas local, et donc ne
relevait du Wali de Damas, de Tripoli ou de Sidon. Aussi, les lois n’étaient pas les lois
ottomanes (c’est le régionalisme qui s’applique ici -> voir cours droit constitutionnel).

Ce conseil, qui deviendra le « sacrosaint » de la mentalité administrative libanaise, tout le


monde voudra être nommé fonctionnaire d’Etat.
Le Mont-Liban sera divisé en 7 districts (7 Qada2), où il y’avait un directeur issu des
anciennes familles féodales -> la seigneurie féodale a donc été intégrée dans le système de
la Moutassarrifiya (Jumblat, Chehab, Khazen, Abillama). On peut se poser la question sur le
fait que cette intégration sera donc l’origine de leur légitimité au sein de l’Etat.

On a l’émergence d’une nouvelle classe sociale, moderne, chrétienne, ouverte à l’Europe et


basée à Beyrouth = le Liban est l’alliance entre deux classes sociales ; la nouvelle bourgeoisie
et l’ancienne classe féodale du Mont-Liban.

Division administrative de la région :

Distribution et division administrative de la région a la fin du 19ème siècle. On peut voir


clairement qu’en 1888, Beyrouth qui se développe devient de plus en plus importante,
notamment via son port, lequel assure le relai du commerce international.
On assiste au développement d’une bourgeoisie urbaine et d’affaire (et non pas industrielle),
qui dominera le Liban.
Le développement du port de Beyrouth, économiquement et politiquement, était le
développement le plus important du 19ème siècle. Le commerce entre Beyrouth et l’Europe
fait en sorte qu’il supplante tous les autres ports de la région pour devenir le port le plus
important.

En 1920, la Moutassarrifiya du Mont-Liban est libanais et les habitants réclament son


élargissement car il n’est pas viable économiquement, il n’y a pas de terrain assez étendu
pur l’agriculture, les flancs de montagne sont difficiles à cultiver, et le Liban est l’un des pays
les plus denses démographiquement de l’Empire ottoman. Il y’avait un surplus de population
par rapport à la superficie, ce qui est d’ailleurs toujours le cas actuellement par rapport à
d’autres pays. Cela explique d’ailleurs l’immigration qui a commencé à avoir lieu au 19ème
siècle.

Infiltration du capital européen dans l’économie :

Cependant, le mécanisme économique de cette infiltration, son vecteur principal était les
concessions et les privilèges. En effet, l’EO accorde des concessions aux européens pour
fonder et construire beaucoup de choses. L’économie de Beyrouth au 19ème siècle se basait
principalement sur les concessions.
En 1857, un français obtiendra la concession de la construction de l’actuelle route de Damas,
qui sera terminée en 1862. Idem pour les chemins de fer, au Liban, en Syrie, pour le port de
Beyrouth, pour l’aménager et l’agrandir

En 1856, les européens fonderont à Beyrouth une banque moderne, la banque impériale
ottomane. Son capital est franco-anglais,

Création du Grand Liban :

En 1919, le Mont-Liban (les maronites essentiellement) réclament la création de l’Etat du


Grand-Liban, qui rétablit les frontières historiques du GL, mutilée en 1860 par les ottomans,
et que la PGM a prouvé que le Mont-Liban n’est pas viable et qu’il est nécessaire d’inclure
les terres fertiles de la Beqaa pour assurer l’agriculture. Ils vont adresser plusieurs
demandes, envoyer 3 délégations à la conférence de la paix à Paris, pour demander aux
alliés la création de ce GL.

C’était aussi une période tendue et de quasi-guerre civile ; les sunnites de Beyrouth étaient
contre la présence française. Ils voulaient que le Liban et Beyrouth fasse partie de la Syrie, de
l’Etat arabe sous le contrôle de Fayçal. Au Sud, il y’avait des tensions entre les chiites et les
chrétiens. Un congrès chiite va se former et deux courants chiites s’y affronteront ; un
courant pro-français qui avait principalement peur d’être dominé par un principe et un
courant anti-français. Ce courant anti-français donnera lieu à des confrontations violentes
entre chiites et maronites à Ain Remel et Rmeich. Les français préparent une expédition
punitive qui va attaquer les villages chiites du Sud du Liban, confisquer les armes. On aura
même une fatwa du cheikh Charafeddine qui va déclarer que les chiites peuvent tuer tous
les chrétiens de plus de 8 ans parce que sont des traitres, des collaborateurs de la France.
 Le Grand Liban ne naîtra pas de source comme on le pense trop souvent. Il est le
résultat de tensions très forte et de confrontations pour ou contre son établissement.
D’une part le Shérif Hussein qui veut annexer le Liban à Damas, d’autre part des
maronites inquiets de l’indécision de la France et du rapprochement entre
Clémenceau et Fayçal, et des chiites divisés. 1919 est donc une année charnière pour
toute la région, dont nous vivons encore les retombées.

C’est la décision qui a créé le Liban actuel :


« Il est formé sous le nom d’Etat du Grand Liban un territoire comprenant :
1. Les circonscriptions administratives du Liban actuel
2. Les cazas de Baalbek, Bekaa, Rachaiya, Hasbayah ainsi qu’il en a été ordonné par
l’arrêté no.299
3. Les parties du territoire des wilayat de Beyrouth ci-dessous indiquées :
a. Le Sandjak de Saida moins la partie de ce Sandjak attribuée à la Palestine par les
accords internationaux
b. Le Sandjak de Beyrouth
c. La partie du sandjak de Tripoli comprenant le Caza de Akkar dans sa partie au Sud
du Nahr el Kabîr, le casa de Tripoli et la partie du Caza de Hosn-el-Akkrad situé au
sud de la limite nord du Grand Liban définie à l’article 2 du présent arrêté ».

Avant la création l’Etat du Grand Liban, qui était perçu comme un Etat chrétien, la
population de la Moutassarrifiya du Mont-Liban, la population était répartie de la façon
suivante : 80% des habitants étaient chrétiens. Mais en 1920, les régions rattachées au Liban
étaient majoritairement sunnite. Dans l’Etat du Grand Liban, les chrétiens ne forment alors
que 52% de la population. En créant l’Etat du Grand Liban, il y’avait volonté de créer un Etat
pour les chrétiens, dominés politiquement par les maronites. Cependant, l’équilibre s’est
avéré très précaire. La majorité de de chrétien était infime par rapport à l’énorme minorité
que composait les musulmans. C’est pour cela que Robert de Caix avait critiqué cette
décision et plus encore l’inclusion de Tripoli. En 1920, il s’agissait d’une aberration que de
dire à un tripolitain qu’il était libanais.

 Le paradoxe est le suivant, et c’est ce paradoxe politique qui va dicter la nature du


régime politique du Liban et l’indépendance : pour maintenir le Liban dans ses
frontières actuelles il faut coopérer avec l’intérieur syrien, avec les arabes, trouver un
compromis entre les musulmans et les chrétiens.
En 1920, au regard de l’imposition du fait accompli, et de l’inclusion forcée de Tripoli au
Grand Liban, les tripolitains maintiennent les manifestations exprimant un refus catégorique
d’appartenance au Grand Liban.
Or, l’inclusion de Tripoli relevait de calculs macroéconomiques plus larges ; intégrée à la
Syrie, pays enclavé, Tripoli prendrait de l’importance de par son caractère portuaire et
rivaliserait grandement avec Beyrouth, alors que son intégration au Liban la condamne à
rester une ville secondaire.
Un dernier point qui poussera les notables sunnites en 1930 à accepter le Grand Liban, c’est
que la bourgeoisie sunnite du Liban peut participer au pouvoir, alors que si Beyrouth fait
partie d’une grande Syrie, la bourgeoisie d’affaire de Beyrouth sera éclipsée par la
bourgeoisie sunnite de Damas et d’Alep.
 Ainsi, le Grand Liban n’est pas uniquement le fait confessionnel, mais également
économique.

Le mandat :

Le système du mandat trouve son origine dans l’article 22 de la SDN : « le caractère du
mandat doit diffère selon le degré de développement du peuple, la situation géographique
du territoire, ses conditions économiques et tout autre circonstances analogues. Certaines
communautés qui appartenaient autrefois à l’Empire ottoman ont atteint un degré de
développement tel que leur existence comme nation indépendante peut être reconnue
provisoirement, à la condition que les conseils et l’aide d’un mandataire guide leur
administration jusqu’au moment où elles seront capables de se conduire seules. Les vœux de
ses communautés doivent être d’abord prises en considération pour le choix du
mandataire ».

l’Etat du Grand Liban d’un certain nombre d’institution :


- Etat autonome
- Gouverneur de l’Etat du Grand Liban = chef de l’Etat nommé, généralement homme
militaire français. Problème autour de la nationalité ; la France nomme un français
parce qu’il y’avait des tensions entre les communautés, ce qui fait qu’un gouverneur
libanais, de par son appartenance communautaire, causerait un accroissement de ces
tensions (comme quand le Mutassarif ne devait pas être local/libanais/indigène).
- Commission administrative qui comporte 17 membres répartis sur les
communautés ; 6 maronites, 3 grec-orthodoxes, 1 catholiques, 3 sunnites, 2 chiites, 1
druze. Attributs consultatifs.

En 1921, la France décide d’opérer le premier recensement dans une situation délicate ;


suite auquel on distribue des cartes d’identité où on fait mention de la communauté.

Les évènements de 1925 et leur répercussion sur le régime politique libanais  :


En 1922, Gouraud démissionne, et est remplacé par Maxime Weygand. Il continue la
politique française de protection des maronites.

En janvier 1925, on a nouveau commissaire qui arrive au Liban, le général Maurice Sarrail, il
est franc-maçon, athée, il déteste l’Eglise.
Il arrive dans la région avec l’idée de faire dépasser aux libanais le confessionnalisme. Il
entame une politique de rapprochement avec les musulmans.

En 1925, Sarrail proclame solennellement que dorénavant, le gouverneur du Mont-Liban


doit être élu, et peut même être libanais = hystérie générale
proposer pour la première fois d’abolir le confessionnalisme ; il va proposer de changer la loi
électorale et d’élire les députes directement, ainsi que d’abolir la representation
communautaire ; nouvelle hystérie, tant du côté des maronites que des musulmans. Même
le parlement français va discuter de la politique de Sarrail en Syrie. La laïcité n’est pas un
produit à l’étranger, la France est la protectrice des chrétiens et Sarrail ne peut plus
continuer de s’aliéner les français.

Les élections de 1925 qui assurent la représentation communautaire donne un conseil


représentatif dominé par les maronites, autonomes mais pro-français. Ce conseil
représentatif va adopter la constitution libanaise de 1926 qui est encore en vigueur jusqu’à
aujourd’hui.

En 1921, quand la France est venue au Liban, elle donne au Djebel druze, clanique et
extrêmement traditionnel et conservateur, son autonomie. En 1925, Sarrail décide
d’envoyer un délégué dans la montagne druze. Il essaie d’y introduire des réformes, afin de
changer l’équilibre social très conservateur qui a toujours régné dans cette société. Il ne
respecte pas les traditions de cette montagne, entre graduellement en confrontation avec
les chefs de cette montagne, notamment ceux de la famille Al-Attrach. Sarrail décide alors de
convoquer les leaders de la communauté druze à Damas pour négocier. Au lieu de quoi, il les
jette en prison. Directement, la montagne du Djebel Druze s’insurge contre la présence
française -> grande révolution nationale de 1925. Le Baath syrien récupèrera l’événement
pour dire que c’était une revolution arabe contre la colonisation française, ce qui n’était pas
le cas.

Répercussion de la situation sur le Liban :

Le conseil représentatif se réunit en mai, et adopte la constitution libanaise qui est toujours
en vigueur. En adoptant la constitution libanaise, le Liban devient une République, et le
Liban n’est plus l’Etat du Grand Liban mais la république libanaise, avec un PR à élire. Sa
constitution adopte un parlement bicaméral, un Senat et une chambre des députés. Ce qui
est intéressant, c’est que la constitution de 1926 est très moderne, elle décalque celle de la
IIIème République en France, mais aussi de sa pratique. Le confessionnalisme n’existe que de
façon éphémère dans l’article 95. La constitution parle de la Nation libanaise. C’est une
constitution très jacobine, européanisée. L’article 96, aboli aujourd’hui, parle du Sénat, et
consacre la répartition des sièges des sénateurs sur leurs communautés.
Les libanais qui vont adopter cette constitution vont affirmer la finalité de l’entité libanaise.
Dans son article 1er et son article 2, ils consacrent les frontières du Liban comme étant fixe et
inaliénable. Or, HJ sait que les syriens musulmans de Damas, il faudra peut-être revoir ces
frontières. Ce qu’il va faire pour neutraliser les articles 1 et 2 de la constitution, il va leur
demander d’adopter une série d’article dans le chapitre 5 qui accordent des pouvoirs au
commissaire français, notamment dans l’article 93 :

Article 93 avant son abrogation par la loi constitutionnelle du 21/1/1947 :


« La présente Constitution comporte, pour le Grand Liban, l’engagement solennel de confier
à l’arbitrage de la Puissance Mandataire, le règlement des conflits qui pourraient menacer la
paix. A cet effet le Grand Liban est prêt à passer avec ses voisins et tous autres Etats
intéressés, les conventions nécessaires acceptant qu’elles comportent la clause d’arbitrage
obligatoire de tous les conflits ».

 Cela signifie que si dans le futur, il s’agit de changer les frontières entre le Liban et la
Syrie, l’arbitrage revient au Haut-Commissaire, implicitement d’intégrer Tripoli et la
Beqaa à la Syrie.

L’article 95 de 1926 constituait une garantie pour les musulmans. C’était un article qui jouait
essentiellement en faveur des musulmans. Le confessionnalisme dans les années 20-30
jouait en faveur des musulmans. C’est aujourd’hui, alors que les maronites sont minoritaires,
que le confessionnalisme joue en la faveur des chrétiens.
Une autre nuance importante sur l’article 95, le caractère provisoire de cet article, selon de
Jouvenel, le confessionnalisme était provisoire car les frontières du Liban étaient provisoires.
Pour maintenir le Liban dans ses frontières actuelles, il est essentiel de maintenir le
confessionnalisme. Un autre élément a signalé, c’est que le communautarisme du Liban au
19ème siècle était druzo-maronite. Avec l’élargissement des frontières, c’est devenu une
division christiano-musulmane et particulièrement entre maronite et sunnite.

Importance de l’année 1932 :


Dernier recensement au Liban et les élections du PR sont intimement liés.

Répartition confessionnelle des 45 sièges de la chambre des députés élues en 1929 : 9


sunnites, 8 chiites, 3 druzes, 15 maronites, 6 Grecs Orthodoxes, 3 Grec Catholiques et 1 pour
les minorités. Fin 1931, les députés musulmans proposent une loi de recensement et la font
voter une loi pour faire un second recensement pour savoir comment répartir les sièges ;
l’enjeu s’articule comme suit : si les musulmans sont majoritaires au sein du pays, ils peuvent
réclamer la première magistrature. L’enjeu du recensement de 1932, c’est essentiellement
de savoir qui a la majorité démographique entre chrétien et musulmans, dans le but de
réclamer la première magistrature. En effet, certains musulmans commençaient déjà à dire
que les chrétiens n’avaient plus de majorité. Le recensement de 1932 est le second et
dernier dans l’histoire du Liban. Aujourd’hui, on n’ose plus faire recensement.
Ce recensement va accroitre les tensions entre chrétiens et musulmans. Le patriarche
maronite va accuser les musulmans d’enregistrer des syriens pour augmenter le nombre des
musulmans. Tous les libanais musulmans de cette période veulent être enregistres pour
augmenter leur effectif, contrairement à 1921, quand ils ont boycotté le recensement. Les
chrétiens obtiennent une infime majorité, ce qui les soulage. Elle est due aux arméniens
ayant émigré au Liban. Le but étaient les élections présidentielles de 1932.

Chiffres du recensement de 1932 :


- Musulmans confondus : 404 765
- Chrétiens 452 281
- Juifs 3783
 869829 avec à peu près 52% de chrétiens et 47% de chrétiens

Après le recensement de 1932, les chrétiens constituant une infime majorité, on commence
à préparer les élections présidentielles de 1932. La CD doit élire un nouveau PR. Se pose la
question de sa confession, l’actuel président étant GO. Le députe Mohamad al-Jisr, sunnite,
décide de présenter sa candidature, étant donné le pourcentage de 49% des musulmans.
Dans un premier temps, cet acte ne sonne pas l’alarme. Or, les deux figures de proues
maronites, Emile Edde et Bechara al Khoury, ambitionnent tous les deux de devenir PR. La
situation pour Emile Edde était difficile après 1929-1930 et sa démission forcée. = Député
Jisr devient Président de la République

Le problème prend une tournure internationale ; le Haut-Commissaire, Henry Ponceau,


français envoie une lettre au Quai d’Orsay dans laquelle il écrit : « le succès du cheikh Jisr
placerait moralement le mandat dans une délicate posture ». Il qualifie les chrétiens de
clients de la France, laquelle ne peut pas accepter l’élection du musulman comme PR, parce
que toute l’idée du mandat s’axe autour de la protection des chrétiens d’Orient, et d’autant
plus des maronites.

La logique d’Emile Edde s’inscrit dans une lutte pour le pouvoir, et non pas dans une logique
communautaire

Vous aimerez peut-être aussi