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Electrodynamique Corrigé 4 17 mars 2011

Exercice 1 Atome classique

i) On considére le cas réaliste pour lequel mp  me . L’électron est alors en orbite du proton
qui est fixe. On a alors d’après Newton
s
2
e ω e2
me ω 2 r0 = ⇒ ν = = ≈ 6.58 · 1015 Hz.
4πε0 r02 2π 16π 3 ε0 me r03

ii) Le moment dipolaire est donné par


Z
p(t) = d3 y yρ(t, y)

et la densité de charge s’exprime dans notre cas par

ρ(t, y) = eδ (3) (y) − eδ (3) (y − r0 (t)) ,

avec r0 (t) la position de l’électron (on suppose que son mouvement est dans le plan z = 0).
 
cos(ωt)
r0 (t) = r0  sin(ωt)  .
0
Donc selon les trois relations précédentes:
 
cos(ωt)
p(t) = −er0  sin(ωt)  .
0
On a vu dans le cours que pour des observateurs à grandes distances r  r0 et dans le cas
où le mouvement des particules de l’émetteur (ici l’électron) est non-relativiste v  c,1 les
champs électromagnétiques sont donnés par
µ0 1 p̈(t) × er
B(t, r) =
4π c r
1 1 (p̈(t) × er ) × er
E(t, r) =
4πε0 c2 r
Constater que E est clairement perpendiculaire à B et que l’approximation non-relativiste
est valable (v/c = ωr0 /c ≈ 0.007).
iii) On constate d’abord que
E = cB × er .
Le vecteur de Poynting est donné par

S = ε0 c2 E × B = ε0 c3 (B × er ) × B
 

= ε0 c3 |B|2 er − (er · B) B = ε0 c3 |B|2 er = ε0 c|E|2 er .


| {z }
0
1 La première limite signifie qu’on néglige les champs statiques O(r −2 ) proche du dipôle, la limite non-relativiste

nous permet de négliger l’effet du retardement.


A cause de la symétrie axiale autour de l’axe z on peut écrire
 
sin θ
er =  0 
cos θ
et alors,
    2
cos(ωt) sin θ
1 1 e2 ω 4 r02
|B|2 = 2

|p̈(t) × er | =  sin(ωt)  ×  0 
16π 2 ε20 c6 r2 16π 2 ε20 c6 r2
0 cos θ
e2 ω 4 r02
sin2 θ sin2 (ωt) + cos2 θ ,

= 2 2 6 2
16π ε0 c r
ce qui donne finalement
e2 ω 4 r02
sin2 θ sin2 (ωt) + cos2 θ er .

S(t) = 2 3 2
16π ε0 c r

iv) La moyenne temporelle de l’intensité du rayonnement est


!
1 T e2 ω 4 r02 er 1 T
Z Z
sin2 θ sin2 (ωt) + cos2 θ

< S > = lim S(t)dt = lim
T →∞ T 0 16π 2 ε0 c3 r2 T →∞ T 0
e2 ω 4 r02 er sin2 θ sin2 (2ωT )
 
1 2
= lim + cos (θ) −
16π 2 ε0 c3 r2 T →∞ 2 4ωT
2 4 2
e ω r0 er
1 + cos2 (θ) .

=
32π 2 ε0 c3 r2
Le vecteur Poynting décrit la densité du flux de l’énergie rayonnée. Pour obtenir la puissance
totale rayonnée, il faut intégrer le vecteur Poynting sur une sphère de rayon arbitraire
Z
P = < S > ·dσ
SR
e2 ω 4 r02
ZZ
dϕdθR2 sin θ 1 + cos2 (θ)

=
32π 2 ε0 c3 R2
Z π
e2 ω 4 r02
dθ sin θ 1 + cos2 (θ)

=
16πε0 c3 0
e2 ω 4 r02
= .
6πε0 c3

v) Pour estimer la durée de vie de l’atome classique, on fait le bilan énergétique


me 2 2 e2 e2
E =T +V = ω r0 − =− ≈ −2.17 · 10−18 J = −13.6 eV .
2 4πε0 r0 8πε0 r0
Pendant que le système émet de l’énergie, le rayon du mouvement circulaire de l’électron
diminue. On peut calculer le changement du rayon par rapport au temps:
−1
8πε0 r2 e2 ω 4 r2

dr dr dE dE 1
= = (−P ) = − 2 3
= −α 2
dt dE dt dr e 6πε0 c r
où α ≈ 3 · 10−21 m3 /s. On est arrivé à une équation différentielle séparable:
r2 dr = −αdt
 3 0
r
= −ατ
3 r0
r03
τ=

2
Alors la durée de vie de l’atome classique est τ ≈ 10−11 s. L’électrodynamique classique
ne peut pas expliquer la stabilité des atomes. Elle prédit que les électrons tombent dans les
noyaux. La résolution du problème de la stabilité est donnée dans le cadre de la mécanique
quantique. Là, l’électron est décrit par une fonction d’onde (densité de probabilité) qui est
la solution de l’équation de Schrödinger. On peut montrer que l’opérateur de Hamilton pour
les atomes possède des niveaux d’énergie discrets (valeurs propres de H) qui correspondent
aux états liés des atomes.
En plus, il existe une valeur propre minimale E0 = −13.6 eV . L’existence de cette énergie
minimale explique la stabilité des atomes.

Exercice 2 Electron dans un condensateur

i) Dans la limite non-relativiste (faible vitesse) l’équation de mouvement de la charge dans le


condensateur est donnée par:
m ẍ = q (E + ẋ × B)
Étant donné que q est tout petit par rapport à Q, on peut négliger comme approximation
des effets causés par la charge ponctuelle q: le champ électrique reste constant pendant le
mouvement, et le champ magnétique est zéro partout. L’équation de mouvement s’intègre
immédiatement:
a
x(t) = (v0x t + t2 , v0y t)
2
qE qV
avec a = m = md où d est la largeur du condensateur. Le temps passé dans le condensateur
est: p
T = a−1 ( (v0x )2 + 2d a − v0x )
En utilisant la formule de Larmor, la puissance totale rayonnée est:

q 2 a2 q2 a p
∆W = T P = T 3
= ( (v0x )2 + 2d a − v0x )
6π0 c 6π0 c3
Il faut ajouter que dans le cadre de notre approximation, on peut négliger ce rayonnement
d’énergie. Comme exemple, on peut prendre la charge et la masse d’électron et un condensa-
teur macroscopique (' 1cm) chargé avec 1 V , et pour simplifier le problème, prenons le cas
v0x = 0:
√ 2 r r
∆W 2 q /(0 d) qV 10−6 1
= ' 0.075 · ' 10−16  1
qV 6π mc2 mc2 500 · 103 500 · 103

ii) Le changement d’énergie ∆E est donné par le changement d’énergie cinétique de la charge q
et le changement d’énergie électrostatique du condensateur (on néglige le changement dû au
rayonnement). Calculons ∆E par rapport au changement d’énergie cinétique qV :
 
∆E 1 1 2 2
 1 2 2 2 2

= (Q − q) − Q + m v0y + a T − v0y
qV qV 2C 2
 2 
1 q m qV
= − qV + 2d
qV 2C 2 md
q
=  1, car q  Q par hyp.
2Q
L’énergie totale doit toujours être conservée. En négligeant la perte par rayonnement, la vari-
ation d’énergie est approximativement nulle sous l’hypothèse q  Q. Ceci revient à supposer
que la charge q est une charge test qui n’influence pas le système. C’est précisément sous cette
hypothèse qu’on a résolu le point précédent. On peut en conclure que les approximations
faites sont valides.

3
iii) Pour répondre à cette question, utilisons les résultats de l’exercice 1 de cette série. Nous
avons vu que le vecteur de Poynting est maximal dans la direction perpendiculaire aux
deux dipôles oscillants de ce problème. Ceci implique que la puissance est ici rayonnée
surtout parallèlement aux plaques du condensateur. Attention, ceci n’est valable que dans
l’approximation non-relativiste. Si la charge est très rapide, elle rayonne dans un cône étroit
dans la direction du mouvement. (cf. Jackson, section 11.2)

Exercice 3 Moment magnétique

• Il s’agit de montrer que :


1X
m = JSn = qi (xi × vi )
2 i
Partons de la définition usuelle m = JSn, nous avons alors pour un cercle de rayon R :
(q1 v1 + q2 v2 )πR2 (q1 v1 + q2 v2 )R
m= n= n
2πR 2
l’autre définition nous donne :
1X 1 (q1 v1 + q2 v2 )R
qi (xi × vi ) = (q1 Rv1 + q2 Rv2 )n = n.
2 i 2 2

Les deux définitions sont donc équivalentes.


• Plaçons la boucle de courant dans le plan Oxy et utilisons les coordonnées cylindriques
Z Z
3 0 1 0 1
M = d x x × j(x ) = d3 x0 IR er × eθ Rdθ = ISez
0
2 2
où S = πR2 est la surface soustenue par la boucle de courant.
Le vecteur potentiel à grande distance est donné par
1 M×x
A(x) ' .
4π0 c2 |x|3

Exercice 4 Dipôle électrique

Le potentiel scalaire à grande distance dû à la distribution de charges est donné par le développement
en multipôles:
 
1 Q x·p 1
φ = + + O( )
4π0 |x| |x|3 |x|3
(i) Le terme du monopôle est zéro, car la charge totale du système est Q = 3q + q − 2q − 2q = 0.
Donc le premier terme non nul est le terme dipolaire. Le moment dipolaire de la distribution de
charges est donné par:
Z
p = d3 x0 x0 ρ(x0 )
Z
= dx0 dy 0 dz 0 [x0 ex + y 0 ey + z 0 ez ]

× [((3qδ(z 0 − d) + qδ(z 0 + d)) δ(y 0 )δ(x0 ) + (−2qδ(y 0 − d) − 2qδ(y 0 + d)) δ(z 0 )δ(x0 )]
= 3qdez + q(−d)ez − 2qdey − 2q(−d)ey
= 2qdez

4
Le potentiel scalaire à grande distance est donc:

1 r · (2qdez ) 1 2qd cos θ


φ = =
4π0 |r|3 4π0 |r|3

(ii) Le moment dipolaire de la distribution de charges (avec l’origine des coordonnées déplacé par
rapport au point (i)) est donné par:
Z
p(ii) = d3 x0 x0 ρ(x0 )
Z
= dx0 dy 0 dz 0 [x0 ex + y 0 ey + z 0 ez ]

× [3qδ(z 0 − (d − b))δ(y 0 + a)δ(x0 ) + qδ(z 0 + (d + b))δ(y 0 + a)δ(x0 )


−2qδ(z 0 + b)δ(y 0 + (d + a))δ(x0 ) − 2qδ(z 0 + b)δ(y 0 − (d − a))δ(x0 )]
= 3q(−aey + (d − b)ez ) + q(−aey − (d + b)ez ) − 2q(−(d + a)ey − bez ) − 2q((d − a)ey − bez )
= p(i) − [3q + q − 2q − 2q] (aey + bez )
= p(i)

(iii) Le moment dipolaire dans le système de coordonnées initial est:


Z
p = d3 x xρ(x)

Le moment dipolaire dans le système de coordonnées “déplacé” (x → x0 = x − d) est donné par:


Z
p0 = d3 x x0 ρ(x)
Z
= d3 x (x − d)ρ(x)
Z Z
= d3 x xρ(x) − d d3 x ρ(x)
= p − dQ

Donc si la charge totale Q contenue dans la distribution de charges est zéro, alors le moment
dipolaire est invariant sous un changement de système de coordonnées. Cette condition (Q = 0)
est vérifiée au point (ii).

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