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Thérapeutiques

chirurgicales
1. Lambeau positionné latéralement (lpl) :

La technique du lambeau positionné latéralement, décrite à l'origine par Grupe et Warren en


1956,45 était la technique standard pendant de nombreuses années et est toujours indiqué dans
certains cas. L’objectif est de restaurer des dimensions gingivales normales lorsqu’il existe
une ou plusieurs récessions gingivales, par un lambeau de rotation assurant le déplacement de
tissu kératinisé adjacent au dénudations radiculaires [8] p246 [9]p3655.

1.1.Indications

Les indications du LPC en chirurgie plastique parodontale sont

 Le recouvrement des récessions,


 L’apport de gencive face à une dent qui en présente peu ou pas pour restaurer le
complexe muccogingivale
 L’apport de tissu kératinisé sur un site implantaire ;
 Le dégagement de canine incluse en position vestibulaire [4]p127.

1.2.Avantages
 Pourcentage de recouvrement entre 60 et 70 % selon les études.
 Augmentation du volume de tissu kératinisé.
 Lambeau pédiculé assurant donc une bonne vascularisation et limitant le risque de
nécrose.
 Un seul site opératoire.
 Bon résultat esthétique.
 Douleurs postopératoires très modérées [4]p134.
1.3.Inconvénients
 Technique délicate à mettre en œuvre.
 Risque de récession au niveau du site donneur.
 Présence d'une zone de cicatrisation de seconde intention.
 Peu adapté aux récessions multiples.
 Risque de récidive en présence de freins ou de brides.
 Nécessité d'un volume important de tissu kératinisé adjacent [4]p134.

1.4.Technique :

Étape 1: Préparation du site receveur. L'épithélium est éliminé autour de la surface radiculaire
dénudée. Le tissu conjonctif exposé sera le site receveur du lambeau déplacé latéralement. La
surface radiculaire est soigneusement préparée de façon à la rendre « biologiquement
compatible avec le tissu conjonctif de lambeau qui va le couvrir. Le surfaçage s’effectue à la
curette et éventuellement a la fraise. La surface radiculaire est ensuite rincée abondamment
avec spray d’eau ou du sérum physiologique pour éliminer la boue cémentaire puis polie avec
une cupule. Le passage d’un insert ultrasonique s’avère moins traumatique et plus économe
en tissu cémentaire qu’une curette. Les traitements chimiques des surfaces radiculaire par
écouvillonnage avec des solutions à base de tétracycline d’acide citrique ou encore
d’hypochlorite de sodium n’ont pas démontrer une efficacité supérieure au passage d’une
instrumentation manuelle ou ultrasonique et ne sont pas aujourd’hui recommandé. Ce temps
opératoire est identique pour toutes les techniques de recouvrement radiculaire [8]p246
[9]p3657.

Étape 2: Préparation du lambeau. Le tissu parodontal du site donneur doit avoir une épaisseur
satisfaisante de gencive attachée sans déhiscence ni fenestration dans l'os. On peut utiliser un
lambeau d'épaisseur totale ou partielle, mais ce dernier est préférable car il offre l'avantage
d'une guérison rapide au site donneur et réduit le risque de perte d'os facial. Ceci est
particulièrement important si l'os est mince ou si une déhiscence ou une fenestration est
suspectée.
Après la préparation radiculaire, les berges proximales de la récession sont biseautées (au
moins 2 à 3 mm pour la berge la plus éloignée du site donneur). Le lambeau latéral se délimite
par une incision horizontale intra papillaire au niveau de la jonction amélocémentaire (JAC) et
intrasulculaire d'une largeur égale à 1 fois et demie celle de la surface à recouvrir, se poursuit
par une incision de décharge parallèle à l'incision biseautée la plus proche du site donneur.
Cette incision s'étend au-delà de la ligne mucogingivale (LMG) de façon oblique en direction
de la récession. Enfin, une incision parallèle à cette dernière s'effectue depuis l'incision
biseautée, proche du site donneur en direction apicale pour libérer le lambeau. Ce dernier est
libéré en épaisseur totale, puis au-delà de la LMG en épaisseur partielle jusqu'à ce qu'il puisse
être immobilisé sans sutures sur le site à recouvrir [8]p246 [9]p3657.
Étape 3 : Transfère du lambeau. Faites glisser le lambeau latéralement dans la racine
adjacente. Le lambeau doit être placé à plat et être ferme sans tension excessive sur la base.
Stabiliser le lambeau à la gencive et à la muqueuse alvéolaires adjacentes avec des points de
suture interrompus. Une suture suspensive peut être utilisée autour de la dent concernée pour
empêcher le lambeau de glisser apicalement [9]p3657.

Étape 4: Protection du lambeau et du site donneur. Couvrir le site chirurgical avec une feuille
d'aluminium stérile et un pansement parodontal. Étendez le pansement de manière
interdentaire et sur la surface linguale pour le sécuriser. Le pansement et les sutures sont
généralement retirés après une semaine [8] p246 [9]p3657.

Figure : le lambeau déplacé latéralement. a :tracé d’incision b : fin d’intervention[4]

1.5.Variante
 Lambeau de double papille :

Le lambeau de double papille appartient à la famille des lambeaux positionnés latéralement.


La technique est décrite par Cohen et Ross en 1968. L’intérêt réside dans l'emploi de la
papille comme site donneur, qui est plus épaisse que la gencive vestibulaire en regard d'une
racine [4] p129 [8] p246.

Indications
 Récession de classe 1 de Miller, voire de classe 2 étroite.
 Présence d'un volume suffisant de tissu kératinisé au niveau des sites bordant la
récession.
 Deux papilles saines de part et d'autre du défaut [5] p145.

Avantages
 Lambeau pédiculé donc vascularisé ;
 Un seul site opératoire ;
 Bon résultat esthétique ;
 Douleur postopératoire très modérée ;
 Limite le risque de récession au niveau des dents adjacentes ;
 Pas de risque d'exposition osseuse grâce à la dissection en épaisseur partielle [5] p145.

Inconvénients
 Recouvrement incertain ;
 Récession unitaire seulement ;
 Nécessité d'un volume de gencive kératinisée suffisant bordant la récession ;
 Présence de zones de cicatrisation de seconde intention ;
 Technique délicate à mettre en œuvre [5] p145.

Technique :

La préparation du lambeau débute au niveau du site receveur par des incisions biseautées.
La différence réside dans la taille du lambeau déplacé qui concerne uniquement la papille
adjacente. Une translation latérale des deux papilles adjacentes à la récession compense
l’étroitesse des papilles face à la largeur de la récession ; on parle alors de lambeau
bipapillaire. Les résultats obtenus avec cette technique peuvent être imprévisibles, car l'apport
sanguin est compromis par la suture des deux papilles sur la surface radiculaire, laquelle est
dépourvue de vascularisation [8] p246[9] p3658.
Figure : Prévisualisation de la technique [5] p151.

2. Lambeau positionné coronairement (LPC) :


Cette technique, ancienne et réactualisée par Allen et Miller en 1989, est sans cesse
améliorée dans un souci d’esthétique. Avec ou sans greffe de tissu conjonctif associée, le
LPC est certainement la technique de référence la plus utilisée en chirurgie plastique
parodontale. Il consiste à déplacer en direction coronaire le tissu gingival présent
apicalement au site à traiter [4] p137 [8] p246.

2.1.Indications :

Le LPC est indiqué :


 Pour le recouvrement des récessions de classe I de Miller ;
 En chirurgie parodontale régénératrice (couverture d'une membrane, couverture
d'un comblement par de l'os ou des biomatériaux, ou exclusion de l'épithélium
dans une lésion interradiculaire) ;
 En chirurgie de la crête (couverture d'une membrane ou d'une greffe osseuse, ou
couverture d'un comblement d'alvéole par des biomatériaux) ;
 En chirurgie implantaire (couverture du site au stade I) [4] p137.

2.2.Contre-indication :

Le lambeau déplacé coronairement est contre-indiqué :


 En l'absence de gencive kératinisée apicalement à l'exposition radiculaire
(gencive kératinisée 1 mm) ;
 Pour les patients ayant un vestibule peu profond ;
 Lorsqu’un frein s’insère dans la gencive marginale ou lorsqu'une fente gingivale
blanche atteint la muqueuse alvéolaire ;
 Pour les racines déplacées en vestibulaires ou proéminentes ;
 Les patients ayant 1 mm de gencive kératinisée apicalement à l'exposition
radiculaire, mais dont le biotype gingival ne comprend qu'une hauteur limitée de
gencive kératinisée au niveau des dents saines adjacentes ;
 Lorsque les dents sont atteintes de profondes caries radiculaires ou lésions
cervicales non carieuses [11] p322.

2.3.Avantages :

 Recouvrement radiculaire d'environ 80 à 90 %


 Excellent aspect esthétique (sauf technique en deux temps)
 Intervention techniquement pas difficile
 Peu de douleurs et d’inconfort post-opératoires (sauf technique en deux temps)
 Bonne vascularisation du tissu déplacé grâce au pédicule [4]p146.

2.4.Inconvénients :
 Recouvrement radiculaire pas totalement prévisible
 Intervention limitée aux récessions de classe l (sauf technique en deux temps)
 Risque d'échec en présence d'un frein, d'un vestibule peu profond ou d’un tissu
gingival très fin [4] p146.

2.5.Technique :

2.5.1. LPC avec incisions de décharge

Étape 1 : la préparation radiculaire : surfaçage du cément exposé au milieu buccal de façon à
le rendre « biologiquement compatible » avec le tissu conjonctif du lambeau qui va le
recouvrir [4] p138.

Étape 2 : tracé d’incision : Le tracé d'incision doit tenir compte de la longueur du
déplacement du lambeau, qui est égal à la hauteur de la récession. Cette distance est reportée
depuis le sommet de la papille, pour situer le tracé d'incision de la future papille. Ce tracé des
papilles est relié par une incision intrasulculaire sur la dent à traiter et par des incisions de
décharge verticales à légèrement obliques pour délimiter un lambeau trapézoïdal. Ces
incisions de décharge s'enfoncent largement dans la muqueuse alvéolaire, De façon à créer
une zone réceptrice conjonctive et donc vascularisée, la face externe de la papille est
désépithélialisée à l'aide d'une paire de ciseaux très fins ou d'une lame. Le lambeau est ensuite
décollé en épaisseur totale, d'une hauteur suffisante pour que cette plus grande épaisseur
corresponde à celle de la racine à recouvrir. Le décollement est poursuivi en direction apicale
par une dissection en épaisseur partielle [4] p138.

Étape 3 : transfère du lambeau : le lambeau est alors essayé dans la position souhaitée et
éventuellement retouché, Avant de suturer, il est utile de tester la passivation du lambeau
positionné coronairement à la JAC des dents traitées, en recherchant son immobilisation par
de légers mouvements en direction apicale. Le lambeau est finalement suturé par une suture
suspensive, associée à des points séparés pour les décharges. La plaie est totalement fermée et
la cicatrisation est de première intention. La plaie est couverte avec un pansement parodontal.
Le rendez-vous post-chirurgical est fait après 1 semaine. Le pansement parodontal est
remplacé pendant une semaine supplémentaire si nécessaire [4] p138 [8] p247 [9] p3659.

Figure a : Figue b : figure c :

État initial de la récession. Tracé des incisions Décollement du lambeau de pleine


épaisseur.
Figure d : figure e :
Dissection apicale en épaisseur partielle Surfaçage de la racine et désépithélialisation des
papilles.

Figure f : Figure g :


Déplacement coronaire passif du lambeau État postopératoire immédiat.
et réalisation des sutures.
[5] p133 -134

2.5.2. LPC sans incisions de décharge :

L'orientation actuelle est de supprimer, dans la mesure du possible les incisions de décharge
verticales pour optimiser l'apport vasculaire, réduire la souffrance du lambeau et améliorer le
résultat esthétique final. Une récession unitaire peut être traitée de cette manière, mais un
lambeau de grande étendue, libéré de toute tension, est toujours recommandé. En ce qui
concerne les récessions multiples, Zucchelli et De Sanctis dessinent des tracés d incision
autorisant la rotation des papilles chirurgicales. Pour le recouvrement de plusieurs récessions
gingivales contiguës, l’attention se porte d’emblée sur la récession la plus haute. Elle
constituera l’axe de symétrie du tracé d incision. De part et d’autre de cet axe. Le tracé est
oblique au niveau des papilles, allant du point donné par le rapport de la mesure de la hauteur
de la récession jusqu’au point le plus apical de la récession adjacente. L’intervention se
poursuit par une désépithélialisation des papilles receveuses, puis par le décollement en
épaisseur totale et partielle comme dans la technique du LPC avec décharges. Les sutures
classiques au niveau papillaire de ce LPC peuvent être éventuellement complétées par un
point matelassier horizontal au fond du vestibule, de la longueur du lambeau. Ce point
pourrait diminuer les tensions secondaires à un éventuel œdème et redessinerait la nouvelle
position de la LMG [8] p248.

2.6.Variante :
 Lambeau semi-lunaire :
Le lambeau semi-lunaire est un lambeau pédiculé déplacé coronairement sans incisions de
décharge, ni sutures. Ce technique a le fait de tracer une incision dans la muqueuse alvéolaire
très apicalement, reliée par dissection dans l'épaisseur à une incision intrasulculaire. Ce
lambeau ainsi libéré reste vascularisé par des pédicules latéraux, et peut effectuer
l'avancement coronaire. C'est surtout Tarnow, en 1986, qui a modifié le tracé d'incision apical
en lui donnant cette forme de demi-lune parallèle à celle du contour de la récession et en
appelant la technique lambeau semi-lunaire positionné coronairement [4] p142 [8] p248.

Indications
 Récession simple de classe 1 de Miller.
 Présence d'un volume de tissu kératinisé suffisant situé en position apicale à la
récession.
 Secteur antérieur maxillaire [5] p137.

Avantages
 Pourcentage de recouvrement entre 70 et 91 % selon les études.
 Gain de recouvrement de 2 à 3 mm [7].
 Absence de décharge et d'incision périostée.
 Absence de suture.
 Lambeau pédiculé, donc vascularisé.
 Un seul site opératoire.
 Bon résultat esthétique.
 Douleur postopératoire très modérée [5] p137.

Inconvénients
 Technique délicate à mettre en œuvre.
 Classe 1 de Miller seulement, et en secteur maxillaire antérieur uniquement.
 Technique parfois imprévisible.
 Risque d'échec dans le cas de déhiscence ou de fenestration osseuse.
 Technique contre-indiquée pour les parodontes fins.
 Absence d'augmentation de volume de tissu kératinisé.
 Présence d'une zone de cicatrisation de seconde intention [5] p137.
Technique :

Etape 1 : Une incision semi-lunaire est faite en suivant le contour de la récession et se
terminant à environ 2 à 3 mm de la pointe des papilles. Cet emplacement est important car
le lambeau prend son vascularisation des zones papillaires. L'incision doit atteindre la
muqueuse alvéolaire si la gencive attachée est étroite [9] p3661.

Étape 2. Effectuez une dissection en épaisseur partielle coronairement a partir de l'incision


et reliez -la à une incision intrasulculaire [9] p3661.

Étape 3 : Le lambeau est déplacé afin de recouvrir totalement la récession. Il est maintenu
par une compression pendant 3 minutes. Il n’est pas nécessaire de réaliser des sutures : en
revanche, une protection par pansement chirurgical est indispensable [8] p248.

Cette technique est simple et assure de manière prévisible une couverture radiculaire de 2 à
3 mm. Il peut être effectué sur plusieurs dents adjacentes. La technique est indiquée pour les
zones où la récession n'est pas importante (<3 mm) et où le biotype gingival est épais [9]
p3661.

Figure : Prévisualisation de la technique [5] p143


Les techniques des greffes libres :
En 1963, Bjorn introduit pour la première fois, une greffe réalisée au moyen de tissu
gingival prélevé à distance de la lésion. C'est tout d'abord dans le but d'augmenter la hauteur
de tissu kératinisé. Par la suite de nombreuses améliorations ont été apportées dans le but
d'obtenir un recouvrement des récessions parodontales [3] p 401.
Il existe deux grandes familles des greffes de tissu gingival :
- La greffe épithélio-conjonctive GEC ou greffe gingivale libre ;
- La greffe de conjonctif enfoui [4] p149.

1. La greffe épithélio-conjonctive GEC ou greffe gingivale libre


L’expression greffe gingivale libre (GEC) se réfère au prélèvement de gencive kératinisée et
de son tissu conjonctif à partir de son site original et de sa mise en place à un site différent
[11] p 380.
Les greffes gingivales sont très généralement des autogreffes à prélèvements palatin ou
tubérositaire permettent de rétablir la continuité anatomique gingivale lorsque celle-ci est
perturbée par des problèmes mécaniques ou inflammatoires, mais il existe aussi des isogreffes
et des allogreffes [4] p149 [8] p 235.
1.1.Indication :
Ce n’est pas une technique prévisible de recouvrement radiculaire (surtout en termes de
recouvrement radiculaire complet) car la survie du greffon sur la surface radiculaire
avasculaire est entièrement dépendante de l’interface des vaisseaux sanguins entre les
greffons et les lits receveurs situés de part et d’autre de l'exposition radiculaire. C’est
pourquoi, la greffe gingivale libre peut être utilisée seulement pour le recouvrement
radiculaire des récessions fines et peu profondes [11] p.380.
Il y a plusieurs indications des greffes gingivales en chirurgie plastique parodontale mais au
terme de thérapeutique de récession, trois principales indications :
 Recouvrement radiculaire
Les indications du recouvrement radiculaire par greffes gingivales sont identiques aux
indications de toutes les autres techniques de recouvrement, à l'exclusion des zones
impliquées dans l'esthétique [4] p 150.
Elles sont utilisées pour le recouvrement des récessions de classe 1 ou 2 de Miller unitaires ou
multiples induites par des brides et freins traumatiques [5] p 148.
La GGEC trouve sa meilleure indication à la mandibule en particulier au niveau de la région
incisive qui présente un environnement délicat pour le recouvrement sans tension des greffes
conjonctives enfouies (insertion haute du frein labial et vestibule court). [4] p 151.152 [8] p
236.
 Augmentation de tissu kératinisé
Il s’agit là de la principale indication des GGEC.La greffe gingivale permet d’augmenter de
manière importante et stable la quantité de tissu kératinisé [4] p 150 [8] p 236.
Les indications d'augmentation du tissu kératinisé permettent de prévenir l'apparition de
récession ou leur aggravation et principalement dans les cas suivants :
- Gencive fragile (phénotype fin) ;
- Hauteur de gencive attachée < 1 mm ;
- Faible profondeur de vestibule [8] p 236.
La greffe gingivale libre est une technique de choix pour le traitement des récessions de
Classes III et IV de Miller à la mandibule lorsque l’objectif du traitement est d’augmenter la
gencive kératinisée et d'approfondir le vestibule pour faciliter l’hygiène orale du patient [11] p
399.
 L'association aux lambeaux déplacés latéralement
Le site, périosté ou non, laissé à nu par le déplacement tissulaire (pour protéger une
récession) peut être protégé par une greffe gingivale [4] p 151.
1.2.Contre-indication
Les contre-indications spécifiques du recouvrement radiculaire par greffe gingivale sont :
 La mauvaise qualité du tissu donneur ;
 Les récessions de classe III ou IV de Miller ;
 Un diamètre mésiodistal de la racine exposée supérieur aux dimensions horizontales des
tissus interproximaux [4] p 151.

1.
1.3.Avantages
 Pourcentage de recouvrement des récessions entre 52 et 96 % selon les études.
 Importante augmentation du volume de tissu kératinisé.
 Reproductibilité et stabilité des résultats dans le temps [5] p 148[4] p 167.
1.

1.4.Inconvénients
 Technique inesthétique : la greffe présente un aspect de « rustine » de même couleur que
le site de prélèvement généralement plus clair.
 Pas de recouvrement complet possible pour les classes 3 et 4 de Miller.
 Nécessité d'un site donneur de bonne qualité.
 Risque anatomique lié à la présence de l'artère palatine proche du site donneur.
 Cicatrisation de seconde intention au niveau du site de prélèvement souvent associée à des
douleurs [5] p 149 [4] p 167.

1.5.Technique :
La technique chirurgicale répond à deux principes essentiels : la nutrition du greffon et sa
stabilité (tableau) [8] p 239.

Nutrition du greffon : principe de Stabilité du greffon : principe d'adhésion


vascularisation du caillot
 Chirurgie atraumatique.  Absence de mobilité du greffon.
 Taille du greffon > largeur de la  Adaptation passive du lambeau.
récession.  3 à 5 minutes de pression digitale.
 Extension latérale du lit vasculaire  Dépose des sutures après 10 à 14
 Incisions verticales sur lit vasculaire. jours.
 Pas de sutures sur la surface  Pas de mastication sur le site pendant
radiculaire. 3 semaines.
 Absence d’espace mort entre le  Reprise du brossage « normal »
greffon et le lit receveur. après 6 semaines.
Tableau : Règles de base assurant la réussite d’une greffe épithélio-conjonctive.
Philippe Bouchard. Parodontologie & Dentisterie implantaire. Volume 2 –Thérapeutiques
chirurgicales. Paris : Lavoisier ; 2016.p239

1.5.1. Préparation du site receveur


La racine dénudée est traitée dans un premier temps. Dans tous les cas où le recouvrement
radiculaire est tenté, les auteurs préconisent divers traitements de la surface radiculaire, du
simple polissage jusqu'au surfaçage vigoureux (insert ultra-sonique) associé ou non à un
traitement chimique (l’acide citrique saturé ou du chlorhydrate de tétracycline) [4] p 156 [8] p
239.
La technique chirurgicale consiste à réaliser (figure) :
- deux incisions horizontales en épaisseur totale ou partielle (si l'épaisseur gingivale le
permet) avec une lame 15, tracées à 1 mm coronairement à la jonction amélocémentaire
(JAC) s’étendant sur 3 mm en mésiodistal. Les incisions horizontales se rejoignent par une
incision intrasulculaire. [8] p 239 [11] p 380.
- deux incisions verticales divergeant légèrement en direction apico-coronaire et s'étendant 3 à
5 mm dans la muqueuse alvéolaire. Les incisions sont pratiquées de telle sorte que le lit
receveur ait la forme d’un trapèze large à base apicale afin de favoriser la vascularisation du
site [8] p 240 [11] p 380.
- La zone trapézoïdale ainsi déterminée est disséquée en épaisseur partielle pour exposer 3 à 4
mm de périoste apicalement à la déhiscence osseuse. Les tissus mous qui recouvrait le lit
receveur, ne sont en général pas suturés au périoste au niveau du vestibule mais éliminés avec
des ciseaux microchirurgicaux pour minimiser la formation d'une bande cicatricielle apicale.
[8] p 240 [11] p 381.
- Après contrôle de l’hémostase, la taille du greffon est enregistrée avec une sonde
parodontale ou en réservant un patron aux dimensions du site (emballage stérile cartonné du
fil de suture par exemple). Le site est protégé avec un rouleau de compresse humide imbibée
de sérum physiologique frais [8] p 240.

1 2 3

4 5 6

7 8

Figure : préparation de site receveur.


François Vigouroux. Guide pratique de chirurgie parodontale. Elsevier Masson SAS 2011.
p.150.151.
1.5.2. Prélèvement du greffon
Les greffons de gencive libre sont généralement prélevés au palais et sont constitués par du
tissu epithelio-conjonctif, qui doit avoir plus de 1 mm d'épaisseur. [5] p 404 [11] p 381.
La taille du greffon doit être : dans le sens horizontal, la dimension correspond à celle du lit
receveur et dans le sens vertical, la dimension du greffon comprend la distance entre la
jonction amélo- cémentaire et la crête osseuse alvéolaire augmentée de 3 à 5 mm
correspondant au lit vasculaire apical à la récession [4] p 158.
o Le protocole (figure) :
- Incision horizontale à la lame 15 neuve de mésial en distal. Les deux incisions sont alors
rejointes par deux incisions verticales [8] p 240.
- La dissection du greffon est initiée en sa partie mésiocoronaire avec une lame 15 neuve
jusqu’à ce que l’angle disséqué permette sa préhension à l'aide de précelle à mors
atraumatiques (45° par rapport au bord du greffon permet d’obtenir l’épaisseur voulue). Le
greffon est alors saisi par la pince et disséqué de mésial en distal et de coronaire en apical
jusqu’à sa libération totale [8] p 240 [4] p 159.
- Le greffon, une fois libéré, il est réservé dans une compresse humide, de préférence dans un
récipient stérile prévu à cet effet. Si nécessaire, la face conjonctive est désépaissie et
dégraissée avec une lame 11, déplacée parallèlement à la surface du greffon [8] p 240.
- Protection du site donneur : immédiatement après la libération du greffon, l'aide opératoire
procède à une hémostase par compression digitale du site en interposant une compresse
humide. Des sutures croisées prenant ancrage de part et d’autre du site donneur dans le palais
forment un treillis qui immobilise un matériau hémostatique (Surgicel® ou Pangen®)
assurant la protection de la zone de prélèvement. Le site peut être en plus protégé
mécaniquement, par un pansement chirurgical type Coe-Pack ou plaque palatine en résine
incolore préparée en laboratoire préalablement à l’intervention et laissée en place entre 10 et
20 jours [8] p 240.
1.5.3. Intégration du greffon au lit receveur (figure)
•Le greffon est positionné, la face conjonctive contre le lit receveur (périoste) et retaillé si
nécessaire. Le greffon doit affleurer les limites proximales des papilles et des tissus mous du
lit receveur et être en contact étroit avec la jonction amélocémentaire de la racine traitée.
•Fixation : points d'arrêts proximaux et au niveau des papilles par suture simples en O.
•Immobilisation : points secondaires périostes croisés. Ces sutures suspendues plaquent le
greffon sur son lit. Leur intérêt est de : immobiliser le greffon au cours des mouvements
orofaciaux ; éliminer de tout espace mort entre le site receveur et le greffon ; la
revascularisation précoce du greffon.
•Protection du site receveur : Une forte compression est exercée sur le greffon pour réduire
l'épaisseur du caillot interposé entre le lit receveur et le greffon.
Un pansement chirurgical est mis en place pour éviter le déplacement du greffon [8] p
241.242 [4] p 159.

1 2 3

4 5 6

7 8
Figure : prélèvement de greffon et protection de site donneur.
François Vigouroux. Guide pratique de chirurgie parodontale. Elsevier Masson SAS 2011.
p.154.
1 2 3

4 5

Figure : application et suture de greffon sur le site receveur.


François Vigouroux. Guide pratique de chirurgie parodontale. Elsevier Masson SAS 2011.
p.157.
Les différences fondamentales dans la technique de recouvrement et la technique décrite pour
l'augmentation gingivale se font sur trois points : la modification du lit receveur, l'épaisseur
du greffon et son adaptation au site.

2. La greffe de conjonctif enfoui :


Elle a été décrite pour la première fois en 1974 par Edel, dans le but d'augmenter l’épaisseur
de tissus kératinisés de façon plus esthétique qu'avec l’utilisation d'un greffon epithelio-
conjonctif et pour le recouvrement radiculaire en association avec d'autres techniques [4] p
193 [5] p 161.
Un greffon de tissu conjonctif correspond au prélèvement de tissu conjonctif (sans sa couche
épithéliale de couverture) détaché complètement de son site initial et appliqué à un autre [11]
p 426.
2.1. Indication :
L'indication première de la greffe de tissu conjonctif en chirurgie mucogingivale est le
recouvrement radiculaire. La technique la plus communément utilisée est la greffe de tissu
conjonctif associée à un lambeau positionné coronairement. Cependant la greffe de tissu
conjonctif peut aussi être associée à la technique de lambeau positionné latéralement, de
double papille ou encore enfouie dans une enveloppe créée par dissection en épaisseur
partielle du site receveur sans faire de décharge [5] p 162.
2.2.Sites de prélèvement
Le prélèvement est le plus souvent palatin mais peut être aussi tubérositaire lorsque le besoin
tissulaire est limité (récessions unitaires) [8] p 249.
La crête édentée, et le tissu obtenu en désépaississant un lambeau palatin peut être aussi des
sites convenables pour le prélèvement [4] p 194.

2.3.Techniques de prélèvement
Plusieurs techniques de prélèvement palatin ont été proposées. Elles diffèrent les unes des
autres par le nombre d’incisions nécessaires pour prélever une quantité suffisante de tissu [8]
p 250.
2.3.1. Technique de la trappe
Le principe consiste à faire une incision sur les trois côtés d'un rectangle, l’une parallèle au
collet des dents, les deux autres étant des incisions de décharge mésiale et distale, tout en
conservant le quatrième côté comme pédicule nourricier, la profondeur de ces trois incisions
est d'environ 2 mm. La dissection d'une trappe (ou d'un volet) permet d'avoir accès au tissu
conjonctif sous- jacent et de le prélever de l'épaisseur nécessaire selon l'indication (figure) [4]
p 200 [8] p 250.
Un recouvrement radiculaire demande environ 1,5 mm d'épaisseur ; la lame va alors tracer le
contour du greffon souhaité et va disséquer à l'épaisseur voulue [4] p 201.
Son inconvénient majeur est l’augmentation de la morbidité liée à l’interruption de la
vascularisation, le risque de nécrose et les douleurs post-opératoires associées [8] p 250.

Figure : prélèvement d'un greffon conjonctif par la technique de la trappe.


BORGHETTI A, MONNET-CORTI V. Chirurgie plastique parodontale, 2e édition ;
Edition CdP collection JPIO.2008. p. 201.
2.3.2. La technique de BRUNO
La technique de Bruno (figure) consiste à faire une première incision au palais (cette tech-
nique est pour le palais uniquement), perpendiculairement au grand axe des dents. Cette
incision va jusqu'au contact osseux et se situe à environ 2 ou 3 mm du rebord gingival. Une
deuxième incision débute entre 1 et 2 mm de la précédente, selon l'épaisseur souhaitée du
greffon, et s'enfonce parallèlement au grand axe des dents jusqu'au contact de l'os [4] p 202-
204.
Le greffon est de pleine épaisseur et est prélevé à l’aide d'un décolleur fin. Bruno insiste sur
la manipulation la moins traumatisante possible du greffon. La plaie est fermée par une suture
suspensive. Le greffon est examiné et la couche épithéliale aisément repérée. L'épithélium
peut être supprimé à ce stade si l'opérateur le souhaite, ou conservé selon son utilisation [4] p
202-204.

À la différence de la technique de la trappe, le volet réalisé au palais est pédiculé par trois de
ses quatre bords, ce qui diminue le risque de nécrose et minimise les suites postopératoires [5]
p 163.

Leur inconvénient réside précisément dans l'importance du prélèvement et la « marche d'es-


calier » produite après fermeture du site. Si un prélèvement ultérieur est nécessaire au même
endroit, l'épaisseur disponible sera plus faible [4] p 204.

1 2 3

4 5

Figure : prélèvement d'un greffon conjonctif par la technique de Bruno.


François Vigouroux. Guide pratique de chirurgie parodontale. Elsevier Masson SAS 2011. p
165-167.

2.3.3. Technique des incisions parallèles


Langer et Langer proposaient une technique de prélèvement débutant par deux incisions
parallèles effectuées à la lame 1b et espacées d'environ 1,5 à 2 mm. Pour faciliter l'excision,
ils préconisaient éventuellement de faire des incisions de décharge de part et d'autre et de
soulever un lambeau (figure) [4] p 204.
De façon à conserver une distance constante entre les deux incisions sur toute la longueur du
prélèvement, le bistouri à double lame parallèles d'Harris. Il est proposé avec un espacement
de 1 mm ou de 1,5 mm entre les deux lames [4] p 204.

Les sites de prélèvement concernés par la technique des incisions parallèles sont : le palais,
la crête édentée, la tubérosité [4] p 204.

L'avantage de ce type de prélèvement est sa facilité et sa rapidité, ainsi que l’assurance


d'avoir une épaisseur de 1,5 mm de façon constante [4] p 204.

Cette approche présente deux inconvénients : la cicatrisation ne pourra pas se dérouler en


première intention puisqu’une collerette de muqueuse kératinisée de la largeur du bistouri
aura été prélevée en même temps que le tissu conjonctif et devra être éliminée, entraînant une
réduction homothétique de hauteur du greffon conjonctif [8] p 250.

Figure : prélèvement d'un greffon conjonctif par la technique des incisions parallèles.
BORGHETTI A, MONNET-CORTI V. Chirurgie plastique parodontale, 2e édition ;
Edition CdP collection JPIO.2008. p. 205.
2.4.Greffe conjonctive associée à un lambeau
D'une façon générale, un greffon conjonctif peut être associé à toute configuration de
lambeaux déplacés. Le greffon conjonctif, contrairement au greffon épithélio-conjonctif,
nécessite une protection de sa surface, c’est-à-dire son enfouissement sous un lambeau.

2.4.1. La greffe de conjonctif enfoui associée à un LPC


C'est la technique de référence, dès lors qu’il s’agit de recouvrir une récession gingivale. Le
principe est la couverture complète du greffon (récession de cl 1), c’est-à-dire son
enfouissement sous le lambeau. La hauteur du greffon dépend de la hauteur des récessions à
recouvrir. [8] p 252.
La technique opératoire est celle d'un lambeau positionné coronairement décrite
précédemment associée à une greffe de conjonctif, mais il faut souligner la nécessité de bien
libérer le lambeau par l'incision périostée pour faciliter la mise en place de greffon, et la
préparation du lambeau peut se faire totalement en épaisseur partielle, ce qui donne un lit
mieux vascularisé au conjonctif transplanté [4] p 212.
- Dans le cas de classe 2 et 3 de Miller avec une absence de tissu kératinisé apical à la
récession, la technique de déplacement coronaire ne semble pas être la technique de
choix [5] p 174 .
Trois techniques peuvent être envisagé :
 Technique de Langer
Après préparation de la surface radiculaire, une incision intrasulculaire suit le contour
gingival des récessions pour se poursuivre horizontalement à la base des papilles qui restent
intactes. Ce tracé est complété par des incisions de décharge obliques qui s’étendent au-delà
de la LMG. Un lambeau d'épaisseur partielle est ensuite récliné. Le greffon est placé sur la
surface radiculaire au niveau de la JAC, sous le lambeau repositionné en situation initiale
(figure) [8] p 251[4] p 210.
En regard de la récession, une bande épithélio-conjonctive/conjonctive du greffon n’est pas
recouverte par le lambeau. L'association greffon et lambeau est sécurisée par des sutures
simples ou suspendues, à l’identique de la technique du LPC [8] p 251.
Figure : recouvrement d'une récession par la mise en place d'un greffon conjonctif par la
technique de Langer.
BORGHETTI A, MONNET-CORTI V. Chirurgie plastique parodontale, 2e édition ; Edition
CdP collection JPIO.2008. p. 211.
 Technique de la greffe de conjonctif avec recouvrement total du greffon par le
lambeau positionné coronairement :
Le principe est la couverture complète du greffon, c’est-à-dire son enfouissement sous le
lambeau.
Le tracé des incisions reste identique, mais la préparation du site receveur est complétée pat la
désépithélialisation de toutes les papilles interdentaires adjacentes aux récessions à traiter.
Après mise en place du greffon et sa suture sur le lit receveur, le lambeau est repositionné et
tracté coronairement, de façon à venir totalement recouvrir le greffon (figure).
Le lambeau est tracté jusqu’à la ligne de jonction émail-cément, et ses bords latéraux sont
appliqués et suturés sur les papilles interdentaires désépithélialisées.

Figure : recouvrement d'une récession par la mise en place d'un greffon conjonctif avec
recouvrement total du greffon par le lambeau positionné coronairement.
BORGHETTI A, MONNET-CORTI V. Chirurgie plastique parodontale, 2e édition ; Edition
CdP collection JPIO.2008. p. 213.
 Technique de Bruno (technique sans incisions de décharge)
Une variante à la technique précédente, en supprimant les incisions de décharge, a été
proposée par Bruno en 1994. L'incision intrasulculaire et horizontale au niveau des papilles
peut être étendue aux dents voisines pour améliorer la laxité des tissus et favoriser l’insertion
du greffon conjonctif (figure) [4] p 212.
Avantages Inconvénients
 Très bon résultat esthétique.  Difficulté technique surtout dans
 Recouvrement radiculaire le prélèvement.
d'environ 80 à 90 %.  Douleurs post opératoires au
 Excellentes chances de survie du niveau du site donneur, variables
greffon. selon le mode de prélèvement.
 Augmentation du tissu kératinisé  Recouvrement radiculaire pas
en hauteur et en épaisseur totalement prévisible.
(variable selon la technique).
 Les techniques de Langer et de
Bruno permettent de traiter des
récessions de classes I. Il et III.
Tableau : Avantages et inconvénients de la greffe de conjonctif associée au lambeau positionné
coronairement [4] p 220.

Figure : recouvrement d'une récession par la mise en place d'un greffon conjonctif par la
technique de Bruno.
BORGHETTI A, MONNET-CORTI V. Chirurgie plastique parodontale, 2e édition ;
Edition CdP collection JPIO.2008 .p. 215.
2.4.2. La greffe de conjonctif enfoui associée à un LPL
L'indication de la greffe de conjonctif associée au lambeau positionné latéralement est
essentiellement le recouvrement radiculaire. Le LPL permet, quant à lui, de contourner
l'absence de gencive kératinisée apicalement à la récession ; En utilisant le tissu kératinisé
disponible latéralement, on peut recouvrir le greffon avec de la gencive attachée.
La technique opératoire est celle d'un lambeau positionné latéralement décrites
précédemment, associée à une greffe de conjonctif. Le LPL peut être de différents types :

- une double papille de préférence à un lambeau unipapillaire sur une récession isolée ;
- un lambeau multipapillaire sur des récessions multiples [4] p 223.

 Greffe de conjonctif associée à une double papille


Comme dans toutes les techniques de recouvrement radiculaire, l’intervention débute par le
traitement de la surface cémentaire dénudée. Un tracé d'incision conventionnel de double
papille est ensuite réalisé. Une papille plutôt épaisse peut être utilisée en épaisseur partielle (si
non en épaisseur totale), ce qui évite d'exposer l'os et de devoir totalement le recouvrir par le
greffon (figure) [4] p 224.

Le greffon est adapté au site receveur de façon à ce qu'il recouvre tout le site. Son bord
coronaire doit se situer au niveau de la jonction amélocémentaire et son bord apical doit
dépasser la base de la récession dite cachée de 3 mm. Il est d'abord suturé dans cette position
par des sutures sur ses berges latérales [4] p 224.

Le lambeau, constitué des deux papilles suturées, est placé sur le greffon, son bord coronaire
au niveau de la jonction amélocémentaire. Il est immobilisé d'abord par une suture suspensive
puis, éventuellement, d'autres points peuvent renforcer la fixation [4] p 224.

Figure : recouvrement d'une récession par la technique greffe de conjonctif associée à une
double papille.
BORGHETTI A, MONNET-CORTI V. Chirurgie plastique parodontale, 2e édition ;
Edition CdP collection JPIO.2008. p. 224.

 Greffe de conjonctif associée à un lambeau multipapillaire

Lorsqu'il se présente deux récessions contiguës ou plus, une série de doubles papilles est
impossible à réaliser. Le procédé consiste alors à tracer un lambeau multipapillaire, sauf pour
la récession la plus mésiale qui peut recevoir une double papille (figure) [4] p 224.

Le greffon est immobilisé sur le lit receveur (épaisseur totale ou partielle) par des sutures
interdentaires et latérales. Le lambeau est suturé par des points suspensifs [4] p 224.

Avantages Inconvénients
 Bon résultat esthétique Recouvrement  Difficulté technique à la fois dans le
radiculaire de 70 à 95 %. prélèvement et sur le site receveur.
 Permet de traiter des récessions de  Douleurs post-opératoires possibles au
classes I, Il et III. niveau du site donneur, variable en
 Très nette augmentation de la hauteur et fonction du type de prélèvement.
de l’épaisseur du tissu kératinisé sur la Recouvrement radiculaire pas toujours
racine dénudée. prévisible.
Tableau : Avantages et inconvénients de la greffe de conjonctif associée au lambeau
positionné latéralement [4] p 228.

Figure : recouvrement d'une récession par la technique greffe de conjonctif associée à un


lambeau multipapillaire.
BORGHETTI A, MONNET-CORTI V. Chirurgie plastique parodontale, 2e édition ;
Edition CdP collection JPIO.2008 .p. 226.

2.3.3. La greffe de conjonctif enfoui par la technique de l'enveloppe


C'est une technique de recouvrement de récession gingivale unitaire, elle s’agit de créer une
enveloppe ou une « poche » circonférentielle à la récession gingivale au sein de laquelle est
glissé un greffon conjonctif (figure) [8] p 252.

L'intervention débute par le surfaçage soigneux de la racine dénudée qui peut être ou non
associé à une détoxification chimique. Une incision en épaisseur partielle est alors réalisée
tout autour de la récession pour préparer un lambeau muqueux qui reste cependant toujours
attaché au niveau des papilles gingivales interdentaires [4] p 240.

La dissection doit être soigneuse, afin de ne pas transpercer le lambeau, la lame étant dirigée
vers la table osseuse. La dissection intéresse l’équivalent de la largeur de la récession tout
autour de la zone dénudée [4] p 240.

Un greffon est prélevé du palais d'environ 1,5 mm d'épaisseur et de double largeur de la zone
à recouvrir. Le greffon ainsi prélevé est débarrassé de sa bande épithéliale puis glissé dans
l'enveloppe autour de la récession.

Une pression digitale contre la zone de récession permet de favoriser un pontage primaire et
d’éviter les sutures. On peut toutefois utiliser une suture de part et d'autre du site receveur, en
treillis au-dessus du lambeau et du greffon de façon à les plaquer contre la paroi radiculaire
[4] p 240.

Avantages Inconvénients

 Bon résultat esthétique rapidement  Technique difficile dans la préparation


obtenu. Recouvrement radiculaire de 75 du lit receveur :
à 90 %. - Dissection en épaisseur partielle sur
 Augmentation de tissu kératinisé en un seul plan
hauteur et en épaisseur Traumatisme - Préservation de l'intégrité des
opératoire diminué Peu de sutures. papilles interdentaires
 Permet de traiter des récessions de  Mise en place du greffon délicate.
classes I. Il et III de Miller.  ne permet pas de traiter les récession
 Peu de douleurs post-opératoires. multiples.
Tableau : Avantages et inconvénients de la greffe de conjonctif dans la technique de
l'enveloppe [4] p 240.
Figure : recouvrement d'une récession par la technique de la greffe de conjonctif enfoui
par la technique de l'enveloppe.
BORGHETTI A, MONNET-CORTI V. Chirurgie plastique parodontale, 2e édition ;
Edition CdP collection JPIO.2008 .p. 235.

La tunnelisation
En 1994, allen reprend la technique de l'enveloppe et y apporte quelques modifications dans
le but de la rendre applicable aux récessions multiples sans libérer les papilles cette fois.
(Taux de recouvrement des récessions gingivales en fonction du traitement appliqué.
Academie de nancy-metz université de lorraine faculté d'odontologie de nancy. 2014.p 46)
La tunnelisation consiste en une dissection en épaisseur partielle sous forme de tunnel (sans
incisions de décharge) réunissant plusieurs RTM, et sans nuire à l'attache des papilles. Ces
dernières sont cependant libérées délicatement afin d'y créer un tunnel.
Le greffon est suturé latéralement et inséré dans le tunnel sur un lit périosté. Allen immobilise
encore le greffon par des sutures verticales au niveau des papilles interdentaires. (Traitement
des récessions tissulaires marginales : intérêt de la greffe de conjonctif tunnelisee université
CLAUDE BERNARD-LYON I
U.F.R. D'ODONTOLOGIE. 2011.p 93 94)

1-Indication
La greffe conjonctive tunnelisée est indiquée lors de récessions multiples : elles présentent
un double challenge :
 Le traitement des classes III de Miller associées à une perte osseuse interproximale.
 Afin de minimiser l'inconfort du patient et d'améliorer les suites opératoires : plusieurs
RTM doivent être traitées en une seule intervention avec un rendu esthétique
globalement plus harmonieux. (Traitement des récessions tissulaires marginales : intérêt
de la greffe de conjonctif tunnelisee université CLAUDE BERNARD-LYON I
U.F.R. D'ODONTOLOGIE. 2011.p 94)

2-Avantages
Idem que celle de la technique de l'enveloppe.

3-Inconvénients
 Technique délicate : la réalisation du tunnel est faite à l'aveugle et demande une dissection
en épaisseur partielle sur un seul et même plan.
 Le risque de perforation du lambeau est grand et la mise en place du greffon est difficile.
 Cette technique nécessite toujours deux sites chirurgicaux.
 Cette technique ne permet pas de tracter le lambeau afin de recouvrir le greffon, celui- ci reste
donc partiellement exposée au niveau des récessions et présente un risque de nécrose. [4] p
240.

4- Protocole chirurgical :(figure)
 Préparation du site receveur
Après l'anesthésie para apical, et préparation des surfaces radiculaires à recouvrir, un tunnel
est préparé sous les tissus gingivaux vestibulaires :
-l'incision intrasulculaire initiale est étendue en dissection de demi-épaisseur au niveau de
l'ensemble des RTM adjacentes et apicalement bien au-delà de la jonction muco-gingivale.
Cette incision peut être prolongée 3 à 5 mm en mésial et distal au-delà des dents adjacentes
afin de disposer d'une assise latérale suffisante pour la GCE.
 Préparation du site donneur : prélèvement du greffon conjonctif.
Le second temps chirurgical consiste à prélever un greffon de tissu conjonctif dans la
muqueuse palatine de longueur suffisante pour occuper tout le tunnel.
Le greffon est ensuite découpé afin d'obtenir la hauteur et longueur désiré ainsi qu'une
épaisseur uniforme.
Le site peut être en plus protégé mécaniquement, par un pansement chirurgical type Coe-Pack
ou plaque palatine en résine incolore préparée en laboratoire préalablement à l’intervention.
 Mise en place du greffon et sutures
Il s'agit de faire glisser le greffon sous le tunnel par une voie d'abord sulculaire. Pour cela,
Utilise deux sutures : l'une dans la partie mésiale du tunnel et la seconde dans la partie distale
afin de ressortir dans la partie la plus large ou la plus centrale de la RTM, là où le greffon est
introduit.
La greffe désépithélialisée est saisie de chaque côté par des points de matelassier verticaux,
puis les deux aiguilles sont repassées dans le tunnel pour ressortir près du point d'entrée
initial. Ainsi, le greffon est inséré dans le tunnel par la traction des deux fils et parallèlement
un instrument mousse pousse la greffe sous le tunnel.
Le lambeau est ensuite suturé coronairement à la jonction amélo-cémentaire dans la région
papillaire. L'ensemble est comprimé par une compresse stérile imbibée de sérum afin d'éviter
les vides entre la greffe et le lambeau. Lors des sutures, les points clés sont la présence d'un
caillot stable et d'une greffe fixe et sans mouvement à l'intérieur même du tunnel : on
complètera les sutures coronaires simples par des points d'ancrage périostes apicalement.

 Protection du site receveur


Dans quelques rares cas, un pansement chirurgical peut être utilisé au site receveur, moins
pour favoriser la cicatrisation que pour immobiliser et protéger le lambeau et assurer ainsi le
confort du patient. Il est laissé en place pendant 7 à10 jours. (Traitement des récessions
tissulaires marginales : intérêt de la greffe de conjonctif tunnelisee université CLAUDE
BERNARD-LYON IU.F.R. D'ODONTOLOGIE. 2011.p 96.101).

Figure : Technique de tunnelisation. [8] p.255.


4. LA REGENERATION TISSULAIRE GUIDEE

 La RTG a été définit en 1996 par l'AAP, comme une barrière physique d'exclusion
cellulaire empêchant le contact entre le parodonte profond et le parodonte superficiel (le
lambeau). L'interposition d'une membrane parodontale (barrière) entre la surface radiculaire et
la face interne du lambeau ménage un espace sous-membranaire qui autorise la migration et
colonisation des seules cellules desmodontales et osseuses ainsi que leur libre et totale
expression durant tout le temps de cicatrisation. [19] p85.

4.2 Les indications


La RTG s'applique préférentiellement aux dents naturelles maxillaires où le vestibule est
favorable au LPC.
 Les défauts intra-osseux verticaux.
 Le traitement des lésions interradiculaires .
 Le traitement des RTM unitaires, hautes, larges et avec une perte d'attache
supérieure à 5mm.
 Dans le cas de palais fin offrant peu de tissu disponible pour une greffe autogène
La RTG sera particulièrement indiquée.
 Le traitement des classes I, II et III de Miller [19] p 87

4.2.Contre-indications
 L’état général du patient.
 Mauvaise hygiène et la motivation du patient.
 Situation locale parodontale défavorable (insuffisance de la gencive kératinisé,
mobilité dentaire, nombre de parois).
 Habitudes nocives (tabagisme, alcool).

4.3.Avantages
 Obtention d’un gain de nouvelle attache.
 Absence de site donneur.
 Recouvrement radiculaire hautement prévisible sur des RTM profondes (>5mm).
 Possibilité de recouvrer les tissus parodontaux perdus ad integrum.
 Bons résultats esthétiques.
 Une même membrane collagénique peut être utilisée pour le traitement de
plusieurs RTM chez un même patient et dans une même séance, ce qui lui confère
un avantage clinique et économique indiscutable [4] p.255[19] p 88,89.
4.4.Inconvénients
 Sélection plus rigoureuse du patient, notamment le contrôle de plaque doit être
plus strict.
 Coût supplémentaire.
 Nécessité de réintervention pour les membranes non résorbables.
 Suivi post-opératoire plus rigoureux.
 Technique plus longue.
 Attention post-chirurgicale plus soutenue (difficulté dans la gestion des récessions
multiples) [4] p.255[19] p 88,89.

4.5.Techniques opératoires :
 Un lambeau mucopériosté suffisamment large avec des incisions de décharge.
 Débridement de la lésion afin d'éliminer tout tissu conjonctif résiduel.
 Préparation radiculaire par surfaçage mécanique
 La mise en place de la membrane résorbable le plus souvent en collagène ou en
polymères synthétiques (polylactides, polylactides-polyglycolides) ou bien des
membranes non résorbables en polytétrafluoroéthylène expansé (PTFEe ou
Coretex®). Il faut prendre la précaution de positionner la membrane de telle sorte
qu’elle ménage le plus d'espace possible pour l'établissement du caillot.
 La membrane en place est fixée à l’aide de suture.
 Couverture de la membrane par le lambeau afin d’empêcher la pénétration
bactérienne.
 Suture du lambeau [20] p162,163.
Figure traitement du recession par la technique RTG avec membrane non-resorbable [chirurgie
plastique parodontale ]p246 a Récession préopératoire sur une canine maxillaire, b Le lambeau est
soulevé, c La membrane en ePTFE est courbée par une suture enTéflon. d Réentrée 1 mois après la
première intervention, e Tissu néoformé. f Couverture complète du tissu néoformé g Cicatrisation 6
mois après la première chirurgie.

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