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Voici quelques étapes à suivre

1. Identifier le problème
Afin d’identifier un problème éthique, encore faut-il avoir la capacité de
déceler les situations à risques. Cette sensibilité génère diverses réactions
telles que l’indignation, l’inconfort, le doute, qui font réaliser que quelque
chose ne va pas. Mais il importe  de bien définir les tensions présentes. Tout
problème n’est pas nécessairement éthique. S’agit-il d’un conflit de
personnalités, d’un problème de communication ou bien spécifiquement
d’un problème éthique? Le défi ici est d’identifier l’émotion qui permet de
cibler la problématique et de s’assurer qu’elle n’est pas le reflet de croyances
personnelles, mais bien de la situation elle-même.
2. Déterminer s’il s’agit d’un problème, d’un dilemme ou d’un enjeu 
On parle d’un problème éthique si le  risque est immédiat, et
d’un dilemme éthique si deux valeurs importantes sont en opposition et qu’il
est difficile de les prioriser. Il sera alors impossible de résoudre la
problématique sans éviter des conséquences négatives pour soi ou pour
autrui. Il s’agit d’un enjeu éthique lorsque le risque est à venir ou est
probable en fonction des actions immédiates.
3. Identifier les valeurs
Quelles sont les valeurs en jeu qui concernent le professionnel RH,
l’organisation ou les personnes impliquées? Dresser la liste des valeurs n’est
pas une mince tâche. Pour ce faire, on peut s’inspirer des 56 valeurs de
Schwartz et Lilach (1995). Cette étape est primordiale, car elle est souvent à
la base de dilemmes et de problèmes éthiques.
4. Considérer le contexte
Par la suite, il importe de prendre en considération les différents contextes et
d’en faire une analyse, car ils pourront influencer la décision.
o Contexte légal (quelles sont les lois en vigueur dans cette situation?)
o Contexte déontologique (quelle serait la bonne pratique dans cette
situation?)
o Contexte personnel des individus impliqués (vivent-ils des situations
difficiles qui peuvent influencer la situation?)
o Contexte organisationnel (l’entreprise connaît-elle des difficultés
financières? Suis-je en autorité dans la situation?)
5. Reconnaître les enjeux
À cette étape, il faut dresser et analyser les enjeux, c’est-à-dire ce que l’une
ou l’autre des parties peut perdre dans la problématique. C’est ici que tout se
joue dans une réflexion éthique. L’être humain tente par réflexe de se
protéger lui-même. Réfléchir aux conséquences pour les autres lui échappe
trop souvent.
6. Être sensible aux personnalités
La personnalité des individus concernés entre en jeu dans cette délibération
éthique. Tous n’ont pas le même regard sur autrui. Or, certains ont plus
d’empathie que d’autres. L’empathie est la clé afin de bien réfléchir sur une
problématique éthique. Si le professionnel RH a l’impression que ses
interlocuteurs n’en ont pas (et ce n’est pas nécessairement un défaut), il
risque de se heurter à un mur qui l’empêchera d’établir un dialogue
constructif. Si l’interlocuteur a une  personnalité à tendance narcissique ou
égocentrique, il y a fort à parier que les efforts du professionnel RH pour
considérer les conséquences négatives sur autrui dans la problématique ne
seront pas pris en compte.
7. Prendre une décision
Après avoir analysé tous les éléments, on doit prendre la meilleure décision
possible. L’important dans une délibération éthique est de tenter de
minimiser les conséquences sur autrui et de prendre une décision que les
personnes concernées pourraient juger raisonnable. Afin de valider la qualité
de la décision, voici trois questions à se poser :
o Serais-je à l’aise pour défendre ma décision publiquement?
o Ma décision pourrait-elle servir d’exemple dans une situation
semblable?
o Est-ce que je considérerais cette décision comme un bon choix, si
c’était moi qui en subissais les conséquences.

Conclusion
Cette démarche semble lourde et compliquée? Pas si on prend conscience que toute
personne a un jour ou l’autre fait une telle démarche soit avec elle-même, soit avec
d’autres individus, et ce, sans s’en rendre compte. La réflexion éthique est à la
portée de tous et peut venir appuyer considérablement les décisions. Rappelons que
ce processus est nécessaire afin de réduire l’arbitraire, d’assurer l’équité et d’éviter
les abus de pouvoir. Si la décision est fondée seulement sur les valeurs et les
intérêts du décideur ou de la personne en autorité, ce n’est pas une décision éthique.

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