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ECOLE SUPERIEURE DES MINES DE LA GEOLOGIE ET DE

L'ENVIRONNEMENT

UNIVERSITE AMADOU MAHTAR MBOW DE DAKAR

MINERALOGIE DESCRIPTIVE

TROISIEME PARTIE

Deuxième année du cycle préparatoire

Janvier 2021
Ibrahima DIA
ibrahima.dia@uam.edu.sn
Sommaire

Sommaire ................................................................................................................................... i
Liste des figures ........................................................................................................................ ii
Liste des tableaux .................................................................................................................... iii
1 Généralités ........................................................................................................................ 1
2 Facteurs contrôlant l'apparition des minéraux ............................................................. 1
3 Les propriétés physico-chimiques et identification des minéraux ............................... 1
4 Classification des minéraux ............................................................................................. 1
4.2 Classe II : Les carbonates, nitrates et borates ................................................................... 1
4.2.1 Les carbonates ................................................................................................................... 1
4.2.1.1 Le groupe de la calcite ........................................................................................................... 1
4.2.1.2 Les autres minéraux carbonatés ............................................................................................. 2
4.2.2 Les nitrates et les borates ................................................................................................... 2
4.3 Classe III : Les oxydes et hydroxydes ................................................................................ 4
4.3.1 Les oxydes ......................................................................................................................... 4
4.3.2 Les hydroxydes .................................................................................................................. 5
4.4 Classe IV : Les phosphates, arséniates et vanadates ......................................................... 6
4.5 Classe V : Les sulfures et sulfosels ...................................................................................... 7
4.6 Classe VI : Les éléments natifs............................................................................................ 7
4.7 Classe VII : Sulfates, manganates, chromâtes, tungstates, molybdates .......................... 9
4.7.1 Sulfates, manganates et chromates .................................................................................... 9
4.7.2 Tungstates et molybdates................................................................................................. 10
4.8 Classe VIII : Les halogénures ........................................................................................... 10
4.9 Classe IX : Les minéraux organiques ............................................................................... 11
5 Transformation de certains minéraux et intérêts économiques ................................. 11
5.1 Exemples d'altération de certains minéraux ................................................................... 11
5.2 Exemples de minéraux à intérêts économiques ............................................................... 12

[i]
Liste des figures
Figure 1 : Structure idéalisée de la calcite ............................................................................................... 1
Figure 2 : Variations de compositions de certains minéraux du groupe de la calcite ............................. 2
Figure 3 : Diagramme de phase à un composant montrant les domaines de stabilité des variétés
polymorphes du CaCO3 .................................................................................................................. 2
Figure 4 : Principales structures des borates (triangles isolés, en couple ou en anneaux ou combinaisons
diverses de tétraèdres)..................................................................................................................... 3
Figure 5 : Structure idéalisée des minéraux du groupe de l'hématite (X 2O3) avec l'exemple du corindon
........................................................................................................................................................ 4
Figure 6 : Variations de compositions entre certains minéraux du groupe du spinelle (prisme des
spinelles de Johnston) ..................................................................................................................... 5
Figure 7 : Structure idéalisée de la brucite (Mg(OH)2) avec des couches d'octaèdres (Mg2+ au centre et
OH- aux sommets) séparées et maintenues ensembles par de faibles forces électrostatiques ........ 5
Figure 8 : Structure idéalisée de l'apatite (variété hydroxyapatite) ......................................................... 6
Figure 9 : Formules structurales de quelques sulfures (sens large) courants .......................................... 7
Figure 10 : Structure du fer élément natif (chaque atome a une coordinence de huit) ............................ 8
Figure 11 : Diagramme de phase du carbone .......................................................................................... 8
Figure 12 : Quelques minéraux courants du groupe des halogénures ................................................... 10
Figure 13 : Structure idéalisée de l'halite et de la fluorite ..................................................................... 11

[ii]
Liste des tableaux
Tableau 1 : Classification des carbonates suivant leurs structures et leurs compositions chimiques ...... 1
Tableau 2 : Classification des principaux oxydes suivant leurs natures et leurs compositions chimiques
........................................................................................................................................................ 4
Tableau 3 : Classification des quelques hydroxydes courants suivant leurs compositions chimiques et
leurs structures ................................................................................................................................ 6
Tableau 4 : Classification des principaux minéraux appartenant aux éléments natifs ............................ 8
Tableau 5 : Classification des principaux (abondance et importance) sulfates et chromates suivant leurs
compositions et structures............................................................................................................... 9

[iii]
1 Généralités
2 Facteurs contrôlant l'apparition des minéraux
3 Les propriétés physico-chimiques et identification des minéraux
4 Classification des minéraux
4.2 Classe II : Les carbonates, nitrates et borates
4.2.1 Les carbonates
On appelle carbonate l'ensemble des minéraux dont la composition chimique est bâtie autour
du complexe anionique [CO3]2-. Le cation de carbone du complexe se trouve au centre d'un
triangle dont les trois sommets sont occupés par des anions d'oxygènes qui sont solidement liés
au carbone. Les triangles de [CO3]2- sont isolés les uns des autres et sont en contact de façon
indirecte par l'intermédiaire d'autres cations qui viennent équilibrer l'excédent de charge
négative.

Tableau 1 : Classification des carbonates


suivant leurs structures et leurs
compositions chimiques

Les carbonates sont majoritairement


anhydres et ils sont subdivisés en trois
groupes qui sont iso-structuraux. Il s'agit
du groupe de la calcite, du groupe de l'aragonite et du groupe de la dolomite. Suivant les cations
reliant les complexes [CO3]2-, on distingue dans chacun de ces groupes plusieurs minéraux aux
compositions chimiques différentes.
A côté des carbonates anhydres, il y a des carbonates hydratés dont les principaux sont la
malachite et l'azurite qui sont tous deux des minerais de cuivre.
4.2.1.1 Le groupe de la calcite
Les principaux minéraux iso-structuraux du groupe de la calcite sont la calcite elle-même
(calcique), la magnésite (magnésienne), la sidérite (ferrifère), la rhodocrosite (manganifère) et
la smithsonite (riche en zinc).

Figure 1 : Structure idéalisée de la calcite


Il existe des possibilités de substitutions entre le
calcium de la calcite et les cations Fe2+, Mg2+ et
Mn2+ créant ainsi une solution solide complètes
entre la calcite et la rhodocrosite ainsi que des
solutions solides partielles (de 2 à 5% de
substitution) entre la calcite et la magnésite et
sidérite respectivement.

[1]
De façon très logique, il existe également une solution solide complète entre la magnésite et la
sidérite par suite de substitution entre Mg2+ et Fe2+ d'une part et entre la sidérite et la
rhodocrosite par une substitution entre Fe2+ et Mn2+ d'autre part. La substitution entre Mg2+ et
Mn2+ (comme pour les pyralspites) est très limitée et il existe un gap de miscibilité entre les
deux minéraux correspondant.

Figure 2 : Variations de compositions de certains


minéraux du groupe de la calcite
Zn2+ se substitue entièrement avec Mn2+ et
partiellement avec Fe2+ créant des solutions
solides respectivement complète et partielle la
smithsonite et la rhodocrosite et la sidérite.
Dans tous les cas, dans chacun de ces minéraux
du groupe de la calcite, on peut retrouver, au
moins, à des pourcentages très faibles, des cations
des minéraux restants du groupe.
4.2.1.2 Les autres minéraux carbonatés
Les principaux minéraux iso-structuraux du groupe de l'aragonite sont l'aragonite qui est une
variété polymorphe de la calcite, la withérite (Ba2+), la strontianite (Sr2+) et la cérusite (Pb2+).
Comparés au minéraux du groupe de la calcite, ceux du groupe de l'aragonite sont caractérisés
par la présence d'un cation d'appoint de plus grande taille (le baryum en particulier).
L'aragonite et la calcite ont la même composition et sont des variétés polymorphes (on passe
de la structure de l'une à l'autre par un simple réarrangement des éléments chimiques) stables
dans des conditions thermodynamiques différentes.
De façon générale, les phénomènes de substitution sont beaucoup plus limités au sein des
minéraux du groupe de l'aragonite.

Figure 3 : Diagramme de phase à un composant montrant les domaines de


stabilité des variétés polymorphes du CaCO3
Les principaux minéraux du groupe de la dolomite sont la dolomite
elle-même (calcique et magnésienne) et l'ankérite (calcique et
ferrifère).
La structure de la dolomite est similaire à celle de la calcite à la
différence qu'il y a une alternance des niveaux à cations de calcium
et à cations de magnésium.
Il existe une solution solide complète entre la dolomite et l'ankérite par substitution entre Mg2+
et Fe2+.
De façon générale, les solutions solides entre les minéraux des trois différents groupes sont
extrêmement limitées.
4.2.2 Les nitrates et les borates
On appelle nitrates les minéraux dont la composition est bâtie autour du complexe anionique
[NO3]1- formé d'un cation N5+ se trouvant au centre d'un triangle dont les sommets sont occupés

[2]
par des anions d'oxygènes. Sur les grandes lignes, les nitrates ont une structure similaire à celle
des carbonates.
La classe des nitrates ne compte d'une dizaine de minéraux dont seuls deux sont relativement
courants ; il s'agit de la nitronatrite de formule NaNO3 iso-structurale avec la calcite et du nitre
KNO3 qui est iso-structural avec l'aragonite. Ces deux minéraux sont extrêmement solubles et
ne sont trouvés que dans les régions arides.
On appelle borates l'ensemble des minéraux dont la composition est bâtie autour du complexe
anionique [BO3]3- formé d'un petit cation de bore (B3+) placé au centre d'un triangle dont les
sommets sont occupés par des anions d'oxygènes.

Figure 4 : Principales
structures des borates
(triangles isolés, en couple
ou en anneaux ou
combinaisons diverses de
tétraèdres)
Comme avec les
silicates, les complexes
[BO3]3- des borates
présentent la possibilité
d'être polymérisés en
partageant des oxygènes
entre eux. Les structures des borates découlant de cette polymérisation sont constituées de
couples, d'anneaux (de trois), de feuillets ou de chaines de triangles.
Le bore, bien qu'ayant généralement une coordinence de trois par rapport à l'oxygène peut des
fois occuper un site tétraédrique (coordinence de 4 par rapport à l'oxygène) pour former des
complexes [BO4]5-. Certains borates sont formés à partir de ce dernier ou à partir de la
combinaison de triangles et de tétraèdres donnant ainsi lieu à plusieurs types de structures des
borates.
Parmi la centaine de minéraux qui forme la classe des borates, seuls une demi-douzaine est
relativement courant. Parmi eux :
 Le borax de formule Na2[B4O5(OH)4]·8H2O de loin le plus abondant et dont la structure
est faite de chaines constituées de tétraèdres [BO3OH] et de triangles [BO2OH] qui sont
liées par des chaines parallèles d'octaèdres Na(H2O)6 à travers des forces de Van der
Waal ;
 La kernite de formule Na2[B4O6(OH)2]·3 H2O et dont la structure est faite de chaines
de tétraèdres (assimilables aux chaines de pyroxènes) dont les deux oxygènes restants
sont liés à des triangles de BO3. Ces chianes sont liées entre elles par des cations de Na+
et des groupements hydroxylés ;
 La ulexite de formule NaCa[B5O6(OH)6] 5 H2O dont la structure est formée par des
chaines de tétraèdres liées par des chaines d'octaèdres ;
 La colémanite de formule Ca[B3O4(OH)3] H2O dont la structure est faites de chaines
(triangles BO3 et tétraèdres BO2(OH)2 et BO3(OH)) entre lesquelles se trouvent des
cations Ca2+ et des molécules d'eau.
[3]
4.3 Classe III : Les oxydes et hydroxydes
4.3.1 Les oxydes
Les oxydes sont des minéraux des composés formés par l'association entre l'oxygène et un
métal. Leurs structures sont très variables (et de ce fait ne seront pas décrites en détail ici) et
peuvent être composées de sites tétraédriques empilés (cuprite), en oxygènes disposés de façon
hexagonal et avec des cations dans les sites octaédriques ainsi formés (groupe de l'hématite)
etc.

Figure 5 : Structure idéalisée des


minéraux du groupe de l'hématite
(X2O3) avec l'exemple du corindon
Ils peuvent être regroupés en
oxydes simples ou multiples
suivant le nombre de cations
métalliques associés à l'oxygène.
Les oxydes simples associant un
seul cation à l'oxygène peuvent
eux même être de plusieurs formes (XO2, XO, X2O3 où X représente le cation) ayant des ratios
X/O différents.

Tableau 2 : Classification des principaux oxydes


suivant leurs natures et leurs compositions
chimiques
Les oxydes multiples quant à eux, possèdent
deux sites cristallographiques différents dans
lesquels sont logés des cations non-
équivalents. Ils sont de la forme XY2O4 (où X
et Y représentent les deux types de cations
associés à l'oxygène). Certains oxydes comme
l'ilménite sont considérés comme simple bien
que contenant deux cations. Ceci vient du fait
que leurs structures sont très semblables à celles d'oxydes simples (corindon qui appartient au
groupe de l'hématite).
Suivant les cations incorporés, on distingue parmi les oxydes simples : la cuprite, les minéraux
du groupe de l'hématite, les minéraux du groupe du rutile et ceux du groupe du spinelle. Les
minéraux du même groupe dans le tableau ci-dessus ont généralement des structures très
similaires.

[4]
Figure 6 : Variations de compositions entre
certains minéraux du groupe du spinelle (prisme
des spinelles de Johnston)
Il existe de nombreuses relations entre
différents oxydes, conséquence des
possibilités de substitutions entre leurs
cations. Parmi elles :
 Une solution solide complète à haute
température entre l'hématite et
l'ilménite par substitution couplée
entre 2xFe3+ et le couple Fe2+/Ti4+ ;
 Des solutions solides étendues entre les différents minéraux du groupe du spinelle (voir
prisme du groupe du spinelle). Les substitutions qui se produisent dans ce groupe sont
cependant nombreux et complexes (Fe2+ et Zn2+ se substituent à Mg2+ ; Fe3+ et Cr3+ à
Al3+ etc.).
4.3.2 Les hydroxydes
Les hydroxydes sont un ensemble de minéraux très proche des oxydes mais dans lesquels les
cations métalliques sont plutôt combiné au groupement hydroxyle ou à des molécules d'eau.
Comme pour les oxydes, leurs structures peuvent être très variées et consister, par exemple en
des cations de Mg2+ occupant des sites octaédriques et en coordinence avec des groupements
OH- aux sommets de ces octaèdres. C'est le cas de la brucite dont la structure est caractérisée
par des octaèdres qui partagent leurs côtés pour former des couches. Ces dernières ne sont
ensuite liées entre elles que par de faible forces électrostatiques.

Figure 7 : Structure idéalisée de la brucite (Mg(OH)2) avec


des couches d'octaèdres (Mg2+ au centre et OH- aux
sommets) séparées et maintenues ensembles par de faibles
forces électrostatiques
La structure de la gibbsite (Al(OH)3) est très similaire à
celle de la brucite à la différence que dans celle de la
gibbsite, un tiers des sites octaédriques sont vacants. La
structure de la brucite est dite tri-octaédrique alors que
celle de la gibbsite est dite di-octaédrique. Ces deux
minéraux sont important pour décrire les structures de
certains phyllosilicates.
Suivant les cations métalliques qui sont associés au groupement hydroxyle ou aux molécules
d'eau, on distingue un grand nombre d'hydroxydes parmi lesquels la brucite (magnésienne), la
gibbsite (alumineuse), la goethite (ferrifère).

[5]
Tableau 3 : Classification des quelques hydroxydes
courants suivant leurs compositions chimiques et leurs
structures
Du fait de la nature des cations qu'ils contiennent, il
existe un certain nombre de relations entre des
hydroxydes par suite de substitutions ioniques. Ainsi
donc, Fe2+ et Mn2+ peuvent se substituer à Mg2+ dans la brucite,
La bauxite est en réalité une roche car étant formée d'un assemblage de minéraux
(d'hydroxydes). Elle a une grande importance économique car étant le principal minerais
d'aluminium.
4.4 Classe IV : Les phosphates, arséniates et vanadates
Le cation de phosphore (P5+) s'associe à quatre anions d'oxygènes pour former un complexe
anionique [PO4]3- ayant une structure tétraédrique. On appelle phosphates l'ensemble des
minéraux dont la composition et la structure sont bâties autour de ce complexe anionique.

Figure 8 : Structure idéalisée de


l'apatite (variété hydroxyapatite)
La structure de l'apatite
(Ca5(PO4)3(OH,F,Cl)), de loin le
phosphate le plus abondant, est
faite de tétraèdres qui sont liés
entre eux par des cations de Ca2+
occupant deux types de site
différents. Les ions fluorure (F-),
chlorure (Cl-) ou hydroxyle
(OH-) se trouvent quant à eux, au
centre de triangles formés par trois cations.
Les phénomènes de substitution (aussi bien entre cations qu'entres anions autres que l'oxygène)
sont très communs dans les structures des phosphates de façon générale leurs donnant ainsi des
structures et des compositions très complexes.
A l'image du phosphore, l'arsenic et le vanadium forme également des complexes anioniques
sous forme de tétraèdres en s'associant avec l'oxygène. Ce tétraèdre est très similaire à celui
formé par le phosphore. Il constitue l'unité de base de la structure et de la composition des deux
groupes de minéraux que sont les arséniates ([AsO4]3-) et les vanadates ([VO4]3-).
Du fait de leurs caractéristiques voisines, les cations P5+, As5+ et V5+ peuvent se substituer l'un
à l'autre dans les sites tétraédriques des différents minéraux de leurs groupes.
Ces relations qui existent entre les phosphates, les arséniates et les vanadates sont bien illustrer
par les solutions solides complètes qui se traduisent par des séries isomorphes entre la
pyromorphite (Pb5(PO4)3Cl), la mimétite (Pb5(AsO4)3Cl) et la vanadinite (Pb5(VO4)3Cl).

[6]
4.5 Classe V : Les sulfures et sulfosels
Les sulfures sont un groupe extrêmement important de minéraux bien qu'étant très peu
abondants (rapportés à d'autres classes comme les silicates ou les carbonates).
On appelle sulfures l'ensemble des minéraux formés par l'association entre un anion de soufre
et un cations métallique ou un métalloïde. Leurs formules structurales sont de la forme XmZn
où X représente le métal ou le métalloïde.
Du fait des possibilités de remplacement du soufre par l'arsenic, le tellure ou l'antimoine, les
minéraux en contenant et ayant des structures et des compositions voisines avec celles des
sulfures sont aussi classés parmi les sulfures (au sens large). Il s'agit des arséniures, des tellures
et des antimoniures.
Les structures des sulfures sont très variées et il est difficile de faire une classification générique
des minéraux appartenant à ce groupe.

Figure 9 : Formules structurales de


quelques sulfures (sens large)
courants
Suivant les compositions, on
distingue plusieurs minéraux
appartenant à ce groupe dont les
plus importants sont la pyrite
(sulfure de fer et de loin le plus
abondant des sulfures), la galène (plomb), la sphalérite (zinc), la chalcopyrite (cuivre et fer), la
pyrrhotite (fer), l'arsénopyrite (fer et arsénic) etc.
Certaines variétés de sulfures sont polymorphes et ont donc des structures différentes pour une
même composition chimique (cas de la pyrite et de la marcassite).
Il existe de nombreuses solutions solides entre différents minéraux de la classe des sulfures du
fait des possibilités de substitution entre le soufre et les métalloïdes As, Sb et Te mais aussi
entre les métaux.
Les sulfosels désignent certains types de minéraux sulfurés non oxydés mais différents des
sulfures. Ils comprennent une centaine d'espèces minérales et diffèrent des sulfures de par le
rôle joué par les semis métaux dans leurs structures. En effet, dans les sulfosels, l'arsenic,
l'antimoine et le bibsmuth occupe les mêmes sites que les cations d'appoint alors que dans les
sulfures, ils se substituent au soufre. Parmi les sulfosels, on distingue l'énargite de formule
Cu3AsS4 et la pyrargyrite de formule Ag3SbS3.
4.6 Classe VI : Les éléments natifs
Les éléments natifs sont une classe de minéraux formés rigoureusement d'un seul élément
chimique. Il existe, dans la nature, une vingtaine d'éléments susceptibles de former à eux seuls
un minéral. On tolère généralement, pour certains d'entre eux la présence, à certaines quantités,
d'autres éléments chimiques.

[7]
Tableau 4 : Classification des principaux minéraux
appartenant aux éléments natifs
La classe des éléments natifs peut être subdivisée
en trois autres groupes que sont :
 Les métaux qui comprennent eux même,
trois groupes iso-structuraux que sont le groupe
de l'or, le groupe du platine et celui du fer ;
 Les semi-métaux qui comprennent deux
groupes iso-structuraux composés de l'arsenic, de
l'antimoine et du bismuth d'une part et du sélénium et du tellure d'autre part ;
 Les non métaux dont les plus importants sont le soufre et le carbone (sous forme de
diamant ou de graphite).

Figure 10 : Structure du fer élément natif (chaque atome a une


coordinence de huit)
Les principaux minéraux du groupe de l'or appartiennent à la
même période dans la classification périodique des éléments
chimiques. Ils ont donc globalement les mêmes propriétés
chimiques.
Les minéraux formés par ces éléments sont constitués d'atomes liés
par des liaisons métalliques.

Figure 11 : Diagramme de phase du carbone


Des solutions solides complètes existent entre l'or et l'argent alors que les solutions solides sont
limitées entre l'or et l'argent d'une part et le cuivre d'autre part (du fait de son rayon ionique plus
petit).
Le groupe du platine comprend, en plus du platine, des alliages du platine et de l'iridium d'une
part et de l'iridium et de l'osmium d'autre part. tous ces éléments, bien que n'appartenant pas à
la même période, sont quand même très proche dans le tableau périodique.

[8]
Les structure des éléments natifs du groupe des non-métaux sont très différentes de celles des
métaux et sont caractérisées de façon générale par la prédominance des liaisons covalentes
(exclusive dans la structure du diamant). Il existe des solutions solides limitées entre le soufre
et le sélénium.
Le carbone, en plus du diamant, forme d'autres phases qui sont bien représentées dans le
diagramme de phases du carbone.
4.7 Classe VII : Sulfates, manganates, chromâtes, tungstates, molybdates
4.7.1 Sulfates, manganates et chromates
Le soufre présente la particularité de pouvoir s'ioniser pour donner des anions (S2-) et des
cations (S6+) à la fois. Les cations S6+ peuvent occuper des sites tétraédriques au sommet
desquels se trouvent des anions d'oxygènes. De tels complexes anioniques [SO4]2- sous forme
de tétraèdres sont caractérisés par de solides liaisons entre le soufre et l'oxygène qui font que
ces tétraèdres ne peuvent pas partager des oxygènes.
On appelle sulfates les minéraux dont la structure et la composition sont bâties autour du
complexe anionique tétraédrique [SO4]2-.

Tableau 5 : Classification des principaux (abondance et importance) sulfates et chromates suivant leurs
compositions et structures

Les minéraux du groupe de la barytine sont de loin les sulfates anhydres les plus abondants et
les plus courants. Ils sont formés d'un grand cation divalent (Ba2+, Sr2+, Pb2+) qui lie les
groupements [SO4]2-.
Cette structure des minéraux du groupe de la barytine est retrouvée chez les manganates
(tétraèdres de [MnO4]2- comme groupement de base) ainsi que chez les chromates (tétraèdres
de [CrO4]2- comme groupement de base) contenant de gros cations. Les ressemblances entre les
structures et les compositions de tous ces minéraux font qu'ils sont classés ensemble.
L'anhydrite, du fait de la taille plus réduite du cation qu'il contient, a une structure très différente
de celle des minéraux du groupe de la barytine.
Le gypse est de loin le sulfate hydraté le plus commun et le plus abondant. Sa structure est
constituée de feuillets parallèles de tétraèdre [SO4]2- liés par des cations de Ca2+ et séparés par
des feuillets de molécules d'eau. Le gypse et l'anhydrite se transforment l'un en l'autre par simple
hydratation/déshydratation.

[9]
Il existe de nombreuses relation entre les différents sulfates et parmi celles-ci : une solution
solide complète entre la barytine et la célestine, une solution solide limitée entre la barytine et
l'anglésite.
4.7.2 Tungstates et molybdates
Les tungstates et les molybdates sont très proches des sulfates mais diffèrent de ceux-ci par les
tailles plus importantes de leurs cations des tétraèdres. La taille des cations W6+ et Mo6+ ne
permet pas de former des tétraèdres réguliers mais plutôt des tétraèdres aplatis. Ces deux cations
se substituent facilement l'un à l'autre.
La majeure partie des minéraux de ces groupes appartiennent à deux principaux groupes iso-
structuraux que sont :
 Le groupe de la wolframite dont les minéraux sont formés de tétraèdres [WO4]2+ liés
par de cations de petite taille tels que Fe2+, Mn2+ et Mg2+. Il existe des solutions solides
complètes entre les minéraux de ces groupes ;
 Le groupe de la scheelite dont les minéraux sont formés de tétraèdres [WO4]2+ ou
[MoO4]2+ liés par de cations de plus grande taille tels que Ca2+ et Pb2+.
La wolframite ((Fe, Mn) WO4) et la scheelite (CaWO4) font partie des minéraux les plus
abondant et les plus courants parmi les tungstates et les molybdates.
4.8 Classe VIII : Les halogénures
La classe des halogénures est composée de minéraux formés par un ion halogénure (Cl-, Br-, F-
et I-) de grande taille et qui est associé à un métal. Les liaisons entre les ions halogénures et les
cations sont essentiellement ioniques.
Leurs structures sont généralement caractérisées par des cations et des anions qui se comportent
comme des sortes de sphères parfaites et qui sont empilées.
Il existe un peu moins d'une centaine de minéraux appartenant à la classe des halogénures mais
l'essentiel de ces minéraux sont très accessoires. Parmi les plus
courants d'entre eux, on note la halite (sel de cuisine); la sylvite, et la
fluorite.

Figure 12 : Quelques minéraux courants du groupe des halogénures


La structure de l'halite est faite d'un empilement d'ions Na+ et Cl- qui
ne forment pas de molécules entre eux. Un grand nombre d'halogénures de la forme XZ (où X
représente le cation et Z l'ion halogénure) telle que la sylvite ont la même structure que l'halite.

[10]
Figure 13 : Structure
idéalisée de l'halite et
de la fluorite
De la même façon,
beaucoup
d'halogénure de la
forme XZ2 ont la
même structure que
celle de la fluorite.
Dans cette dernière
un cation de calcium
se trouve aux coins d'un cube et avec une coordinence de 8 par rapport aux F-.
4.9 Classe IX : Les minéraux organiques
Cette classe est moins importante en minéralogie et comprend des minéraux formés
essentiellement de substance organique. Celle-ci est essentiellement formé de carbone réduit.

5 Transformation de certains minéraux et intérêts économiques


5.1 Exemples d'altération de certains minéraux
Les minéraux sont qualifiés de primaires ou de secondaire suivant qu'ils se soient directement
formés à partir du magma ou qu'ils soient issus de l'altération d'autres minéraux. Certains
minéraux sont très vulnérables face aux phénomènes d'altération qui les transforment en des
minéraux différents.
Parmi les minéraux secondaires qui sont courants et qui sont issus de la transformation de
minéraux primaires également courant, on peut citer :
 La kaolinite formée des suites de la transformation et de l'altération chimique des
feldspaths. Les feldspaths peuvent également être transformés à travers des processus
hydrothermaux en saussurite (saussuritisation) qui est en réalité un agrégat de minéraux
(épidote mélangé à des reliques de plagioclases) ;
 La chlorite formée des suites de la transformation et de l'altération de la biotite, des
pyroxènes et des amphiboles ;
 La séricite (variété de micas blanc riche en chrome) provenant de l'altération de certains
feldspaths ;
 La serpentine formée par la modification de l'olivine lors de processus hydrothermaux
principalement. L'olivine alors hydraté devient de la serpentine mais le minéral originel
est reconnaissable à la relique de sa forme (pseudomorphose) ;
 La pseudomorphose des pyroxènes en amphiboles secondaire par hydration ;
 La transformation d'un grand nombre de minéraux en oxydes et hydroxydes qui sont
couramment des minéraux secondaires.
Certains minéraux sont par contre extrêmement résistants à l'altération. C'est le cas du quartz
qui subsiste très longtemps intacte.

[11]
5.2 Exemples de minéraux à intérêts économiques
Certains minéraux ont un intérêt économique car renfermant un élément chimique ayant une
valeur marchande considérable. C'est le cas, à titre d'exemple de :
 L'or, de l'argent, du platine ;
 Certains oxydes qui sont des minerais de certains métaux : l'hématite (fer), le rutile et
l'ilménite (titane), la chromite (chrome), la pyrolusite (manganèse) etc.
 Carbonates hydratés (malachite et azurite) qui sont des minerais de cuivre ;
D'autres minéraux, du fait de leurs utilisations comme intrant dans l'industrie ont également un
intérêt économique indiscutable. C'est le cas de l'apatite (phosphate) qui entre dans la
fabrication de fertilisant (engrais).
Les minéraux comme les sulfures trouvent leurs importances d'abord dans le fait qu'ils peuvent
contenir des métaux qui mobilisés postérieurement à leurs formations peuvent constituer des
gisements. Ils sont aussi très importants car souvent associés à des métaux précieux tels que
l'or, l'argent pour lesquels ils sont utilisés comme guides de prospection.
Il existe une catégorie spécifique de minéraux qui, lorsqu'ils sont taillés et polis, deviennent
suffisamment jolis pour justifier de leurs utilisations à des fins ornementales (dont la bijouterie).
Les caractéristiques qui contribuent à la beauté du minéral sont principalement la couleur, l'éclat
et la transparence. Parmi les gemmes les plus prisées, il y a le diamant (élément natif), le
corindon (oxyde) la turquoise (phosphate), l'olivine et le zircon, la tourmaline et l'opale.

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