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Pesticides,

Agriculture
Et environnement

Réduire l’utilisation des pesticides


Et en limiter les impacts
Environnementaux
Introduction

Utilisés depuis l'Antiquité pour protéger les cultures, les pesticides se sont surtout développés
après la Seconde Guerre mondiale avec l’apparition des produits de synthèse. Destinés à lutter
contre les insectes, les champignons ou les « mauvaises herbes », ils ne sont toutefois pas sans
danger pour la santé humaine et pour l’environnement. Néanmoins, les risques étant de mieux
en mieux connus, leur encadrement s’est considérablement renforcé depuis le début des
années 1990. Certains pesticides sont des polluants très persistants, venant s’accumuler dans
l’eau ou les sols. C’est pourquoi, dans le cadre la protection de l’environnement, on déploie
un plan pour réduire de moitié en dix ans les quantités épandues.

Les effets des pesticides sur l'environnement comprennent essentiellement des effets sur


les espèces non-ciblées. Parce qu'ils sont pulvérisés ou épandus globalement sur les parcelles
cultivées, plus de 98 % des insecticides pulvérisés sur les cultures et 95 %
des herbicides atteignent une destination autre que leurs cibles1. En outre, les eaux de
ruissellement peuvent transporter les pesticides vers les milieux aquatiques, tandis que le vent
peut les transporter vers d'autres parcelles, vers des pâturages, des établissements humains et
des zones non aménagées, affectant potentiellement d'autres espèces. D'autres problèmes sont
liés à de mauvaises pratiques en matière de production, de transport et de stockage .
I.Les pesticides
I.1.définition :

Le terme de pesticide dérive de "Pest", mot anglais désignant tout organisme vivant (virus,
bactéries, champignons, herbes, vers, mollusques, insectes, rongeurs, mammifères, oiseaux)
susceptible d'être nuisible à l'homme et/ou à son environnement. Les pesticides, dont la
traduction étymologique est "tueurs de fléaux" sont des molécules dont les propriétés toxiques
permettent de lutter contre les organismes nuisibles. Selon la définition de la FAO, un
pesticide est "une substance utilisée pour neutraliser ou détruire un ravageur, un vecteur de
maladie humaine ou animale, une espèce végétale ou animale nocive ou gênante au cours de
la production ou de l'entreposage de produits agricoles. Les pesticides, encore appelés
produits phytopharmaceutiques sont donc toutes les substances chimiques naturelles ou de
synthèse utilisées en agriculture pour contrôler les différentes sortes de nuisibles (pests)
(maladies, ravageurs et mauvaises herbes) à l'exception des produits à usage★ médical et
vétérinaire. Mais un certain nombre de produits peuvent être à usage mixte. Certains usages
ne sont pas spécifiquement agricoles (traitement du bois à l'extérieur ou à l'intérieur, voies
ferrées, allées des cimetières et jardins, usage "militaire"…) et peuvent entraîner une
accumulation identique. De même l'éradication des maladies transmises par des insectes
(paludisme, trypanosomiose, fièvre jaune) a justifié le recours très large à des insecticides.
Les pesticides sont le plus souvent classés en fonction du ravageur visé (insecticides
(insectes), acaricides (acariens), aphicides (pucerons), ovicides (œufs), larvicides (larves),
herbicides (plantes indésirables), fongicides (champignons), molluscicides (mollusques),
hélicides (escargots), rodenticides (rongeurs), taupicides (taupes), corvicides (oiseaux),
termicides (termites), les produits répulsifs…)
I.2.Pourquoi utilise t’on les pesticides ?

Pourquoi utilise t’on les pesticides ? Des pesticides sont utilisés :

En agriculture, pour détruire ou combattre les ennemis des cultures. En effet, afin de
conserver des cultures saines, les agriculteurs mènent une lutte incessante contre les insectes,
champignons et maladies des plantes, ainsi que contre les mauvaises herbes qui les privent
d’une partie de l'eau, des matières nutritives et de la lumière dont ont besoin les végétaux.
Ceci permet donc une production agricole de qualité constante et la maîtrise des ressources
alimentaires.

Des pesticides sont également utilisés pour les traitements des produits stockés tels que :

→ les semences ou les céréales conservées dans les silos qui peuvent être altérés par des
moisissures, des champignons ou encore détruits par certains insectes ;

→ les fruits dont la conservation doit garantir les qualités sanitaires, gustatives et
organoleptiques.

En sylviculture lors de la production du bois pour limiter l'action des insectes et


champignons, lors d'actions de désherbage pour préparer le terrain forestier, dégager les
conifères, par exemple, ou encore détruire toute espèce nuisible au développement d'essences
forestières.

Le stockage du bois avant commercialisation et utilisation nécessite également l'emploi de


fongicides et d'insecticides pour limiter toute altération.

Pour le désherbage des zones non cultivées, des voies ferrées, des clôtures, des lignes de
transport de l'énergie, des allées de jardins publics, des pelouses ou encore des abords des
plans d'eau de loisirs. L'utilisation d'herbicides est également réalisée en complément ou en
remplacement des actions de débardages des berges de plans d'eau, carrières… pour le
traitement de bâtiments d'élevage, de matériel de stockage et de transport d'animaux, de
matériel de laiterie ou encore de matériel vétérinaire. L'utilisation d'insecticides, de
bactéricides et de nématoïdes permet de garantir l'état sanitaire des bâtiments d'élevage ; des
pesticides sont utilisés pour éviter toute prolifération de champignons, levures, bactéries et
virus au niveau du matériel de laiterie et des instruments à usage vétérinaire.

Pour le contrôle de la santé humaine mondiale et la lutte contre les vecteurs de maladies telles
que la malaria ou le typhus, avec l'utilisation d'insecticides efficaces permettant d'enrayer les
épidémies. Nombre d'insecticides sont également utilisés dans la vie courante pour la lutte
contre les espèces commensales telles que les blattes ou les mites, ainsi que contre les fourmis
ou les moustiques.

En horticulture, pour empêcher l'action des ravageurs des plantes ornementales.


L’utilisation des produits phytosanitaires, en limitant les pertes dues aux ravageurs, a permis
d’améliorer la productivité des principales cultures vivrières. Une étude assez ancienne de
CRAMER (1967) a montré que les pertes par rapport à la production effective des cultures
céréalières et sucrières, de pomme de terre, de fruits et légumes, de plantes stimulantes (thé,
café), d’oléagineux et de plantes à caoutchouc, pouvaient être diminuées de 20% en moyenne,
par le recours à l’usage des produits de traitement.

D’autres exemples peuvent être rapportés :

L’introduction de la lutte chimique contre de ver de la pomme a permis de faire passer de 70


à 2 le pourcentage de pertes de la récolte de ce fruit, aux Etats-Unis ; les méthodes planifiées
de riziculture appliquées au Japon ont conduit à un doublement des rendements à l’hectare.

Cette possibilité d’augmenter la productivité des principales récoltes est d’un intérêt capital
dans les pays en développement. En plus de limiter les pertes pondérales, les produits
phytosanitaires ont permis d’éviter d’autres préjudices comme : les préjudices
organoleptiques : détérioration des fruits et légumes leur conférant un mauvais aspect et un
mauvais goût, les préjudices nutritionnels : destruction des protéines des céréales, les
préjudices technologiques : une farine charançonnée n’est plus panifiable, les préjudices
sanitaires (champignons, mycotoxines sur céréales et fruits). Enfin, il ne faut pas non plus
oublier qu’en matière de santé humaine, l’utilisation des insecticides a permis l’éradication
des vecteurs de grandes maladies ; l’OMS estime que seul le DDT a sauvé 25 millions de vies
humaines du paludisme.

3. Principales familles de pesticides utilisées dans les cultures fruitières et légumières


Les principales familles de pesticides utilisées en agriculture fruitière et légumière sont les
fongicides, les herbicides et les insecticides.

3.1 Les fongicides

Très fréquemment employés contre les maladies cryptogamiques, les fongicides assurent une
excellente protection contre le développement des champignons parasites et permettent l’obtention de
plantes saines. On distingue deux grands groupes de fongicides : les fongicides minéraux et les
fongicides organiques qui sont majoritairement des produits de synthèse.

3.1.1 Les fongicides minéraux Parmi les fongicides minéraux on trouve : les fongicides à base de
cuivre Ce sont les plus nombreux et les plus fréquents. Le plus connu est la bouillie★ bordelaise,
mélange de sulfate de cuivre, de chaux et d’eau. Il existe également des préparations★ à base
d’oxychlorure de cuivre. Les sels de cuivre agissent sur un très grand nombre de champignons qui sont
responsables des tavelures, des mildious, chancres, et/ou pourriture grise.

Les fongicides à base de soufre Les vapeurs de soufre pénètrent dans les cellules et entrent en
compétition avec l'oxygène dans les chaînes respiratoires. La qualité des soufres employés a une
importance dans l'efficacité du traitement. On fait intervenir la finesse qui augmente la surface
couverte et l'adhérence, la persistance, la densité qui doit être faible et enfin la fluence grâce à l’ajout
d’un produit qui facilite l'épandage, améliore la répartition et accroît le pouvoir couvrant et pénétrant.
La toxicité de ce type de fongicide est presque nulle vis à vis de l’homme et des animaux. Il existe 3
types de fongicides soufrés : les soufres triturés utilisés sous forme de poudre, les soufres sublimés
obtenus par condensation des vapeurs et employés en poudrage et les soufres mouillables utilisés en
pulvérisations qui contiennent 80% de soufre à l’état pur et qui sont rendus miscibles à l’eau par
l’adjonction de d'agents mouillants. Les fongicides à base de permanganate de potassium Ils agissent
uniquement à titre curatif sur les oïdiums qu’ils détruisent par contact.

3.1.2 Les fongicides

Organiques Les fongicides organiques sont arrivés sur le marché vers 1950, et se sont rapidement
développé. Très efficaces, ils possèdent un large spectre d’action. Les fongicides organiques
représentent un groupe important de molécules dont la structure chimique est variée. Parmi les
principaux il y a :

Les carbamates

→ les dérivés de l'acide carbamique et benzimidazolés A partir des années 1970, l'introduction du
groupe des benzimidazolés a révolutionné le traitement de nombreuses maladies des plantes. Ce
groupe comprend le bénomyl, le thiophanate-méthyl et le carbendazime (qui est aussi le principe actif
des deux précédents). Les benzimidazolés ont une action inhibitrice sur la biosynthèse des
microtubules et plus précisément sur la polymérisation de la tubuline.

De ce fait, ils inhibent la mitose du champignon (Hutson et Myamoto, 1998). 10 Pesticides, risques et
sécurité alimentaire → les dérivés de l'acide thiocarbamique et dithiocarba

3.3 Les herbicides

Par souci de simplicité, les herbicides seront traités en fonction de leur mode d'application et de leur
mode d'action.

I.3.Objectif de l’application des pesticides

Il est important de savoir exactement comment un pesticide tue ou affecte le fléau. Les
insecticides, par exemple, peuvent tuer par contact dermique (avec la peau), agir en tant que
poison dans l’estomac, inhiber la croissance ou encore repousser l’insecte, prévenant ainsi
qu’il se nourrisse de la culture ou du produit entreposé. Les chenilles qui mangent des feuilles
sont suffisamment contaminées par les résidus insecticides lorsqu’elles rampent sur et se
nourrissent des feuilles. Les insectes performeurs qui se tiennent ‡ l’intérieur des feuilles et
des tiges, tout comme certains insectes suceurs, sont protégés davantage contre une
contamination directe. Ils sont pourtant empoisonnés lorsqu’ils se nourrissent sur les sèves et
les tissus des plantes qui ont Eté traitées avec des insecticides systémiques. L’objectif des
traitements chimiques est de mettre la matière active toxique en contact avec le ravageur ou
l’agent de maladie, de manière ‡ ce que celui-ci soit tué ou que sa croissance et son
développement soient inhibés. L’application d’un produit phytosanitaire est effective lorsque
la formulation physique et chimique de la matière active est ‡ mesure de tuer ou de nuire ‡ un
insecte, une moisissure ou champignon, une bactérie ou autre organisme nuisible qui
provoque des dommages ‡ la culture. Un traitement effectif respecte les conditions suivantes :
? choix correct du produit phytosanitaire ? appliqué avec un dosage correct ? au bon moment?
en utilisant la technique adéquate.
I.4.Les risques pour les humains et pour
l’environnement

L’utilisation des pesticides implique des risques directs pour les humains aussi bien que pour
les animaux domestiques et sauvages. Les risques sont plus Elevés dans les climats chauds
que dans les conditions climatiques tempérées. La plupart des méthodes d’application ont Eté
testées sous les conditions de climat tempéré et l’efficacité et les risques que lion a enregistré
valent donc pour ces circonstances-l‡. Vous devez Ittre conscient de ceci pour deux raisons : ?
Sous températures Elevées, la circulation du sang dans la peau et les veines s’intensifie et par
conséquent les pesticides sont alors absorbés plus rapidement puis transportés vers les organes
vitaux du corps. ? L’utilisation des vêtements de protection est moins courante ou inexistante,
ce qui est d˚ soit ‡ l’inconfort qu’ils suscitent dans des conditions chaudes et humides soit ‡ la
non disponibilité ou au mauvais Etat d’entretien. Les agriculteurs/agricultrices et autres
utilisateurs de pesticides devraient toujours commencer par Etudier les méthodes non
chimiques qui permettent de contrôler la situation phytosanitaire. Le présent chapitre a pour
objectif d’améliorer leur comportement, par la sensibilisation au sujet des risques
d’empoisonnement avec les produits chimiques agricoles : il faut prendre ces risques au
sérieux.
Chapitre II : La lutte contre la pollution des
eaux par les pesticides Limiter les apports,
réduire les fuites

II.1.la réduction des risques d’utilisation des


pesticides
Visant à réduire les risques de pollution De nombreuses équipes INRA associant agronomes,
spécialistes de science du sol, écotoxicologues travaillent à l'élaboration de stratégies pour
réduire les risques de pollution. Toute une gamme de solutions applicables à l'échelle de la
parcelle ou du bassin versant, allant de la modification des conduites de cultures pour limiter
les apports de pesticides à l'implantation de dispositifs visant à limiter les transferts vers les
cours d'eau, est en cours d'élaboration à l'INRA. Réduction des apports de pesticides par des
systèmes de "culture intégrée" Une première voie pour limiter l'utilisation des pesticides
consiste à adopter des variétés et des itinéraires techniques permettant de réduire la
dépendance des cultures à l'égard des produits phytosanitaires. L'exemple du blé illustre bien
le rôle de pivot que jouent aujourd'hui les pesticides dans les systèmes de culture intensifs. La
maîtrise progressive des différents facteurs limitants (verse, maladies, nutrition azotée,
ravageurs, mauvaises herbes) a permis de se concentrer sur la recherche du potentiel
photosynthétique le plus élevé possible, objectif qui conduit à l'avancée des semis (qui allonge
la durée de la photosynthèse) et à l'augmentation de leur densité. Or, les semis précoces
accroissent les risques de levée automnale de graminées adventices, de maladies
cryptogamiques et d'attaques de pucerons vecteurs de virus ; et les semis denses multiplient
les risques de verse et de maladies. Ainsi, la réussite de la culture intensive du blé dépendelle
davantage des produits phytosanitaires. La baisse actuelle des prix des produits de grande
culture favorise la recherche de systèmes plus économes : adoption de variétés résistantes aux
maladies cryptogamiques, réduction coordonnée des densités de semis et de la fertilisation
azotée, applications plus raisonnées des insecticides et des fongicides (grâce notamment à des
modèles prédictifs des épidémies qui permettent d'intervenir aux moments les plus
opportuns), emploi d'insecticides préservant les auxiliaires des cultures... L'INRA contribue à
la mise au point des systèmes de culture à faible impact environnemental : recherches sur la
biologie des ravageurs et l'épidémiologie des maladies ; techniques de lutte non chimique
contre les mauvaises herbes (rotations, travail du sol...), contre les insectes (lutte
biologique...), contre les maladies cryptogamiques (variétés résistantes, rotations, travail du
sol, mode de semis...)

Nous citons les solutions suivantes :


1. 1. Épurer les eaux
2. 2. Réduire les risques
3. 3. Réduire l’usage des pesticides
4. 4. Encadrer l’usage des fertilisants
5. 5. Éviter les transferts
6. 6. Encadrer l’usage des substances dangereuses
7. 7. Protéger les captages
8. 8. Dépolluer
9. 9. Dans la même rubrique
Figure 01 : réduction de l’impact des pesticides sur
l’environnement
Conclusion

Nous pouvons donc affirmer qu’il est possible d’avoir de forts rendements agricoles sans
utiliser de pesticides. Nous vous conseillons alors de ne plus consommer des produits venant
de l’agriculture intensive, ou du moins de diminuer leur consommation et de privilégier les
produits bio. Si vous n’avez pas cette possibilité, il est fort conseillé de bien laver ses fruits et
légumes et de les éplucher pour se débarrasser au mieux des traces de pesticides présentes
dans ceux-ci.

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