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la place qui leur est donnée – et, au- dans le couple interdit-liberté, sachant
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L’idée kantienne de devoir universel et
d’impératif moral se heurte plus que
jamais à des « morales particulières ».
Chacun, à commencer par l’enfant, dès
L’interdit nous protège de la violence et
de la domination d’autrui. Il est garant
de notre survie avant même de l’être
de notre liberté. Il est ce qui pose des
son plus jeune âge, veut être autorisé à limites à la liberté de chacun, protégeant
vérifier la validité de l’interdit qui lui est par là même celle d’autrui. Il est principe
imposé arbitrairement, et/ou à l’inter- de régulation d’un groupe social.
préter. L’autorité, celle qui fait respec- Michel Fize, l’homme féru de politique1,
ter et appliquer les interdits, est, de nos aborde la question des bons interdits,
jours, moins liée au statut et à la fonc- en matière de gouvernance, ceux qui
tion qu’à la reconnaissance de l’individu seraient conformes à une vraie com-
et à la compétence de celui qui munauté démocratique, celle qui prône
l’exerce. Nous sommes de moins en aujourd’hui la démocratie participative.
moins enclins à une obéissance tradi- Il en est en effet de l’interdit en poli-
tionnelle, qui, quand elle est dépourvue tique comme de l’interdit en éducation.
d’esprit critique, est jugée surannée, et Il ne peut de nos jours, dans notre
nous nous plaisons à ruser avec les société dite démocratique, tomber
contraintes, et à les transgresser tou- comme un couperet, et doit pour pou-
jours plus. voir être accepté faire l’objet d’un cer-
Dans un cadre pédagogique, l’interdit, tain consensus, dans le cadre d’un
pour être respecté (et même quelque- débat d’idées préalable, comme le
fois demandé), doit être considéré récent débat sur la laïcité qui a accom-
comme étant formulé dans l’intérêt de pagné l’émergence du projet de loi d’in-
tous et pas seulement de celui qui terdiction du port du voile à l’école.
l’énonce et l’édicte. Michel Fize, le sociologue de l’adoles-
L’auteur, pour étayer son analyse, a cence, aborde la question des nou-
choisi, d’une part, de se référer à des veaux « inter-dits », en reprenant
penseurs, écrivains ou philosophes l’acception lacanienne du terme, qui
dont la portée est significative pour débouche, notamment dans le cadre
notre propos, et, d’autre part, de éducatif de la nouvelle « démocratie
recueillir des « paroles de sujets » d’au- familiale », sur une autorité argumen-
jourd’hui, de classes d’âges et de tée, négociée, celle qui restitue la
milieux socioprofessionnels divers et parole et l’échange, une autorité moins
représentatifs. On y compte entre arbitraire et moins unilatérale, la négo-
autres des témoignages d’enseignants ciation devant toutefois être davantage
et d’élèves tout à fait éclairants. pilotée par un adulte référent que par
Cet essai se propose de définir l’inter- l’enfant-chef de famille. Ce nouvel inter-
dit, sous toutes ses formes et dans ses dit, que l’on pourrait désigner par le
différents domaines, afin d’en dégager, terme d’« impératif démocratique », est
par une fine analyse, les fondements, aussi ce qui peut rétablir un véritable
ce qui en fait un principe essentiel, car échange et une communication authen-
il ne saurait exister de société sans tique dans une société individualiste.
règles. L’auteur étudie enfin un autre couple
Pourquoi interdire ; à quoi cela sert-il, de notions, complètement lié à notre
après la première contrainte subie, et le propos : celui du désir et de l’interdit.
désir premier de rejeter ce qu’il nous Le désir naîtrait de l’interdit d’après la
est enjoint de faire ? psychanalyse, et l’interdit sexuel de
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l’inceste serait selon Lacan fondateur française par le Fonds d’action et de
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qu’ils sont désavantagés dans la forma-
tion comme dans l’entrée dans l’emploi ;
diverses études ont déjà souligné leur
orientation plus fréquente, à milieu
intermédiaires du marché du travail,
d’une nécessité de trouver des solu-
tions, de développer des moyens sans
que ceux-ci soient clairement définis :
social et niveau scolaire équivalent, vers « C’est donc aux modalités et aux
la filière professionnelle de l’enseigne- moyens à mettre en œuvre que les
ment, mais les données ici recueillies futures recherches devraient mainte-
font apparaître la difficulté pour les nant s’intéresser. »
jeunes d’origine maghrébine ou africaine La seconde étude, « Les difficultés d’ac-
subsaharienne (principales victimes de cès et de maintien dans un logement
cette discrimination) à bénéficier dans des jeunes immigrés ou issus de l’immi-
ce cadre de la formation en alternance gration : identification des discrimina-
en entreprise, alors même que ce dispo- tions », d’Annie Maguer et Jacques
sitif facilite l’accès à l’emploi. Barou, pointe d’emblée elle aussi des
Des enquêtes sur le secteur du bâti- questions de méthode : outre les diffi-
ment et des travaux publics en Seine- cultés relevées par les auteurs de l’étude
Saint-Denis, le secteur du nettoiement précédente, les travaux sur ce sujet sont
urbain et le secteur de l’automobile per- inexistants. Les seuls travaux portent sur
mettent d’affiner l’intelligibilité des la catégorie « jeunes » dans son
mécanismes conduisant à la discrimina- ensemble. Ils « révèlent que les princi-
tion à l’emploi. Pour nombre d’em- pales difficultés des jeunes sont liées au
ployeurs qui reconnaissent ce manque de garanties de solvabilité, à un
phénomène, il s’explique moins par une statut social incertain, à une absence de
réticence a priori que par les résistances soutien familial, ainsi qu’aux réticences
de la clientèle d’une part, et d’autre part des bailleurs vis-à-vis d’une population
par celles des collectifs de travail, qui véhiculant l’image négative de la “jeu-
peuvent faire preuve d’ostracisme ou nesse”, “irresponsable”, “peu soigneuse
que des logiques internes à l’entreprise de son habitat” et “potentiellement pro-
conduisent à privilégier l’homogénéité ductrice de nuisances pour son entou-
d’origine dans le recrutement. Autre dif- rage” ». En outre, les données officielles
ficulté : les comportements non concernent un public allant jusqu’à
conformes de certains de ces jeunes, 25 ans, limite fixée par les politiques
faiblement diplômés de surcroît, alimen- publiques d’insertion, alors même qu’il
tent ces résistances, qui à leur tour les s’avère indispensable de travailler sur un
confortent dans le sentiment de leur public de 18-30 ans, cette tranche d’âge
exclusion. Cercle vicieux que les constituant la période d’accès au premier
contraintes de rentabilité auxquelles logement et le démarrage d’une trajec-
sont soumises les entreprises, la diffi- toire résidentielle.
culté à entrer dans des démarches d’ac- L’enquête a porté sur trois sites (Évry,
compagnement (coûteuses en temps et Villeurbanne, Vienne). Il apparaît au tra-
en argent – pour les petites entreprises vers des entretiens, tant avec les
tout particulièrement) et leur faible effi- bailleurs et acteurs institutionnels ou
cacité renforcent. Enfin, les intermé- associatifs qu’avec les jeunes, que la
diaires, démunis devant cette réalité, conscience d’une discrimination liée à
font souvent preuve in fine de passivité. l’origine est relativement faible : les
L’étude se termine sur le constat, fait obstacles évoqués à l’accès à un loge-
par les acteurs institutionnels et les ment sont beaucoup plus généraux
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(ressources, garanties, problèmes de Bernard Bier
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LIRE, FAIRE LIRE
de focales mises sur certaines théma-
tiques, regroupées autour de trois
thèmes : l’approche par les apparte-
nances1, l’approche par les marginalités2
Les sociologues américains définissent
assez largement le départ : il y a
décohabitation dès que le jeune s’ins-
talle dans un logement autre que celui
et, enfin, l’approche par la participation à de ses parents. Les installations en inter-
la vie sociale et politique3, cette dernière nat, en caserne, en cité universitaire
étant la plus récente. « Si les travaux sur sont ainsi prises en compte »
les appartenances et les marginalités (E. Maunaye). On voit l’intérêt heuris-
ont d’emblée été au cœur de l’analyse tique d’une telle approche comparative.
sociologique de la jeunesse, ce n’est pas Mauger déclinait trois périodes et trois
le cas pour ceux portant sur la participa- générations de sociologues, celles des
tion. Cette dernière thématique fut long- blousons-noirs (années 1960), celles des
temps réduite à la question du vote yé-yé (années 1970) et celles de l’inser-
politique des jeunes et a émergé avec la tion (années 1980). Il ne semble pas que
découverte par des sociologues de la nous soyons sortis de cette dernière
politisation et de la radicalisation des (tel était aussi le constat du rapport
mouvements étudiants à la fin des Charvet), même si les problématiques
années 1960. » Analyse synthétique de ont quelque peu glissé de la question de
la production sociologique récente donc, l’emploi à celle de l’intégration. La
bilan critique, qui en fait apparaître les comparaison entre les entrées des deux
convergences et les lignes de tension, publications, à dix ans de distance, peut
avec – et c’est là un des intérêts de l’ou- alors s’avérer intéressante. Si disparais-
vrage – une ouverture sur les travaux sent des chapitres sur la jeunesse
anglo-saxons fort peu connus en France. ouvrière et la jeunesse étudiante, la
À l’instar de leurs prédécesseurs, les seule occurrence nouvelle en termes de
auteurs constatent les intrications fortes public est celle des « enfants des rues »
entre le champ de la recherche et les – rencontre, là encore, entre les préoc-
représentations médiatico-politiques, cupations des politiques publiques (et de
voire le rôle de ces dernières dans la l’ordre public !) et celles des chercheurs.
construction des objets de recherche. On pourra d’ailleurs regretter l’absence
D’où l’insistance de tous les contribu- d’une entrée sur la scolarisation au
teurs sur la nécessité d’interroger les lycée comme à l’université, alors que la
approches et les modes de catégorisa- scolarisation primaire et secondaire est
tion communs. À cet égard, la comparai- déterminante pour la carrière des indivi-
son internationale est éclairante. Par dus, que le choix français de prolonger
exemple, de part et d’autre de la scolarité ne peut être sans effet, et
l’Atlantique, la question de la décohabita- que de nombreux travaux importants
tion juvénile apparaît comme cruciale sont parus sur ce champ (on pense
dans le passage à l’âge adulte. Mais entre autres à Beaud, Dubet, Felouzis,
« contrairement aux travaux français, les Rayou…), reflet d’une difficulté assez
analyses américaines sur l’émancipation générale (scientifique ? politique ?) à
familiale ne sont pas parties du constat penser le champ scolaire (aussi) dans le
d’un prolongement de la décohabitation : cadre de la sociologie de la jeunesse.
elles ont d’abord isolé une tendance au De même que l’inexistence d’une
rajeunissement au départ… La diffé- entrée sur les politiques publiques – la
rence de définition donnée à cet événe- question est certes abordée transversa-
ment explique en partie ces différences. lement dans nombre d’articles –, alors
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que leur rôle est structurant dans la connaissance tant des jeunes que de la
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LIRE, FAIRE LIRE
L’ouvrage se présente comme une suc-
cession d’entretiens réalisés depuis 1995
par Dominique Caubet, professeur
d’arabe maghrébin à l’Institut national des
l’autre, d’une langue à l’autre (le cas de
Fellag est à ce titre exemplaire), les
rencontres entre les musiques… Il est
remarquable de constater la manière
langues et des civilisations orientales dont nombre de ces artistes d’outre-
(INALCO), avec un certain nombre d’ar- Méditerranée vont s’imposer dans
tistes de générations différentes, de part l’Hexagone à un public de plus en plus
et d’autre de la Méditerranée : chanteurs large, qui dépasse de loin les seuls ori-
(Cheb Sahraoui, Baâziz, Amazigh Kateb, ginaires du Maghreb, même lorsqu’ils
Omar Sayed, Rachid Taha), hommes de empruntent à l’arabe maghrébin – ou au
théâtre (Fellag, Fadel Jaïbi), écrivains berbère – au cours de leurs spectacles
(Youssef Fadel, Aziz Chouaki, Ben (rappelons à ce propos que l’arabe
Mohamed), animateur de radio (Allalou), maghrébin et le berbère ont été recon-
dessinateur (Gyps) – les interviews suc- nus récemment comme « langues de
cessives de certains permettant de repé- France », suite au rapport Cerquiglini).
rer des évolutions. Et réciproquement, cette valorisation
Le fil rouge de ces entretiens est la ten- en France de certaines formes artis-
tative de comprendre le rapport à la tiques issues du Maghreb (raï,
langue maternelle, voire aux langues gnawa…) va avoir des effets inatten-
maternelles, de ces artistes – arabe dus : elle conduit à restaurer, auprès
maghrébin (darja), berbère, français pour des jeunes d’Algérie, de Tunisie ou du
nombre d’entre eux –, dans un contexte Maroc, une image positive d’une
où l’arabe littéral est la langue officielle, langue longtemps méprisée et d’une
où l’Algérie par exemple a mis en place culture à laquelle ils préféraient des
une politique volontariste d’arabisation formes plus occidentalisées.
(c’est-à-dire d’uniformisation) coupée des Ces échanges, la plasticité des usages
pratiques linguistiques de la quasi-totalité langagiers, les mélanges de langues (ou
de la population. Pour ces artistes, code switching) constituent des élé-
l’usage de la langue populaire longtemps ments essentiels aujourd’hui des nou-
brimée, voire le jeu avec les langues, le veaux parlers des jeunes urbains de
passage de l’une à l’autre, ou l’usage de banlieue, quelles que soient leurs ori-
termes de l’une dans l’autre, apparais- gines, ainsi que d’une scène culturelle
sent comme le moyen d’accéder à une plurielle en France. D’autres ouvrages,
liberté de ton, en donnant chair et pouvoir plus savants, nous permettront d’aller
à la langue. Cette réappropriation est acte plus loin dans la compréhension et l’ana-
de subversion face à la « langue de bois » lyse de ces phénomènes langagiers
du pouvoir, et, Dominique Caubet insiste
sur ce point, l’arabe maghrébin se fait (Parlers jeunes, ici et là-bas : pratiques et
langue de création littéraire, poétique représentations, D. Caubet, J. Billiez,
– n’en déplaise à ceux qui voudraient lui T. Bulot, I. Léglise, C. Miller, L’Harmattan,
dénier cette capacité ! Paris, 2004), mais tels quels, par leur
Ces entretiens permettent de voir com- accès aisé, ces Mots du bled s’avèrent
ment se dessine et se transforme la une excellente introduction pour cerner
scène franco-maghrébine, avec sa quelques-unes des mutations significa-
richesse et son dynamisme, les allers tives de notre environnement culturel.
et retours fréquents entre les deux
continents, le passage d’un pays à Bernard Bier
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NOTES DE LECTURE
Jean Lavoué
LA DEMANDE DE JUSTICE
EN PROTECTION DE L’ENFANCE
L’Harmattan, coll. « Travail du social », Paris, 2004, 220 p.,
19,50 euros
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LIRE, FAIRE LIRE
dimension thérapeutique du « dire-
droit » qui signale l’importance du
registre symbolique. Une vaste
réflexion, en forme de médiation sur
familiales constituent l’ultime recours.
Lorsque celles-ci sont compromises, la
perspective de la rue devient obsé-
dante. Fondée sur l’analyse de récits
l’action sociale, où se profile une inter- biographiques, l’analyse a pour objectif
rogation inquiète : comment faire droit de repérer les différentes formes de
à cette demande de justice ? l’expérimentation de l’inégalité, de la
sujétion et de la misère.
Collectif Griot
Norbert Sillamy (dir.)
FIGURES DU TEMPS : LES NOUVELLES
TEMPORALITÉS DU TRAVAIL JEUNES, VILLE, VIOLENCE :
ET LA FORMATION COMPRENDRE, PRÉVENIR, TRAITER
L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », Paris, 2004, 252 p., L’Harmattan, coll. « Questions contemporaines », Paris, 2004,
21,50 euros 268 p., 23 euros
Il y a tout juste trente ans, le sociologue Parce que la violence est polymorphe
allemand Norbert Elias regrettait que et omniprésente, des sommités de la
les sciences humaines, contrairement médecine, de la psychologie, du droit,
aux sciences de la nature, aient porté de l’éducation, se sont jointes à des
une attention insuffisamment dévelop- magistrats et à des policiers pour expo-
pée aux problèmes du temps. Partant ser leur point de vue et essayer de
de ce constat, cet ouvrage interroge la comprendre, afin de mieux le prévenir,
notion de temporalités comme facteur ce phénomène majeur de notre temps,
de transformation institutionnelle et véritable défi à nos institutions et à nos
identitaire. Les objets qui servent ici à cultures. Dans le présent ouvrage sont
l’enquête sont variés : l’entreprise, les envisagés les formes et les lieux de vio-
institutions d’éducation et de forma- lence, les aspects juridiques de celle-ci
tion, la ville, le « hors-travail », les et son traitement.
espaces de pratiques culturelles, du
genre, du travail social…
Robert Cario
LA PRÉVENTION PRÉCOCE DES
Michel Giraud
COMPORTEMENTS CRIMINELS :
LE JEUNE SDF : STIGMATISATION OU BIENTRAITANCE SOCIALE ?
SOCIOANALYSE DE LA PRÉCARITÉ L’Harmattan, coll. « Sciences criminelles - controverses », Paris,
L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », Paris, 2004, 352 p., 2004, 110 p., 11 euros
29 euros
La prévention précoce a l’ambition de
Être sans abri lors de l’entrée dans la promouvoir l’intégration harmonieuse
vie adulte est une expérience en voie des enfants confrontés à des
de développement dans les sociétés problèmes divers d’adaptation sociale,
dites « postmodernes ». L’autonomie comme des comportements anti-
résidentielle est mise en cause par le sociaux persistants, voire criminels,
chômage endémique. Les solidarités en réduisant les facteurs de risque
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susceptibles d’y conduire. Les données imposer progressivement les institu-
NOTES DE LECTURE
des comportements criminels, « ça sont les effets à terme pour toute une
marche ». partie de la jeunesse ?
L’ouvrage analyse plusieurs actions
publiques locales en direction des jeu-
Clotaire Mouloungui nesses en voie de désaffiliation :
décrochage scolaire, discrimination
LA SOLIDARITÉ FAMILIALE
ethnico-raciale à l’emploi et errance
L’Harmattan, coll. « L’esprit économique – le monde en juvénile. Il s’inscrit dans une double
questions », Paris, 2004, 250 p., 21,50 euros perspective de sociologie politique de
et dans l’action publique pour interroger
La famille est le lieu privilégié de la soli- les processus selon lesquels se
darité. Néanmoins, certains parents et construisent localement les référentiels
alliés font preuve d’égoïsme ou de de l’action publique. L’ouvrage dégage
parasitisme. Voilà pourquoi les autorités un certain nombre de lignes directrices
ont précisé les cas et les conditions pour éclairer, du point de vue des
dans lesquels les membres d’une cadres intermédiaires des politiques
famille sont obligés d’agir les uns concernées, les incertitudes de l’action
envers les autres. Quelles sont ces cir- publique locale. Il aborde tour à tour les
constances obligatoires ? Et tous les enjeux suivants : l’articulation entre les
membres de la famille sont-ils tenus énoncés nationaux et leurs traductions
d’agir ? À l’inverse, la solidarité familiale locales, la définition d’espaces perti-
peut être condamnée par ces mêmes nents pour aborder des questions
autorités. Quels liens de famille et complexes et politiquement controver-
quels actes ou contrats peuvent donner sées, la mise en place d’actions
lieu à une condamnation ? L’auteur pré- concrètes au regard des professionnali-
sente à la fois les bénéfices et les coûts tés des acteurs concernés.
de la solidarité familiale.
Philippe Estebe
Olivier Noël
L’USAGE DES QUARTIERS : ACTION PUBLIQUE
JEUNESSES EN VOIE DE DÉSAFFILIATION : ET GÉOGRAPHIE DANS LA POLITIQUE DE LA
UNE SOCIOLOGIE POLITIQUE DE ET DANS VILLE, 1982-1999
L’ACTION PUBLIQUE L’Harmattan, coll. « Logiques politiques », Paris, 2004, 264 p.,
L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », Paris, 2004, 184 p., 22,50 euros
16,20 euros
L’usage des quartiers traite d’une
Les acteurs publics chargés de favori- question à la lisière de la géographie
ser l’intégration des jeunes sont bien prioritaire, à la base de la politique de
souvent confrontés à un dilemme entre la ville et de l’intervention des pouvoirs
leur préoccupation professionnelle de publics dans les banlieues populaires.
solidarité, d’égalité de traitement, et la L’ouvrage retrace la genèse de cette
logique d’efficacité que tentent de leur catégorie et montre combien la
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LIRE, FAIRE LIRE
diversité des interprétations possibles
de la géographie prioritaire ouvre la voie
à une diversité de régimes locaux de
solidarité, dans lesquels la commune
demandeurs d’asile, entre désir d’inté-
gration et crainte d’expulsion » de
Jacques Barou, « L’institution scolaire
et les élèves migrants : peut mieux
joue un rôle prépondérant. Cette analyse faire » de Claire Schiff, « Comment pro-
« par le bas » de la politique de la ville téger les enfants migrants ? » de
permet d’en éclairer le statut paradoxal. Patrice Blanc.
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Jean-Marie Petitclerc Amel Boubekeur
NOTES DE LECTURE
Dunod, Paris, 2004, 160 p., 14,50 euros
MATRIMONIAL EN FRANCE
L’Harmattan, coll. « Histoires et perspectives méditerranéennes »,
Le problème de la violence des jeunes Paris, 2004, 178 p., 16 euros
tel qu’il se pose aujourd’hui n’est pas
d’abord un problème de jeunes. C’est Ce travail, mené auprès de jeunes étu-
un problème d’adultes. La vraie ques- diantes voilées nées en France, inter-
tion à se poser, c’est : pourquoi notre roge la relation à l’autre sexe à travers
génération d’adultes rencontre-t-elle les comportements amoureux et les
plus de difficultés que celle d’hier à stratégies matrimoniales. Il se demande
apprendre aux jeunes à réguler agressi- dans quelle mesure ces jeunes filles
vité et violence ? Le problème central sont en rupture avec les pratiques tradi-
est donc celui de l’éducation. Et la mau- tionnelles de leurs parents, tout en
vaise réponse serait de considérer que revendiquant une appartenance à un
pour juguler la violence, il faut enfermer « nouveau monde islamique ». Une
les jeunes qui s’y livrent. Il faut sortir du réflexion sur cette génération « réislami-
dualisme prévention/répression. Ce sée » et la réinterprétation de ses ques-
livre explique comment. tionnements à la lumière de bricolages
religieux dont l’équilibre reste fragile.
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LIRE, FAIRE LIRE
français est-il toujours adapté ?
L’auteur y répond par la négative. Il
montre que la pratique sportive est
entrée dans une ère nouvelle : celle
dans les cales des cargos. Trois jours et
trois nuits de bateau, sans boire et sans
manger. Ils ont déjoué la police aux
frontières et croient que « le rêve de la
d’une demande sociale complexe qui France » s’est réalisé parce qu’ils
s’est substituée au cours des vingt der- marchent libres sur les trottoirs de
nières années à une offre normalisée Marseille. Et pourtant, la réalité va vite
de service public. Sur cette base, et à les rattraper : les violences de la rue, la
partir d’une analyse originale, il propose tentation du vol, la première interpella-
des solutions techniques inédites pour tion… Ils n’ont pas eu la patience d’at-
la gestion et le développement des tendre. Ils étaient venus gagner de
clubs, des fédérations et des services l’argent, pour aider leur famille.
des sports de communes.
Ce livre s’adresse à tous ceux qui s’in-
téressent aux réponses que le mouve- Joël-Yves Le Bigot, Isabelle Porton-Deterne,
ment sportif français devra formuler Catherine Lott-Vernet
pour produire de nouveaux services
VIVE LES 11-25 : À L’USAGE DES PARENTS,
adaptés au siècle qui commence.
DES ENSEIGNANTS, DES PROFESSIONNELS,
DES POLITIQUES… ET DES JEUNES
Bruno Ulmer, Florent Mangeot Éditions d’Organisation, Paris, 2004, 417 p., 18 euros
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les contacts culturels ? Les auteurs de Sylvie Octobre
NOTES DE LECTURE
tent une voie d’avenir. Écrits théoriques 2004, 429 p. 25 euros
et récits d’expériences se croisent ici de
façon à fournir au lecteur des clés pour Venant compléter plusieurs décennies
comprendre ce qui se tisse dans les ren- d’études sur les comportements de loi-
contres de jeunes d’origines diverses. sirs des plus de 15 ans, cet ouvrage offre
une vision panoramique des consomma-
tions et pratiques culturelles des 6-14 ans
Mircea Vultur (dir.) (télévision, écoute musicale et radiopho-
nique, jeux vidéo, ordinateur, lecture, pra-
LES JEUNES EN EUROPE
tiques artistiques amateur et
CENTRALE ET ORIENTALE
fréquentation des équipements culturels)
Les Éditions de l’IQRC/Presses de l’université Laval, et les replace dans le champ, plus vaste,
coll. « Regards sur la jeunesse du monde », Sainte-Foy des occupations du temps libre en les
(Canada), 2004, 142 p. confrontant à l’investissement dans le
sport et le jeu. Ce faisant, l’auteur tente
Ce volume est composé de travaux de mettre au jour les influences
rédigés par des spécialistes des ques- mutuelles qu’exercent sur l’enfant la
tions de la jeunesse, travaillant ou ayant famille, l’école et les copains, dans la défi-
des origines en Europe centrale et nition de ses loisirs, en fonction de son
orientale. De compétences diverses et âge, de son sexe et de son milieu d’ori-
provenant d’horizons disciplinaires mul- gine. Les univers culturels des 6-14 ans
tiples (sociologie, économie, sciences sont ainsi décrits à la croisée des hiérar-
politiques, éducation), les auteurs ont chies de l’affectation de temps aux diffé-
construit leur savoir dans un dialogue rentes activités de loisirs et de
avec la société qu’ils se sont donné l’attachement des enfants et adolescents
comme but de comprendre et d’analy- à chacune de ces activités. Les données
ser. Analytique et prospectif dans sa qui sont présentées dans cet ouvrage,
démarche, l’ouvrage explore la partici- enrichies de très nombreux tableaux et
pation civique, la formation scolaire, le graphiques illustrant chaque chapitre,
rapport à la religion, les politiques d’em- sont issues d’une enquête réalisée par le
ploi et les itinéraires socioprofession- DEP auprès de trois mille familles pen-
nels des jeunes d’Europe centrale et dant l’hiver 2001-2002, en collaboration
orientale, tant dans des cas nationaux avec le ministère de l’Éducation nationale.
(Roumanie, Russie, Slovaquie) que Sylvie Octobre et Olivier Donnat (auteur
dans une perspective d’ensemble. Les de l’avant-propos) sont chargés
auteurs nous invitent à prendre d’études au Département des études
connaissance de la situation des jeunes et de la prospective du ministère de la
en Europe centrale et orientale et, par Culture et de la Communication.
ce biais, à une nouvelle lecture des rap- Le no 144 de Développement culturel,
ports sociaux, économiques et poli- téléchargeable sur Internet, fait la
tiques qui se (re)construisent dans synthèse de l’enquête sociologique
cette région à la suite de l’effondre- (www.culture.fr/culture/editions/
ment du communisme. r-devc/dc144.pdf).
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LIRE, FAIRE LIRE Signalements Éditions des journaux officiels,
coll. « Aux sources de la loi », Paris,
2004, 202 p., 9,40 euros
ISBN : 2-11-075727-2
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Parlers jeunes, ici et là-bas : pratiques
SIGNALEMENTS
L’Harmattan, coll. « Espaces discur- recherches et formation
sifs », Paris, 2004, 285 p., 25 euros Guy Pelletier (dir.)
ISBN : 2-7475-6552-1 L’Harmattan, coll. « Savoir et
Ados, comment on vous manipule formation », Paris, 2004, 292 p.,
Viviane Mahler 26,50 euros
Albin Michel, coll. « Grandes traduc- ISBN : 2-7475-6128-3
tions – document », Paris, 2004, 230 p., Le conseil de classe est-il un lieu poli-
12,90 euros tique ? Pour une analyse des rapports
ISBN : 2-226-15352-7 de pouvoirs dans l’institution scolaire
Virginie Calicchio, Béatrice Mabilon-
Bonfils
Faire face aux violences du quotidien : L’Harmattan, Paris, 2004, 148 p.,
en milieu scolaire, à la maison, au tra- 14 euros
vail, dans la rue…, agir pour les prévenir ISBN : 2-7475-6045-7
ou les réduire, apprendre à vivre positi-
vement les conflits Éducation populaire, territoires ruraux
Nicolas Caillot et développement
Vuibert, coll. « Guid’utile », Paris, 2004, Maurice Blanc (dir.), Marie-Christine
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compagnement éducatif : contexte,
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Jacques Danancier
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Rédaction des éditions Francis Lefebvre ISBN : 2-10-048399-4
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Figures du père à l’adolescence comptable et fiscal…
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N° 36 AGORA
* DÉBATS/JEUNESSE 135