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COMPTES RENDUS DE LECTURE


permettent à des jeunes d’entrer dans
des entreprises mais à des postes
subalternes et par des voies déroga-
toires qui peuvent les mettre en porte-
à-faux vis-à-vis de leurs collègues, ou
quand, bénéficiant d’occasions de sortir
de la cité, via des dispositifs d’aide aux
vacances, ces jeunes de banlieue
Véronique Bordes, Alain Vulbeau retrouvent sur leurs lieux de villégiature
(d’évasion ?) leurs pairs bénéficiaires
L’ALTERNATIVE JEUNESSE
des mêmes dispositifs, avec le senti-
L’Atelier, coll. « Les savoirs de la ville », Paris, 2004, 127 p., ment de rester captifs de l’univers de la
15 euros cité, où qu’ils aillent.
Les deux derniers chapitres, les plus
Inaugurant une nouvelle collection diri- stimulants pour la réflexion en ces
gée par « Profession banlieue », ce temps où la participation des jeunes est
volume présente les résultats d’une une nouvelle norme de l’action
recherche-action lancée à l’initiative du publique, font état de l’expérience de la
centre de ressources de Seine-Saint- participation qu’ils ont vécue dans les
Denis, qui a réuni de septembre 2002 à conseils, dans une tension entre « offre
mai 2003 des membres de conseils de sous influence » et prise d’autonomie.
jeunes, des professionnels de la ville, Expérience difficile, douloureuse par-
des institutionnels (DIV, DDJS, SNCF), fois, qui entraîne souvent des découra-
des élus et deux chercheurs. gements chez les jeunes qui peuvent
Les jeunes, garçons et filles, impli- avoir le sentiment d’être piégés, ou
qués dans ce travail collectif visant à réduits à l’impuissance, ou tout simple-
« produire du savoir et du sens » ment de n’être pas entendus ni
avaient en commun d’être volontaires, reconnus. Particulièrement intéres-
d’habiter le département, d’être pour sante est la relation de l’expérience
la grande majorité français originaires menée au Blanc-Mesnil, celle de la réa-
du Maghreb ou d’Afrique subsaha- lisation d’un film par les jeunes : Garde
rienne, d’avoir presque tous fait des à vue, garde à toi. Elle va être l’occasion
études supérieures et de participer à de tensions et de malentendus, mais
des conseils de jeunes, au niveau se révèle un passionnant analyseur de
départemental ou local (La Courneuve, ce que sont les rapports entre jeunes et
Le Blanc-Mesnil…). Certains étaient institutions, et de la réalité et des diffi-
depuis peu élus au conseil municipal. cultés de tout conseil de jeunes. De la
Les trois premiers chapitres servent à conflictualité alors émerge : parce que
brosser le portrait de jeunes (d’une jeu- le conseil cesse d’être un élément de
nesse ? de la jeunesse ?) à travers ce l’affichage municipal, parce que les
qui constitue leur quotidien, une com- jeunes approprient l’outil à leur profil et
munauté d’expérience de la disqualifi- construisent de réelles compétences.
cation et de la discrimination, un Les auteurs attirent l’attention sur le fait
rapport au territoire différencié selon le que ces tensions, ces difficultés, loin
sexe… Les ambiguïtés des politiques d’invalider le projet des conseils,
de discrimination positive y sont poin- conduisent à poser la question de la
tées, quand par exemple celles-ci manière dont ils sont accompagnés, de

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la place qui leur est donnée – et, au- dans le couple interdit-liberté, sachant

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delà, celle de la place qui est laissée qu’il apparaît, dans un premier temps,

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aux jeunes. Il apparaît que pour que le que l’interdit n’existe que dans les rap-
conseil joue son rôle, entre transmis- ports sociaux et par eux. À l’origine, il
sion et invention, pour qu’il soit, selon n’existe, semble-t-il, que pour briser la
une expression d’H. Cellier, espace de toute-puissance de chacun envers cha-
« démocratie d’apprentissage », il ne cun, et poser ainsi les conditions pre-
peut plus être une expérience margi- mières de toute liberté individuelle.
nale, surnuméraire, mais doit être Après le « Il est interdit d’interdire » pro-
pensé dans le cadre d’une démocratie clamé unanimement en 1968, d’aucuns
locale plus globale. C’est en ce sens (psychologues, parents, éducateurs, etc.)
qu’il est le lieu d’expérimentation d’une seraient dorénavant tentés de dire haut et
nouvelle citoyenneté. C’est aussi la fort : « Il est interdit de ne pas interdire. »
condition requise pour qu’il y ait pas- Par ailleurs, une tendance contempo-
sage d’« une police des jeunes à une raine radicalisante prône le retour à des
politique de la jeunesse ». notions traditionnelles, notamment en
matière de mœurs, lequel s’exprime
Dans la même collection : Droit de cité par des interdits quelquefois implicites,
pour les femmes, de Christine Bulot et qui peuvent prendre la forme de discri-
Dominique Poggi. minations diverses, portées souvent
par des idéologies politiques et/ou reli-
Bernard Bier gieuses, préconisant des comporte-
ments outranciers et intolérants
(xénophobie, homophobie, etc.).
* Or l’interdit renvoie aussi au respect
d’une autorité qui doit être clairement
formulée et comprise comme conforme
Michel Fize au bien de la société. Il est indissociable
d’un contrat social qui se veut juste et,
LES INTERDITS : FONDEMENTS DE LA LIBERTÉ
parce que lié à la loi, est garant de la
Presses de la Renaissance, Paris, 2004, 296 p., 19 euros liberté de chacun.
Nous pouvons aussi constater que,
Pour l’auteur, sociologue de la jeu- actuellement, au sein d’une société en
nesse, il n’est pas question dans cet perte de systèmes de valeurs cohé-
ouvrage d’émettre quelque jugement rents, de repères, de croyances et de
de valeur en termes de « pour » ou transmissions, nous sommes condam-
« contre » l’interdit ni d’entrer dans nés à demeurer sans aucune certitude,
quelque polémique autour d’une notion et que nous nous trouvons, de ce fait,
qui, après avoir été décriée ces der- dans l’obligation continuelle de nous
nières décennies, semblerait retrouver construire par nous-mêmes, par nos
aujourd’hui ses lettres de noblesse, propres moyens, ce qui a des consé-
notamment chez les jeunes, à en juger quences, bien sûr, dans le domaine édu-
par certains récents sondages du catif, marqué indéniablement depuis les
CREDOC autour du thème de l’autorité, années 1970 par un certain laxisme.
effectués auprès de ce public. Nous traverserions, ainsi, une crise de
Il s’agit donc de comprendre ce qui est l’interdit, celui-ci ayant perdu, en géné-
en jeu, pour nous-mêmes et la société, ral, de sa force et de sa légitimité.

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L’idée kantienne de devoir universel et
d’impératif moral se heurte plus que
jamais à des « morales particulières ».
Chacun, à commencer par l’enfant, dès
L’interdit nous protège de la violence et
de la domination d’autrui. Il est garant
de notre survie avant même de l’être
de notre liberté. Il est ce qui pose des
son plus jeune âge, veut être autorisé à limites à la liberté de chacun, protégeant
vérifier la validité de l’interdit qui lui est par là même celle d’autrui. Il est principe
imposé arbitrairement, et/ou à l’inter- de régulation d’un groupe social.
préter. L’autorité, celle qui fait respec- Michel Fize, l’homme féru de politique1,
ter et appliquer les interdits, est, de nos aborde la question des bons interdits,
jours, moins liée au statut et à la fonc- en matière de gouvernance, ceux qui
tion qu’à la reconnaissance de l’individu seraient conformes à une vraie com-
et à la compétence de celui qui munauté démocratique, celle qui prône
l’exerce. Nous sommes de moins en aujourd’hui la démocratie participative.
moins enclins à une obéissance tradi- Il en est en effet de l’interdit en poli-
tionnelle, qui, quand elle est dépourvue tique comme de l’interdit en éducation.
d’esprit critique, est jugée surannée, et Il ne peut de nos jours, dans notre
nous nous plaisons à ruser avec les société dite démocratique, tomber
contraintes, et à les transgresser tou- comme un couperet, et doit pour pou-
jours plus. voir être accepté faire l’objet d’un cer-
Dans un cadre pédagogique, l’interdit, tain consensus, dans le cadre d’un
pour être respecté (et même quelque- débat d’idées préalable, comme le
fois demandé), doit être considéré récent débat sur la laïcité qui a accom-
comme étant formulé dans l’intérêt de pagné l’émergence du projet de loi d’in-
tous et pas seulement de celui qui terdiction du port du voile à l’école.
l’énonce et l’édicte. Michel Fize, le sociologue de l’adoles-
L’auteur, pour étayer son analyse, a cence, aborde la question des nou-
choisi, d’une part, de se référer à des veaux « inter-dits », en reprenant
penseurs, écrivains ou philosophes l’acception lacanienne du terme, qui
dont la portée est significative pour débouche, notamment dans le cadre
notre propos, et, d’autre part, de éducatif de la nouvelle « démocratie
recueillir des « paroles de sujets » d’au- familiale », sur une autorité argumen-
jourd’hui, de classes d’âges et de tée, négociée, celle qui restitue la
milieux socioprofessionnels divers et parole et l’échange, une autorité moins
représentatifs. On y compte entre arbitraire et moins unilatérale, la négo-
autres des témoignages d’enseignants ciation devant toutefois être davantage
et d’élèves tout à fait éclairants. pilotée par un adulte référent que par
Cet essai se propose de définir l’inter- l’enfant-chef de famille. Ce nouvel inter-
dit, sous toutes ses formes et dans ses dit, que l’on pourrait désigner par le
différents domaines, afin d’en dégager, terme d’« impératif démocratique », est
par une fine analyse, les fondements, aussi ce qui peut rétablir un véritable
ce qui en fait un principe essentiel, car échange et une communication authen-
il ne saurait exister de société sans tique dans une société individualiste.
règles. L’auteur étudie enfin un autre couple
Pourquoi interdire ; à quoi cela sert-il, de notions, complètement lié à notre
après la première contrainte subie, et le propos : celui du désir et de l’interdit.
désir premier de rejeter ce qu’il nous Le désir naîtrait de l’interdit d’après la
est enjoint de faire ? psychanalyse, et l’interdit sexuel de

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l’inceste serait selon Lacan fondateur française par le Fonds d’action et de

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du désir. La loi est elle-même au ser- soutien pour l’intégration et la lutte

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vice du désir qu’elle institue par cet contre les discriminations (FASILD),
interdit sexuel fondateur. Le fonction- anciennement Fonds d’action sociale
nement de l’inconscient freudien, qui pour les travailleurs immigrés et leurs
fait la part belle au refoulement, montre familles (FAS), et visant à mettre à la
encore comment le désir est dépen- disposition d’un public plus large les
dant de l’interdit. études financées par l’établissement
Cet ouvrage démontre qu’il n’existe pas public. Nous savons trop à quel point la
d’antinomie dans le couple interdit- recherche et l’action publique, le savant
liberté et que la première notion est et le politique ont du mal à se rencon-
une condition essentielle de la trer pour ne pas saluer cette initiative
seconde. Ce retour à la reconnaissance destinée à orienter et étayer l’interven-
du bien-fondé des bons interdits cor- tion des politiques, des institutions, des
respond à une quête d’un sens perdu, professionnels…
dans notre société du « chacun pour
soi » souvent dénuée de toute valeur Ce livre regroupe deux études. La pre-
fondamentale, qu’elle soit morale ou mière, « Conditions d’accès à l’entre-
religieuse. Le bon usage des interdits prise des jeunes étrangers ou d’origine
peut constituer, à ce titre, un moyen de étrangère : nature des résistances »,
découvrir un autre « bonheur », plus est signée Mouna Viprey et Luc
spirituel, moins tributaire de la société Deroche, sous la direction scientifique
de consommation, en faisant nôtre de Jacques Freyssinet. Phénomène
cette phrase-précepte d’Alain : « C’est constaté autant par les jeunes qui en
par la règle que l’on se donne qu’on est subissent au premier chef les effets,
heureux. » avec les conséquences que l’on sait,
que par différents acteurs institution-
Danielle Printemps nels, les discriminations sont dans le
même temps difficiles à étudier pour
1. Ancien conseiller au cabinet de Marie- diverses raisons : flou des catégories
Georges Buffet, ministre de la Jeunesse et (étranger/immigré/issu de l’immigra-
des Sports de juin 1997 à octobre 1998. tion) dans l’usage commun, voire insti-
tutionnel ; blocage juridico-culturel pour
utiliser en France dans des enquêtes
* des catégories autres que celle de la
nationalité, assez peu pertinente pour
mesurer la réalité de la discrimination
FASILD qui touche nombre de jeunes Français,
nés sur le territoire national mais de
LES DISCRIMINATIONS DES JEUNES
parents d’origine étrangère, ou Français
D’ORIGINE ÉTRANGÈRE DANS L’ACCÈS À
des DOM-TOM ; réticences d’acteurs
L’EMPLOI ET L’ACCÈS AU LOGEMENT
de l’orientation ou d’employeurs à abor-
La Documentation française, coll. « Études et recherches », der ce sujet…
Paris, 2003, 248 p., 20 euros Néanmoins des constats s’imposent :
si la scolarisation des enfants de
Ce volume est le premier d’une collec- migrants tend à se rapprocher de celle
tion publiée à La Documentation des autochtones, force est de constater

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qu’ils sont désavantagés dans la forma-
tion comme dans l’entrée dans l’emploi ;
diverses études ont déjà souligné leur
orientation plus fréquente, à milieu
intermédiaires du marché du travail,
d’une nécessité de trouver des solu-
tions, de développer des moyens sans
que ceux-ci soient clairement définis :
social et niveau scolaire équivalent, vers « C’est donc aux modalités et aux
la filière professionnelle de l’enseigne- moyens à mettre en œuvre que les
ment, mais les données ici recueillies futures recherches devraient mainte-
font apparaître la difficulté pour les nant s’intéresser. »
jeunes d’origine maghrébine ou africaine La seconde étude, « Les difficultés d’ac-
subsaharienne (principales victimes de cès et de maintien dans un logement
cette discrimination) à bénéficier dans des jeunes immigrés ou issus de l’immi-
ce cadre de la formation en alternance gration : identification des discrimina-
en entreprise, alors même que ce dispo- tions », d’Annie Maguer et Jacques
sitif facilite l’accès à l’emploi. Barou, pointe d’emblée elle aussi des
Des enquêtes sur le secteur du bâti- questions de méthode : outre les diffi-
ment et des travaux publics en Seine- cultés relevées par les auteurs de l’étude
Saint-Denis, le secteur du nettoiement précédente, les travaux sur ce sujet sont
urbain et le secteur de l’automobile per- inexistants. Les seuls travaux portent sur
mettent d’affiner l’intelligibilité des la catégorie « jeunes » dans son
mécanismes conduisant à la discrimina- ensemble. Ils « révèlent que les princi-
tion à l’emploi. Pour nombre d’em- pales difficultés des jeunes sont liées au
ployeurs qui reconnaissent ce manque de garanties de solvabilité, à un
phénomène, il s’explique moins par une statut social incertain, à une absence de
réticence a priori que par les résistances soutien familial, ainsi qu’aux réticences
de la clientèle d’une part, et d’autre part des bailleurs vis-à-vis d’une population
par celles des collectifs de travail, qui véhiculant l’image négative de la “jeu-
peuvent faire preuve d’ostracisme ou nesse”, “irresponsable”, “peu soigneuse
que des logiques internes à l’entreprise de son habitat” et “potentiellement pro-
conduisent à privilégier l’homogénéité ductrice de nuisances pour son entou-
d’origine dans le recrutement. Autre dif- rage” ». En outre, les données officielles
ficulté : les comportements non concernent un public allant jusqu’à
conformes de certains de ces jeunes, 25 ans, limite fixée par les politiques
faiblement diplômés de surcroît, alimen- publiques d’insertion, alors même qu’il
tent ces résistances, qui à leur tour les s’avère indispensable de travailler sur un
confortent dans le sentiment de leur public de 18-30 ans, cette tranche d’âge
exclusion. Cercle vicieux que les constituant la période d’accès au premier
contraintes de rentabilité auxquelles logement et le démarrage d’une trajec-
sont soumises les entreprises, la diffi- toire résidentielle.
culté à entrer dans des démarches d’ac- L’enquête a porté sur trois sites (Évry,
compagnement (coûteuses en temps et Villeurbanne, Vienne). Il apparaît au tra-
en argent – pour les petites entreprises vers des entretiens, tant avec les
tout particulièrement) et leur faible effi- bailleurs et acteurs institutionnels ou
cacité renforcent. Enfin, les intermé- associatifs qu’avec les jeunes, que la
diaires, démunis devant cette réalité, conscience d’une discrimination liée à
font souvent preuve in fine de passivité. l’origine est relativement faible : les
L’étude se termine sur le constat, fait obstacles évoqués à l’accès à un loge-
par les acteurs institutionnels et les ment sont beaucoup plus généraux

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*
(ressources, garanties, problèmes de Bernard Bier

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comportements ou irréalisme des

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attentes), l’origine n’apparaissant que
comme l’un des facteurs. Ce qui ne
*
signifie pas que cette discrimination
n’existe pas. Le rôle des associations ou
organismes ad hoc est à cet égard impor- Catherine Pugeault-Cicchelli,
tant, ils favorisent cet accès entre autres Vincenzo Cicchelli, Tariq Ragi (dir.)
en jouant les intermédiaires dans la pros-
CE QUE NOUS SAVONS DES JEUNES
pection, en apparaissant parfois comme
locataire principal. À noter que la grande Presses universitaires de France, coll. « Sciences sociales et
majorité des jeunes enquêtés d’origine sociétés », Paris, 2004, 229 p., 15 euros
maghrébine ou africaine n’aurait pas eu
un logement sans ces structures, dont ils En 1994, onze ans après La jeunesse
constituent la principale « clientèle » – ce en question (sous la direction de Jean-
qui traduit bien la persistance de la dis- Charles Lagrée et de Paula Lew-Faï
crimination. D’où l’importance de ces à La Documentation française),
politiques d’aide, mais aussi, au-delà, la Gérard Mauger nous offrait un pano-
nécessité de mettre en place une poli- rama de la production sociologique fran-
tique plus globale du logement.
Dans la même collection, Femmes çaise, Les jeunes en France
(La Documentation française, publié
d’origine étrangère : travail, accès à avec le soutien de la direction de la
l’emploi, discriminations de genre Jeunesse et de la Vie associative du
(2004) regroupe deux études : ministère de la Jeunesse et des
« Insertions segmentées, travail et dis- Sports). À leur tour, une décennie plus
criminations des femmes immigrantes tard, C. Pugeault-Cicchelli, V. Cicchelli
et de leurs filles » et « La double discri- et T. Ragi coordonnent un ouvrage ras-
mination à raison du sexe et de la race semblant des contributions de cher-
ou de l’origine ethnique : approche juri- cheurs sur ce même objet.
dique », sous la direction respective- Aussi nous paraît-il intéressant d’abor-
ment de Laurence Roulleau-Berger et der ce nouvel ouvrage à l’aune du pré-
de Marie-Thérèse Lanquetin. De ces cédent. Mauger constatait alors que la
travaux d’une excellente qualité (le sociologie de la jeunesse demeurait un
second tout particulièrement), nous ne « domaine de recherche de forte
retiendrons ici que le constat de la audience politique et de faible légitimité
double discrimination, liée à l’origine scientifique, à forte teneur prophétique
autant qu’au genre, subie par les jeunes et de faible consistance théorique »,
filles « issues de l’immigration » (triple cela alors que paradoxalement explo-
discrimination, devrait-on dire, en pre- saient les études, recherches, rapports
nant en compte l’état de jeunesse), sur les jeunes. La situation a-t-elle évo-
alors même que celles-ci réussissent lué depuis ? Rien n’est moins sûr,
mieux à l’école que les garçons. constatent aujourd’hui nos auteurs.
À signaler, la parution prochaine d’un Ce que nous savons des jeunes se pré-
volume sur les jeunes migrants et l’école, sente non pas comme une analyse
par Claire Schiff et Geneviève Zoïa. exhaustive et raisonnée des publications
de la recherche, mais comme une suite

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de focales mises sur certaines théma-
tiques, regroupées autour de trois
thèmes : l’approche par les apparte-
nances1, l’approche par les marginalités2
Les sociologues américains définissent
assez largement le départ : il y a
décohabitation dès que le jeune s’ins-
talle dans un logement autre que celui
et, enfin, l’approche par la participation à de ses parents. Les installations en inter-
la vie sociale et politique3, cette dernière nat, en caserne, en cité universitaire
étant la plus récente. « Si les travaux sur sont ainsi prises en compte »
les appartenances et les marginalités (E. Maunaye). On voit l’intérêt heuris-
ont d’emblée été au cœur de l’analyse tique d’une telle approche comparative.
sociologique de la jeunesse, ce n’est pas Mauger déclinait trois périodes et trois
le cas pour ceux portant sur la participa- générations de sociologues, celles des
tion. Cette dernière thématique fut long- blousons-noirs (années 1960), celles des
temps réduite à la question du vote yé-yé (années 1970) et celles de l’inser-
politique des jeunes et a émergé avec la tion (années 1980). Il ne semble pas que
découverte par des sociologues de la nous soyons sortis de cette dernière
politisation et de la radicalisation des (tel était aussi le constat du rapport
mouvements étudiants à la fin des Charvet), même si les problématiques
années 1960. » Analyse synthétique de ont quelque peu glissé de la question de
la production sociologique récente donc, l’emploi à celle de l’intégration. La
bilan critique, qui en fait apparaître les comparaison entre les entrées des deux
convergences et les lignes de tension, publications, à dix ans de distance, peut
avec – et c’est là un des intérêts de l’ou- alors s’avérer intéressante. Si disparais-
vrage – une ouverture sur les travaux sent des chapitres sur la jeunesse
anglo-saxons fort peu connus en France. ouvrière et la jeunesse étudiante, la
À l’instar de leurs prédécesseurs, les seule occurrence nouvelle en termes de
auteurs constatent les intrications fortes public est celle des « enfants des rues »
entre le champ de la recherche et les – rencontre, là encore, entre les préoc-
représentations médiatico-politiques, cupations des politiques publiques (et de
voire le rôle de ces dernières dans la l’ordre public !) et celles des chercheurs.
construction des objets de recherche. On pourra d’ailleurs regretter l’absence
D’où l’insistance de tous les contribu- d’une entrée sur la scolarisation au
teurs sur la nécessité d’interroger les lycée comme à l’université, alors que la
approches et les modes de catégorisa- scolarisation primaire et secondaire est
tion communs. À cet égard, la comparai- déterminante pour la carrière des indivi-
son internationale est éclairante. Par dus, que le choix français de prolonger
exemple, de part et d’autre de la scolarité ne peut être sans effet, et
l’Atlantique, la question de la décohabita- que de nombreux travaux importants
tion juvénile apparaît comme cruciale sont parus sur ce champ (on pense
dans le passage à l’âge adulte. Mais entre autres à Beaud, Dubet, Felouzis,
« contrairement aux travaux français, les Rayou…), reflet d’une difficulté assez
analyses américaines sur l’émancipation générale (scientifique ? politique ?) à
familiale ne sont pas parties du constat penser le champ scolaire (aussi) dans le
d’un prolongement de la décohabitation : cadre de la sociologie de la jeunesse.
elles ont d’abord isolé une tendance au De même que l’inexistence d’une
rajeunissement au départ… La diffé- entrée sur les politiques publiques – la
rence de définition donnée à cet événe- question est certes abordée transversa-
ment explique en partie ces différences. lement dans nombre d’articles –, alors

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*
que leur rôle est structurant dans la connaissance tant des jeunes que de la

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construction d’une jeunesse qui n’a manière dont « la question de la

COMPTES RENDUS DE LECTURE


jamais été autant « institutionnalisée » jeunesse » est aujourd’hui posée, par
par la multiplication des dispositifs les débats qui sont évoqués dans cet
d’aide et de prise en charge, que l’offre ouvrage ou qu’il peut à son tour provo-
tend à évoluer, que la question d’une quer, on notera aussi – pour s’en
politique des générations devient cen- réjouir – la place donnée ici aux travaux
trale… Une entrée sur les questions de de jeunes chercheurs à côté de ceux de
transmission autour de la construction chercheurs confirmés.
des identités culturelles et des identités
sexuées aurait aussi été bienvenue. Bernard Bier
Que tirent les trois responsables de
publication des travaux ici présentés ? 1. « Quitter sa famille d’origine »
L’existence d’un certain nombre de ten- (Emmanuelle Maunaye), « Groupe de pairs
sions : entre des représentations de la et relation d’amitié » (Magdalena Jarvin),
jeunesse comme problème ou comme « La socialisation politique des jeunes »
ressource (cela dans le champ social plus (Sophie Maurer), « Jeunes et consomma-
que dans la recherche) ; entre la ten- tion » (Isabelle Garabuau-Moussaoui).
dance à aborder la jeunesse comme un 2. « Violences et délinquances des jeunes »
isolat et celle de lui dénier toute spécifi- (Laurent Mucchielli), « “Être jeune” est-il
cité ; entre les approches « adultocen- dangereux pour la santé ? » (Marc Loriol),
trées » et la nécessité – à laquelle « De la sexualité prémaritale à la sexualité à
C. Pugeault-Cicchelli, V. Cicchelli et risque » (Florence Maillochon), « Jeunesse
T. Ragi se rallient – de partir des repré- et précarité professionnelle » (Sébastien
sentations et des pratiques des jeunes, Scheer), « Les jeunes de la rue » (Michel
si l’on veut comprendre les recomposi- Parazelli et Annamaria Colombo).
tions à l’œuvre. C’est dans ce but que les 3. « Les identités fragiles. La “jeunesse” et
analyses scientifiques et l’intelligence de l’“immigration” » (Marc Brevigleri et Joan
la question doivent nous conduire à Stavo-Debauge), « Les jeunes des quartiers
prendre en compte les trajectoires bio- urbains dits “sensibles” » (Cyprien Avenel),
graphiques des individus, de moins en « Jeunesse et modèles de citoyenneté » (Paola
moins linéaires, de plus en plus Rebughini), « Assimilation ou discrimination ?
brouillées, à penser les jeunes comme ils Les jeunes dans le contexte multiculturel cana-
se pensent, moins dans l’opposition dien » (Marc Molgat et Nathalie Saint-Laurent).
jeunes/adultes que dans la coexistence
des deux postures, celle des jeunes et
celle des adultes. Néanmoins, si cette
dernière approche a le mérite de per-
mettre de penser la complexité, permet-
*
elle de penser ce qui a bougé dans les
identités adultes, les recompositions à
l’œuvre dans les rapports de générations Dominique Caubet
et ce qui fait aujourd’hui de la question
LES MOTS DU BLED
des générations un enjeu politique et
scientifique majeur ? L’Harmattan, coll. « Espaces discursifs », Paris, 2004, 242 p.,
Outre l’intérêt suscité par la diversité 20 euros
des contributions et leur apport à la

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* DÉBATS/JEUNESSE 125
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L’ouvrage se présente comme une suc-
cession d’entretiens réalisés depuis 1995
par Dominique Caubet, professeur
d’arabe maghrébin à l’Institut national des
l’autre, d’une langue à l’autre (le cas de
Fellag est à ce titre exemplaire), les
rencontres entre les musiques… Il est
remarquable de constater la manière
langues et des civilisations orientales dont nombre de ces artistes d’outre-
(INALCO), avec un certain nombre d’ar- Méditerranée vont s’imposer dans
tistes de générations différentes, de part l’Hexagone à un public de plus en plus
et d’autre de la Méditerranée : chanteurs large, qui dépasse de loin les seuls ori-
(Cheb Sahraoui, Baâziz, Amazigh Kateb, ginaires du Maghreb, même lorsqu’ils
Omar Sayed, Rachid Taha), hommes de empruntent à l’arabe maghrébin – ou au
théâtre (Fellag, Fadel Jaïbi), écrivains berbère – au cours de leurs spectacles
(Youssef Fadel, Aziz Chouaki, Ben (rappelons à ce propos que l’arabe
Mohamed), animateur de radio (Allalou), maghrébin et le berbère ont été recon-
dessinateur (Gyps) – les interviews suc- nus récemment comme « langues de
cessives de certains permettant de repé- France », suite au rapport Cerquiglini).
rer des évolutions. Et réciproquement, cette valorisation
Le fil rouge de ces entretiens est la ten- en France de certaines formes artis-
tative de comprendre le rapport à la tiques issues du Maghreb (raï,
langue maternelle, voire aux langues gnawa…) va avoir des effets inatten-
maternelles, de ces artistes – arabe dus : elle conduit à restaurer, auprès
maghrébin (darja), berbère, français pour des jeunes d’Algérie, de Tunisie ou du
nombre d’entre eux –, dans un contexte Maroc, une image positive d’une
où l’arabe littéral est la langue officielle, langue longtemps méprisée et d’une
où l’Algérie par exemple a mis en place culture à laquelle ils préféraient des
une politique volontariste d’arabisation formes plus occidentalisées.
(c’est-à-dire d’uniformisation) coupée des Ces échanges, la plasticité des usages
pratiques linguistiques de la quasi-totalité langagiers, les mélanges de langues (ou
de la population. Pour ces artistes, code switching) constituent des élé-
l’usage de la langue populaire longtemps ments essentiels aujourd’hui des nou-
brimée, voire le jeu avec les langues, le veaux parlers des jeunes urbains de
passage de l’une à l’autre, ou l’usage de banlieue, quelles que soient leurs ori-
termes de l’une dans l’autre, apparais- gines, ainsi que d’une scène culturelle
sent comme le moyen d’accéder à une plurielle en France. D’autres ouvrages,
liberté de ton, en donnant chair et pouvoir plus savants, nous permettront d’aller
à la langue. Cette réappropriation est acte plus loin dans la compréhension et l’ana-
de subversion face à la « langue de bois » lyse de ces phénomènes langagiers
du pouvoir, et, Dominique Caubet insiste
sur ce point, l’arabe maghrébin se fait (Parlers jeunes, ici et là-bas : pratiques et
langue de création littéraire, poétique représentations, D. Caubet, J. Billiez,
– n’en déplaise à ceux qui voudraient lui T. Bulot, I. Léglise, C. Miller, L’Harmattan,
dénier cette capacité ! Paris, 2004), mais tels quels, par leur
Ces entretiens permettent de voir com- accès aisé, ces Mots du bled s’avèrent
ment se dessine et se transforme la une excellente introduction pour cerner
scène franco-maghrébine, avec sa quelques-unes des mutations significa-
richesse et son dynamisme, les allers tives de notre environnement culturel.
et retours fréquents entre les deux
continents, le passage d’un pays à Bernard Bier

126
*
NOTES DE LECTURE

LIRE, FAIRE LIRE NOTES DE LECTURE


Yann Le Pennec
CENTRE FERMÉ, PRISON OUVERTE :
LUTTES SOCIALES ET PRATIQUES
ÉDUCATIVES SPÉCIALISÉES
L’Harmattan, coll. « Sciences criminelles – controverses », Paris,
2004, 112 p., 11,50 euros

La sécurité est devenue, s’appuyant


notamment sur la délinquance juvénile,
un argument fort de l’action publique.
Les stratégies de ségrégation que l’on
croyait révolues depuis la disparition
des « maisons de correction » sont de
retour. Les centres éducatifs tendent à
devenir des centres fermés dont la
porte reste ouverte… sur celle de la pri-
son. Le regard est porté sur les trans-
formations produites dans le champ de
l’éducation spécialisée, sous sur-
veillance de l’État, au cours des der-
niers siècles. L’ouvrage jette quelques
lumières sur la relation entre les luttes
sociales et l’orientation des pratiques
éducatives.

Jean Lavoué
LA DEMANDE DE JUSTICE
EN PROTECTION DE L’ENFANCE
L’Harmattan, coll. « Travail du social », Paris, 2004, 220 p.,
19,50 euros

Qu’attend-on, au juste, du juge ? Qu’il


sanctionne les comportements délin-
quants, mais, plus encore, qu’il satis-
fasse « la demande d’être entendu »
et désigne les actes par leur nom,
contribuant ainsi au travail d’une vérité
libératrice. Faire justice relève en ce
sens d’une œuvre de langage, d’une

N° 36 AGORA
* DÉBATS/JEUNESSE 127
LIRE, FAIRE LIRE
dimension thérapeutique du « dire-
droit » qui signale l’importance du
registre symbolique. Une vaste
réflexion, en forme de médiation sur
familiales constituent l’ultime recours.
Lorsque celles-ci sont compromises, la
perspective de la rue devient obsé-
dante. Fondée sur l’analyse de récits
l’action sociale, où se profile une inter- biographiques, l’analyse a pour objectif
rogation inquiète : comment faire droit de repérer les différentes formes de
à cette demande de justice ? l’expérimentation de l’inégalité, de la
sujétion et de la misère.

Collectif Griot
Norbert Sillamy (dir.)
FIGURES DU TEMPS : LES NOUVELLES
TEMPORALITÉS DU TRAVAIL JEUNES, VILLE, VIOLENCE :
ET LA FORMATION COMPRENDRE, PRÉVENIR, TRAITER
L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », Paris, 2004, 252 p., L’Harmattan, coll. « Questions contemporaines », Paris, 2004,
21,50 euros 268 p., 23 euros

Il y a tout juste trente ans, le sociologue Parce que la violence est polymorphe
allemand Norbert Elias regrettait que et omniprésente, des sommités de la
les sciences humaines, contrairement médecine, de la psychologie, du droit,
aux sciences de la nature, aient porté de l’éducation, se sont jointes à des
une attention insuffisamment dévelop- magistrats et à des policiers pour expo-
pée aux problèmes du temps. Partant ser leur point de vue et essayer de
de ce constat, cet ouvrage interroge la comprendre, afin de mieux le prévenir,
notion de temporalités comme facteur ce phénomène majeur de notre temps,
de transformation institutionnelle et véritable défi à nos institutions et à nos
identitaire. Les objets qui servent ici à cultures. Dans le présent ouvrage sont
l’enquête sont variés : l’entreprise, les envisagés les formes et les lieux de vio-
institutions d’éducation et de forma- lence, les aspects juridiques de celle-ci
tion, la ville, le « hors-travail », les et son traitement.
espaces de pratiques culturelles, du
genre, du travail social…
Robert Cario
LA PRÉVENTION PRÉCOCE DES
Michel Giraud
COMPORTEMENTS CRIMINELS :
LE JEUNE SDF : STIGMATISATION OU BIENTRAITANCE SOCIALE ?
SOCIOANALYSE DE LA PRÉCARITÉ L’Harmattan, coll. « Sciences criminelles - controverses », Paris,
L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », Paris, 2004, 352 p., 2004, 110 p., 11 euros
29 euros
La prévention précoce a l’ambition de
Être sans abri lors de l’entrée dans la promouvoir l’intégration harmonieuse
vie adulte est une expérience en voie des enfants confrontés à des
de développement dans les sociétés problèmes divers d’adaptation sociale,
dites « postmodernes ». L’autonomie comme des comportements anti-
résidentielle est mise en cause par le sociaux persistants, voire criminels,
chômage endémique. Les solidarités en réduisant les facteurs de risque

128
*
susceptibles d’y conduire. Les données imposer progressivement les institu-

LIRE, FAIRE LIRE


scientifiques disponibles aujourd’hui tions. Comment parviennent-ils à conju-
indiquent assez clairement qu’à cer- guer des objectifs contradictoires ?
taines conditions, la prévention précoce Y parviennent-ils seulement ? Quels

NOTES DE LECTURE
des comportements criminels, « ça sont les effets à terme pour toute une
marche ». partie de la jeunesse ?
L’ouvrage analyse plusieurs actions
publiques locales en direction des jeu-
Clotaire Mouloungui nesses en voie de désaffiliation :
décrochage scolaire, discrimination
LA SOLIDARITÉ FAMILIALE
ethnico-raciale à l’emploi et errance
L’Harmattan, coll. « L’esprit économique – le monde en juvénile. Il s’inscrit dans une double
questions », Paris, 2004, 250 p., 21,50 euros perspective de sociologie politique de
et dans l’action publique pour interroger
La famille est le lieu privilégié de la soli- les processus selon lesquels se
darité. Néanmoins, certains parents et construisent localement les référentiels
alliés font preuve d’égoïsme ou de de l’action publique. L’ouvrage dégage
parasitisme. Voilà pourquoi les autorités un certain nombre de lignes directrices
ont précisé les cas et les conditions pour éclairer, du point de vue des
dans lesquels les membres d’une cadres intermédiaires des politiques
famille sont obligés d’agir les uns concernées, les incertitudes de l’action
envers les autres. Quelles sont ces cir- publique locale. Il aborde tour à tour les
constances obligatoires ? Et tous les enjeux suivants : l’articulation entre les
membres de la famille sont-ils tenus énoncés nationaux et leurs traductions
d’agir ? À l’inverse, la solidarité familiale locales, la définition d’espaces perti-
peut être condamnée par ces mêmes nents pour aborder des questions
autorités. Quels liens de famille et complexes et politiquement controver-
quels actes ou contrats peuvent donner sées, la mise en place d’actions
lieu à une condamnation ? L’auteur pré- concrètes au regard des professionnali-
sente à la fois les bénéfices et les coûts tés des acteurs concernés.
de la solidarité familiale.

Philippe Estebe
Olivier Noël
L’USAGE DES QUARTIERS : ACTION PUBLIQUE
JEUNESSES EN VOIE DE DÉSAFFILIATION : ET GÉOGRAPHIE DANS LA POLITIQUE DE LA
UNE SOCIOLOGIE POLITIQUE DE ET DANS VILLE, 1982-1999
L’ACTION PUBLIQUE L’Harmattan, coll. « Logiques politiques », Paris, 2004, 264 p.,
L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », Paris, 2004, 184 p., 22,50 euros
16,20 euros
L’usage des quartiers traite d’une
Les acteurs publics chargés de favori- question à la lisière de la géographie
ser l’intégration des jeunes sont bien prioritaire, à la base de la politique de
souvent confrontés à un dilemme entre la ville et de l’intervention des pouvoirs
leur préoccupation professionnelle de publics dans les banlieues populaires.
solidarité, d’égalité de traitement, et la L’ouvrage retrace la genèse de cette
logique d’efficacité que tentent de leur catégorie et montre combien la

N° 36 AGORA
* DÉBATS/JEUNESSE 129
LIRE, FAIRE LIRE
diversité des interprétations possibles
de la géographie prioritaire ouvre la voie
à une diversité de régimes locaux de
solidarité, dans lesquels la commune
demandeurs d’asile, entre désir d’inté-
gration et crainte d’expulsion » de
Jacques Barou, « L’institution scolaire
et les élèves migrants : peut mieux
joue un rôle prépondérant. Cette analyse faire » de Claire Schiff, « Comment pro-
« par le bas » de la politique de la ville téger les enfants migrants ? » de
permet d’en éclairer le statut paradoxal. Patrice Blanc.

« ENFANTS SANS FRONTIÈRES » INJEP, Katy Bousquet, Thierry Ouazan (dir.)


Hommes & migrations, no 1251, septembre-octobre 2004, C’EST QUOI MES DROITS ? TOUTES LES
150 p., 12 euros RÉPONSES AUX QUESTIONS DES JEUNES
Les enfants sont-ils des migrants Hachette littératures, Paris, 2004, 382 p., 19 euros
comme les autres ? Derrière cette
question se cachent toutes les problé- Trouver son job d’été, ouvrir un compte
matiques posées par leur arrivée dans en banque, choisir son orientation ou
les pays du Nord de la planète. interrompre sa scolarité, assumer son
Les enfants migrants, qu’ils soient budget, louer son premier apparte-
mineurs isolés ou qu’ils rejoignent leur ment, bénéficier d’une prise en charge
famille, qu’ils soient fugueurs, errants, santé, résoudre les conflits avec ses
demandeurs d’asile... sont bien loin parents, acheter à crédit, etc. Du col-
d’être des migrants comme les lège au premier boulot, autant d’occa-
autres. Petits enfants, adolescents, sions d’être confronté au droit avec un
jeunes majeurs, garçons, filles repré- grand ou un petit d (droit du travail, droit
sentent une grande variété de « pro- de la famille, droit à la santé et à l’édu-
fils », de motivations, de situations, et cation, droits du locataire ou du
bien souvent de cas d’exploitation par consommateur...). Il est souvent
des adultes. Leurs situations sont tel- compliqué de se repérer dans le
lement particulières que les autorités maquis des textes, des codes, des
ont parfois du mal à savoir s’ils relè- réglementations. Pourtant, l’ignorance
vent de la lutte contre l’immigration dans ce domaine n’est pas de mise !
clandestine ou de la politique de pro- Désormais, plus besoin de se creuser la
tection de l’enfance. tête pour savoir où dénicher l’informa-
Au sommaire : « Un statut indéfini, des tion : toutes les réponses sont dans ce
réponses éclatées » de Louis Bourgois, guide. Conçu à partir des questions le
« Quelles protections pour les mineurs plus fréquemment posées sur le site
isolés en France ? » d’Angélina Internet www.droitsdesjeunes.gouv.fr,
Étiemble, « Mineurs sans famille en il deviendra le compagnon indispen-
zone d’attente » de Jean-François sable pour tout savoir sur ses droits...
Martini, « L’expérience marseillaise de et ses devoirs, et prendre son autono-
l’association Jeunes errants » de Jean- mie en toute connaissance de cause.
Pierre Deschamps, « La mobilité de
jeunes roumains à l’heure de l’élargis-
sement » de Dana Diminescu,
« Mineurs isolés demandeurs d’asile »
d’Angélina Étiemble, « Les enfants des

130
*
Jean-Marie Petitclerc Amel Boubekeur

LIRE, FAIRE LIRE


ENFERMER OU ÉDUQUER ? LE VOILE DE LA MARIÉE : JEUNES
LES JEUNES ET LA VIOLENCE MUSULMANES, VOILE ET PROJET

NOTES DE LECTURE
Dunod, Paris, 2004, 160 p., 14,50 euros
MATRIMONIAL EN FRANCE
L’Harmattan, coll. « Histoires et perspectives méditerranéennes »,
Le problème de la violence des jeunes Paris, 2004, 178 p., 16 euros
tel qu’il se pose aujourd’hui n’est pas
d’abord un problème de jeunes. C’est Ce travail, mené auprès de jeunes étu-
un problème d’adultes. La vraie ques- diantes voilées nées en France, inter-
tion à se poser, c’est : pourquoi notre roge la relation à l’autre sexe à travers
génération d’adultes rencontre-t-elle les comportements amoureux et les
plus de difficultés que celle d’hier à stratégies matrimoniales. Il se demande
apprendre aux jeunes à réguler agressi- dans quelle mesure ces jeunes filles
vité et violence ? Le problème central sont en rupture avec les pratiques tradi-
est donc celui de l’éducation. Et la mau- tionnelles de leurs parents, tout en
vaise réponse serait de considérer que revendiquant une appartenance à un
pour juguler la violence, il faut enfermer « nouveau monde islamique ». Une
les jeunes qui s’y livrent. Il faut sortir du réflexion sur cette génération « réislami-
dualisme prévention/répression. Ce sée » et la réinterprétation de ses ques-
livre explique comment. tionnements à la lumière de bricolages
religieux dont l’équilibre reste fragile.

Saïd Adjerad, Jérôme Ballet


Alain Loret
L’INSERTION DANS TOUS SES ÉTATS
L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », Paris, 2004, 176 p.,
CONCEVOIR LE SPORT POUR
15,50 euros UN NOUVEAU SIÈCLE
Presses universitaires du sport, Voiron, 2004, 300 p., 69 euros
L’insertion des personnes en difficulté
est un enjeu social de premier plan. Les En matière de gestion des organisa-
politiques dans le domaine se sont mul- tions sportives, il faut distinguer la
tipliées ces dernières années. Pourtant pratique sportive du spectacle sportif.
il semble que, pour l’essentiel, le juge- Depuis vingt ans, en effet, l’économie
ment porté sur leur efficacité repose du sport a pris ces deux orientations
plus sur la rhétorique que sur des ana- distinctes. Ce livre ne traite que du
lyses et des évaluations rigoureuses. « sport qui se pratique » et exclut le
Sortant des idées reçues, cet ouvrage « sport qui se regarde ». Il s’adresse à
propose une lecture nouvelle des ceux qui, tout en admettant que le
débats. Il s’attache à cerner le concept, sport se transforme, éprouvent de l’em-
à en analyser les enjeux et à positionner barras pour identifier les multiples para-
les politiques dans le cadre national et mètres de cette transformation.
européen. Il présente des méthodes Aujourd’hui, la somme des change-
d’éducation et leurs limites. ments identifiés dans le paysage sportif
français constitue la base de nom-
breuses interrogations qui aboutissent
à une question : le service public sportif

N° 36 AGORA
* DÉBATS/JEUNESSE 131
LIRE, FAIRE LIRE
français est-il toujours adapté ?
L’auteur y répond par la négative. Il
montre que la pratique sportive est
entrée dans une ère nouvelle : celle
dans les cales des cargos. Trois jours et
trois nuits de bateau, sans boire et sans
manger. Ils ont déjoué la police aux
frontières et croient que « le rêve de la
d’une demande sociale complexe qui France » s’est réalisé parce qu’ils
s’est substituée au cours des vingt der- marchent libres sur les trottoirs de
nières années à une offre normalisée Marseille. Et pourtant, la réalité va vite
de service public. Sur cette base, et à les rattraper : les violences de la rue, la
partir d’une analyse originale, il propose tentation du vol, la première interpella-
des solutions techniques inédites pour tion… Ils n’ont pas eu la patience d’at-
la gestion et le développement des tendre. Ils étaient venus gagner de
clubs, des fédérations et des services l’argent, pour aider leur famille.
des sports de communes.
Ce livre s’adresse à tous ceux qui s’in-
téressent aux réponses que le mouve- Joël-Yves Le Bigot, Isabelle Porton-Deterne,
ment sportif français devra formuler Catherine Lott-Vernet
pour produire de nouveaux services
VIVE LES 11-25 : À L’USAGE DES PARENTS,
adaptés au siècle qui commence.
DES ENSEIGNANTS, DES PROFESSIONNELS,
DES POLITIQUES… ET DES JEUNES
Bruno Ulmer, Florent Mangeot Éditions d’Organisation, Paris, 2004, 417 p., 18 euros

CASA MARSEILLE, INCH’ALLAH


Rédigé par des spécialistes de terrain,
Images en manœuvres, Marseille, 2004, 96 p., 25 euros dans trois domaines différents (la psy-
chologie, les études et la recherche
Casa Marseille ou le périple des enfants internationale et, enfin, la communica-
clandestins marocains venus chercher tion) et s’appuyant sur plus de soixante
en France la promesse d’une nouvelle années de pratique, ce livre donne une
vie. Arrivés à Marseille, ils découvrent image réaliste et positive de l’univers
la rue et ses dangers. Les images et les adolescent moderne et propose des
textes du livre sont extraits du film plans d’action concrets pour construire
documentaire Casa Marseille, réalisé par l’avenir des 11-25 ans.
Bruno Ulmer qui, pendant plus d’une
année, a suivi quatre de ces enfants
venus de Casablanca et surtout leur Marie-Hélène Eloy (dir.)
prise en charge par des éducateurs de
LES JEUNES ET LES RELATIONS
l’association Jeunes errants. Ceux-ci les
INTERCULTURELLES : RENCONTRES
aident à obtenir l’indispensable « titre de
ET DIALOGUES INTERCULTURELS
séjour provisoire », puis leur proposent
l’apprentissage du français, un début de L’Harmattan/La Licorne, coll. « Villes plurielles », Paris/Amiens,
scolarisation, une formation d’apprenti… 280 p., 17 euros
De quoi se construire un avenir en
France, comme tous les autres adoles- Peur de l’étranger et discours sécuri-
cents, mais pour combien de temps ? taires sont toujours présents dans notre
Ils seraient quelques centaines à débar- société. Dans ce contexte, quel sens
quer chaque année dans le port de cela a-t-il de s’engager pour des
Marseille, venus de Casablanca, cachés échanges et des rencontres favorisant

132
*
les contacts culturels ? Les auteurs de Sylvie Octobre

LIRE, FAIRE LIRE


cet ouvrage l’affirment : les dynamiques
LES LOISIRS CULTURELS DES 6-14 ANS
interculturelles, inscrites dans une
éthique de la relation à l’autre, représen- La Documentation française, coll. « Questions de culture », Paris,

NOTES DE LECTURE
tent une voie d’avenir. Écrits théoriques 2004, 429 p. 25 euros
et récits d’expériences se croisent ici de
façon à fournir au lecteur des clés pour Venant compléter plusieurs décennies
comprendre ce qui se tisse dans les ren- d’études sur les comportements de loi-
contres de jeunes d’origines diverses. sirs des plus de 15 ans, cet ouvrage offre
une vision panoramique des consomma-
tions et pratiques culturelles des 6-14 ans
Mircea Vultur (dir.) (télévision, écoute musicale et radiopho-
nique, jeux vidéo, ordinateur, lecture, pra-
LES JEUNES EN EUROPE
tiques artistiques amateur et
CENTRALE ET ORIENTALE
fréquentation des équipements culturels)
Les Éditions de l’IQRC/Presses de l’université Laval, et les replace dans le champ, plus vaste,
coll. « Regards sur la jeunesse du monde », Sainte-Foy des occupations du temps libre en les
(Canada), 2004, 142 p. confrontant à l’investissement dans le
sport et le jeu. Ce faisant, l’auteur tente
Ce volume est composé de travaux de mettre au jour les influences
rédigés par des spécialistes des ques- mutuelles qu’exercent sur l’enfant la
tions de la jeunesse, travaillant ou ayant famille, l’école et les copains, dans la défi-
des origines en Europe centrale et nition de ses loisirs, en fonction de son
orientale. De compétences diverses et âge, de son sexe et de son milieu d’ori-
provenant d’horizons disciplinaires mul- gine. Les univers culturels des 6-14 ans
tiples (sociologie, économie, sciences sont ainsi décrits à la croisée des hiérar-
politiques, éducation), les auteurs ont chies de l’affectation de temps aux diffé-
construit leur savoir dans un dialogue rentes activités de loisirs et de
avec la société qu’ils se sont donné l’attachement des enfants et adolescents
comme but de comprendre et d’analy- à chacune de ces activités. Les données
ser. Analytique et prospectif dans sa qui sont présentées dans cet ouvrage,
démarche, l’ouvrage explore la partici- enrichies de très nombreux tableaux et
pation civique, la formation scolaire, le graphiques illustrant chaque chapitre,
rapport à la religion, les politiques d’em- sont issues d’une enquête réalisée par le
ploi et les itinéraires socioprofession- DEP auprès de trois mille familles pen-
nels des jeunes d’Europe centrale et dant l’hiver 2001-2002, en collaboration
orientale, tant dans des cas nationaux avec le ministère de l’Éducation nationale.
(Roumanie, Russie, Slovaquie) que Sylvie Octobre et Olivier Donnat (auteur
dans une perspective d’ensemble. Les de l’avant-propos) sont chargés
auteurs nous invitent à prendre d’études au Département des études
connaissance de la situation des jeunes et de la prospective du ministère de la
en Europe centrale et orientale et, par Culture et de la Communication.
ce biais, à une nouvelle lecture des rap- Le no 144 de Développement culturel,
ports sociaux, économiques et poli- téléchargeable sur Internet, fait la
tiques qui se (re)construisent dans synthèse de l’enquête sociologique
cette région à la suite de l’effondre- (www.culture.fr/culture/editions/
ment du communisme. r-devc/dc144.pdf).

N° 36 AGORA
* DÉBATS/JEUNESSE 133
LIRE, FAIRE LIRE Signalements Éditions des journaux officiels,
coll. « Aux sources de la loi », Paris,
2004, 202 p., 9,40 euros
ISBN : 2-11-075727-2

Les Français et leur école : le miroir du


débat
Commission du débat national sur l’ave-
nir de l’école
Dunod, Paris, 2004, 600 p., 7,50 euros
ISBN : 2100483412

Créer une association


Le traitement judiciaire de la délin- Robert Matthieu
quance des mineurs Grancher, coll. « Les pratiques
L. Gebler, I. Guitz citoyens », Paris, 2004, 132 p., 12 euros
ASH, coll. « Politiques sociales », Paris, ISBN : 2-7339-0884-7
2004, 256 p., 18,50 euros
ISBN : 2-85030-890-0 Gérer une association
Robert Matthieu
Grancher, coll. « Les pratiques
La laïcité en pratique : à l’école, dans l’ad- citoyens », Paris, 2004, 132 p., 12 euros
ministration, à l’hôpital, dans l’entreprise ISBN : 2-7339-0883-9
Sonia Orallo
Prat, Paris, 2004, 158 p., 19,90 euros
ISBN : 2858907706 Créer et gérer une association : de
l’idée aux statuts, concrétisez votre pro-
jet, choisissez la meilleure organisation,
Associations : comment maîtriser maîtrisez la comptabilité, la fiscalité et
Internet ? le social, ressources financières,
Philippe Villette conseils techniques…
Imprimerie nationale, Paris, 2004, Christophe Drot
139 p., 25 euros Vuibert, coll. « Guid’utile », Paris, 2004,
ISBN : 2-7433-0507-X 190 p., 12 euros
ISBN : 2-7117-8793-1
Violence à l’école, un défi pour la com-
Pratiques réflexives et formation de for-
munauté locale : partenariats locaux
pour la prévention et la lutte contre la mateurs en alternance : le cas de la for-
violence à l’école, conférence du 2 au mation pédagogique des maisons
familiales rurales
4 décembre 2002 à Strasbourg (France) Christophe Massip
Conseil de l’Europe, Strasbourg, 2004, L’Harmattan, coll. « Alternances et
99 p., 8 euros développements », Paris, 2004, 190 p.,
ISBN : 92-871-5325-6 17 euros
ISBN : 2-7475-6205-0
Consommation de tabac chez les jeunes

134
*
Parlers jeunes, ici et là-bas : pratiques

LIRE, FAIRE LIRE


et représentations Accompagner les réformes et les inno-
Dominique Caubet, Jacqueline Billiez,
Thierry Bulot et al. vations en éducation : consultance,

SIGNALEMENTS
L’Harmattan, coll. « Espaces discur- recherches et formation
sifs », Paris, 2004, 285 p., 25 euros Guy Pelletier (dir.)
ISBN : 2-7475-6552-1 L’Harmattan, coll. « Savoir et
Ados, comment on vous manipule formation », Paris, 2004, 292 p.,
Viviane Mahler 26,50 euros
Albin Michel, coll. « Grandes traduc- ISBN : 2-7475-6128-3
tions – document », Paris, 2004, 230 p., Le conseil de classe est-il un lieu poli-
12,90 euros tique ? Pour une analyse des rapports
ISBN : 2-226-15352-7 de pouvoirs dans l’institution scolaire
Virginie Calicchio, Béatrice Mabilon-
Bonfils
Faire face aux violences du quotidien : L’Harmattan, Paris, 2004, 148 p.,
en milieu scolaire, à la maison, au tra- 14 euros
vail, dans la rue…, agir pour les prévenir ISBN : 2-7475-6045-7
ou les réduire, apprendre à vivre positi-
vement les conflits Éducation populaire, territoires ruraux
Nicolas Caillot et développement
Vuibert, coll. « Guid’utile », Paris, 2004, Maurice Blanc (dir.), Marie-Christine
192 p., 12 euros Bastien, Sylvain Bernardi, Roger Bertaux
ISBN : 2-7117-8785-0 L’Harmattan, coll. « Forum de l’IRTS de
Lorraine », Paris, 2004, 246 p.,
La commune et les associations 17,50 euros
François Valembois ISBN : 2-7475-6434-7
Berger-Levrault, coll. « Les indispen-
sables », Paris, 2004, 519 p., 60 euros Le projet individualisé dans l’ac-
ISBN : 2-7013-1451-8
compagnement éducatif : contexte,
Associations, fondations, congréga- méthodes, outils
Jacques Danancier
tions : 2004-2005, juridique, fiscal, Dunod, coll. « Action sociale », Paris,
social, comptable 2004, 224 p., 26 euros
Rédaction des éditions Francis Lefebvre ISBN : 2-10-048399-4
Francis Lefebvre, coll. « Memento pra-
tique Francis Lefebvre », Paris, 2004,
1 454 p., 75 euros Créer et gérer une association : les
ISBN : 2-85115-575-X caractéristiques des associations, leur
fonctionnement, leur régime financier,
Figures du père à l’adolescence comptable et fiscal…
Didier Lauru, Jean-Louis Le Run (dir.) Vincent Allard
Érès, coll. « Enfances et psy », De Vecchi, coll. « Le droit au
Ramonville-Saint-Agne, 2004, 160 p., quotidien », Paris, 2004, 96 p.,
15 euros 10,52 euros
ISBN : 2-7492-0308-2 ISBN : 2-7328-3642-7

N° 36 AGORA
* DÉBATS/JEUNESSE 135

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