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L'exploitation par l'expert-comptable des outils

digitaux pour améliorer le pilotage de la trésorerie


d'une PME/ETI dans le secteur industriel : proposition
d'un guide méthodologique et d'un outil décisionnel
de prévision de trésorerie sur Power BI et Excel

THIRION, Jorhan

Mai 2021
Remerciements
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comptable. Il permet ainsi à la profession d’accéder à un fonds documentaire inestimable par sa richesse
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Ref : 150011
Note liminaire à l’attention des examinateurs 
 
Depuis  le  dépôt  de  ma  notice  en  mai  2020,  j’ai  effectué  quelques  modifications 
mineures de mon plan. Les voici listées ci‐dessous. 

 Dans la continuité de la revue de la littérature (présentée dans la première 
partie), je soumets les hypothèses de recherche au début de la deuxième 
partie  afin  d’assurer  une  continuité  cohérente  entre  l’état  de  l’art  et  les 
hypothèses. 
 Entre  Mai  et  Décembre  2020,  la  crise  du  Covid‐19  a  perduré,  et,  peu  de 
recherches  académiques  ont  dressé  un  bilan  des  impacts  sur  la  gestion 
financière des entreprises. J’ai donc investigué ce point dans mon analyse 
qualitative  en  rajoutant  l’hypothèse  suivante :  Avec  la  récente  crise  du 
Covid 19, les chefs d’entreprise et les directions financières des entreprises 
industrielles souhaitent être (encore plus) accompagnés dans l’amélioration 
du pilotage de leur cash via notamment des outils digitaux. 

Enfin,  en  raison  de  contraintes  professionnelles,  ce  mémoire  est  terminé  et 
imprimé en Novembre 2020 et sera remis au SIEC en Janvier 2021. Les éléments 
d’actualité en lien avec le sujet se déroulant entre ses deux périodes ne seront 
donc pas mentionnés ici, mais feront l’objet de discussion lors de la soutenance. 

 
   


 
Remerciements 
 
Je tenais à remercier tout particulièrement les acteurs qui ont accepté de se libérer 
pour m’accorder un peu de leur temps, souvent précieux. Merci encore à Arthur 
Wastyn,  Steven  Breton,  Mohamed  Maatella  et  Alain  Falomir  des  équipes  EY, 
Deloitte  et  PwC  dédiées  à  l’optimisation  des  cash  flows  pour  leur  expertise  de 
pointe permettant de me guider sur la pertinence du sujet et de l’approche.  Merci 
aux directeurs et responsables financiers de Entreprise A, Entreprise B, Entreprise 
C, ENTREPRISE D et Entreprise E pour leur temps et leur avis sur les hypothèses de 
recherches.  Merci  à  Isabelle  Tracq‐Sengeissen,  mon  maitre  de  stage,  pour  son 
soutien  tout  au  long  du  cursus.  Merci  également  à  Françoise  Le  Pavec  et  Cyril 
Degrilart, experts‐comptables et membres du Lab 50, pour leur temps, les conseils 
et  les  supports  fournis.  Enfin  je  remercie  M.  Bonache,  de  m’avoir  guidé  sur  la 
construction d’un plan pertinent et révélant toute l’originalité du sujet.  

Enfin, merci aux autres acteurs, qui sans avoir pu m’accorder une interview, ont eu 
le temps de répondre à mes mails et à mes relances. 

Je  souhaite  également  remercier  Cécile  Mercier  et  Christine  Thirion  pour  leurs 
conseils  avisés  et  leurs  relectures  et  enfin,  merci  à  Jean‐François  THIRION,  mon 
père, qui, dans ses dernières heures me poussait encore, corps et âme, à suivre le 
cursus d’expertise comptable.   


 
Note de synthèse 
 
Une étude réalisée en Janvier 2020 (juste avant la crise du Covid‐19) par PwC et la 
DFCG, plaçait le pilotage de la performance et la gestion de la trésorerie comme les 
deux premières priorités du Directeur Administratif et Financier (DAF). Une seconde 
étude, post Covid, d’Euler Hermès, met en exergue un changement dans ces priorités, 
désormais le pilotage de la trésorerie est « la priorité absolue », devant le besoin de 
digitalisation. 

Le  constat  est  évident :  le  pilotage  de  la  trésorerie,  considéré  comme  un  élément 
central  de  la  gestion  financière  des  PME  et  ETI  avant  la  crise  du  Covid,  devient, 
aujourd’hui, un élément vital… 

En parallèle, la transformation digitale de la fonction finance reste une prédominance 
de fond. Les dirigeants considèrent la crise comme une opportunité pour investir dans 
les technologies digitales. 

En bref, la crise traversée, bouleverse l’agenda de la fonction finance. D’une part, les 
directions financières veulent mieux piloter leur trésorerie, d’autre part, elles doivent 
rapidement  mener  leur  transformation  digitale.  Affaiblie  par  des  contraintes  de 
liquidités  grandissantes,  et  assumant  un  retard  dans  sa  transformation  digitale,  le 
secteur industriel est particulièrement concerné.   

Face  à  ces  enjeux  et  besoins,  l’expert‐comptable  semble  avoir  un  rôle  à  jouer.  Ses 
clients attendent de lui (i) un accompagnement dans la transition numérique de leur 
activité et (ii) des conseils sur la gestion et le pilotage de leur entreprise. 

Ce  défi  n’est  pas  simple.  L’expert‐comptable  se  retrouve  confronté  à  de  multiples 
gageures :  Il  doit  se  former,  s’entourer  de  collaborateurs  aguerris,  faire  face  à  une 
concurrence accrue, et surtout savoir utiliser les bons outils… Il est donc légitime de 


 
se demander dans quelles mesures l’expert‐comptable peut s’aider des technologies 
digitales pour améliorer le pilotage de la trésorerie de ses clients industriels. 

Pour répondre à cette problématique, ce mémoire a d’abord démontré, qu’il existe 
un  réel  besoin  d’accompagnement  des  entreprises  industrielles  en  matière  de 
pilotage  de  la  trésorerie.  Elles  souhaitent  en  effet  anticiper  la  variation  de  leur 
trésorerie et réduire leur besoin en fond de roulement (BFR). Il existe également 
une  utilisation  grandissante  des  outils  digitaux  pour  ce  type  de  mission  sous 
l’impulsion des gros cabinets et des éditeurs de solutions dédiées.  

Ces deux constats nous ont donc poussé à spécifier (i) les technologies digitales à 
utiliser  pour  ce  type  de  mission  et  (ii)  dans  quelle  mesure  l’expert‐comptable 
pouvait les utiliser. Voici les principales conclusions :  

Il  existe  tout  d’abord  une  utilisation  exponentielle  des  outils  digitaux  de  type 
Business  Intelligence  (BI)  et  data  visualisation,  pour  analyser  les  données  et  les 
processus liés au BFR mais également pour mettre en place des tableaux de bord 
BFR  et  de  prévision  de  trésorerie.  Par  ailleurs,  l’expert‐comptable  maîtrise  les 
compétences  métiers  (analyse  financières…),  techniques  (maîtrise  des  tableurs, 
modèles  financiers  …)  et  se  forme  de  plus  en  plus  aux  outils  de  BI.  Il  est  donc 
totalement légitime pour utiliser et déployer ces outils.  

D’autre part, même si les technologies d’analyses et d’optimisation des processus 
du BFR relèvent d’une expertise très spécifique, l’expert‐comptable à un véritable 
rôle  à  jouer.  En  effet,  les  technologies  de  process  mining  ou  encore  de  Robotic 
process  Automation  (RPA)  sont  certes  mises  en  place  par  des  experts 
informatiques, toutefois, l’expert‐comptable peut agir en réel chef d’orchestre en 
identifiant, recommandant, et en accompagnant le client dans le déploiement de 
ce type de technologies. 


 
Il  convient  de  souligner,  qu’à  l’air  du  digital, la  profession  connait  une  mutation 
profonde et graduelle. Si l’expert‐comptable dispose d’aptitudes évidentes sur le 
plan  financier,  juridique  et  fiscal,  il  doit  également  développer  de  nouvelles 
compétences  pour  conseiller  l’activité  de  ses  clients  à  l’aide  des  données 
comptables  qu’ils  collectent.  Le  recrutement  d’experts,  la  formation  interne,  la 
constitution d’un réseau sont autant de pistes explorées dans ce mémoire. 

Durant cette crise, les dirigeants ont pris conscience de l’importance stratégique 
d’une bonne gestion de la trésorerie. En parallèle, ils ont apprécié la confiance et 
la réactivité de leur expert‐comptable. Ce mémoire cherche à capitaliser sur ces 
deux points pour faire de l’expert‐comptable la référence en matière de stratégie 
de pilotage et d’optimisation de la trésorerie. 

C’est dans cette optique que s’inscrit ce mémoire. Il aura rempli son objectif s’il 
permet au lecteur de franchir le pas, de mener une mission de conseil spécifique 
de pilotage de la trésorerie tout en utilisant et proposant des outils numériques 
pour y arriver.  

Pour  encourager  le  lecteur  à  se  lancer,  nous  avons  proposé  un  guide 
méthodologique  complet,  permettant  de  mettre  en  place  un  processus  et  un 
modèle  de  prévision  de  trésorerie  chez  un  client  industriel.  Ce  guide  est 
accompagné  d’un  outil  digital,  facile  d’utilisation,  mêlant  Excel  et  Power  BI.  Ces 
éléments  pratiques  sont  réutilisables  par  la  profession  et  illustrent  de  manière 
concrète les conclusions de ce mémoire. 

 
   


 
Sommaire synthétique 
NOTE LIMINAIRE A L’ATTENTION DES EXAMINATEURS _________________________________ 2 
REMERCIEMENTS  _______________________________________________________________ 3 
NOTE DE SYNTHESE  _____________________________________________________________ 4 
SOMMAIRE SYNTHETIQUE ________________________________________________________ 7 
LISTE DES ABREVIATIONS ET ANGLICISMES  __________________________________________ 8 
TABLE DES FIGURES  _____________________________________________________________ 9 
INTRODUCTION ________________________________________________________________ 10 
PREMIERE PARTIE ‐ PILOTAGE DE LA TRESORERIE D’UNE ENTREPRISE INDUSTRIELLE ET 
UTILISATION DES OUTILS DIGITAUX : ETAT DE L’ART DES PRATIQUES ACTUELLES___________ 13 
CHAPITRE 1 ‐ LE PILOTAGE DE LA TRESORERIE, ELEMENT CENTRAL DE LA GESTION STRATEGIQUE ET FINANCIERE 
D’UNE ENTREPRISE INDUSTRIELLE  ____________________________________________________ 14 
CHAPITRE 2 ‐ EN PARALLELE, LES CHEFS D’ENTREPRISE ET LES DIRECTIONS FINANCIERES DECOUVRENT LE POTENTIEL 
DES OUTILS DIGITAUX AFIN D’OPTIMISER LES PROCESSUS ET LE PILOTAGE DE LEUR ENTREPRISE INDUSTRIELLE ___ 30 
CHAPITRE 3 ‐ FACE A L’ESSOR DE CES NOUVEAUX BESOINS DE CONSEILS, L’EXPERT‐COMPTABLE TENTE DE SE 
REINVENTER __________________________________________________________________ 41 

DEUXIEME PARTIE ‐ HYPOTHESES, CHOIX METHODOLOGIQUES ET ANALYSE DES RESULTATS : 
L’EXPERT‐COMPTABLE, HOMME CLEF POUR DEVELOPPER ET PROPOSER DE NOUVEAUX OUTILS 
DE PILOTAGE DE LA TRESORERIE __________________________________________________ 51 
CHAPITRE 1 ‐ PROBLEMATIQUE, CONCEPTION DES HYPOTHESES DE RECHERCHES ET CHOIX DES METHODES 
D’INVESTIGATION _______________________________________________________________ 51 
CHAPITRE 2 ‐ ANALYSES DES RESULTATS  _______________________________________________ 57 
CHAPITRE 3 ‐ CONFRONTATION AVEC LES HYPOTHESES ISSUES DE L’ETAT DE L’ART  ___________________ 70 
TROISIEME PARTIE ‐ POUR METTRE EN PRATIQUE CES RESULTATS : PROPOSITION D’UN GUIDE 
METHODOLOGIQUE ET D’UN OUTIL DE PREVISION DE TRESORERIE AVEC POWER BI ET EXCEL  78 
CHAPITRE 1 ‐ PROPOSITION D’UNE MISSION, TOUT EN UN, DE MISE EN ŒUVRE D’UN TABLEAU DE BORD DE 
PREVISIONS DE TRESORERIE MOYEN TERME, POUR L’EXPERT‐COMPTABLE __________________________ 79 
CHAPITRE 2 ‐ EN SUPPORT A CE TYPE DE MISSION, UN EXEMPLE D’OUTIL DIGITAL REUTILISABLE PAR LA PROFESSION
  __________________________________________________________________________ 96 
CHAPITRE 3 ‐ ANALYSE CRITIQUE DE L’APPROCHE PROPOSEE (OUTIL ET GUIDE METHODOLOGIQUE)  _______ 106 
CONCLUSION _________________________________________________________________ 112 
BIBLIOGRAPHIE _______________________________________________________________ 115 
TABLE DES MATIERES __________________________________________________________ 126 
ANNEXES ____________________________________________________________________ 131 


 
Liste des abréviations et anglicismes  
AFTE : Association française des trésoriers d’entreprise 
BFR : Besoin en fond de roulement 
BI : Business Intelligence = Intelligence décisionnelle 
BP : Business Plan = Plan d’affaire 
CA : Chiffre d’affaires 
CAPEX : Capital expenditures = Dépenses d’investissements 
DAF : Directeur administratif et financier 
DFCG : Association française des directeurs financiers et contrôleurs de gestion 
DSO / DPO / DIO : Days of sales outstanding = Délai de règlement des clients / 
Days of payables outstanding = Délai de règlement des fournisseurs / Days of 
inventory outstanding = Délai de rotation des stocks 
EC / OEC : Expert‐comptable / Ordre des experts‐comptables 
EBITDA : Earning Before Interests, Taxes and Amortization = Résultat opérationnel 
FEC : Fichier des Ecritures Comptables 
IBR : Independant Business Review = Analyse financière indépendante 
KPI : Key Performance Indicator = Indicateurs clefs 
LBO : Leveraged Buy Out = Achat avec financement à effet de levier 
P&L : Profit & Loss = Compte de résultat 
PTP / OTC / FTF : Purchase to Pay = Cycle fournisseurs / Order to Cash = Cycle 
client / Forecast to fulfill = Cycle stock 
RPA : Robotic Process Automation = Robot d’automatisation de processus 
RGPD : Règlement Général sur la Protection des Données  
Suppply Chain : Gestion de la chaîne logistique 
TFT : Tableau de flux de trésorerie 
TMS : Treasury management system = Système de gestion intégré de la trésorerie 
TPE / PME / ETI / GE : Très petites entreprises / Petites et Moyennes entreprises / 
Entreprises de taille intermédiaire / Grande entreprises   


 
Table des figures 
 
FIGURE 1‐ EVOLUTION HISTORIQUE DU ROLE DE LA TRESORERIE DANS LA GESTION FINANCIERE DES ENTREPRISES ..... 16 
FIGURE 2 ‐ TABLEAU DES ACTEURS DU PILOTAGE DE LA TRESORERIE ET DE LEURS CHAMPS D’INTERVENTION ............ 25 
FIGURE 3 ‐ PANORAMA DES FINTECHS PROPOSANT DES SOLUTIONS D’AMELIORATION DU PILOTAGE DE LA TRESORERIE
 ............................................................................................................................................... 28 
FIGURE 4 ‐ MATRICE DES OUTILS DE BUSINESS INTELLIGENCE ET ANALYTIQUE DU GARTNER ................................ 31 
FIGURE 5 ‐ EXEMPLE D’ANALYSE TYPE PROCESS MINING SUR LE PROCESSUS CLIENT ........................................... 32 
FIGURE 6 ‐ MATRICE DES OUTILS DE RPA DU GARTNER ............................................................................... 33 
FIGURE 7 ‐ MATRICE DU NIVEAU DE MATURITE DES OUTILS DIGITAUX VS LEUR NIVEAU D’ADOPTION PAR LES 
DIRECTIONS FINANCIERES .............................................................................................................. 35 
FIGURE 8 ‐ MODELE ET HYPOTHESES VALIDEES PAR L’ETUDE ......................................................................... 37 
FIGURE 9 ‐ REPARTITION DU CHIFFRE D’AFFAIRES PAR NATURE DE MISSION ...................................................... 42 
FIGURE 10 ‐ CHIFFRE D’AFFAIRES MOYEN PAR CLIENT DES CABINETS DE 1 A 49 SALARIES (K€) ............................. 42 
FIGURE 11 ‐ PRESTATIONS QUE LES TPE/PME ATTENDENT DE LEUR EXPERT‐COMPTABLE .................................. 43 
FIGURE 12 ‐ PROBABILITE QUE LES ROBOTS PRENNENT VOTRE PLACE DANS LES 20 ANNEES A VENIR, 1=MAX. ......... 45 
FIGURE 13 ‐ EXEMPLE DE FUTUR INTITULES DE POSTES (BASEE SUR UNE REVUE DE LA LITTERATURE FAITES PAR LES 
AUTEURS ................................................................................................................................... 46 
FIGURE 14 ‐ LES COMPETENCES RECHERCHEES AUJOURD’HUI ET A L’AVENIR (BASEE SUR UNE REVUE DE LA 
LITTERATURE FAITES PAR LES AUTEURS) ........................................................................................... 46 
FIGURE 15 ‐ EXEMPLES DE FORMATIONS POUR DEVELOPPER SES COMPETENCES DIGITALES ................................. 47 
FIGURE 16 ‐ LES CINQ GRANDS AXES PROPOSES PAR LE SITE DE L’OEC ............................................................ 48 
FIGURE 17 ‐ LES COMPETENCES ATTENDUES DU CHEF DE MISSION .................................................................. 83 
FIGURE 18 ‐ LES ATTENDUS ET LES APPROCHES POSSIBLES ............................................................................ 85 
FIGURE 19 ‐ LES PRINCIPALES SOURCES DE DONNEES DE LA PREVISION DE CASH A RECUPERER .............................. 88 
FIGURE 20 ‐ SCHEMA DE LA TRANSFORMATION DES SOURCES DE DONNEES EN FLUX CASH ................................... 89 
FIGURE 21 ‐ DU BUDGET D’EXPLOITATION A SA PROJECTION EN FLUX DE TRESORERIE ......................................... 89 
FIGURE 22 ‐ LES 6 AXES DU MODELE OPERATIONNEL POUR LE PROCESSUS DE PREVISION DE TRESORERIE ................ 91 
FIGURE 23 ‐ LES ATELIERS DE FORMATIONS SUGGERES ET LEURS OBJECTIFS (PROPOSITIONS)................................ 93 
FIGURE 24 ‐ CARTOGRAPHIE DES DONNEES ............................................................................................... 97 
FIGURE 25 ‐ EXTRAIT D’UN FICHIER FEC ET DU MAPPING PCG ...................................................................... 98 
FIGURE 26 ‐ EXEMPLE DE VISUALISATIONS PROPOSEES PAR LE MODELE POWER BI (ANALYSE DES CREANCES ICI) ...... 99 
FIGURE 27 ‐ LA CONSTRUCTION DU BUDGET SUR LA BASE DE L’HISTORIQUE ..................................................... 99 
FIGURE 28 ‐ TRANSFORMATION D’UN BUDGET EN FLUX DE TRESORERIE ........................................................ 100 
FIGURE 29 ‐ APUREMENT DU BILAN D’OUVERTURE ................................................................................... 101 
FIGURE 30 ‐ PREVISION DES AUTRES FLUX (CAPEX, FINANCEMENTS, TVA …) ............................................... 101 
FIGURE 31 ‐ LE PLUS « CLASSIQUE » : LE TABLEAU D’ENCAISSEMENTS / DECAISSEMENTS .................................. 102 
FIGURE 32 ‐ LE TABLEAU DE FLUX DE TRESORERIE « EBITDA TO CASH » ....................................................... 103 
FIGURE 33 ‐ LE BILAN PREVISIONNEL ...................................................................................................... 104 
FIGURE 34 ‐ RESTITUTION DE LA PREVISION SUR UN SUPPORT SMARTPHONE .................................................. 105 
 

   


 
Introduction 
 
Une étude réalisée en Janvier 2020 (avant la crise) par PwC 1, plaçait le pilotage de la 
performance  et  la  gestion  de  la  trésorerie  comme  les  deux  premières  priorités  du 
Directeur Administratif et Financier (DAF). Une  seconde étude2, post Covid, d’Euler 
Hermès, met en exergue un changement dans ces priorités, désormais le pilotage de 
la trésorerie est « la priorité absolue », devant le besoin de digitalisation. 

Le  constat  est  évident  :  le  pilotage  de  la  trésorerie,  considéré  comme  un  élément 
central  de  la  gestion  financière  des  PME  et  ETI  avant  la  crise  du  Covid,  devient, 
aujourd’hui, un élément vital… 

En parallèle, la transformation digitale de la fonction finance reste une prédominance 
de fond. En effet, les recherches3,4 sont unanimes : les dirigeants considèrent la crise 
comme une opportunité pour investir dans les technologies digitales. 

En  bref,  la  crise  traversée,  bouleverse  l’agenda  de  la  fonction  finance.  En  sus  du 
pilotage de la trésorerie, il convient dès lors, de mener rapidement la transformation 
digitale de la direction financière. Ce bilan se révèle particulièrement juste et pertinent 
dans  le  secteur  industriel  subissant  des  contraintes  de  liquidités  grandissantes,  et 
assumant, bien souvent, un retard dans sa transformation digitale5.  

Face  à  ces  enjeux  et  besoins,  l’expert‐comptable  semble  avoir  un  rôle  à  jouer.  Ses 
clients attendent de lui (i) un accompagnement dans la transition numérique de leur 
activité6 et (ii) des conseils sur la gestion et le pilotage de leur entreprise.7  

 
1
 PwC, Priorités du DAF 2020, Janvier 2020, 66 p. 
2
 Euler Hermes, La crise du Covid‐19 a modifié les priorités du directeur financier, Aout 2020, 5 p. 
3
 Accenture, How CFOs can fuel the growth of the digital enterprise, 2019, 47 p. 
4
 EY, Global Confidence Barometer, 22 ed., How do you find clarity in crisis, Avril 2020, 16 p. 
5
 Accenture, Performance Digitale des Entreprises Françaises, 2016, 16 p. 
6
 Enquête réalisée en 2015 par Harris auprès d’un échantillon de 402 personnes pour l’OEC. 
7
 ARRAOU Philippe, L’expert‐comptable et l’économie numérique, Janvier 2016, 236 p. 

10 
 
Ce  défi  n’est  pas  simple.  L’expert‐comptable  se  retrouve  confronté  à  de  multiples 
gageures :  Il  doit  se  former,  s’entourer  de  collaborateurs  aguerris,  faire  face  à  une 
concurrence accrue, et surtout savoir utiliser les bons outils… Il est donc légitime de 
se demander dans quelles mesures l’expert‐comptable peut s’aider des technologies 
digitales pour améliorer le pilotage de la trésorerie de ses clients industriels. 

En réponse à cette problématique, ce mémoire poursuit 5 objectifs principaux : 

 Mieux comprendre le concept de « pilotage de la trésorerie ». 

Ce  mémoire  synthétisera  la  littérature  pour  mieux  appréhender  la  notion  de  « 
pilotage de la trésorerie », les technologies utilisées pour ce type de gestion, les 
acteurs et offres existantes.  

 Savoir  quelles  technologies  utiliser  pour  améliorer  le  pilotage  de  la 
trésorerie d’une entreprise industrielle. 

Ce mémoire spécifiera les technologies à utiliser pour améliorer le pilotage de la 
trésorerie  et  leur  cas  d’application.  Il  permettra  au  lecteur  de  recommander  et 
utiliser les meilleurs outils dans les cas spécifiques discutés. 

 Déterminer la marche à franchir et le rôle de l’expert‐comptable, pour 
mener une mission d’amélioration du pilotage de la trésorerie à l’aide 
de ces technologies. 

La  confrontation  des  conclusions  de  la  littérature  avec  l’avis  des  professionnels 
permettra  de spécifier  les  conditions  nécessaires  à  l’application  de  ce  type  de 
mission (formation, recrutement, compétences, offre…). Nous discuterons aussi du 
rôle de l’expert‐comptable avec les autres professionnels (éditeurs, experts…).  

 Proposer  une  démarche  d’accompagnement  à  l’amélioration  du 


pilotage par le cash avec un guide méthodologique. 

11 
 
Pour illustrer les conclusions de l’analyse qualitative et de l’état de l’art, ce mémoire 
présentera  un  guide  méthodologique  pour  proposer  concrètement  une  mission 
d’accompagnement d’un client à la mise en place d’un processus et un modèle de 
prévision de trésorerie en interne. 

 Accompagner ce guide, d’un outil numérique clef en main pour l’expert‐
comptable. 

En  dernier  lieu,  l’objectif  est  de  donner  un  aspect  pratique  à  ce  mémoire,  en 
l’accompagnant  d’un  outil  mix  Excel  et  Power  Bi  de  prévision  de  trésorerie 
réutilisable par la profession. 

 
Le plan du mémoire découle des objectifs exposés ci‐dessus et s’articule en trois 
parties : 

La première partie présente une revue de la littérature et des pratiques actuelles afin 
de  déterminer  ce  que  l’on  sait  (ou  non)  sur  le  sujet  et  de  repérer  les  manques 
éventuels.  L’objectif  étant  de  mieux  appréhender  la  notion  de  (i)  pilotage  de  la 
trésorerie, (ii) l’utilisation actuelle des outils digitaux pour ce type de pilotage et (iii) 
de passer en revue les offres et acteurs sur le sujet. 

La deuxième partie commence par déterminer les hypothèses de réponses à notre 
problématique  issues  de  l’état  de  l’art.  Ces  hypothèses  sont  testées  selon  une 
méthodologie de recherche et d’analyse décrite et justifiée. Enfin, nous analysons les 
résultats des études de cas et entretiens par thèmes afin de les confronter dans un 
deuxième temps aux hypothèses nées de l’état de l’art. 

La  troisième  partie,  plus  pratique,  permet  de  capitaliser  sur  les  conclusions  de  la 
deuxième partie, pour, proposer un guide méthodologique d’accompagnement à la 
mise en place de prévisionnels de trésorerie. Ce guide est accompagné d’un outil mix 
Excel et Power BI. 

12 
 
Première  partie  ‐  Pilotage  de  la  trésorerie  d’une 
 
entreprise industrielle et utilisation des outils digitaux : 
état de l’art des pratiques actuelles 
 
Dans le contexte de crise actuelle, le pilotage de la trésorerie est devenu l’enjeu 
majeur  des  entreprises  industrielles.  A  titre  d’illustration,  l’apparition  du  mot 
« trésorerie » a été multiplié par 3 dans la presse économique française sur les 9 
derniers mois de l’année 20208. 

Cette partie vise, donc, à faire un état de l’art des pratiques actuelles en termes de 
pilotage de la trésorerie dans les entreprises industrielles tout en se focalisant sur 
les outils digitaux utilisés. L’objectif est d’avoir un point de départ académique et 
théorique sur le sujet afin de mettre en perspective notre analyse qualitative. 

Dans un premier temps, nous définirons le concept de « pilotage de la trésorerie » 
et  exposerons  les  enjeux  stratégiques,  financiers  et  offres  de  conseils  qu’il 
recouvre. Dans un second temps nous analyserons, comment les chefs d’entreprise 
et les directions financières souhaitent exploiter le potentiel des outils digitaux afin 
d’optimiser  les  processus  et  le  pilotage  de  leur  entreprise  industrielle.  L’objectif 
étant  de  dresser,  en  dernier  lieu,  un  état  de  l’art  des  compétences  actuelles  de 
l’expert‐comptable pour répondre à ces enjeux. 

  

 
8
 Factiva : Recherche du mot clef « Trésorerie », distribution mensuelle de l’occurrence (Mars 
2020 à Novembre 2020 versus Mars 2019 à Novembre 2019) 

13 
 
Chapitre 1 ‐ Le pilotage de la trésorerie, élément central de la 
gestion stratégique et financière d’une entreprise industrielle  
 
L’objectif de ce premier chapitre est de comprendre les pratiques actuelles et les 
dernières conclusions académiques en matière de pilotage de la trésorerie d’une 
entreprise industrielle. Il constituera le point de départ de notre réflexion 

Nous chercherons d’abord à définir le concept de « pilotage de la trésorerie » et 
son évolution historique, afin de déterminer au mieux ses enjeux et ses objectifs 
dans  le  cadre  d’un  ralentissement  économique.  Finalement  nous  dresserons  un 
état des lieux des offres et pratiques actuelles en matière de pilotage par le cash. 

Section 1 ‐ Pilotage de la trésorerie : Définition et historique  
 
Le concept de pilotage de la trésorerie est l’élément central de ce mémoire. Cette 
première section cherche donc à mieux comprendre de quoi il s’agit. 

1. Comment définir le pilotage de la trésorerie ? 
 
Il  convient  tout  d’abord  de  rappeler  la  définition  du  « pilotage » :  « Il  s’agit 
d’anticiper  les  évènements  futurs,  à  partir  d’éléments  connus  ou  à  partir 
d’extrapolations  d’évènements  passés,  afin  de  permettre  une  prise  de  décision 
éclairée »9. Le pilotage de la trésorerie s’inscrit dans cette optique et vise à anticiper 
les flux de trésorerie à partir d’éléments historiques afin de prendre des décisions 
stratégiques et de gestion rapides et anticipées. 

Par  ailleurs,  un  pilotage  par  le  cash  vise  non  seulement  à  identifier  le niveau  de 
trésorerie disponible dans le temps, mais surtout à définir le niveau de trésorerie 

 
9
 DEMEESTERE René, LORINO Philippe, MOTTIS Nicolas, Pilotage de l’entreprise et contrôle de 
gestion, Dunod, novembre 2018, 6 ‐ème édition, 401 p. 

14 
 
nécessaire  et  à  l’atteindre.  Cela  nécessite  une  forte  compréhension  du  cycle  de 
trésorerie de l’entreprise10 :  

 Encaissements et décaissements exceptionnels 
 Financement  :  augmentations  de  capital,  nouveaux  emprunts…  et  les 
décaissements correspondants (dividendes, remboursements d’emprunts…) 
 Cycle de trésorerie : génération et consommation de cash par l’activité : 
o Où et comment est consommé le cash ? Cette consommation est‐
elle nécessaire et optimale ? 
o Où et comment est généré le cash ? Cette génération peut‐elle être 
accélérée ou augmentée ? 

Afin de mieux appréhender le concept de « pilotage de la trésorerie », tentons de 
comprendre sa genèse à travers son évolution historique. 

2. Evolution  historique  du  pilotage  de  la  trésorerie  et 


différences culturelles 
 
Pour  comprendre  la  naissance  du  concept  de  « pilotage  de  la  trésorerie », 
rappelons  la  genèse  et  l’évolution  des  recherches  en  matière  de  gestion  de  la 
trésorerie  au  sens  large.  Les  principales  évolutions  identifiées  par  les 
chercheurs (cf. figure 1) démontrent un rôle stratégique croissant pour la fonction 
trésorerie. 

 
10
 WASTYN, FALOMIR, SEYRIES, Piloter par le cash, AFTE, Novembre 2019 

15 
 
Figure 1‐ Evolution historique du rôle de la trésorerie dans la gestion financière des entreprises11 

Les grandes évolutions sont les suivantes : 

 Les  premières  recherches  sur  la  gestion  du  BFR  remontent  aux  années 
196012. On identifiait le besoin de construire un prévisionnel de trésorerie 
pour faire des arbitrages (décalage de paiement des fournisseurs…)13.  
 Dans  les  années  1970,  des  travaux  précisent  les  actions  à  mener  pour 
optimiser  le  BFR14.  La  gestion  du  BFR  prend  de  l’ampleur  dans  les 
entreprises.  Dans  la  continuité,  des  nouveaux  postes  comme  le  credit 
manager naissent dans les pays anglo‐saxons.  
 La crise de 2008 marque un tournant dans la gestion de la trésorerie, celle‐
ci devient rare… Le pilotage par le cash vient de naitre. La trésorerie devient 

 
11
 https://www.treasurystrategies.com/ 
12
 SMITH Keith, (1973), State of the Art of Working Capital Management, Financial Management 
Vol. 2, No. 3 (Autumn, 1973), p. 50‐55 
13
 LERNER E.M. (1968),  Simulating a cash budget, California Management Review, (Winter 68) 
P.79‐86 
14
 WELTER P.,(1970), How to calculate savings possible through reduction of working capital, 
Financial Executive, (Nov 1970), p.50‐58 

16 
 
ainsi une fonction stratégique à part entière15. Par exemple la gestion des 
délais  de  paiements  devient  un  point  important  des  négociations 
contractuelles. 

Ces évolutions peuvent s’expliquer par divers facteurs. Par exemple, les entreprises 
doivent piloter plus finement leur trésorerie car elles en détiennent moins16.  Cela 
peut  s’expliquer  par  les  profondes  mutations  de  l’actionnariat  durant  les  30 
dernières  années  (diminution  du  nombre  d’entreprises  familiales  au  bénéfice 
d’entreprises contrôlées par des fonds d’investissements types Leveraged Buy Out 
…).17  Or,  comme  le  montre  la  thèse  de  K.  Saddour  Dridi,  les  entreprises  non 
familiales détiennent moins de trésorerie18. Leurs nouveaux actionnaires ont, ainsi, 
pour objectif de maximiser la génération de trésorerie. Ils imposent un nouveau 
crédo « cash is king » (« La trésorerie est reine »).19  

Enfin, la littérature fait état de différence culturelle et rappelle le retard conséquent 
de  la  France  sur  les  pays  Anglo‐Saxon  en  matière  de  pilotage  de  la  trésorerie. 
Culturellement  les  entreprises  françaises  sont  plus  axées  sur  le  pilotage  de  leur 
résultat  sans  se  soucier  de  la  génération  de  cash  entrainée  par  les  politiques 
commerciales  et  stratégiques20  21 ;  mais  les  crises  économiques  récentes  ont 
amené des bouleversements en la matière. 

 
15
 POLAK P., ROBERTSON D., LIND M., (2011), The New Role of the Corporate Treasurer: Emerging 
Trends in Response to the Financial Crisis, International Research Journal of Finance and 
Economics (N° 78), p. 48‐69 
16
 SADDOUR DRIDI Khaoula (2008), Pourquoi les entreprises détiennent elles de la trésorerie ?, 
Thèse, Université Paris Dauphine, 220 p. 
17
 Source DGI – INSEE : Base de données fiscales. / Reprise d’entreprise au départ en retraite du 
dirigeant – Ministère des PME, du commerce de l’artisanat et des professions libérales. 
18
 SADDOUR DRIDI Khaoula (2008), Pourquoi les entreprises détiennent elles de la trésorerie ?, 
Thèse, Université Paris Dauphine, 220 p 
19
 BearingPoint (2019) , Mieux piloter le cash quels enjeux et quels leviers, BearingPoint, 7 p 
20
 BOLLAERT Louis, DOYON Sophie et TELA Ludovic, (2014), DAF : comment insuffler une nouvelle 
culture du cash pour garantir la performance de l’entreprise ? Option Finance, 6 p 
21
 DESJARDINS Cécile, (2019), Les entreprises françaises, cancres de la prévision de trésorerie, Les 
Echos, 3p. 

17 
 
3. Les crises économiques récentes ont montré les limites 
d’un pilotage des entreprises par le résultat : le pilotage 
par  le  cash  devient  un  élément  clef  de  la  gestion 
financière.  
 
Le  pilotage  par  la  trésorerie  est  né  d’une  nécessité  d’aller  plus  loin  dans  les 
pratiques de pilotage habituelles (outils de pilotage « comptable » et pilotage par 
le résultat)22. En effet, les outils de pilotage tels que le Bilan, le Compte de Résultat, 
ou le Tableau de Flux de Trésorerie sont limités car :  

 Leur structure est normative et ne correspond pas à l’organisation et aux 
centres décisionnels de l’entreprise, 
 Ils excluent la dimension « processus » et « métier », 
 Ils font l’objet d’écriture techniques et de présentation, qui compliquent la 
lecture de la performance cash de l’entreprise. 

Le pilotage par le cash est plus concret et moins manipulable. Se fondant sur les 
flux de trésorerie, il permet de mieux apprécier la performance et la valeur réelles 
d’une entreprise.23 

Cette envie d’aller plus loin est née lors de la crise de 2008, période où le cash est 
devenue  rare.  L’idée  est  simple,  il  s’agit  désormais  de  ne  plus  se  focaliser 
uniquement sur la maximisation du résultat mais aussi d’optimiser la génération de 
trésorerie.  Pour  exemple,  la  citation  suivante24  illustre  parfaitement  cette  idée : 
“The crisis replaced a focus on earnings with a focus on cash and liquidity” (Avec la 
crise, la focalisation sur le pilotage du résultat s’est muée vers une focalisation sur 

 
22
 WASTYN, FALOMIR, SEYRIES, Piloter par le cash, AFTE, Novembre 2019 
23
 VERNIMMEN Pierre, Finance d’entreprise 2020, Dalloz, Juillet 2019, 1000 p. 
24
 POLAK P., ROBERTSON D., LIND M., (2011), The New Role of the Corporate Treasurer: Emerging 
Trends in Response to the Financial Crisis, International Research Journal of Finance and 
Economics (N° 78), p. 48‐69 

18 
 
la trésorerie et la liquidité). Dans la même lignée les récents articles de presse sur 
la crise du Covid 19 nous rappelle l’importance d’un pilotage de la trésorerie en 
temps de crise : « Le pilotage de la trésorerie, déjà primordial en temps habituel, 
devient  crucial  voir  même  vital  dans  cette  période  de  crise  intense »25,  « La 
trésorerie est redevenue le nerf de la guerre »26. 

En conclusion, avec la crise du Covid 19, les entreprises françaises industrielle se 
retrouvent  « face  au  mur »  …  Le  cash  est  devenu  rapidement  la  priorité  des 
directions financières et son pilotage d’une importance cruciale en complément du 
seul  pilotage  du  résultat.  Nous  allons  explorer  les  enjeux  et  les  objectifs  qu’ils 
recouvrent dans la section suivante. 

Section 2 ‐ Pilotage de la trésorerie dans un contexte de ralentissement 
de l’économie : rappel des enjeux et des objectifs poursuivis pour une 
entreprise industrielle 
 
Nous avons défini le pilotage de la trésorerie et compris dans quel contexte il est 
né ; désormais tentons de comprendre quels sont les enjeux et les objectifs de ce 
mode de pilotage pour une entreprise industrielle. 

1. Piloter la trésorerie : Quels enjeux ? 
 
Les enjeux du pilotage par la trésorerie sont les suivants (regroupement fait à partir 
des lectures académiques et professionnelles) : 

 Dégager davantage de ressources financières à partir de l’activité27, 
 
25
 GALLO Stephanie, (2020), Piloter sa trésorerie : une obligation pour rebondir après la crise, Chef 
d’entreprise, 3p. 
26
 KINDERMANS Marion, (2020), Coronavirus : sauver sa trésorerie, le nerf de la guerre pour les 
PME, Les Echos, 3p. 
27
 POLAK P., ROBERTSON D., LIND M., (2011), The New Role of the Corporate Treasurer: Emerging 
Trends in Response to the Financial Crisis, International Research Journal of Finance and 
Economics (N° 78), p. 48‐69 

19 
 
 Se doter d’une capacité d’anticipation des cycles de trésorerie, 
 Scénariser  et  piloter  de  façon  dynamique  l’impact  des  décisions 
opérationnelles.28  

L’on peut décliner ces enjeux majeurs en 6 axes clefs (regroupement fait à partir 
des lectures académiques et professionnelles) : 

 Stratégie :  Mettre  en  place  une  organisation  où  Finance  (trésorerie)  et 
Opérations sont alignées sur la stratégie de l’entreprise29, 
 BFR  &  Endettement :  Connaitre  le  juste  niveau  de  besoin  en  fonds  de 
roulement  nécessaire  aux  opérations.  Dimensionner  l’endettement  en 
conséquence, 
 Arbitrage :  Arbitrer  les  décisions  business  en  fonction  des  impératifs  de 
trésorerie et inversement, 
 Agilité :  Piloter  la  saisonnalité  de  l’activité  et  gérer,  au  profit  de 
l’exploitation,  le  « swing »  entre  périodes  d’optimisation  de  trésorerie  et 
périodes d’opportunité, 
 Liquidités :  Identifier  les  leviers  à  activer  à  court  et  moyen  terme  pour 
dégager des liquidités. Par exemple, la nécessité de trouver rapidement des 
leviers de liquidités a été une des priorités des entreprises lors de la crise 
du Covid‐1930, 
 Anticipation : Modéliser le séquencement des cash‐flows intra‐mensuels et 
le point bas de trésorerie qui en résulte.  

 
28
 SOBOLEVA Y. P., MATVEEV V. V., ILMINSKAYA S. A., (2018), Monitoring of business operations 
with cash flow analysis, International Journal of Civil Engineering and Technology, Vol. 9, 11 p 
29
 CAMUS Emmanuel, MARCELLIN Laurent, OUHLEN Jean, Gestion stratégique de la trésorerie 
pour garantir le cap post‐covid, Webinar DFCG, Juillet 2020 
30
 GUESSANT Hélène, (2020), Plus que jamais, la liquidité (le cash) est l’un des éléments majeurs 
de la sur(vie) des entreprises, L’Opinion, 3p. 

20 
 
De  manière  générale,  le  pilotage  de  la  trésorerie  permet  de  répondre  aux  deux 
premières priorités du DAF (Directeurs administratifs et financiers), à savoir (i) le 
pilotage de la performance et (ii) la gestion de la trésorerie31. Cette préoccupation 
des  chefs  d’entreprises  et  directeurs  financiers  pour  le  pilotage  du  cash  peut 
s’expliquer  par  l’endettement  accru  des  entreprises  dû  aux  opérations 
d’acquisitions avec effet de levier, un contexte de crises de liquidités, ainsi que la 
recherche  de  maximisation  de  la  rentabilité  actionnariale,  comme  le  rapporte 
l’étude de Bearing Point et de la DFCG32. 

Enfin  le  pilotage  par  le  cash  permet  de  donner  aux  dirigeants  ainsi  qu’aux 
opérationnels une compréhension fine de la génération de trésorerie et des enjeux s’y 
afférent, il est la première étape d’une diffusion de la culture cash. 

2. Piloter la trésorerie : Quels objectifs ? 
 
De manière concrète : le pilotage par le cash répond aux objectifs suivants33 : 

 Obtenir une vision fine et fiable de la trésorerie prévisionnelle34, afin de 
 S’assurer de la capacité de la stratégie à générer du cash et à anticiper les 
besoins liés35, 
 Gérer la trésorerie au mieux (minimiser le coût de financements, gérer la 
liquidité intra groupe, anticiper le risque de change…), 
 Anticiper  les  besoins  de  financements  et  les  excès  de  trésorerie  à  long 
terme et arbitrer, 
 Avoir un point de départ pour piloter le BFR et son évolution, 

 
31
 PwC, Priorités du DAF 2020, 2020, 9 p. (post Covid) 
32
 BEARING POINT / DFCG, (2019), Mieux piloter le cash quels enjeux et quels leviers, DFCG, 7 p. 
33
 Regroupement fait à partir des lectures académiques et professionnelles 
34
 DECAUX Tony (2020), Cash forecasting, Treasurer’s companion (Fev 2020), 6 p. 
35
 RAJAA Mohammed, (2010), Les pratiques managériales pour le pilotage des Entreprises en 
difficultés, Université Tétouan, 18 p. 

21 
 
 Communiquer aux tiers externes sur la trajectoire cash de l’entreprise et 
négocier d’éventuels financements, 
 Décliner la prévision en plan d’action sur le BFR36. 
 Comprendre la génération de son besoin en fonds de roulement (BFR) et 
des processus liés, avec l’objectif de : 
 Comprendre les flux opérationnels des différentes activités, 
 Factualiser via des analyses transactionnelles, 
 Revoir et comprendre les processus de bout en bout, 
 Déterminer une feuille de route et des objectifs d’optimisation du BFR. 
 Optimiser  son  besoin  en  fonds  de  roulement  de  manière  à  générer  un 
maximum de trésorerie sans mettre en péril l’exploitation,37 en : 
 Optimisant la supply chain et en déterminant le bon niveau de stock, 
 Optimisant  son  niveau  de  créances  clients  par  l’amélioration  des 
processus,  la  renégociation  de  délais  de  paiement  et  l’optimisation  des 
moyens de paiements, 
 Améliorant  le  niveau  de  dettes  fournisseurs  par  l’amélioration  des 
processus, la renégociation de délais de paiement … 
 Diffuser une « culture cash » pour : 
 Renforcer le lien avec les opérationnels, pour approfondir et pérenniser 
les travaux d’optimisation des cash‐flows38, 
 Responsabiliser  les  managers  avec  les  indicateurs  cash ;  seuls  47%  sont 
motivés et récompensés aujourd’hui39, 

 
36
 Grant Thornton, Les enjeux de la prévision de trésorerie, (2019), 50 p. 
37
 Livre Blanc KPMG, Optimiser le cash et créer de la valeur, KPMG, 2009, 16 p.    Les façon 
d’optimiser le cash 
38
 MENNESSON Eve, (2019), Faire de la culture cash un levier de performance, DAF‐Mag, 3 p. 
39
 BEARING POINT/DFCG, (2019), Mieux piloter le cash quels enjeux et quels leviers, BearingPoint, 
7 p. 

22 
 
 Diffuser  une  « culture  cash »  au  sein  de  l’entreprise  au  moyen  d’une 
fonction  de  type  « Cash  Controlling »,  ou  d’outils  de  type  « cash 
dashboard », 
 Investir dans les systèmes d’information pour supporter la production et 
le calcul des données. 

3. Piloter  la  trésorerie :  Les  spécificités  du  secteur 


industriel 
 
Tout d’abord, le secteur industriel est souvent en proie à des retards de paiements 
de  la  part  de  ses  clients,  générant  un  niveau  de  créances  souvent  élevées.  Par 
exemple un article académique40, visant à étudier la gestion de la trésorerie dans 
une  entreprise  industrielle  brésilienne  met  en  évidence  les retards  de  paiement 
récurrents  de  leurs  clients  menaçant  parfois  le  niveau  de  trésorerie  globale  de 
l’entreprise. Cela s’explique par une forte dépendance du secteur industriel à des 
clients peu nombreux, qui, par conséquent, sont en position de force pour rallonger 
les délais. 

Pour  illustrer  ce  point,  en  comparaison  avec  d’autres  secteurs41,  le  secteur 
industriel  possède  un  délai  (Comparaison  du  secteur  industriel versus  les  autres 
secteurs pour un panel d’entreprises européennes) : 

 De règlement client de 76 jours versus 48 jours, 
 De règlement fournisseurs de 62 jours versus 68 jours, 
 De rotation des stocks de 67 jours versus 56 jours. 

 
40
 BARBOSA P., PIMENTEL P., A (2000), Linear programming model for cash flow management in 
the Brazilian construction industry, Construction management & economics (vol 19), 7p. 
41
 PwC, Working capital report, 2020, 30 p. 

23 
 
De ce fait, le secteur industriel connait des problématiques de gestion du BFR plus 
importantes lié à son important encours clients, et stocks. 

En  synthèse,  il  s’avère  qu’après  de  multiples  recherches,  la  littérature  est  peu 
fournie en exemple sur le cas précis du pilotage de la trésorerie dans une entreprise 
industrielle. Cela vient justifier l’originalité de notre mémoire et de notre analyse 
qualitative  qui  cherchera  à  comprendre  par  des  cas  concrets  les  spécificités  du 
pilotage par le cash pour une entreprise de ce secteur.  

Pour  conclure  cette  section,  la  littérature  comme  les  études  professionnelles, 
s’alignent pour faire du pilotage par le cash un véritable enjeu de la gestion d’une 
entreprise, en particulier en temps de crise.  

Section 3 : Améliorer, ou, tout simplement, développer le pilotage de 
la trésorerie : Quels sont les principaux acteurs ? Quelles sont les offres 
de missions existantes ? 
 
Après  avoir  compris  les  enjeux  et  les  objectifs  d’un  pilotage  par  la  trésorerie,  il 
devient nécessaire de dresser un état des lieux des acteurs et des offres actuelles 
proposées en matière d’amélioration du pilotage de la trésorerie. 

1. Les acteurs de l’amélioration du pilotage du cash 
 
Plusieurs  acteurs  peuvent  intervenir  dans  la  mise  en  place  ou  l’amélioration  du 
pilotage du cash. Le tableau ci‐dessous résume les 3 grandes catégories : 

24 
 
Figure 2 ‐ Tableau des acteurs du pilotage de la trésorerie et de leurs champs d’intervention42 

  Les éditeurs de  Les cabinets de  Les cabinets d’ 


solutions dédiées  conseils spécialisés  expertise comptable 
Type de  PME, ETI et GE  ETI et GE  TPE, PME et ETI 
clients 
Champs  Mise en place de  Optimisation des  Prévisionnel 
d’intervention  solutions dédiées  processus et  d’exploitation 
actuels  (facturation  accompagnement à  Gestion de la 
électronique…)  la digitalisation  trésorerie 
Forces   En position de  Expertise métier  Référent et expert 
forces sur les  spécifique  pour les TPE/PME 
sujets de  Connaissance client 
digitalisation des  (données, activité) 
métiers et 
processus 
Faiblesses   Pur technicien  Pas présent sur le  Manque d’expertise 
Pas d’expertise  segment des TPE /  spécifique 
métier  PME  Peu présent sur les 
Très spécialisé  ETI 
 

2. Les offres des cabinets d’expertise comptable 
 
Face à ces multiples acteurs, précisons les offres actuelles des cabinets d’EC. 

Tout  d’abord,  l’amélioration  du  pilotage  de  la  trésorerie  est  une  offre  qui  s’est 
développée depuis environ 10 ans dans les grands cabinets d’expertise comptable 
internationaux  de  type  « big  four ».  Elle  est  souvent  intégrée  dans  les  offres  de 
conseil en amélioration de la performance. Les offres proposées sont les suivantes : 

 Assistance  à  l’élaboration  de  prévision  de  trésorerie  (modèle  Excel, 


processus, organisation etc.), 
 Diagnostic d’optimisation du BFR (analyse qualitatif et quantitatif du BFR), 

 
42
 Tableau synthétique issu des lectures académiques et professionnelles 

25 
 
 Assistance  à  l’optimisation  du  BFR  (réorganisation,  assistance  à 
l’automatisation …), 
 Assistance à la diffusion de la culture cash. 

Par ailleurs, les cabinets d’expertise comptable de taille intermédiaire proposent 
les offres suivantes : 

 Des prévisions d’exploitation et de trésorerie de manière ponctuelle à leur 
client (dans le cadre d’une demande de prêt garanti par l’état par exemple), 
 Des accompagnements dans le cadre de négociation de décalage de dettes, 
 Des analyses financières et opérationnelles du BFR … 

Enfin les plus petits cabinets d’expertise comptable (moins de 50 collaborateurs) 
semblent proposer peu d’offres relatives à l’amélioration du pilotage du cash. Les 
offres des petits cabinets sont encore très axées sur le métier historique de l’expert‐
comptable (Tenue de comptes, audit, fiscalité…). La consultation des sites internet 
montre toutefois des offres axées sur des prévisions de trésorerie et d’exploitation 
réalisées ponctuellement par l’EC sur demande du client. 

3. Les offres des autres acteurs 
 
Face  aux  cabinets  d’expertises  comptables  l’on  distingue  deux  grands  acteurs 
proposant des offres distinctes. 

Les offres des cabinets de conseil spécialisés : 

Les cabinets de conseils ayant créé des spécialisations « pilotage de la trésorerie » 
proposent les offres suivantes (exemple de Redbridge ici43): 

 Des conseils en financements (prêts, financements court terme…) 

 
43
 Redbridge ‐ https://www.redbridgedta.com/fr/tresorerie/ 

26 
 
 Des conseils liés aux systèmes de paiements 
 Des  conseils  de  gestion  /  optimisation  de  la  trésorerie  (Prévisions  de 
trésorerie, Optimisation du BFR, Cash pooling) 
 Des  conseils  d’organisation  de  la  fonction  trésorerie  (risques,  systèmes, 
transformations) 

Ces offres, à la différence de celles des cabinets d’expertise comptable, sont plus 
orientées « outils », avec, dans la plupart des cas, des accompagnements à la mise 
en place de systèmes IT, la rédaction de cahier des charges… 

Les offres des éditeurs de solutions dédiées : 

En plus des cabinets d’expertise comptable et de conseil, les éditeurs de solutions 
dédiées (Fintech) proposent eux aussi des offres visant à améliorer le pilotage de la 
trésorerie. Voici quelques exemples : 

 CashLab44,  propose  par  exemple  la  mise  en  place  d’un  outil  dédié  de 
prévisions  de  trésorerie  paramétré  sur  les  données  spécifiques  de 
l’entreprise, 
 De nombreuses Fintech45 proposent de mettre en place des outils relatifs à 
l’optimisation  du  BFR.  Par  exemple,  l’éditeur  DimoSoftware  propose  une 
solution  dénommée  CashOnTime46,  permettant  d’automatiser  le 
recouvrement des créances (notation du client et relance automatique…), 
dans  la  même  optique  Clearnox  propose  aussi  d’accompagner  les  clients 
dans la mise en place d’un logiciel de relance automatique47, 

 
44
 CASHLAB ‐ https://www.cashlab.fr/solutions/ 
45
 CAPELLO Cyril, (2020), Alors que certaines fintechs se concentrent sur le cash, d'autres traitent 
le problème à la source avec le BFR, Option Finance, 3p. 
46
 Livre Blanc CashOnTime, Les bonnes pratiques de la « culture cash » : méthodes et outils du 
Credit Management, DimoSoftware, 2019, 20 p. 
47
 Livre blanc Clearnox, Facturer c'est bien encaisser c'est mieux, Clearnox, 2018, 20 p. 

27 
 
 Par  ailleurs,  d’autres  Fintechs  proposent  des  solutions  d’intelligence 
artificielle visant à prédire les flux de trésorerie ou le risque de défault d’un 
client48, 

Ci‐dessous un tableau récapitulatif des principales Fintechs et les offres proposées 
en termes d’amélioration du pilotage de la trésorerie : 

Figure 3 ‐ Panorama des fintechs proposant des solutions d’amélioration du pilotage de la trésorerie49 

Pour  résumer  cette  section :  il  existe  trois  grands  acteurs  proposant  des  offres 
visant à améliorer le pilotage du cash. Il s’agit des éditeurs de solutions dédiées, les 
cabinets  de  conseil  spécialisés  et  enfin  les  cabinets  d’expertise  comptable.  Ces 
derniers proposent une offre qui se limite souvent à la construction de prévisions 
de trésorerie ou à des analyses financières succinctes.  

 
48
 Livre blanc Sidetrade, IA : Comment booster la performance de votre département finance ? 
2019, 8p. 
49
 MERCIER Evelyne, GARDI Christine, Au cœur du covid : les solutions opérationnelles pour 
améliorer la trésorerie de manière innovante, Webinar DFCG, Juin 2020 

28 
 
Pour  résumer  ce  chapitre,  nous  avons  défini,  en  premier  lieu,  le  pilotage  de  la 
trésorerie  comme  étant  la  capacité  à  anticiper  les  flux  de  trésorerie  à  partir 
d’éléments  connus  et  passés  afin  de  prendre  des  décisions  stratégiques  et  de 
gestions rapides et anticipées. C’est lors de la crise de 2008, moment où le cash 
devient  rare,  que  les  dirigeants  comprennent  les  limites  du  seul  pilotage  par  le 
résultat. Le pilotage du cash connait, alors, son essor en France et dans le monde. 

De  manière  synthétique,  le  pilotage  par  la  cash  répond  aux  enjeux  suivants :  (i) 
Dégager davantage de ressources financières à partir de l’activité, (ii) se doter d’une 
capacité d’anticipation des cycles de trésorerie et (iii) scénariser et piloter de façon 
dynamique l’impact des décisions opérationnelles. Pour répondre à ces enjeux, les 
objectifs  sont  (i)  d’avoir  une  vision  de  la  trésorerie  prévisionnelle,  (ii)  de 
comprendre les cycles du BFR de manière à (iii) les optimiser.  

Face à ces enjeux, trois grands acteurs proposent d’accompagner les entreprises, 
(i) les éditeurs de solutions dédiées, (ii), les cabinets de conseil spécialisés, et (iii) 
les cabinets d’expertise comptable. Ces acteurs proposent des offres qui vont de la 
mise en place d’outils, à la construction de prévision de trésorerie en passant par 
des conseils en organisation et optimisation de processus. 

En  résumé,  nos  recherches  nous  ont  montré,  certes,  l’intérêt  grandissant  du 
pilotage par le cash, mais cet intérêt est complétement corrélé à l’évolution des 
technologies numériques permettant d’améliorer processus et outils de pilotage… 

   

29 
 
Chapitre 2 ‐ En parallèle, les chefs d’entreprise et les directions 
financières  découvrent  le  potentiel  des  outils  digitaux  afin 
d’optimiser  les  processus  et  le  pilotage  de  leur  entreprise 
industrielle 
 
Ce  deuxième  chapitre  présente  un  état  des  lieux  des  pratiques  actuelles  et  des 
dernières conclusions académiques en termes d’essor des outils numériques pour 
améliorer le pilotage financier et optimiser les processus. 

Nous cherchons, d’une part, à dresser un panorama des outils digitaux dédiés  à 
l’optimisation  des  processus  liés  au  BFR  et  au  pilotage  financier,  puis,  dans  la 
continuité,  nous  ferons  un  focus  sur  le  cas  spécifique  de  la  data  visualisation 
(visualisation de données) via des outils de Business Intelligence. 

Section 1 ‐ Définition, évolution et panorama actuel des outils digitaux 
dédiés à l’optimisation des processus et au pilotage financier 
 
Cette  section  vise  à  mieux  comprendre  quels  sont  les  outils  digitaux  dédiés  au 
pilotage financier, à l’optimisation des processus et aux prévisions. Nous donnerons 
des exemples d’utilisations dans le cadre du pilotage de la trésorerie. 

1. De  l’information  à  la  prise  de  décision  :  les  outils  de 


Business Intelligence et leur application  
 
Tout  d’abord  définissons  la  BI :  « L’informatique  décisionnelle  (business 
intelligence)  est  l'informatique  à  l'usage  des  décideurs  et  des  dirigeants 
d'entreprises. Elle désigne les moyens, les outils et les méthodes qui permettent de 
collecter,  consolider,  modéliser  et  restituer  les  données,  matérielles  ou 
immatérielles,  d'une  entreprise  en  vue  d'offrir  une  aide  à  la  décision  et  de 

30 
 
permettre  à  un  décideur  d’avoir  une  vue  d’ensemble  de  l’activité  traitée. »50. 
L’ouvrage  de  référence51  en  la  matière  rappelle  les  objectifs  de  la  BI  « L’objectif 
majeur  de  la  BI  est  de  permettre  l’accès  aux  données  de  manière  interactive, 
parfois  en  temps  réel,  de  permettre  la  manipulation  de  données,  et  offrir  aux 
managers et aux analystes la possibilité de conduire des recherches appropriées ». 
Dans  cette  optique,  la  BI  cherche  à  rendre  intelligible  et  manipulable  la  grande 
quantité de données générées par les entreprises. 

L’utilisation de la BI s’est répandue rapidement ces dernières années. En effet, les 
principaux acteurs (cf tableau ci‐dessous) du numérique (Microsoft…) ont entrepris 
un  grand  chantier  de  vulgarisation  de  son  utilisation  de  manière  à  la  rendre 
accessible au plus grand nombre.   

Figure 4 ‐ Matrice des outils de Business Intelligence et analytique du Gartner52 

Nous reviendrons plus en détail sur l’utilisation de la BI dans la section suivante. 
 
50
 LE PAVEC Françoise, Valorisation des données clients en possession de l'expert‐comptable par 
un outil décisionnel, Novembre 2016, 178 p. 
51
 RAMESH S., DURSUM D., EFRAIM T., KING D., A managerial perspective on analytics, Pearson, 
Avril 2014, 3 eme edition, 220 p. 
52
 HOWSEN C., RICHARDSON (2019), Magic Quadrant for Analytics and BI, Gartner, 60 p. 

31 
 
2. De l’analyse des processus à leur automatisation : les 
outils  de  process  mining  et  de  RPA  appliqués  au 
processus clefs du besoin en fonds de roulement  
 
Le process Mining vise à analyser les données liées à l’exécution des processus afin 
d’en tirer des axes d’optimisation. Le Process Mining est une analyse des processus 
au travers des données qui circulent dans leurs flux.53 Le Process Mining analyse 
l’utilisation  réelle  des  processus  actifs  à  partir  des  données  transactionnelles  et 
événementielles du Système d’Information. 

Par exemple, dans le cadre d’une optimisation du cycle « Clients » du BFR, un des 
objectifs  sera  d’analyser  le  processus  allant  de  la  prise  de  commande  à 
l’encaissement et d’y investiguer d’éventuelles sources d’optimisation. 

Figure 5 ‐ Exemple d’analyse type Process Mining sur le processus client54 

 
53
 WERNER M. GERHKE M., (2019), "Multilevel Process Mining for Financial Audits," in IEEE 
Transactions on Services Computing, vol. 8, no. 6, pp. 820‐832 
54
 https://www.celonis.com/intelligent‐business‐cloud/process‐analytics 
 

32 
 
Une fois les inefficiences ciblées, il peut être intéressant d’automatiser certaines 
parties du processus. C’est l’objectif de la RPA (Robotic Process Automation). La RPA 
est  une  technologie  permettant  d’automatiser  des  processus.  Concrètement  il 
s’agit d’un logiciel informatique utilisant des règles de gestion pour exécuter des 
processus prévisibles, répondant à des règles de gestion normées. Il est construit 
avec les agents métiers dans les Directions et avec la DSI. 

Le  logiciel  simule  les  actions  de  l’agent,  utilisant  l’interface  utilisateur.  Il  peut 
recueillir des informations ou modifier des données. Il s’agit d’un outil non invasif 
sur le plan informatique et simple à mettre en place techniquement. Il peut être 
superposé aux systèmes existants et permet de créer des plateformes compatibles 
et en constante évolution.55 

Il  existe  aujourd’hui  plusieurs  acteurs  de  la  RPA,  les  principaux  se  situant  dans 
l’angle haut à droite du Magic Quadrant ci‐dessous : 

Figure 6 ‐ Matrice des outils de RPA du Gartner56 

 
 
55
 DOCHE Frédéric, (2019), Quelle finance 4.0 pour les directions fi. ? Le monde du Chiffre, 2p. 
56
 HOWSEN C., RICHARDSON J., (2019), Magic Quadrant for RPA, Gartner, 60 p. 

33 
 
Concrètement dans le cadre du pilotage par le cash, le RPA permet, par exemple, 
d’optimiser  le  processus  de  relance  des  impayés  en  automatisant  la  relance  par 
mail des créances dues.57 Par ailleurs l’utilisation du RPA est recommandée lorsqu’il 
s’agira  d’automatiser  les  actions  très  chronophages  mobilisant  beaucoup  de 
données (cas du lettrage des paiements par exemple). 

3. Des données historiques à leur projection dans le futur 
: l’utilisation de l’IA pour faire des prévisions (Analyse 
prédictive) 

Commençons par définir l’analyse prédictive : « L'analyse prédictive englobe une 
variété de techniques issues des statistiques, d'extraction de connaissances à partir 
de données et de la théorie des jeux qui analysent des faits présents et passés pour 
faire des hypothèses prédictives sur des événements futurs »58. 

Concrètement, pour le pilotage du cash, l’analyse prédictive peut être utilisée pour 
anticiper des impayés ou construire des modèles de prévision de trésorerie. C’est 
le cas d’une recherche présentée lors de la 27eme conférence européenne sur les 
systèmes  d’information59.  Les  chercheurs  ont  démontré  que  l’analyse  prédictive 
prédisait  de  manière  plus  fiable  les  flux  de  trésorerie  futurs  que  la  prévision  de 
trésorerie traditionnelle basée sur l’intelligence humaine. 

Le potentiel de l’analyse prédictive est repris par d’autres chercheurs60 mettant en 
avant sa capacité à anticiper l’évolution des postes du BFR et donc à piloter son 
cash en conséquent. 

 
57
 Livre blanc Clearnox, Facturer c'est bien encaisser c'est mieux, Clearnox, 2018, 20 p. 
58
 CSOEC, Les flux de A à Z, Collection des études, 2019, 2 p. 
59
 ESSWEIN Markus, MAYER Joerg, STOFFEL Sebastian, QUICK Reiner, (2019), PREDICTIVE 
ANALYTICS – A MODERN CRYSTAL BALL? ANSWERS FROM A CASH FLOW CASE STUDY, In 
Proceedings of the 27th European Conference on Information Systems (ECIS), Stockholm & 
Uppsala, Sweden, June 8‐14 
60
 PERMENTER Kevin, RIZZA Mickey, JEWEL Jordan, (2019), Worldwide Financial Applications 
Forecast, 2019–2023: Advance Technologies Reshaping the Role of CFO, Tech supplier, 8 p. 

34 
 
En  synthèse,  cette  section  a  permis  de  mieux  comprendre  les  outils  digitaux 
actuellement  utilisés  pour  améliorer  le  pilotage  de  la  trésorerie.  Nous  les  avons 
regroupés  en  3  grandes  utilisations.  Tout  d’abord  les  outils  de  BI  (data 
visualisation…) ayant pour objectif de faciliter la compréhension de l’information, 
puis les outils de robotisation (RPA…) cherchant à automatiser certains processus, 
et enfin les outils d’analyses prédictives cherchant à estimer des prévisions sur la 
base d’événements passés.  

En conclusion, la matrice ci‐dessous nous rappelle le niveau d’adoption de ces outils 
par les directions financières, en relation avec leur niveau de maturité (les ERP, EPM 
et outils digitaux comptables n’ont pas été décrits dans les chapitres précédents 
afin de limiter le périmètre de l’analyse). 

Figure 7 ‐ Matrice du niveau de maturité des outils digitaux vs leur niveau d’adoption par les directions 
financières61 

En résumé, parmi les outils digitaux les plus matures, et dont le niveau d’adoption 
s’accélère, on retrouve les outils de data visualisation (visualisation de données). 
La section suivante cherchera à mieux comprendre de quoi il s’agit. 

 
61
 DFCG, La transformation numérique de la fonction financière : où en sommes‐nous ? Finance & 
Gestion, Septembre 2018, 35 p. 

35 
 
Section 2 ‐ Le cas de la visualisation de données via des outils de 
Business Intelligence : vers une simplification des outils et de la 
démarche pour la rendre accessible à tous 
 
Dans cette section, nous analyserons le cas spécifique de l’utilisation des outils de 
visualisation  de  données.  Nous  tenterons  de  comprendre  comment  la  data 
visualisation peut être utilisée pour faciliter la prise de décision, comment elle a 
évolué pour être accessible au plus grand nombre et enfin comment elle est utilisée 
aujourd’hui dans le cadre global du pilotage par le cash. 

1. La  visualisation  de  données  pour  faciliter  la  prise  de 


décision et améliorer la performance 
 
La visualisation de données ou data visualisation est « la capacité à saisir des données 
de  détail  pour  les  exposer  sous  une  forme  visuelle,  permettant  d’en  faciliter 
l’appréhension  par  les  opérationnels  ou  le  management. »62  Ce  domaine  connaît 
actuellement d’importants progrès. 

Tout d’abord, il convient de noter que la visualisation de données permet d’améliorer 
et de faciliter la prise de décisions. En effet une recherche63 de 2016 intitulée « The 
impact model of business intelligence on decision support and organizational benefits, 
Journal of Enterprise Information Management » démontre que l’utilisation des outils 
de  Business  Intelligence  incluant  des  outils  de  visualisation  de  données  permettent 
d’améliorer  la  prise  de  décisions  au  sein  d’une  organisation  et  par  conséquent 
d’améliorer la performance. Comme le montre la figure ci‐dessous, cela s’explique par 

 
62
 DOCHE Frédéric, (2019), Quelle finance 4.0 pour les directions financières ? Le monde du 
Chiffre, 2p. 
63
 ROUHANI, S., ASHRAFI, A., ZARE, A. and AFRASHI, S. (2016), The impact model of business 
intelligence on decision support and organizational benefits, Journal of Enterprise Information 
Management, Vol. 29 No. 1, pp. 19‐50. 

36 
 
une collecte d’informations plus rapide, une analyse simplifiée d’éléments complexes 
et une diminution du coût d’obtention de l’information. 

Figure 8 ‐ Modèle et hypothèses validées par l’étude64 

Bien que répandu dans les grandes entreprises, l’utilisation des outils de BI, comme la 
visualisation de données a aussi un intérêt pour les PME/ETI. En effet, une seconde 
étude65 intitulée « An examination of the impact of business intelligence systems on 
organizational decision making and performance: The case of France” rapporte que 
l’utilisation des outils de BI (data visualization) dans les PME françaises a permis de 
faciliter la prise de décision en temps réel, d’améliorer l’organisation et les processus 
de reporting et de mieux satisfaire les clients et les employés. Un second article66, plus 
récent, confirme l’intérêt des PME et ETI pour ces solutions.  

 
64
 ROUHANI, S., ASHRAFI, A., ZARE, A. and AFRASHI, S. (2016), The impact model of business 
intelligence on decision support and organizational benefits, Journal of Enterprise Information 
Management, Vol. 29 No. 1, pp. 19‐50. 
65
 GAUSZELIN Sophian, BENTZ Hugo, (2017), An examination of the impact of business intelligence 
systems on organizational decision making and performance: The case of France, Journal of 
intelligence studies in business, N°7, 12 p. 
66
, LAVA Shari, (2019), The Changing and Increasing Interest in Business Intelligence and Analytics 
in Small and Medium‐Sized Businesses, Tech supplier, 8 p 

37 
 
2. La  visualisation  de  données  est  désormais  accessible 
aux non‐initiés 

Ces dernières années ont vu une évolution très rapide dans l’adoption des outils de 
data visualisation par des novices en la matière, c’est l’objet même de la thèse de 
Micheline Elias67 intitulée « Enhancing User Interaction with Business Intelligence 
Dashboards ». En effet, dès 2014, cette thèse a cherché à comprendre comment 
vulgariser la création et l’utilisation de tableaux de bord BI et de visualisation de 
données afin de les rendre accessibles aux non‐initiés. Initialement la maitrise des 
outils de visualisation de données était réservée à des experts en informatique. Les 
opérationnels en avaient une utilisation limitée car ils dépendaient de ces experts 
pour  analyser  les  données  visualisées.  L’objet  de  la  thèse  de  M.  Elias  est  de 
comprendre  comment  faire  le  pont  entre  une  utilisation  technique  relevant  des 
compétences des informaticiens et une utilisation intuitive et simplifiée permettant 
une prise en main par des novices. 

Face à ces problématiques, les éditeurs de solutions de visualisation de données 
ont démocratisé et simplifié leurs outils afin de les rendre accessibles au plus grand 
nombre. C’est le cas notamment de  Microsoft Power BI. « Power BI est  un outil 
d’analyse et de mise en forme de données afin de créer des rapports et tableaux 
de bord interactifs. Il permet de rassembler, clarifier et exploiter un grand nombre 
de  données.  Il  offre  une  vue  d’ensemble  des  flux  afin  de  donner  un  sens  aux 
données  et  renforce  la  prise  de  décision  (anticipation,  évaluation  du  passé  et 
modélisation de l’activité présente). »68 Cet outil s’est développé dans la continuité 
de Excel (outil connu et maitrisé par un grand nombre d’utilisateurs), il offre des 
interfaces  simples  et  propose  de  nombreuses  formations  courtes  à  destination 

 
67
 ELIAS Micheline, (2014), Enhancing User Interaction with Business Intelligence Dashboards, 
These, Ecole Centrale Paris, 142 p 
68
 CSOEC, Les outils numériques du digital workspace, Collection des études, 2019, 20 p. 

38 
 
d’utilisateurs  novices  en  analyses  de  données.  Son  objectif :  permettre  à  tous  la 
visualisation de données69. 

3. La visualisation de données appliquée au pilotage de la 
trésorerie 

En synthèse, il existe un intérêt croissant pour les outils de visualisation de données 
auprès des chefs d’entreprises et les directions financières. Cela s’explique par une 
simplification d’utilisation accrue, pour autant, existe‐il une utilisation spécifique 
au pilotage de la trésorerie ? 

Il  existe  plusieurs  éditeurs  spécialisés  qui  proposent  des  solutions  dédiées  de 
visualisation de données appliquées au pilotage du cash. Parmi ceux‐ci, l’on trouve 
Kyriba ou encore CashForce70. Ce dernier propose, par exemple, un outil spécifique 
qui se greffe sur les systèmes existants pour proposer des tableaux de bord BFR 
interactifs. 

Toutefois,  après  de  multiples  recherches,  la  littérature  académique  reste  très 
limitée sur les cas et études d’application des outils de visualisation de données 
pour le pilotage du cash. 

En  conclusion  de  ce  paragraphe  nous  pouvons  avancer  qu’il  existe  peu  de 
recherches  et  d’articles  académiques  sur  l’utilisation  des  outils  de  BI  et 
spécifiquement de visualisation de données utilisés dans le cadre du pilotage de la 
trésorerie. Afin que ce mémoire ait une réelle plus‐value, je chercherai, donc, dans 
la partie analyse, à comprendre s’il existe une réelle pertinence à l’utilisation des 
outils de data visualisation pour le pilotage du cash. 

 
69
 MEYER André, Power BI desktop ‐ De l’analyse de données au reporting, ENI, Coll. Solutions 
business, Juillet 2019, 318 p. 
70
 https://cashforce.com/working‐capital‐analytics/ 

39 
 
 

La  citation  suivante  semble  nous  confirmer  l’intérêt  de  ce  chapitre :  « Le 
positionnement du trésorier n’a jamais été autant stratégique et la digitalisation 
accroîtra son implication dans les processus de gestion. »71 

Ce  chapitre  a  donc  permis  de  mieux  comprendre  quels  sont  les  outils  digitaux 
actuellement  utilisés  pour  améliorer  le  pilotage  de  la  trésorerie.  Il  en  existe  3 
grandes catégories, (i) les outils de BI (data visualisation…) ayant pour objectifs de 
faciliter  la  compréhension  de  l’information,  puis  (ii)  les  outils  de  robotisation 
(RPA…)  cherchant  à  automatiser  certains  processus,  et  (iii)  enfin  les  outils 
d’analyses  prédictives  visant  à  estimer  des  prévisions  sur  la  base  d’événements 
passés. Parmi les outils digitaux les plus matures, l’on retrouve les outils de data 
visualisation  (visualisation  de  données)  dont  l’utilisation  dans  les  PME/ETI 
s’accélère  grâce  à  une  accessibilité  accrue  pour  les  non‐initiés.  Toutefois,  la 
littérature est peu fournie sur l’utilisation de ce type d’outil pour le pilotage du cash. 
Je m’appliquerai donc à approfondir ce point dans la partie analyse de ce mémoire. 

La nécessité du pilotage de la trésorerie en temps de crise n’est plus à prouver… la 
révolution digitale donne l’opportunité de saisir ce sujet rapidement. Toutefois les 
chefs d’entreprises et les directions financières ont besoin d’être accompagnés. Au 
regard  de  ce  constat,  l’on  peut  se  demander  quelle  est  la  position  de  l’expert‐
comptable face à ces nouveaux besoins de conseil : c’est objet du chapitre suivant. 

   

 
71
 DFCG, La transformation numérique de la fonction financière : où en sommes‐nous ? Finance & 
Gestion, Septembre 2018, 35 p. 

40 
 
Chapitre  3 ‐  Face  à  l’essor  de  ces  nouveaux  besoins  de 
conseils, l’expert‐comptable tente de se réinventer 
 
Le pilotage de la trésorerie devient un enjeu majeur des chefs d’entreprises et des 
directions  financières,  et  en  parallèle  ceux‐ci  comprennent  la  nécessité 
grandissante  de  digitaliser  le  pilotage  financier.  Pourtant,  selon  un  sondage  de 
l’Institut  Harris72,  «  70%  des  entreprises  déclarent  manquer  des  ressources 
nécessaires pour analyser leurs propres données ». Autre chiffre intéressant tiré de 
cette étude : « 80% des chefs d’entreprises font confiance aux experts‐comptables 
pour les accompagner dans la transition numérique de leur activité. » Dès lors, une 
question se pose : L’expert‐comptable est‐il en mesure d’aider ses clients sur ces 
nouveaux besoins ? Ainsi, ce dernier chapitre cherchera à comprendre l’offre et le 
positionnement actuel de l’expert‐comptable sur ces sujets. 

Nous  chercherons,  d’une  part,  à  appréhender  la  discordance  entre  les  besoins 
actuels  des  clients  et  l’activité  historique  de  l’expert‐comptable,  puis,  nous 
synthétiserons  les  réflexions  sur  l’avenir  de  la  profession  et  les  nouvelles  offres 
émergentes (conseil spécialisé, digital …) en nous focalisant spécifiquement sur les 
offres liées au pilotage du cash. 

Section  1 ‐  Face  à  l’essor  des  nouvelles  technologies,  de  nouveaux 


besoins de conseil émergent et l’expert‐comptable se retrouve menacé 
dans son activité traditionnelle 
 
Cette  section  mettra  en  avant  la  discordance  entre  les  offres  traditionnelles  de 
l’expert‐comptable  et  les  nouveaux  besoins  des  clients.  L’objectif  est  de 
comprendre en quoi la révolution digitale menace l’activité historique de l’expert‐

 
72
 Enquête réalisée fin septembre 2015 par Harris Int. auprès d’un échantillon de 402 personnes. 

41 
 
comptable et quels sont les freins à cette transformation de business model (expert 
conseil / digital).  

1. Les  attentes  des  clients  vont  au‐delà  des  missions 


traditionnelles de l’expert‐comptable 
 
Le  cœur  de  métier  de  l’expert‐comptable  est  encore  largement  constitué  de 
missions  historiques,  portant  sur  la  comptabilité  et  la  fiscalité.  Selon  l’étude  de 
l’Observatoire de la profession menée en 2019, les experts‐comptables réalisent 
plus  des  deux  tiers  de  leur  chiffre  d’affaires  grâce  à  des  missions  traditionnelles 
comptables, dont quasiment la moitié avec la mission de tenue de la comptabilité. 

Figure 9 ‐ Répartition du chiffre d’affaires par nature de mission73 

Par ailleurs, le chiffre d’affaires moyen par client ne cesse de diminuer (cf. tableau) : 

Figure 10 ‐ Chiffre d’affaires moyen par client des cabinets de 1 à 49 salariés (K€)74 

 
 
73
 ARRAOU Philippe, L’expert‐comptable et l’économie numérique, Janvier 2016, 236 p. 
74
 ARRAOU Philippe, L’expert‐comptable et l’économie numérique, Janvier 2016, 236 p. 

42 
 
Pour Philippe Arraou75 le constat est sans appel, l’expert‐comptable se trouve menacé 
dans son activité traditionnelle.  

Pourtant,  les  clients  ont  d’autres  besoins,  notamment  des  besoins  de  conseils  et 
d’accompagnement.  « Le  besoin  des  entreprises  d’aujourd’hui  porte  de  moins  en 
moins sur la comptabilité. En revanche, l’entrepreneur a besoin d’être accompagné ; 
il a besoin de conseils. « Nos clients nous sollicitent pour des sujets très variés, et il 
faut être compétent dans beaucoup de domaines, ce qui est une vraie gageure », nous 
rappelle P. Arraou. Les deux figurent ci‐dessous illustrent ce propos.  

Figure 11 ‐ Prestations que les TPE/PME attendent de leur expert‐comptable76 

Les besoins relatifs au pilotage de la trésorerie sont nombreux (entourés en rouge 
dans le tableau) (relance clients, tableaux de bord, gestion de trésorerie...) 

 
75
 ARRAOU Philippe, L’expert‐comptable et l’économie numérique, Janvier 2016, 236 p. 
76
 DANCOURT, ARRAOU, LOUVET, Accompagnement à la digitalisation des clients, 74eme congrès 
de l’ordre des experts comptables, Septembre 2019 

43 
 
2. La  transformation  de  l’activité  (transition  numérique, 
expert‐conseil…) rencontre plusieurs obstacles 

Face  à  ces  nouveaux  besoins  de  conseils,  l’expert‐comptable  tente  de  se 
transformer mais de nombreux freins persistent, dont les principaux77 : 

 Le manque de savoir‐faire / compétence pour les petites structures, 
 La résistance interne au changement, 
 Le coût financier d’une telle transformation. 

Par  exemple,  les  offres  relatives  au  pilotage  de  la  trésorerie  requièrent  des 
ressources et des compétences spécifiques. Les experts‐comptables sont tenus de 
faire évoluer leur formation afin de répondre à ce type de besoin spécifique comme 
l’explique Anne Del Pozo78. 

Par ailleurs, des inquiétudes plus générales émergent vis‐à‐vis de la transformation 
numérique  de  la  profession.  L’étude  dénommée  « Digital  Accounting: 
Opportunities, Threats and the Human Factor »79 démontre 3 grandes inquiétudes : 

 La peur des pertes d’emploi au profit des machines, 
 La crainte des failles de sécurité dans l’exploitation d’outils informatiques, 
 Et le manque d’employés qualifiés. 

Enfin  cette  même  étude  met  en  avant  la  résistance  au  changement  pouvant 
émaner  des  employés  de  plus  de  50  ans,  moins  formés  et  moins  qualifiés  sur 
l’utilisation des outils numériques. 

Face à ces obstacles, les cabinets prennent les devants et l’avenir de la profession 
se redessine. 

 
77
 OEC, Gestion des cabinets focus numérique, Edition 2019, 64 p. 
78
 DEL POZO Anne, (2018), EC : le métier évolue, les formations aussi ! Option Finance, 3 p. 
79
 KRUSKOPF Shawnie, LOBBAS Charlotta, MEINANDER Hanna, SÖDERLING Kira, (2019), Digital 
Accounting: Opportunities, Threats and the Human Factor. ACRN Oxford Journal of Finance and 
Risk Perspectives, N°8, Special Issue Digital Accounting, 1‐15. 

44 
 
Section  2 ‐  Toutefois,  les  réflexions  sur  l’avenir  de  la  profession  se 
multiplient et de nouvelles offres émergent  
 
Cette section vise à comprendre quelles réflexions sont menées sur l’avenir de la 
profession  comptable,  puis  concrètement  quelles  sont  les  nouvelles  offres 
proposées,  avec  un  focus  spécifique  sur  les  offres  dédiées  au  pilotage  de  la 
trésorerie avec des outils digitaux.  

1. Face  à  l’arrivée  massive  des  technologies  digitales : 


quel avenir pour l’expert‐comptable ? 

La littérature est sans appel : les activités comptables à faible valeur ajoutée sont 
amenées  à disparaitre dans  les prochaines années. C’est le résultat d’une étude 
menée par The Economist (cf tableau ci‐dessous) en 2013.  

Figure 12 ‐ Probabilité que les robots prennent votre place dans les 20 années à venir, 1=max. 80 

 
Face à ce constat, le métier d’expert‐comptable se redessine. A ce titre, un article 
académique  intitulé  “Digital  Accounting:  Opportunities,  Threats  and  the  Human 

 
80
 ARRAOU Philippe, L’expert‐comptable et l’économie numérique, Janvier 2016, 236 p. 

45 
 
Factor”81  a  synthétisé  les  recherches  et  les  études  en  matière  d’évolution  de  la 
profession comptable. Le premier constat établit que les métiers vont évoluer vers 
des postes nécessitant de nombreuses compétences informatiques. Ci‐dessous des 
intitulés de postes potentiels à l’avenir : 

Figure 13 ‐ Exemple de futur intitulés de postes (basée sur une revue de la littérature faites par les auteurs82 

L’avenir de la profession comptable passe donc aussi par de nouvelles compétences 
que doivent acquérir les collaborateurs. Les principales compétences nécessaires à 
un futur collaborateur comptable sont listées dans le tableau ci‐dessous : 

Figure 14 ‐ Les compétences recherchées aujourd’hui et à l’avenir (basée sur une revue de la littérature faites 
par les auteurs) 83 

 
81
 KRUSKOPF Shawnie, LOBBAS Charlotta, MEINANDER Hanna, SÖDERLING Kira, (2019), Digital 
Accounting: Opportunities, Threats and the Human Factor. ACRN Oxford Journal of Finance and 
Risk Perspectives, N°8, Special Issue Digital Accounting, 1‐15. 
82
 idem 
83
 idem 

46 
 
Face à une transformation très probable du métier d’expert‐comptable, les études 
académiques ont montré un élan de la part des grands cabinets vers la formation 
des collaborateurs. Dans les cas concrets actuels, l’on peut citer, par exemple, le 
cabinet  PwC  qui  a  développé  un  programme  de  formation  visant  à  former  les 
collaborateurs  au  digital  (PwC  Digital  Accelerator  Program).  Dans  cette  lignée  le 
cabinet EY a co‐construit avec l’université de Hult un programme diplômant mêlant 
formation en ligne et mise en place de nouvelles missions dans le digital. Le but 
étant de former le plus grand nombre de personnes aux métiers de l’avenir et de 
répondre  plus  facilement  aux  besoins  des  clients.  Par  ailleurs,  des  recherches 
académiques ont montré qu’il était possible de s’auto former, le tableau ci‐dessous 
récapitule les canaux de formations disponibles. 

Figure 15 ‐ Exemples de formations pour développer ses compétences digitales84 

Au‐delà  de  la  formation,  les  experts  comptables  envisagent  de  diversifier  leur 
recrutement.  L’objectif  étant  de  s’entourer  d’un  nombre  plus  important  d’experts. 
L’étude  Sage  « Practice  of  Now »  des  experts  comptables85  montre  que  82 %  des 
experts‐comptables envisagent de recruter des talents n'ayant pas suivi une formation 
traditionnelle.  De  plus,  43 %  affirment  que  les  nouveaux  experts  comptables  qui 
rejoignent  la  profession  devraient  avoir  une  expérience  en  dehors  du  secteur 

 
84
 KRUSKOPF Shawnie, LOBBAS Charlotta, MEINANDER Hanna, SÖDERLING Kira, (2019), Digital 
Accounting: Opportunities, Threats and the Human Factor. ACRN Oxford Journal of Finance and 
Risk Perspectives, N°8, Special Issue Digital Accounting, 1‐15. 
85
 SAGE, (2019), “Practice of Now” des experts‐comptables, 10 p. 

47 
 
d’activité. Le métier devra faire appel à de nouvelles compétences et mettre à jour ses 
pratiques pour s’aligner sur les attentes des clients, faute de quoi il risquera de perdre 
en compétitivité.  

En conclusion, L’avenir de l’expert‐comptable passe par une offre apportant plus de 
valeur  ajoutée86,  pour  cela  l’expert‐comptable  doit  maitriser  de  multiples 
compétences87 et s’appuyer sur sa force principale : La relation de confiance unique 
avec son client88. 

2. Et  concrètement  quelles  sont  les  nouvelles  offres 


proposées ? 

Nous tenterons ici de comprendre quelles sont les nouvelles offres proposées par 
les cabinets d’expertise comptables en matière de digitale et plus particulièrement, 
de pilotage de la trésorerie via des outils digitaux. 

Afin de saisir au mieux les nouvelles offres proposées, j’ai assisté aux conférences 
des universités d’été, et congrès de l’OEC. Voici une synthèse des nouvelles offres : 
Figure 16 ‐ Les cinq grands axes proposés par le site de l’OEC89 

 
 
86
 BRUGIERE Yoann, (2020), La réinvention du métier d’EC face au virage numérique, Decideo, 3p. 
87
 SMITH Thoomse (2019), Becoming multi‐skilled professionals to address an avalanche of new 
data, Accountancy Europe 2 p. 
88
 ARRAOU Philippe, L’expert‐comptable et l’économie numérique, Janvier 2016, 236 p. 
89
 RODRIGO, Mission d’accompagnement à la transition numérique, 74eme congrès de OEC, 2019  

48 
 
Pour chaque axe le site de l’OEC propose de nombreuses missions ainsi que des 
fiches pratiques sur les facteurs clefs de succès, les attendus …  
Parmi ces offres nous en avons identifiés plusieurs liées au pilotage de trésorerie : 

 L’OEC propose aux experts‐comptables des missions relatives à la gestion des 
encaissements  et  recouvrement  des  créances.  A  ce  titre,  il  existe  plusieurs 
solutions  dédiées  que  les  EC  peuvent  mettre  en  place  en  équipe  avec  les 
éditeurs90. Cela permet de mieux suivre en temps réel son BFR (Cf. annexe 1). 
 Des missions d’analyse prévisionnelle prédictive et tableaux de bord sont aussi 
proposées  par  l’OEC.  A  ce  titre  l’Ordre  propose  également  des  lettres  de 
mission préétablies91 et des guides sur les KPIs pertinents92 (Cf. annexe 1). De 
même certains éditeurs proposent la mise en place de solutions de tableaux 
de bord et prévisionnels avec l’aide des EC93 
 Par ailleurs, l’OEC propose des missions d’analyse et de suivi en temps réel 
des flux financiers et tableaux de bord (Cf. annexe 1). De manière concrète, 
des offres de missions autour de la BI94 ou de la data visualisation 95pour les 
clients se mettent en place. 
Toutefois, ces missions sont relativement récentes et théoriques et leur mise en 
pratique sera à valider dans la partie analyse de ce mémoire.  

En  conclusion,  ce  chapitre  a  permis  de  comprendre  l’ambivalence  entre  les 
missions actuelles de l’expert‐comptable et les nouveaux besoins de conseils de ses 

 
90
 GUETIN, DUJARDIN, NOZERAND, Créer de nouvelles opportunités grâce à l’évolution des flux, 
74eme congrès de l’ordre des experts comptables, Septembre 2019 
91
 CSOEC, Lettre de mission – Assistance à l’établissement d’un tableau de bords, 2020 
92
 CSOEC, Réflexion pour un tableau de bord performant : pertinence des indicateurs…, 2020, 27p. 
93
 CAPUANO, SAUVAGEOT, VANKERBERGEN, Les 3 piliers de la transformation digitale : clients, 
équipes, outils, 74eme congrès de l’ordre des experts comptables, Septembre 2019 
94
 LAGRANDEUR, développez votre expertise en Business Intelligence dans la collecte et l’analyse 
des données, 74eme congrès de l’ordre des experts comptables, Septembre 2019 
95
 DEPLUS B., MARIONNEAU, La data visualisation : construisez une offre de conseil autour de 
Power BI, Université d’été de l’ordre des Expert‐Comptable, Septembre 2019 

49 
 
clients.  Mis  en  péril  par  la  révolution  digital,  il  tente  de  trouver  de  nouvelles 
opportunités pour redessiner son avenir. Bien qu’il rencontre de nombreux freins, 
l’expert‐comptable  souhaite  devenir  un  expert  conseil,  et  de  nouvelles  offres 
commencent à naitre.  

Cette  partie  nous  a  permis  d’avoir  un  point  de  départ  théorique  sur  le  sujet.  Le 
pilotage de la trésorerie est né des limites du pilotage financier « classique ». C’est 
en  2008,  moment  où  le  cash  se  fait  rare  que  les  dirigeants  comprennent 
l’importance de piloter la trésorerie. 

De  manière  synthétique,  le  pilotage  par  le  cash  répond  aux  enjeux  suivants :  (i) 
Dégager davantage de ressources financières à partir de l’activité, (ii) se doter d’une 
capacité d’anticipation des cycles de trésorerie et (iii) scénariser et suivre de façon 
dynamique l’impact des décisions opérationnelles. Pour répondre à ces enjeux, les 
objectifs  sont  (i)  d’avoir  une  vision  de  la  trésorerie  prévisionnelle,  (ii)  de 
comprendre les cycles du BFR de manière à (iii) les optimiser. 

En  réponse  à  ces  objectifs,  il  existe  une  utilisation  exponentielle  des  outils 
numériques pour, (i) faciliter la compréhension de l’information (outils de BI (data 
visualisation…)), (ii) analyser et automatiser les processus (Outils de process mining, 
RPA…) et (iii) construire des prévisions sur la base d’événements passés (predictive 
analytics). Parmi les outils digitaux les plus matures, l’on retrouve les outils de data 
visualisation (visualisation de données) dont l’utilisation se généralise grâce à une 
accessibilité accrue pour les non‐initiés. 

Face  à  ces  besoins,  l’expert‐comptable  tente  de  se  former  et  de  s’entourer 
d’experts métier. Si l’on observe les propositions de missions et communication de 
l’OEC, il semblerait que l’expert‐comptable soit en mesure de proposer des offres 
de conseil en amélioration du pilotage de la trésorerie à l’aide d’outils digitaux. 

50 
 
Deuxième partie ‐ Hypothèses, choix méthodologiques 
et  analyse  des  résultats :  l’Expert‐comptable,  homme 
 
clef pour développer et proposer de nouveaux outils de 
pilotage de la trésorerie  
 
Lors de notre revue de la littérature nous avons identifié plusieurs axes d’analyses. 
Il s’agissait, d’une part, de points partiellement ou non traités par la littérature et, 
d’autre part, d’analyses à approfondir.  

Cette partie décrira les grandes hypothèses de recherches issues de l’état de l’art 
puis  présentera  la  méthode  d’investigation,  le  résultat  des  analyses  et  leur 
confrontation aux hypothèses de recherches. 

Chapitre  1 ‐  Problématique,  conception  des  hypothèses  de 


recherches et choix des méthodes d’investigation  
 
Ce sujet très actuel induit une littérature foisonnante. C’est pourquoi il a été crucial 
de lui donner une orientation pertinente. D’où l’importance de la problématique. 
Pour tenter d’y répondre, nous élaborerons des hypothèses de recherches issues 
de  notre  revue  de  l’état  de  l’art.  Elles  seront  testées  selon  la  méthode 
d’investigation décrite dans la dernière section de ce chapitre.   

Section 1 ‐ Conception des hypothèses de recherche à la suite de l’état 
de l’art 
1. Détermination de la Problématique  
 
La détermination de ma problématique fut le fruit de mon vécu professionnel et de 
ma revue de la littérature. En effet, j’ai pu, d’une part, rencontrer de nombreux 
acteurs lors de mes travaux d’ordre professionnel et évoquer avec eux leur besoin 
en  termes  de  digital  et  de  conseil  sur  le  pilotage  de  leur  cash.  D’autre  part,  j’ai 

51 
 
enrichi cette vision avec de nombreuses lectures académiques m’ayant permis de 
déterminer une problématique appropriée 

L’objectif de ce mémoire est donc d’apporter une vision neuve sur les recherches 
liées au pilotage de la trésorerie en se focalisant sur l’utilisation des outils digitaux 
pour ce type de pilotage dans le cas spécifique d’une entreprise industrielle. 

Ce mémoire fait ainsi émerger la problématique suivante : 

Dans  quelle  mesure  l’expert‐comptable  peut‐il  s’aider  des  technologies  digitales 


pour améliorer le pilotage de la trésorerie de ses clients industriels ? 

2. Détermination des hypothèses de recherches 

Comme des réponses possibles à ma problématique, des hypothèses de recherche 
‐  choisies  en  fonction  de  leur  cohérence  avec  le  sujet  et  en  fonction  de  leur  « 
testabilité » ‐ ont émergé des différentes lectures et constituent ainsi de véritables 
axes de recherche pour ce mémoire. 

Hypothèse  n°1 :  Avec  la  récente  crise  du  Covid  19, les  chefs  d’entreprise  et  les 
directions  financières  des  entreprises  industrielles  souhaitent  être  (encore  plus) 
accompagnées  dans  l’amélioration  du  pilotage  de  leur  cash  via  notamment  des 
outils digitaux. 

La crise du Covid 19 a modifié les priorités des dirigeants. Nous allons vérifier, ici, 
leur  volonté  d’être  conseillé  sur  le  pilotage  de  leur  trésorerie  et  l’intégration  de 
technologies numériques dans ce cadre. 

Hypothèse n°2 : S’il se forme, et recrute, l’expert‐comptable possède un avantage 
concurrentiel qui lui permet de mener des missions d’amélioration du pilotage de 
la trésorerie tout en proposant des outils digitaux pour y arriver. 

La  littérature  a  mis  en  exergue  les  besoins  de  formation  et  de  recrutement  de 
l’expert‐comptable en termes de compétences digitales et conseil en pilotage du 

52 
 
cash. Par ailleurs, il semble que de nombreuses offres relatives au pilotage de la 
trésorerie  et  au  digital  sont  mises  en  avant  par  l’ordre  des  experts‐comptables. 
Nous éprouverons ce présupposé.  

Hypothèse n°3 : Il existe des outils digitaux (Business Intelligence, IA) permettant 
de faciliter l’analyse des données et la prise de décision mais leur application au 
pilotage de la trésorerie est limitée. 

La revue de la littérature n’a pas permis de conclure sur une utilisation répandue 
de ce type d’outil pour le pilotage du cash. C’est une hypothèse que nous testerons 
lors de notre analyse. 

Hypothèse  n°4  :  L’optimisation  des  processus  liés  au  pilotage  du  cash  (Robotic 
Process Automation, Process mining) semble réservée aux experts digitaux 

L’état de l’art montre des compétences et un champ d’action limité de la part des 
experts comptables sur les sujets d’optimisation de processus liés au pilotage du 
cash, cette hypothèse sera testée. 

Ces  hypothèses  seront  vérifiées  selon  la  méthodologie  précisée  dans  la  section 
suivante. 

Section 2 ‐ Choix des méthodes d’investigation et outils proposés 
 

1. Méthodologie générale 

Etant  donné  le  caractère  très  actuel  du  sujet  j’ai  opté  pour  une  démarche 
hypothético‐déductive. En effet, j’ai souhaité récolter assez d’informations dans les 
revues académiques et professionnelles, dans la presse et les sites internet. Afin de 
tirer  des  hypothèses  tangibles  répondant  à  ma  problématique.  L’idée  étant  de 
tester pratiquement ces hypothèses grâce à l’avis de professionnels et l’étude de 
cas d’entreprises industrielles ; ceci permettant de prouver mon raisonnement et 

53 
 
de  valider  ou  d’invalider  les  hypothèses  émises  à  la  suite  de  la  lecture  de  la 
littérature. 

Afin  d’apporter  du  « poids »  et  de  la  pertinence  au  mémoire,  le  recours  à  la 
méthode  qualitative  semblait  évident  puisque  cela  me  permettait  de  rentrer 
directement en contact avec les professionnels, les entreprises, d’avoir les avis de 
chacun  des  intéressés  et  surtout  d’avoir  une  vision  « étude  de  cas »  sur  les 
entreprises  industrielles.  J’ai  alors  réfléchi  aux  acteurs  que  j’allais  interroger.  Il 
fallait que le panel soit riche et diversifié pour donner davantage de consistance à 
mon étude.  J’ai alors dirigé mes recherches de  contacts vers des anciens clients 
d’entreprises  industrielles,  des  experts‐comptables  intéressés  par  le  sujet  du 
digital, des professionnels du digital et du pilotage du cash… 

Ces mêmes interviews ont été réalisées grâce à un guide d’entretien spécifique, 
travaillé en amont afin de laisser des questions ouvertes permettant un véritable 
échange et une bonne interaction avec les professionnels. Les entretiens se sont 
déroulés pour la plupart par téléphone et visio‐conférence. 

2. Choix des acteurs 

Afin de confronter les hypothèses issues de l’état de l’art, et conscient que ce mémoire 
soulève  des  problématiques  qui  concernent  de  nombreux  acteurs  du  monde  de 
l’entreprises et des cabinets, j’ai opté pour une analyse qualitative par entretien en 
m’entretenant avec des personnes de chaque « écosystème », à savoir : 

 Des consultants spécialisés en digital et pilotage du cash, 
 Des experts comptables, 
 Des  directeurs  financiers  et  des  directeurs  généraux  de  PME  et  ETI 
industrielles, 
 Des partenaires financiers (actionnaires, fonds, banquiers…), 
 Des anciens mémoralistes sur les sujets digitaux, 

54 
 
 Des éditeurs de solutions dédiées aux pilotages du cash, 
 Des spécialistes de l’OEC et tout particulièrement les personnes du Lab 50. 

L’objectif final étant d’obtenir les points de vue, les conseils, les problématiques et les 
objectifs de chacun des acteurs concernés par une amélioration du pilotage du cash 
et de la digitalisation de son client, de son entreprise… 

3. Quelle motivation pour les choix d’analyses : pourquoi 
une étude de cas ? 

Plutôt que de se limiter à expliquer un lien de cause à effet, j’ai souhaité montrer 
toute l’originalité dans le choix du sujet, et l’étude qualitative allait me permettre 
d’avoir des réponses précises tout en apportant de la nuance et des ouvertures par 
rapport aux questions posées.  

Le  recours  aux  professionnels  et  à  l’étude  de  cas  ou  l’analyse  qualitative  me 
semblait plus que nécessaire pour traiter ce type de sujet.  

Afin de donner un véritable axe à mon mémoire, je me suis recentré sur le cas des 
entreprises  industrielles,  J’ai  ainsi  rencontré  des  responsables  financiers  des 
entreprises suivantes : 

 Entreprise A – Fabrication de matériels de sport d’hiver 
 Entreprise C – Fabrication d’argenterie haut de gamme 
 ENTREPRISE D – Fabrication de matériaux 
 Entreprise B – sous‐traitants automobile 
 Entreprise E – Fabrication de textile technique 

4. Collecte et traitement des données : méthode, outils et 
limites 

Pour réaliser cette étude de cas, j’ai donc contacté plusieurs professionnels que j’ai 
interrogé  à  l’aide  d’un  guide  d’entretien  ouvert  et  spécifique  à  chaque 
interlocuteur. 

55 
 
Certains ont souhaité rester anonymes, j’ai gardé une trace de mes entretiens avec 
des enregistrements, ce qui me permettra de citer les auteurs. 

Les limites de la méthode choisie : 

Une première limite est intrinsèque aux analyses qualitatives. 

 Pour l’analyse qualitative il a fallu que je trouve un panel assez large d’acteurs 
pour  éviter  les  biais  dans  mon  étude.  Malgré  ma  persistance  et  mes 
nombreuses relances, beaucoup d’acteurs ne m’ont jamais répondu. 
 L’analyse  qualitative  permet  d’approfondir  les  sujets  mais  elle  est  moins 
exhaustive et factuelle que l’analyse quantitative. 
Une  deuxième  limite  est  celle  de  l’aléa  ou  de  l’orientation  émotionnelle  des 
personnes interrogées. Concrètement, les experts comptables ayant répondu à ma 
demande  d’entretien  sont  les  experts‐comptables  intéressés  par  le  sujet  et  le 
digital. Étant donné leur intérêt, ils auront un regard plus optimiste sur le sujet et 
les transformations de la profession à venir. Par conséquent ils ne représentent pas 
la profession dans son intégralité. Leurs avis ne sont donc pas à généraliser. 
La troisième limite de cette approche résulte de la taille des entreprises étudiées. 
En effet, celles‐ci ont un chiffre d’affaires compris entre 50 et 500M€ et la majorité 
sont  des  ETI.  L’étude  de  cas  se  concentre,  donc,  sur  des  entreprises  de  taille 
importante  parfois  loin  de  la  réalité  des  entreprises  clientes  d’un  petit  cabinet 
d’expertise comptable. 
 

En  conclusion,  étant  donné  le  caractère  très  actuel  du  sujet  j’ai  opté  pour  une 
démarche hypothético‐déductive. Pour donner suite à la revue de la littérature j’ai 
émis  des  hypothèses.  L’idée  est  de  les  tester  pratiquement  grâce  à  l’avis  de 
professionnels  et  l’étude  de  cas  d’entreprises  industrielles  afin  de  prouver  mon 
raisonnement et de valider ou d’invalider ces hypothèses. 

56 
 
Chapitre 2 ‐ Analyses des résultats  
 
Ce deuxième chapitre résume les grandes conclusions de l’analyse qualitative et 
des  cas  étudiés.  Les  résultats  obtenus  constituent  le  véritable  apport  de  mon 
mémoire.  

Ce chapitre est ainsi constitué de trois sections correspondantes aux trois grandes 
conclusions  de  mes  analyses.  La  première  section  justifiera  l’existence  d’un  réel 
besoin  des  entreprises  industrielles  d’être  accompagnées  sur  le  pilotage  de  leur 
trésorerie (en particulier avec la récente crise du Covid 19). Ce sera aussi l’occasion 
de comprendre les méthodes d’accompagnement. La seconde section précisera les 
outils digitaux actuellement utilisés pour faciliter ce type de mission. Et enfin, la 
dernière  section  montrera  quel  rôle  doit  jouer  l’expert‐comptable  dans 
l’amélioration du pilotage de la trésorerie de ses clients industriels via notamment 
des outils digitaux. 

Section 1 ‐ Il existe des besoins et méthodes d’amélioration du pilotage 
de la trésorerie pour une PME‐ETI industrielle  
 
Cette première section synthétise les besoins des PME et ETI industrielles étudiées 
et les méthodes utilisées pour y répondre. Deux catégories se sont dessinées. 

1. Le  pilotage  et  l’optimisation  du  besoin  en  fonds  de 


roulement 
 
Le premier besoin identifié par les professionnels est le pilotage et l’optimisation 
du besoin en fonds de roulement.  

Tout d’abord, les interlocuteurs interrogés ont conscience du véritable enjeu posé 
par le pilotage du BFR et de son optimisation.  

57 
 
En  effet,  E.  B.,  Directeur  financier  de  Entreprise  A  (fabrication  et  distribution 
d’articles de sport) met en avant un besoin d’être accompagné sur la gestion et 
l’optimisation  du  BFR.  « Aujourd’hui  le  BFR  et  le  pilotage  du  cash  sont  nos 
principales problématiques chez Entreprise A ». Ce besoin s’explique selon lui par 
un  niveau  de  trésorerie  limité  dû  à  une  cyclicité  importante  de  l’activité  et  un 
actionnariat  de  fonds  LBO  nécessitant  des  remontées  de  cash  régulières.  Le 
pilotage  du  BFR  constitue  un  véritable  enjeu  pour  E.B.  car  il  est  « la  principale 
source de trésorerie disponible et gratuite ». Ce point de vue est partagé par P.S., 
ancien directeur financier de Entreprise B (Sous‐traitant automobile) qui soulève, 
lui  aussi,  la  nécessité  d’un  pilotage  fin  du  BFR  dans  « un  contexte  de  cash 
limité général dans le secteur industriel ». 

Ensuite les professionnels soulèvent un besoin d’être accompagné sur le pilotage’ 
et l’optimisation du BFR.  

Pour P.S. cela s’explique par « un manque de vision sur la structure du BFR et ses 
grands drivers (moteurs) » et « par un manque de suivi dû à une incompréhension 
de l’enjeu de la part des principaux intéressés ». Pour F.M. directeur financier de 
Entreprise  C  (fabrication  d’argenterie  de  luxe)  il  existe  un  « manque  d’outil  de 
pilotage du BFR au sein de la structure ». Enfin E.B. soulève « un chantier important, 
multi  compétences,  qui  dépasse  parfois  les  compétences  de  la  seule  direction 
financière ». En ce qui concerne les professionnels du conseil et de l’expertise, les 
enjeux et la nécessité de conseil sur le pilotage du BFR et son optimisation ne font 
aucun doute. En effet, A.W. (responsable de la ligne de services « pilotage des cash‐
flow »  d’un  Big  Four)  assure  que  ces  dernières  années  ont  vu  des  tensions 
grandissantes sur la trésorerie des entreprises industrielles nécessitant de trouver 
des sources de financement en interne via la réduction du BFR. 

58 
 
Enfin, les experts nous ont décrits en détail des méthodes concrètes d’amélioration 
du pilotage du BFR. A la question « comment améliorer le pilotage du BFR et son 
optimisation », voici en synthèse la réponse des professionnels sur le sujet : 

1. La première étape vise  généralement à réaliser un diagnostic du pilotage du 
BFR. Cette étape est composée : 
 D’une  première  analyse  quantitative  qui  vise  à  comprendre  de  manière 
chiffrée quels sont les grands KPIs du BFR (délais de règlements par type de 
clients,  de  fournisseurs,  retards  moyens,  nombres  de  litiges,  délais  de 
rotation des stocks …) ces analyses sont fondées sur l’exploitation de données 
clients  (Fichier  des  FEC,  données  comptables,  transactionnels,  balance 
générales…). 
 D’une  seconde  analyse  qualitative,  composée  d’entretiens  avec  les 
interlocuteurs  de  chaque  cycle  du  BFR  (clients,  fournisseurs,  stocks)  et  de 
chaque  sous  processus  (le  processus  de  facturation  par  exemple).  Ces 
entretiens  sont  appuyés  sur  des  analyses  quantitatives  précédemment 
réalisées et servent de support à la discussion. 
 D’un  rapport  d’analyse,  suggérant  les  principaux  axes  d’optimisation  et  la 
feuille de route pour les concrétiser. 
2. La  seconde  étape  cherche  à  réaliser  les  optimisations  suggérées.  Pour  cela 
différents travaux sont mis en place par cycle du BFR (Mise en place d’outils, 
tableau  de  bords,  réorganisation,  mise  en  place  de  processus  formalisés, 
formations…) 

Enfin,  Le  secteur  industriel,  doit  piloter  très  finement  sa  trésorerie  selon  les 
professionnels. 

Par  exemple,  P.S.  précise  que  le  secteur  est  « particulièrement  touché  par  une 
concurrence accrue des pays asiatiques, impliquant des marges faibles et un niveau 
de cash serré ». Quant à A.W., il précise que « les industries ont souvent peu de 

59 
 
clients et sont donc dépendantes des conditions de paiements imposées par ceux‐
ci ; auxquelles se rajoute un niveau de stock de matière première qui peut être très 
important ».  En  résumé,  les  experts  s’accordent  à  dire  que  les  entreprises 
industrielles doivent faire face à un niveau de cash faible, un BFR conséquent et 
parfois une forte volatilité, ce qui nécessite un pilotage fin. 

2. Les prévisions de trésorerie  
 
Le  deuxième  besoin  identifié  par  les  PME‐ETI  industrielles  est  le  pilotage  de  la 
trésorerie via des prévisions de trésorerie. 

Tout d’abord, les interlocuteurs interrogés ont conscience du besoin fondamental 
d’avoir une prévision de trésorerie.  

Cela  s’explique  par  « une  trésorerie  de  plus  en  plus  limitée  dans  les  entreprises 
industrielles » selon G.C. (responsable marché entrepreneurs de la zone EMEIA de 
EY),  et  par  conséquent,  un  besoin  de  vision  prévisionnelle  pour  « faire  des 
arbitrages,  anticiper  les  besoins  de  financement  et  communiquer  avec  les 
partenaires financiers… ». Cela est complétement renforcé par la crise du Covid, ou 
le pilotage de la trésorerie à court terme et les demandes de PGE ont obligé les 
entreprises industrielles à construire des prévisions de trésorerie. 

Par ailleurs, les interlocuteurs, ont montré un réel besoin d’accompagnement sur 
ce sujet.  

Par exemple, K.L. (directeur associé chez EY) souligne que le processus de prévision 
de  trésorerie  est  souvent  mal  maitrisé  par  les  entreprises  industrielles.  « Le 
processus  de  prévision  de  trésorerie,  relève  de  la  responsabilité  du  contrôle 
financier et de la trésorerie, du fait d’une responsabilité partagée, ce processus est 
souvent mal compris et imparfait ». Coté entreprises, F.M. (Entreprise C) fait état 
d’un  manque  de  connaissances  méthodologique  pour  construire  ce  type  de 

60 
 
prévisions « actuellement nos équipes ne sont pas en mesure de construire ce type 
de prévisions ». Ce constat est partagé par E.B. (Entreprise A) et P.S. (Entreprise B) 
qui  rajoute  le  « besoin  d’une  fiabilité  supplémentaire  sur  des  prévisions  qui 
serviront de base à des potentielles négociations avec les partenaires financiers ». 

Pour finir, et contrairement à une littérature limitée sur le sujet, les experts nous 
ont  décrits  en  détail  des  méthodes  concrètes  de  mise  en  place  de  prévision  de 
trésorerie. A la question « comment construire des prévisions de trésorerie », voici 
en bref la réponse des professionnels sur le sujet : 

1. La  première  étape  vise  généralement  à  réaliser  un  diagnostic  des  données, 
processus,  compétences,  organisation…  L’objectif  étant  de  comprendre  les 
attentes du client et de les confronter avec ce qu’il est possible de construire, 
2. La deuxième étape consiste à proposer un processus, une organisation et un 
modèle cible pour construire ces prévisions de trésorerie, 
3. La  dernière  étape  permet  de  s’assurer  de  la  fiabilité  et  de  la  cohérence  du 
processus et du modèle de projection de trésorerie (analyse d’écart, tests...). 

N.B. : Je proposerai dans la partie 3 une méthodologie de mise en place de ce type 
de mission plus détaillée, et qui reposera sur les analyses et entretiens effectués. 

En conclusion, pour les cas étudiés, il existe un réel besoin d’accompagnement sur 
les sujets de pilotage de la trésorerie. Face à ces besoins, les experts ont mis en 
place des méthodes pour (i) améliorer le BFR et son pilotage, et (ii) mettre en place 
des prévisions de trésorerie chez leurs clients. Néanmoins, chacune des méthodes 
a révélé une utilisation croissante des outils digitaux que nous allons approfondir 
dans la prochaine section. 

61 
 
Section  2 ‐  La  BI  (Business  intelligence)  et  le  RPA  (Robotic  Process 
Automation) sont les principaux outils digitaux dédiés à l’amélioration 
du pilotage de la trésorerie  
 
Cette  deuxième  section  synthétise  l’avis  des  professionnels  sur  l’utilisation  des 
outils digitaux dédiés à l’amélioration du pilotage de la trésorerie. Il en ressort deux 
grandes utilisations. 

1. Le cas des outils de Business Intelligence appliqués au 
pilotage du cash  
 

La première utilisation est celle des outils de BI (Business Intelligence). L’analyse des 
cas étudiés montre trois emplois : 

1. Les outils de BI sont utilisés dans la phase d’analyse quantitative des KPIs du 
BFR. En effet, S.B. (Senior Manager chez EY, data analyst et spécialisé en 
optimisation du BFR) avance une utilisation du plus en plus marquée des 
outils de BI / data visualisation type Power BI ou Tableau pour « exploiter 
les données comptables et de gestion des clients et en ressortir des analyses 
pertinentes  sur  les  KPIs  du  BFR ».  De  même  M.M  (Senior  Manager  chez 
Deloitte Suisse, spécialisé en optimisation du BFR) suggère une utilisation 
« systématique  de  ce  type  d’outil  pour  analyser  de  grandes  quantités  de 
données et en ressortir des analyses simples et compréhensibles ». « Cela 
permet, par exemple, d’analyser rapidement et simplement une très grande 
quantité  de  factures  émises  et  leur  caractéristiques  (date  de  paiement, 
retard moyen, valeur, type de client…). » 
2. Par ailleurs, la BI est aussi utilisée pour mettre en place des tableaux de bord 
interactifs qui permettront de mieux piloter le BFR, et donc de prendre des 
décisions  éclairées  pour  l’optimiser.  Concrètement,  F.M.  (Responsable 

62 
 
financier chez Entreprise E) rapporte que « la BI a permis de suivre en temps 
réel  le  niveau  de  créances  clients,  les  créances  échues  par  client  etc. 
permettant de faciliter la relance et le recouvrement ». 
3. Enfin,  la  BI  permet  aussi  la  construction  de  prévision  de  trésorerie,  en 
permettant  des  restitutions  visuelles  et  des  estimations  basées  sur  des 
tendances.  P.S  (Responsable  financier  chez  ENTREPRISE  D)  soulève 
l’importance  de  la  BI  pour  consolider  des  prévisions  de  trésorerie  sur 
plusieurs entités, et les présenter visuellement aux parties prenantes. 

2. Le  cas  des  outils  d’analyse  et  d’automatisation  des 


processus dédiés au pilotage de la trésorerie – Le RPA 
 
La deuxième utilisation est celle des outils d’analyse et d’automatisation de certains 
processus dédié au pilotage de la trésorerie. 

Parmi  ces  outils,  les  experts  ont  mentionné  l’intérêt  croissant  pour  les  outils  de 
« process mining » (cf. définition dans l’état de l’art).  

Par exemple, S.B. met en avant une utilisation très récente de ce type d’outil pour 
analyser le processus clients d’un prospect. « Nous avons utilisé Celonis, outil de 
process  mining  pour  comprendre  les  distorsions  au  sein  du  processus  client. 
Concrètement  nous  avons  branché  Celonis  sur  l’ERP  du  client  de  manière  à 
comprendre le cheminement de chaque commande au sein de l’ERP. Autrement 
dit,  pour  chaque  transaction,  nous  avons  investigué  le  bon  déroulement  du 
processus allant de la commande à son encaissement », « cela nous a permis de 
repérer facilement les dysfonctionnements de processus en analysant toutes les 
commandes de manière automatique ». C.G. (DG d’une filiale de Total) a également 
mis en place Celonis pour piloter le processus PTP96, elle précise que « cela a permis 

 
96
 PTP = Puchase to Pay = Processus fournisseur (de la commande au paiement) 

63 
 
de  mieux  contrôler  le  processus  et  ses  déviations  pour  gagner  du  temps  et 
permettre de lancer des chantiers d’optimisation et d’automatisation ». En bref, le 
process  mining  a  permis  d’analyser  rapidement  certains  processus  dédiés  au 
pilotage de la trésorerie (clients, fournisseurs, stocks) de manière à identifier des 
axes d’optimisation. 

Par  ailleurs,  les  experts  ont  aussi  largement  discuté  de  l’usage  grandissant  des 
technologies  de  RPA  (Robotic  Process  Automation)  pour  optimiser  certains 
processus dédiés au BFR.  

Par exemple, M.M. a pu mettre en place ce type de technologies pour automatiser 
la relance et le recouvrement des créances clients. « Il s’agissait de mettre en place 
un robot relançant les clients par mail 5 jours avant l’échéance de leurs créances, 
puis 10 jours après, et enfin d’émettre des listes d’appels automatiques en cas de 
non‐paiements ». Plus largement le RPA est une solution amenée à grandir comme 
le confirme G.C « le RPA viendra à terme automatiser les tâches répétitives et à 
faible valeur ajoutée, permettant parfois une optimisation des processus du BFR et 
une amélioration de la position de cash ». Toutefois, coté entreprise les directeurs 
financiers (Entreprise A, Entreprise C, Entreprise B…) semblent peu au fait de ce 
type de solution et souhaiteraient être mieux formés sur le sujet. J.C.C. (AD Group) 
nuance,  toutefois,  en  précisant  qu’il  a  récemment  déployé  « du  RPA  pour 
automatiser  le  processus  OTC  avec  la  solution  Sidetrade »,  il  assure  que  « la 
digitalisation  du  processus  a  permis  de  gagner  15  jours  de  trésorerie… ».  Un 
exemple  de matrice  permettant  de sélectionner  les  processus  à  automatiser  est 
présenté en annexe 10. 

En synthèse, nous avons compris comment utiliser les technologies digitales pour 
améliorer le pilotage de la trésorerie, désormais, il s’agit de comprendre si l’expert‐
comptable est capable de mener ce type de mission et surtout d’utiliser les outils 
digitaux mentionnés. 

64 
 
Section  3 ‐  L’expert‐comptable  peut  améliorer  le  pilotage  de  la 
trésorerie de ses clients industriels via notamment des outils digitaux 
s’il se forme et s’entoure d’experts pour agir en chef d’orchestre 
 

Cette dernière section, résume les principales interviews d’experts‐comptables et 
de professionnels sur ce thème. Elle analyse, d’une part, la marche à franchir par 
l’expert‐comptable pour mener ce type de mission, et, d’autre part, le rôle qu’il doit 
jouer. 

1. Bien  que  la  majorité  du  temps  soit  consacré  aux 


missions  « traditionnelles »,  les  experts‐comptables 
prennent conscience du potentiel des missions liées à 
l’exploitation des données 
 
Les experts comptables interrogés font état d’une part importante de leur temps 
passé  sur  des  missions  traditionnelles…  Toutefois  il  existe  le  sentiment  que  les 
missions  de  conseil,  type  «  amélioration  du  pilotage  de  la  trésorerie »  sont  des 
missions à forte valeur ajoutée. 

Par exemple, C.D, expert‐comptable sur Paris et membre du Lab 50, rappelle les 
inquiétudes  de  certains  clients  à  s’assurer  une  trésorerie  suffisante.  Ceux‐ci  ont 
besoin de conseils pour maintenir le niveau de leur trésorerie. « Avec la crise Covid, 
j’ai eu de nombreuses demandes de prévisions de trésorerie à communiquer aux 
partenaires bancaires ». De même, F.P, expert‐comptable dans la région nantaise, 
rappelle  que  « L’expert‐comptable  collecte,  consolide  et  restitue  les  données 
comptables et financières de ses clients, dans la continuité, il peut désormais les 
exploiter… ».  

65 
 
Par ailleurs, les experts comptables interrogés prennent conscience de la nécessité 
d’exploiter  la  « connaissance  client »  et  la  « donnée  client »  pour  proposer  des 
missions de conseils.  

C.D., expert‐comptable, souligne, « nous utilisons la plupart du temps Excel, nous 
sommes déjà un peu data analyst … en fin de compte la marche à franchir pour 
développer le digital chez nos clients n’est pas si importante ». « Nous avons une 
formation complète en système d’information, finance et contrôle de gestion qui 
nous permet de développer les missions de conseil en gestion de cash ». Quant à 
F.P. elle précise que de plus en plus de clients lui demandent « des tableaux de bord 
avec  des  situations  en  temps  réel ».  En  bref,  les  experts  comptables  interrogés 
semblent attester la nécessité de développer des missions de conseil spécifiques 
sur la gestion de la trésorerie ou encore le digital. 

2. La  place  grandissante  de  l’expert‐comptable  dans  ce 


type de services 
 
La synthèse des entretiens permet d’avancer que l’expert‐comptable peut être un 
acteur  privilégié  mais  il  ne  peut  à  lui  seul  assumer  l’intégralité  d’une  mission 
d’amélioration du pilotage de la trésorerie en utilisant des outils digitaux. 

Tout d’abord, il s’avère que les experts‐comptables possèdent des compétences 
métier  à parfaire pour mener une mission de  conseil telle que l’amélioration du 
pilotage de la trésorerie.  

En effet, F.P. expert‐comptable d’une structure d’environ 5 salariés rappelle que 
« pour certaines prestations de conseil spécifiques, telle‐que le pilotage du cash, 
j’aurais besoin de formations complémentaires ou de collaborateurs formés ». C.D., 
expert‐comptable  dans  une  petite  structure,  assure  quant  à  lui,  qu’il  « se  sent 
capable de mener ce type de mission pour des petites structure mais devra faire 
appel  à  un  spécialiste  pour  des  structures  plus  conséquentes ».  De  manière 

66 
 
générale,  il  existe  un  besoin  de  la  part  des  experts‐comptables  interrogés  de  se 
former  ou  de  s’entourer  de  collaborateurs  formés  sur  le  sujet.  Toutefois, 
concernant  le  recrutement,  les  experts‐comptables  interviewés  précisent  que 
« nous  n’avons  pas  encore  embauché  de  profils  dédiés  aux  missions  de  conseil, 
mais cela est envisagé ». 

En second lieu, sur l’utilisation des outils digitaux, l’expert‐comptable possède un 
rôle bien particulier qui évolue.  

D’une part, il cherche à agir en utilisateur naissant des outils de BI.  

En effet, F.P. expert‐comptable assure qu’elle utilise de plus en plus les outils de BI 
et qu’elle en maitrise les fondamentaux. Par ailleurs, elle rappelle que « de plus en 
plus d’experts‐comptables sont formés ou se forment à l’utilisation de Power BI, et 
de nombreux guides professionnels invitent les experts‐comptables à développer 
des missions à l’aide de la BI ». Dans cette optique elle assure que « les outils de BI 
peuvent être utilisés par les experts‐comptables pour développer des tableaux de 
bord  de  pilotage  de  la  trésorerie ».  Toutefois,  elle  nous  rappelle  que 
« majoritairement  les  experts‐comptables  sont  encore  peu  formés  sur  ce  type 
d’outils  et  que  les  missions  de  conseil  associées  sont  encore  trop  peu 
nombreuses », mais en spécifiant que « les collaborateurs les plus jeunes semblent 
intéressés et partiellement formés à ces technologies ».  

D’autre part, les interviewés précisent que l’expert‐comptable agit et peut agir en 
chef d’orchestre sur la « transformation digitale » de leur client.  

En effet, G.C. associé chez EY et expert‐comptable assure que « par sa proximité 
avec  son  client,  l’expert‐comptable  doit  agir  comme  « chef  d’orchestre  de  la 
transformation  numérique,  car  il  est  le  premier  contact  de  l’entrepreneur,  mais 
possède  des  compétences  techniques  limitées  pour  assurer  la  transformation 
numérique de son client ». F.P., expert‐comptable, rajoute « idéalement l’expert‐

67 
 
comptable doit pouvoir s’entourer d’un réseau d’experts en digital, […] capable par 
exemple d’intégrer de la RPA, ou des outils digitaux ». En effet dès qu’il s’agit de 
compétences  informatiques,  l’expert‐comptable  semble  limité  dans  son  champ 
d’action « l’expert‐comptable n’est pas un codeur, il ne maitrise pas les langages 
informatiques…  c’est  un  fait ».  Toutefois,  l’expert‐comptable, a  les  compétences 
fonctionnelles  et  de  gestion,  « il  doit  servir  de  guides  pour  la  mise  en  place  de 
solutions technologiques et faire le pont entre les spécialistes digitaux et les besoins 
fonctionnels du client » nous rappelle G.M., associé conseil chez EY. 

En résumé, l’expert‐comptable peut mener des missions d’amélioration du pilotage 
de la trésorerie, mais il doit se former davantage et s’entourer d’experts digitaux 
pour agir comme un véritable chef d’orchestre. 

En résumé, Les entretiens et les cas étudiés (Entreprise A, Entreprise C, Entreprise 
E,  ENTREPRISE  D,  Entreprise  B…)  ont  permis  de  dresser  les  grandes  conclusions 
suivantes : 

 Les PME et ETI industrielles désirent, d’une part, mieux gérer leur trésorerie 
en  pilotant  et  en  améliorant  leur  BFR  pour  dégager  rapidement  des 
liquidités,  et,  d’autre  part,  anticiper  et  communiquer  l’évolution  de  leur 
trésorerie  en  construisant  des  prévisions.  Ces  chantiers  nécessitent  une 
expertise spécifique et mobilise plusieurs équipes en interne c’est pour cela 
qu’elles souhaitent être accompagnées.  
 Pour mener ces travaux, il existe des outils digitaux tel que : (i) les outils de 
BI, pour faire une analyse quantitative des KPIs du BFR, mettre en place des 
tableaux de bord interactifs et restituer des prévisions de trésorerie. (ii) les 

68 
 
outils de process mining97 permettent, quant à eux, d’analyser rapidement 
certains processus dédiés au pilotage de la trésorerie (clients, fournisseurs, 
stocks)  de  manière  à  identifier  des  axes  d’optimisation.  A  ce  titre,  les 
technologies  RPA  ont  été  utilisées  pour  optimiser  des  processus  (Cycle 
client). Toutefois les technologies d’analyse prédictive ne sont pas encore 
utilisées (barrières psychologiques, peu de cas d’usages…). 
 Enfin, les experts‐comptables interrogés valident la nécessité de mener ce 
type de mission mais ont conscience d’un manque de connaissances et de 
collaborateurs formés. 

L’analyse de cas et le recours à des interviews m’a permis de faire ressortir tout 
l’intérêt et l’originalité du sujet. Mais ces conclusions sont‐elles en lignes avec 
celles de l’Etat de l’art ? Cette revue sera menée dans le prochain chapitre. 

   

 
97
 Le process Mining vise à analyser les données liées à l’exécution des processus afin d’en tirer 
des axes d’optimisation. Cf Partie 1, chapitre 2, section 1 pour plus d’informations 

69 
 
Chapitre 3 ‐ Confrontation avec les hypothèses issues de l’Etat 
de l’art 
 
Ce dernier chapitre cherche à confronter les hypothèses issues de l’état de l’art 
avec les principales conclusions de l’analyse qualitative et des cas étudiés. Cette 
confrontation donne toute la valeur à mon mémoire, elle vient préciser, nuancer 
ou approfondir les conclusions de la littérature pour que mon mémoire constitue 
un véritable apport à la profession.  

Ce  chapitre  est  ainsi  constitué  de  quatre  sections  correspondant  aux  quatre 
hypothèses.  

Section  1 –  L’hypothèse  relative  au  besoin  d’accompagnement  en 


pilotage  de  la  trésorerie  grâce  aux  nouvelles  technologies  est 
entièrement validée 
 

1. Un  réel  besoin  dans  un  contexte  d’incertitude 


économique 
 
La littérature, bien que peu fournie sur l’impact Covid (évènement encore récent 
pour la littérature académique), identifiait un besoin des entreprises industrielles 
de se faire accompagner sur le pilotage leur trésorerie98  99. Les entretiens menés 
pendant la crise Covid valident ce point. Le pilotage par la cash devient même LA 
priorité des directions financières. 

 
98
 POLAK P., ROBERTSON D., LIND M., (2011), The New Role of the Corporate Treasurer: Emerging 
Trends in Response to the Financial Crisis, International Research Journal of Finance and 
Economics (N° 78), p. 48‐69 
99
 SOBOLEVA Y. P., MATVEEV V. V., ILMINSKAYA S. A., (2018), Monitoring of business operations 
with cash flow analysis, International Journal of Civil Engineering and Technology, Vol. 9, 11 p 

70 
 
En effet, les dirigeants financiers de Entreprise A, Entreprise B, et Entreprise C font 
part,  en  priorité,  de  leur  besoin  de  prévision  de  trésorerie  pour  arbitrer  à  court 
terme la survie de l’entreprise. « Aujourd’hui le BFR et le pilotage du cash sont nos 
principales problématiques chez Entreprise A » nous rappelle E.B. chez Entreprise 
A. 

2. Le  digital  un  levier  de  transformation  encore  peu 


exploité 

Contrairement aux conclusions de l’état de l’art, les directeurs financiers interrogés 
n’ont  pas  toujours  spécifié  une  nécessité  d’utilisation  d’outil  digitaux  pour 
améliorer le pilotage par le cash.  

En effet plusieurs articles académiques montraient l’importance de la BI au sein des 
entreprises  industrielles  et  mêmes  des  PME  françaises100,101.  Pourtant  nos 
entretiens  ont  révélé  une  utilisation  faible  voire  inexistante  de  la  BI  dans  les 
entreprises  interrogées.  Par  exemple,  chez  Entreprise  A  « nous  n’utilisons  pas 
d’autres outils que Excel et nos systèmes comptables », de même chez Entreprise 
B « il existe des module BI dans l’ERP mais personne ne sait s’en servir ». Toutefois, 
cela semble à nuancer, car, comme le rappelle G.C., « les clients n’ont pas encore 
les réflexes digitaux, ce sont aux experts‐comptables d’être force de proposition et 
de démontrer les potentialités… »  

   

 
100
 GAUSZELIN Sophian, BENTZ Hugo, (2017), An examination of the impact of business intelligence 
systems on organizational decision making and performance: The case of France, Journal of 
intelligence studies in business, N°7, 12 p. 
101
, LAVA Shari, (2019), The Changing and Increasing Interest in Business Intelligence and Analytics 
in Small and Medium‐Sized Businesses, Tech supplier, 8 p 

71 
 
Section 2 – L’hypothèse, selon laquelle, l’expert‐comptable possède un 
avantage  concurrentiel  lui  permettant  de  mener  des  missions 
d’amélioration  du  pilotage  de  la  trésorerie  via  l’utilisation  d’outils 
digitaux n’est que partiellement validée 
 

1. Les experts comptables ont conscience du changement 
de Business model qui est en train de s’opérer 
 
La littérature a mis en avant la réflexion portée par les organismes de l’ordre des 
experts comptables sur l’avenir de la profession102. Cette vision est supportée par 
les  experts  comptables  interrogés  qui  ont  conscience  de  la  nécessité  d’évoluer. 
C.D., Expert‐comptable assure qu’il est « nécessaire d’évoluer rapidement vers des 
métiers de conseils et de data avec forte valeur ajoutée ». F.P. assure que « l’avenir 
de la profession est menacé si les experts comptables ne vont pas vers la data ». 

2. Les  missions  de  conseils,  en  particulier  digital,  sont 


encore  très  peu  développées  chez  les  experts 
comptables 
 
La littérature était optimiste en montrant une multitude de proposition de mission 
de conseil (digital, pilotage de la trésorerie …). Pourtant, il semble que ce type de 
mission soit encore très peu développée chez les experts‐comptables. En effet, F.P. 
nous  rappelait  que  «  majoritairement  les  experts‐comptables  sont  peu  formés 
encore sur ce type d’outil (BI) et que les missions de conseil associées sont encore 
trop peu nombreuses ».  

 
102
 GUETIN, DUJARDIN, NOZERAND, Créer de nouvelles opportunités grâce à l’évolution des flux, 
74eme congrès de l’ordre des experts comptables, Septembre 2019 

72 
 
3. Mais les experts‐comptables prennent le sujet à bras le 
corps en se formant et en recrutant des experts 
 
L’avis  des  experts  comptables  interrogés  est  en  ligne  avec  les  conclusions  de  la 
littérature103.  En  effet,  les  experts  comptables  se  forment  aux  sujets  digitaux  et 
métiers  pour  développer  davantage  de  missions  de  conseils.  « De  plus  en  plus 
d’experts‐comptables sont formés ou se forment à l’utilisation de Power BI, et de 
nombreux guides professionnels invitent les experts‐comptables à développer des 
missions à l’aide de la BI » rappelle F.P.  

Par  ailleurs,  la  littérature104,  avançait  que  les  experts‐comptables  s’entourent 


d’experts métiers pour mener des missions de conseils. Ici notre analyse apporte 
une conclusion différente. En effet, il semblerait que la taille du cabinet soit un frein 
conséquent  pour  s’entourer  d’experts  métiers.  C.D.  nous  explique  que  « c’est 
compliqué pour moi, aujourd’hui de recruter des experts métiers, car je n’atteins 
pas  le  seuil  critique  me  permettant  d’avoir  des  missions  spécifiques 
régulières ». L’on  retrouve  des  personnes  expertes  dans  un  domaine  précis, 
principalement dans des cabinets de plus de 50 collaborateurs » nous rapporte G.C. 
expert‐comptable. 

Section  3 –  L’hypothèse  supposant  une  application  limitée  des  outils 


digitaux  d’analyse  de  données  pour  le  pilotage  de  la  trésorerie  est 
essentiellement invalidée. 
 

 
103
 DEL POZO Anne, (2018) Carrière et management ; Experts‐comptables : le métier évolue, les 
formations aussi ! Option Finance, 3 p 
104
 SAGE, (2019), “Practice of Now” des experts‐comptables, 10 p. 

73 
 
1. Il existe une utilisation exponentielle des outils digitaux 
de  type  Business  Intelligence  dédiés  au  pilotage  du 
cash… 
 
Sur ce point, il existe une réelle divergence entre l’état de l’art et notre analyse. En 
effet,  l’état de  l’art  montrait  très  peu  d’exemples  d’utilisation  de  ce  type  d’outil 
pour le pilotage du cash. 

Notre analyse a permis d’identifier toutefois une utilisation importante des outils 
de BI et en particulier de data visualisation pour améliorer le pilotage du cash. Par 
exemple, S.B. (Consultant EY) indique une utilisation systématique de la BI via des 
outils tel que Tableau, Alteryx ou Power BI pour réaliser des analyses quantitatives 
des données du client en matière de BFR et de cash. « J’utilise systématiquement 
Alteryx et Tableau pour analyser les grandes quantités de données comptables et 
transactionnelles des clients ». 

2. …  Contrebalancée  par  une  utilisation  encore  très 


limitée des outils d’intelligence Artificielle (IA) 
 
Il existe, ici aussi, une dissonance entre l’état de l’art et notre analyse. Nous avions 
vu  dans  la  littérature  une  utilisation  possible  des  technologies  d’intelligence 
artificielle pour réaliser des prévisions de trésorerie105. Il s’agissait des technologies 
d’analyses prédictives.  

Notre analyse qualitative montre une méconnaissance totale de ces sujets par les 
entreprises industrielles et les experts. En effet, E.B. (Entreprise A) affirme « je ne 
savais même pas que cela était possible, cela relève encore du futur pour moi… ». 

 
105
 ESSWEIN Markus, MAYER Joerg, STOFFEL Sebastian, QUICK Reiner, (2019), PREDICTIVE 
ANALYTICS – A MODERN CRYSTAL BALL? ANSWERS FROM A CASH FLOW CASE STUDY, In 
Proceedings of the 27th European Conference on Information Systems (ECIS), Stockholm & 
Uppsala, Sweden, June 8‐14 

74 
 
Coté consultant G.C. (EY) indique « j’ai encore de gros doutes sur de déploiement 
de  tels  outils  pour  les  prévisions  de  trésorerie ».  S.B.  quant  à  lui,  nuance  en 
expliquant  que  « le  marché  n’est  pas  encore  prêt  à  acheter  ce  type  de 
technologies » 

Section  4 –  L’hypothèse  supposant  que  l’optimisation  des  processus 


liés au pilotage du cash (Robotic Process Automation, Process mining) 
semble réservée aux experts digitaux est discutable 
 

1. L’analyse  et  l’optimisation  des  processus  relèvent 


d’une expertise très spécifique… 
 
Sur ce point, la littérature et notre analyse s’accordent. L’analyse et l’optimisation 
des  processus  via  des  outils  digitaux,  relèvent  de  techniques  informatiques  qui 
dépassent celles de l’expert‐comptable. La littérature106 spécifiait déjà le manque 
de  connaissance  de  l’expert‐comptable  sur  les  outils  digitaux.  De  même,  notre 
analyse montre des capacités limitées de la part des EC pour intervenir sur ce type 
de  sujet.  G.C(EY)  précise  « nous  (les  EC)  ne  sommes  pas  des  informaticiens  et 
certaines  prestation  informatiques  doivent  être  réalisées  par  des  experts  en 
informatiques. »  

2. … Mais, l’expert‐comptable à un rôle à jouer 

La littérature a mis en avant le positionnement stratégique de l’expert‐comptable 
(EC)107  auprès des TPE/PME. Celui‐ci à un véritable rôle à jouer sur les missions de 
conseil en optimisation du pilotage de la trésorerie et digital108.  

 
106
 KRUSKOPF Shawnie, LOBBAS Charlotta, MEINANDER Hanna, SÖDERLING Kira, (2019), Digital 
Accounting: Opportunities, Threats and the Human Factor. ACRN Oxford Journal of Finance and 
Risk Perspectives, N°8, Special Issue Digital Accounting, 1‐15. 
107
 ARRAOU Philippe, L’expert‐comptable et l’économie numérique, Janvier 2016, 236 p. 
108
 OEC, Gestion des cabinets focus numérique, Edition 2019, 64 p. 

75 
 
Toutefois, notre analyse va plus loin, et nous comprenons que l’expert‐comptable 
peut se positionner en véritable chef d’orchestre des missions d’optimisation des 
processus liés au pilotage du cash (Robotic Process Automation, Process mining). 
En effet, comme le rappelle G.C. (EY) « l’EC possède une connaissance de l’activité 
et des données du client inégalée. « Il doit servir de guide pour la mise en place de 
solutions technologiques et faire le pont entre les spécialistes digitaux et les besoins 
fonctionnels du client » nous rappelle F.M, associé conseil chez EY. 

Pour  résumer  ce  chapitre,  nous  avons  confronté  les  hypothèses  issues  de  la 
littérature  avec  les  principales  conclusions  de  l’analyse  qualitative  et  des  cas 
étudiés.  Cette  confrontation  a  permis  de  préciser,  nuancer  ou  approfondir  les 
conclusions de l’état de l’art. 

Pour conclure cette partie, rappelons la problématique du mémoire : 

Dans  quelle  mesure  l’expert‐comptable  peut‐il  s’aider  des  technologies  digitales 


pour améliorer le pilotage de la trésorerie de ses clients industriels ? 

L’analyse des cas étudiés et des entretiens réalisés, confrontés aux conclusions de 
l‘état  de  l’art  permettent  de  dresser  une  ébauche  de  réponse  en  guise  de 
conclusion. 

La récente crise du Covid‐19 a rappelé, une réalité : le pilotage de la trésorerie est 
vital en temps de crise. Ce constat est bien réel dans les entreprises industrielles 
interrogées.  La  complexité  des  structures,  la  multiplicité  des  sources 
d’informations,  l’incapacité  à  analyser  des  masses  de  données,  la  manque  de 
formation des équipes, etc. sont autant de facteurs qui complexifient l’amélioration 
du pilotage de la trésorerie. Les dirigeants interviewés ont besoin de conseils et 
d’accompagnement. 

76 
 
Les  experts‐comptables  interrogés  souhaitent  répondre  à  ces  besoins,  mais  ils 
manquent  parfois  de  formation  et  de  consultants  spécialisés  à  leur  côté.  Pour 
l’instant,  seuls  les  cabinets  de  taille  importante  proposent  ce  type  d’offre.  De 
manière générale, un élan vers la formation aux technologies digitales et vers le 
conseil est constaté. 

Par  ailleurs,  quand  l’expert‐comptable  est  formé  et/ou  accompagné  d’experts 


métier, il utilise les technologies digitales pour améliorer le pilotage du cash avec 
par exemple : 

 La BI pour faciliter l’analyses des données clients et les restitutions, 
 La data visualisation pour construire des tableaux de bord automatiques à 
ses clients. Ceux‐ci composés de KPIs Cash et BFR pertinents pour mieux 
piloter sa trésorerie, 
 La BI pour construire des prévisions de trésorerie, 
 Le process mining, pour analyser des processus. 

En agissant en tant que conseil privilégié du dirigeant, il peut également conseiller 
ses clients sur l’automatisation (RPA…) de certains processus liés au cash et au BFR.  

Il est désormais temps de capitaliser sur ces conclusions, études de cas et la revue 
de  la  littérature  pour  proposer  un  guide  méthodologique  à  la  réalisation  d’une 
mission de conseil en amélioration du pilotage du cash. L’objectif étant de rendre 
ce mémoire encore plus utile, concrètement, pour la profession, en proposant une 
mise en pratique de ces résultats.   

77 
 
Troisième partie ‐ Pour mettre en pratique ces résultats 
: proposition d’un guide méthodologique et d’un outil 
 

de prévision de trésorerie avec power BI et Excel  
 
« Vous  comprendrez  naturellement  que  les  chantiers  de  digitalisation  se  sont 
accélérés avec la crise que nous connaissons. Parmi ces chantiers, la digitalisation 
du  processus  de  prévision  de  trésorerie  est  notre  priorité… ».  Les  propos109  de 
Stephane  SABBAH,  directeur  financier  de  la  branche  numérique  du  Groupe  La 
Poste, énonce clairement les enjeux actuels de la fonction finance.  

Après avoir synthétisé la littérature, et recueilli l’avis des experts et professionnels 
sur le sujet de mon mémoire, il convient désormais de mettre en valeur ce travail 
en  proposant,  très  concrètement,  un  guide  méthodologique  pour  mener  une 
mission de mise en place d’une prévision de trésorerie. 

Dans  un  premier  temps,  nous  allons  proposer  un  guide  méthodologique  pour 
mettre en place une prévision de trésorerie chez un client industriel, puis dans un 
second  temps,  nous  présenterons  un  modèle  de  prévision  de  trésorerie  (mixant 
Excel et Power BI) réutilisable par la profession. Enfin nous dresserons les limites 
du guide et de l’outil proposés. 

   

 
109
 Stéphane SABBAH, Fabrice ROUX, Rencontre digitales et finance d’entreprises, Journée DFCG, 
Septembre 2020 

78 
 
Chapitre 1 ‐ Proposition d’une mission, tout en un, de mise en 
œuvre d’un tableau de bord de prévisions de trésorerie moyen 
terme, pour l’expert‐comptable  
 
Durant la récente crise du Covid 19, près de 4 PME sur 10 n'avaient pas la trésorerie 
suffisante pour faire face aux prochains mois. Une dure réalité qui explique que 
55%110 des dirigeants de PME se disent inquiets pour l'avenir de leur entreprise. 
Pour  résister  et  aller  de  l’avant,  une  seule  solution  :  piloter  sa  trésorerie  avec 
notamment des prévisions fiables. 

Ainsi, ce premier chapitre permet de dessiner un guide méthodologique explicitant 
la manière de mener une mission de déploiement de prévision de trésorerie pour 
un  client  industriel.  La  mission  proposée  a  pour  objectif  de  rendre  autonome  le 
client dans la construction de prévision de trésorerie. Il s’agit, en ce sens, d’une 
véritable  mission  de  conseil  et  d’accompagnement.  Cette  mission  diffère  des 
prévisions de trésorerie réalisées ponctuellement par l’EC pour le compte du client. 
Ici le client est au cœur de la mission.  

Pour cela le chapitre sera découpé en quatre sections. La première section spécifie 
le  cadre  conceptuel  d’une  mission  de  mise  en  place  d’un  tableau  de  bord  de 
prévisions  de  trésorerie.  Les  sections  suivantes,  préciseront  la  méthodologie  de 
chaque  phase  de  la  mission :  (i)  La  phase  de  cadrage,  objectifs  attendus  et 
méthodologie pour le diagnostic de l’existant, (ii) puis la phase de construction et 
de  test  des  modèles  et  tableaux  de  bord,  et  enfin  (iii)  la  phase  de  formations, 
accompagnement et conclusions de la mission. 

 
110
 Enquête CPME réalisée en ligne auprès de 3 416 dirigeants‐adhérents du 2 au 12 avril 2020 

79 
 
Section 1 ‐ Le cadre conceptuel d’une mission de mise en place d’un 
tableau de bord de prévisions de trésorerie 
 
Avant  de  réaliser  ce  type  de  mission,  il  convient  de  bien  comprendre  le  cadre 
conceptuel (Réglementations, offres, approches commerciales …). 

1. Le cadre normatif de la mission 
 
Pour  rappel,  le  métier  d’expert‐comptable  est  réglementé111.  Dans  le  cadre  de 
toutes ses missions, il sera soumis au code de déontologie, ainsi qu’au référentiel 
normatif  des  professionnels  de  l’expertise  comptable,  en  particulier  aux  normes 
d’application générale que sont la norme anti‐blanchiment et la norme de maitrise 
de la qualité. 

Depuis  Mai  2019,  et  l’application  de  la  loi « PACTE »,  les  experts‐comptables  « 
Peuvent également, sans pouvoir en faire l'objet principal de leur activité: Effectuer 
toutes  études  ou  tous  travaux  d'ordre  statistique,  économique,  administratif, 
financier,  environnemental,  numérique… »112.  Globalement,  la  loi  PACTE  prévoit 
des changements profonds pour les experts‐comptables. Ces derniers voient leur 
rôle évoluer pour devenir plus complet. 

La mission d’accompagnement à la mise en place de prévision de trésorerie avec 
Power BI et Excel s’inscrit naturellement dans cette optique. 

Cette  mission  sera  classée,  selon  le  référentiel  normatif,  dans  la  catégorie  des 
autres missions sans assurance de l’expert‐comptable. 

 
111
 L’ordonnance N°45‐2138 de 1945 définit les limites de son périmètre d’exercice 
112
 Ordonnance n° 45‐2138 du 19 septembre 1945 portant institution de l'ordre des experts‐
comptables et réglementant le titre et la profession d'expert‐comptable, Artcile N°22, §1 

80 
 
Bien que ce type de mission ne soit pas normalisé, l’instauration d’une lettre de 
mission reste obligatoire113. A ce titre nous recommandons une lettre de mission 
contenant, en plus des éléments habituels d’un contrat, les éléments suivants : 

Contexte  et  objets  des  Les phases de la mission  Etendue des services 


services  et calendrier approx. 
Description des services  Livrables clefs  Limitation  de  l’étendue 
des services 
Honoraires  Equipe   CGV … 
 
Cadre juridique : Focus sur l’exploitation des données par l’expert‐comptable 
Dans le cadre de la mission proposée, l’expert‐comptable peut utiliser des données 
personnelles. Il devra se référer dans ce cas à la RGPD, et demander l’autorisation 
écrite du client pour utiliser ces données. 

Les modèles et tableaux de bord proposés utilisent des logiciels existants tels que 
Excel  et  Power  BI  pour  lesquels  le  cabinet  ne  dispose  pas  de  la  propriété 
intellectuelle. Toutefois, je recommande des mentions spécifiques sur la propriété 
intellectuelle des méthodes de modélisation dans la lettre de mission. 

2. Définition de la mission, offre commerciale et livrables 
 
En premier lieu, définissons précisément l’offre proposée. Pour cela, je propose une 
démarche commerciale en considérant, d’abord, les problématiques du client. 

Les problématiques rencontrées par le client : 

Les clients ciblés par l’offre proposée sont les clients qui :  

 Rencontrent ou anticipent des tensions de trésorerie à la suite de : 
o Une baisse ou une forte volatilité de l’activité 
o Une augmentation du BFR (croissance rapide …) 
 
113
 Article N°11 du Chaoitre 1 du code de déontologie de l’expertise comptable 

81 
 
o Des décisions stratégiques et / ou opérationnelles 
 Veulent mieux piloter leur trésorerie/BFR pour éviter une crise de liquidités, 
 Doivent prévoir et communiquer les besoins de financement de leur activité 
 Souhaitent  que  leurs  équipes  s’initient  aux  nouveaux  outils  digitaux  de 
pilotage du cash. 

Bien  évidemment  les  clients  ciblés  sont  des  clients  désireux  de  maitriser  eux‐
mêmes le processus de prévision de trésorerie. Ils possèdent donc des employés 
capables de prendre en main ce nouveau processus. La taille visée est celle des PME 
/ ETI.  

L’offre d’accompagnement proposée 

Face à ces problématiques, l’offre proposée est la suivante : amener l’organisation 
du client au meilleur niveau de maturité et d’efficacité en matière de prévision de 
trésorerie avec pour objectif de : 

 Accompagner la mise en place d’une vision projetée du cash au bon horizon 
/ maille de décision / fréquence à la granularité pertinente 
 Prévoir  les  besoins  de  financement  en  se  dotant  d’une  capacité 
d’anticipation des cycles de trésorerie, 
 Anticiper,  scénariser  et  monitorer  de  façon  dynamique  l’impact  des 
décisions stratégiques et opérationnelles, 
 Maitriser et optimiser la trésorerie en toute sécurité. 
 Mettre en place et former les équipes aux outils de BI (Data visualisation) 

Le contenu de la mission  

L’intervention  se  déroule  en  trois  phases ;  elle  débute  par  un  diagnostic  de 
l’existant, suivi d’une phase de déploiement. La dernière phase est une phase de 
formation et de pérennisation du modèle et du processus. Les travaux se fondent 
sur une approche innovante qui vise à utiliser et mettre en place dans l’organisation 
des outils de Data Analytics (Excel, Power BI) afin d’obtenir des analyses et un outil 

82 
 
de prévision de trésorerie simple, robuste, éclairant et agissant comme un véritable 
outil décisionnel. Le tableau ci‐dessous résume les travaux de chaque phase. 

Figure 17 ‐ Les différentes phases de la mission 

Organisation et compétences requises en interne 

La mission sera portée par une équipe constituée de l’expert‐comptable, un chef 
de mission et éventuellement un collaborateur. 

L’expert‐comptable  assure  la  partie  commerciale.  Il  doit  identifier  les 


problématiques‐clients  précédemment  mentionnées  et  suggérer  l’offre  qui 
répondra  aux  besoins.  Le  chef  de  mission,  expert‐comptable  stagiaire  ou 
collaborateur expérimenté, réalise la mission et assure le contact avec le client. Il 
devra, en outre, posséder les compétences suivantes : 

Figure 17 ‐ Les compétences attendues du chef de mission 

« Hard Skills » (compétences techniques) 
IT :  Maitrise  IT :  Base  de  Métier :  Maitrise  Métier :  Comprendre 
d’Excel  modélisation  Excel  de la comptabilité  les  liens  entre  flux 
/ Power BI  comptables et cash 
 
« Soft Skills » (compétences managériales) 
Sens  du  Contact client  Capacité à former  Capacité d’adaptation 
conseil  des clients 
 

83 
 
Le prix  

Les honoraires pourront être facturés au forfait sur la base du coût journalier des 
membres de la mission et du nombre de jour d’intervention.  

Le  nombre  de  jours  d’intervention  pourra  varier  de  5  à  60  jours  /  hommes  en 
fonction de la taille de la structure et de la complexité. Je conseille de prévoir un 
nombre de jour égal pour chaque phase. 

La stratégie de vente 

Depuis  la  loi  PACTE,  il  est  possible  d’afficher  une  spécialité  en  tant  qu’expert‐
comptable. Cette spécialité peut constituer un premier vecteur de communication 
pour vendre ce type de mission. « Conseil en gestion de trésorerie », « digitale », 
« pilotage financier », constituent des spécialités possibles pour ce type de mission.  

Par  ailleurs,  l’expert‐comptable  peut  s’appuyer  sur  des  réunions  clients  pour 
identifier, avec lui, ses problématiques et la valeur ajoutée de ce type de mission. 

La dernière approche, consiste à communiquer au maximum sur les bienfaits de ce 
type de mission dans son réseau interne (autres associés) et externes (associations 
professionnelles,  formations,  anciens  collègues  etc.)  en  déployant,  par  exemple, 
des formations, des plaquettes commerciales, des webcasts … 

Les éléments énoncés ci‐dessus serviront à alimenter une éventuelle proposition 
commerciale  à  destination  de  prospects  ou  clients  du  cabinet.  Un  modèle  est 
proposé en annexe 2. 

Les livrables  

Pour formaliser la fin de mission, les livrables pourront être les suivants : 

 Un rapport de diagnostic de l’existant (cartographie des flux et données …), 

84 
 
 Un modèle (Fichier Excel et/ou Power BI) de prévision de trésorerie114, 
 Un guide utilisateur et une formalisation du processus (PDF), 
 Un rapport final (Recommandations, avancement projet, risques…). 

Section  2 ‐  Cadrage,  objectifs  attendus  et  méthodologie  pour  le 


diagnostic de l’existant  
 
La première phase de la mission consistera à, définir le cadre, les attendus et faire 
un diagnostic des données, organisation, personnes, processus et outils existants. 

1. Cadrage et objectifs attendus 
 
Cette  première  étape,  habituelle  dans  une  mission  de  conseil,  vise  à  définir  les 
attendus avec le client. Le tableau ci‐dessous en illustre les principaux.  

Figure 18 ‐ Les attendus et les approches possibles 

 
114
 Le modèle est développé dans le deuxième chapitre de cette partie 

85 
 
Durant cette étape il conviendra aussi de spécifier l’équipe projet. Ainsi, faudra‐il 
désigner un chef de mission chez le client. Il sera en charge de l’avancement du 
projet (le trésorier par exemple). De la même manière il sera intéressant d’ajouter 
une  personne  de  l’IT  dans  l‘équipe  projet,  de  manière  à  faciliter  l’obtention  de 
données stables, l’acquisition de licences Power BI… 

En  dernier  lieu  il  faudra  fixer,  avec  le  client,  un  agenda  détaillé  pour  réaliser  le 
projet, en déterminant les différents jalons et réunions clefs (kick off, comité de 
pilotage…). Un exemple est fourni dans l’annexe 3. 

En synthèse, les objectifs de cette étape sont (i) d’impliquer et faire adhérer les 
équipes  locales  et  centrales  du  client,  (ii)  prendre  en  compte  les  contraintes  de 
disponibilités  des  équipes  du  client  afin  de  planifier  et  préparer  au  mieux  les 
entretiens et enfin (iii) éviter l’excès de complexité. 

2. Entretiens et revues de processus 
 

Une fois les attendus spécifiés avec le client, il s’agira de mener des entretiens avec 
les différentes personnes de la fonction finance et de l’IT afin de mieux comprendre 
l’organisation, les processus, les personnes clefs, les outils et les méthodes actuels. 
L’objectif étant (i) d’identifier la faisabilité du projet au regard du besoin exprimé 
et de la donnée source disponible, (ii) établir un diagnostic formalisé sur la base 
duquel  est  organisé  une  première  réunion  de  restitution  et  enfin  (iii)  valider 
l’estimation financière du coût du projet. Le tableau ci‐dessous résume les grandes 
questions clefs à poser. 

86 
 
Figure 20 ‐ Les objectifs de chaque entretien 

Sur cette base il sera possible d’appréhender en amont la complexité des flux de 
trésorerie et les points d’attention afin de les intégrer dans la modélisation de l’outil 
prédictif et d’impliquer des équipes locales et centrales. 

3. Récupération, analyses et traitements des données 
 
La  dernière  étape  de  cette  phase  de  diagnostic  consiste  à  analyser  les  outils 
existants et à récupérer les données qui pourront servir (i) de sources à la prévision 
de trésorerie ou (ii) d’informations complémentaires pour la réaliser (hypothèses 
de délais de règlement, de TVA, notes sur de potentiel restructuration …). Voici un 
tableau récapitulatif des sources de données115 à récupérer. 

 
115
 Il conviendra de récupérer les données à la même date d’observation 

87 
 
Figure 19 ‐ Les principales sources de données de la prévision de cash à récupérer 

Une fois ces données récupérées, il conviendra de les tester/auditer en s’assurant 
de leur qualité (rapprochement avec la comptabilité, revue analytique …), de leur 
exhaustivité et de leur disponibilité. Il conviendra, aussi, de s’assurer de la stabilité 
des sources de données116.  

Section  3 ‐  Méthodologie  de  construction  et  de  test  des  modèles  et 
tableaux de bord 

Une fois les objectifs clarifiés et les données testées, il s’agira de coconstruire avec 
le client un modèle et un processus de prévision de trésorerie et de le tester : c’est 
la deuxième phase de la mission.  

 
116
 Pour rappel, l’objectif, est de pouvoir récupérer les données sur le même format à chaque mise 
à jour, pour faciliter l’action des outils de BI. 

88 
 
1. Construction du modèle prévision de trésorerie moyen 
terme 

Commençons par un schéma de rappel de la méthodologie de construction d’une 
prévision de trésorerie : 

Figure 20 ‐ Schéma de la transformation des sources de données en flux cash 

Le  premier  enjeu  d’une  prévision  de  trésorerie  à  moyen  terme,  consiste  à 
transformer  le  budget  d’exploitation  (vision  résultat)  en  prévision  de  trésorerie 
(vision  cash),  le  schéma  ci‐dessous  résume  les  grandes  étapes  nécessaires pour 
cette transformation : 

Figure 21 ‐ Du budget d’exploitation à sa projection en flux de trésorerie 

89 
 
0. La  première  étape  vise,  d’une  part,  à  mensualiser  le  budget  d’exploitation,  si 
celui‐ci  est  annualisé  (par  entretien  avec  le  management,  il  sera  nécessaire 
d’établir des règles de mensualisation par catégorie de charges et produits…). 
D’autre part, il sera nécessaire de transformer le budget par fonction (fréquent 
dans l’industrie) en budget par nature de charges car il est plus facile d’établir 
des  règles  d’encaissement/décaissements  sur  des  natures  de  charges.  (Cf. 
annexe 4) 
1. La deuxième étape de transformation a pour objectif de convertir le Budget hors 
taxes (HT) en budget toutes taxes comprises (TTC) car les flux de trésorerie sont 
toujours TTC. Pour cela il faudra appliquer à chaque ligne budgétaire un taux de 
TVA moyen (ce taux dépend de l’activité, de la part d’import/exports…). 
2. L’étape  suivante  permettra  de  transformer  le  budget  TTC  en  rythme  de 
facturation. En effet, certains montants sont facturés et payés une fois par an 
(frais d’assurance par exemple) alors qu’ils sont budgétés de manière linéaire 
sur chaque mois. 
3. Enfin, la dernière étape, permettra d’appliquer un délai de règlement moyen à 
chaque ligne du budget (DSO…) pour estimer le flux de trésorerie prévisionnel. 

Une fois le budget d’exploitation transformé en flux de trésorerie prévisionnel, il 
convient de rajouter les deux types de flux de trésorerie suivants : 

1. Les flux non liés au budget d’exploitation, à savoir : 
a. Les flux d’investissements : CAPEX…, 
b. Les flux de financements : Emprunts, lever de fonds …, 
c. Les mesures et flux exceptionnels additionnels.  
2. Les flux liés à l’apurement du bilan (dettes et créances d’exploitation non 
encore payées) 
Pour  rappel :  le  chapitre  suivant  proposera  plus  de  détail  sur  la  construction  du 
modèle en présentant un outil Excel / power BI réutilisable par la profession. 

90 
 
2. Prévision  de  trésorerie :  mise  en  place  du  modèle 
opérationnel 

Une fois le modèle construit, il convient de répondre à une question plus large : 
Comment inscrire le processus de prévision de trésorerie dans l’organisation ? Le 
schéma ci‐dessous, regroupe les 6 grandes questions liées à la mise en place de ce 
nouveau modèle de fonctionnement. 

Figure 22 ‐ Les 6 axes du modèle opérationnel pour le processus de prévision de trésorerie 

Ce  modèle  opérationnel  sera  formalisé  par  un  document  (PDF)  composé  des 
éléments suivants : 

 Les objectifs et enjeux du projet, 
 La présentation générale du processus (organisation, personnes clefs…), 
 Une matrice RACI117 spécifiant, dans le temps, le rôle et la responsabilité de 
chaque personne par tache, 
 Un schéma de flux de données sources, 

 
117
 (responsible, accountable, consulted et informed) 

91 
 
 Un mode opératoire détaillé (action par action les taches à effectuer…). 

Un exemple simplifié est fourni en annexe 5. 

3. Test des modèles et mode opérationnel 
 
La dernière étape de cette phase vise à tester (i) le modèle et (ii) le processus. 

Test du modèle : 

Afin de s’assurer que le modèle est juste et cohérent, il convient de le tester. Pour 
cela, plusieurs pistes sont envisageables : 

 Construire le modèle de prévision rétroactivement en utilisant une date de 
départ antérieure à la mission (2 à 3 mois avant). Ensuite, il faudra comparer 
la  prévision  de  trésorerie  avec  le  réalisé.  Par  exemple,  il  est  tout  à  fait 
possible  de  construire  une  prévision  qui  débute  au  1er  janvier  alors  que 
nous intervenons au 1er avril ; permettant de comparer la prévision avec 
les flux réels de Janvier à Mars. 
 Comparer les prévisions avec l’historique sur la même période. Concernant 
les  postes  de  bilan,  je  recommande  de  vérifier  l’évolution  des  postes  du 
bilan prévisionnel avec leur évolution historique sur la même période.  

De  manière  générale,  il  convient  de  pouvoir  expliquer  toutes  variations 
significatives par des hypothèses budgétaires ou des hypothèses de modélisation. 

Test du mode opérationnel : 

Pour  que  les  prévisions  soient  justes,  il  convient  aussi  que  le  processus  soit 
cohérent, compris et fluide, pour s’en assurer il faudra : 

 Tester le processus de bout en bout (extraction et format des données, mise 
à jour du modèle, analyse, communication, partage de l’information…). Par 

92 
 
exemple, on peut faire une première mise à jour « test » avec le client, pour 
s’assurer que chacun comprenne bien son rôle et soit autonome. 
 Valider le processus formalisé par le responsable et les personnes clefs. 

Section 4 ‐ Formations, accompagnement et synthèse 
 
La  dernière  phase  de  la  mission,  consistera  à  (i)  former  et  accompagner  les 
interlocuteurs  clefs  et  (ii)  conclure  la  mission  en  présentant  les  résultats  et  les 
recommandations. 

1. Formation  et  accompagnement  du  client  dans 


l’utilisation des modèles et tableaux de bord 
 
Rendre autonome le client dans la construction de prévision de trésorerie constitue 
la  principale  valeur  ajoutée  de  la  mission.  Cela  en  fait  une  véritable  mission  de 
conseil. Pour ce faire, le client doit être formé à : 

 La méthodologie de prévision de trésorerie et ses enjeux, 
 La prise en main du modèle et du processus cible. 

Les ateliers de formation suivants pourraient être proposés : 

Figure 23 ‐ Les ateliers de formations suggérés et leurs objectifs (propositions) 

Des exemples sont fournis en annexes 6. 

93 
 
En  plus  de  ces  ateliers,  il  faut  rajouter  un  accompagnement  du  client  lors  des 
premières mises à jour du modèle. Un atelier de 4 h à la fin de chaque mise à jour 
pour  s’assurer  de  la  cohérence  des  chiffres  et  des  éventuelles  corrections  à 
apportées au modèle / processus pourrait être proposé. Cet accompagnement peu 
se composer : 

 D’une assistance par téléphone en cas de besoins / doutes, 
 D’un atelier de 4 h à la fin de la mise à jour pour s’assurer de la cohérence. 

Bien évidement cette phase d’assistance sera limitée dans le temps pour maitriser 
les honoraires. Des honoraires complémentaires pouvant être versés si le client a 
besoin de revues plus fréquentes. 

2. Conclusions  et  recommandations  sur  base  des 


premiers résultats 
 
Une  fois  la  mission  terminée,  il  convient  de  présenter  dans  un  rapport  final  les 
éléments suivants : 

 L’avancement du projet en comparaison au calendrier initiale (explications 
en cas de retards / difficultés…), 
 Les objectifs du projet validés par les livrables, présentés succinctement, 
 Une  présentation  réduite  des  résultats  de  la  première  prévision  de 
trésorerie et de l’analyse d’écart, 
 Les  recommandations  qui  ressortent  de  la  mise  à  jour,  de  la  qualité  des 
données, de la méthodologie ou encore du processus… 

Un exemple de rapport final simplifié est fourni en annexe 7. 

Pour rappel ce premier chapitre visait à dessiner un guide méthodologique pour 
mener une mission de mise en place d’une prévision de trésorerie pour un client 
industriel. En premier lieu, nous avons défini le cadre conceptuel de la mission afin 

94 
 
de l’insérer, dans un deuxième temps, dans une offre commerciale cohérente. La 
mission proposée est innovante. Elle constitue une mission de conseil à part entière 
visant à améliorer le pilotage de la trésorerie de son client industriel en le rendant 
totalement autonome sur la mise en place d’un reporting de prévision de trésorerie 
à moyen terme. Au‐delà du simple modèle de prévision de trésorerie, cette mission 
souhaite former le client à une « culture cash et données » via des formations, un 
accompagnement et la mise en place d’un processus clair et formalisé qui fiabilisera 
les prévisions… 

Pour déployer cette offre, la mission est structurée en trois phases ; (i) la phase de 
cadrages pour définir les objectifs, les attendus, l’équipe et le calendrier du projet, 
puis (ii) la phase de construction du modèle Excel et opérationnel de prévision de 
trésorerie et enfin (iii) la phase de formation et d’accompagnement du client qui 
aboutiront  à  un  rapport  conclusif  sur  l’avancée  du  projet,  ses  résultats  et  les 
principales recommandations. 

Enfin, la valeur ajoutée de ce type de mission repose principalement dans le modèle 
de  prévisions  de  trésorerie.  Il  constitue  le  cœur  de  l’offre.  Mais  comment  le 
construire ? C’est l’objet du chapitre suivant. 

   

95 
 
Chapitre  2 ‐  En  support  à  ce  type  de  mission,  un  exemple 
d’outil digital réutilisable par la profession 
 
Afin de compléter le guide méthodologique présenté, et, être encore plus concret, 
j’ai  développé  un  modèle  de  prévision  de  trésorerie  sur  Excel  et  Power  BI.  Ce 
chapitre présentera cet exemple d’outil digital réutilisable par la profession.  

Nous présenterons d’une part, l’outil, ses objectifs d’utilisation, la cartographie des 
données et la procédure de mise à jour, puis d’autre part, les différentes analyses 
à effectuer pour s’assurer de la cohérence des résultats obtenus.  

Afin de ne pas alourdir ce mémoire, de nombreux détails sur le fonctionnement de 
l’outil seront renvoyés en annexes.  

Section  1 ‐  Présentation  de  l’outil  (mix  Excel/Power  BI)  et  de  son 
utilisation 
 
Cette première section présentera le fonctionnement de l’outil. Nous décrirons les 
objectifs d’utilisation, la cartographie des données et la procédure de mise à jour. 

1. Objectifs d’utilisation  
 
L’outil présenté est un modèle de prévision budgétaire et de prévision de trésorerie 
à moyen terme (12 mois glissants) construit sur les applications Excel et Power BI. 
Il répond aux objectifs suivants : 

 Construire une prévision de trésorerie robuste sur un horizon de 12 mois 
avec une granularité mensuelle, 
 En entrée : Utiliser un nombre limité de données (Un budget ou un fichier 
FEC118, une balance générale, des hypothèses et du temps), 

 
118
 Fichier des écritures comptables (fichier standardisé à destination initiale de l’administration 
fiscale) 

96 
 
 En sortie : Restituer la prévision de trésorerie sous différents formats (direct 
et indirect, bilan prévisionnel et budget), 
 Guider l’utilisateur (novice) dans son utilisation pour faciliter les mises à jour 
en toute autonomie. 

Concrètement,  l’outil  doit  être  d’abord  paramétré  et  pré  rempli  par  le  chef  de 
mission, qui formera ensuite le client à son utilisation pour des mises à jour futures. 

2. Cartographie des données  
 
Le  schéma  ci‐dessous  résume  le  fonctionnement  de  l’outil  en  reprenant  le 
cheminement  des  informations  et  les  transformations  qu’elles  subissent  pour 
construire la prévision de trésorerie (livrable principal). 
Figure 24 ‐ Cartographie des données 

En synthèse, le modèle est composé de deux modules : 

1. Le  premier  module,  est  optionnel,  il  permettra  de  construire  un  budget 
mensuel  par  nature  sur  la  base  des  données  comptables  historiques  et 

97 
 
d’hypothèses d’augmentation/diminution des produits/charges passés… Si 
ce budget existe déjà, le premier module n’est pas nécessaire. 
2. Le  deuxième  module  –  le  cœur  de  la  prévision  de  trésorerie  –  vise  à 
modéliser les flux de trésorerie prévisionnels sur la base de trois données 
sources : (i) un budget mensuel par nature, (ii) un bilan d’ouverture et (iii) 
des  prévisions  d’encaissements/décaissements  de  flux  non  opérationnels 
(financements, investissements, TVA …) 

3. Procédure d’utilisation / mise à jour succincte 

Module 1 – Reporting BFR et prévision budgétaire : 

Pour construire les reportings BFR et proposer un budget, il convient d’utiliser les 
données historiques comptables. Le fichier des FEC, est parfaitement indiqué pour 
cet exercice car il est standardisé.  

Figure 25 ‐ Extrait d’un fichier FEC et du mapping PCG 

Nous  utiliserons  le  module  de  data  transformation  de  Power  BI  nommé  Power 
Query pour importer le fichier FEC et le croiser avec un mapping du plan comptable 
général pour permettre des visualisations intéressantes du FEC (cf. ci‐dessous). 

98 
 
Figure 26 ‐ Exemple de visualisations proposées par le modèle Power BI (analyse des créances ici) 

 
Le croisement du fichier des FEC et du mapping du PCG permet de construire un 
compte de résultat historique mensuel par nature de charges et de produits. En 
partant de ce reporting historique, et, en lui appliquant un pourcentage de baisse 
ou de hausse à chaque nature de charges, l’on construit un budget. La feuille Excel 
ci‐dessous illustre cette étape. D’autres exemples de visuels sont en annexe 9. 

Figure 27 ‐ La construction du budget sur la base de l’historique 

99 
 
 

Module 2 – Prévision de trésorerie : 

La  construction  de  la  prévision  de  trésorerie  repose  sur  l’utilisation  de  trois 
principales  sources  de  données,  elles‐mêmes  transformées  par  plusieurs 
hypothèses. 

La première source de données est le budget d’exploitation mensualisé. A partir de 
ce budget, nous appliquons les transformations reprises dans le schéma ci‐dessous 
pour transformer les estimations budgétaires en flux de trésorerie. 

Figure 28 ‐ Transformation d’un budget en flux de trésorerie 

La deuxième source d’information est la transformation en flux de trésorerie des 
dettes  et  créances  au  dernier  bilan  d’ouverture.  Cette  étape  est  appelée 
« apurement du bilan ». Comme le montre les images ci‐dessous, nous utiliserons 
une balance générale (source) mappée, puis laisserons119 l’utilisateur décider de la 
temporalité d’apurement des créances et dettes au bilan. 

 
119
 Il existe des techniques visant à partir des balances âgées ou bien en regardant le détail des 
postes au bilan : L’utilisateur doit être formé sur ces techniques… 

100 
 
Figure 29 ‐ Apurement du bilan d’ouverture 

Pour finaliser la prévision, la dernière source de données utilisée est la prévision 
d’encaissements et de décaissements des flux non liés au budget d’exploitation. Il 
s’agit  des  flux  d’investissements,  de  financement,  la  TVA  et  les  autres  flux 
exceptionnels. Nous proposons ici un onglet spécifique pour renseigner ces flux. 

Figure 30 ‐ Prévision des autres flux (CAPEX, Financements, TVA …) 

101 
 
La  mise  à  jour  de  ces  trois  éléments  permettra  de  construire  la  prévision  de 
trésorerie et alimenteront les trois tableaux de restitution à analyser pour s’assurer 
de la justesse de la prévision : C’est l’objet de la section suivante. 

Le guide d’utilisateur de l’outil est disponible en annexe 8. 

Note : Les outils Excel et Power BI décrits sont disponibles sur les clefs USB jointes. 
Pour les connecter à vos données sources, se référer à l’annexe 11. 

Section 2 ‐ Quelles sont les analyses à effectuer et leurs conclusions ? 

Cette  deuxième  section  présentera  les  tableaux  de  bord  de  la  prévision  de 
trésorerie.  Nous  décrirons  les  états  de  restitution  et  les  analyses  réalisées,  puis 
nous verrons comment vérifier / analyser les hypothèses de construction. 

1. Analyses des états de restitutions 

Le  modèle  restitue  trois  tableaux  de  prévision,  soit  trois  façons  différentes 
d’analyser la prévision et sa véracité. Ils sont présentés dans les figures ci‐dessous. 

Figure 31 ‐ Le plus « classique » : le tableau d’encaissements / décaissements 

102 
 
Ce tableau vise à présenter la prévision de trésorerie par type d’encaissements et 
décaissements (opérationnels, financiers et investissements). Afin de s’assurer de 
la  cohérence  des  chiffres,  un  contrôle  des  prévisions  avec  le  tableau  suivant 
(Tableau de flux de trésorerie EBITDA to cash ‐ très prisé des directions financières) 
sera pertinent. 

Figure 32 ‐ le tableau de flux de trésorerie « EBITDA to Cash » 

Cette vision de la prévision de trésorerie, permet de comprendre rapidement  le 
passage du résultat opérationnel (EBITDA) au cash. A ce titre, chaque différence 
doit pouvoir être expliquée. Par exemple, il est nécessaire d’expliquer les variations 
de BFR prévisionnelles significatives…  

Enfin,  le  dernier  tableau  de  restitution  est  le  bilan  prévisionnel.  Ici  aussi  il  sera 
nécessaire de comprendre et d’expliquer la variation ou non de chaque poste du 
bilan pour s’assurer de la cohérence de la modélisation. 

103 
 
Figure 33 ‐ Le bilan prévisionnel 

Enfin, les incohérences non expliquées peuvent venir des hypothèses. Il conviendra 
aussi de les revoir et de les analyser. 

2. Analyses des hypothèses et vérification de cohérence 
 
Les principales hypothèses de modélisation sont les suivantes : 

 L’application  d’un  taux  de  TVA  moyen  à  chaque  ligne  budgétaire.  Pour 
vérifier ces taux, il faut mener des entretiens avec le responsable comptable 
et vérifier le montant des déclarations et flux historiques. 
 L’application d’un délai de règlement moyen. La vérification de ces délais 
s’effectue  par  entretiens  avec  les  personnes  compétentes  (achats, 
comptabilité …) et par analyse des données comptables historiques (calcul 
de la date de lettrage versus date de comptabilisation par catégorie…). 
 L’apurement  des  soldes  du  bilan.  Afin  de  s’assurer  de  la  justesse  des 
hypothèses d’apurement, il est nécessaire de vérifier que certains montants 
de dettes et de créances non cash (provisions pour congés payés…) ne sont 
pas considérés comme tel. 

104 
 
 La  prévision  des  flux  non  opérationnels.  Pour  tester  la  véracité  de  ces 
prévisions  spécifiques,  il  est  nécessaire  de  les  valider  avec  le  top 
management. 

Enfin  des  restitutions  visuelles  et  dynamiques  sont  disponibles  dans  le  modèle 
Power  BI  (cf.  exemple  ci‐dessous  sur  un  support  type  smartphone).  Elles 
permettent  de  voir  rapidement  les  besoins  de  trésorerie  et  les  moteurs  de  la 
génération de cash… 

Figure 34 ‐ Restitution de la prévision sur un support smartphone 

Pour  conclure,  j’invite  le  lecteur  à  ouvrir  les  fichiers  joints  à  ce  mémoire  pour 
prendre pleinement connaissance des outils décrits. J’appelle également le lecteur 
à  tester  les  outils  avec  ses  propres  fichiers,  c’est  le  meilleur  moyen  de  les 
comprendre. 

   

105 
 
Chapitre 3 ‐ Analyse critique de l’approche proposée (Outil et 
guide méthodologique) 
 
Nous  avons  proposé  un  guide  méthodologique  et  un  outil  pour  améliorer  le 
pilotage de la trésorerie d’une entreprise industrielle. Pour que ces deux éléments 
puissent être crédibles et réutilisables par la profession, il convient de discuter de 
leurs limites (non exhaustives) en proposant une analyse critique. 

Nous discuterons d’abord des limites d’utilisation de l’outil puis des limites de la 
méthode et de l’offre proposée.  

Section 1 ‐ Les limites de l’utilisation de l’outil Excel/Power BI : un outil 
à adapter, améliorer et à insérer dans une mission plus large  
 

1. Un outil à adapter au contexte, besoins et données du 
client 
 
Le  modèle  fourni  dans  ce  mémoire  ne  peut  être  pris  pour  « argent  comptant », 
comme tout modèle Excel, il doit être adapté au contexte, besoins et données du 
client : C’est la première limite de l’outil. 

Par exemple, l’outil est paramétré pour une prévision de trésorerie à 12 mois sur la 
base d’un budget, s’il faut rallonger la période de prévision, il faudra modifier le 
modèle. 

Par ailleurs, la première source d’information de l’outil est un budget mensuel par 
nature. Or cette information est rarement disponible. Par exemple, dans l’industrie, 
les budgets sont souvent construits par fonction et parfois ils sont annualisés. Par 
conséquent il conviendra de procéder à des modifications de la source budgétaire 
en amont de son intégration dans le modèle. 

106 
 
Enfin, le modèle permet une modélisation à partir d’un budget unique. Il ne donne 
pas de vision contributive par entité d’un groupe de la prévision. De ce fait, il n’y a 
pas de modélisation des flux intra groupe.  

2. Un outil de base qui peut/doit être amélioré et modifié 
constamment  
 
Pour assurer sa longévité et son utilité, ce modèle doit être amélioré ou modifié 
constamment. C’est son but, mais cela constitue aussi une deuxième limite. 

Concrètement,  si  l’utilisateur  a  besoin  de  modifier  la  structure  de  son  budget,  il 
devra modifier le modèle en conséquence.  

Par ailleurs, l’utilisateur doit prendre en main le modèle pour pouvoir l’améliorer 
au fil des besoins et des demandes additionnels. L’outil présenté est un modèle de 
« base ». Il a l’avantage d’être construit sur Excel, permettant à l’utilisateur de le 
modifier facilement. 

3. Un outil au cœur d’une mission de conseil plus large 
 
Enfin, l’outil ne peut pas constituer à lui seul une offre de mission… Il doit s’inscrire 
dans une mission de conseil plus large. C’est sa dernière limite.  

En effet, il est important de noter que la réalisation d’une mission d’amélioration du 
pilotage de la trésorerie ne peut pas reposer, entièrement et uniquement, sur la mise 
en place d’outils digitaux. En effet, l’amélioration du pilotage du cash au sein d’une 
organisation passe par 6 axes clefs : 

 (i)  L’amélioration  des  processus,  (ii)  le  déploiement  d’une  organisation 


orientée « culture cash », (iii) la prise en compte de l’aspect humain, (iv) un 
système  de  pilotage/gouvernance  clairement  défini,  (v)  la  détermination  de 

107 
 
mesures et d’objectifs clairs, (vi) et enfin la mise en place de nouveaux outils 
technologiques. 

Ce dernier point constitue un facilitateur pour tous les autres axes.  

Section  2  ‐  Les  limites  de  la  méthodologie  proposée :  Une  approche 


normalisée à ajuster aux spécificités du client et à ses exigences 
 
Pour  cette  deuxième  section  nous  investiguerons  les  limites  du  guide 
méthodologique proposé. 

1. Une  méthodologie  à  ajuster  à  la  situation,  besoins  et 


capacités du client 
 
La  guide  méthodologique  proposé,  tout  comme  le  modèle,  doit  être  adapté  au 
contexte du client, ses besoins et ses capacités. C’est la première limite. 

En effet, pour un client qui doit travailler dans l’urgence d’un plan de renégociation 
de dettes par exemple, il conviendra d’être plus rapide, en passant moins de temps, 
par exemple, sur le test du modèle, la formation, etc. 

Par ailleurs, dans le cas où les équipes de la fonction finance sont très réduites (1 à 
2  personnes),  les  sujets  d’organisation  et  de  responsabilités  seront  moins 
pertinents. 

Enfin  les  contraintes  budgétaires  des  clients,  peuvent  impliquer  un  changement 
dans  le  périmètre  de  la  mission  pour  satisfaire  le  client  tout  en  respectant  une 
marge minimale sur la mission. Dans ce cas le guide méthodologique devra être 
adapté.  

Enfin, certaines phases peuvent être rallongées et développées. Pour une équipe 
financière peu formée, la phase de formation et d’accompagnement sera étayée. 

108 
 
2. Une  approche  qui  peut  être  insérée  et  couplée  avec 
une mission plus large dédiée au pilotage du cash 
 
L’approche  méthodologique  proposée  peut  être  couplée  avec  des  missions  de 
conseils complémentaires plus larges. 

En  effet,  il  serait  intéressant  de  proposer  une  mission  globale  d’amélioration  du 
pilotage  par  le  cash,  en  proposant  par  exemple  une  mission  de  stratégie 
d’optimisation de la trésorerie. Celle‐ci étant composée de plusieurs chantiers tels 
que : 

 Mise en place de tableau de bord (prévision de trésorerie, KPI BFR…), 
 Décider d’une stratégie d’optimisation du BFR, 
 Mettre en place la stratégie d’optimisation du BFR, 
 Accompagner  le  client  sur  les  meilleurs  moyens  de  placements  de  sa 
trésorerie excédentaire, 
 Mettre en place une culture cash au sein de l’organisation, 
 Mettre en place une stratégie d’optimisation des CAPEX, 
 Accompagner le client dans la structuration de ses financements, 
 Conseiller le client sur sa stratégie de couverture, 
 Accompagner le client dans la digitalisation de la gestion de sa trésorerie 
(TMS…), 
 … 

Globalement, il s’agit de rester à l’écoute du client pour lui proposer une offre de 
conseil large dédiée à l’optimisation et au pilotage de la trésorerie. Cela nécessitera 
une grande agilité pour répondre précisément aux besoins implicites et explicites 
du client. 

109 
 
3. Une  dépendance  vis‐à‐vis  de  la  connaissance  des 
utilisateurs 
 
La mission a pour but de rendre autonome l’utilisateur (client) dans la production 
de prévision de trésorerie. Cette autonomie suppose un minimum de maitrise de 
la part de l’utilisateur sur les sujets suivants : 

 Compréhension  de  la  démarche  de  prévision  de  trésorerie  (Maitriser  la 
différence entre une vision « compte de résultat » et une « vision cash »), 
 Compréhension des flux de trésorerie et de leurs potentiels impacts sur le 
BFR, 
 Connaissance  minimale  en  Excel  (plus  la  maitrise  est  avancée,  plus  le 
modèle utilisé pourra être complexe et juste). 

Par ailleurs, une implication totale du client dans le projet est une condition sine 
qua non à sa réussite. Le client devra donc : 

 Donner un maximum de temps lors du projet pour s’approprier le modèle, 
le processus et la démarche. Par exemple, il sera l’élément centralisateur 
des demandes d’informations, 
 Être très rigoureux de manière à faire perdurer le processus et la démarche 
dans son environnement, 
 Agir en véritable chef d’orchestre d’un nouveau processus dont il aura la 
responsabilité. 

Sans  cela,  le  processus  mourra  rapidement  par  une  utilisation  non  prioritaire  et 
diminuée des prévisions de trésorerie.  

En synthèse, Il est évident qu’une duplication pure et simple de l’approche et du 
modèle ne saurait être satisfaisante. En effet, l’outil et le guide méthodologique 
doivent  être  adaptés  au  contexte,  besoins  et  données  du  client.  Par  ailleurs,  la 

110 
 
formation  et  l’implication  du  chef  de  projet  sont  des  facteurs  déterminants  à  la 
réussite du projet. Cette étape ne doit pas être négligée. Enfin l’outil ne serait se 
suffire à lui‐même, il doit être inséré dans une mission de conseil plus complète 
visant aussi l’amélioration des processus, de l’organisation … 

Cette  partie,  plus  pratique,  a  permis  de  mettre  en  perspective  les  apports  des 
parties précédentes. En effet, nous avons capitalisé sur la revue de la littérature et 
les études de cas pour proposer un guide méthodologique et un outil.  

Ce  guide  permet  d’assister  le  lecteur  dans  la  mise  en  place  d’une  mission  de 
déploiement d’un processus et modèle de prévision de trésorerie chez un client 
industriel. En partant des besoins du client, nous proposons une offre complète et 
détaillée étape par étape pour amener l’organisation du client au meilleur niveau 
de maturité et d’efficacité en matière de prévision de cash.  

Pour illustrer les apports du mémoire, ce guide est accompagné d’un outil mixant 
Excel et Power BI. Il permet de construire un modèle de prévision de trésorerie en 
utilisant uniquement (i) un budget d’exploitation mensualisé par nature de coût, (ii) 
une  balance  générale,  (iii)  des  prévisions  de  flux  d’investissements  et  de 
financements,  (iv)  et  bien  évidemment  des  hypothèses.  Un  module 
complémentaire  permet  de  construire  le  budget  d’exploitation  mensualisé  par 
nature de coût à partir d’un fichier FEC et des hypothèses stratégiques. 

Bien évidemment, la formation et l’implication du chef de projet sont des facteurs 
déterminants à la réussite du projet. Enfin, dans un souci d’amélioration constante, 
et  afin  que  le  guide  et  l’outil  proposés  soient  pertinents,  j’invite  le  lecteur  à  les 
utiliser, les comprendre et surtout à les perfectionner.    

111 
 
Conclusion 
 
Dans ce mémoire nous avons tenté de comprendre dans quelle mesure l’expert‐
comptable peut s’aider des technologies digitales pour améliorer le pilotage de la 
trésorerie de ses clients industriels. 

Au  travers  de  l’état  de  l’art  et  de  la  consultation  de  nombreux  experts,  Nous 
pouvons  affirmer  aujourd’hui  qu’il  existe  un  réel  besoin  d’accompagnement  des 
entreprises industrielles en matière de pilotage de la trésorerie. Elles souhaitent en 
effet anticiper la variation de leur trésorerie et réduire leur BFR. Il existe également 
une  utilisation  grandissante  des  outils  digitaux  pour  ce  type  de  mission  sous 
l’impulsion des gros cabinets et des éditeurs de solutions dédiées.  

Ces deux constats nous ont donc poussé à spécifier (i) les technologies digitales à 
utiliser  pour  ce  type  de  mission  et  (ii)  dans  quelle  mesure  l’expert‐comptable 
pouvait les utiliser. Voici les principales conclusions : 

Il  existe  tout  d’abord  une  utilisation  exponentielle  des  outils  digitaux  de  type 
Business  Intelligence  et  data  visualisation,  pour  (a)  analyser  les  données  et  les 
processus  liés  au  BFR  mais  également  pour  (b)  mettre  en  place  des  tableaux  de 
bord BFR et de prévision de trésorerie. Par ailleurs, l’expert‐comptable maîtrise les 
compétences  métiers  (analyse  financières…),  techniques  (maîtrise  des  tableurs, 
modèles  financiers  …)  et  se  forme  de  plus  en  plus  aux  outils  de  BI.  Il  est  donc 
totalement légitime pour utiliser et déployer ces outils.  

D’autre part, même si les technologies d’analyses et d’optimisation des processus 
du BFR relèvent d’une expertise très spécifique, l’expert‐comptable à un véritable 
rôle à jouer. En effet, les technologies de process mining ou encore de RPA sont 
certes mises en place par des experts informatiques, toutefois, l’expert‐comptable 

112 
 
peut  agir  en  réel  chef  d’orchestre  en  identifiant,  recommandant,  et  en 
accompagnant le client dans le déploiement de ce type de technologies. 

Il  convient  de  souligner,  qu’à  l’air  du  digital,  la  profession connait  une  mutation 
profonde et graduelle. Aujourd’hui les compétences des experts comptables pour 
mener  ce  type  de  mission  sont  inégales. Si  l’expert‐comptable  dispose  de 
compétences acquises sur le plan financier, juridique et fiscal, il lui faut également 
développer  de  nouvelles  compétences  pour  conseiller  l’activité  de  ses  clients  à 
l’aide des données comptables qu’il collecte, à savoir : 

 Se former aux outils de BI et visualisation de données car il possède toutes 
les compétences pour le faire facilement, 
 Avoir  une  connaissance  globale  des  technologies  digitales  et  des  enjeux 
liés. A ce titre, le guide publié par le CSOEC120 pour comprendre les enjeux 
de la data est tout à fait intéressant, 
 Renforcer  son  équipe  en  s’entourant  de  collaborateurs  « experts »  en 
digital et/ou pilotage de la trésorerie, 
 Se  constituer  un  réseau  de  partenaires  capables  de  mettre  en  place  les 
solutions digitales recommandées, 
 Développer  une  expertise  forte  sur  le  domaine  faisant  l’objet  d’une 
prestation de conseil (pilotage de la trésorerie par exemple), 
 Être capable d’utiliser et d’exploiter des bases de données de la profession 
pour apporter une valeur ajoutée (benchmarking, prévision financière…), 
 Être capable de commercialiser une offre de conseil. 

Durant cette crise les dirigeants ont pris conscience de  l’importance  stratégique 


d’une bonne gestion de la trésorerie. En parallèle, ils ont apprécié la confiance et 
la réactivité de leur expert‐comptable. Capitalisons sur ces deux points pour faire 
 
120
 CSOEC, Guide data : pour comprendre les enjeux et la nécessité de les exploiter, 2020, 85 p. 

113 
 
de  l’expert‐comptable  la  référence  en  matière  de  stratégie  de  pilotage  et 
d’optimisation de la trésorerie. 

C’est dans cette optique que s’inscrit ce mémoire. Il aura rempli son objectif s’il 
permet au lecteur de franchir le pas, de mener une mission de conseil spécifique 
de pilotage de la trésorerie tout en utilisant et proposant des outils numériques 
pour y arriver.  

Pour  encourager  le  lecteur  à  se  lancer,  nous  avons  proposé  un  guide 
méthodologique  complet,  permettant  de  mettre  en  place  un  processus  et  un 
modèle  de  prévision  de  trésorerie  chez  un  client  industriel.  Ce  guide  est 
accompagné  d’un  outil  digital,  facile  d’utilisation,  mêlant  Excel  et  Power  BI.  Ces 
éléments  pratiques  sont  réutilisables  par  la  profession  et  illustrent  de  manière 
concrète les conclusions de ce mémoire.   

114 
 
Bibliographie 
 

Doctrine professionnelle (textes de références / textes officiels) 
 
Décret n°2012‐432 du 30 mars 2012, Articles 141 à 169 : Code de déontologie de 
la profession 

Loi n° 2015‐990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances 
économiques,  dite  « Loi  Macron »,  Titre  ler:  LIBÉRER  L  'ACTIVITÉ,  Chapitre  Ill  : 
Conditions d'exercice des professions juridiques réglementées, Article 62 

Ordonnance n° 45‐2138 du 19 septembre 1945 portant institution de l’ordre des 
experts‐comptables et réglementant le titre et la profession d'expert‐comptable, 
Titre ler: Dispositions générales, Article 22 et 2 

Guides professionnels 
 
CSOEC,  Lettre  de  mission  –  Assistance  à  l’établissement  d’un  tableau  de  bords, 
exemple de lettre de mission, 2020 

CSOEC, Les outils numériques du digital workspace, Collection des études, 2019, 20 
p. 

CSOEC, Les flux de A à Z, Collection des études, 2019, 2 p. 

CSOEC, Réflexion pour un tableau de bord performant : pertinence des indicateurs 
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CSOEC, Guide data : pour comprendre les enjeux et la nécessité de les exploiter, 
2020, 85 p. 

CSOEC, Etude prospective sur la profession comptable et les métiers de demain ; 
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Ouvrages 
 
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VERNIMMEN Pierre, Finance d’entreprise 2020, Dalloz, Juillet 2019, 1000 p. 

ARRAOU Philippe, L’expert‐comptable et l’économie numérique, Janvier 2016, 236 
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ARRAOU Philippe, Transformation digitale des PME. Pourquoi & Comment, Octobre 
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DEMEESTERE René, LORINO Philippe, MOTTIS Nicolas, Pilotage de l’entreprise et 
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DE LA BRUSLERIE Hubert, Trésorerie d’entreprise, Dunod, novembre 2017, 4 ‐ème 
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CHANAL Isabelle, La business intelligence au service de l'audit : proposition d'une 
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DEL POZO Anne, (2018) Carrière et management ; Experts‐comptables : le métier 
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LAVA Shari, (2019), The Changing and Increasing Interest in Business Intelligence 
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DFCG, La transformation numérique de la fonction financière : où en sommes‐nous 
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DFCG,  Les  nouvelles  technologies  –  Quels  impacts  sur  la  mutualisation  des 
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Livre Blanc Tableau, Quatre moyens de développer la BI dans les services financiers, 
2019, 22 p. 

Livre Blanc Agiris, La digitalisation de la profession comptable en 5 étapes, Agiris, 
2017, 26 p. 

Livre Blanc CashOnTime, Les bonnes pratiques de la « culture cash » : méthodes et 
outils du Credit Management, DimoSoftware, 2019, 20 p. 

Livre Blanc KPMG, Optimiser le cash et créer de la valeur, KPMG, 2009, 16 p.  

Livre blanc Clearnox, Facturer c'est bien encaisser c'est mieux, Clearnox, 2018, 20 
p. 

Livre blanc Bearing Point, CFO 4.0 : CFO augmenté ou CFO ubérisé ? 2020, 116 p. 

Livre blanc Sidetrade, IA : Comment booster la performance de votre département 
finance ? 2019, 8p. 

Livre blanc Sidetrade, IA : 5 cas d’usage pour la fonction finance, 2017, 11p. 

Conférences 
 
RIEHL  J‐P,  LE  PAVEC  Françoise,  IA  et  Data :  Le  nouveau  champ  des  possibles, 
Université d’été de l’ordre des Expert‐Comptable, Septembre 2019,  

123 
 
DEPLUS B., MARIONNEAU, La data visualisation : construisez une offre de conseil 
autour de Power BI, Université d’été de l’ordre des Expert‐Comptable, Septembre 
2019,  

DANCOURT,  ARRAOU,  LOUVET,  Accompagnement  à  la  digitalisation  des  clients, 


74eme congrès de l’ordre des experts comptables, Septembre 2019 

RODRIGO, Mission d’accompagnement à la transition numérique, 74eme congrès 
de l’ordre des experts comptables, Septembre 2019 (+ Dossier Fiches mission OEC) 

GOIGOUX, TILLARD, Comment promouvoir efficacement votre offre numérique et 
rester  au  cœur  des  flux de vos clients ?  74eme  congrès  de  l’ordre  des  experts 
comptables, Septembre 2019  

LAGRANDEUR,développez votre expertise en Business Intelligence dans la collecte
 et l’analye des données,  74eme  congrès  de  l’ordre  des  experts  comptables, 
Septembre 2019 

GUETIN,  DUJARDIN,  NOZERAND,  Créer  de  nouvelles  opportunités  grâce  à 


l’évolution des flux, 74eme congrès de l’ordre des experts comptables, Septembre 
2019 

CAPUANO, SAUVAGEOT, VANKERBERGEN, Les 3 piliers de la transformation digitale 
:  clients,  équipes,  outils,  74eme  congrès  de  l’ordre  des  experts  comptables, 
Septembre 2019 

WASTYN, FALOMIR, SEYRIES, Piloter par le cash, AFTE, Novembre 2019 

MERCIER Evelyne, GARDI Christine, Au cœur du covid : les solutions opérationnelles 
pour améliorer la trésorerie de manière innovante, Webinar DFCG, Juin 2020 

CAMUS Emmanuel, MARCELLIN Laurent, OUHLEN Jean, Gestion stratégique de la 
trésorerie pour garantir le cap post‐covid, Webinar DFCG, Juillet 2020 

124 
 
BACQUEROËT Daniel, DUVERNEUIL Bernard, BUTTIN Dominique, PASQUIER Olivier, 
TRONCHET Christophe, Hélène DORER, Isabelle SEMENCE, Cécile ARSON,  Stéphane 
SABBAH,    Fabrice  ROUX,    Norbert  JAMET,  Jean‐Claude  CHARPENET,    Céline 
GLANDOR,  Rencontre digitales et finance d’entreprises, Journée DFCG, Septembre 
2020 

Sites internet 
 
OEC  ‐  https://extranet.experts‐comptables.org/dossier/le‐reglement‐general‐sur‐
la‐protection‐des‐donnees‐rgpd (dernière consultation le 10 avril 2019) 

MICROSOFT  ‐  https://powerbi.microsoft.com/fr‐fr/  (dernière  consultation  le  30 


avril 2019) 

AFTE ‐ http://www.afte.com/ Site internet de l'Association Française des Trésoriers 
d'Entreprise (dernière consultation le 15 avril 2019) 

LAB50  ‐  https://www.lelab50.fr/soiree‐club‐power‐bi‐speciale‐professions‐du‐
chiffre/ (dernière consultation le 15 avril 2019) 

CASHLAB  ‐  https://www.cashlab.fr/solutions/  (dernière  consultation  le  28  avril 


2019) 

Redbridge  ‐  https://www.redbridgedta.com/fr/tresorerie/  (consulté  le  10 


Septembre 2019) 

SAGE ‐ http://invoice‐tracker.sidetrade.com/ (consulté le 10 Septembre 2019) 

Cette bibliographie n’est pas exhaustive et sera enrichie jusqu’à la soutenance.

125 
 
Table des matières 
NOTE LIMINAIRE A L’ATTENTION DES EXAMINATEURS ............................................................. 2 
REMERCIEMENTS ..................................................................................................................... 3 
NOTE DE SYNTHESE ................................................................................................................. 4 
SOMMAIRE SYNTHETIQUE ....................................................................................................... 7 
LISTE DES ABREVIATIONS ET ANGLICISMES .............................................................................. 8 
TABLE DES FIGURES ................................................................................................................. 9 
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 10 
PREMIERE PARTIE ‐ PILOTAGE DE LA TRESORERIE D’UNE ENTREPRISE INDUSTRIELLE ET 
UTILISATION DES OUTILS DIGITAUX : ETAT DE L’ART DES PRATIQUES ACTUELLES .................... 13 
CHAPITRE 1 ‐ LE PILOTAGE DE LA TRESORERIE, ELEMENT CENTRAL DE LA GESTION STRATEGIQUE ET FINANCIERE 
D’UNE ENTREPRISE INDUSTRIELLE ........................................................................................................ 14 
Section 1 ‐ Pilotage de la trésorerie : Définition et historique ............................................... 14 
1.  Comment définir le pilotage de la trésorerie ? ..................................................................... 14 
2.  Evolution historique du pilotage de la trésorerie et différences culturelles ......................... 15 
3.  Les crises économiques récentes ont montré les limites d’un pilotage des entreprises par le 
résultat : le pilotage par le cash devient un élément clef de la gestion financière. ......................... 18 
Section 2 ‐ Pilotage de la trésorerie dans un contexte de ralentissement de l’économie : 
rappel des enjeux et des objectifs poursuivis pour une entreprise industrielle ...................... 19 
1.  Piloter la trésorerie : Quels enjeux ? ..................................................................................... 19 
2.  Piloter la trésorerie : Quels objectifs ? .................................................................................. 21 
3.  Piloter la trésorerie : Les spécificités du secteur industriel ................................................... 23 
Section 3 : Améliorer, ou, tout simplement, développer le pilotage de la trésorerie : Quels 
sont les principaux acteurs ? Quelles sont les offres de missions existantes ? ...................... 24 
1.  Les acteurs de l’amélioration du pilotage du cash ................................................................ 24 
2.  Les offres des cabinets d’expertise comptable ..................................................................... 25 
3.  Les offres des autres acteurs ................................................................................................. 26 
CHAPITRE 2 ‐ EN PARALLELE, LES CHEFS D’ENTREPRISE ET LES DIRECTIONS FINANCIERES DECOUVRENT LE POTENTIEL 
DES OUTILS DIGITAUX AFIN D’OPTIMISER LES PROCESSUS ET LE PILOTAGE DE LEUR ENTREPRISE INDUSTRIELLE ...... 30 
Section 1 ‐ Définition, évolution et panorama actuel des outils digitaux dédiés à 
l’optimisation des processus et au pilotage financier ............................................................ 30 
1.  De l’information à la prise de décision : les outils de Business Intelligence et leur application
  30 
2.  De l’analyse des processus à leur automatisation : les outils de process mining et de RPA 
appliqués au processus clefs du besoin en fonds de roulement ...................................................... 32 
3.  Des données historiques à leur projection dans le futur : l’utilisation de l’IA pour faire des 
prévisions (Analyse prédictive) ........................................................................................................ 34 
Section 2 ‐ Le cas de la visualisation de données via des outils de Business Intelligence : vers 
une simplification des outils et de la démarche pour la rendre accessible à tous ................. 36 
1.  La visualisation de données pour faciliter la prise de décision et améliorer la performance 36 
2.  La visualisation de données est désormais accessible aux non‐initiés .................................. 38 
3.  La visualisation de données appliquée au pilotage de la trésorerie ...................................... 39 

126 
 
CHAPITRE 3 ‐ FACE A L’ESSOR DE CES NOUVEAUX BESOINS DE CONSEILS, L’EXPERT‐COMPTABLE TENTE DE SE 
REINVENTER ................................................................................................................................... 41 
Section 1 ‐ Face à l’essor des nouvelles technologies, de nouveaux besoins de conseil 
émergent et l’expert‐comptable se retrouve menacé dans son activité traditionnelle ......... 41 
1.  Les attentes des clients vont au‐delà des missions traditionnelles de l’expert‐comptable .. 42 
2.  La transformation de l’activité (transition numérique, expert‐conseil…) rencontre plusieurs 
obstacles .......................................................................................................................................... 44 
Section 2 ‐ Toutefois, les réflexions sur l’avenir de la profession se multiplient et de nouvelles 
offres émergent ..................................................................................................................... 45 
1.  Face à l’arrivée massive des technologies digitales : quel avenir pour l’expert‐comptable ? 45 
2.  Et concrètement quelles sont les nouvelles offres proposées ? ........................................... 48 

DEUXIEME PARTIE ‐ HYPOTHESES, CHOIX METHODOLOGIQUES ET ANALYSE DES RESULTATS : 
L’EXPERT‐COMPTABLE, HOMME CLEF POUR DEVELOPPER ET PROPOSER DE NOUVEAUX OUTILS 
DE PILOTAGE DE LA TRESORERIE ............................................................................................. 51 
CHAPITRE 1 ‐ PROBLEMATIQUE, CONCEPTION DES HYPOTHESES DE RECHERCHES ET CHOIX DES METHODES 
D’INVESTIGATION ............................................................................................................................ 51 
Section 1 ‐ Conception des hypothèses de recherche à la suite de l’état de l’art .................. 51 
1.  Détermination de la Problématique ...................................................................................... 51 
2.  Détermination des hypothèses de recherches ...................................................................... 52 
Section 2 ‐ Choix des méthodes d’investigation et outils proposés........................................ 53 
1.  Méthodologie générale ......................................................................................................... 53 
2.  Choix des acteurs .................................................................................................................. 54 
3.  Quelle motivation pour les choix d’analyses : pourquoi une étude de cas ? ........................ 55 
4.  Collecte et traitement des données : méthode, outils et limites .......................................... 55 
CHAPITRE 2 ‐ ANALYSES DES RESULTATS ............................................................................................... 57 
Section 1 ‐ Il existe des besoins et méthodes d’amélioration du pilotage de la trésorerie pour 
une PME‐ETI industrielle ........................................................................................................ 57 
1.  Le pilotage et l’optimisation du besoin en fonds de roulement ............................................ 57 
2.  Les prévisions de trésorerie .................................................................................................. 60 
Section 2 ‐ La BI (Business intelligence) et le RPA (Robotic Process Automation) sont les 
principaux outils digitaux dédiés à l’amélioration du pilotage de la trésorerie ..................... 62 
1.  Le cas des outils de Business Intelligence appliqués au pilotage du cash .............................. 62 
2.  Le cas des outils d’analyse et d’automatisation des processus dédiés au pilotage de la 
trésorerie – Le RPA .......................................................................................................................... 63 
Section 3 ‐ L’expert‐comptable peut améliorer le pilotage de la trésorerie de ses clients 
industriels via notamment des outils digitaux s’il se forme et s’entoure d’experts pour agir 
en chef d’orchestre ................................................................................................................ 65 
1.  Bien que la majorité du temps soit consacré aux missions « traditionnelles », les experts‐
comptables prennent conscience du potentiel des missions liées à l’exploitation des données .... 65 
2.  La place grandissante de l’expert‐comptable dans ce type de services ................................ 66 
CHAPITRE 3 ‐ CONFRONTATION AVEC LES HYPOTHESES ISSUES DE L’ETAT DE L’ART ....................................... 70 
Section 1 – L’hypothèse relative au besoin d’accompagnement en pilotage de la trésorerie 
grâce aux nouvelles technologies est entièrement validée ................................................... 70 
1.  Un réel besoin dans un contexte d’incertitude économique ................................................ 70 
2.  Le digital un levier de transformation encore peu exploité .................................................. 71 

127 
 
Section 2 – L’hypothèse, selon laquelle, l’expert‐comptable possède un avantage 
concurrentiel lui permettant de mener des missions d’amélioration du pilotage de la 
trésorerie via l’utilisation d’outils digitaux n’est que partiellement validée .......................... 72 
1.  Les experts comptables ont conscience du changement de Business model qui est en train 
de s’opérer ....................................................................................................................................... 72 
2.  Les missions de conseils, en particulier digital, sont encore très peu développées chez les 
experts comptables ......................................................................................................................... 72 
3.  Mais les experts‐comptables prennent le sujet à bras le corps en se formant et en recrutant 
des experts ....................................................................................................................................... 73 
Section 3 – L’hypothèse supposant une application limitée des outils digitaux d’analyse de 
données pour le pilotage de la trésorerie est essentiellement invalidée. .............................. 73 
1.  Il existe une utilisation exponentielle des outils digitaux de type Business Intelligence dédiés 
au pilotage du cash… ....................................................................................................................... 74 
2.  … Contrebalancée par une utilisation encore très limitée des outils d’intelligence Artificielle 
(IA)  74 
Section 4 – L’hypothèse supposant que l’optimisation des processus liés au pilotage du cash 
(Robotic Process Automation, Process mining) semble réservée aux experts digitaux est 
discutable ............................................................................................................................... 75 
1.  L’analyse et l’optimisation des processus relèvent d’une expertise très spécifique… .......... 75 
2.  … Mais, l’expert‐comptable à un rôle à jouer ....................................................................... 75 

TROISIEME PARTIE ‐ POUR METTRE EN PRATIQUE CES RESULTATS : PROPOSITION D’UN GUIDE 
METHODOLOGIQUE ET D’UN OUTIL DE PREVISION DE TRESORERIE AVEC POWER BI ET EXCEL . 78 
CHAPITRE 1 ‐ PROPOSITION D’UNE MISSION, TOUT EN UN, DE MISE EN ŒUVRE D’UN TABLEAU DE BORD DE 
PREVISIONS DE TRESORERIE MOYEN TERME, POUR L’EXPERT‐COMPTABLE .................................................... 79 
Section 1 ‐ Le cadre conceptuel d’une mission de mise en place d’un tableau de bord de 
prévisions de trésorerie .......................................................................................................... 80 
1.  Le cadre normatif de la mission ............................................................................................ 80 
2.  Définition de la mission, offre commerciale et livrables ....................................................... 81 
Section 2 ‐ Cadrage, objectifs attendus et méthodologie pour le diagnostic de l’existant .... 85 
1.  Cadrage et objectifs attendus ............................................................................................... 85 
2.  Entretiens et revues de processus......................................................................................... 86 
3.  Récupération, analyses et traitements des données ............................................................ 87 
Section 3 ‐ Méthodologie de construction et de test des modèles et tableaux de bord ........ 88 
1.  Construction du modèle prévision de trésorerie moyen terme ............................................ 89 
2.  Prévision de trésorerie : mise en place du modèle opérationnel .......................................... 91 
3.  Test des modèles et mode opérationnel ............................................................................... 92 
Section 4 ‐ Formations, accompagnement et synthèse ......................................................... 93 
1.  Formation et accompagnement du client dans l’utilisation des modèles et tableaux de bord
  93 
2.  Conclusions et recommandations sur base des premiers résultats ...................................... 94 
CHAPITRE 2 ‐ EN SUPPORT A CE TYPE DE MISSION, UN EXEMPLE D’OUTIL DIGITAL REUTILISABLE PAR LA PROFESSION
 .................................................................................................................................................... 96 
Section 1 ‐ Présentation de l’outil (mix Excel/Power BI) et de son utilisation ........................ 96 
1.  Objectifs d’utilisation ............................................................................................................ 96 
2.  Cartographie des données .................................................................................................... 97 
3.  Procédure d’utilisation / mise à jour succincte ..................................................................... 98 
Section 2 ‐ Quelles sont les analyses à effectuer et leurs conclusions ? ............................... 102 
1.  Analyses des états de restitutions ....................................................................................... 102 

128 
 
2.  Analyses des hypothèses et vérification de cohérence ....................................................... 104 
CHAPITRE 3 ‐ ANALYSE CRITIQUE DE L’APPROCHE PROPOSEE (OUTIL ET GUIDE METHODOLOGIQUE) ............... 106 
Section 1 ‐ Les limites de l’utilisation de l’outil Excel/Power BI : un outil à adapter, améliorer 
et à insérer dans une mission plus large .............................................................................. 106 
1.  Un outil à adapter au contexte, besoins et données du client ............................................ 106 
2.  Un outil de base qui peut/doit être amélioré et modifié constamment ............................. 107 
3.  Un outil au cœur d’une mission de conseil plus large ......................................................... 107 
Section 2 ‐ Les limites de la méthodologie proposée : Une approche normalisée à ajuster aux 
spécificités du client et à ses exigences ............................................................................... 108 
1.  Une méthodologie à ajuster à la situation, besoins et capacités du client ......................... 108 
2.  Une approche qui peut être insérée et couplée avec une mission plus large dédiée au 
pilotage du cash ............................................................................................................................. 109 
3.  Une dépendance vis‐à‐vis de la connaissance des utilisateurs ........................................... 110 

CONCLUSION ........................................................................................................................ 112 
BIBLIOGRAPHIE ..................................................................................................................... 115 
Doctrine professionnelle (textes de références / textes officiels) ........................................ 115 
Guides professionnels .......................................................................................................... 115 
Ouvrages .............................................................................................................................. 116 
Mémoires d’expertise‐comptable ........................................................................................ 116 
Articles de revues spécialisées ............................................................................................. 117 
Thèses et articles académiques ........................................................................................... 119 
Etudes .................................................................................................................................. 121 
Rapports .............................................................................................................................. 122 
Cahiers techniques ............................................................................................................... 122 
Livres blancs ......................................................................................................................... 123 
Conférences ......................................................................................................................... 123 
Sites internet ........................................................................................................................ 125 
TABLE DES MATIERES ............................................................................................................ 126 
ANNEXES .............................................................................................................................. 131 
Annexe 1 : Fiches mission OEC relatives au pilotage de la trésorerie et digital . Erreur ! Signet 
non défini. 
Annexe 2 : Exemple de proposition commerciale ............................ Erreur ! Signet non défini. 
Annexe 3 : Exemple d’agenda projet détaillé .................................. Erreur ! Signet non défini. 
Annexe 4 : Illustration d’un passage du budget par fonction en budget par nature .... Erreur ! 
Signet non défini. 
Annexe 5 : Exemple simplifié de modèle opérationnel (livrable) ..... Erreur ! Signet non défini. 
Annexe 6 : Exemples de formations possibles (livrable) .................. Erreur ! Signet non défini. 
Annexe 7 : Exemple de rapport final simplifié (livrable) .................. Erreur ! Signet non défini. 
Annexe 8 : Guide utilisateur des outils Excel et Power BI décrits dans le mémoire ...... Erreur ! 
Signet non défini. 
Annexe 9 : Exemples de visuels issus du modèle Power BI............... Erreur ! Signet non défini. 
Annexe 10 : Exemples de matrice de sélection d’un processus à automatiser avec de la RPA
 ......................................................................................................... Erreur ! Signet non défini. 

129 
 
Annexe 11 : Mise à jour du modèle Power BI avec vos données sources .... Erreur ! Signet non 
défini. 

   

130 
 
Annexes  N° de page  N° de page 
  annexe  mémoire 

Annexe 1 : Fiches mission OEC relatives au pilotage  131  49 


de la trésorerie et digital 
Annexe 2 : Exemple de proposition commerciale  133  84 
Annexe 3 : Exemple d’agenda projet détaillé  136  86 
Annexe 4 : Illustration d’un passage du budget par 
137  90 
fonction en budget par nature 
Annexe 5 : Exemple simplifié de modèle 
138  92 
opérationnel (livrable) 
Annexe 6 : Exemples de formations possibles 
140  93 
(livrable) 
Annexe 7 : Exemple de rapport final simplifié 
142  94 
(livrable) 
Annexe 8 : Guide utilisateur des outils Excel et 
146  102 
Power BI décrits dans le mémoire 
Annexe 9 : Exemples de visuels issus du modèle  155  99 
Power BI 
Annexe 10 : Exemples de matrice de sélection d’un 
158  64 
processus à automatiser avec de la RPA 
Annexe 11 : Mise à jour du modèle Power BI avec  159  102 
vos données sources 
 
 
 
 
 
 

131 
 

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