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ANNÉE :2021/2022
C’est avec un grand enthousiasme que j’entame la rédaction de ce mémoire, qui est pour moi
l’aboutissement d’un certain nombre d’années d’investissement.
La réalisation de ce mémoire a été possible grâce au concours de plusieurs personnes à qui je voudrais
témoigner toute ma gratitude.
Mes remerciements vont tout d’abord à Madame Isabelle Rabiller qui m’a accueilli au sein de son
cabinet comptable pendant 12 mois, pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils,
qui ont contribué à alimenter ma réflexion.
Je désire remercier également le corps professoral de l’ESC PAU et l’ENCG AGADIR que sans ce
partenariat je n’aurai jamais dû concrétiser mon projet professionnel et arriver là où je suis.
Je tiens à remercier spécialement Madame Laurence Porteu pour son assistance et ses
recommandations ainsi qu’à son aiguillage sur les différents points forts à mettre en avant dans ce
Mémoire.
Je voudrais exprimer aussi ma reconnaissance envers les collaboratrices du cabinet EXPERT
COMPTA CONSEIL pour leur aide à m’intégrer à leur agréable cadre de travail.
Enfin, je tiens à remercier mes parents et mes amis pour leur soutien moral constant tout en long de
mes études.
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ETTORCHI Salim
AVANT PROPOS
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ETTORCHI Salim
Table des matières
REMERCIEMENT……………………………………………………………………...…………3
AVANT PROPOS……………………………………………………………………………...…...4
INTRODUCTION……………………………………………...……………………………..……7
PREMIERE PARTIE : PRÉSENTATION DU CAINET EXPERT COMPTA CONSEIL
ET DES MISSIONS EFFECTUÉES…………………….……….………………………….……9
1. HISTORIQUE………………………………………………………………………..…..9
2. LES SERVICES PROPOSÉS PAR LE CABINET……………………….………..….9
3. MISSIONS EFFECTUÉES AU SEIN DU CABINET…………………………….....10
DEUXIEME PARTIE : THÈME DU MÉMOIRE……………………………………………...13
1. REVUE DE LITTÉRATURE…………………………………………………….....…13
1.1. LA DIGITALISATION…………………………………………………….………...13
1.1.1. L’évolution technologique……..………………………………….…………………14
1.1.2. Qu’est-ce que la digitalisation .....................................................................................15
1.1.3. La dématérialisation……………………………………………………………....…16
1.1.4. Les enjeux de la digitalisation………………………………………………….……17
1.2. La profession d’expert-comptable…………………..……………………………….18
1.2.1. Domaine d’intervention…………………………………………………………..….19
1.2.2. L’évolution des missions après l’adoption de la loi Pacte……………...……….…..20
1.2.3. Principe de la loi Pacte………………………………………………….…………....21
1.2.4. Les missions interdites pour l’expert-comptable...……………………...………..…23
TROISIEME PARTIE : ÉTUDE EMPIRIQUE………………………….………….…..……..25
1. PRÉSENTATION DU PROJET………………………………………….…….…..…25
2. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE……………………….……………….…......26
2.1. Processus de recherche……………………………………………….………...….....26
2.2. Philosophie de recherche adoptée……………………………………………...…....28
2.3. Raisonnement de recherche…………………………………………………….....…29
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ETTORCHI Salim
2.4. Les caractéristiques de la recherche……………………………………………..….30
2.5. La méthode de collection des données…………………………………………..…..31
3. RÉSULTAT ET ANALYSES……………………………………………………….....33
3.1. Contact ACD…………………………..…………………………………………..…33
3.3. Analyse des questions posées………………………………………………………...36
3.4. Analyse des réponses…………………………………………………………...…….38
4. CONCLUSION D’ANALYSE…………………………………………………………40
5. PRECONISATIONS…………………………………………………………………...41
CONCLUSION GÉNÉRALE…………………………………………………………………….42
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………..................43
WEBOGRAPHIE…………………………………………………………………………………44
ANNEXES…………………………………………………………………………………………45
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ETTORCHI Salim
Introduction :
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ETTORCHI Salim
La problématique que je traiterai dans cette étude est la suivante :
a) Comment la digitalisation a-t-elle impacté le déroulement des tâches au sein des cabinets
d’expertise comptable ?
b) En quoi ces changements ont-ils été bénéfique à l’évolution du métier ?
c) Quels sont les apports positifs attendus de cette digitalisation ?
d) Quels sont les limites de la mise en place de cette digitalisation ?
e) Que pensent les clients d’un cabinet 100% digitalisé ?
f) Comment le cabinet va-t-il accompagner ses clients vers leurs transformations digitales ?
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ETTORCHI Salim
Première partie : Présentation du cabinet Expert Compta
Conseil et des missions effectuées :
1- Historique :
Le cabinet EXPERT COMPTA CONSEIL est une société d'expertise comptable, dont le statut
juridique est une SARL (société à responsabilité limité) qui se situe à GAILLAC. Le cabinet est
actif depuis 26 ans. C'est une petite structure qui est en plein développement et qui a un portefeuille
très diversifié (BNC, BIC, LMPN, Associations). Mme RABILLER a opté pour ce statut pour les
raisons suivantes. Tout d’abord il faut préciser que le cabinet réalise des fiches de paies et du conseil
en matière sociale. Mme RABILLER est consciente du fait que les montants des charges sociales sont
beaucoup plus élevés pour un salarié que pour une personne non salariée. Il faut également ajouter
qu’il est beaucoup plus aisé de souscrire des contrats complémentaires plus intéressants en termes
de retraite ou santé.
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ETTORCHI Salim
Les missions comptables : la tenue et la révision des comptes, l’ établissements des états
financiers, la mise en place de procédures comptables, la formation.
Les missions fiscales : les déclarations fiscales ; IR et IS, la TVA CA3 et CA12, CFE, IFI, les
demandes de remboursement d’impôts et taxes, les dossiers d’exonération, la présence de
l’expert-comptable en cas de contrôle fiscal d’une entreprise cliente.
Les missions du social et RH : la déclaration préalable à l’embauche (DPAE) et rédaction des
contrats de travail, les bulletins de paie, les déclarations sociales (DNA, DUCS), la demande
d’aides spécifiques (exemple aide recrutement des jeunes), le respect des obligations légales,
l'assistance en cas de contrôle URSSAF.
Chaque début de mois N on reçoit les documents du mois N-1 pour les dossiers composants notre
portefeuille pour ainsi commencer leurs traitements, avant de passer à la numérisation des documents
(Factures d’achats, ventes et relevés de banques et de la caisse) on commence par un tri physique en
distinguant chaque catégorie par un intercalaire (soit banque, achats, ventes et divers).
Saisie comptable :
Achats : Saisie des factures d’achats dans un journal achat (Ac) ; on les enregistre en fonction de la
nature du produit sur la facture et c’est généralement un compte de charges (classe 6) ou bien
d’immobilisation (classe 2 pour les achats de matériaux de plus de 499 euros HT) au crédit avec
une ligne dédie à la TVA déductible (si elle a lieu d’être) en contrepartie du compte fournisseur soit
401XXX ou bien FXXX cela dépend du dossier et la nature d’activité de l’entreprise.
Ventes :
Saisie des factures de ventes dans un journal de ventes (Ve) ; on comptabilise au crédit le
compte clients 411XXX ou CXXX en contrepartie en débit du compte de produit (classe 7) plus une
ligne de TVA collectée.
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ETTORCHI Salim
Banque :
La saisie de la banque se fait par ligne avec soit d’un compte fournisseurs ou bien Clients si on a déjà
saisi la facture et que la TVA a été déduite ou bien un numéro de compte pour affecter la charge ou le
produit, ce journal présente le mode de paiement de chaque opération de banque.
Journal OD :
Ce journal permet de recueillir les écritures comptables qui ne sont pas courantes (opérations diverses)
et regroupe les écritures de TVA, de charges sociales, de stocks, d’affectation du résultat N-1, écritures
du social (salaires + charges patronales), CA, …).
Volet fiscal :
Calcul de la TVA à déclarer sur nos fichiers Excel programmé à cette fin, et transcription des données
dans l’espace dédié aux clients sur IMPOTS.GOUV.FR ; c’est la plateforme de l’administration
fiscale française qui permet de déclarer TVA, (même IS, IR, DAS2) et même de programmer le
règlement automatique si on a une TVA à payer à l’état ou bien un remboursement de TVA si on est en
crédit de TVA.
Révision comptable :
Après la finalisation de la saisie comptable, vient la révision des comptes qui se caractérise par le
traitement du compte 471 généralement appelé compte d’attente, ce dernier regroupe les lignes de
banque de chèques ou de lettre de change toujours chez le client ainsi que les paiements non affectés
aux factures.
Volet juridique :
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ETTORCHI Salim
Volet Social :
Etablissement des Déclarations Préalables A l’Embauche (DPAE) pour chaque nouveau salarié chez
un de nos clients suivi d’une demande d’aide pour l’embauche (apprentis et jeunes – de 26 ans en
CDD ou CDI) si le client est éligible.
Déclaration nominale annuelle pour certains de nos clients dans le BTP afin de régulariser
les charges sociales annuelles.
Eu égard à toutes les prestations effectuées par le cabinet est présenté ci-dessus, l’objectif du cabinet
était d’augmenter son efficience en ce qui concerne la réalisation des missions, ce qui nous à mener à
penser à la digitalisation et surtout la facturation électronique puisque c’est la tache de la saisie qui
prend beaucoup de temps et parfois bloque la procédure de traitement des dossiers.
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ETTORCHI Salim
Deuxième partie : TH ÈME DU M ÉMOIRE
1- Revue de littérature :
Cette revue de littérature consiste en la présentation des différentes mesures mises en place qui traitent
le sujet de l’évolution des missions de l’expert-comptable, plus précisément son implication au niveau
de ses clients et de son accompagnement pour une satisfaction ultime du client ainsi que dans le
développement des technologies pour arriver à ses fins.
La première partie de cette revue consiste à présenter la notion de digitalisation et de présenter les
différents concepts liés à son vocabulaire, ainsi que l’évolution du contexte de numérisation.
Ensuite, la revue s’intéressera au métier d’expert-comptable, à son encadrement, à la réglementation
de ce métier et se complètera par les apports de la loi Pacte sur leurs missions et leurs droits.
On termine par une analyse entre la digitalisation et les experts comptables afin de déterminer l’impact
de cette dernière sur la profession, ainsi les méthodes conçues pour réussir la transformation digitale
d’un cabinet d’expertise comptable.
Cette revue donc va servir d’initiation au sujet traité et apportera une compréhension avant d’arriver
à la partie d’analyse des résultats.
1.1. La digitalisation :
Le monde numérique se caractérise par une constante évolution tel qu’on le connait actuellement avec
l’utilisation quotidienne d’outils performants pour l’atteinte des objectifs prévus d’une véritable
révolution.
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ETTORCHI Salim
1.1.1 L’évolution technologique :
Depuis les années 1990, Internet (Web, courriel, chat) a considérablement augmenté la demande de
photos numériques, de musique et de données partagées, ce qui a déclenché une énorme bulle
spéculative dans les entreprises informatiques.
En 1993, le laboratoire européen de recherches nucléaires autorise l’utilisation du WWW (World Wide
Web) et met en ligne le premier site internet avec des réseaux développés pour proposer un ensemble
de services documentaires qui offrent un accès direct aux documents et revues sans passer par une
imprimerie ou un éditeur.
Les années 2000 se caractérisent par le début de l’utilisation du WEB pour la circulation des
documents en entreprises, et l’offre de vente en ligne. Pour sécuriser les données le protocole HTTPS
a été mis en place.
En 2020, la transformation digitale des entreprises françaises aura connu une accélération sans
précédent. On peut expliquer cette ruée vers les nouvelles technologies en partie par les différentes
mesures sanitaires établies depuis mars 2020 (premier confinement dû au COVID- 19), elle reflète
également une véritable prise de conscience des décideurs et devient leur sujet de l’année.
Le Cloud devient un instrument pour repenser et optimiser les différentes fonctions et modèles
économiques de l’entreprise.
« La numérisation au sein des entreprises a créé de très grandes quantités de données qui se
poursuivent et se développent à un rythme accéléré tout en devenant plus diversifiées dans la création
de formes big data toujours plus gros, plus large et en croissance plus rapide. Les universitaires en
comptabilité ont, dans cette optique, reconnu et mis en évidence les nombreuses possibilités
d’investigation comptable d’où la datafication ». (Bhimani : 2020).
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ETTORCHI Salim
1.1.2. Qu’est-ce que la digitalisation alors ?
La digitalisation est donc un dispositif visant la transformation au niveau informatique d’un outil de
traitement et d’une information en un code informatique pour atteindre une précision et une rapidité
de traitement afin de réduire les coûts et améliorer la productivité. Celle-ci était reliée à la
numérisation alors que cette dernière n’est que le scan des documents, de nos jours un cabinet
comptable digitalisé est une structure qui regroupe un traitement de documents ainsi qu’une tenue de
comptes (clients, fournisseurs, banque) 100% automatisés et dans de brefs délais, et tout dépend du
paramétrage préétabli en avance par l’administrateur du logiciel.
D’une autre part, (Dudézert, 2018) apporte une autre définition qui est : « la digitalisation consiste à
l’exploration et l’exploitation des nouveaux possibles engendrés par ces technologies de
l’information, en particulier au niveau organisationnel, il s’agit d’une démarche volontaire. ».
Cette digitalisation permet de bénéficier de plusieurs avantages afin de faciliter le travail de tous les
jours :
De nos jours, la dématérialisation est devenue une réalité qui touche l’ensemble des organismes. Du
fait que chaque entité présente un endroit d’échange d’entrée et de sortie des flux d’informations.
On constate alors une variété des projets de dématérialisation qui ont des objectifs différents, et qui se
basent sur des choix techniques multiples. Mais cette notion a généralement pour finalité le « Zéro
Papier » et consiste selon (Chezelles, 2007) à « Substituer à̀ un produit physique existant, un produit
n’ayant aucune existence physique ou un service », c’est-à̀ -dire que l’ensemble des données et des
documents métier doivent nécessairement être gérés d’une façon totalement électronique, en
transformant les flux de papiers en fichiers numériques, ou bien de les produire en premier lieu sous
forme numérique d’une manière où ces documents électroniques gardent la même valeur de preuve
que les documents-papiers.
Contrairement à̀ ce que l'on pourrait penser par la définition, la notion de dématérialisation implique
une perte du support d’origine. Mais cela ne signifie surtout pas une absence de support récepteur. Il
s’agit plutôt de la conversion d’un support physique d’informations ‘Papier’ vers un autre support
numérisé.
Principalement, la transformation numérique et la communication ainsi que le développement durable
sont les principaux volets qui obligent les entreprises à se diriger vers la dématérialisation. En plus,
ce passage du papier au numérique présente aussi des avantages considérables.
Le constat alors, c’est qu’il n’y a pas de digitalisation sans dématérialisation au préalable. Cette
dernière est insérée naturellement dans le processus de digitalisation. En fait, il n’est pas possible
de réussir un tel projet de digitalisation sans passer par la phase de dématérialisation, parce qu’elle
présente une étape critique et primordiale qui va vraiment permettre la réappropriation des documents
et des données et leur utilisation.
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ETTORCHI Salim
1.1.4. Les enjeux de la digitalisation :
La transition digitale est un véritable objectif et une stratégie majeure pour les cabinets d’expertise
comptable. La transition digitale d’un cabinet comptable est un véritable projet à part entière qui
demande une organisation, des ressources et un véritable pilotage pour aboutir à des résultats
satisfaisants.
Digitaliser l’entreprise, sous-entend bien sûr de s’équiper de nouvelles stratégies et de nouveaux
logiciels. Mais cela ne peut aboutir que si on forme les acteurs de changement pour mieux contourner
les difficultés relatives à cette avancée inouïe.
De nos jours la technologie ne cesse d’avancer et face à cela les cabinets comptables doivent
s’équiper d’outils nécessaires afin de suivre cette évolution. De nombreux outils permettent la
transition digitale et la dématérialisation dans les cabinets comptables :
Application mobile sur smartphone : Outils connectés et disponibles 24h/24h pour mieux suivre la
rentabilité de l’entreprise.
Une collecte automatique qui permet de récupérer directement les factures dématérialisées sur les
plateformes des fournisseurs réguliers (ENGIE, EDF, TOTAL, Free, Orange...) ; logiciels permettant
la saisie automatique des factures, qui sont ensuite exportées directement vers le logiciel comptable
de l’entreprise.
Scanners nouvelle génération directement connectés aux réseaux de la plateforme : plus besoin de PC
pour transmettre des pièces, il suffit de prendre la facture en photo , celle-ci va ensuite se retrouver
sur l’espace du client.
De plus, les justificatifs sont dématérialisés. Certains clients peuvent même avoir accès à un logiciel
en ligne et y importer directement leurs pièces comptables, qui sont traitées directement après leur
réception et en un temps record. Ils peuvent également automatiser cette tâche s’ils disposent d’un
outil de facturation et de vente intégré à leur comptabilité.
Le cabinet d’expertise-comptable peut ainsi se recentrer sur l’analyse, la relation avec les clients et
s’orienter vers des missions à plus forte valeur ajoutée.
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ETTORCHI Salim
Face à cette évolution, de sérieuses questions doivent être posées afin de préserver la survie du métier,
et de redéfinir la profession d’expertise comptable à l’ère de la digitalisation, qui présente un énorme
risque de substitution des connaissances de l’homme par des machines et des robots qui dominent de
plus en plus le secteur.
Grace à une formation profonde, une expérience enrichissante et un très bon sens d’écoute, l’expert-
comptable est considéré aujourd’hui comme le médecin, et l’interlocuteur privilégié de l’entreprise.
Puisqu'il est capable de répondre à ses différents besoins et de contribuer à son développement. Alors,
l’expert-comptable joue le rôle d’ambassadeur de l’entreprise auprès de ses différents partenaires. En
général, un expert-comptable est caractérisé d’un esprit d’analyse, de synthèse et surtout ses
compétences en communication et en représentation.
Pour mieux comprendre cette profession et connaitre davantage le savoir-faire d’un expert- comptable,
il est primordial de traiter d’abord ses compétences et ses domaines d’interventions, quelle que soit en
sa qualité de professionnel comptable, financier ou bien en sa qualité en tant que conseiller fiscal,
juridique et aussi organisationnel.
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ETTORCHI Salim
1.2.1. Domaine d’intervention :
Le métier d’expertise comptable est associé souvent au domaine comptable seulement. Cependant, les
compétences des experts comptables couvrent d’autres domaines principaux pour les entreprises. En
effet, il peut à la fois traiter les affaires comptables de l’entreprise, et jouer le rôle de son conseiller
en matière de gestion et aussi prendre le rôle d’un acteur d’optimisation fiscale de l’entreprise.
Domaine de la gestion : Soit lors de sa création ou bien durant son cycle de vie ; l’entreprise a toujours
besoin des orientations et des conseils pour gérer ses différents aspects, à savoir son aspect social,
juridique, financier, organisationnel. Pour cela, l’entreprise fait appel aux compétences et à
l’expérience de l’expert- comptable, afin de la guider et de l’orienter vers une gestion efficace de ses
ressources et de ses projets d’investissement.
Domaine Juridique : Les contraintes et les obligations légales mettent les entreprises dans
l’obligation de faire appel aux consultations juridiques des experts comptables, afin de mieux gérer et
optimiser cet aspect assez critique et d’éviter tout risque juridique.
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ETTORCHI Salim
1.2.2. L’évolution des missions après l’adoption de la loi pacte :
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ETTORCHI Salim
1.2.3. Principe de la loi PACTE
« Le pacte est le fruit d’un long processus de co-construction avec les entreprises, s’appuyant sur une
approche pragmatique des problématiques soulevées mais toujours avec une cohérence globale :
simplifier la vie des entreprises à toutes les étapes de leur développement pour leur permettre de
grandir, de créer de l’emploi et de faciliter leur transmission. » (Olivia Grégoire, député de paris,
Présidente de la commission spéciale PACTE à l’Assemblée nationale - PACTE 09/2019).
La loi relative à la croissance et la transformation des entreprises dit Pacte se voit destinée à faciliter
la croissance des entreprises françaises, un plan d’action a été élaboré pour leur permettre d’innover
et de créer des emplois. Cette loi a été créée dans l’objectif d’aider les entreprises à grandir dans toutes
les étapes de leur développement, de leur création à leur financement et permet aussi de mieux prendre
en considération les enjeux sociaux et environnement dans la stratégie d’entreprise. La loi a été créée
aussi en partie dans l’idée d’améliorer la performance des TPE et les PME.
La loi Pacte a été lancé en octobre 2017 en étroite collaboration avec les entreprises, les
parlementaires, les syndicats et la société civile et a été définitivement approuvée par le parlement en
2018 et mise en conformité le 22 mai 2019 par le Conseil Constitutionnel.
La loi Pacte a été élaborée dans le but de déployer des mesures qui visent à simplifier la création
d’entreprise et faciliter sa croissance, simplifier les liquidations judiciaires, prévoir un rebond en cas
d’échec, protéger certains secteurs industriels technologiques ou de cyber sécurité, faciliter le
financement, accompagner les process innovation, défendre les entreprises stratégiques sur le
territoire français et à l’étranger et diminuer les coûts pour les PME.
Les experts comptables se voient sortir de la routine comptable pour élargir leur champ d’exercice
afin d’englober plusieurs volets de la santé de l’entreprise.
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ETTORCHI Salim
La loi Pacte prévoit la mise en place du mandat de paiement qui permet à l’expert-comptable la gestion
des comptes d’une entreprise ; ses règlements de dettes fournisseurs et fiscales, et aussi le
recouvrement des créances clients.
La loi Pacte prévoit aussi la réglementation des missions de l’expert- comptable par une lettre de
mission qui porte sur les conditions à respecter des deux parties (l’expert-comptable et ses clients),
sur les honoraires qui sont précisés en fonction du volume des documents et la difficulté dans le
traitement, ainsi que les missions que propose le cabinet d’expertise comptable et qui sortent de sa
mission ordinaire comme la gestion de la paie, la consultation juridique et le conseil des dirigeants
pour garder la stabilité financière des entreprises.
L’expert-comptable se voit obtenir des honoraires du succès en plus des honoraires fixes en fonction
du résultat de l’entreprise cliente et seulement si cette clause est mentionnée sur la lettre de mission et
acceptée par les deux parties.
Une mauvaise gestion de l’entreprise peut entraîner des conséquences parfois désastreuses pour le
gérant et sa société. Elle peut notamment remettre en cause la viabilité de la structure à plus ou moins
long terme, pouvant même entraîner sa dissolution, puis sa liquidation. C’est pour cela qu’il est
primordial de tenir une comptabilité claire et de s’entourer d’experts de la comptabilité.
« Nous jouons auprès de l’entreprise un rôle de médecin généraliste, dans un marché qui nous demande
d’être de moins en moins comptables et de plus en plus experts. Nous devons donc, parfois, faire
appel, comme le généraliste, à des spécialistes, et par conséquent travailler en réseau. Mais nous
demeurons indépendants, ce qui est une force : nous pouvons refuser un client, dès lors que nous
considérons que les éléments qu’il nous fournit sont incomplets ou défaillants. » (Saphores : 2017).
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ETTORCHI Salim
Cette évolution des missions se traduit en un développement des attentes clients ce qui exige une plus
grande implication et présence de l’expert-comptable auprès de ses clients et une maîtrise des
spécificités comptables et un accompagnement de niveau et le renforcement du conseil.
« L'activité d'expertise comptable est incompatible avec toute occupation ou tout acte de nature à
porter atteinte à l'indépendance de la personne qui l'exerce en particulier :
- Avec tout emploi salarié, sauf chez un autre membre de l'ordre, chez un membre de la compagnie
nationale des commissaires aux comptes, dans une succursale ou dans une association de gestion et
de comptabilité, dans une société relevant du titre IV bis de la Loi n° 90-1258 du 31 décembre 1990
précitée, ayant pour objet l'exercice en commun de la profession d'expert-comptable et d'une ou
plusieurs autres professions prévues à ce titre ;
- Avec toute activité commerciale ou acte d'intermédiaire autre que ceux que comporte l'exercice de
la profession, sauf s'il est réalisé à titre accessoire et n'est pas de nature à mettre en péril l'exercice de
la profession ou l'indépendance des associés experts- comptables ainsi que le respect par ces derniers
des règles inhérentes à leur statut et à leur déontologie.
-Avec tout mandat de recevoir, conserver ou délivrer des fonds ou valeurs ou de donner quittance.
Toutefois, à titre accessoire, les experts-comptables, peuvent, par le compte bancaire de leur client ou
adhérent, procéder au recouvrement amiable de leurs créances et au paiement de leurs dettes, pour
lesquelles un mandat leur a été confié, dans des conditions fixées par décret.
La délivrance de fonds peut être effectuée lorsqu'elle correspond au paiement de dettes fiscales ou
sociales pour lesquelles un mandat a été confié au professionnel. » (Article 22 de l’Ordonnance n° 45-
2138 du 19 septembre 1945 portant institution de l'ordre des experts- comptables et réglementant le
titre et la profession d'expert-comptable).
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ETTORCHI Salim
Malgré la jouissance de l’expert-comptable de nombreuses missions, on retrouve des limites pour
l’exercice de son métier :
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ETTORCHI Salim
Troisième Partie : Etude empirique
1 - Présentation du projet :
À nos jours, au sein du cabinet Expert Compta Conseil, le travail est fait de façon traditionnelle ce qui
veut dire une collecte des documents comptables (factures fournisseurs, clients et relevés de banque)
et un traitement classique des dossiers ; une saisie manuelle qui prend un bon moment pour être
finalisée ainsi que des fautes de saisies qui peuvent survenir à cause d’un manque de concentration.
Notre société a connu une grave crise liée au COVID-19 en 2020 ; ce qui a poussé de nombreuses
entreprises à changer leurs stratégies de fonctionnement, car il y a eu le confinement qui a empêché
de nombreux salariés à se rendre à leur travail ; cela a été un point essentiel pour la remise en question
de certains concepts de fonctionnement au sein de l’entreprise.
Le 17 mars 2020 était le premier jour où le télétravail a été instauré pour limiter la propagation du
COVID-19 ;
Du coup certaines sociétés ont été obligées de remettre leurs plans de travail en question pour pouvoir
travailler à domicile comme si nous étions en entreprise.
Nous avons remarqué que dans notre portefeuille en début de crise pas moins de 1/3 des entreprises
n’étaient pas au point au niveau de la digitalisation, ces dernières continuent à fonctionner avec le
format papier, ce qui entrainait parfois un temps de retard de réaction de la part du client.
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ETTORCHI Salim
Actuellement, nous avons remarqué une évolution de la digitalisation au sein des entreprises clientes
dans notre portefeuille, ce qui m’a mené à penser au changement des méthodes de travail du cabinet
Expert Compta Conseil et avec le soutien de Mme RABILLER. Nous avons pensé à différents
logiciels qui pourront nous aider dans notre changement vers un cabinet 100% digitalisé (Je facture,
Dext, Scan Bank, Scan Fact, …).
Cette digitalisation impose un changement total du cabinet qui doit être bien structuré et planifié de
manière à réussir le projet et de ne pas se retrouver dans des situations critiques, aujourd’hui
l’évolution technologique impose ce changement comme nous l’avons constaté chez la majorité des
cabinets d’expertise comptable qui se sont rués vers cette nouvelle découverte pour s’adapter à la
nouvelle offre du marché et ne pas perdre de clients à cause des écarts avec les concurrents.
Après une bonne réflexion et à partir de tous ces constats nous avions décidé de travailler sur une
problématique en tant que cas pratique ; La mise en place d’un processus de digitalisation effective
du cabinet : Comment la digitalisation a-t-elle impacté le déroulement des tâches au sein des
cabinets d’expertise ? Et comment accompagner les clients dans leurs transformations
digitales ?
2 - Méthodologie de recherche :
Cette partie consiste à mettre en évidence la méthodologie adoptée pour la recherche, ainsi qu’une
description de la problématique de la recherche, le processus de recherche et les méthodes de collecte
de données utilisées.
Saunders (2003 : 3) définit la recherche « comme quelque chose que les gens entreprennent afin de
découvrir les choses de manière systématique, augmentant ainsi leurs connaissances et initiant
éventuellement une nouvelle recherche ».
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ETTORCHI Salim
Une différence existe entre les méthodes de recherche et les méthodologies de recherche. Une méthode
de recherche peut être définie comme les différentes procédures utilisées dans la recherche, tandis que
la méthodologie de recherche est un moyen systématique de résoudre un problème ou la manière dont
la recherche doit être menée. La première étape qu’une personne doit entreprendre lors de sa recherche
consiste à identifier un domaine d’intérêt. Dans ce mémoire l’intérêt tourne autour de la loi Pacte et
particulièrement son impact sur la profession du commissaire au compte. La question de recherche de
ce mémoire est d’étudier profondément l’impact de cette Loi, et de recenser les conséquence juridiques
et économiques sur une profession qui a autant évolué durant ces dernières décennies. La stratégie de
recherche est également choisie pour répondre à la question de recherche et consiste sur un travail de
recherche. Il s’agit donc d’obtenir une perspective élargie de l’évolution de l’audit légal et comprendre
la transition des cabinets face à cette nouvelle réglementation.
Très peu de recherches antérieures ont été présentées sur cette loi car il s’agit d’un sujet purement
d’actualité, ce qui rend ce mémoire exploratoire. La méthode empirique de collecte de données a été
choisie pour correspondre à une étude quantitative visant à étudier d’un point de vue théorique les
retombées de cette loi afin de donner le plus de valeur possible à mon mémoire. La source des données
provient de la collecte de documents concernant la loi et à travers des questionnaires remis à des
professionnels. Ces questionnaires ont été conçus pour apporter des idées quantitatives non couvertes
par la littérature exploitée. Les questions dans les questionnaires ont été choisies pour étudier l’impact
direct sur les cabinets subissant l’effet de cette loi.
L’objectif final de cette étude est d’étudier les conséquences de cette loi sur la profession du
commissariat aux comptes dans un premier temps, et de proposer sur quoi les commissaires aux
comptes peuvent rebondir pour sauver la profession.
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ETTORCHI Salim
2.2. Philosophie de recherche adoptée :
Le positivisme : Selon Auguste Comte « une discipline ayant pour objet la coordination des
faits observés, sans nulle prétention à aller au-delà̀ des acquisitions de la science
expérimentale. »
Les vues positivistes ont tendance à se concentrer principalement sur les méthodes quantitatives.
Cependant, des méthodes qualitatives peuvent parfois être utilisées. La recherche sur le positivisme
dépend économiquement du temps, du lieu, de l'environnement et de la taille de l'échantillon étudié.
Par conséquent, les données peuvent être facilement obtenues et comparées. Cependant, l'étude du
positivisme est irréaliste car elle a tendance à être idéalisée et perfectionnée. Cela peut prouver que
l'hypothèse ne peut être prouvée avec précision par des expériences empiriques.
L’interprétativisme : « postule que le monde est fait d’interprétations et que ces dernières se
construisent à travers les interactions entre les individus » (Laure GAVARD-PERRET 2018)
Il reconnaît qu'il existe de multiples réalités et que ces réalités peuvent être différentes en raison des
différences de temps et de lieu. Il permet la contextualisation, et en plus, il prend en compte les
caractéristiques les plus importantes de la recherche. La méthode interprétative favorise la
compréhension du phénomène en utilisant une approche plus personnelle. Cependant, c'est difficile
en termes de collecte et d'analyse des données. Dans l'ensemble, ces deux paradigmes de recherche
sont opposés. L'approche positiviste a tendance à utiliser un grand nombre d'échantillons, avec des
données spécifiques et précises, et avec une grande fiabilité pour générer des données quantitatives.
En revanche, les méthodes explicatives ont tendance à utiliser de petits échantillons avec des données
riches et subjectives mais une faible fiabilité pour générer des données qualitatives. Il convient de
noter qu'il n'y a pas de méthode de recherche unique qui puisse bénéficier à une autre méthode, et la
plupart des chercheurs préfèrent utiliser les deux en combinaison pour améliorer la qualité de la
recherche.
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Pour décider quelle méthode de philosophie appropriée il faut adopter, il est nécessaire d’analyser les
buts et objectifs de la recherche et choisir ensuite la méthode la plus appropriée.
Dans ce cas, nous utilisons les deux philosophies ; l'approche positiviste et interprétativiste. Donc, les
méthodes de collecte de données à retenir sont la recherche documentaire, un questionnaire et des
entretiens.
En décidant quel raisonnement de recherche il faut suivre, le chercheur devait étudier et comprendre
les différentes démarches qu’il pouvait adopter. Le chercheur pouvait choisir entre deux approches,
l’approche inductive et l’approche déductive. Un raisonnement déductif va du général au particulier,
du principe à la conséquence. On commence de l'énoncé du concept ou/et de la règle pour aller à
vérifier par des exemples.
Tandis que le raisonnement inductif permet de passer des observations, d'analyses particulières ou
spécifiques, à des perspectives plus générales. On part du particulier vers le général ; l'exploitation
pédagogique d'un thème industriel favorise cette démarche : étude de cas, problème posé, analyse,
concepts nouveaux, règles, généralisation.
L'approche de recherche adoptée par le chercheur est l'approche déductive. L'approche déductive
convient à cette recherche, car le chercheur étudie l'impact de la loi Pacte sur la profession du
commissariat aux comptes. La théorie sera formulée comme résultat de l'analyse.
Les raisons pour lesquelles une approche du projet de recherche est importante : Premièrement, une
décision éclairée peut être prise concernant la conception de la recherche. Deuxièmement, cela aidera
le chercheur à adopter l'approche la plus appropriée pour la recherche. Troisièmement, cela permettra
au chercheur d’adapter la conception de la recherche à toutes les limitations ou contraintes.
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ETTORCHI Salim
2.4. Les caractéristiques de la recherche :
Pour ce projet de recherche, l’approche de recherche descriptive a été́ adoptée via une analyse de la
variété́ de la littérature disponible qui consiste en des revues, des articles et des livres. L'approche de
recherche descriptive a influencé les questions des questionnaires. L’objectif de ces questionnaires
était d’obtenir une large couverture des questions clés et d’obtenir un compte rendu impartial et précis
du point de vue des répondants sur le sujet de la recherche. La recherche exploratoire a été́ adoptée
via des questionnaires. Les questionnaires ont abordé́ les différents enjeux de la loi Pacte et sur quelles
mesures ils ont impacté l’audit légal.
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2.5. La méthode de collection des données :
Afin de mettre en valeur mon analyse et donner une force à mon interprétation et pour déterminer la
qualité de mon travail, cette partie de collecte de données est parmi les plus importantes de ma
recherche.
Dans le cadre de mon cas pratique je vais choisir la méthode qualitative en employant les outils les
plus adéquats à cette recherche qui sont : la recherche documentaire auprès de notre prestataire ACD
et l’entretien avec Mme RABILLER l’expert- comptable.
Entretien :
Après avoir fait le choix de mener une étude qualitative, il m’était nécessaire et important de faire
recours à la méthode d’entretien de recherche.
En ce qui concerne ma méthode de recherche, c’est une enquête par entretien à usage principal. En
effet, tout au long de ce mémoire de recherche, l’entretien constitue le mode de collecte principal de
l’information.
J’ai procédé à une méthode dite qualitative en ayant recours à l’entretien. Il est vrai que la procédure
d’entretien est une technique qui s’impose au moment où des questions vont être traitées.
L’entretien est une méthode permettant de faire une production de discours afin de pouvoir recueillir
des opinions ainsi que des faits concrets. Ces derniers font également apparaître lors de l’échange avec
les personnes interviewées une logique d’action nous permettant d’être cohérent et méthodique sur
notre sujet. De plus, cette enquête auprès des intéressés vise principalement à mieux connaître un
système pratique, soit la conception qu’ont les clients sur la question d’un cabinet digitalisé ainsi que
l’apport nouveau que cela peut avoir sur le mode de fonctionnement futur.
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Entretien Directif :
C’est un entretien mené avec des caractéristiques exigeantes qui sont alors définies dans un ordre
déterminé à l’avance. Cela va permettre alors à l’interlocuteur d’orienter et diriger l’entretien. Cette
méthode est limitée dans le champ d’intervention de l’échange, car il ne peut guère approfondir les
nouvelles questions mises en place et aussi d’entamer sur un sujet vaste.
Cet entretien permet ainsi de faire la présentation en général du thème traité, et permet ainsi de suivre
le discours de l’interlocuteur qui mène la file de la conversation sur son enquête sans intervenir. La
personne interviewée est libre de s’exprimer sans questions structurées qui lui sont alors imposées.
Mais il faut noter que dans ce type d’entretien il peut y avoir un risque fort de déviation du sujet
principal. Il est nécessaire que la personne interviewée donne des éléments nécessaires et concrets qui
sont utiles au sujet proposé.
Entretien semi-directif :
C’est un entretien qui est bien ordonné, structuré avec des thèmes lui permettant d’être mené
sans divaguer. Cela se fait dans un guide d’entretien qui est préparé en amont.
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de 5 thèmes que je vois très importants pour aboutir à une analyse claire et efficace pour cerner ce
phénomène.
3- Résultat et analyses :
Contact ACD
Dans le processus de digitalisation du cabinet EXPERT COMPTA CONSEIL notre logiciel ACD en
collaboration avec la plateforme ‘’jefacture.com’’ nous a proposé un nouveau service à savoir ‘’LA
FACTURATION ELECTRONIQUE’’.
Une facture électronique appelée aussi facture X est émise, transmise puis reçue dans un format
numérique et structuré. Son traitement peut ainsi être automatisé pour les différents services d’une
entreprise. En comptabilité, on différencie entre facture de vente et d’achat, et pareil à la facture en
format normal, le contenu de la facture en format électronique ne peut être modifiée ou annulée.
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Selon l’article 289 du code général des impôts, pour qu’une facture soit reconnue comme
‘’électronique’’ elle doit respecter 3 points techniques fondamentaux :
L’authenticité : prouver que l’émetteur de la facture est bien celui qui est mentionné dans les
données du document.
La lisibilité : assurer de la lisibilité du document numérique dans le temps.
L’intégrité : le contenu de la facture ne peut être modifié ou falsifié durant toute la durée de sa
conservation légale.
Pour remplir ces conditions, il existe 3 procédés permettant de rendre ce document comptable légal :
- La norme sécurisée : correspond à la mise en œuvre de procédures définies par décret, qui
imposent aux émetteurs et aux destinataires du document de respecter la présence de :
Mentions obligatoires sur la facture (32 mentions (Date de la facture, numéro de la facture,
l’identité du vendeur, …) seront exigées dans le cadre de la réglementation). Ce système repose
sur plusieurs formats : EDI* (Echange de Données Informatisé), XML ou encore un fichier
PDF joint.
- La signature électronique : procédé reposant sur un certificat qualifié ou bien un cachet
serveur RGS pour garantir l’identité de la personne morale (émetteur). Si la facture au format
PDF simple n’est pas signée via ce mode électronique, alors le document comptable n’a pas
de valeur légale.
- LA PAF (piste d’audit fiable) : mode de contrôle documenté et permanent pour établir une
traçabilité entre les factures émises et reçues. Ce processus de facturation permet une gestion
des factures en ayant les informations relatives au cycle de vie du document.
*L'EDI, est la communication inter-entreprise de documents commerciaux dans un format standard. La définition
simple de l'EDI est un format électronique standard qui remplace les documents papier tels que les bons de
commande ou les factures.
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Selon la loi finance 2020, toutes les entreprises françaises qui traitent avec le secteur public se doivent
de transmettre leurs factures au format numérique, via la plateforme publique Chorus Pro.
L’ordonnance du 15 septembre 2020, prévoit également la généralisation de la facturation
électronique entre entreprise assujetties à la TVA (secteur privé) selon un calendrier pour la réforme,
établi par taille de société pour 2024.
Selon les dernières études, la facture électronique permet d’économiser en moyenne 3 euros par
facture envoyée, les gains sont multiples :
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Analyse des questions posées
Après la prise de connaissance de tous les avantages de la facture électronique je suis passé avec
l’encadrement de l’expert-comptable Mme RABILLER à la formation en ce sujet (2 formations sous
le thème ‘’ facture X ‘’ sur la plateforme JEFACTURE). L’étape suivante étais évidement la quête
des clients potentiels intéressés par l’utilisation de la facture électronique.
Thème 2-Difficultés :
Est-ce que le paramétrage pourra vous confronter à des anomalies ou des freins dans le traitement
comptable ?
Cette question permet de cerner les freins qui impactent le bon fonctionnement du paramétrage du
nouveau logiciel ; en interne par rapport aux collaborateurs et en externe par rapport aux applications
des clients.
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Pensez-vous trouver des contraintes par rapport à la formation des collaborateurs ? Si oui quel est
l’origine de ces blocages ?
Cette question permet de démonter les différents types de résistance au changement et les différentes
causes de ces résistances.
Quels sont les apports positifs attendus de cette digitalisation sur le cabinet ?
Cette partie présente les résultats positifs attendus de cette de cette mise en place du logiciel de
digitalisation sur le fonctionnement du cabinet au niveau organisationnel et d’ouverture sur d’autres
missions.
Quels sont les limites de la mise en place de cette digitalisation ? Et comment peut-on limiter les
effets négatifs et les contrôler ?
Cette partie tournera autour de toutes les menaces relatives à cette nouvelle technologie et des
dispositifs mis en place pour garantir la bonne organisation des tâches comptables.
Est-ce que les clients vont-ils accepter la mise en place du nouveau logiciel ?
L’idée de cette partie est d’identifier les clients du cabinet éligibles à cette décision et qui sont d’accord
de faire partie de ce processus de changement vers un cabinet intégralement digitalisé.
Cette question est mise en place pour démontrer l’impact de la digitalisation sur la relation expert-
clients, si elle est devenue plus limitée ou bien que l’expert-comptable soit plus proche des clients.
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Comment le cabinet va-t-il accompagner ses clients vers leurs transformations digitales ?
L’idée de cette question est de connaître si le cabinet entrera plus en contact que d’habitudes avec
ses clients et surtout les clients qui n’ont pas choisi de faire partie de ce processus de digitalisation.
L’analyse de ces résultats se fera autour les mêmes thèmes déterminés et qui me permettent
d’aboutir à une analyse assez approfondie du projet.
Une décision de digitalisation représente un choix important pour la définition des aspects futurs du
cabinet ; pour entreprendre ce genre de décision il faut impérativement passer par différentes analyses
et études qui confirment la faisabilité et l’efficience de ce choix.
La facturation électronique va être obligatoire dès le 1 er juillet 2024, en réception pour nos petits
clients, et le 1er janvier 2026 pour l’émission des factures. Nous souhaitons toujours anticiper les
obligations, afin de montrer notre dynamisme et ne pas se trouver au pied du mur le jour j.
Thème 2-Difficultés :
En règle générale, les difficultés pouvant amener à faire freiner la transformation digitale d’un cabinet
d’expertise comptable proviennent souvent de la partie interne de ce dernier, souvent de la part des
collaborateurs n’ayant pas les connaissances adaptables et/ou nécessaires pour manipuler les
plateformes spécialisées dans la facturation électronique.
Ces difficultés peuvent également être d’origine externe, à savoir les clients résistant au changement
et qui souhaitent rester fidèles aux méthodes de travail classique menées par les cabinets. Il se peut
que parfois cela est dû à un manque d’implication de la part des clients qui n’ont pas l’habitude aux
nouvelles technologies.
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En ce qui concerne le paramétrage, Mme RABILLER expert-comptable de notre cabinet a toute la
confiance dans l’adaptabilité de nos prestataires (ACD notamment), mais nous avons conscience que
cela nécessitera du temps.
En ce qui concerne les collaborateurs, ils sont très ouverts sur les évolutions technologiques, donc il
ne devrait pas y avoir de frein psychologique. En revanche, cela va entraîner des changements dans
les tâches régulières et cela nécessitera des formations.
Quand la facture électronique sera totalement en place (janvier 2026) cela aura le mérite de nous
fournir l’exhaustivité des factures, et nous n’aurons plus à demander aux clients les factures
manquantes. D’autres part, cela devrait faciliter la saisie comptable, mais cela nécessitera des
contrôles différents de ce qui est fait aujourd’hui.
En revanche, il va exister divers portails de facturation électronique, et cela nécessitera d’avoir des
accès sur chaque portail. La mise en place des bases de données « client/portail » va être certainement
une lourde tâche. Une base de données précises sera nécessaire.
De nos jours les clients cherchent toujours du changement donc ils recherchent un cabinet qui évolue
et a un nouvel esprit., pour certains un cabinet digitalisé est une condition qui répond à leurs besoins.
Tout cela pousse à dire, qu’aujourd’hui les cabinets portent une grande importance à la question de la
satisfaction de leurs clients, c’est pour cela qu’on penche vers la digitalisation des tâches comptables
de bases pour avoir plus de temps aux autres missions d’ordre juridiques, d’ordre fiscal (contrôle du
FISC), et d’ordre de prévention de conseils.
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C’est pour cela qu’ils optent pour une digitalisation de ces tâches de routine pour être plus proches
des clients en d’autres aspects que la comptabilité afin d’accompagner les entreprises pendant leurs
croissances.
Les clients, en principe, apprécient l’accompagnement qu’on peut leur proposer pour les aider à
passer les obstacles liés aux obligations légales, et cela devrait donc faciliter les relations cabinet-
clients.
Quant à l’accompagnement des clients vers leurs transformations digitales, Mme RABILLER a
proposé qu’on passe le cabinet, en tant qu’entreprise, à la facture électronique, afin de « tester » Les
solutions et ainsi proposer aux clients cibles, une formule déjà validée.
4- Conclusion d’analyse :
En conséquence, tous les collaborateurs ont confirmé que la digitalisation a bouleversé la profession
d’expertise comptable, c’est pour cela que les cabinets se sont sentis obligés de tendre vers une
transformation digitale car cela était inévitable pour préserver leur place dans le marché et ainsi garder
sa clientèle fidèle même si on trouve différentes offres de collaboration alléchantes que proposent
certains cabinets d’expertise comptable.
L’objectif principal de cette problématique était d’aboutir à la mise en place d’un changement au sein
du cabinet Expert Compta Conseil, et pour cela on devait répondre aux questions qui portent sur
l’impact de la digitalisation sur le fonctionnement du cabinet et aussi d’étudier si ce changement est
bénéfique pour les deux parties avec la mise en place d’une planification pour devenir cabinet 100%
digitalisé.
En conclusion, on remarque que de plus en plus de normes viennent encadrer la dématérialisation, tant
au niveau des standards imposés par l’administration fiscale lors d’Echange de Données Informatisées
(EDI) qu’en ce qui concerne le contrôle des comptabilités informatisées. Quoi qu’il en soit, il apparait
que la maîtrise de la dématérialisation dans les cabinets comptables devient un facteur clef de succès
qu’il est indispensable de maîtriser si le cabinet souhaite poursuivre son activité.
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5- Préconisation
A l’issue de ce travail de recherche et en tenant compte de la conclusion des résultats, nous
recommandent à ce sujet les points suivants :
o Faire des formations sur la digitalisation notamment la facturation électronique pour les
employés du cabinet.
o Trouver une plateforme adéquate avec le logiciel du cabinet (comme la plateforme ‘’je
facture’’ avec le logiciel ‘’ACD’’).
o Tester cette transformation digitale sur le cabinet comme étant entreprise, pour expérimenter
et passer aux clients un processus de digitalisation valide.
o Faire une quête des clients intéressés par la digitalisation et surtout qui veulent maintenir leurs
places sur le marché.
o Former les clients et les sensibiliser sur l’importance de cette digitalisation.
o Commencer le processus de digitalisation avec les clients intéressés.
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Conclusion générale :
En guise de conclusion, j’ai effectué mon apprentissage de Master 2 en tant que comptable au sein du
Cabinet Expert Compta Conseil. Pendant 12 mois, j’ai mis en pratique les connaissances théoriques
acquises durant ma formation en « Audit et expertise comptable » à l’ESC PAU et à l’ENCG AGADIR
avec la confrontation aux difficultés du monde de travail dans le secteur de l’expertise comptable.
Cet apprentissage était un véritable atout pour ma carrière, il m’a permis de perfectionner mes
connaissances théoriques que j’ai apprises durant mes 5 ans d’études universitaires. La diversité des
missions effectuées durant mes 12 mois d’apprentissage au sein du cabinet ainsi que le cadre agréable
de travail m’ont convaincu de concrétiser mon projet professionnel dans la voie de l’expertise
comptable.
Concernant la rédaction de mon mémoire, la démarche m’a pris 2 mois de travail acharné, la
complexité du sujet était relative au manque de documentation car le sujet est purement d’actualité.
La réalisation de ce projet m’a permis de développer mes aptitudes de rédaction et mon esprit
d’analyse et de critique.
Quant au thème de mémoire, ce dernier est basé sur un thème purement d’actualité qui concerne la
digitalisation qui va changer la profession de l’expertise comptable. Le manque d’étude d’impact sur
différent niveaux était ma motivation pour réaliser cette étude pour rendre mon mémoire exploitable.
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BIBLIOGRAPHIE :
- BHIMANI, Alnoor, “Digital data and management accounting : why we need to rethink
research methods ”, Journal of Management Control (2020).
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WEBOGRAPHIE :
Https://www.legalplace.fr/guides/loi-pacte-expert-comptable/
Https://www.acd-groupe.fr/
https://jefacture.com /
Https://www.getyooz.com/fr/digitalisation-comptable
https://rfcomptable.grouperf.com/article/0486/ms/20200908130519652.html
https://www.anc.gouv.fr/
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ANNEXES
Les questions et les réponses de l’entretient
avec l’expert-comptable :
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