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A. MOUSSELLY
KOUAT Hajar
MOUSSAID Soukaina
Sommaire
Introduction .......................................................................................... 2
Conclusion ........................................................................................... 11
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Introduction
Si l'on juge par l'expérience des dernières décennies, la croissance économique est le fruit d'une
alchimie complexe que tous les gouvernements cherchent à maîtriser sans toujours y
parvenir.Un pays ne peut se développer que dans la mesure où il dispose de capitaux suffisants
et les affectent à bon escient.
L'ampleur des besoins des capitaux de l'économie suppose un système de financement adapté
aux exigences d'un contexte nouveau. Face à une situation caractérisée par un fléchissement de
l'épargne des ménages, une insuffisance de la structure financière des entreprises et un
déséquilibre des finances publiques, apparaît plus que jamais la nécessité d'un marché boursier
moderne qui soit le lieu de rencontre d'une offre de capitaux à long terme et d'une demande
solvable.
Or, si aujourd'hui si le Maroc est doté d'une bourse moderne, dont l'organisation et les règles de
fonctionnement convergent vers les meilleurs standards internationaux, elle souffre toujours de
son étroitesse à cause du faible nombre d'entreprises qui y sont cotées.
Il est vrai que la décision d'introduction en bourse revient au plein gré de l'entreprise qui reste
libre de choisir le mode de financement qui lui convient. Cependant ceci ne nous désengage pas
de l'obligation de sensibiliser les chefs d'entreprises quand aux avantages acquis lors d'une
introduction en bourse.
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I. Définition d’introduction en bourse :
L'introduction en bourse consiste à mettre en vente des titres d'une société afin d'avoir accès au
marché de capitaux et d'extérioriser la valeur de l'entreprise. La vente de ces titres, pour lesquels
l'information est extrêmement limitée, à un grand nombre d'investisseurs différents
(institutionnels, particuliers, salariés) rend l'opération complexe et longue à préparer.
Autrement dit, l'introduction en Bourse est la mise sur le marché d'actions d'une entreprise
communément appelée l'émetteur.
L'émetteur peut s'introduire en Bourse soit par augmentation de capital et donc émission d'actions
nouvelles, soit par cession d'une partie du capital.
L'introduction en bourse, est une étape majeure dans la vie d'une entreprise, elle répond plusieurs
objectifs :
-Le premier, évident, est de lever les moyens de financement initiaux lors de la constitution d'une
société
-Puis lors de l'évolution d'une société, apparaissent presque inévitablement de nouvelles raisons à
l'introduction en bourse :
Entre autres, la notoriété donne à l'entreprise une plus grande crédibilité par rapport à ses
partenaires commerciaux et par rapport à ses salariés. De fait, une entreprise non cotée aura
plus de mal à attirer des collaborateurs de haut niveau, ou à entrer dans des relations de long
terme avec de grandes entreprises.
Ce gain de notoriété a d'autant plus de valeur que la société introduite en Bourse est jeune et se
trouve dans un secteur de pointe.
Enfin, la publicité faite autour d'une opération d'introduction est importante et la présence d'une
entreprise à la cote lui assure une visibilité permanente.
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II. La procédure d’introduction en Bourse :
L’opération d’introduction en Bourse d’une entreprise se déroule en sept grandes étapes, qui
vont de la préparation à la première cotation.
1. L’étape préliminaire :
Elle doit commencer tout d’abord par l’accord des actionnaires sur le projet d’introduction.
Ainsi, avec l'aide des intermédiaires sélectionnés, l'entreprise va enclencher le processus par,
éventuellement, des aménagements patrimoniaux. Elle doit aussi arrêter les modalités de
contrôle du capital (holding, pacte d'actionnaires, etc.), consolider ses comptes, se réorganiser
sur les plans juridique, financier, et statutaire, etc.
Elle procédera aussi à la détermination du montant de l'opération, à la fixation de la modalité
d'introduction (augmentation ou cession d'une part du capital) et de la date souhaitée
d'introduction.
Cette phase dure de 6 mois à une année en moyenne, selon les aménagements à réaliser par
l'entreprise.
Le dossier doit être déposé au Conseil déontologique de valeurs mobilières (CDVM) au moins
2 mois avant la date prévue de l’introduction. La Bourse de Casablanca doit également être
avisée à la même période, afin de réserver une date sur le calendrier de l’opération financière
prévue.
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4. La décision d’admission :
Sauf opposition, le Conseil déontologique des valeurs mobilières donne son visa sur la note
d’information.
5. L’information du marché :
7. La première cotation :
Le jour de la première cotation, la Bourse de Casablanca publie par avis au bulletin de la cote
les résultats techniques de l’opération d’introduction.
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III. Les avantages d’introduction en bourse :
Etre coté en Bourse procure des avantages à plusieurs niveaux. L’entreprise en bénéficie au
même titre que ses actionnaires, salariés et partenaires
Événement exceptionnel dans la vie d’une entreprise, l’introduction en Bourse séduit de plus
en plus. La preuve est : de 2004 à 2011, 35 entreprises ont rejoint la cote, pour un montant
total levé de 15,96 milliards de DH (4,62 par cession et 11,34 par augmentation de capital).
Toutefois, bien que ces chiffres soient en nette progression, le nombre d’introductions en
Bourse reste faible par rapport au potentiel de notre pays. Ceci est essentiellement dû au fait
que beaucoup d’entreprises marocaines n’ont qu’une vague idée des multiples avantages de
l’introduction en Bourse que nous résumerons comme suit :
1- La diversification des sources de financement :
Un des premiers avantages de l’introduction en Bourse est l’accès à de nouvelles sources de
financement et ce, quelles que soient les raisons qui peuvent pousser les actionnaires à le faire.
Ainsi, une entreprise qui souhaite par exemple financer des projets de développement, met des
titres sur le marché, en échange de quoi les nouveaux actionnaires apportent les capitaux
nécessaires.
Elle diversifie ainsi ses sources de financement et se donne les moyens de saisir les
opportunités qui se présentent.
Cette opération financière demeure la principale motivation de toute introduction, elle fait de la
bourse une source de financement alternative.
D'où le recours au marché financier pour lever des fonds répond à deux situations d'entreprise:
Les ambitions d'une entreprise passent souvent par des projets de développement d'envergure
tels que le rachat d'une autre entreprise ou la création d'une filiale intégrée; d'autres voies,
moins ambitieuses mais également couteuses, comme l'augmentation des capacités de
production de l'entreprise ou l'amélioration de sa productivité, s'inscrivent aussi dans ces
stratégies de développement.
Quel que soit la nature de ses ambitions, une entreprise qui développe de telles perspectives de
croissance ressent un besoin de liquidités auquel les actionnaires ne peuvent pas toujours
répondre.
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La bourse constitue en cela une source de financements alternatifs ou complets monétaire d'un
prêt bancaire ou d'un apport d'associés.
L'introduction en bourse permet de dégager des fonds qui viendront éponger la dette de
l'entreprise et assainir sa situation financière. Ce faisant, elle accroit sa capacité d'endettement
future.
2- L’obtention d’un label de leadership et le renforcement de la notoriété:
La présence d’une entreprise à la cote et la communication qu’elle entraîne lui assure une
visibilité permanente, qui constitue une des formes les plus efficaces de publicité. Une
entreprise cotée fait également partie des meilleures, elle est transparente, ses comptes sont
certifiés, ce qui est en soi un label de qualité qui valorise son capital image, renforce son
leadership et sa notoriété.
Ce gain de notoriété et de crédibilité facilite également les relations de l'entreprise avec les
acteurs institutionnels (banques, administration...), partenaires au quotidien.
La majorité des entreprises qui s’introduisent en bourse réservent une partie de l’opération à
leurs salariés et leur donnent ainsi la possibilité de devenir actionnaires. Ce système
d’intéressement permet une mobilisation et une motivation des ressources humaines qui ne se
dément pas.
Il permet aussi à l’entreprise, de trouver et de garder à bon compte les personnes essentielles à
son management. Une entreprise cotée a généralement moins de mal à attirer des collaborateurs
de haut niveau.
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Elle favorise également la liquidité du capital, qui leur permet de vendre facilement leurs parts
sur le marché boursier ou de faire entrer des partenaires de poids. Les plus-values réalisées et
les dividendes versés constituent une autre source de satisfaction des actionnaires.
5- La pérennisation et la sauvegarde du contrôle des entreprises :
L’introduction en Bourse facilite également la pérennité de l’entreprise, en particulier dans le
cas de sociétés familiales lorsque se pose le problème de la succession. Aussi, elle protège le
contrôle de l’entreprise grâce à une ouverture limitée du capital ou au recours à des produits
financiers adéquats tels que les actions à dividendes prioritaires.
Parce qu'elle impose certaines règles, l'introduction en bourse est l'occasion d'engager une
stratégie de bonne gouvernance et de gestion transparente des comptes de l'entreprise. Cette
transparence implique notamment un effort de communication financière ciblant les
investisseurs externes, actionnaires ou prospects. Le système de "corporate gouvernance" doit
également se traduire par la mise en place de procédures internes de travail et de contrôle ainsi
que par la professionnalisation des instances d'administration et de surveillance: autant de
mutations vertueuses qui ne pourront que renforcer la solidité de l'entreprise.
La Bourse évalue quotidiennement le cours de l'action compte tenu de plusieurs facteurs qui
tiennent compte de la valeur comptable de la société mais surtout des anticipations sur ses
perspectives de croissance et de développement futurs, ce qui permet de valoriser le patrimoine
des actionnaires qu'il soit ou non diffusé dans le public et leur donne la possibilité de réaliser
leur patrimoine à sa valeur réelle et de diversifier ainsi leur investissement.
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9- Offre exclusive PME :
Aujourd’hui, la Bourse de Casablanca réserve aux PME, une offre exclusive en octroyant à
celles qui veulent s’introduire en bourse un montant de 500 000,00 DH pour couvrir leurs frais.
Malgré, les avantages non négligeables qu'elle présente, l'introduction en bourse engendre pour
les dirigeants d'une société un certain nombre de contraintes dont l'importance ne doit pas être
sous-estimée et qui peut même être considérés comme des obstacles à l'introduction en bourse.
Une introduction coûte chère en temps et en argent, l'introduction en bourse évoque donc tous
les sacrifices nécessaires qu'il faudrait consentir au cours de l'opération. D'une part, toute
l'équipe dirigeante serait mobilisée par l'introduction et il leur serait difficile de faire autre
chose une fois le processus lancé (sacrifice en temps). D'autre part, l'introduction serait
extrêmement coûteuse. En effet l'entreprise nouvellement introduite dépenserait pour payer les
intermédiaires, les comptables, et les conseillers juridiques. Il y aurait également le risque de
faire face aux aléas rencontrés sur les marchés financiers ou dans l'entreprise, qu'ils viennent
interrompre le processus après que l'entreprise nouvellement cotée a déjà engagé de fortes
sommes (sacrifice en termes de coût).
2. L'absence de confidentialité :
Les exigences imposées par l'introduction en bourse mettent en première ligne les performances
passées et futures de l'entreprise et la transparence de sa gestion comme condition nécessaire
pour la mobilisation des capitaux
En fait, la qualité des informations transmises au public doit se plier aux obligations
d'informations exigées par la loi en matière de publication financière. Elle doit être fiable et
transparente.
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Toutes les mesures réglementaires sont perçues par la plus part des chefs d'entreprises
marocaines comme étant une divulgation et une attente à la confidentialité des affaires et donc
un danger qui menace la pérennité de l'entreprise.
Le caractère familial des entreprises marocaines ne reste pas sans effet, car c'est souvent une
affaire de famille ce qui pousse les chefs d'entreprises à refuser une introduction en bourse
puisque cette opération n'est rien d'autre qu'une ouverture du capital au public et l'intégration de
nouveaux actionnaires qui peuvent éventuellement contrecarrer leur liberté de décision et
d'action, ce qui n'a qu'une seule signification pour les actionnaires initiaux : la perte de contrôle.
En effet, l'avènement des nouveaux actionnaires soumet l'entreprise à des systèmes de contrôles
et de surveillance plus rigide qui peuvent compromettre la flexibilité dans la prise de décision
en raison de l'hétérogénéité du conseil d'administration.
L'aspect le plus frustrant de l'introduction en bourse serait d'importance accordée par les
actionnaires aux performances à court terme. L'entreprise cotée serait obligée de communiquer
des résultats trimestriels et annuels. Les marchés financiers ainsi que les banques d'affaires et
les actionnaires seraient très déçues si l'entreprise cotée enregistrait un mauvais trimestre et le
ferait savoir. Ceci peut être d'autant plus frustrant que la baisse des résultats trimestriels ou
annuels peut résulter des décisions intelligentes et stratégiques d'investissement à long terme,
dont les effets ne se feront ressentir que plus tard.
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Conclusion
L’introduction en Bourse est une opération qui mobilise un certain nombre d’acteurs qui se
rassemblent pour une bonne réussite du projet de la société émettrice qui est la levée de fonds
par le recours public à l’épargne.
L’introduction en Bourse doit, toutes choses étant égales par ailleurs, se dérouler dans un climat
de confiance et de sérénité entre tous les intervenants, y compris entre l’émetteur et le
souscripteur. S’introduire en Bourse est, pour l’entreprise, synonyme d’accès direct avec une
certaine facilité à l’épargne publique disponible. Néanmoins, cet accès direct est assorti
d’obligations en vue, d’une part, de sécuriser cette épargne et, d’autre part, de rendre
transparents à la fois le processus d’introduction et de cotation et l’activité de l’entreprise. Ceci
étant, force est de constater que, premièrement, le processus d’introduction des entreprises
marocaines est très rarement transparent et, deuxièmement, que le nombre d’introductions est
trop faible. L’entreprise marocaine considère l’introduction en Bourse comme une opération
risquée : perte de pouvoir des dirigeants, plus de contraintes vis-à-vis des tiers, etc. De plus,
elle interprète cette opération comme étant une sanction probable qui pourra provenir à la fois
du marché et des instances de contrôle. L’entreprise marocaine est une entreprise dont les
pratiques sont plus ou moins informelles, fonctionnant dans l’opacité et en détournant la
réglementation, et hostile à toute visibilité. Elle se cache derrière ses traditions, et elle se
montre dans sa modernité ; elle est dualiste.
Elle se trompe de vision ; elle est immature et non lucide. Cette entreprise ne veut pas innover ;
elle risque de disparaître avec les zones de libre-échange dont le Maroc a signé les accords et
qu’elle signera dans l’avenir.
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