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Vidéo 3 – Les acteurs : le rôle du

département
Mise à jour : mai 2018

Le département joue un rôle majeur en termes d’aide sociale et d’action sociale.

Depuis les lois de décentralisation de 1983, le département est devenu un acteur majeur de
l’aide et de l’action sociale.

La loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales confie au département le
chef-de-filat des politiques d’action sociale. L’article L. 121-1 du Code de l’action sociale et
des familles dans la nouvelle rédaction issue de cette loi précise : « Le département définit et
met en œuvre la politique d’action sociale, en tenant compte des compétences confiées
par la loi à l’État, aux autres collectivités territoriales ainsi qu’aux organismes de sécurité
sociale ».

Commentant l’article 56 de la loi du 13 août 2004, Robert Lafore écrit : « Dans sa nouvelle
rédaction, l’article L. 113-2 du Code de l’action sociale et des familles indique en effet que «
le département définit et met en œuvre l’action sociale en faveur des personnes âgées » ;
pour ce faire « il coordonne […] les actions menées par les différents intervenants, définit les
secteurs géographiques d’intervention et détermine les modalités d’information du public. La
collectivité départementale a donc dorénavant une fonction de coordination de l’ensemble
de la politique gérontologique, toujours cependant en s’associant les autres intervenants,
notamment l’État et la sécurité sociale, par le biais de conventions. »

Et à propos de l’article 51 : « La loi du 13 août confie aussi au département la gestion des


fonds d’aide aux jeunes en difficulté (FAJ). Dorénavant placé sous l’autorité du président du
conseil général, le FAJ est intégralement financé par le département, les régions, les
communes et les organismes de sécurité sociale pouvant y être associés s’ils l’acceptent.
Alors qu’antérieurement le financement des FAJ était assuré paritairement par l’État et le
conseil général, ce qui liait ce dernier quant au niveau de ses engagements, c’est
dorénavant la collectivité départementale qui en détermine librement le montant. »

Source : Lafore, R. (2004). La décentralisation de l'action sociale. L'irrésistible ascension du «


département providence ». Revue française des affaires sociales, 17-34.
https://www.cairn.info/revue-francaise-des-affaires-sociales-2004-4-page-17.htm.

Dix ans plus tard, la loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique
territoriale et d'affirmation des métropoles (MAPTAM) réaffirme que le département est "chef
de file" en matière d’aide sociale, d’autonomie des personnes et de solidarité des territoires.
Cependant, cette loi confie aux Métropoles un certain nombre de compétences sociales,
qu’elles peuvent ou non choisir d’exercer.

La loi MAPTAM qui crée dix métropoles (Lille, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Rouen, Strasbourg,
Grenoble, Montpellier, Rennes et Brest) prévoit également que, dans les conditions fixées par
décret en Conseil d’État, tout ou partie des actions relevant du Fonds social européen est
confiée par délégation de gestion aux départements qui en font la demande pour la
période 2014-2020.

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Vidéo 3 – Les acteurs : le rôle du
département
Mise à jour : mai 2018

Un an plus tard, la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de
la République (Loi Notre) réaffirme une nouvelle fois le rôle des départements en matière de
solidarités.

L’article L3211-1 du code général des collectivités territoriales, modifié par l’article 94 de
cette loi, prévoit : « Le conseil départemental règle par ses délibérations les affaires du
département dans les domaines de compétences que la loi lui attribue. Il est compétent
pour mettre en œuvre toute aide ou action relative à la prévention ou à la prise en charge
des situations de fragilité, au développement social, à l'accueil des jeunes enfants et à
l'autonomie des personnes. Il est également compétent pour faciliter l'accès aux droits et aux
services des publics dont il a la charge. Il a compétence pour promouvoir les solidarités et la
cohésion territoriale sur le territoire départemental, dans le respect de l'intégrité, de
l'autonomie et des attributions des régions et des communes. »

La loi Notre a aussi mis un terme à la clause générale de compétence. Cette clause signifie
que les collectivités disposent d’une possibilité d’intervention générale, au-delà donc de
l’énumération de compétences. Depuis le loi Notre, seules les communes disposent encore
de la clause générale de compétence.

Saisi par le Conseil d’État d’une question prioritaire de constitutionnalité, le Conseil


constitutionnel a déclaré le 16 septembre 2016 la suppression de la clause générale de
compétence pour les départements conforme à la Constitution.

Les départements disposent d’un certain nombre d’outils pour mener leurs politiques
sociales :

1. Les schémas d’organisation sociale et médico-sociale

Des schémas d’organisation sociale et médico-sociale sont élaborés par les collectivités
territoriales afin de structurer et coordonner les politiques sociales mises en place.

L’article L312-4 du code de l’Action sociale et des Familles précise que « les schémas
d'organisation sociale et médico-sociale, sont établis pour une période maximum de cinq
ans en cohérence avec le schéma régional de santé » qui est établi pour cinq ans sur la base
d'une évaluation des besoins sanitaires, sociaux et médico-sociaux et qui détermine, pour
l'ensemble de l'offre de soins et de services de santé, y compris en matière de prévention, de
promotion de la santé et d'accompagnement médico-social, des prévisions d'évolution et
des objectifs opérationnels.

Les centres régionaux d'études, d'actions et d'informations en faveur des personnes en


situation de vulnérabilité (CREAI) et les centres locaux d'information et de coordination (CLIC)
contribuent, en réponse à la demande des autorités compétentes pour l'élaboration des
schémas d'organisation sociale et médico-sociale et des schémas régionaux de santé, à
l'analyse des besoins et de l'offre mentionnés aux 1° et 2° de l’article L312-4, ainsi qu'à toute
action liée à la mise en œuvre de ces schémas.

Ces schémas peuvent être révisés à tout moment à l'initiative de l'autorité compétente pour
l'adopter.

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2. Le Programme départemental d'insertion (PDI)

Le Programme départemental d’insertion (PDI) recense une large palette d’actions


d’insertion sociale et professionnelle, en complément de celles qui sont proposées par Pôle
Emploi ou encore par les Maisons des solidarités. Ces programmes contiennent le plus
souvent différents chapitres correspondant aux thématiques couvertes : insertion
professionnelle, accès aux soins, vie sociale….

Les Conseils départementaux gèrent une subvention globale du Fonds Social Européen (FSE)
pour cofinancer les actions d’accompagnement professionnel des allocataires du RSA
comme le prévoit l’axe 3: Lutter contre la pauvreté et promouvoir l'inclusion du programme
opérationnel national FSE 2014-2020.

3. Le Pacte Territorial d’Insertion (PTI)

Le Pacte Territorial d’Insertion (PTI) a pour objectif de fédérer les acteurs de l’insertion pour
apporter des réponses globales aux usagers sur un territoire. Le pacte territorial d’insertion
s’articule avec le programme départemental d’insertion. Peuvent par exemple être
signataires d’un PTI : l’Agence régionale de santé, la Caisse d’allocations familiales, le Centre
de gestion de la fonction publique territoriale, le conseil régional, les missions locales, les
antennes de Pôle emploi, les villes….

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