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UNIVERSITATEA DIN BUCUREŞTI

DEPARTAMENT – CATEDRA UNESCO


PENTRU SCHIMBURI INTERCULTURALE ŞI INTERRELIGIOASE
Program de Master
“Comunicare şi Management Intercultural”
Specializarea
Comunicare interculturală

EFFETS DES PEUPLES MIGRATEURS EN EUROPE : LES


GEPIDES EN DACIE ET LES FRANCS EN GAULE

Autor:
Nicoleta-Georgiana Negoi
Conducător ştiinţific:
Prof. univ. dr. Martin Hauser

Bucureşti
iunie 2010
Table de matières

Table de matières.......................................................................................................2

Prémisses de la migration..........................................................................................3

Romanisation..............................................................................................................4

Les Celtes................................................................................................................4

Les Daces................................................................................................................ 5

La migration des Francs.............................................................................................6

La migration des Gépides en Dacie............................................................................8

Conclusion.................................................................................................................. 9

Bibliographie............................................................................................................... 9
Prémisses de la migration
En 395, après la mort de Théodose, la séparation en 2 de ce qui avait été l’Empire Romain est
devenue une certitude. Sans moyen de réconciliation, la « pax romana » reste un souvenir.

Ce qui reste par contre c’est des territoires déjà organisés, avec des peuples qui se forment et se
forgent suite au processus de romanisation. Ce processus a été en fait une acculturation : les
conquérants, se considérant un modèle de civilisation, impose aux autorités locales des territoires
conquises leur mode de vie et leurs valeurs. Et, ce qui est encore plus important pour la
formation de la culture européenne, le christianisme a été pendant des siècles le liant entre les
peuples en train de se former suite à la chute de l’Empire Romain.

Des conditions climatiques très difficiles ont poussé les nomades de l’Asie centrale à se diriger
certains vers l’Extrême Orient et la Chine, certains vers l’Occident et l’Europe. Dans ces
conditions, les Germains accentuent leur pression sur les frontières de l’Empire Romain. Les
empereurs permettent à certaines de ces tribus germaniques de s’établir avec les armes dans les
régions dépeuplées de frontière.

La grande vague des migrations du 1er millénaire commence pratiquement par l’invasion des
huns. Et, avec l’arrivée d’autres peuples migrateurs, pendant presque 1000 d’années, le rapport
des forces en Europe a beaucoup changé et les échanges culturels produits ont été très riches.
Chaque peuple migrateurs a laissé des traces plus un moins profondes, mais a aidé à forger ce
qu’on appelle aujourd’hui la culture européenne.

Les « grandes invasions » ou « die grosse Völkerwanderung », l’imaginaire collectif de ces


mouvements est, en quelque sorte, erroné. La plupart d’entre nous, on a l’impression que les
gens étaient tranquilles, dans leur pays, travaillant la terre, quand tout d’un coup, à l’imprévu
bien sûr, un groupe de nomades violents et brutaux est passé troubler ce calme, en pillant tout
devant eux et en tuant tous les habitants pour qu’ils s’installent dans le pays à la place de ces
derniers.

La réalité est un peu différente : la migration n’a pas signifié des attaques à l’imprévu des
groupes inconnus, mais elle s’est basée sur une infiltration, parfois effectivement suivie par des
attaques violentes. Apparemment tous les envahisseurs connaissaient bien les territoires qu’ils
allaient attaquer. Comment ? Par l’intermédiaire des relations commerciales : les commerçants
étaient parfois des espions. Ils connaissaient très bien le mode de vie des autres et ils pouvaient
en faire la comparaison. Les guerres pour la conquête des nouveaux territoires commençaient par
l’étude des cartes, avec des trajets, etc. Les parties qui allaient se confronter d’habitude se
connaissaient bien.

Afin de comprendre la différence entre les effets des peuples migrateurs sur l’Occident et sur
l’Orient, il faut partir sur les bases de la recherche, ce qui veut dire faire une petite analyse des
peuples qui vivaient dans ces deux parties de l’Europe et surtout de leur origine.

Romanisation
Les Celtes
Comme tout le processus d’acculturation mené par l’Empire Romain, la romanisation de la
Gaule ne peut pas se limiter à l’aspect de la conquête militaire. Il s’agit bien d’un processus lent
et en général pacifique, commencé avant la conquête de la Gaule par Jules César.

Les échanges entre les peuples à l’époque étaient assez riches, et les tribus qui habitaient le
territoire de la Gaule en entretenaient bien sûr, surtout pour des raisons commerciales, avec par
exemple des peuples du bassin méditerranéen. La tribu des Eduens entretenait déjà des relations
avec la Rome, donc l’influence de la civilisation romaine avait commencé à se manifester bien
avant la conquête militaire. La création de la province Narbonnaise (correspondant à la Provence
actuelle) vers l’an 118 a. JC a représenté un premier point de fixation qui facilitera la pénétration
romaine et le point de départ de la conquête de la Gaule.

Certes, ce qui a facilité la romanisation a été le fait que les tribus des Celtes n’étaient pas unies et
parfois elles se faisaient la guerre entre elles. En plus, une fois la Gaule sous l’occupation
romaine, les élites gauloises ont été attirées et ont fini par adopter le mode de vie romain.

« Les manifestations les plus visibles de la romanisation furent visibles dans le phénomène
d'assimilation culturelle, très vite les habitants de la Gaule romaine adoptèrent la langue latine, la
religion romaine – tout en conservant leurs dieux, ces derniers prirent souvent des noms latins –
la culture et le mode de vie des romains. La romanisation se marqua enfin dans le paysage : les
anciennes oppida gauloises furent abandonnées le plus souvent. A leur place, de nouvelles villes
virent le jour, elles adoptèrent le plan caractéristique des villes romaines, un plan géométrique
avec les monuments emblématiques de la culture romaine : le forum, les thermes, le théâtre,
l'amphithéâtre… Des villes bien reliées à de grandes voies de communication et alimentées en
eau par des aqueducs. Dans les campagnes, furent créées des villas : de grandes exploitations
agricoles, toutes bâties sur le modèle romain. »1

Les Daces
En ce qui concerne la romanisation les Daces, elle a commencé pareil que pour les Celtes, avant
l’occupation militaire proprement dite. Des échanges avaient lieux bien avant cette occupation :
un bon exemple est celui de Lucius Avilius Dacus, sur marbre, de l'année 70 avant JC, deux
siècles avant la conquête de la Dacie.2

Par contre, les questions qui se posent c’est par rapport au processus de romanisation, bien plus
intense que dans d’autres territoires et ce qui en a résulté c’est même aujourd’hui la langue qui
garde le mieux sa couche latine. La raison pour laquelle la romanisation a été différente ici par
rapport à d’autres territoires conquis par les romains serait apparemment l’origine commune des
deux langues, latine et dace : satem3. Ce qui justifie effectivement que même les Daces qui
habitaient les villages parlaient le latin, vu comme une langue très proche de la leur. Les
arguments existent bien pour justifier cette théorie. De toute façon, ce qui est sûr est que la
romanisation de la Dacie a laissé jusqu’à aujourd’hui des traces profondes dans la langue
roumaine. Et en même temps, cela a représenté un élément d’unité pour les daco-romains. On y
rajoute, bien sûr chronologiquement beaucoup plus tard, les affinités entre la religion des Daces
et le christianisme (affinités basées surtout sur la croyance dans la vie éternelle) et on a le tableau
bien défini d’une population à origine commune, pour laquelle la romanisation n’a pas représenté
un changement complet de direction, et qui a la conscience de son origine.

On donne déjà une explication pourquoi les Daces et les Celtes ont réagi différemment au
contact avec les peuples migrateurs qui ont, de toute façon, modifié profondément la
configuration de l’Europe au premier millénaire.

1
http://www.intellego.fr/soutien-scolaire-iufm/aide-scolaire-histoire/la-romanisation-de-la-
gaule/24176
2
http://fr.wikipedia.org/wiki/Daces
3
http://www.enciclopedia-dacica.ro/webring/konde/dacia/vocabularul.htm
La migration des Francs
Les Francs font partie des invasions barbares du IVe au Ve siècle, qui disloquèrent l'Empire
romain et configurèrent l'Europe chrétienne médiévale.

Les Francs, composés de divers peuples, dont les deux principaux restent les Saliens et les
Ripuaires, cherchent à pénétrer dans l’Empire romain dès le milieu du IIIe siècle. Certains
mettent leurs talents guerriers au service de l’armée romaine dont ils finissent par diriger des
unités. Déjà on montre que les migrateurs, contrairement à l’idée commune comme quoi ils sont
apparus tout d’un coup piller l’Empire Romain, avaient déjà bien avant des échanges avec
l’Empire et les deux parties se connaissaient.

Les Ripuaires se sédentarisent sur le cours moyen du Rhin, les Saliens avancent dans l’Empire
et occupent bientôt le territoire le long des basses terres rhénanes. Arrêtés par l’armée romaine
dans leur nouvelle avancée (358), les Saliens obtiennent de l’empereur Julien le statut de fédérés
et s’allient alors à l’Empire. Au cours du Ve siècle, lorsque la puissance romaine décline, les
Saliens, menés successivement par Clodion, Mérovée et Childéric, père de Clovis, s’établissent
dans les territoires situés au nord de la Loire.4

Au Ve siècle, quatre armées se partageaient le territoire de la Gaule. Et malgré le fait que les
Wisigoths avaient l’armée la plus puissante et dominaient le territoire le plus étendu, les Francs
établirent le pouvoir fort dont la Gaule, saccagée par les luttes entre chefs barbares, avait
tellement besoin. Une raison de plus pour que les historiens français emploient le syntagme « les
grandes invasions » quand ils parlent du mouvement des populations « barbares » au premier
millénaire.

Par son baptême en 496, Clovis reçut les faveurs de l’Eglise. Le pape envoya ses félicitations à
Clovis, ayant trouvé en sa personne un défenseur du catholicisme contre l’hérésie arienne.

Le roi des Francs trouvait dans ce baptême une occasion unique de s’affirmer en tant qu’unique
roi chrétien catholique en occident : tous souhaitaient à présent son triomphe sur les hérétiques,

4
http://www.midi-pyrenees.biz/mp/histoire/histoire_invasions.htm
Wisigoths et Burgondes. En se baptisant, Clovis s’assurait de contrôler la Gaule entière à plus ou
moins brève échéance.5

Finalement les Francs ont dû renoncer à leur religion et petit à petit ils sont passés au
christianisme.

Historiquement les Francs du début du Ier millénaire (bien avant Charlemagne) parlaient des
dialectes du groupe linguistique dit bas allemand, groupe à l'origine du néerlandais, entre autres.
Ce francique là n'avait sans doute pas de forme écrite, les Saliens, étant parmi les premiers
Germains (parmi lesquels l'on peut compter les Bataves et les Ubiens) à s'établir en sol romain,
utilisèrent donc hâtivement le latin comme en témoigne la rédaction de la loi salique, d'autant
plus que pour plusieurs autres Francs auparavant (lètes et fédérés Francs), c'est le latin qui leur
avait permis de servir et même de graduer dans l'armée romaine. En revanche, sous les
Carolingiens, les Francs, principalement ceux du Rhin, s'étaient davantage répandus parmi les
autres peuples germaniques et les variantes linguistiques avaient déjà pris le pas sur ce qu'on
allait appeler le bas allemand, le moyen allemand et le haut allemand. 6

Voici quelques mots que le français a empruntés à l'ancien francique, la langue des Francs.

• ban et ses dérivés (bannir, banal) < ban, territoire soumis à une autorité, interdiction,
déclaration publique
• éperon < *sporo (ancien francique, cf. l'allemand Sporn)
• hêtre < *haistr (ancien francique)
• fauteuil < faldistôl (francique, cf. l'allemand falten « plier » et Stuhl « chaise »)
• jardin < *gart ou gardo (ancien francique, cf. l'allemand Garten et l'anglais garden),
« clôture », mais aussi « épine »…

• heaume < helm (francique casque, cf. l'anglais helmet et l'allemand Helm) 7

5
http://www.histoire-fr.com/merovingiens_clovis_et_son_oeuvre_3.htm
6
http://fr.wikipedia.org/wiki/Francs
7
http://fr.wikipedia.org/wiki/Francs
La migration des Gépides en Dacie
Les Gépides étaient un peuple germanique appartenant au groupe gothique. Il apparaît vers l'an
250, à coté des Burgondes, vers l'embouchure de la Vistule. Le roi gépide Fastida vainquit les
Burgondes et les força à émigrer. On retrouve ensuite les Gépides sur le bas Danube, où ils
avaient suivi les Goths.

Comme les Ostrogoths, ils devinrent vassaux des Huns. Leur roi Ardaric prit part à la campagne
de 451 et combattit aux champs Catalauniques. A la mort d'Attila, les Gépides se révoltèrent et
furent parmi les vainqueurs de la bataille de la Netad, qui les affranchit. Ils s'établirent alors dans
l'ancienne Dacie et furent stipendiés par l'empire romain. Dans le VIe siècle, les territoires des
Gépides ont été occupés par les Avares. Les premiers, ils se sont retirés en Transylvanie, où ils
seront assimilés par la population autochtone.

Pourtant ils ont laissé des traces dans la culture roumaine à l’époque. Les tombeau royales de
Valea lui Mihai, Apahida et les établissements de Moresti et Seica Mica sont rattachés par les
historiens à la culture gépide. Les Gépides pratiquaient l’inhumation et leurs tombeaux étaient
orientés V-E, par des rangs et rassemblés dans des grandes nécropoles.

Dans les tombeaux des femmes, on a trouvé des bracelets, des bagues en bronze et surtout en
argent et des boucles d’oreiles. Dans les tombeaux des femmes on a trouvé surtout des armes
(flèches, lanciers). Des éléments communs à ces tombeaux : des différents vases et pots. Dès la
fin du Ve siècle les gépides sont passés au christianisme, adopté pourtant par l’intermédiaire de
Rome. Leur présence sur le territoire des Daces n’a pas laissé des traces dans la langue, pourtant
on leur doit, à eux et aux goths, une place, même si en arrière plan, dans la formation du peuple
et de la culture roumains.

Quand on parle de la création de la culture roumaine, on prend en considération tout d’abord


l’élément géto-dace. Après on fait référence à l’élément latin, plus précisément aux
méditerranéens romanisés ramenés par la colonisation latine. Mais parmi les influences dans la
période des migrations, c’est l’élément slave qui a le plus marqué la culture roumaine. 8

8
Pour une argumentation de cette idée, à voir le livre de Neagu Djuvara, « O scurta istorie a
romanilor povestita celor tineri »
Conclusion
Pourtant on remarque la différence entre les résultats des migrations sur le territoire des Gaules
et celui des Daco-Romains : si pour les derniers, les migrateurs ont apporté une dernière couche
culturelle et civilisationnelle à ce qui existait déjà et qui n’avait d’ailleurs pas essentiellement
changé, pour les Gaules, les migrations ont représenté un manque de continuité, une rupture avec
la période de bien-être représentée par l’occupation romaine et « pax romana ». En même temps,
c’est grâce à la victoire des Francs sur le territoire des Gallo-romains que la légendaire dynastie
mérovingienne est apparue et avec elle, un des plus grandes et puissantes empire du début du
Moyen-Âge.

Bibliographie
Neagu Djuvara, « O scurta istorie a romanilor povestita celor tineri », Bucureşti: Humanitas,
2002

http://books.google.ro/books?id=fZPK-IU-
krwC&pg=PA44&lpg=PA44&dq=empire+byzantin+migrateurs&source=bl&ots=Xnnw533DUL
&sig=s2tlnfS_qjtf_pipNVCTpXLHnow&hl=ro&ei=JvcXTOepAo2X4gag1PCqDA&sa=X&oi=b
ook_result&ct=result&resnum=2&ved=0CBoQ6AEwAQ#v=onepage&q=empire%20byzantin
%20migrateurs&f=false

http://ro.wikipedia.org/wiki/Gepizi#Gepizii_.C5.9Fi_migra.C5.A3ia_popoarelor_.C3.AEn_Daci
a_postroman.C4.83

http://books.google.fr/books?
id=M9Q_AAAAcAAJ&pg=PA26&lpg=PA26&dq=les+gepides&source=bl&ots=83RoZ_382B
&sig=AJ8YXPlwF3IgzhdeoNSyPtWN3bY&hl=fr&ei=VQgUTJWSHJD9OcXNvY8M&sa=X&
oi=book_result&ct=result&resnum=5&ved=0CCsQ6AEwBA#v=onepage&q=les
%20gepides&f=false

http://fr.wikipedia.org/wiki/Invasions_barbares

http://www.intellego.fr/soutien-scolaire-iufm/aide-scolaire-histoire/les-celtes/24177

http://www.midi-pyrenees.biz/mp/histoire/histoire_invasions.htm

http://www.enciclopedia-dacica.ro/armata_daca/cucerirea_daciei.htm

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