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Comment enseigner la grammaire à l’école élémentaire ?

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Les leçons d’étude de la langue

LES LEÇONS D’ETUDE DE LA LANGUE

Réponses à quelques idées reçues,


Ressources pour faire la classe
questions, ou constats

Exemple de scénario qui part de l’oral


Idée reçue : « La grammaire ne En ressource annexe

peut se travailler qu’à l’écrit. »  Le journal télévisé au service de l’étude


du passé composé : proposition de
scénario pédagogique pour l’étude du
passé composé au CM1.

 Il convient d’associer les deux modalités de


travail : l’oral et l’écrit.

 Quand on travaille à l’oral, on fait aussi de la


grammaire.

 La grammaire, outil de structuration de la langue,


sert à comprendre le discours oral comme le
discours écrit.

QU’EN DISENT LES CHERCHEURS ?


N’ignorons pas : « les différences entre l’oral et l’écrit, qui posent tellement de problèmes à nos apprenants
lorsqu’il s’agit de passer de ce qui est dit à ce qui s’écrit, mais, bien au contraire, que nous choisissons d’exploiter
ces différences pour mieux enseigner la langue : oui, l’apprenant doit apprendre à maîtriser les deux domaines, à
évoluer sur les deux plans, oui la grammaire de l’écrit n’est souvent qu’une question d’orthographe. Encore faut-
il aider les apprenants décontenancés par la multiplicité des graphies du son /e/ : s’agit-il de é ? ée ? ées ? ai ? er
? ez ?, ou encore (puisque beaucoup de francophones ne font pas la distinction sur le plan phonologique) de ais,
ait ou aient ? ». In « Priorité à la grammaire de l’oral », Renée Birks, Département de français, Université de
Glasgow (Écosse) Article publié sur le site du CAIRN.

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Réponses à quelques idées reçues, Ressources pour faire la classe


questions, ou constats
Des ressources documentaires sur la grammaire
 Il peut être parfois nécessaire de se documenter
sur une notion grammaticale avant de faire la
Question : « Quel corpus choisir leçon, comme on le fait plus souvent en Histoire
ou en Sciences.
pour sa leçon ? »
Nomenclature
En ressource annexe

 Terminologie grammaticale 1997, CNDP

Grammaires de référence
 Etre au clair sur la notion à aborder.  Martin Riegel, Jean-Christophe Pellat,
Ne pas hésiter à se tourner vers une grammaire René Rioul, Grammaire méthodique du
de référence. français, PUF.
 Roberte Tomassone, Pour enseigner la
 Anticiper le corpus, choisir le support oral ou grammaire, Delagrave.
écrit. Varier les entrées : une affiche, un texte,
des phrases, une vidéo … Exemples de corpus pouvant constituer une situation
de départ claire et circonscrite
 Préparer et anticiper les activités d’observation,
de classement, de catégorisation, de  Le corpus de départ peut s’appuyer sur un
manipulation, de déplacement, de remplacement dispositif nommé remue-méninges, emprunté à
(= substitution), d’effacement (= suppression), de l’ouvrage Comment enseigner l’orthographe
pronominalisation. aujourd’hui ? Catherine BRISSAUD et Danièle
COGIS, édité chez Hatier.
Corpus 1, consigne « Cherchez le point commun
entre ces groupes de mots ».
Objectif : comprendre la dérivation et les familles
de mots.
Déménager – déménagement Accoucher – accouchement
Changer - changement Croiser - croisement
En passant ensuite à la recherche d’autres
exemples, ils comprennent de façon concrète, en
travaillant par analogie, la formation de mots
dérivés.
La consigne est alors « Lesquels des verbes
suivants permettent de former une nouvelle paire
pour compléter la liste ? »
Classer – mentir – décourage – menacer – couronner -
déclencher

Voir une des autres ressources de cette collection.

 LES SITUATIONS INITIALES


 LES EXERCICES D’ENTRAINEMENT

COMMENT DIFFERENCIER ?
Pour différencier, on peut choisir des corpus différents dans leur complexité.

QU’EN DISENT LES CHERCHEURS ?


« La constitution du corpus nécessite que l’enseignant ait les idées claires sur l’objet enseigné, que l’objectif
assigné au chantier soit bien défini, et que soient bien identifiés les obstacles cognitifs que pourraient rencontrer
ses élèves. » In Comment enseigner l’orthographe ? C. Brissaud et D. Cogis, Hatier, Page 54.

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A propos de la nature des corpus, « Le corpus est un ensemble d’exemples que l’on soumet à l’analyse des
élèves. Ces exemples sont représentatifs de la notion visée et mettent en valeur la ou les caractéristiques
communes que les élèves vont devoir identifier.
La difficulté pour l’enseignant est de trouver des exemples bien ciblés en nombre suffisant mais limité : il faut que
la caractéristique puise être repérée, mais que la mémoire ne soit pas débordée. On peut envisager une demi-
douzaine d’exemples en cycle 2 et le double en cycle 3, voire un peu plus en CM2. En général, on tâtonne un peu
pour mettre au point un corpus qui réponde au « cahier des charges » ! » In Comment enseigner l’orthographe ?
C. Brissaud et D. Cogis, Hatier, Page 54.

Réponses à quelques idées reçues,


Ressources pour faire la classe
questions, ou constats

Deux types de démarches

Constat : La mise en  Traditionnellement, l’enseignement de la


grammaire a privilégié une démarche déductive :
commun et la diversité des du général au particulier : ex. de la règle à
réponses, c’est difficile à l’application. Une démarche plus récente
privilégie à l’inverse une démarche inductive: du
gérer. particulier au général, de l’observation à la
formalisation de la règle.

Un exemple de manuel présentant une


On peut mieux anticiper la conduite de la phase démarche déductive : La courte échelle, édité
de mise en commun, en prenant soin de : chez Hatier.
Les méchants ours blancs grondent.
 Observer les élèves pendant la recherche. Ce qui est demandé aux élèves :
- identifier le verbe
 Préserver la variété des démarches - mettre en relation
d’apprentissage parce que les élèves ne - modifier
réfléchissent pas tous de la même façon : passer
des exemples à la règle mais aussi de la règle aux Un exemple de manuel présentant une
exemples (modes inductif et déductif). démarche inductive : Littéo CE1, édité chez
Magnard.
 Impliquer les élèves dans la rédaction de la règle Ce qui est demandé aux élèves :
procédurale, soit collectivement ou en ayant - comparer, trier, justifier, mettre en relation,
recours à une étape intermédiaire, individuelle ou modifier
par groupes. De ce travail naît une confrontation - La classe est dans la construction d’une règle et
des conceptions qui est éclairante. pas dans l’identification pure.

 Faire une place à l’erreur. S’en sert-on ou l’écarte-


t-on systématiquement ? L’ardoise ou le cahier Autre ressource du corpus
d’essais peuvent être utilisés pour que chaque
élève exprime son avis sur une erreur et trouve un  MEMORISATION DES REGLES
contre-exemple.

COMMENT DIFFERENCIER ?
Permettre aux élèves de s’exprimer et d’échanger en argumentant.
Faciliter les échanges entre élèves en adoptant une position et une posture qui ne privilégient pas les échanges
centrés sur l’enseignant.
Le questionnement du maître permet-il aux élèves de progresser dans leur raisonnement ?
Rendre la synthèse accessible à tous les élèves : reformulation, penser aux différents modes de pensée :
synthétique, analytique, inductif (des exemples à la règle), déductif (de la règle aux exemples). Penser aux
différents modes de communication : oral, écrit gestuel.

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« Les élèves vont agir sur des éléments linguistiques, dégager des éléments de sens et dégager la règle.
Les enseignants doivent identifier les opérations mentales en jeu dans les manuels avant de procéder à des
ajustements. » In Catherine et Denis GRANGE, IEN Bourgoin-Jallieu 2 et 3.

« Contrairement à la démarche déductive, qui, à partir d'un seul exemple (souvent une phrase écrite au tableau),
faisait déduire une règle générale, aussitôt mise en œuvre dans des exercices d'application, il est préférable
d’utiliser la démarche inductive.
Utiliser la démarche inductive, c'est fonder des généralisations, des régularités, à partir de faits observés, de cas
individuels. C'est en agissant sur des éléments linguistiques (tris, manipulations, comparaisons, classements,
repérages,...), en dégageant des caractéristiques, que l'élève s'approprie la langue.
L'objectif est de "comprendre les logiques de la langue", et non d'appliquer des règles mal maîtrisées : la
mémorisation et l'application mécanique ne doivent pas remplacer la réflexion et la compréhension. »
In Enseigner et apprendre l’orthographe, Danièle COGIS, Delagrave.

Réponses à quelques idées reçues,


Ressources pour faire la classe
questions, ou constats

Progression et justesse des termes utilisés dans les


apprentissages
Constat : Les élèves
mélangent  La progression d’un des manuels écrits par
tous les termes. Roberte Tomassone est exemplaire du point de
vue de la justesse des termes : Grammaire pour
parler, lire et écrire, Delagrave.

 On peut prendre du temps pour classer, pour


catégoriser et argumenter, justifier par écrit si
possible, et ensuite étiqueter.

 Le cycle 2 est le temps privilégié de la


catégorisation qu’il conviendra de poursuivre au
cycle 3.

 L’étiquetage intervient lorsque la catégorisation


est stable. L’important ce n’est pas de nommer
l’objet grammatical mais avant tout de
comprendre ce qu’il est. Sur le choix des compétences qui doivent faire l’objet
d’une leçon :
 Afin d’éviter les nombreuses confusions dans
l’emploi du « vocabulaire grammatical »,  Danielle MANESSE, chercheure en didactique du
(programmes 2008, page 22), on s’attachera à français dit : « Quels sont en définitive les
privilégier un enrichissement progressif et objectifs de la grammaire ? Assurons déjà le
valoriser des procédures de compréhension. minimum utile, ce dont les élèves auront besoin
dans leur scolarité.
 Il est important de se mettre d’accord au sein Trois points, pas plus, à mon avis :
d’une école sur l’harmonisation des termes • Que requiert l’orthographe morphosyntaxique ?
utilisés et la progressivité des apprentissages. Avant tout la connaissance des classes de mots,
et celle de quelques fonctions (sujet, objet), des
 D’une façon générale, et en particulier pour les règles d’accord, des formes verbales.
élèves pour qui la terminologie fait obstacle à la • Que requièrent les activités de production écrite
compréhension de la langue, privilégier ? La capacité à enchainer et organiser les phrases,
l’application des règles grammaticales suivantes donc à connaitre les temps, les connecteurs.
à la mémorisation des termes grammaticaux. • Que requiert l’entrée dans les apprentissages

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des langues étrangères ? Un métalangage


 Identifier le nom et ses expansions minimal, celui en premier lieu qui concerne les
 Identifier et utiliser les pronoms classes de mots et les noms des temps. »
 Identifier le sujet et le verbe In Pour un enseignement de la grammaire
 Effectuer l’accord sujet-verbe minimal et suffisant, Le Français aujourd’hui,
 Effectuer l’accord dans le groupe nominal Danièle MANESSE, Armand Colin, 2008.
 Identifier et utiliser les temps les plus
fréquents En ressource annexe

 Chaque fois que possible, avoir recours à  Comment structurer les leçons de
l’étymologie du terme grammatical si elle peut grammaire du CE1 au CM2.
aider à mieux comprendre. Ex. Une préposition Tableau produit par le groupe maîtrise
c’est un mot qui précède. L’adverbe est un mot de la langue de Vendée s’appuie sur un
qu’on ajoute au verbe. travail d’inventaire réalisé en stage
départemental de formation. Il est
inspiré des travaux de recherche de
Danièle MANESSE, Danièle COGIS et
Catherine BRISSAUD

QU’EN DISENT LES CHERCHEURS ?


« Si en France, il a fallu beaucoup d’efforts pour simplifier la lourde machinerie grammaticale scolaire
traditionnelle, cela n’impliquait pas qu’il faille compliquer les choses et lui substituer un modèle certes mieux
fondé théoriquement, mais tout aussi pesant. Il me semble qu’on est parvenu à une situation paradoxale : d’une
certaine manière « rénovateurs » et « traditionnalistes » partagent la même position, ils surestiment
l’importance de l’enseignement de la grammaire. Je proposerai donc qu’on la limite à un strict minimum utile
dans l’école obligatoire, avant d’en faire un objet de spéculation et de réflexion avec des élèves plus avancés en
âge et déjà pourvus d’un bagage grammatical indispensable. »
In Pour un enseignement de la grammaire minimal et suffisant, Le Français aujourd’hui, Danièle MANESSE,
Armand Colin, 2008.

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