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CHAPITRE IV Système d’érosion en milieu tropical sec

IV-1 Quelques Rappels


IV-2Processus d’érosion
IV-2-1 L'érosion par la thermoclastie
IV-2-2- La gélifraction (action du gel)
IV-2-3-L’érosion éolienne.
IV-2-4- La corrosion.
IV-3Modelés désertiques issus de l’érosion éolienne
IV-3-1 Hamadas et Regs
IV-3-2-Les Yardangs
IV-3-3-Les dunes et les ergs
IV-4- Autre paysage caractéristique des déserts

IV-1 Quelques Rappels


Les milieux tropicaux secs se caractérisent par la très faible quantité de pluie qui tombe
annuellement et l’irrégularité extrême des précipitations. La pureté de l’air explique les fortes
variations de température : le gel est fréquent, même dans les déserts chauds, la nuit, alors
qu’on peut enregistrer 50°C au sol dans la journée.
IV-2 Processus d’érosion
L'érosion dépend de plusieurs processus.
IV-2-1 L'érosion par la thermoclastie
La thermoclastie est un processus d'altération physique. Elle correspond à la fragmentation
d'une masse rocheuse en réponse à de fortes variations de la température extérieure. Il s’agit
de l’érosion due à des variations de température sur la roche. Celles-ci peuvent provoquer, sur
le long terme, des fissures qui s'agrandissent progressivement et qui finissent par faire éclater
la roche. Par ailleurs, les variations de température que subit une roche provoquent des
épisodes de dilatation (chaud) et de contraction (froid) sur une certaine épaisseur. A la longue,
des fractures se forment entre la zone externe qui réagit aux changements de température et la
zone interne qui est inerte. Ces fractures délimitent des feuillets rocheux qui peuvent être
enlevés. La thermoclastie est d'autant plus efficace que la roche est fragile et que l'amplitude
thermique est importante.
V-2-2 La gélifraction (action du gel)
Elle intervient dans les déserts d'altitude.La gélifraction correspond à la fragmentation
d'une masse rocheuse en réponse aux pressions exercées par le gel et le dégel de l'eau qu'elle
contient : en effet, une même quantité d'eau occupe un volume plus grand (d'environ 9%) à
l'état solide qu'à l'état liquide. En gelant dans les vides d'une roche, l'eau tend à les agrandir,
créant ainsi des fractures. Les fragments ainsi créés se désagrègent lors du dégel. De
nombreuses répétitions du cycle gel-dégel sont cependant nécessaires pour réduire une roche
en morceaux. Les roches riches en fissures sont généralement débitées en blocs anguleux par
ce processus. Les roches homogènes mais poreuses, se désagrègent grain par grain.
IV-2-3 L’érosion éolienne

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Le vent est l’agent qui intervient dans ce type d’érosion. Les processus observés dans ce cas
sont : la déflation (Entraînement par le vent des matériaux les plus fins d’un sédiment
meuble) : Le vent déblaie les particules meubles, nettoyant les bancs de roches dures.
Ailleurs, il trie et emporte les éléments fins du sol en abandonnant sur place les débris
grossiers qui forment des pavés.
IV-2-4 la corrasion
Avec les grains transportés, le vent bombarde tous les affleurements de roches du relief et
cisèle les roches. Il polit les cailloux des regs et les façonne aux arêtes vives. A ras du sol il
use davantage le soubassement des rochers isolés et ne tarde pas à leur donner une forme en
champignon.
Malgré la faiblesse des pluies, la décomposition chimique est active grâce à la rosée qui se
dépose sur les parois refroidies la nuit. L’humidité pénètre dans la roche, dissout certains sels
de fer et de manganèse qu’elle déposera à la surface des cailloux en s’évaporant le jour : un
vernis noir enrobe les roches des régions désertiques, et, dans certains cas, une véritable
croûte se forme sur les reliefs.

A: surface désertique ayant subi la déflation éolienne, responsable de la concentration des


éléments les plus grossiers (reg); B: détail montrant la coloration noirâtre et l'aspect brillant des
cailloux: cette patine est le "vernis du désert". HmarLaghdad, Anti-Atlas, Maroc.

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IV-3 Modélés désertiques issus de l’érosion éolienne
IV-3-1 Hamadas et Regs
Dans les déserts, les paysages sont caractérisés par de vastes surfaces rocheuses nues, ou
hamadas (au Sahara, plateau où affleurent de grandes dalles rocheuses), et les
plainescaillouteuses des regs (sol des régions désertiques, formé de cailloux provenant de la
désagrégation physique d’un matériau dont les éléments les plus fins ont été emportés par le
vent).De fait, le vent soufflant sur une surface désertique balaie les particules les plus fines et
peut faire apparaître la surface rocheuse (hamadas sahariennes). Lorsque le sol comporte des
matériaux de taille variée (sols alluviaux, par exemple), la déflation élimine la fraction la plus
fine, laissant sur place un désert pavé de cailloux.
IV-3-2 Les Yardangs
Lorsque le sol est argileux, on observe la formation de longues rigoles métriques appelées
yardangs
IV-3-3 Les dunes et les ergs
Une dune est une colline de sable façonnée par le vent, que l'on trouve dans les déserts et sur
les littoraux.
Une erg est une vaste étendue couverte de dunes, dans les déserts de sable. C’est en fait un
massif de forme et d'extension variable, constitué de divers types de dunes. Les ergs sont donc
des ensembles de dunes.
Tous les matériaux arrachés par le vent effectuent un voyage, portés par les tourbillons, et se
déposent plus loin formant des accumulations de sable qui sont les dunes et les ergs.
Les sables grossiers (0,5 mm à 1 mm) sont déplacés par roulage. Les sables moyens (0,1 mm
à 0,5 mm) effectuent des bonds successifs jusqu'à 2 m de hauteur (saltation). Les particules
inférieures à 0,08 mm sont emportées en suspension et flottent dans l’atmosphère,
obscurcissant le ciel : c’est le vent de sable ou simoun.

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Paysage désertique issu de l’érosion éolienne


IV-3-3 Autres paysages caractéristiques des déserts
Dans le désert, on note de nombreuses cuvettes fermées dues à des effondrements ou à des
plissements ; mais d’autres, plus petites, sont façonnées par la corrosion et la déflation. Elles
forment une sebkra (ou sebkha) marécage salé, parfois asséché, qui occupe le fond d’une
dépression, dans les régions désertiques, et où se déposent des évaporites.
La déflation s'exerce jusqu'à ce que le niveau hydrostatique soit atteint. A ce moment, elle
s'arrête et il s'ensuit des surfaces planes s'étalant sur des centaines de kilomètres, souvent
indurées par une croûte de sel.

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