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Guilda KATTAN
LA PRINCESSE DE CLEVES
culé mais dont le roman se sert très fréquemment. Ces systèmes forment
La PRINCESSE DE CLEVES:
Guilda KATTAN
of Master of Arts.
Le code monda in • • • • • • • • • • • • . • • 7
Les masques - Comédie des apparences
CYCLE NARRATIF
Processus d'intégration 36
LA LIBIDO SENTIENDI
L'acte sémique: Voyeurisme 46
L'aveu. • • • • 66
Médiations visuelles • • • • 75
Typologie des regards
LA RECHERCHE SEMIOLOGIQUE
BIBLIOGRAPHIE 99
tout syst~me de signes, les images aussi bien que les sons mélodiques,
)
- 3 -
par Madame de LaFayette. Cela ne signifie pas pour autant qu'il soit
tion et ceux qui n'en relêvent pas. Il faut pouvoir discerner à quel
Notre but est non pas d'étudier l'oeuvre mais les virtualités
de ce cadre.
interpr~ter.
~.J
- 8 -
plupart des rapports entre les personnages, on agit ainsi parce qU'il
Son existence est un élément essentiel que nous devons connattre pour
sa grandeur.
"galanterie":
convenances sociales:
femme mari
mari femme
[ ma1tresse (s) [. amant (s)
amants ou mattresses:
Madame de Madame de
Tournon Martingues
Le vidame de Chartres
Quant au roi
attitudes, les opinions se codifient. Chacun est tenu par son rang
cour qui impose les g06ts, les préjugés, la mode, et dont les pressions
- 12 -
vivre.
mêmes mots.
des "valeurs" toutes faites qui passent dans les mots. Il véhicule
les significations, (le sens lui échappe) et sur les signes qui pour
ses gestes et ses signes. Les aristocrates ne sont plus que des
morale: jouir et obéir, tels étaient les mots d'ordre de tout cour-
tisan.
- 15 -
humaine, d'une époque révolue. Tout va être mis en oeuvre pour mon-
cette fidélité consciente à soi, qui sont la marque des héros et des
au-dessus des choses et i l devient comme une "chose" parmi les autres.
ont besoin d'un monde plein. On étale une gloire inauthentique qui
bassesses.
penchants qui n'ont pas droit de cité, les courtisans les refoulent
épie sans arrêt les autres. En tendant l'oreille on puise des infor-
~J
- 19 -
le trahir.
vidame,
Sous ces dehors luxueux, ordonnés, la vie A la cour est toute agita-
nifestations des passions - finit par leur donner bien plus de force.
pages du roman. Elles nous sont présentées par une série d'intrigues
central.
central servent à lui donner les racines les plus profondes. La cour
avec ses animosités, ses rancunes, ses jalousies est le cadre dans
narratif.
'-'
~.J
RAPPORTS ENTRE LES PERSONNAGES
que prend forme un lien social: sur le plan du discours bondé d'allu-
d'autre lien que la parlerie parce que rien ne les met en relation
etc., mais elle peut ensuite se révéler comme un tout autre rapport
n'y avait personne en qui j'en eusse (de la confiance) une entière"
J
- 24 -
A leur tour les favoris ou les fils du roi entretiennent des rapports
est victorieux. Tous les ennemis du clan sont par contre expulsés
de la cour:
Valentinois est vaincue ainsi que ses alliés. Cette défaite entraîne
cipation.
les rivalités. Très souvent il ne se limite pas à une seule pers on-
femmes à leur tour ont une cour d'amants. Leur inclinations sont
Madame de Martingues.
Estouteville.
- 27 -
du vidame de Chartres.
lion sait à ce que l'on aime," 32 tout finit par se savoir, et par
tout le monde.
- 28 -
lettre). Il est aidé à son tour par le vidame qui lui ménage une
gnent les rapports de base. Tous les autres rapports peuvent être
vation.
Règles de dérivation
la règle d'opposition.
avec 'l'opposition.
de la duchesse.
J
- 30 -
rend ennemis.
le roman, bien qu'il reste latent. Le danger d'~tre pris par les
autres détermine une grande partie des actes des agents. Toute
l'intermédiaire de la Dauphine.
incessament les bfttons dans les roues, les rangs, les traffics
de certains attachements.
Chartres
sorte que:
n'est pas celui qu'il croyait avoir. Ainsi des agents différents
à cause d'une femme. Dès que Sancerre apprend que Madame de Tournon
l'écrit au vidame:
nages, les agents, qui peuvent avoir deux fonctions: soit être les
sujets, soit être les objets des actions décrites par les prédicats.
- 34 -
à l'ordre pré-existant.
alternative.
d'intégration).
ou un échec.
1
- 38 -
Succès de
l'intégration
se sentir. Par sa beauté, son esprit, son succès auprès des femmes,
INTRIGUES DE LA COUR
INTRIGUE PRINCIPALE
. J
- 40 -
n'est pas une pure concession au genre historique: elle fait connat-
de Nemours.
et lui dictera sa décision finale. Tout joue comme un piège dont elle
est victime, tout se tient et va au même but, qui est de lui rendre
la binarité suivante:
Péril écarté
faible pour lutter contre lui, elle se tourne vers son mari en qui
erreur, elle met en oeuvre les moyens qu'il faut pour atteindre un
conserver.
que le mensonge) sont considérés comme moyens, tandis que les règles
sincérité.
sévérant, une reprise obstinée, comme s'il était animé par l'espoir
échapper.
C'est par des regards "exercés" qu'on découvre les secrets de l'autre.
Pour que "ces actes" soient accomplis, ils exigent d'une part un
personne épiée).
bals, les fêtes, les réunions, une curiosité insatiable conduit les
par les habitudes et les lois sociales, et déterminée par une vision
acte finit par se retourner contre soi. Toute sortie devient désormais
J
- 49 -
mente: une personne devient la somme de ce que voit en elle tous ces
etc. Tous ces regards n'agissent que dans un sens et produisent des
.J
- 50 -
ces regards, leur donne plus de poids. Dans cet enfer de curiosité,
prise au piège par tous les regards que sa beauté suscite, elle crée
l'autre:
"leur amitié s'était refroidie sans qu'ils
eussent eu la force de s'éclaircir." 6
J
- 51 -
par leur rang, leur mérite et le prestige social dont ils bénéfi-
avances les plus assidues par le respect que toute sa personne dégage:
aux regards des curieux. Par contre, son mari scrute en vain son
toute l'estime qu'elle lui porte, il devine que son trouble dénote
Ils se connaissent déjA, sans s'être jamais vus, sans avoir jamais
été présentés l'un à l'autre. L'amour natt d'un regard. Mais il est
aux regards des curieux - ou parler et donner des signes de son amour
voir évincé par cet autre rival: "Ce qui venait de se passer lui
avait donné une douleur sensible" et sa jalousie lui "fit voir au-
Nemours. Sa vue exerce une fàscination sur elle et lui procure des
sentiments indéfinis:
compte
"que les sentiments qu'elle avait pour
Nemours étaient ceux que M. de Clèves
lui avait tant demandés." 20
de conversation:
de Saint-André,
"faire une chose qui était une faveur pour M. de Nemours" 24 sans
cesse
est marquée par des scènes muettes où les regards deviennent de plus
lui montrer des signes de l'intérêt qu'il lui porte, tout en trompant
qu'elle provoque:
est interprétée: non seulement par les autres, mais aussi par l'en-
Nemours qui l'aime, ni des autres qui l'observent, elle peut re-
cour. Enfin quand elle n'en peut trouver aucun, elle se contente
Clèves sent de plus en plus qu'elle perd pied. Dans une série d'é-
ravages que provoque cette passion en elle. Elle n'est plus mat-
tresse de ses sentiments, malgré tous ses efforts pour les cacher
à Monsieur de Nemours:
port au récit. La scène se passe chez la princesse qui pose pour son
qui "avait fait faire ••• pour sa belle maison d'Anet" de grands
Toute cette scène quasi muette tourne autour du regard qui acquiert
Par son acte il amorce une nouvelle étape dans ses rapports avec la
ne peut pas non plus d'autre part réclamer son portrait à Monsieur
que suscite cet accident chez la princesse lui font oublier toutes
cette impression:
tions A sa vue. Dês lors qu'on ne peut voir l'objet aimé sans fai-
blir , le combat devient inégal. Tout joue comme un piège dont elle
finale.
on elle fuit la cour et on, soustraite aux regards des autres, elle
ferme les yeux pour mieux se voir. Mais ces fuites sont de courte
avec lui dans une complicité que les circonstances rendent inavoua-
de furtifs tête-A-tête.
65
Quand elle ne voit pas Nemours depuis quelque temps, elle accepte
ses propres actes, rejetée vers un monde auquel elle avait en vain
est une action qui n'est pas conforme aux règles et distinctions
Les évènements qui suivent sont tous commandés par les caractères
Clèves sera assez fort pour ne pas céder à la jalousie: cet aveu le
J
- 68 -
elle fait tout pour ~viter "la pr~sence et les yeux de Monsieur de
Ayant port~ ses soupçons sur ces deux rivaux, les jugeant
Grâce à cette ruse, les doutes du prince sont confirmés. Par cet
aime.
lit de la reine et
au piège:
"Il a été discret tant qU'il a cru être malheureux; mais une pensée
être "comme les autres", finit par faire partie de cette masse de
ses ravages:'
d'elle, Nemours
dité, mais d'une lucidité qui est réduite à constater son impuis-
L'aveu est aussi un effort pour rompre avec les usages d'une
que cet aveu, à peine accompli, est lui-même soumis aux interpréta-
tions intéressées.
- 74 -
ces que la princesse fait à son mari sont aussi le résultat d'une
finit par n'apporter que des défaites décisives. Les épisodes qui
J
MEDIATIONS VISUELLES
d'amour:
"M. de Guise parut avec de l'incarnat et
du blanc ••• on se souvint que c'étaient
les couleurs d'une belle personne qu'il
avait aimé pendant qu'elle était fille et
qu'il aimait encore, quoiqu'il n'os§t plus
le lui faire paraître." 2
- 76 -
Cet hommage que lui rend Nemours acquiert un prix d'autant plus
Pour une fois son absence est à peine remarquée, et n'est guère
te de sa femme:
vécu. Obsédé par ses soupçons, il veut tout savoir sans être jamaiS~
pionne sans arrêt et trouve des motifs qui viennent sans cesse ali-
à exécution.
observée à son insu par Nemours, lui-même épié sans le savoir par
l'espion de Monsieur de Clèves. Par une des portes vitrées qui donne
dernière:
fie de freudien: "Il n'est certes pas besoin d'un diplôme de psy-
de Nemours.
pavillon.
- 81 -
Monsieur de Nemours n'a plus qu'une envie, celle de passer par cette
Ainsi celui dont elle rêve lui apparatt, et elle ne peut savoir si
immédiate, l'a "si bien vu", qu'à moins d'être hantée, Nemours se
de la palissade, qui n'a rien vu, ni rien entendu, tous est possi-
tion est grande devant toutes les fenêtres fermées. Madame de Cl~ves,
confirm~s:
de la princesse.
échapper.
comme des rats, tous ceux qui essaient d'en sortir échouent. Nemours,
ner de belles maisons et des jardins que l'on voyait de ses fenêtres,"
"elle vit un homme couché sur des bancs ••• et elle reconnut que
J
- 85 -
cer son amour, son estime pour cet homme. Nemours lui donne la plus
revint chez elle, persuadée qu'elle devait fuir sa vue comme une
Cette grande scène double hante les deux amants qui ne peuvent
ges. Le rêve s'est trouvé tellement bien confirmé par le réel, aussi
bien dans ses aspects délicieux que dans ses aspects le~ plus terri-
bles qu'elle ne peut plus voir Nemours sans que la mort de Monsieur
cet aveu aussi elle lui Ôte tous ses espoirs. Il est vrai que les
Nemours.
demeurée une idée" qui contribue à lui faire "croire que c'est le
la part de Nemours lui dicte son refus, persuadée que "les obstacles"
J
- 87 -
plus: "Je sais que c'est par vous qu'il est mort" dit-elle à Nemours
elle vit est une prison, et que son incarcération est injuste, elle
jusqu'à lui fournir les moyens d'une évasion réelle. Prise dans
dre sa passion.
Quant, A Madame de Clèves, "sa vie qui fut assez courte, laissa des
se détacher des choses", "Avoir des vues plus grandes et plus éloi-
C'est ainsi que cette âme fatiguée par les émotions immédiates se
même". 30
LA RECHERCHE SEMIOLOGIQUE
VERS UNE TOTALITE STRUCTUREE
magie dans un autre siècle, et nous font toucher des portraits, des
J
- 91 -
la cour. Cet indice établit d'autre part !lne complicité entre Nemours
t@te complice.
lant à Sancerre l'amour que lui porte Madame de Tournon, lui montre
ses dires.
Nemours.
J
- 92 -
son amant:
rable.
jamais, de nous jeter dans un parc ou sur une rivière, par le seul
fait qu'elle dise que ses h~ros traversent une rivière ou un parc.
dans l'aveu.
existe aussi une "langue" dont elle n'est qu'une des r~alisations.
- 93 -
Nous devons ~tudier cette langue pour envisager en quoi elle reflète
d~voiler.
de Cl~ves est plus dans ce qui est suggéré, que dans ce qui est
explicitement dit.
Les mots sont aménagés en surface selon les exigences d'une écono-
Lafayette ose utiliser le monologue direct. Mais même dans les si-
J
- 96 -
tion non linguistiques tel que le regard, les gestes, ne sont pas
Voir 419
Parattre 134
Embarras 33
Trouble 33
Regarder 68
Vue 26
Troubler 12
A) - TRAVAUX D'ENSEMBLE -
B) - OUVRAGES DE SEMIOTIQUE -
a}
1 P.d.C. 18
2 P.d.C. 23-24
3 P.d.C. 21
4 P.d.C. 33
5 P.d.C. 231
6 P.d.C. 20
7 P.d.C. 20
8 P.d.C. 24
9 P.d.C. 19
10 P.d.C. 70
11 P.d.C. 213
12 P.d.C. 42
13 P.d.C. 234
14 P.d.C. 87
15 P.d.C. 18
16 P.d.C. 171
17 P.d.C. 125
18 P.d.C. 45
19 P.d.C. 237
20 P.d.C. 33
21 P.d.C. 33
22 P.d.C. 51
23 P.d.C. 124-125
24 P.d.C. 34
25 P.d.C. 52
26 P.d.C. 53
27 P.d.C. 56
28 P.d.C. 33
29 P.d.C. 33
30 P.d.C. 18
31 P.d.C. 125
32 P.d.C. 167
33 P.d.C. 74
34 P.d.C. 88
35 P.d.C. 143
36 P.d.C. 34
37 P.d.C. 32
38 P.d.C. 39
30 P.d.C. 116
40 P.d.C. 26-27
41 P.d.C. 27
42 P.d.C. 43
43 P.d.C. 80
44 P.d.C. 232
- 106 -
b)
1 E1éments de Sémiologie 63
2 Morales du Grand Siècle 50
LA LIBIDO SENTIENDI
1 P.d.C. 33
2 P.d.C. 28
3 P.d.C. 32
4 P.d.C. 32
5 P.d.C. 32
6 P.d.C. 32
7 P.d.C. 34
8 P.d.C. 35
9 P.d.C. 28
10 P.d.C. 45
Il P.d.C. 41
12 P.d.C. 42
13 P.d.C. 43
14 P.d.C. 47
15 P.d.C. 58
16 P.d.C. 48
17 P.d.C. 48
18 P.d.C. 49
19 P.d.C. 49
20 P.d.C. 66
21 P.d.C. 62
22 P.d.C. 61
23 P.d.C. 61
24 P.d.C. 61
25 P.d.C. 64
26 P.d.C. 64
27 P.d.C. 65
28 P.d.C. 68
29 P.d.C • 95
.30 P.d.C. 91
31 P.d.C. 93
32 P.d.C. 95
33 P.d.C. 96
34 P.d.C. 97
35 P.d.C. 101
36 P.d.C. 101
37 P.d.C. 105
- 107 -
38 P.d.C. 197
39 P.d.C. 106
40 P.d.C. 107
41 P.d.C. 107
42 P.d.C. 112
43 P.d.C. 113
44 P.d.C. 114
45 P.d.C. 114
46 P.d.C. 147
47 P.d.C. 147
48 P.d.C. 163
b) L'aveu
1 P.d.C. 156
2 P.d.C. 150
3 P.d.C. 160
4 P.d.C. 161
5 P.d.C. 162
6 P.d.C. 163
7 P.d.C. 163
8 P.d.C. 163
9 P.d.C. 166
10 P.d.C. 167
11 P.d.C. 167
12 P.d.C. 168
13 P.d.C. 170
14 P.d.C. 170
15 P.d.C. 171
16 P.d.C. 179
17 P.d.C. 179
18 P.d.C. 181
19 P.d.C. 183
20 P.d.C. 196
c) Médiations visuelles
1 P.d.C. 17
2 P.d.C. 184
3 P.d.C. 184
4 P.d.C. 184
5 P.d.C. 186
6 P.d.C. 191
- 108 -
7 P.d.C. 192
8 P.d.C. 194
9 P.d.C. 197
10 P.d.C. 199
11 P.d.C. 200
12 P.d.C. 201-202
13 P.d.C. 197
14 P.d.C. 198
15 P. d. C·. 202
16 P.d.C. 203
17 P.d.C. 203
18 P.d.C. 205
19 P.d.C. 209
20 P.d.C. 210
21 P.d.C. 217
22 P.d.C. 130
23 P.d.C. 223
24 P.d.C. 229
25 P.d.C. 233
26 P.d.C. 234
27 P.d.C. 240
28 P.d.C. 242
29 P.d.C. 240-241
30 P.d.C. 70
1 Répertoire II 76
LA RECHERCHE SEMIOLOGIQUE
1 P.d.C. 84
2 P.d.C. 238
3 P.d.C. 156
4 P.d.C. 108