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La leptine est une hormone protéique de 16 KDa (précédé d’une séquence signal
hydrophobe) comportant 167 acides aminés produite à partir du "gène de l'obésité" ob,
principalement par les adipocytes. Grâce à elle, le tissu adipeux peut être considéré sous
l’angle d’un tissu endocrine. Cependant, l’ARNm de cette hormone, ou l’hormone elle même a
été mis en évidence dans d’autres tissus: placenta (et fœtus), muqueuse gastrique et cellules
étoilée hépatiques. La leptine est impliquée dans de nombreuses fonctions physiologiques
dont certaines sont extrêmement importantes pour la compréhension de l’état diabétique. Elle
intervient ainsi dans les processus de l’absorption intestinale et la signalisation de la
satiété, la lipolyse, l’angiogenèse, la reproduction et les réponses inflammatoires.
Le récepteur long obRl, qui semble donc être le seul fonctionnel pour la transduction,
est néanmoins également exprimé dans de nombreux tissus, mais beaucoup moins
abondamment que la forme courte obRs. Les souris obèses db/db sont déficientes en
récepteurs leptiniques obRl alors que les rats obèses Koletsky n’expriment aucun obR à la
surface de leurs cellules.
Bien que plusieurs modèles animaux de l’obésité ont permis d’impliquer des
mutations touchant cette hormone ou ses récepteurs, celles ci restent exceptionnelles chez
l’homme, ou l’obésité s’accompagne le plus souvent d’un taux élevé de leptine circulante et
d’une insulinorésistance provoquant une hyperinsulinémie. Il existe à ce niveau un parallèle
entre insuline et leptine: l’hyperleptinémie ne semble pas être due à une production
exagérée de cette substance mais au développement d’une “leptinorésistance” des tissus
cibles, comme pour l’insulinorésistance. On passe donc d’un syndrome métabolique à un
syndrome de résistance hormonale.
• une expression du gène c-fos, gène de croissance activé également par l’insuline. In
vivo, cette activation a été observée au niveau de l’hypothalamus et du jéjunum
• une modification des substrats intracellulaires du récepteur à l’insuline IRS 1 et IRS 2.
La phosphorylation tyrosine kinase dépendante de ces substrats est soit augmentée
transitoirement (IRS1) soit diminuée (IRS2) par des taux physiologiques de leptine
• une modification de la liaison de la PI3-kinase aux protéines IRS. Avec stimulation
insulinique, la sous unité p85α doit se lier au deux IRS pour activer cette enzyme. La
leptine provoque une diminution de la liaison p85α/IRS2 et, probablement, une
augmentation de la liaison p85α/IRS1
• une phosphorylation activatrice de Akt (sérine/thréonine kinase) et GSK3, enzymes
également activées de façon plus importante encore par l’insuline
• une oxydation accrue des lipides et une diminution de la synthèse de triglycérides.
La sécrétion de leptine peut être modulée par les glucocortocoïdes et les cytokines,
avec lesquelles elle présente des analogies de structure. Des données contradictoires
existent sur l’influence directe de l’insuline sur la sécrétion leptinique. Des modèles et des
protocoles expérimentaux différents expliquent les divergences constatées, mais les
résultats obtenus chez le singe diabétique ainsi que chez l’Homme montrent que la synthèse
de leptine n’est pas sous l’étroite dépendance de l’insulinémie.