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CHAPITRE II : Cinématique
Nous appellerons solide, un domaine (S) d'un espace affine euclidien (s) à trois
dimensions. Cette définition mathématique est pratiquement réalisée par des objets dont la
substance est assez dure pour que les déformations qu'ils subissent au cours de leur
utilisation soient négligeables. Il y a ainsi équivalence entre la notion de solide et celle
d'objet indéformable.
ks
js
OS
Ms
is
(S)
Les axes définis par le point Os et les vecteurs sont liés au solide (S).
Avec un point Os de (s).et trois vecteurs de base is , j s , k s fixes dans l'espace vectoriel
(Es) associé à l'espace affine (s), nous constituons un repère d'espace lié au solide. Tout
point Ms du solide a des coordonnées xs, ys, z constantes dans ce repère.
La position et l'orientation du solide (S) sont donc déterminées par celles du repère d'espace
qui lui est lié.
Nous utilisons un espace affine de référence () muni d’un repère d’espace d’origine O et
de base (i, j, k ) . L’espace affine (s) lié au solide étudié est mobile par rapport à () : son
mouvement est celui de (S) par rapport à ().
Pour situer (S) dans () il faut successivement :
- placer le point Os de (S) en un point A de (), c’est-à-dire choisir les coordonnées x, y, z
de A dans le repère (O, i, j, k ) ;
- orienter la base is , j s , k s par rapport à la base (i, j, k ) dans l’espace vectoriel (E) commun
aux espaces affines () et (s), c’est-à-dire choisir les trois angles d’Euler qu’on
va définir plus bas.
La connaissance des valeurs des trois paramètres de position x, y, z et des trois paramètres
d’orientations détermine complètement la situation du solide dans (). On dit que
le solide possède six degrés de liberté.
Remarques :
A l’espace affine () qui définit les positions, il faut associer un espace affine à une
dimension dont les points sont les dates t (où le temps). Ainsi la position d’un solide est
déterminée par les six paramètres : x(t), y(t), z(t), (t) (t) (t).
Après avoir donné la position du point Os du solide il est nécessaire d’orienter le repère
O , i , j , k par rapport au repère ( A, i, j, k ) , A étant la position de O dans ().
s s s s s
k js w
v
ks
is
j
Os
u
i
j
k
v
ks
u
w
i
Os v
Os
w
is
js
u
Os
Soient A et B deux points quelconques d’un solide (S). Comme la norme du vecteur AB
est une constante au cours du mouvement, il vient relativement à R(O, i, j , k )
2 d AB
AB AB AB cte soit AB
dt
AB V R ( B) V R ( A) 0
R
Ainsi, les vitesses de deux points d’un solide satisfont à la propriété d’équiprojectivité des
champs de vecteurs antisymétriques
AB V R ( A) AB V R ( B)
d AB
( S / R) AB
dt R
Où encore
V R ( B) V R ( A) ( S / R) AB
( S / R) étant le vecteur vitesse de rotation du solide (S) par rapport à R. Le champ des
vitesses d’un solide est donc le moment du torseur (Tc ) ( S / R),V R ( A) appelé torseur
cinématique.
La dérivation de la vitesse permet d’établir le champ des accélérations d’un solide
d ( S / R)
R ( B) R ( A)
dt
AB ( S / R) ( S / R) AB
R
AB xi y j z k x1 i1 y1 j1 z1 k1
La dérivée du vecteur AB exprimé dans R par rapport au temps, relativement à R est donnée
par
d AB
xi y j z k
dt R
Et la dérivée du même vecteur exprimé cette fois dans R1 par rapport au temps, relativement
à R1 est donnée par
d AB
x1 i1 y1 j1 z1 k1
dt R1
d AB di dj dk
x1 i1 y1 j1 z1 k1 x1 1 y1 1 z1 1
dt R dt R dt R dt R
Or les dérivées des vecteurs i1, j1, k1 par rapport à R sont données par
d i1 d j1 d k1
( R1 / R) i1 , ( R1 / R) j1 et ( R1 / R) k1
dt dt dt
R R R
On déduit que
d AB d AB
( R1 / R ) AB
dt dt
R R1
Soient deux points A et B appartenant à un repère R2 en rotation par rapport aux référentiels
R et R1. Notant ( R2 / R) et ( R2 / R1 ) les vecteurs vitesses de rotation de R2 par rapport à
R et R1 respectivement, et ( R1 / R) le vecteur vitesse de rotation de R1 par rapport à R, il
vient
d AB d AB
( R2 / R) AB et ( R2 / R1 ) AB
dt R dt R
1
D’autre part, on a
d AB d AB
( R1 / R ) AB
dt dt
R R1
on déduit l’égalité
( R2 / R) AB ( R2 / R1 ) AB ( R1 / R) AB
( R2 / R) ( R2 / R1 ) ( R1 / R)
( Ri / R j ) ( R j / Ri ) 0
V R ( A) V R1 ( A) Ve R où
d OA d O1 A
V R ( A) , V R1 ( A) et
dt dt
R R1
Ve R V R (O1 ) ( R1 / R) O1 A
Cette loi est obtenue en dérivant V R ( A) dans l’équation traduisant la loi de composition
des vitesses
R ( A) R ( A) e R C
1
où
e R R (O1 )
d ( R1 / R)
dt
O1 A ( R1 / R) ( R1 / R) O1 A , et
R
C 2 ( R1 / R) V R ( A)
1
Le terme e est appelé l’accélération d’entraînement, tandis que le terme C est appelé
l’accélération de Coriolis.
d AB
0 V R ( A) V R ( B)
dt R
Donc à chaque instant, le champ des vitesses sur (S) par rapport à R est un champ uniforme.
D’autre part le vecteur vitesse de rotation ( S / R) est nul. Ainsi, le torseur cinématique
défini sur (S) est un couple.
Dans le mouvement d’un solide (S) autour de l’axe (Oz) de R, les points situés sur cet axe
ont une vitesse nulle. La vitesse d’un point A de (S) s’écrit
V R ( A) V R (O) ( S / R) OA ( S / R) OA
D’autre part, comme A décrit un cercle de rayon AH, H étant la projection de A sur (Oz), sa
vitesse est V R ( A) AH et .
k
VR(A)
H
A
j
O
i
P
Considérons un solide dont le mouvement est tel que tout point A de (S) tourne autour d’un
axe (Oz) et en même temps se déplace suivant cet axe (fig. ci-dessus). Comme
OA=OH+OP on a
V R ( A) V R ( H ) V R ( P) avec V R ( H ) VR ( H )k
V R ( P) ( S / R) OP ( S / R) HA
Il en résulte
V R ( A) V R ( H ) ( S / R) HA
Au cours du mouvement, un point du solide (S) a une position fixe O dans l’espace de
référence. Ce point O et la base tournante is , j s , k s forment un repère d’espace lié au
solide, dont le mouvement résulte de la composition des rotations (voir les angles d’Euler
ci-dessus) autour, successivement, des axes O k , O u et O k s .Ainsi le vecteur rotation est
( S / R) k u k s
V R ( B) V R ( A) ( S / R) AB
V R ( H ) ( S / R) V R ( A) ( S / R) AH
Pour simplifier, explicitons cette relation dans R, tel que le vecteur rotation soit porté par
l’axe (Oz). Il vient
0 xA 0 x xA y yA xA /
0 yA 0 y yA soit x xA yA /
z A z z A ω zA /
On obtient donc une droite parallèle à ( S / R) . Il en résulte que, H étant un point de l’axe
central V R ( A) ( S / R) ( S / R) AH . Cette formule est analogue à celle établie dans
le cas où le mouvement du solide est hélicoïdal :
Si, à un instant t, ( S / R) 0 , le mouvement est dit tangent à un mouvement de translation,
Si, à un instant t, ( S / R) 0 et V R ( H ) 0 , le mouvement est dit tangent à un mouvement
de rotation d’axe (),
Si, à un instant t, ( S / R) 0 et V R ( H ) 0 , le mouvement est dit tangent à un mouvement
hélicoïdal.
Considérons deux solides (S1) et (S2) en mouvement par rapport à un référentiel R(O, i, j , k )
de telle sorte que leurs surfaces soient en contact. On suppose que le contact est ponctuel.
A (S1) et (S2) on associe respectivement les référentiels R1 (O1 , i1 , j1 , k1 ) et R2 (O2 , i2 , j2 , k 2 )
.
On suppose que les surfaces des solides admettent un plan tangent (), à chaque instant, au
point de contact I. Par ailleurs en ce point on distingue
le point I1 appartenant à (S1) en contact avec (S2) à l’instant t,
le point I2 appartenant à (S2) en contact avec (S1) même instant t,
le point géométrique de contact I.
n t
(S1)
()
I
(S2)
Par définition, on appelle vitesse de glissement de (S1) par rapport (S2) noté V g ou encore
V 1 / 2 , la vitesse du point I1 appartenant à (S1) par rapport à (S2) ou R2
V g V 1/ 2 V R2 ( I1 )
V R ( I1 ) V R2 ( I1 ) V e ( I1 ) V R2 ( I1 ) V R ( I 2 )
On rappelle que la vitesse d’entraînement est la vitesse du point I2 de (S2) qui coïncide avec
I. On en déduit que la vitesse de glissement de (S1) par rapport (S2) est donnée par
V g V 1 / 2 V R ( I1 ) V R ( I 2 )
Cette vitesse de glissement est soit dans le plan tangent (), soit nulle.
Le mouvement de (S1) par rapport (S2) est décrit à l’instant t par le torseur cinématique de
(S1) par rapport (S2)
(Tc ) ( S1 / S 2 ),V g V S2 ( I1 )
( S1 / S 2 ) peut toujours être décomposé en deux composantes l’une normale au plan ( ) :
n ( S1 / S 2 ) , l’autre contenue dans ce plan : t ( S1 / S 2 ) .
( S1 / S 2 ) n (S1 / S 2 ) t (S1 / S 2 )
Ainsi le mouvement de (S1) par rapport (S2) peut être considéré comme résultant :
d’une rotation de vecteur n ( S1 / S 2 ) représentant le pivotement de (S1) par rapport (S2),
d’une rotation de vecteur t ( S1 / S 2 ) représentant le roulement de (S1) par rapport (S2),
d’un glissement caractérisé par la vitesse de glissement.
Si la vitesse de glissement est nulle à tout instant, on dira alors que le solide (S1) roule et
pivote sans glissement sur (S2).