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Licence 3 économétrie – MASS

U NIVERSITÉ LYON I, II ET III


Année universitaire 2011-2012

Cours de Laurence Abadie – Bertrand Fayolle

É CONOMIE DE LA DÉCISION
Sommaire

1. Introduction
2. Concepts et outils de la prise de décision dans le risque
3. La théorie de l’espérance d’utilité et les concepts associés
4. Application de la TEU à l’assurance
5. Application de la TEU à la finance
6. Application de la TEU à la santé
7. Fondements et paradoxes de la TEU
8. Quelques dépassements de la TEU
Bibliographie
—— "Concepts et méthodes pour l’aide à la décision tome 2 –
risque et incertain" Lavoisier, 2006
—— "Découverte de la microéconomie – cahiers français
n˚254" La documentation française, 1992
—— "Leçons de microéconomie évolutionniste" Odile Jacob,
2002
C AYATTE , J-L. "Microéconomie de l’incertitude 2e édition" De
Boeck, 2009
K AHNEMAN , D. ET T VERSKY, A. "Prospect Theory : An analysis
of decision under risk" Econometrica, 1979
P ICARD, P. "Éléments de microéconomie 8e édition"
Montchrestien, 2011
S CHMIDT, C. "Neuroéconomie" Odile Jacob, 2010
VARIAN , H. "Analyse microéconomique 2e édition" De Boeck,
2008
I NTRODUCTION
Vocabulaire :

Décision et action

Actions et conséquences

Décideur et actions
Décision en environnement certain :

Définition

Préférences sur les conséquences et décision


Décision en environnement incertain :

Définition

Préférences sur les conséquences et décision


Quand tenir compte de l’incertitude ?

I Cas où l’incertitude peut être ignorée

I Cas où l’incertitude ne peut pas être ignorée :


† assurance/couverture
† diversification
† production et acquisition d’informations
† ...

Le marché des voitures d’occasion (Akerlof)


Objectif du cours :

Décision individuelle en environnement incertain

Économie de l’incertain versus économie de l’information


Plan du cours :

1. Introduction
2. Concepts et outils de la prise de décision dans le risque
3. La théorie de l’espérance d’utilité et les concepts associés
4. Application de la TEU à l’assurance
5. Application de la TEU à la finance
6. Application de la TEU à la santé
7. Fondements et paradoxes de la TEU
8. Quelques dépassements de la TEU
Bibliographie :

C AYATTE , J-L. "Microéconomie de l’incertitude 2e édition" De


Boeck, 2009

—— "Concepts et méthodes pour l’aide à la décision tome 2 –


risque et incertain" Lavoisier, 2006
I – C ONCEPTS ET OUTILS DE LA PRISE
DE DÉCISION DANS LE RISQUE

1. Le risque
2. Conséquences, actions et loteries
3. Problème et choix du décideur
4. Les relations de dominances stochastiques
5. Comportement face au risque
6. Les préférences sur les conséquences
7. Les préférences sur les actions
1 - Le risque

Nature, états de la nature

Nature passive

Événéments

Événéments pertinents

Situation de risque

Risque et statistique

Les différents sens du mot "risque"


2 - Conséquences, actions et loteries (1)

Hypothèse : Conséquences monétaires

Hypothèse restrictive ?

Action, loterie
2 - Conséquences, actions et loteries (2)
Exemple :
Signer un contrat d’assurance-habitation conduit à l’une des
deux situations suivantes :
I l’événement "la maison ne subit aucun sinistre" se réalise
(proba p1 ), l’assuré perd la prime d’assurance qu’il paye à
l’assureur (gain de x1 ¤, avec x1 < 0).
I l’événement "la maison est sinistrée" se réalise (proba p2 ),
l’assuré perd la prime d’assurance et la valeur de sa
maison (détruite par le sinistre), et gagne l’indemnité
versée par l’assureur (gain de x2 ¤, avec sans doute
x2 < 0).

L’action "signer le contrat" équivaut à détenir une loterie X de


x x1 x2
loi de probabilité
P(X = x) p1 p2
2 - Conséquences, actions et loteries (3)

Conséquences en nombre fini ou infini dénombrable / infini


indénombrable

Lois de probabilité associées aux actions et loi de probabilité


sur les événements
3 - Problème et choix du décideur (1)

Forme normale d’un problème de décision

Exemple du contrat d’assurance-habitation :

la maison ne subit la maison


aucun sinistre est sinistrée
Signer le contrat x1 x2
Ne pas signer le contrat x3 x4
3 - Problème et choix du décideur (2)

Objectif : Créer un outil qui prédit l’action choisie par le décideur

Hypothèse : Les actions en elles-mêmes ne sont ni source de


plaisir ni source de déplaisir

Exemple du jeu d’argent

Hypothèse : Les préférences du décideur sur les actions sont


représentées par une relation de préférence large %
3 - Problème et choix du décideur (3)

Le choix du décideur dépend. . .


. . . de ses préférences sur les conséquences
. . . du risque et donc des lois de probabilités associées aux
actions
. . . de son attitude vis-à-vis du risque
4 - Les relations de dominances stochastiques (1)

Les actions X , Y et Z sont des variables aléatoires réelles


bornées

Notion de dominance

La dominance est stochastique


4 - Les relations de dominances stochastiques (2)

4.1 - Dominance stochastique d’ordre 1

X DS1 Y ⇔ ∀x ∈ R, FX (x) ≤ FY (x) où FX (x) = P(X ≤ x)

Cas de la dominance au sens strict

Interprétation graphique
4 - Les relations de dominances stochastiques (3)

Exemple :

x −10 −1 0 100
P(X = x) 0 0, 3 0, 3 0, 4
P(Y = x) 0, 5 0 0, 1 0, 4

On en déduit :
x ] − ∞; −10[ [−10; −1[ [−1; 0[ [0; 100[ [100; +∞[
FX (x) 0 0 0, 3 0, 6 1
FY (x) 0 0, 5 0, 5 0, 6 1

On en déduit : X DS1 Y
4 - Les relations de dominances stochastiques (4)

∀x ∈ R, P(X > x) = 1 − FX (x)

Les classements opérés par la DS1 sont partiels


4 - Les relations de dominances stochastiques (5)

Exemple :

x ] − ∞; −10[ [−10; −1[ [−1; 0[ [0; 100[ [100; +∞[


FX (x) 0 0 0, 3 0, 6 1
FZ (x) 0 0, 2 0, 2 0, 6 1

On ne peut ni écrire X DS1 Z ni écrire Z DS1 X


4 - Les relations de dominances stochastiques (6)

4.2 - Dominance stochastique d’ordre 2


Z t Z t
X DS2 Y ⇔ ∀t ∈ R, FX (x)dx ≤ FY (x)dx
−∞ −∞

Cas de la dominance au sens strict

Interprétation graphique
4 - Les relations de dominances stochastiques (7)
Exemple :

x ] − ∞; −10[ [−10; −1[ [−1; 0[ [0; 100[ [100; +∞[


FX (x) 0 0 0, 3 0, 6 1
FZ (x) 0 0, 2 0, 2 0, 6 1
FZ (x) 0 0, 2 −0, 1 0 0
−FX (x)
Z t
∀t ∈] − ∞; −10[, [FZ (x) − FX (x)]dx = 0
−∞
Z t
∀t ∈ [−10; −1[, [FZ (x) − FX (x)]dx = 0, 2[t − (−10)]
−10
Z t
∀t ∈ [−1; 0[, [FZ (x) − FX (x)]dx = −0, 1[t − (−1)]
−1
Z t
∀t ∈ [0; +∞[, [FZ (x) − FX (x)]dx = 0
0
4 - Les relations de dominances stochastiques (8)

Rt
t −∞ [FZ (x) − FX (x)]dx
] − ∞; −10[ 0
[−10; −1[ 2 + 0, 2t
[−1; 0[ 1, 8 − 0, 1t − 0, 1
[0; +∞[ 1, 7
Z t
∀t ∈ R, [FZ (x) − FX (x)]dx ≥ 0 ⇒ X DS2 Z
−∞
4 - Les relations de dominances stochastiques (9)

X DS1 Y ⇒ X DS2 Y

X DS2 Y ⇔ ∀t ∈ R,
Rt Rt
−∞ P(X ≤ x)dx ≤ −∞ P(Y ≤ x)dx

Les classements opérés par la DS2 sont partiels


4 - Les relations de dominances stochastiques (10)

Exemple :

Reprendre l’exemple précédent, en remplaçant le 0, 6 par 0, 4


dans la fonction de répartition de Z , et vérifier que la DS2 ne
permet plus de classer X et Z
4 - Les relations de dominances stochastiques (11)

Solution :

x ] − ∞; −10[ [−10; −1[ [−1; 0[ [0; 100[ [100; +∞[


FX (x) 0 0 0, 3 0, 6 1
FZ (x) 0 0, 2 0, 2 0, 4 1
FZ (x) 0 0, 2 −0, 1 −0, 2 0
−FX (x)
Z t
∀t ∈ [0; 100[, [FZ (x) − FX (x)]dx = −0, 2[t − 0]
0
Z t
∀t ∈ [100; +∞[, [FZ (x) − FX (x)]dx = 0
0
4 - Les relations de dominances stochastiques (12)
Rt
t −∞ [FZ (x) − FX (x)]dx
] − ∞; −10[ 0
[−10; −1[ 2 + 0, 2t
[−1; 0[ 1, 8 − 0, 1t − 0, 1
[0; 100[ 1, 7 − 0, 2t
[100; +∞[ −18, 3

Z −1
On ne peut pas écrire Z DS2 X car [FZ (x)−FX (x)]dx = 1, 8 > 0
−∞

Z 100
———————— X DS2 Z car [FZ (x)−FX (x)]dx = −18, 3 < 0
−∞
4 - Les relations de dominances stochastiques (13)

Y MPS X ⇔ E(X ) = E(Y ) et X DS2 Y

où MPS = Mean Preserving Spreads


n
P
et où E(ϕ(X )) = ϕ(xi )P(X = xi )
cas
fini i=1
P∞
= ϕ(xi )P(X = xi )
cas infini i=1
dénombrable R +∞
= −∞ ϕ(x)fX (x)dx
cas infini
indénombrable

ϕ?
4 - Les relations de dominances stochastiques (14)

Rothschild et Stiglitz montrent que :

Y MPS X


Y s’obtient à partir de X
par transfert de poids préservant l’espérance

Interprétation intuitive
4 - Les relations de dominances stochastiques (15)

Exemple :

x 1 2 3
P(X = x) 0 1 0
P(Y = x) 0, 5 0 0, 5

En transférant P(X = 2) sur P(X = 1) et P(X = 3), on passe


de X à Y
5 - Comportement face au risque (1)

Les actions X , Y et Z sont des variables aléatoires réelles


bornées

Comparaison entre E(X ) et X


5 - Comportement face au risque (2)

5.1 - Aversion pour le risque

I Un agent est riscophobe ⇔ ∀X , E(X ) % X


Interprétation
Cas où les espérances diffèrent

I Un agent est riscophile ⇔ ∀X , X % E(X )

I Un agent est neutre vis-à-vis du risque ⇔ ∀X , X ∼ E(X )

Aversion / goût pour le risque au sens strict


5 - Comportement face au risque (3)

5.2 - Équivalent certain

L’équivalent certain de X est la conséquence certaine cX telle


que X ∼ cX

Interprétation

Existence et unicité
5 - Comportement face au risque (4)

5.3 - Prime de risque

La prime de risque ρX de X est telle que ρX = E(X ) − cX

Interprétation

Cas de l’agent riscophile

Un agent 1 a plus d’aversion pour le risque qu’un agent 2 ssi


agent 1 agent 2
∀X , ρX ≥ ρX
6 - Les préférences sur les conséquences (1)

6.1 - Le cas du consommateur

Le choix du consommateur en environnement certain

Notations :
revenu
prix = (prix1 , . . . prixk )
x = (x1 , . . . xk )
f : x 7→ f (x)

Fonction d’utilité et préférences du consommateur sur les


paniers
6 - Les préférences sur les conséquences (2)

MAX f (x) sc prix x 0 ≤ revenu


x

x ∗ 7→ f (x ∗ ) = f (x ∗ (prix, revenu)) = v (prix, revenu)

Définition de la fonction d’utilité indirecte, pourquoi il s’agit bien


d’une fonction d’utilité

Fonction d’utilité indirecte et revenu

u est une fonction d’utilité strictement croissante de la richesse


6 - Les préférences sur les conséquences (3)

6.2 - Le cas du producteur

Les préférences du producteur sur les profits


6 - Les préférences sur les conséquences (4)

6.3 - Synthèse

Les préférences du décideur sur les conséquences peuvent


être représentées par u

Les conséquences étant monétaires, on peut écrire u(ω + x1 )

Hypothèse de non satiété stricte (ou monotonicité forte)

u et g ◦ u lorsque g est une transformation strictement


croissante de u
7 - Les préférences sur les actions (1)

Dans cette section, les préférences du décideur sur les actions


peuvent être représentées par une fonction d’utilité U

7.1 - Actions et richesses

Richesse initiale, richesse finale

Cas général : Ω, X et W Cas particuliers : ω, x et w

Une action risquée (resp. certaine) ne correspond pas


forcément à une richesse finale risquée (resp. certaine)
7 - Les préférences sur les actions (2)

Actions et richesses finales ont la même nature mathématique

W = Ω + X , action et richesse finale préférées, les préférences


associées

On raisonne sur les richesses finales plutôt que sur les actions
7 - Les préférences sur les actions (3)

7.2 - Fonction d’utilité définie sur les actions

U est telle que X % Y ⇔ U(Ω + X ) ≥ U(Ω + Y )

On en déduit :

X ∼ Y ⇔ U(Ω + X ) = U(Ω + Y )

X  Y ⇔ U(Ω + X ) > U(Ω + Y )


7 - Les préférences sur les actions (4)

7.3 - La fonction espérance de la richesse

U(W ) = E(W )
7 - Les préférences sur les actions (5)
Exemple :

Une entreprise peut entrer ou pas sur un marché.

Si elle entre, elle produit 3 unités pour un coût total de 1 000¤.

La quantité vendue Y est une va de loi de probabilité

y 0 1 2 3
P(Y = y ) 0, 1 0, 1 0, 5 0, 3

Chaque unité est vendue au prix de marché, égal à 500¤.

Ses autres activités assurent à l’entreprise un profit de 200¤.

Quel est le choix de l’entreprise ?


7 - Les préférences sur les actions (6)

4
P
D’après l’énoncé, E(Y ) = yi P(Y = yi )
i=1
= 0 × 0, 1 + 1 × 0, 1 + 2 × 0, 5 + 3 × 0, 3 = 2

Avec les notations du cours, ω = 200 X = 500Y − 1 000

Entrer procure une utilité U(ω + X )


= E(ω+X ) = E(200+500Y −1 000) = 500E(Y )−800 = 200

Ne pas entrer procure une utilité U(ω) = E(ω) = E(200) = 200

Le producteur est indifférent entre les deux alternatives.


7 - Les préférences sur les actions (7)

Propriétés :
† U est définie à une transformation strictement croissante
près
† U(W ) = E(W ) = E(E(W )) = U(E(W )) ⇔ W ∼ E(W )

Exemple d’utilisation
7 - Les préférences sur les actions (8)

Paradoxe de Saint-Pétersbourg :

On vous propose de jouer à un jeu consistant à lancer une


pièce.

Si la pièce retombe sur pile, vous gagnez 2¤. Dans le cas


contraire, et tant que la pièce n’est pas retombé sur pile, vous
la relancez et doublez votre gain précédent.

Êtes-vous prêt à donner tout ce que vous possédez pour


pouvoir jouer à ce jeu ?
7 - Les préférences sur les actions (9)

Si vos préférences sont représentables par la fonction


espérance de la richesse, vous acceptez à condition que

U(ω − ω + G) ≥ U(ω) ⇒ E(G) ≥ ω

où le gain G est une va de loi de probabilité

g 21 22 23 . . .
1 1 1 2 1 3
  
P(G = g) 2 2 2 ...

 1  2  3
11 2 1 3 1
E(G) = 2 × +2 × +2 × +. . . = 1+1+1+. . . = +∞
2 2 2

Votre richesse initiale étant finie, vous acceptez la proposition.


7 - Les préférences sur les actions (10)

7.4 - Les fonctions de Markowitz

U(W ) = f (E(W ), Var (W )) avec U10 (E(W ), Var (W )) > 0

où Var (X ) = E([X − E(X )]2 ) = E(X 2 ) − [E(X )]2


7 - Les préférences sur les actions (11)
Exemple :

Un individu dispose de 1 000¤.

Soit il achète pour 1 000¤ d’actions et il les revend dans la


journée. Soit il ne fait rien.

Le taux de rendement R des actions est une va de loi de


probabilité
r −0, 1 0 0, 1
P(R = r ) 0, 3 0, 4 0, 3

Ses préférences sont représentées par une fonction de


Markowitz linéaire U(W ) = E(W ) − kVar (W ) où k est un
paramètre.

Quel est le choix de cet individu ?


7 - Les préférences sur les actions (12)

D’après l’énoncé,
E(R) = 0
6
E(R 2 ) = (−0, 1)2 × 0, 3 + 02 × 0, 4 + 0, 12 × 0, 3 =
1000
6
Var (R) = E(R 2 ) − [E(R)]2 =
1000

Acheter et revendre procure une utilité

U(1 000[1 + R]) = E(1 000[1 + R]) − kVar (1 000[1 + R])

= 1 000[1 + E(R)] − 1 0002 kVar (R) = 1 000 − 6 000k


7 - Les préférences sur les actions (13)

Ne rien faire procure une utilité

U(1 000) = E(1 000) − kVar (1 000) = 1 000

Si k < 0 (riscophile), l’individu achète et revend.


Si k = 0 (neutre), on ne sait pas ce que va faire l’individu.
Si k > 0 (riscophobe), l’individu ne fait rien.
7 - Les préférences sur les actions (14)

Propriétés :
† U est définie à une transformation strictement croissante
près

† U20 (E(W ), Var (W )) < 0


⇔ U(E(W )) ≥ U(W )
⇔ E(W ) % W (cas où k > 0)

† U20 (E(W ), Var (W )) = 0 ⇔ E(W ) ∼ W (cas où k = 0)


† U20 (E(W ), Var (W )) > 0 ⇔ W % E(W ) (cas où k < 0)
† Pour la forme linéaire, k est une mesure de l’aversion pour
le risque
7 - Les préférences sur les actions (15)

Exemple d’utilisation

Les fonctions de Markowitz mesurent le risque par la variance

La variance est une mesure objective du risque.


7 - Les préférences sur les actions (16)

Exemple :

Supposons que U(W ) = E( W )

L’inégalité de Jensen dit que

f fonction concave ⇒ E(f (X )) ≤ f (E(X ))

√ p p
U(W ) = E( W ) ≤ E(W ) ≤ E( E(W )) ≤ U(E(W ))

⇒ E(W ) % W
7 - Les préférences sur les actions (17)

Supposons les richesses finales W et W 0 de lois de probabilité

w 0 4 w0 1 9
et
P(W = w) 0, 5 0, 5 P(W 0 = w 0 ) 7/8 1/8

E(W ) = E(W 0 ) = 2
E(W 2 ) = 8 Var (W ) = 4
E(W 02 ) = 11 Var (W 0 ) = 7

√ √ 5
U(W ) = E( W ) = 1 U(W 0 ) = E( W 0 ) =
4
7 - Les préférences sur les actions (18)

Quand est-ce que la variance est un bon indicateur du risque


perçu ?
II – T HÉORIE DE L’ ESPÉRANCE
D ’ UTILITÉ ET CONCEPTS ASSOCIÉS

1. Les fonctions d’utilité espérée


2. Retour sur les concepts et les outils de la prise de décision
dans le risque
3. Mesures de l’aversion pour le risque
4. Fonctions d’utilité espérée usuelles et fonctions de
Markowitz
5. Conclusion
Dans la TEU, le décideur fait face à une situation de risque
1 - Les fonctions d’utilité espérée (1)

1.1 - Mélange d’actions

L’action Z = αX + (1 − α)Y est telle que

∀A, P(Z ∈ A) = αP(X ∈ A) + (1 − α)P(Y ∈ A)

Première utilisation
1 - Les fonctions d’utilité espérée (2)

Exemple :

Le décideur peut choisir la loterie à deux étapes Z .

À la première étape, l’action X ou l’action Y est sélectionnée


1
selon les probabilités α = 10 et 1 − α

À la deuxième étape, une conséquence est sélectionnée selon


la loi de probabilité de l’action concernée.

X et Y ont pour loi de probabilité

x 0 90 y 0 990
et
P(X = x) 0, 5 0, 5 P(Y = y ) 59 4
9
1 - Les fonctions d’utilité espérée (3)

D’après la définition précédente, Z a pour loi de probabilité

z 0 90 990
P(Z = z) 0, 55 0, 05 0, 4
1 - Les fonctions d’utilité espérée (4)

Deuxième utilisation

Exemple :

La loterie Z s’écrit

0, 5510 + 0, 05190 + 0, 41990

où 1c est la loterie donnant c avec une probabilité de 1


1 - Les fonctions d’utilité espérée (5)

1.2 - Construction intuitive des fonctions d’utilité espérée

W , WX , WY et WZ sont des variables aléatoires réelles


bornées
n
1wi P(W = wi )
P
Si W est une loterie, W =
i=1

L’utilité associée à 1wi est u(wi )

On défini U par
n
X
U(W ) = u(wi )P(W = wi ) = E(u(W ))
i=1
1 - Les fonctions d’utilité espérée (6)

On généralise U(W ) = E(u(W ))

On suppose que cette fonction U existe et qu’elle vérifie :

X % Y ⇔ U(WX ) ≥ U(WY )

U est une fonction d’utilité espérée


1 - Les fonctions d’utilité espérée (7)

Exemple :

La richesse initiale est égale à ω = 10

L’action Z a déjà été décrite.

La richesse finale est égale à WZ = ω + Z

La fonction d’utilité sur les conséquences vérifie u(w) = log w

Quelle est l’utilité espérée de la richesse finale ?


1 - Les fonctions d’utilité espérée (8)

WZ a pour loi de probabilité

w 10 100 1 000
P(WZ = w) 0, 55 0, 05 0, 4

u(WZ ) = log(WZ ) a pour loi de probabilité

log w 1 2 3
P(u(WZ ) = log w) 0, 55 0, 05 0, 4

U(WZ ) = E(log(WZ )) = 0, 55 × 1 + 0, 05 × 2 + 0, 4 × 3 = 1, 85
1 - Les fonctions d’utilité espérée (9)

1.3 - Concavité de la fonction d’utilité sur les conséquences

Aversion pour le risque et concavité de u


1 - Les fonctions d’utilité espérée (10)

Idée :
Le décideur a de l’aversion pour le risque
⇔ ∀W , E(W ) % W
⇔ ∀W , U(E(W )) ≥ U(W )
⇔ ∀W , u[E(W )] ≥ E(u[E(W )]) ≥ E(u[W ])
⇔ u est une fonction concave
(sa courbe est au-dessus de ses cordes) 
1 - Les fonctions d’utilité espérée (11)

F IGURE: Aversion pour le risque


1 - Les fonctions d’utilité espérée (12)

Décideur Fonction d’utilité u


Riscophobe au sens strict strictement concave
Riscophobe concave
Neutre vis-à-vis du risque affine
Riscophile convexe
Riscophile au sens strict strictement convexe
1 - Les fonctions d’utilité espérée (13)

1.4 - Propriétés des fonctions d’utilité espérée

U est définie à une transformation affine strictement croissante


près
1 - Les fonctions d’utilité espérée (14)

Exemple :

Si U(W ) = E(u(W )) ⇒ U(WX ) ≥ U(WY ) ⇒ X % Y

alors g(U(W )) = [E(u(W ))]2 ⇒ g(U(WX )) ≥ g(U(WY ))


⇒X %Y

Le classement est identique mais g(U(W )) n’est pas une


espérance

Inversement, avec a > 0, aU(W ) + b = aE(u(W )) + b


= E(au(W ) + b) = E(v (W )) est bien une utilité espérée
1 - Les fonctions d’utilité espérée (15)

u est définie à une transformation affine strictement croissante


près
1 - Les fonctions d’utilité espérée (16)

Exemple :
√ √
Si u(w) = w et g(u(w)) = ( w)4 = w 2
alors le décideur est tantôt riscophobe tantôt riscophile

Inversement, avec a > 0, au(w) + b ne modifie pas la


concavité de la fonction u
1 - Les fonctions d’utilité espérée (17)

En fin de compte, les préférences se mesurent comme la


température !

u(w) = aw + b, où a > 0, et la fonction identité

On peut toujours poser u(wmin ) = 0 et u(wmax ) = 1


2 - Retour sur les concepts et les outils de la prise de
décision dans le risque (1)

2.1 - Dominance stochastique d’ordre 1

Équivalence au fait que WX DS1 WY


2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (2)

Idée :
WX DS1 WY
⇔ ∀x ∈ R, FWX (x) ≤ FWY (x)
⇔ ∀x ∈ R, 1 − P(WX > x) ≤ 1 − P(WY > x)
⇔ ∀x ∈ R, P(WX > x) ≥ P(WY > x)

Par ailleurs, u 0 (w) > 0

L’action X conduit donc à pondérer les utilités les plus grandes


par de plus grandes probabilités que ne le fait l’action Y . Ainsi,

E(u(WX )) ≥ E(u(WY )) ⇔ U(WX ) ≥ U(WY ) ⇔ X %Y 


2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (3)
Exemple :

w 1 4 9 16
P(WX = w) 0 0, 3 0, 3 0, 4 ⇒ WX DS1 WY
P(WY = w) 0, 5 0 0, 1 0, 4

√ √ √ √ √
U(W ) = E( W ) ⇒ U(WX ) = 1×0+ 4×0, 3+ 9×0, 3+ 16×0, 4

⇒ U(WX ) = 3, 1 et U(WY ) = 2, 4

U(W ) = E(W ) ⇒ U(WX ) = 10, 3 et U(WY ) = 7, 8

U(W ) = E(W 2 ) ⇒ U(WX ) = 131, 5 et U(WY ) = 111


Le décideur est tour-à-tour riscophobe, neutre vis-à-vis du
risque, riscophile mais il préfère toujours l’action X
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (4)

Intérêt d’avoir établi que WX DS1 WY

Si la dominance est stricte et que l’on ne peut ni écrire


WX DS1 WY ni écrire WY DS1 WX
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (5)

2.2 - Dominance stochastique d’ordre 2

Existence d’une bonne mesure du risque perçu

Équivalence au fait que WY MPS WX


2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (6)

Idée (avec des lois non absolument continues, l’écriture diffère


mais la logique reste la même) :

WY MPS WX ⇔ Y s’obtient à partir de X par transfert de poids


préservant l’espérance

Notons f (w) la fonction qui à la richesse w associe le transfert


de poids. Puisque ce transfert préserve l’espérance
Z +∞ Z +∞
wf (w)dw = 0 ⇔ u(w)f (w)dw ≤ 0 avec u concave
−∞ −∞
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (7)

Avec la condition précédente et en notant fX la densité de WX :


Z +∞ Z +∞
E(u(WY )) = u(w)fY (w)dw = u(w)[fX (w)+f (w)]dw
−∞ −∞
Z +∞
= E(u(WX )) + u(w)f (w)dw
−∞

⇔ E(u(WX )) ≥ E(u(WY )) ⇔ U(WX ) ≥ U(WY ) ⇔ X % Y 


2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (8)

Exemple :

w 2 9 16
P(WX = w) 0 1 0 ⇒ WY MPS WX
P(WY = w) 0, 5 0 0, 5

U(W ) = E( W )

2
⇒ U(WX ) = 3 et U(WY ) = 2 +
2
⇒ X %Y
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (9)

2.3 - Équivalent certain

cWX telle que WX ∼ cWX ⇔ E(u(WX )) = u(cWX )


2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (10)

F IGURE: Équivalent certain


2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (11)

Exemple :

u(w) = w, ω = 10, X à pour loi de probabilité

x 6 26
P(X = x) 0, 5 0, 5

Pour quelle richesse certaine, le décideur accepte de renoncer


à la richesse aléatoire WX = ω + X ?
Si le décideur possède WX , à quel prix accepte-t-il de vendre la
loterie X ?
Si le décideur possède ω, à quel prix accepte-t-il d’acheter la
loterie X ?
Pour quelle richesse initiale certaine, le prix d’achat est-il égal
au prix de vente trouvé précédemment ?
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (12)

L’équivalent certain cWX vérifie

E(u(WX )) = u(cWX )
√ √ p
⇒ 0, 5 10 + 6 + 0, 5 10 + 26 = cWX
⇒ cWX = 25
Comme E(WX ) = 26, le décideur préfère à la richesse WX la
certitude de son espérance. Il est riscophobe.
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (13)

Le prix de vente pv rend le décideur indifférent entre ne pas


vendre et vendre la loterie :

E(u(WX )) = u(ω + pv )

⇔ u(cWX ) = u(ω + pv )
⇒ cWX = ω + pv
⇒ pv = 15
Le décideur accepte de vendre à 15
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (14)

Le prix d’achat pa rend le décideur indifférent entre acheter ou


ne pas acheter la loterie :

E(u(WX − pa )) = u(ω)
p p √
⇒ 0, 5 10 + 6 − pa + 0, 5 10 + 26 − pa = 10
⇒ pa = 13, 5
Le décideur accepte d’acheter à 13, 5
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (15)

pa 6= pv car les richesses initiales WX et ω ne sont pas


équivalentes.

Par définition, WX ∼ cWX donc remplacer ω par cWX rétabli


l’équivalence des richesses initiales et supprime la différence
entre les deux prix :

E(u(cWX + X − pa )) = u(cWX )
p p √
⇒ 0, 5 25 + 6 − pa + 0, 5 25 + 26 − pa = 25
⇒ pa = 15 = pv
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (16)

Valeur et signe de l’équivalent certain, du prix de vente et du


prix d’achat
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (17)
Exemple :

Avec un décideur riscophile caractérisé par u(w) = w 2 et X


ayant pour loi de probabilité

x −9 6
P(X = x) 0, 8 0, 2

on obtient cWX ≈ 7, 21, pv ≈ −2, 79 et pa = −4

Il faut payer le décideur au moins 4 pour qu’il accepte le risque


que représente la loterie X .
Il est prêt à payer jusqu’à 2, 79 pour qu’on le débarrasse du
risque qu’elle représente.

Cette situation est typique de l’assurance ; l’assuré paie pour


qu’on le débarrasse du risque.
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (18)

2.4 - Prime de risque

Si le décideur est neutre vis-à-vis du risque, WX ∼ E(WX )

Interprétation de ρWX = E(WX ) − cWX

Autre interprétation de ρWX

Définition alternative :

ρWX est telle que u(E(WX ) − ρWX ) = E(u(WX ))


2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (19)

Idée :

Compte-tenu que la fonction d’utilité u est strictement


croissante de la richesse et la définition de l’équivalent certain :

cWX = E(WX ) − ρWX

⇔ u(cWX ) = u(E(WX ) − ρWX )


⇔ E(u(WX )) = u(E(WX ) − ρWX ) 
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (20)

F IGURE: L’écart correspond à la prime de risque


2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (21)

Signe de la prime de risque et concavité de u


2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (22)

Idée :

Compte-tenu que la fonction d’utilité u est strictement


croissante de la richesse et la définition de l’équivalent certain :

E(WX ) ≥ cWX

⇔ u[E(WX )] ≥ E(u(WX ))
⇔ u est une fonction concave
(sa courbe est au-dessus de sa corde) 
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (23)

Exemple :

Dans l’exemple où u(w) = w, ω = 10 et X à pour loi de
probabilité
x 6 26
P(X = x) 0, 5 0, 5
Combien le décideur accepte-t-il de perdre pour échanger sa
richesse initiale WX contre son espérance ?
Quelle est la relation entre pv , ρWX et le prix auquel un décideur
neutre vis-à-vis du risque serait prêt à vendre la loterie X ?
Quelle est la relation entre pa , ρWX −pa et le prix auquel un
décideur neutre vis-à-vis du risque serait prêt à acheter la
loterie X ?
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (24)

Puisque WX ∼ cWX , il est prêt à perdre

E(WX ) − cWX = ρWX = 26 − 25 > 0

⇒ le décideur a de l’aversion pour le risque

Alternativement,

u(E(WX ) − ρWX ) = E(u(WX ))

⇔ u(E(WX ) − ρWX ) = u(cWX )


q √
⇒ 26 − ρWX = 25

⇒ ρWX = 1
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (25)

Un décideur neutre vis-à-vis du risque est prêt à vendre la


loterie X pour un prix p = E(X ). En effet,

E(u(WX )) = u(ω + p)

⇒ E(WX ) = ω + p
⇒ ω + E(X ) = ω + p
⇒ p = E(X )
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (26)

Pour le décideur qui nous intéresse,

ρWX = E(WX ) − cWX

⇒ ρWX = ω + E(X ) − (ω + pv )
⇒ pv = E(X ) − ρWX
Par rapport à un individu neutre vis-à-vis du risque, le décideur
est prêt à perdre la prime de risque pour vendre la loterie. Le
premier accepte de vendre à 16, le second à 15 (il donne à la
loterie une plus petite valeur).

La prime de risque est la réduction de prix que la personne


riscophobe est prête à consentir, par rapport au prix qu’accepte
un individu neutre vis-à-vis du risque.
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (27)

Un décideur neutre vis-à-vis du risque est prêt à acheter la


loterie X pour un prix p = E(X ). En effet,

E(u(WX − p)) = u(ω)

⇒ E(WX − p) = ω
⇒ ω + E(X ) − p = ω
⇒ p = E(X )
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (28)
Par définition du prix d’achat, E(u(WX − pa )) = u(ω). Pour le
décideur qui nous intéresse,

u(E(WX − pa ) − ρWX −pa ) = E(u(WX − pa ))

⇒ u(ω + E(X ) − pa − ρWX −pa ) = u(ω)


⇒ ω + E(X ) − pa − ρWX −pa = ω
⇒ pa = E(X ) − ρWX −pa
Par rapport à un individu neutre vis-à-vis du risque, le décideur
demande une récompense pour acheter la loterie. Le premier
accepte d’acheter à 16, le second à 13, 5 (il donne à la loterie
une plus petite valeur).

La prime de risque est la réduction de prix qu’il faut consentir à


une personne riscophobe, par rapport au prix qu’accepte un
individu neutre vis-à-vis du risque.
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (29)

ρWX −pa 6= ρWX car WX est la richesse initiale du vendeur alors


que WX − pa est la richesse finale de l’acheteur.

Intérêt du montant de la prime de risque


2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (30)

2.5 - Risques additif, multiplicatif et partiel

Si W est écrite sous la forme. . .


. . . WX = ω1 + X , le risque est additif
. . . WY = ω1 (1 + Y ), le risque est multiplicatif
. . . WZ = ω2 + ω3 (1 + Z ) où ω2 + ω3 = ω1 , le risque est partiel

Par exemple, on écrit WY = ω1 + ω1 Y


2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (31)
Exemple :

u(w) = w, ω1 = 10, X à pour loi de probabilité

x 6 26
P(X = x) 0, 5 0, 5

Y à pour loi de probabilité

y +60% +260%
P(Y = y ) 0, 5 0, 5

ω2 = 8, ω3 = 2, Z à pour loi de probabilité

z +300% +1 300%
P(Z = z) 0, 5 0, 5
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (32)

On vérifie que WX = WY = WZ à pour loi de probabilité

w 16 36
P(W = w) 0, 5 0, 5

Cela signifie que si l’énoncé n’avait donné que Y ou Z , on


aurait pu déterminer WX puis X , et faire les raisonnements
habituels pour trouver des valeurs comme l’équivalent certain.

D’après l’exemple précédent, l’espérance de la richesse finale


vaut 26, l’équivalent certain 25 et la prime de risque (absolu) 1
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (33)

(
E(WY ) = ω1 (1 + E(Y )) ⇒ E(Y ) = 160%
WY = ω1 (1 + Y ) ⇒
25 = ω1 (1 + tWY ) ⇒ tWY = 150%

On exprime l’équivalent certain du décideur neutre vis-à-vis du


risque et celui de notre décideur sous la forme d’un taux de
rendement équivalent certain.

Le décideur qui nous intéresse est indifférent entre ω1 (1 + Y )


et ω1 (1 + tWY ). Il est prêt à renoncer à 160 − 150 points de
rendement pour être débarrassé du risque. On dit que la prime
de risque relatif est de 10 points.

Ces 10% correspondent à 10%ω1 = 1 unité monétaire, la prime


de risque précédemment calculée.
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (34)

WZ = ω2 + ω3 (1 + Z )
(
E(WZ ) = ω2 + ω3 (1 + E(Z )) ⇒ E(Z ) = 800%

25 = ω2 + ω3 (1 + tWZ ) ⇒ tWZ = 750%
Cette fois, les taux de rendement s’appliquent à la seule partie
risquée de la richesse.

Le décideur est prêt à renoncer à 800 − 750 points de


rendement pour être débarrassé du risque. On dit que la prime
de risque partiel est de 50 points.

Ces 50% correspondent à 50%ω3 = 1 unité monétaire, la prime


de risque précédemment calculée.
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (35)

ρ0WY vérifie u(E(WY )−ω1 ρ0WY ) = E(u(WY )) et ρWX = ω1 ρ0WY

ρ00WZ vérifie u(E(WZ )−ω3 ρ00WZ ) = E(u(WZ )) et ρWX = ω3 ρ00WZ


2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (36)

Idée :

Remplacer WY = WX dans l’expression précédente.

Sachant que u(E(WX ) − ρWX ) = E(u(WX )), conclure par


identification. 
2 - Retour sur les concepts et les outils. . . (37)

Montant de la prime de risque et aversion pour le risque


3 - Mesures de l’aversion pour le risque (1)

3.1 - Transformation concave de la fonction d’utilité


sur les conséquences

Montant de la prime de risque et concavité de u


3 - Mesures de l’aversion pour le risque (2)

Idée :

Soit ϕ transformation strictement croissante concave de la


fonction d’utilité u B telle que u A = ϕ ◦ u B

Avec la définition de la prime de risque, l’inégalité de Jensen et


la stricte croissance des fonctions d’utilité, on a :

∀W , u A (E(W ) − ρAW ) ≤ E(u A (W ))

≤ E(ϕ[u B (W )]) ≤ ϕ[E(u B (W ))]


≤ ϕ[u B (E(W ) − ρBW )] ≤ u A (E(W ) − ρBW )
⇔ E(W ) − ρAW ≤ E(W ) − ρBW ⇔ ρAW ≥ ρBW 
3 - Mesures de l’aversion pour le risque (3)
3.2 - Coefficients d’aversion pour le risque

Dans cette section, w est l’espérance de la richesse finale. Si


la fonction d’utilité u du décideur est de classe C 2 , on défini les
indices suivants :
u 00 (w)
Absolute Risk-Aversion ARA(w) = −
u 0 (w)

u 00 (w) u 00 (w)
Relative Risk-Aversion RRA(w) = −ω1 = −w
u 0 (w) u 0 (w)
car E(Y ) = 0 et ω1 = ω1 (1 + E(Y )) = E(WY ) = w

u 00 (w)
Partial Risk-Aversion PRA(w, ω3 ) = −ω3
u 0 (w)

Ces indices sont une propriété des préférences


3 - Mesures de l’aversion pour le risque (4)

3.3 - Valeur locale de la prime de risque

W renvoie des valeurs appartenant à [E(W ) − h, E(W ) + h]

Pour un petit risque,

Var (W ) u 00 (E(W ))
ρW ≈ −
2 u 0 (E(W ))
3 - Mesures de l’aversion pour le risque (5)

Idée :

D’après le théorème de Taylor,

u 0 (E(W ))(W − E(W ))1


u(W ) ≈ u(E(W )) +
1!
u 00 (E(W ))(W − E(W ))2
+
2!
u 00 (E(W ))Var (W )
⇒ E(u(W )) ≈ u(E(W )) +
2
3 - Mesures de l’aversion pour le risque (6)

Par ailleurs, d’après la définition de la prime de risque (petite


car le risque est petit) et le théorème de Taylor,

E(u(W )) = u(E(W ) − ρW )

u 0 (E(W ))(E(W ) − ρW − E(W ))1


≈ u(E(W )) +
1!

En combinant les deux approximations,

u 00 (E(W ))Var (W )
u(E(W )) − ρW u 0 (E(W )) ≈ u(E(W )) +
2
u 00 (E(W )) Var (W )
⇒ ρW ≈ − 
u 0 (E(W )) 2
3 - Mesures de l’aversion pour le risque (7)

Si Var (W ) = Var (WX ) = Var (ω1 + X ) = Var (X )


Var (X )
alors ρWX ≈ ARA(E(W ))
2

Si Var (W ) = Var (WY ) = Var (ω1 (1 + Y )) = ω12 Var (Y )


et si ρWX = ω1 ρ0WY
ω12 Var (Y ) u 00 (E(W )) Var (Y )
alors ρ0WY ≈ − 0
≈ RRA(E(W ))
2ω1 u (E(W )) 2
3 - Mesures de l’aversion pour le risque (8)

Si Var (W ) = Var (WZ ) = Var (ω2 + ω3 (1 + Z ))


= ω32 Var (Z ) et si ρWX = ω3 ρ00WZ
ω32 Var (Z ) u 00 (E(W )) Var (Z )
alors ρ00WZ ≈ − 0
≈ PRA(E(W ), ω3 )
2ω3 u (E(W )) 2

Décomposition de la prime de risque


3 - Mesures de l’aversion pour le risque (9)

3.4 - Le théorème d’Arrow - Pratt

Si les fonctions d’utilité u A et u B de deux décideurs sont de


classe C 2 , Arrow et Pratt ont montré que les assertions
suivantes sont équivalentes :
1. A a plus d’aversion pour le risque que B : ∀W , ρAW ≥ ρBW
2. ∃ϕ transformation strictement croissante concave de u B
telle que u A = ϕ ◦ u B
3. ∀w ∈ R, ARAA (w) ≥ ARAB (w)
3 - Mesures de l’aversion pour le risque (10)
Idée :

1 ⇔ 2 d’après la section sur la transformation de la fonction


d’utilité, 3 ⇒ 1 à partir de l’approximation de la prime de risque.
Reste à montrer que 2 ⇒ 3 :

u A = ϕ(u B ) ⇒ u A0 = ϕ0 (u B )u B 0 et u A00 = ϕ00 (u B )u B 02 +ϕ0 (u B )u B 00

u A00 ϕ00 (u B )u B 02 + ϕ0 (u B )u B 00 ϕ00 (u B )u B 02 u B 00


⇒ = = + B0
u A0 ϕ0 (u B )u B 0 ϕ0 (u B )u B 0 u
ϕ00 (u B )u B 02
où est du signe de ϕ00 (u B ) ≤ 0 (fonction concave)
ϕ0 (u B )u B 0
u A00 u B 00
⇒ ≤
u A0 uB 0
⇒ ARAA ≥ ARAB 
3 - Mesures de l’aversion pour le risque (11)

L’expression "aversion pour le risque" est trompeuse


3 - Mesures de l’aversion pour le risque (12)

3.5 - Effet de la richesse sur l’aversion pour le risque

Dans cette section, w est l’espérance de la richesse finale

Il est généralement admis que les riches acceptent plus de


risques que les pauvres

Hypothèse : ARA0 (w) < 0


3 - Mesures de l’aversion pour le risque (13)

Si u est la fonction identité,


∀w, ARA(w) = RRA(w) = PRA(w, ω3 ) = 0

Dans les autres cas, l’hypothèse ARA0 (w) < 0 conduit aux
résultats suivants :

Si u est une fonction strictement croissante convexe,


∀w, ARA(w) ≤ 0. Puisque RRA(w) = wARA(w), on a
∀w > 0, RRA0 (w) = ARA(w) + wARA0 (w) < 0

Si u est une fonction strictement croissante concave,


∀w, ARA(w) ≥ 0. Ainsi, RRA0 (w) est généralement de signe
indéterminé
3 - Mesures de l’aversion pour le risque (14)

On exprime autrement l’indétermination du signe de RRA0 (w) :

Var (W )
ρW ≈ ARA(w) et, ici, Var (W ) = ω12 Var (Y ) = w 2 Var (Y )
2
Ainsi, Var (W ) augmente avec w alors que, par hypothèse,
ARA(w) diminue avec w

Effet dominant et nouvelle hypothèse : RRA0 (w) ≥ 0

Retour sur la proposition selon laquelle les riches acceptent


plus de risques que les pauvres
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et fonctions de
Markowitz (1)

Les fonctions u les plus intéressantes vérifient :

u 0 (w) > 0 u 00 (w) < 0 ARA0 (w) < 0 RRA0 (w) ≥ 0


4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (2)

4.1 - La fonction espérance de la richesse

U(W ) = E(W )

u(w) u 0 (w) u 00 (w) ARA(E(W )) RRA(E(W ))


w 1 0 0 0
L’hypothèse ARA0 (E(W )) < 0 n’est pas respectée. Cette
fonction est quand même utilisée, soit pour déterminer le
comportement limite d’un décideur riscophobe dont l’aversion
tend vers zéro, soit comme une hypothèse qui simplifie
l’analyse sans en modifier les conclusions qualitatives
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (3)

4.2 - La fonction d’utilité logarithmique

U(W ) = E(ln W ) avec w > 0

u(w) u 0 (w) u 00 (w) ARA(E(W )) RRA(E(W ))


1
ln w w − w12 < 0 1
E(W ) (strict. décroissante) 1

Cette fonction est limitée aux valeurs strictement positives de la


richesse. Hormis cela, elle a toutes les propriétés désirées
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (4)

4.3 - Les fonctions d’utilité quadratiques

Avant transformation affine strictement croissante,


u(w) = aw 2 + bw + c avec a 6= 0 et a < 0 pour l’aversion et
b
w < − 2a pour la stricte croissance et b > 0 pour permettre
w >0

1
U(W ) = E(W − αW 2 ) avec α > 0, w <

u(w) u 0 (w) u 00 (w) ARA(E(W )) RRA(E(W ))


2α 2αE(W )
w − αw 2 1 − 2αw −2α 1−2αE(W ) 1−2αE(W )
<0 (strict. croissante) (strict. crois.)
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (5)

Cette fonction est limitée aux valeurs strictement inférieures à


1
2α . Au-delà de cette limite, les préférences doivent avoir une
autre forme. Il est plus ennuyeux que l’hypothèse
ARA0 (E(W )) < 0 ne soit pas respectée

Ces fonctions sont néanmoins utilisées en économie. Par


exemple, dans le modèle d’évaluation des actifs financiers
(MEDAF / CAPM)

U(W ) = E(W ) − αE(W 2 ) = E(W ) − α(Var (W ) + E(W )2 ) =


f (E(W ), Var (W )). Les fonctions d’utilité quadratiques sont un
cas particulier de fonctions (non linéaires) de Markowitz
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (6)
4.4 - Les fonctions d’utilité puissances


 
U(W ) = E avec w > 0, α 6= 0 et α < 1 pour un riscophobe
α

(= 1 pour neutre et > 1 pour riscophile)

u(w) u 0 (w) u 00 (w) ARA(E(W )) RRA(E(W ))


wα 1−α
α w α−1 (α − 1)w α−2
E(W ) (strict. 1−α
< 0 ssi α < 1 décrois. ssi α < 1)

Si α > 0,√on peut prendre u(w) = w α . Par exemple,


u(w) = w. Si α < 0, on peut prendre u(w) = −w α

Puisque α est un réel, cette fonction est limitée aux valeurs


strictement positives de la richesse. Hormis cela, la fonction
puissance d’exposant α < 1 a toutes les propriétés désirées
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (7)

4.5 - Les fonctions d’utilité exponentielles négatives


 −αW 
e
U(W ) = E avec α 6= 0
−α
et α > 0 pour l’aversion pour le risque

u(w) u 0 (w) u 00 (w) ARA(E(W )) RRA(E(W ))


e−αw −αw −αw < 0
−α e −αe α αE(W ) (strict. crois.)

L’hypothèse ARA0 (E(W )) < 0 n’est pas respectée. Ces


fonctions sont quand même utilisées pour déterminer le
comportement limite d’un décideur dont l’aversion absolue
diminue et tend vers une constante lorsque sa richesse
augmente
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (8)

Le résultat suivant et sa démonstration sont hors programme !

Si la richesse suit une loi normale, les fonctions exponentielles


négatives de paramètre α représentent les mêmes préférences
qu’une fonction de Markowitz linéaire de paramètre α2

Idée : Si W suit une loi normale,


2
E(e−αW ) = e−αE(W )+0,5α Var (W ) . En effet :

W ; N (E(W ), Var (W ))

⇒ −αW ; N (−αE(W ), α2 Var (W ))


⇒ e−αW ; log-normale(−αE(W ), α2 Var (W ))
2 Var (W )
⇒ E(e−αW ) = e−αE(W )+0,5α
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (9)

Le décideur choisit l’action X telle que

MAX U(W (X ))
X

e−αW (X )
⇔ MAX E( )
X −α
1 −αE(W (X ))+0,5α2 Var (W (X ))
⇔ MAX e
X −α
⇔ MAX E(W (X )) − 0, 5αVar (W (X ))
X

Ses préférences peuvent donc être représentées par la


fonction de Markowitz linéaire U(W ) = E(W ) − kVar (W ) où
k = 0, 5α 
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (10)

Le résultat suivant et sa démonstration sont hors programme !

Avec les fonctions exponentielles négatives et si la richesse suit


une loi normale, l’approximation de la prime de risque est
exacte et valable pour n’importe quel risque ("petit" ou non)

Idée : La prime de risque est telle que

e−α(E(W )−ρW )
E(u(W )) = u(E(W ) − ρW ) =
−α
Si W suit une loi normale,
 −αW 
e 1 −αE(W )+0,5α2 Var (W )
E(u(W )) = E = e
−α −α
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (11)

En combinant les expressions,

e−α(E(W )−ρW ) 1 −αE(W )+0,5α2 Var (W )


= e
−α −α

e−αE(W ) Var (W ) u 00 (E(W ))


⇔ ρW = 0, 5αVar (W )(−1)(−1) = − 
e−αE(W ) 2 u 0 (E(W ))
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (12)

4.6 - Les fonctions de Markowitz

Une fonction de Markowitz n’est pas une fonction d’utilité


espérée !

Un argument en faveur de la mesure du risque par la variance


est que ρW ≈ Var2(W ) ARA(E(W )). On veut préciser les cas où
la variance est une bonne mesure du risque perçu

Soit un petit risque. Si la richesse suit une loi normale ou si les


préférences sont quadratiques, la variance est une bonne
mesure du risque perçu. Il est alors justifié de représenter les
préférences du décideur par une fonction de Markowitz
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (13)
Idée :

Le risque étant petit, W renvoie des valeurs appartenant à


l’intervalle [E(W ) − h, E(W ) + h] où h est "petit" par rapport à
E(W )

Le théorème de Taylor permet d’écrire

u 0 (E(W ))(W − E(W ))1


u(W ) = u(E(W )) +
1!

u 00 (E(W ))(W − E(W ))2 u (n) (E(W ))(W − E(W ))n


+ +. . .+ +. . .
2! n!

En espérance, U(W ) = E(u(W )) = u(E(W ))


u 00 (E(W ))Var (W ) u (n) (E(W ))E[(W − E(W ))n ]
+ + ... + + ...
2 n!
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (14)
Cette expression ne dépend que de l’espérance et de la
variance si. . .
. . . ∀w, u 00 (w) = 2a d’où des dérivées d’ordre supérieur
égales à 0 pour tout w
Soit a = 0, u(w) = bw + c que l’on peut remplacer par
u(w) = w pour retrouver la fonction espérance de la
richesse
Soit a 6= 0, u(w) = aw 2 + bw + c et on retrouve les
fonctions d’utilité quadratiques
. . . ∀k > 2, E[(W − E(W ))k ] est nul ou fonction de l’espérance
et de la variance. C’est le cas si W suit une loi normale (ce
n’est pas le seul cas mais les autres cas peuvent
difficilement être retenus pour une richesse). Ses moments
centrés d’ordre impair sont nuls (loi symétrique) et ceux
d’ordre pair sont fonction de la seule variance
(E[(W − E(W ))2k ] = 1 × 3 × 5 × . . . × (2k − 1)[Var (W )]k )
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (15)
Dans chacun de ces cas, U(W ) = f (E(W ), Var (W )). Les
préférences du décideur peuvent donc se représenter par une
fonction de Markowitz

La fonction espérance de la richesse représente un décideur


neutre vis-à-vis du risque. Comme il ne tient pas compte du
risque, peu importe donc la façon dont on le mesure

Dans le cas des fonctions quadratiques, l’expression


00
précédente est égale à U(W ) = u(E(W )) + u (E(W 2))Var (W ) . À
espérances égales, tous les riscophobes (∀w, u 00 (w) < 0)
préfèrent la richesse de plus petite variance. La variance est
alors une bonne mesure du risque

Il reste donc à montrer que, parmi toutes les richesses suivant


une loi normale de même espérance, tous les riscophobes
préfèrent celle de plus petite variance
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (16)

F IGURE: Les aires sous les courbes étant égales à 1, les aires en
pointillées sont égales à l’aire hachurée
4 - Fonctions d’utilité espérée usuelles et. . . (17)

Soient deux richesses de loi normale de même espérance. La


richesse de plus grande variance est obtenu à partir de l’autre
par transfert de poids préservant l’espérance. Tous les
riscophobes préfèrent donc la richesse de plus petite
variance 
5 - Conclusion (1)

Une fonction d’utilité espérée U est un outil pour prédire l’action


choisie par le décideur

Pour remplir ce rôle, elle doit tenir compte de tout ce qui affecte
son choix (cf. chapitre précédent) :
1. ses préférences sur les conséquences càd la fonction
d’utilité sur les conséquences u
2. les lois de probabilités associées aux actions càd les
probabilités sur les événements
3. son attitude vis-à-vis du risque qui peut se représenter par
une transformation des éléments précédents
5 - Conclusion (2)

Par ailleurs, si la richesse finale est certaine, le choix du


décideur peut être prédit en se basant uniquement sur l’une de
ses fonctions d’utilité sur les conséquences (cf. introduction).
Dans ce cas, la fonction d’utilité espérée doit être égale à l’une
de ces fonctions

Comme on l’a vu dans ce chapitre, les fonctions d’utilité


espérée remplissent ce cahier des charges

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