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DES SOUVENIRS
PRO~E~MQUES,
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Librairie
de t). Dj6Ytt.ï, & Metz.
J)KHNiKAS MOMHNS))Ë ]tONAP.\RTKÀ t-A. A!AUtAtSOX.
LES
UiiAL.LJi.o
~'R A ~T TTC ~IJtiYLLi.r))~
CT'D'T T Tf~r~
Conibrmément aux lois de la Hbpdtieet au droit de
propriété des auteurs, ponr jouir dudit dloit, il a été
déposé cinq exemplairesta Directiongénera!e de Nm-
primerie et de la Librairie. En conséqaemce tont contre-
(actenf sera poursuivi.
Les exemplaires qui ne seront point signes de moi,
doivent être regardes comme contrefaits, et da~s le cas
de la confiscation, 3-:
ORNES DE GRAVURES.
Puis, BotMAO.
te C)(ant(~eaa~M~).}e
M parle ainsi 0 toi <}<n Ss trembler t En*
rope darM tes heanx )ours, contemple ici
l'ordreimmuable de 1 éternelleProvidence;
VouceqnetmetOM)et6deceMbre
1809, et ce qae tu es a~ottrd'hut.
A PARIS
ChezI'Aatenr, rue de Tcnmon, n*. 5, &nb. S. G.
Et a son Magasin de Librairie, rue dnPetit-Ubn
Saint-Sulpice, n". i.
M. DCCC.XVÏI.
A MES FIDÈLES ADEPTES.
CE QU'ILS NE PEUVENTCONCEVOIR.
2
Pag. 3o5 je dis en parlant de Paris
Malheur à toi vi)!e des philosophes hétas t
.<
"M!as!n!a}heareusec!tc!
i
M Anet.
a.
attends de pied ferme. Veuilles seulement ab-
jnrer tout esprit de parti et me lire avec calme
alors, malgré vos préventions passées et présentes,
j'aime à croire que vous rendrez du moins justice à la
pureté de mes intentions. Vous direz même, et je
me plais à le penser sous le voile de cette aHégorie,
il est pourtant des vérités qui frappent nos esprits;
et les plus opiniâtres d'entre vous conviendront avec
Boileau que
le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable.
ORACLES SIBYLLINS.
MA VISION
» Puisse la
tranquillité intérieure renaître
!<
enfin parmi vous ô Français! pardonnez,
qui ont d'anciens torts
» pardonnez à ceux
» envers vous, et
donnez aux autres la force de
malheurs trop mérités, qu'ils
» supporter teurs
réactions.
» appellent d'injustes
» Ecoutez, écoutez, mes derniers
profondémentdans votre
» mots, et gravez-les
fidèlement à ceux
» cceur pour les transmettre
» qui voudront
bien vous entendre. »
Tandis que Fange me partolt, je dormois
toujours. je recueillois, j'entendols, Bn songe,
les préceptes de t'envoyé divin. Il ajoute
«
L'horizonpolitique s'obscurcitde nouveau.
» Les nuages
s'amoncèlent, et tout annonce
» ancrage. Le
parti qui prétend triompher, en
plus qu'il ne le désire, le
a craint, peut-être
» prompt éclat; mais il s'obstine toujours à
» dire que les
choses sont arrivées à ce point,
» qu'il faut que
la foudre déchire la nue.
» C'est sur vos têtes coupables qu'elle ira
e tomber. 0 vous, artisans de révolu-
< tions
éterneUes, je vous !e dis, avant
» nn lustre
accompli, vous serez la plupart
!) rentrés dans le néant, si vous persévérez
»dans vos perfides desseins. »
Tel fut l'oracle prononcé par le génie des
Mondes, telles furent les redoutables vérités
qu'il m'annonça.
Une vive et brillante clarté m'environne sou-
dain de tontes parts.
Et JM/'<te?, étendant ses ailes d'une blancheur
éblouissante, dit encore, en me montrant nu
lis
2?<M7!<P nuncia ~<M*M.
« Je porte le symbole de la paix. »
I! disparoît aussitôt sur un nuage d'azur,
laissant derrière lui un long sinon de lumière,
semblable à celui de t'arc-en-ciel alors les
ténèbres de la nuit s'évanouissent, les habitans
de l'air, étonnés de voir naître l'aurore avant
l'heure accoutumée, commencent leurs con-
certs et respirent le parfum qu'exhale la nature
couverte encore des traces de l'hiver qui-dispa-
roissent sous les pas de l'envoyé céleste.
C'est ainsi, et sous les auspicesdu génie des
mondes créés, que commence l'année 1815.
J'étois restée anéantie et dans un étonnement
difficile à décrire.
Cette vision cependant me sembloit, non
3
pour le présent, mais pour l'avenir, d'un favo-
rable augure. J'osois espérer encore, et me
disois:
Heureux les peuples dont la renommée ne
parle jamais que d'une voix paisible! Mais jn
le vois, nous touchons au dénoûment d'une
grandecatastrophe. Ah! puisse la Venté, fille
de la Raison,préparer les esprits à me concevoir
Puissentdes documens trop certains frapper la
multitude étonnée, et l'amener à prévenir, s'il
est possible, l'épouvantable événement dont
nous sommes tous menacés. par l'apparition
si ~M~&ë du Je~McteMr des Mondes
Tigre, qui la pitié ne peut se faire entendre,
Tu n'aimes que le meurtre et tes emhrasen)€!M;
Les remparts abattus, tes palais mis en cendre,
Sont de ta cruauté tes plus doux monumens.
J.-B. RooMMW.
QUELQUES RÉFLEXIONS.
(<t) Tout homme qui vit dans ta crainte, vit dans f'Mctavajje.
HoRACt.
la politique, prouver que les plaintes portées
contre les prétendues injustices de la cour
sont l'œuvre de la malveillance. Je dévoilerai
enfin !a fausseté des courtisans, leurs brigues,
leurs cabales, et les intrigues dans lesquelles
ils chetcbcnt à envelopper la bonté du souve-
rain, dont la sagesse doit rendre la France au
bonheur et à !a paix. Mes discours, saus doute,
n'échapperontpas aux traits de la satire; heu-
reuse encore, si la méchanceté ne s'attache
qu'à mon livre; mais pourquoi, d'ailleurs,
deviendrois-je l'objet de sa haine?
JPfC/BMa~rO~MHt odia MM~CtW~OCMm (<ï).
Laissez, laissez écrire dit un de nos pu-
blicites, et empêchez de parler les Etats se-
ront toujours tranquilles.
Voilà peut-être la maxime la plus iucontes-
table de la politique et une de celtes dont il
seroit à souhaiter que les personnes appelées
au gouvernement des empires fussent bien
pénétrées mais quand cette maxime seroit
douteuse quand réellement de mauvais ou-
vrages pourroient faire impression sur le
public, qu'eu faudroit-il conclure contre les
auteurs? Qu'ils ont perdu leur temps à trans-
(a) C'est traMr sa vengeance que de manifestersahaine.
SES~oz.
crire d'Insipides rêveries ou de malheureuses
compilations (<?).
Faveur publique, amitié, ombres légères
qu'un rayon du soleil fait naître, et qui dispa-
raissez avec lui; la StBYLLE eut aussi l'occasion
d'éprouver vos caprices.
On alloit entrer dans ce mois charmant où
la verdnre renaissante pare de nouveau les
arbres, et ois la terre s'émaille de fleurs. Plon-
gée r!ans les plus profondes rdQexious., je re-
traçois dans ma mémoire les événemens qui
s'ëtoicct passés depuis quelques temps. Je les
comparois avec ceux qui se préparoientencore,
et pourtant je u'avois pas perdu l'espérance.
Jusque là si le danger étoit apparent, il
n'oSroit rien de positif qui pût justifier mes
craintes. C'est ainsi que mes jours s'ëcoutoient.
Déjà je conunençoisà jouir d'une tranqnHuté
sans nuage. La certitude intime d'avoir fait le
bien et rempti des devoirs que je croyois
sacrés; tout cela, dis-je, rassuroit mon âme.
/<?/<ntM.BM/M~OC~Ma<M;jM~f<;) ~oa
/?<<P, /a My~
~<0 C/Mm /<
J<9'<7~/C ~M~ CN~~ MN ~<0 ~<?J//J F r/
<& /!t~x/ mc~j fo/Aya vir ~o//M.ff<BM, hoc ~/<7/B~' ne-
B<
farium <<<'fM/~<S a~M~~ <~<M~.7/ego /C;f.J f~/t, ~p/t-
que omm~j c<~a/on~j, &M' yao</ <'o~f<y~M~<'&<f<f /< 'ft.
lam /'<f< fONO/tC f/Mte~MM fCtB~mcB:.
N'en Joutez pas, RotïMtns, cu prononçant sur Je s~rt ~f
Mnrëna vous allez prononcer sur le votre. Koh-e péril est
vraiment extrême plus d'espoir, plus de retour, si nous sur
comhons; luin d'affoiblir nos forres, it faudroit les augnicun'
l'ennemi n'est pas seulement sur tes bords duTeferon ce
qui parut si effrayant dans la guerre Pnniqae, U est dans la ville,
dansle Forum (grands dieux! peut-oti le dire sans gémir! )-
nos ennemis sont jusque dans le sanctuaire de la RepubUq~e
oui, dans le sénat lui-méme. Fassent les dieux que Mon aiHant
cottcgue anéantisse, les armes à la main, l'afrreuse rchettion
de Catitina! Mo!,sansarmes,m~isavec votresecourset<:tbi
de tous tes bons citoyens. je dissiperai les complotsconçus et
prêts à éclore au sein de la r!e[<uhtique.
Oraison de ~~woa/~Ty~zf/~M, pag 33 ï.
Omnia OH'ï&a:
On dit non, je dis non on dit oui, je Je dis.
Jam )M je ne conteste, et toujours j'apptaudis (a).
Prusse,
pereur AiexanJre. l'empereur d'Autriche, le roi de
am.'i: tjn'à sa grjce, te nnb)e lord \VeH!ngton tous ces !))u!.tre<
personnages ont daïgae l'agréer.
CHAPITRE III.
(a) MATHtEU 8. q.
(<) Buonaparte disoit un jour au maredta) Durot;, qui lui
iMoit le Moniteur «U &ut
avouer, mon rher !)uror que les
courtiMn!. Mntune <-taMe d'hommes
que te .!pt fjYorise s!n-
gutièretuent; ils voient le double des autres, ils entendent
même ci qui n'a jamais été dit;
car, je te f'a'ot.< ils n)e
prêtent !à de beaux discours dont je
ne tue souv!<-us p;t< d'a-
voir dit un seul mot; enfin,
que tenx-tn. puif-que c'pi.t poutL'
b plus grande gloire de l'Etat, à
eux le <)9mp. »
~?<'B7ptY~~<f/~
qui vous est connue vous la parcourez sans
jamais trébucher, ayant pour guide et ponr
soutien ~~WM (a) iui-niente, (jui prend t'ouï
d'aplanir les obstacles sous vos pas. Bientôt le
succès couronner voseHbrts; et demain, au
milieu d'une cour qui adorera le front dans
la poussière, un génie auquel tout est soumis,
vous pourrez vous enorgueillir de la grandeur
d'une entreprise que ~V~uo/eo~ seul pouvolt
concevoir, et que seul il pouvoit exécuter v
Ce n'est plus ce vainqueurmodère doux aff~ttic
A font < qui t':)pprochf: il devient rc'tou~a))~.
Les f)!cu!; t'ont fait trop grand et
M'n M);))'rtx' < (pur
Ne peut plus soutenir !e poids de ~rnndfnr;
Pnur ses vastes projets la terre est trop petite
Des respects qu'uu tni doit c'est en vain qu'on s'acquitte.
Morte), il vent jouir des honneurs immortels;
Et, trop bas sur le trône, il aspire aux autels (<t).
Ces mots sunirent pour changer la figure du
grand homme. Anssitôt il lève le front d'un air
victorieux, et donne ses ordres ponr arriver à
neuf heures du soir aux TuHerics.
Un silence profond avoit succédé dans Paris
au départ de la cour et de sa fbibto ~H<x'. I!
n'étoit interrompu que par l'activité
que Fon
mettoit à s'informer des nouvelles fâcheuses.
M La Sibylle de Cumes.
? ment où !e roi des astres sera parvenu au
o signe du ~c//e/ tu recevras un ami de
') JV~o/co/t. Par)f-)ui le langage de la vérité
mais bannis de ton cœur la crainte et i'hé-
n sitation. Il voudra t'intimider; mais il t'est
H
facile de lui en imposer à hn-mcme; car ~o~
» HM/t'attier tro~bte sur ses destinées Futmes.
»D: il succombe sous le poids de son
M
et'frayaute fortune, et ravecirlui inspu-c un
» juste enrol.
7
Je me soumets à ce qu'exige le Génie mais
je Ini fais observer que dans tous mes dires je
démontrerai à certains indiscrets de tous les
rangs, de toutes les classes que révéler un
secret est cou seulement un outrage fait à la
Religion, mais encore un attentat contre
t'bonncur. Ainsi donc je raconterai des faits
incontestahles; mais tout ce qu'a déposé l'amitié,
tout ce qui émane directement de la confiance
intime, sera toujours par moi religieusement
conservé, et demeurera enseveli dans ma
tombe (a).
D'ailleurs, celle qui fit couler tant de fois les
larmes do la reconncissance et qui voudroit
ensuite chercher un plaisir plus doux, celle-là,
dis-je, n'est pas digne de sentir tout le charme
de bien faire.
Tandis que je me parlois ainsi, le soleil, dont
tout à coup tes rayons pénétrèrent mes croisées,
donna plus de splendeur à la couronne brit-
TJante qui ornoit le front d'Tg~ comme
un
nuage électrique. Pendant que ce prodige
tt.
CINQUIÈME JOURNÉE.
N p
un
des
cœur accoutumé aux alarmes et à la vis
camps, »
La valeur, lui dis-je, n'est qu'une force
aveugle et impétueuse qui se trouble et se pré-
cipite, si elle n'est éclairée et conduite par la
probité et la prudence. Le capitaine accompli
renferme toujours en soi l'homme de bien et
l'homme sage. Queue discipline peut établir
dans nu camp celui qui ne sait régler ni son
esprit ni sa eondùite? Et comment saura-t-il
émouvoir et calmer, selon ses desseins, dans
une armée, tant de passions dISerentes, celui
qui n'est pas maître des siennes?
Hélas! vous savez tous ce que vous pouvez
espérer, et vous ignorez ce que vous devez
craindre. La Providence divine vous cache
des malheurs incalculables; la foudre écrasera,
à vos yeux, l'élite d'une armée invincible,
l'unique espoir de trois générations et ceux
qui, comme vous, ne consultent que !es trans-
ports de l'enthousiasmequi les égare, en sup-
posant même qu'ils échappent à cet horrible
carnage, seront encore assez rigoureusement
punis. Ils paieront bien cher la faute, toujours
énorme, de violer des sermons sacrés. Mais qui
pourra se flatter d'échapper en eHet au ter-
rible désastre qui menace nos armées? Non,
jamais, depuis que les hommes se font la
guerre, on n'aura vu un acharnement pareil à
celui qui se prépare Le ciel même fera gron-
der ses foudres, et Dieu répandra la terreur et
l'esprit d'aveuglement dans toute l'armée.
« Que feriez-vous donc,
Madame, si votre
t! époux, si votre (i!s, se
trou voient dans une
pareiHe position? »
Jemeservirois, JMonsieHr~detout i'ascondaat
que )'aurp!s sur leur esprit ei snr it'ar cœur,
pour tes retenir au bord du prêt Ipice. A époque
de nos premiers malheurs, j'aurais dû par
des moyens plus qu'iutaittibtes, ranimer leur
courage si un seul instant ils avoieut pu se
lai~er abattre, quand il falloit défendre leur
patrie mais aujourd hui que la Providence
nous a rendu une illustre tannuc, que le Roi
qui nons gouverne a été, sans doute, envoyé
par le Tout-Puissant,pour ramener le calme et
faire revivre l'abondance, hé bien je diroisaux
êtres (mi me seroient le plus chers Af<~ amis,
mes ~o~Ma/KM,si le salut de la patrie l'exigeoit,
si l'étranger vouloit nous asservir, ce seroit une
ceuvrehérotque,nne œuvre sainte et sublime,
que de s'armer pour détendre t'integrité de
notre territoire. Dans ce moment, une fac-
tion triomphe elle vous appelle, elle vous
engage, par tous les moyens qni sont en son
pouvoir; à appuyer et à soutenir, par la force
de vos armes, ses injustes prétentions. Ah1.
restez, restez donc paisibft's. Cette !attf itnpiu
ne peut être longue elle tournera, je vous le
dis, à la honte des insensés qui l'ont pr~uqftcc.
Ma!henreu~emen< elle pourra confondre,
pcn-
daMt un temps, l'innocent et le coopabtc. 'j'cis
sont. Monsieur, mes oractes et mes conseils.
Croyez qu'ils sont dictés par la verité, la pru-
dencf; et rhonneur.
« U sttfBf, Madame; j'en saurai profiter. Je
» vais remettre ma conimi~ion, et le temps
') M)'apprpttdras<)'a!e)esage de m'abandonner
» entièrementà t'ascendantque votreart exerce
» sur ia destiitpe des hommes. »
Ab! lui dis-je. brave nuiitaue, se vaincre
soi même est le plus ht'aa triotnpbe do la phi-
losophie per.evthez, je vous en roture, dans
vos Io<)bioa sentimenç, et himtôt vons me
saurez gré de vous avoir fait part de mes salu-
taires observations. Eiies ramenerout le calme
et le bonheur dans votre âme. Tant que l'espé-
rance vit dans je coeur de rbomnie, tant que
le désir l'aiguillonne, il est heureux; car le
bonheur de la vie se compose de douces iilu-
sions. C'est aussi une consolation qu'il so
donne, lorsqu'il s'en prend au sort des folies
qu'it a faites ( ou ~MWwMf~'oA~H/'e ), et qa'ii
le charge de ses propres torts. La ph'part des
hommes ont aussi adopté pour maxime, et ré-
pètent sans cesse
On a beau dire, on a beau faire
~Mn~ctite pas son destin.
Telles furent mes dernières paroles à ce brave
militaire. Cependant j'ai su depuis qu'il avoit
fait ~t'q~<7~e~e~~M€M~</e G«tH~(<<!WM MOMn~
/MH'
le Roi an
de sa HdéHté.
8/f
~~o~ebMrjF ), et qu'il étoit rentré avec
t8j5, et avoit reçu le prix
Après un instant de repos, un de nos plus
illustres caméléons en politique, et qui à juste
droit figure dans les Annaiès de l'ordre immé-
morial des Girouettes, succède à ce premier et
très estimabte adepte.
A l'air mystérieux et contraint de ce nouveau
co7MH~M~ je devinai sar-te-champQQ'H voatoit
en vain se dissimuler ce que sa démarche
pouvoir offrir d'inconvenant, lui qui s'étoit
déclaré !'nn de mes antagonistesles plus entrés,
lui qui, depuis l'époque da divorce de Napo-
léon ( qui Cf~ les CO/M~<CHC~ que j'avois
pi-édites) (a) n'avoit cessé de dire, à qui
vouloit l'entendre, que mon art étoit non-'
seulement dangereux mais futile qu'il ne
pouvoit encore concevoir que des gens qui
M Voyez pag. 5l des ~efMf/a~.
se disent sensés pussent jamais y attacher !a
moindre Importance; que toutes ces niaiseries
a'étoient bonnes qne pour en imposer an;c
esprits &)Ib)es et aux iemmetettes car le beau
sexe, disoit encore M. XX n'ahne que ce qui
paroît purement chimérique cela tient à la
foiblesse de sa frète organisation et à i'exat-
tation de ses idées.
Cet homme si pénétre de !a dignité de son
être, et dont la force des idces, à l'entendre,
étoit le nec ~<&~ de la saine philosophie,
venoit tni-même, agité de craintes bien pué-
riles, faire une amende honorable ~M/e~eM~
du redoutable cabinet sibyllin. Là il falloit re-
conno!tre ses torts envers celle qui commande
aux ~t<M, aux 0/M', voire !nén:e aux
Salamandres, avant d'obtenir d'etie qn'ette
voulût consentir à lui dérouter le véridique
tableau que lui cache encore et pour sa
iranqu!!nté présente, le génie Z~M~, qui
préside au développement graduel du sombre
et trop impénétrable avenir.
Après avoir plaisantémalignement M. XX,
je lui demande s'il croyoit à la force de ta
volonté sans avoir recours aux opérations
magnétiques.
Matgré son déguisement plus qne modeste,
je t'avois promptement reconna ) et j'en
croy ois à peine mes yeux et mes oreilles
lorsqu'il me dit Se* ts doute, Madame, vous
jugerez qu'un motif de curiosité est la seule
raison qui m'amène dans le temple magique.
Cependant il ne m'offre rien de redoutableni
d'et'<rayant la prêtresse qui le dessert ne
pent m'en imposer.
Et je réponds au mécréant déjà un peu trou-
blé Ab vous me faites ici un aveu qui me
prouve sam réplique à quel point la foiblesse
humaine agit sur les esprits les plus forts. Que
dis-je ? vous m'attaquez avec une sorte d'in-
convsnance; vous me provoquez sans nul
égard, et vous venez ici rendre un hommage
Intéressé à l'art sublime que vous feignez,
dans vos satires journalières de combattre
avec les armes du souverain mépris! Bien
plus, vous y joignez d'amers sarcasmes, et
votre plume infatigable ne cesse de prodiguer
chaque jour le venin de la calomnie. Je suis,
je vous le répète, invulnérable à ses coups;
tuais il en est d'autres qu'elle peut atteindre.
et déjà la vindicte publique a parlé contre le
redresseur des torts vous devez la redouter
pour vous, Mon sieur. Aussi cherchez-vous à
pallier vos erreurs passées. Le parti qui
triomphe aujourd but fut long-temps préconisé
et encensé par vous-même. Que d~s-je?
e~M*~ ~e~ gages. L'heureux retour du Roi
vous donne de nouvelles espérances, et votre
muse si fertile, et souvent inconstante, chanta
alors le rétablissementdu trône et les vertus des
princes qui nons étoient rendus. H n'étoit bruit
que de vos œuvres. Aentendre vos admi-
rateurs, votre plume étoit dirigée par le sublime
Jë3~M(<ï).Aussi iut-eUe féconde en merveilles.
Les neuf sœurs vous comblaient de leursdons et
de leursdoucesfaveurs; mais depuis l'époque du
so mars, vous restez, si j'ose le dire, dans une
honteuse oisiveté. Vous démentez votre répu-
tation première. Quoi! celui qui, à tontes les
périodes de notre révolution, s'est mis cons-
tamment en évidence, redouteroit de flatter
aujourd'hui César et sa fortune et cela dans
la crainte que l'émule d'Alexandre ne suc-
combe dans la moderne .Z~~oHe, et n'entraîne
dans sa ruine ses partisans les plus prononcés
Vous craindriez je le vois, d'augmenter leur
nombre, et que votre nom ne figurât ostensi-
bietnent sur les tablettes du moderne.
Homme plus que pusillanime, déserteur de
M Fameux Astrologue.
i~on cabrioler et aucune voitnrc de place ne
~e trou voit aux prouua!nos stations, Que
jtaire ? me dit-il tout ému. Cependant
)'aime à douter encore; c'est peat-ëtr~ une
iitusion, nu etict de chambre noir"ou-seu-
Jement pour vous convaincre, lai d:s-jc, m:us
aussi pnur vous servir, je vaM ajourner tues
~o/MK/f~/M à uue autre heure du jour. Vite
je préparo mon unique <<~M/H;!K je le ptaco
a mes côtes. Je tève aussitôt l'ancre, et dirige
son goavernaii vers la rue de la ~fM? en cjNfr
secondes nous arrivons à sa porie. Notre intri-
gante donnoit ses derniers ordres, en remettant
les cies.Mouco/MM<Mt fait un cri de sur-
prise. La fouie nous environne. H ne savoit que
dire .E/H/C, ma chère .E/Mi'Fe, tu m'aban-
donucs E!!e fuit mais un commissaire qui
survient à propos se saisit de cette aventurière
chon'Je et de sou infâme complice les
contraint à lui découvrir le lieu qui recéloit
les dépouilies de leur victime. Je me dérobe
à la rcconnoi~sanco de M. B. et aux accta-
ntations de la multitude, et continuai ma
course <:<fwte dans Hntcr!ear de Paris.
Je m'arrête sur la terrasse du bord de l'eau.
Une multitudede gens de tous les états, d'êtres
saus aveu, obstru'iit rentrée du jardin des
Tuileries. Les uns disoient avec une sorte de
véhémence ~7 c~M~ D'autres ajoutoient
<7 KC MOH~'f/M pas ~M</OM~7MM.
Je fus curieuse un moment de voir à qui
s'apptiquoientces paroles. En peu de mi-
nn'es. je vis distribuer çà et là quelques pièces
de cinq francs des encans même en rece-
voient de deux, et s'écrioifnt aussitôt, comme
dpsenergnmèues:~<wfem~€reM~/
Tout à coup je vois paroître ~V~o~K.
mais par une espèce de Mg~M. n lorgnoit
cette nmttitude et, selon moi, il devoit se
trouver étrangement humilié de la source de
ces bruyantes acclamations. A quel degré d'ab-
jection se trouvoit ravalé un homme qui avoit
fait trembler le Monde, et qui auroit pu, s'il
eût voutu. faire encore dans ce moment un
acte que là postérité, aussi bien que ses con-
temporains, auroit admiré! Pauvre
~MOM~/M~e, où en es-tu réduit? La plus vite
canaille, aujourd'hui seule t'encense, et les
M~ y'ewa~M~~ sans-culottes oubliant les
prérogatives attachées à ton nom, t'insultent
publiquement et t'appellent le père ia ~?o-
lette (a). Aussi l'ex-empereurbientôt fatigué
14.,
HUITIÈME JOURNÉE.
(<?)Génie cacbé,
(<) Génie seul.
(<*) Génie cotn'crt <)'un voile.
(d) Génie de l'espoir.
(<) Génie juge <!tjuitab!e.
» lui en ravir !a gtoire. m.ais non, elle doit
être ~f~'cce au grand capitaine qui, dès sa
jeunesse, fit une étude particulière de l'histoire
de Henri IV (<ï), et qui passa son enfance à
l'ombre du berceau de ce boa Roi, dont less
.Ce<M'noM 6dè!es chériront toujours la mé-
moire.
D'après des documens aussi certains me
dirent-elles l'une et l'autre, il vous sera bien
facilede remarquersous la dominationde quelles
divinitésbonnes ou malfaisantes nous sommes
nées. Leurs qualités diversement combinées
avec les inflnencesdes astres (~) des signes
des maisons du sort, doivent vous prescrire
une marche sûre, pour parvenir à la connois-
sance des choses les plus cachées.
Regarda~ l'intérieurde nos mains, et surtout
< tS'
la Mcifew~co~e. Et pourtant, toi-même,
tu crois renaître sept Ms et mes
c<A~<< auroient bien voulu jouir d'un pareil
privilége. I! n'est pas en mon pouvoir, leur
dis je, de vous rendre intmorteUes; mais, en
11! 9, ou peu après, je vous donnerai gratuite-
'6.
sur les moyens quand vous empruntez, et
ne rendant jamais sans recevoir les ordres
les plus mrmels de ?7teMM; de plus, peu
sévère sur les principes de l'honneur, affec-
tant une bizarrerie en tout peu commune,
voulant faire le bel esprit, ayant même con-
couru à la rédaction d'un ouvrage proposé
par souscription. tel est à peu près l'esquisse
du portrait de la personne qui me consulte.
Si quelqu'unfut étonné. ce fut mon curieux.
Je n'en veux pas savoir davantage, me dit-il,
vos complimens sont trop flatteurs, et vos ta-
bleaux surtout très-agréables. Adieu.
Et sur-le-champje donne des ordres pour ne
laisser pénétrer vers le soir que quelques amis
intimes.Je me prépare alors au t/~f~ cfM~'<M<F
tBKf~e, en commençant par combiner mathé-
matiquement 55735y53ygQ points divisés par
3 et 5. D'après mon résuttat, je déroule mes
grandes cartes astronomiques, et passe de suite
à l'hémisphère austral, où les signes zodiacaux
sont représentés d'une manière simple et con-
forme à leurs noms. Je m'arrête particuHère<
ment à la division du &c&e/' /)ow ~yoce<
<
termine au coup de sept. Ayez grand soin d'examiner, et pour
cause, quelle est ia figure qui se trouve à chaque extrémité<ht
taHeau.
faut absolument que les nombres S65 soient
tes points d'unité en outre ils doivent être
coupés septante-sept fois. Formez ensuite une
équerre et laissez-en neuf en réserve alors
multipliez trois fois zy, et bientôt vous aurez
Je résultat certain de la question la plus im-
portante et la pins déticate que vous voulez
résoudre (/?).
Le crépascnje va chasserles ténèbres, l'au-
rore se montre déjà à l'Occident. Les coursiers
irétnissent en attendant leurs maîtres, qui,
fatigués de leurs veilles mahip!iées sont
déjà sous l'influence sensible de ~~b/~ee. Les
hommes prennent tours pelisses, les dames leurs
c<xc~/?M/f. Ces dernières se disoient entre
elles Votre schall est magnifique, Madame
la DMcAc~e eu vérité, ma chère ComteMe, le
vôtre le surpasseencore en finesse; admirez sur-
tout la beauté de son tissu Toutes cependant
conviennent que celui de réponse d'un ban-
quier fameux a sur les leurs une juste priorité,
surtout pour la beauté de ses palmes et le fini
de ses bordures.
<
EcnM~, et qu'alors sa destinée n'om'ot en
perspective rien que de irès-maUlem'eux.
An lieu que faisant un retour sur etie-memo
elle pouvoit encore, si elle le vonloit, arran-
ger ses aSaires, obtenir un temps précieux
pour les liquider, et d'nu commun accord avec
son époux, sauver sa famille et s'épargner un
éclat unngpreux.
Elle me le promet, et dès le soir même elle
se propose de faire au père de ses enfans sa
pcmMo déclaration elle me jure même que
dorénavant elle renoncera à défier .P/~AM. Je
lui fais laisser, pour gage de sa parole, son
livre de Cag~u~'o (22). En me quittant, elle
me fait ses renterctmens sincères ajoutant
Croyez-vous, d'après mon jeu, que les nu-
méros 38,5Q,7~,tarderont encore à Bordeaux,
c'est <ï!~oM/'J7<M la ~<<M?'e. Quoi, vous ab-
jurez vos erreurs. et maintenant vous êtes
encore prête à y retomber! Je le vois, HM-
J~M, vous n'avez que l'attrition de \'u!t'e
faute; et malgré mes pénibles révetations et
les suites qu'elles peuvent avoir pour votre
famille vous allez mettre le comble à vos
erreurs. Ah! puissiez-vous vous en
tenir là mais j'en doute. Allez, lui repë-
tu!-je en la quittant, vous persévérerez je le
"7'
prédis, dans ce qu'on nomme l'impénitence
~7«!/<' mais toutes ressources seront à jamais
perdues. et la mort, la mort seule
pourra prévenir votre déshonneur, et mettre
un terme à tous vos maux.
Après un instant de. repos, le cordon de
ma sonnette Intérieure s'agite avec force.
Quel est Je profane qui veut ainsi pénétrer
dans !e sanctuaire de toute prescience avant d'y
être légalement appelé ? Ma surprise redouble
en attendant de fortes clameurs je sors de mon
antre magique, pour m'assurer moi-même de
ce' qui peut les occasionner. Je vois une
femme d'un âge mûr, accompagnée d'une
jeune personne qui réunissoit les grâces à la
modestie l'une et l'autre se jetoient alterna-
tivement dans les bras d'un homme d'une
cinquantaine d'années, en poussant des cris
lamentables. Hé! que veut dire ce spectacle
m'écriai-je? que vient-il me présager?. La
société étoit nombreuse, et chacun cherchoit
à pénétrer le sens de cette scène vraiment
dramatique ou en interrogeoit avec curiosité
les acteurs. Tout à coup il se fait un grand
silence dans mon salon; la demoiselle me
semNé seule en état de nous donner quelques
explications; je l'en supplie alors elle me
dit:
Toute jeune, j'ai connu la douleur, je suis
l'enfant des larmes ma mère. que vous
voyez ici, avait une amie, et cette femme,
doublement perfide, avoit si bien su s'emparer
de son esprit, qu'elle n'avoit rien de caché
pour elle; sa fortune luiétolt même commune,
et Madame D. tenoit, pour ses propresintérêts,
les rênes de la maison, et faisoit tourner, à
son avantage, d'énormes bénëSces. Après
avoir, par ses intrigues, captivé la bienveil-
lance de mon père, elle finit par s'en faire
aimer. Alors elle ne garda plus de mesure
mon frère et moi .fumes éloignés de ta maison
paternelle sous divers prétextes; et ma mère,
ma respectable mère, fut négligée; que
dis-je ? outragée au point de se voir forcée
de demander une séparation, qu'elle eut
beaucoup de peine à obtenir. Elle y parvint
enfin. La fortune venoit de son côté mais
elle en fit un généreux partage. et son époux
fut encore une fois comblé des dons de celle
qu'il avoit si long-temps méconnue. Il auroit
préféré le divorce, pour contracter une se-
conde union avec la femme qui l'avoit désho-
noré, mais ma mère s'y refusa constamment.
Elle espéroit, d'après vos promesses(car. eUe
venoit souvent vous consulter), que mon
père reviendroil à <c, et finiroit pat ab))n'pr
ses erreurs. Vou.s aviez cependant ajouté
que pour que ccht serea!i!!àt, Hiatioit qu'unf
aQairc d'éclat fût Jicu au point de conjpro-
mettre mon père et que i'amte perudc uut
au grand jour soit ttSreux caractofa, e( JjHtt
par ~'approprier ses dernières ressources de
manière. que sou sort et son ex)s:eace dépen-
dissent entièrement du crédit et de la géné-
rositc de cette qu'il avoit oubliée. Hé bien!
cpht se réalise anjourdhui; Je frère de mon
père, qui nous accompagne, reçoit i i'm'<tant
même la aouvetip que l'auteur iDtbrtuuë de
mes jours est, depuis quarante-huit heures, a
Sainte-Pélagie qu'une aSaite d'une ha'tfc
importance a motivé son arrestation; qu'un
soupçon grave pèse sur sa tête et sur ce!!e
de sou infâme complice. Non contente de lui
avoir tout ravi, eUe a mis aujourd'hui le
sceau à tous ses crimes, en disparoissant tout
à coup avec un soi-disant parent, porteur
de divers blancs seings. Comme it existe des
~aux, ]'on s'est assuré de mon père, et nous
craignons que nmiheureusempnt il n'y ait
coopéré. Voilà, .MM~/M., la source de nos
chagrin. comme vous !o voyez je n'ai
jamais connu le bonheur, ni même joui d'un
seul instant de tranquillité. Ma mère me tient
lieu de tout et, depuis ma naissance je Fat
vue constamment dans les larmes, et me suis,
en quelque sorte, identiSée à ses douleurs en
les partageant bien vivement.
Tous mes <K/~M étoient attendris; c'étoit
à qui offriroit des soins à cette famille afHigée.
Un homme célèbre, qui se trou voit présent,
promit de se charger de la défense mais ce-
pendant, avant d'entreprendredes démarches,
il auroit été flatté de cornioître la vérité exacte
sur cette singulière anaire.
Cela se peut très-facilement, lui dis-je; je
vais évoquer l'ombre du père du malheureux
détenu; et, sur-le-champ, je fais mes pré-
parations M~'omaHCMKM~. J'engageai tous
mes co/MH&ï/M à vouloir être présens à cette
séance, qui n'est toutefois pas si jM&o&OMe
qu'elle le paroît au premier coup-d'œi!.
La première épreuve me semble dontense
je prononce une invocation. Une noire fumée
nous environne tons, au point qu'il nous étoit
de toute impossibilité de nous reconnoître. Peu
à peu elle se dissipe, et nous distinguons à
la fin un homme ini-corps. mais ce qui
frappa singutièrement et la mère et la fille
fut de lui voir la tête couverte d'un bonnet
militaire de velours brodé. C'est mon beau-.
~oe~e, disoit l'une c'est mon g~H~c
disoit l'autre, et tous étoient réelicntent ef-
frayés de cette apparitionmerveilleuse. Apres
un moment de silence, l'ombre me dit
« Que me veux-tu, et quel est
l'empire
» que tu t'arroges pour forcer mon génie à
j< répondre à ton appel ? H
Je lui peins, en traits de fen, la pénible
situation où se trouvoit son fils. Je lui de-
mande la vérité tout entier!* sur son avenir,
et le conjure de m'indiquer quelle est la
marche actuelle qu'il faut suivre pour le sauver
des suites de cette malheureuse affaire.
Il a mérité son sort, s'écrie-t-il d'âne voix
tonnante; il a méconnu les devoirs sacrés et
d'époux et de père; il s'est laissé entraîner
par la fougue de ses passions criminelles il
a forfait à l'honneur, ainsi il doit être délaissé,
à moins que son épouse ne lui pardonne
C~e?M&?Mt n'est pas coupable du crime dont
on l'accuse et la vérité se fera connoître,
mais tardivement. Le ciel, irrité de ses pre-
mières fautes, vent l'en punir avec une juste
sévérité. A ces derniers mots, l'ombre s'élèvee
graduellement, et chacun put remarquer, par
la forme de ses vétemens rouges, que M. B.
dans sa vie passagère, avoit fait partie de ces
braves Suisses qui, dans la terrible journée
du io août, se signalèrent par leur couragee
intrépide et leur fidélité.
Un nuage enveloppoitentièrement l'ombre,
que je continuoisd'évoquer. EUe s'approche
de sa petite-fille, qui fait an cri perçant e!Ië
se calme cependant, et écoute avec intérêt les
paroles bienfaisantes que lui adresse le génie
de son aïeul. Il la rassure, ainsi que sa
mère, et lui donne un petit rouleau de peau
de vélin là se trouvent consignés ses derniers
avis à son fils; et d'une voix sombre et sépul-
crale ,it ajoute: Je l'ajourne à quatre ans et jour;
c'est là, dans ce lieu même, où Frédéric B.
viendra, en personne, rendre compte de sa
nouvelle conduite. Ah puisse-t-elle faire
oublier les erreurs criminelles de la précé-
dente Après avoir fait sept fois le tour de
mon cabinet sibyllin, il articule encore quel-
ques mots, et disparoît. Toute l'assemblée reste
dans l'étonnemcnt les hommes, que la cu-
riosité avoit amenés pour c(MMM&s/'la Sibylle,
étoient stupéfaits de cette étrange apparition
( tant le merveilleux aura toujours d'empire
sur les esprits, même les plus forts ) La plu-
part de mes adeptes vouloient accompagner
ces damesà tSa~e-Pe~M elles s~y refusèrent,
mais elles me firent les complimens les plus
flatteurs sur mes tatens divinatoires, et sur
l'issue qa'eUess'enpromettoiempour le présent
et pour l'avenir.
Trente trois personnes passèrent encore
successivement. Ainsi finit cette mémoraNe
tournée.
ONZIÈME JOURNÉE.
M On des nombres.
» recevoir son exécution les fam<7Kew~ ~e-
» ?'oy~ t'<M'vM. L'homme qui se fie sur sa force
» sera terrasse. Go/M~A doit succomber saus
» gloire il fera connoitrc aux yeux des peuples
» rassemblés la foiblesse de ses moyens, et il
se montrera très-inférieur à sa réputation
N primitive. »
J'interpelle cet esprit supérieur, pour qu'il
m'apprenueoù doit se passer la première scène.
Il me fait remarquer le CA~M~-Je-H~, sur-
nommé par ~KOTM~arte le C/M~y-Je-~M.
Dans ce moment l'acier s'obscurcit; mais
bientôt je distingue ~V~o~eoM environné des
siens, assis sur une estrade très éievëe qu'en-
touroit un grand nombre de troupes.
Elles crioient ~'a<, ~'f~ 1 Mais un esprit
de vertige s'emparoit déjà de tous ces guer-
riers. Dans leur aveugle délire, ils se Rattoient
qu'Us pourroient encore nne fois abaisser, de-
vant leur vaillance, l'orgueil de vingt rois con-
jure;: contre leur chef Us ne s'apercevoient
pas que les temps n'étoient plus les mêmes, et
que leur fatale enthousiasme précipiterolt la
chute de cetui qu'ils venoient de proclamerle
libérateur de leur patrie.
Ma co/MMZf<m<e me parut étonnée de figurer
dans cette nombreuse assemMée elle y pa-
'roissoit accompagnrc de deux jeunes enfans.
Je suis bien rigoureusement jugée, ajoute-
t-elie,je le serai encore ptnsr!goureuspment;car
l'esprit d'intolérancerègne maintenant dansions
les cceurs et cependant je serai forcée de pa-
roitre au milieu de cette foule d'enthousiastes
qui, je !e crois, se repaissent aujourd'hui de
chimériques espérances. Il est des devoirs que
mon cœur désavoue, mais que ma position et
celle de mes amis m'obligent souvent it rem-
plir. Jugez-en vous-même, me dit-elle; et e!tc
me dévoile nn secret qui plus <<H~ étonnera.
bien t&< monde mais ~tfO la prudence et la
<~C~a(tOMHMC07MM~tJe/:t de teyMrm<Kn<<MMMt
enseveli <My le ~'Z(M ~o/'o/tMM/.KZeMce.
Je la plaignisbien sincèrement car le vul-
gaire t'a toujoursjugée et la jugera encore la
plus heureuse des femmes (a).
Et moi qui sais tout, je dis qu'il n'en est
tien.
Ah consultez de grâce, ajouta-t-elle, pour
connoitre quelle sera l'issue d'une- entreprise
commencée le i*' de mat'<:<[M, et exécutée
dans son entier le 20 du même mois.
~9
LE MOT DE L'ENIGME.
(a) ~MMM/'< donna tes ordres tes plus positifs pour trans-
férer le prince au château de Vincennes. Les dépêches en
furent expédiées et contremandées aussitôt, grâce au génie
tutélaire qui veilla constamment sur des jour< si précieux. Ce
digne héritier de Ilenri-le-Grand fut conservé pour le t'on.
heur et la gloire de la France,d'une manière vraiment extraor-
dinaire et toute miraculeuse.
Dans sa triste ignorance 1
Le vulgaire voit tout avec indifférence
Des destins du grand Être atteiguant la hauteur,
Il ne fait point monter de t'ouvrage a fauteur.
doute à s'arracher personnellementdes mains
desrebelles; mais il lui anroit fallu sacrifier tous
ses généreux compagnons qui vonloient se dé-
vouer pour le sauver. I! étoit indigne de sa
grande âme de reconquérir sa propre liberté à
ce prix. Amis, répondoit il à ces braves qui
le pressox'nt de disposer de leur vie Uu ~OM/
bon n'est jaiaais accessible au tâche sentiment
de la crainte. Si/etOM ~!<~aH)onrd'bai,j'atten-
drois sous mou drapeau le coup fatal qui m'ar-
racheroit la vie; mais mon roi, mon épouse, et
la ~'<ifncesurtout m'or donnentde vivre. Cepen-
dant le salut de quelques amis généreux, aussi
précieux pour moiqu'une armée entière, exige
que je prête l'oreille aux propositions qui me
sont faites de les sauver. J'accepterai donc la
capitulation qui m'est offèrte. Ainsi parle ce
brave, l'honneur et l'espoir de la France, ce
nouveau Ge!'nM!?MC!M, qui faisoit à son roi, à
l'amitié, un sacrifice qu'il n'eût pas consenti,
s'il ne se fùt agi que de sa vie.
« La capitulation fut approuvée par le gé-
M
néral GIHy mais Grouchy autre général
a en chef, en suspeudit l'exécution pour la-
quelle il voulut attendre les ordres de Buo-
B naparte.
M
Cette infraction à la convention, et les
B suites qu'elle pouvoit avoir tinrent la France
» entière dans une cruelle attente. Chacun ou-
f blia ses maux particuliers pour ne songer
» qu'à la captivité d'un petit-fils d'~cM?'~ 7~.
)) On
redoutoit une catastrophe pareille à cette
» dont les fossés de Vincennes avoient été le
N
théâtre. Le duc seul étoit tranquille il crai-
» gnoit seaiementquesadélivrance nedevîotte
B prix de quelque concessionpré}udiciaMe aux
x intérêts de la couronne et il témoigna ses
» sentituens à son auguste père, en lui ccri-
N vant Je suis résigné à tout, je ne crains
M
ni la mort ni la prison, a
Je veillai constamment, avec mes sylphes
assistans à la sûreté de ce prince chéri. J'étois
toujours au milieu de son escorte mais pour
être plus en état de prévenir les dangers qui le
menaçoient je demeurai invisible.
Jusqu'au t6 cependant la cruelle pré-
voyance qui le tenoit dans les fers fut trompée.
L'ordre d'exécuter la convention arriva il lut
alors conduit à Cette sons bonne escorte il
mesure avec calme le vaste espace de mer qui
va le séparer de sa patrie; fort de sa vertu, il
s'abandonne sans crainte aux vagues images
de la vie orageuse, où désormaisil est lancé par
l'aveag!e main de la fortune, et bientôt il
s'embarque sur un vaisseau suédois disposé
pour le recevoir.
Je chargeai spécialement EJAEL de
(<ï)
veiller constammentsur des jours si précieux à
ma patrie; d'accompagner le héros durant la
péuiHenavigation, et de le préserverdes écueils
et des dangers qui le menaçoientsur l'empirede
Neptune, a6n que, sauvé par nos soins vigi-
tans, il pût remplir les hautes destinées aux-
quelles !t est appelé,
« J'observe, dit l'auteur de Fitinéraire,
j) que sans pénétrer les
motifs secrets de Buo-
» naparte, chacun se livra à une joie d'autant
» plus vive, qu'on avoit plus de peine à croire
N
l'événement miraculeu t qui le cansoit. »
Et moi je veux ici dévoiler ces secrets motifs.·
oui, je ne crains pas d'avancer, et sans vou-
loir cependant m'en attribuer exclusivementle
mérite, je ne crains pas d'avancer, dis-je, que j'ai
puissammentcontribué,quoiqueindirectement,
à empêcher que Buonaparte ne se souiHât peut-
être d'un crime qui eûtde nouveau épouvante la
terre. Ah quoi que vous puissiez dire, </e<<K'*
~CMr~ éternels e~'MK <Mt que vous ignorez, cet
art n'est pas aussi mtiie que vous le croy ez et
s'it a eu quelqu'influence sur la destinée d'un
grand prince que la France a pleuré quelques
<
de vaines espérances, égare par des conseils
perfides, tu as fui le tien de ton exil Ah
mathenren~ époux tu la regretteras cette </e
Bientôt courbé sons d'affreux revers,
en proie au désespoir, et dévoré de remords1
si je ne puis arracher de ton cœur de funestes
(a) Ua tat~man
viendra encore ton salut tandis que tes mal-
heureux partisans, abandonnes sur le shampde
bataitie, et déchires par les foudres de l'ennemi,
expieront, par une mort cruelle le crime
d'avoir favorisé ton retour.
Tels étoient les conseils et les discours qu'a-
dressoit à Napoléon cette femme qui, après
avoir éclairé, pendant sa vie, la plupart de
ses actions étoit encore après sa mort, son
ange &<~Mre. jStM)?!<~a~e, sombre et fa-
rouche, l'écoutoit dans un morne silence;
mais sa fatale résolution étoit prise au fond do
son cœur, et rien ne pouvoit plus lachanger.
Cependant son émotion étoit visible elle écta-
toit surtout dans quelques mots qu'il essaya
de proférer. Sa tendresse pour elle se réveilla
dans son âme, quelques pleurs coulèrent de
ses yeux il étendit les bras pour saisir cette
ombre chérie, mais elle lui échappa comme
une vapeur légère. Insensé, lui dit-elle as-tu
donc oublié que j'ai abandonné ma dépouitie
mortelle?. Mais, je le vois tu repousses mes
conseils tu cours à ta perte et les enbr!s
de ma tendresse expirent devant les chimères
de l'orgueil et de l'ambition. Hé bien va,
subis ton sort vole aux champs de ~<y<M
ensevelir, avec les braves qui t'environnent
ta réputation militaire. Je ue ferai plus d'inutiles
tentatives tu me reverras, cependant, mais
non comme aupnrd'hui, brillante de t'éctat
des esprits cciestes. Adieu. L'ombre, à ces
derniers mots, laissant tomber sur Buonaparte
UMre"ar<I d'indignation,pttnôtnp de pitié, dis-
paroît dans les ait's, et retourne dans ces
beaux lieux consacrés aux 'nortets qui, pen-
dant leur vie, firent de la bicnfai;anee leur
plus douce occupation.
Buonapa' te e!o!t reste morne et pensif; ces
terribles révélations agitoient son esprit. La
cérémonie continuoit cependant, et les salves
réitérées le tirèrent insensiblement de sa pro-
fonde rêverie une sérénité ceinte se peignoit
sur son front, lorsque l'orateur du Champ-de-
Mai commença son discours. Organe de la ré-
b'Hion, cet homme osa parler au nom de la
nation toute entière, et promettre que chaque
Fn'). çan se fcro!) un devoir de donner sa vie pour
la déieme de /<?/~w de Me f/~<c qui,
infidèle a fcssermens, et après avoir abdiqué
desdrnits.it ég!timeS) nerougi.ssoit pis de venir
dan- cette enceinteétaler de coupables trophées.
Buona:Mr)e, dans sa réponse, piu'ta de son
dévonemont pour sa patrie et, se comparant ai
C'of~'K~. il prowit de s'imntoier comme ce Ro.!
d'Athènes, pour l'arracher à la fureur des
barbares. Il accusa ensuite les Rois conjures
pour sa ruine d'une lâche envie f't d un hon-
teux acharnem'Fntcontre tui.! termina eu disant
qu'il opposeroit à la rage impuissante de ses
ennemis, i'amonrque lui portoient les Françats,
et qu'il espéroit que le ciel feroit triompher la
justice d'une cause .s) belIo.
Il reçut ensuite le serment de ces vieux
guerriers, qui furent si long temps l'honneur
et la gloire de France. IHeur<!tpromettn'de se
surpasser, et de mourir tous, s'il le iatiolt,
plutôt que de sonfirir le joug de l'étranger.
Tous te jtn-creMt avec transport. et les champs
de /~t/<e/Yoo sont témoins qu'ils u'ont pas
trahi ce dernier serment. Une sont plus, lais-
sons en paix leurs cendres, oublions ta faute
que leur mort a expiée pour ne plus nous
souvenir que de leurs glorieux exploits.
La cérémonie étoit terminée, le nouvel em-
perenr venoit de jurer le maintien de cette
constitution, qui devoit retremper les chaînes
sous lesquelles il espéroit encore faire gémir
long-temps la France.. Déjà, accompagné de
son pompeux cortège, itreprenoltje chemin des
Tnl)eries,au bruit des salves, qui annonroleut
la fin de cette brillante représentation, lorsque
m'approchant de lui surmon talisman, j'écartai
Jes voiles qui me rendoient invisible à ses
yeux il me vit, et mon aspect réveillant dans
son âme le souvenir des révétations que venoit
de lui faire son épouse,il rentra dans son pa!ais,
triste, rêveur, et tourmenté de la pensée de
de l'avenir qui le menaçoit.
Pour moi, de retour dans mon cabinet
sibyllin je m'enfermai pour méditer sur tout
ce qui m'avoit frappée dans cette mémorable
journée, et répandre mes parfums ordinaires
pour me rendre C~c~ iavorabie (<7). Je ne
J
#
LTLYSÉE-BOURBON.
p
» dn Monde ~o
M temps. AdipH ..A'Kowy~e adieu, maître
et ~e-~eSMe se--
f ront;') rav~t'irdcox txotsbien terribles ponr
T i0!. » Il sort par la même ouverture, qui se
referme après sou départ les bougies se ral-
lument en ce moment d'eUps-mêmes, et je
recouvre l'usage de mes sens. o
Je le regardois fixement, et je doutois s'il
veilloit, tant cette mystérieuse et incroyable
vision me sembloit surnaturelle et prophétique.
H a0ëctoit le calme, devant moi;mais je voyois
qu'il souffroit. Il me dit Je veux avoir une
explication claire et positive sur cet événe-
ment car je me persuade que ce n'est qu'une
illusion on quoique scène opérée par !e moyeu
de ia fantasmagorie. Allons, /?MK~ewoM<f
Le ./V(~M07!<f ) ~M~WM la paix, me dit-il af-
fectueusement, et coM~'MMCz, conMMe /'dr le
passé, à MM dire l'e.xacte ~e/'<7e.
Je pris sa main gauche je traçai quct-
ques dessus avec ma baguette magique.
UpUes
J'àtjumaiun feu de bois d'olivier, et verrat
dessus une liqueur indélébile qui jeta uue
grande flamme, je pris l'auriculaire de sa
main droite dont je coupai un peu l'ongle
avec un ciseau de venueU, et je jetai ce que
j'eu avois coupé dans le feu; ensuite je lui
attachai It's deux poignets avec nu rubau cou-
leur de jouquiHe, et les serrai même assez
fortement après quoi je le piquai aux
veines restreintes avec une aiguille d'or pur;
je lui fis mal il jeta même un cri. Ce n'est
rien, .SKOH~owte, lui dis-je froidement, et
j'exprimai sept fois sept gouttes de sang de
sa piqûre, et les recueillis sur un morceau
d'amiante que le hasard me fit trouver là.
Son sang bouillonnoit, et humecta l'étoffe qui
ne brûla pas.
Avant de procéder à cette opération, je lui
avois mis momentanément au doigt de Vénus
l'anneau de Gigès. Quand elle fut terminée, je
lui dis: Epoux de Jo~/MMe, je puis encore
vous sauver; je ferai plus, je protégerai votre
fuite; mais de. grâce n'hésitez pas, mes conseils
ont toujours été dictés par rintêrét que je vous
porte. Dans quelques instans vous n'aurez
plus aucun moyen de saint. I) en est temps en-
core. Et voyant son obstination a repousser
mes avis, j'ajoute Le sang de plusieurs géné-
rations retombera sur vous, et votre mémoire
finira par être en exécration aux siècles à venir.
Je me recueille alors quelques minutes, et
ouvrant mon g7wnJ ~y'/wo~'e, je prononce
une Invocation, pour ibrccr i'esptit de ténèbres
à !ne faire quelques révélations importantes.
Que me veux-tu j &~ Wc P me répond une
voix ibudroyunte. « Insolent jtjfc~c~'M/M, obéis
B à une puissance supérieure à la tienne. u
Fuis me tournant vers .Z~MOM~M~e:« Deman-
dez, lui dis-je, ce que vous désirez savoir,
» on vous répondra la vérité, »
Alors Napoléon s'exprime ainsi « Esprit de
.P~M/t. M A ce nom, des hurlemens, des
rugissemens affreux ébranlent FE!ysée une
voix inconnue à l'oreille des hommes se fait en-
tendre Ne me fais pas souSHr des tourmens
insupportables; je répondrai sans le secours de
ce nom, dont je ne peux soutenir le poids.
Pendant ce temps le grand capitaine étoit dans
une espèce d'extase, la bouche entr'ou verte,t
et les yeux fixés avec épouvante sur mon
ëlectre d'acier.
I! apercevoit en caractères de feu « ~bwmc
» ~M~&t, tu veux avoir l'explication d'un
» songe au nom de ton petit homme rouge,
» prends ce livre; je viens d'y graver ma
s réponse. ))
Il lut ces mots Rien ne change la desHnee
«
)) des
))
ambitieux morte)s. Tn seras vamcn et
donné môme en spectacle au peuple
&<oM. Les rochers de FAfriqne te serviront
d\
H
(<~ eiib'
ce jeune hom'no vcnoit d'être égorge, et
presqu'àsescôtes.
Sou assassin, me dit l'un des hahitans, nous
est connu e'e.f< MH~f~'e, un de ces monstres
que septembre n'eut pas désavoue: ce scéterat,
en consommantson crime, a ose nonsdireàtous
« Eu perçant le sein de ce traitre,
j'ai fait
» mon devoir, et je ne crainspas !a vengeance
» des lois sachez qu'il cocsp!ro!t coo're le
» gouvernement impériat en voici la preuve.
En même temps il nous montre la croix de
Saint-Louis que ce mousquetaire 6dè!e conser-
Ah dans
voit sur son coeur.
le premier mouvement
de mon indignation, les remords et ies furies
assiégeront au lit de mort ce vil assassin, et
j'entrafneront dpns i'cfernite. Pour de vaines
opinions, il a immolé nouveau Ca<M, celui
qu'il devoit chérir comme un autre !ui-même
Malheureux! quand tu paroîtras devant ton
souverain juge, tu entendras retentir à tes
oreilles ces paroles terribles qui firent le tour-
ment du premier fratricide (?M'<M-~yH~ <&
<oM ~'ero 1 Accablé, confondu, quelle sera
ta réponse.? Ah c'est en maudissant ces san-
gtantcs fureurs du fanatisme, qu'on ne peut
s'empêcher de s'écrier avec le Sage « Hëias
M qn'est-ce que l'homme aux passions H-
a vré(~)?"
Cependant je poursuis marche sden-
m?t
c!puse et j'arrive enHn au bot tic mon voyage.
En apercevant ces superbes portiques de Saint-
Denis, je me rappelai ces vers si beaux et
pjeiusdcsnbthnesintages:F
Aux murs de Saint-Denis, dans tttteegtise antique,
Qui montre au h'in ses tours et son docht'r gotLi.ptC,
Vingt Rois <!onnnient en paix dans le même cercueil;
La gloire, en ce séjour de splendeur et de deuil,
Souriait sur le marbre à )eurs ambres royales,
Et des règnes passés retraçoit les annafes.
Hej.M que res't-t-H de tous ces monumens
Consacres par les arts et respectés (tes ans ?
Turenne, DuguescHn, vos ombres désolées
Désertent. en pleurant, ces pompeux mausolées.
Et vos Rois. exhumes par la main des bourreaux,
~M~fe CMM~Hc ?.
mortelles du moderne ?Y~M de ,t(M /7'-
Que) mouuntoit as-.cx
magmHquf eut été digne de tant de Vt-rtns? Et
cependant ils furent fnscyp!)~ comme tps plus
asile.
cboit en grande bâte ) et que sans dou'e, avant
la fin du jour, il seroit cerné dans son dernier
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fête et la nôtre; mais je le jure, en mémoire
de ta première épouse, la ~Ï~'Ne consent
à devenir ta sauve garde eUe Mt plus
elle consent à te protéger dans ton funeste
voyage, et enchaînera 2Vf~<MKe. mais
elle ne peut empêcher ton cruel et irrévo-
cable destin de s'accomplir. Tu verras t'îtt* de
Sainte-Hélène c'est là qu'une décision su-
prême a nxé ta résidence. ~VcM/~bM <K vou-
tf/'<M c~eHJfWt e~a/er (~ sortir. Et si mal-
heureusement tu y parvenois. ah garde-toi
surtout de jeter un regard vers ta ~VM<ee.Tu dois
ce sacrifice à ta patrie. Car si jamais tu ren-
troisdans Z<M<cce (55), et même dansRome (3~),
la terrible et dernière prédiction s'accompliroit
d'une manière effrayanie sur ces malheureuses
villes. Toutes les nations viendroientà t'envit'en
arracher; elles feroient marcher devant elles
l'esclavage et la mort. Et ce torrent dévas-
tateur entraîneroit tout sur son passage. Louis,
ni ~a/~m~Se ne seroientplus là ~OM/' Z'a'/?ië~r.
Les chefs-d'œuvre des arts, ces superbes por-
tiques, ces arcs triomphaux, qui doivent trans-
mettre à la postérité le souvenir de notre gloire,
périroient, dévorés par les flammes et s'en-
seveliroient sous leurs rninea.
~6.
Toi-même, ./v«/w/f<w, tu deviendrois la
première victime de ta criminelle entreprise
et ta mort !prfscuteroit un genre si terrible,
et si extraordinaire, qu'eue eSraieroit même
jusqu'aux nations les plus sauvages. Les élé-
mens seroient conjurés que dis je? le Roi
des astres, peadaut quelques secondes, sus-
pendroit son cours ordinaire, pour te con-
iempler dans tes derniers momens il finiroit
même par s'obscurcir tout-à-iait, pour ne pas
éclairer la destruction et le bouleversement
général d'un si bel empire.
Le bruit de ton affreux trépas voleroit }us.
qu'aux extrémités du monde, et après avoir
vu t'J?M~~e entière, pour ainsi dire, s'humi-
lier devant ta toute-puissance, tu l'entendrois
à ton heure dernière, applaudir aux gémis-
semens, aux sanglots que t'arracheroient d'ef-
froyables tourmens les hommes se baissant
pour te reconnoître, diroient entre eux Est-ce
donc ià celui qni fut le maître du monde?
A ces mots, je vois tout à coup ses regards
s'abaisser vers la terre, et le plus ambitieux des
hommes comme le plus despote, me supptie
de veiller constammentsur lui je le lui promets.
0 surprise ô changement inconcevable!ras-
suré par mon expression franche et ce tonéner-
gique de vérité, qui persuade, pat ce qu'it est
Faccent de la bonne foi et de t'honnenr, ~Mo-
M<HM/e s'explique ainsi, mais voix
a basse
Quel coup du Mrt! me dit-H;~que!srapports
singuiiers quel accomplissement dé la plus
étonnante prédiction}.
Français, ajoute-t-il, je vous ai ravi le bon-
heur dont vous commenciez à jouir par la
sage administration de votre Roi; et remporte
dans mon âme une source intarissable de regrets
amers.
Héias lorsque les passions se trouvent
tointes au pouvoir absolu, qu'il est difficile
de les régler et de les vaincre j'en offre ici
l'exemple.
Il fallut obéir. Les ordres dont le général
~<'X-e/' étoit porteur ne pouvoient souffrir aucun
retard dans leur exécution. 0 qui que vous
soyez disoit j&MOK~<r~<s, à la multitude
rassemblée au château soyez émus de mes
malheurs, de mes affreux tourmens, et plaignez
l'injustice du sort qui me force à m'expatrier
sur des plages étrangères Ses amis s'eSbrce-
rent de le consoler ou du moins d'adoucir ses
douleurs.
MatranquUUtéapparente inspire à 2V~o~ott
une sorte de sécurité. Je le vois détacher
un portrait do Jb~/HMe, et le poser sur son
cœur.
Mais !'henre, l'heure fatale est venue ]o
grand capitaine manifeste en ce moment qu'il
ne peut ni ne veut même consentir a setoigncr.
Il étoit dans le détire le désordre et F éga-
lement régnoieat dans ses discours. Je n'ai
rien à redouter des aiïiës, disoit'iLL.. Je veux
les attendre dans Paris. Je veux même
arracher à l'assemblée un désaveu formel de
la décision qu'elle vient de prendre. Je ferai
plus, je me remettrai à la tête de mes armées..
Non, non, je ne quitterai pas la ~<ïHce, pour
aller traîner ma misère chez des nations dont
je ne recevrois le plus souvent, que des hu.
miliations et de sanglantes railleries.
De grâce, ~V<~oZeoM,il n'y a pas une minute
à perdre pour votre départ, lui dit .Cc7'f/Y<M<7.
Déjà l'avant-garde alliée s'avance pour vous
envelopper. Ses voltigeursparcourentla plaine,
et posent des vedettes pour vous intercepter
ïe passage. Allons, renoncez à tout espoir;/)&M
de ~M~M; la ~'<HM*e MMM ~OM~~e de ~OM
yeM<. Dans tous les temps vous me comblâtes
d'une touchante amitié j'en réclame aujour-
d'hui'une dernière preuve, et la plus pré-
cieuse de toutes. SouSres que je vous aocon~
pagne. Oui, tant qu'un sentiment généreux
fera palpiter mon coeur, tant que la gloire
aura pour moi des charmes, je rostecRi Hdète
au nœud sacré qui nous lie. Si le monde entier
vous exile, si de sombres caverne: si d'arides
rocherssontvotre dernier asile coutre les coups
du sort, vous trouverez encore sur ces ptages
désertes un ami dans le sein duquet vous
pourrez épancher vos douteurs; et si là mort
inexorable vient vous frapper dans mes bras
et sur mon cœur, moderne PhHoctète, je ren-
drai au nouvel Alcide les derniers devoirs, et
les pleurs d'un ami du moins couleront sur vos.
cendres éteintes, et consoleront votre ombre
magnanime Ca):
Quoi, mon cher général, vous pourriez
consentir à vous exiler pour suivre la fortune
d'un malheureux proscrit? 0 le meilleur des
amis, ajoute encore jBMOH<~oa~e, il dit;
et, le serrant dans ses bras d'une manière
affectueuse. je n'ai jamais douté de votre
dévouement; mais je vous conjure de ne
(a) Socrate s'ëto;t fait bâtir une petite maMon; comme cha-
cun se mêle des affairei d'autrui, il se trouva un certain homme
qui lui dit Quoi! une si petite maison pour un grand homme ?
Pldt aux dieux, rcponditSocrate, que telle qu'eue est, je puisse
la remptu' de vrais amu!! i
pas ajouter à mes chagrins. Si nous sommes
séparés quoique temps, plus tard. ah! plus tare),
nous seronsTéumsponrtoajours. /</M~
votre épouse, vos enfans réclament vos soins,
votre présence. Ah restez au milieu d'eux je
veux seul soutenir le vent de l'adversité.
Non, nos, reprend vivement ~e généra!; iï
vous reste HQ ami, vous dis-~e jamais j~ ne
me rendrai conpabfe d'nne jâche iugralitride.
Non, je ne vous abandonnerai pas. </M< la
Mo~~Hcr ~M/- ypM: tête! ~'e~f~ est-il
encore K?t ~oMt'o/y' supérieur qui </(~'o~e/M
à ses coups, et ~<ifH/'<ï les suspendre.
Ce fut le 2t) juin t8t5, à la seizième henre
du jour, que j&Mo/M~w/e commença son triste
voyage; et c'étoit te 2<) mai i8t~ qu'il avoit
perdu Joséphine. Ce rapprochement de date
frappa singulièrement l'ex-monarque, et tous
les événemens qui avoient suivi son divorce
vinrent se retracer à sa pensée avec les plus
vive. couleurs. 0 Dieu s'écria-t-ii, en au
payant sa tête sur la porte de sa chambre,
fais-moi uubiier que dans cette nuit terrible
j'ai cru serrer contre mou cœur, les restes
froids et giacés de la meilleure des femmes!
Fais-moi oublier ce que j'ai été, et ce que je
~uis devenu
Trois fois son pied touche le seuil de la
porte, il le retire trois fois. Enfin il lait et
reçoit les derniers adieux il donne et recueille
les derniers embrassëmen$ il recommence ses
plaintes ses prières, se s gémissemens. Il re-
garde autour de lui; :il y voit ses vieux compa-
gnons de gloire. « Ah pourquoi, s'écrie t-ii,
précipiter mon départ? C'est sur les côtes d'A-
frique qu'on me relègue et c'est 7~'M que je
vais quitter Mon ëpouse,e!ie m'est ravit
Mon fils, mes amis, mon empire. I! faut
tout abandonner.s Ah! gardez-vous, qui
que vous soyez, de compter jamais sur un
bonheur durable.
Ayant dit ces mots, il monte en voiture
avec les généraux ~Be~~mJ, .S~w~' et J?eÂ<?r.
Son agitation étoit inexprimable. Cependant
il nie fixe et m'adresse ces paroles Adieu,
bonne A~~e; si j'eusse suivi tes conseils,
tranquille maintenant et certain de mon bon-
heur, je verrois une auguste famille replacée
par moi dans le rang qu'elle n'auroit jamais
dû cesser d'occuper. mon ~c/M'c mal-
faisant m'a entraîné à ma perte. Mais à peine
ces expressions de bienveillance lui eurent-
elles échappe, qu'il s'en repentit; et cet
instant de cordialité fut remplacé par la plus
sombre contrainte (a).
Ah! lui dis-je, votre étoile sera plus fbrte
que le malheur qui vous accable. Je la diri-
gerai dès ce moment je veille à votre sûreté
particulière. Mais point de pusillanimité vous
serez forcé d'Implorer la seule nation que vous
n'avez pu vaincre ni soumettre. Cette épreuve
est terrible je ne puis vous l'éviter. 0 mo-
narque déchu, abaisse-toi devant ton Créateur!
Il est une puissance supérieure à celle des
hommes, qui, dans sa sagesse, a décidé que
Z'MOM<~<& l'invincible j~MOM~a~e ne
pourra trouver de refuge dans le sein de la
superbe ~&/OH.
Et c'est ainsi, ajoutai-je lentement, que la
Providence est toujours immuable dans ses
divins décrets. Si parfois elle suspend ses
Ibndres, c'est pour les lancer ensuite plus ter-
rib!es. Quant à vous, je vous le dis
Hizatbin (b) sera votre guide fidèle pendant
votre voyage mais un pouvoir irrésistible
/~wc.
J'irai
j
te d'après les promesses que )'ai faites à José-
:Et <oM~ i
<~ a~ i'ent ~'eB)p)~M)}eB<arA-mMent
!A qm ttëvoreroit ce t~ëgne d'na moment.
CoBt)MUj!.
~« /h~m~ar du Cea~~a/«'a~<
(a) Puis-je espérerque vous ne retuseret pas de publier qxeî-
ques observationssur la eritiqnemsereedan!plusieursjoumau]:,
de Mes Souvenirs prophétiques imprimer à la fin de tannée
dernière ? Les motifsqui me déterminent sont, f. cet esprit
constamment impassible de toute influence et de vacillation
qu'on remarque dans votre journal a", la certitude qui m'est
acquise de ne pouvoir faire admettre ma réponsedanijes mêmes
feuilles qui ont publié la critique.
le Journal de Paris, et en dernier lieu celui des Débats
dans trois longs articles se sont appliquésà insinuer que jé.
iois fort habile à ~p</< les. cwjMiMa~ passés. Si tes expres-
sions di<!crent, le sens et l'esprit de leurs plaisanteries sont
les mêmes. Tout en m'indinant devant tes tafens qui distin-
guent les deux écrivains, je suis Mn de passer condamnation
sur l'inexactitude ou p!ntot le travestissement qui a servi de
canevas à leur double glose des souvenirs ne peuvent être
présentes, ce me semMe, pour des prédictions à la manière
de MatMen t~ensherg, comme il a plu à ces messieurs de
l'annoncer, probablement ponr faire mieux ressortir, se!on
eux la nu!tite de ma sdenre cabalistique. Tous ceux qui ont
lu mon ouvrage ont pu se convaincre que je n'ai prétendu kur
offrir qu'un récit exact de quelques-unes de mes prédictionsles
plus remarquables et dont il est aisé de veriner l'exactitude.
On peut donc s'étonner que des hommes d'esprit aient eu re-
cours à la supercherie de dénaturer )*ob}et de mon ouvrage s
pour le couvrir de plus de ridicule que sa Mtarrerie ne de-
vroitrigoureusement en comportef.
Tous deux encore se sont accordés à supposer que je mi
tais aider, l'un par un teintarier, et l'autre par un génie fa-
M</«' ce qui est moins dur à !'orei)te. Je ne sais s'ils ont ja-
mais eu la fantaisie de me ccnsuher mais ce que je peux
contredite, c'est
avancer comme certain, sans craindre d'être
que parmi les centaines, je pourrois
dire les milliers de per-
sonnes qui m'ont demandé leur. horoscope par écrit, il n'en
est aucune qui ait vu jamais un tiers avec nous durant tout mon
traçait. Le <e<a&m~ que je mets en œuvre ou le ~<MM'
milier qui me dirige la main en écrivant, auroit donc au
moin.} la vertu d'être inviàible. Or, avoir un génie invisible à
sa disposition c'est bien qnetque
chose je pense, et même
tout ce qu'il faut pour attester le caractère et le pouvoir
d'une Sibylle.
Mais j'oublie que M. H. me refuse le titre de .K~Ms, et
que le ptus honorable qu'il veut bien m'accorder après d'i-
Butites efforts dit-il pour trouver mieux est celui de jo~–
nfM. Passe cette dernière expression assez mal sonnantetou-
tefois pourvu qu'elle ne déplaise pas trop aux benins admi-
rateurs de M. H. Mais que le génie qui m'inspire ne soit
qu'une bête on bien, pour me servir des expressions plus
élégantes encore du loyal et généreux critique, que le <~M&
qui est à mes ordres ne soit qu'un diable fai«f/<'a-)'y<H «- WM-
~M/~<M.t à /'<M, oh pour le coup je certifie que M. H.
est nn très-mauvais prophète car depuis la publication de ses
trois articles, qui sont peut-être plus aw~yN~ que tous mes
sortUeges, le nombre des curieux qui a~Inent chez moi est au
moins triplé; ainsi, sans qu'il l'ait prévu, je deviens acciden-
tellement son obligée, et lui offre de bon cœur l'expression de
ma pius vite teconnoissance mais je ne peux pas en cons-
cience lui vouer le mcme sentiment pour une autre pro-
phétie de sa façon qui se trouve dans son troisième article
( car M. H. entralné par l'objet qui t'occupe, fait auM le
prophète sans le savoir ). La voici
Après être convenu que j'avois eu des pressentimensdh dé-
part de Bmonanxrte de t'He d'Elbe pour la France, M. H
ajoute Je suis certain que Je démon ( M* Le Normand )
~/yep~fM la ~t~ quand il saura ~f /<M//B ~e~~ay/<-est
<!fA/)j<'MMM'/e~.
M. Il. s'exprime. comme on voit, avec plus d'assurance
que ne s'en est jamais permit te prophète !e mieux inspiré.
Cependant, comme it n'y a pas dans tous mes Souvenirs une
phrase, un mot, qui puisent me faire soupçonnercapabte de
tfattre un homme à tetre, H <aut absotument qne M. H. ait
été abusé par le mauvais génie qui toi a dicté sa prédiction
parce que jamais, je )'a<nrme sans hésiter,' e))e ne se réali-
sera. Qu'il souffre donc que jerepO(Kse et lui restitue sa propre
pensée pour me conformerau précepte <nn veut qu'on rende
à César ce qui appartient à César.
D'après la disposition d'esprit dans iaque))e je trouve qne
M. !f. s'est placé en rédigeant la critique de mes Souvenirs
je me garderai bien d'essayer de lui faire abjurer rincfedH-
tite et la répugnancequ'il mauifestc pour mon art si jamais
je suis tentée d'entreprendre quelque conversion, je dirigerai
mes efforts vers quelqu'objet de toute autre importarce en
évitant, autant que je )e pourrai de me mettre aux prises
avec tous ces esprits forts et beauronn trop inflexibles, qui se
sont fait une règle non pas seulement de douter de ce qu'Us ne
connoissent pas, mais de nier ce qu'ils ne peuvent concevoir.
Agréez l'assurance de la parfaite considérationavee
laquelle j'ai l'honneur d'être
Votre très-humNe servante
LE NoRM~NB.
a~ septembre tSt5.
(t) Pag. 86. JE'«ae des ~~rac)t~ c~a~Mj les lai <-<?<?
<&a/M~
Quelques adeptes privilégiés voulurent bien se charger,
d'après mes sollicitations pressantes, de faire remettre directe-
ment à Buonapartemes~~<-aw ~M, et même de lui
transmettre de vive voix quetqnes conseils bien satuiaires.
Déjà, depuis son armée à Fontainebleau, il en avoit par<X)UTn
h ta hâte quelques passages remarquables, fun surtout l'avoit
étrangementfrappe, c'étoit le songe qu'il fil en t8oy. où il lui
scmMa qu'il s'entretenoitavec l'ombre de son père (t). Ecar-
tant bientôt tout ce qui pouvoit lui rappeler le moindre souvenn
douloureux, l'ex-empereurdit d'une voix forte, mais qui cepen-
dant scmbtoit agitée Une~eMM est assez téméraire pour oser
me donner des conseils à moi, et dans un pareiï moment Y
pc~se t-e)!e? oh nonassurenMnt.Je veux bien excuser ses
motifs: mais point de récidive D'ailleurs, si elle se croit vrai-
ment inspirée, qu'elle aille raconter ses visions aux partisans de
Chartes VII. Quant à moi, je reprendsmon empire, et vais de
nouveau me rasseoirsurun trône quitn'appartientdedroit/Ah!
malheur au premier téméraire qui, cette seconde fois, cher-
cheroit à m'en faire redescendre il paieroit de sa'vie la plus
légère tentative, même en pensée. Cela dit, il remet le
livre à la personne, et lui jette un certain regard qui expri-
moit tout à la fois la crainte et l'indignation. Il revint
cependant sur ses pas, et ajouta Me prend on pour un
Cincinnatus mais en vérité je n'en reviens pas.
dois me contenter, dit-on, de la dignité de grand conné-
Je
table 11 répétoit encore ces dernières paroles torsqn'un
nouvel émissaire essaya, mais en vain, de le ramener à dessen
t.
Je suis avec respect, etc.
Bnonaparte resta terrifié en voyant mon ouvrage il fit et
dut faire de bien sérieuses et douloureusesréflexions, surtout
en lisant ces mots
« Ah! puisse-tu, femme si universellementregrettée, com-
muniquer encore avec tes mortets puisse ton cx~f Teitter
constammemt sur tes destinées de la France, et porter nos
voeux au suprême Arbitre de ce vaste Univers, pour que la
paix, cette fille du ciel vienne enfin habiter parmi nous
pour que notre belle patrie ne soit plus desormaM teinte du
sang de ses enfans Ah puisse encore ton heureuse étoile
guider tous tes partis
M. Y.
ia<t je eommençois à faire nn retour sprienx
me devint alors
sur mn! mémf
odieux. Quelques semaines se
passèrentcependant assez calmes, et au moment où je concer-
tois des plans pour me soustraire à l'oppression et
mener une
vie digne de moi, le repaire du plus criminel des hommes <iitt
cerné de toutes parts} plusieurs gardes et gens de jnstice y pé-
nétrèrent. et firent des recherches exactes. M.Y. étoit absent
ils ne trouvèrentque sa victimeinfortunée leur.; démarches
ne
furent point absolument infructeuses une correspondance
en
chiures qui fut interprétée devant moi acheva de mettre le
comble à ma douleur; }'appris alors quel était l'état iaSme de
celui dont je portais le nom de fabricateurde faux assignats,
et
condamné à mort dans le commencement de la rcvotutionfran-
çaise M. Y. s'etoit mis depuis à Edsifipr des monnaies le
délit fut constaté; on trouva le laminoir le balancier le dé-
coupoir. Je ne savois qu'aticguer pour
ma défense et celle de
mon Cis j'avois beau de
protester mon ignorance, elle ptoi.,
et semblait équivoque. Je fns contuitc dans une a~'roMe p.I- 1
¡-
son, où je gémis plus de cinq mois. Je subis fependr.nt ph.
sieurs interrogatoires; mais rien
ne pouvoit p.ttiicr mes torts,
itssembtoientr~ets; et d'autant ptusque
fait coopérer à des faux, mais
mon époux m-avo:f
non snMantMtt..t\-<-r!v;s à n.a
respectaUe mère; heureusementeiis esM'o:t
encore ;a voix
de la nature étouffa jusqu'aux torts si graves qu'elle avoit à me
reprocher, car j'avois ouMié de vous dire que je lui avois fait
vendre plusieurspropriétéspour me rendre ce que je nommois
ma fortune légitime, tandis qu'il est prouvé qu'ette avoit fait
le bonheur de mon père. En recevant une lettre de sa fille
unique celle qui, depuis neuf ans. t'avoit abandonnée, 'cette
temme excellente fond t en larmes eUe eut recours à l'un de
nos parens, magistratintègre, pour savoir de lui quelle était la
marche qu'il tattoitadopter, la plus sûre ëtoit de réclamer me~
{ugesnaturets, cela fut assez difnc!)e, d'autant plus que le délit
avoit été commis en /<«'/< mais à la fin Fon daigna accueillir ma
demande, et d'autant plus que mon indigneépoux venait d'être
arreUsnr tes frontières de France, et renvoyé devant la Cour
criminellede cette capitale. Maintenant il est prouvéqu'il avoit
déjà été mis en jugement, et ne s'étoit soustraità la peine que
par la contumace. C'est en cet état qu'en sont tes choses, et
je vous demande maintenantvos conseils, et vous prie de me
dire franchement quelle sera t'issue d'une anaire an~) incon-
cevable que terrible. D'après une divination par tes sorts. je
lui dis que M. Y. heureusement pour lui. succom-
beroit avant l'exécution de son jugement, qu'une mort prompte
le délivreroit de la peine qu'il avoit encourue que quant à elle
de
sa tamiHe réclameroit sa grâce, mais que par une mesure
sûreté indispensable,elle passeroit ses plus beaux jours loin du
monde, et dans la solitude, Que son fils ne verroitpasson
deuxième lustre, et qu'il ne lui resteroit de ses coupables
erreurs qu'un triste ressouvenir je lui avouai arec tristesse
douleurs
que sa malheureusemère ne pourrolt surmonter ses
cruelles. Voilà, madame où peut nous conduire une première
faute; si vous aviez formé des nceud* sortantes vous seriez
chérie, estimée de la société aujourd'hui vous en êtes
regardée, et avec raison, comme t'un de ses plus terribles
Ceaux. Vous-avet désobéi a votre mère, vous avez encouru
dit
sa malédiction. Elle a beau revenir vers vous, ce qui est
et prononcé dans la juste douleur maternelleest une espèce de
sentence que l'Eternel n'a que trop souvent ratifiée. Je
l'en-
Murageai cependant, et lui promis de lui servir d'intermédiaire
auprès d'un grand parent, ce que je us eue fut renfermée à
Saint-Midi. et depuis six mois j'ai appris que cette femme,
bien ptus malheureuse que coupable avoit enfin succombeà sa
douleur, en recommandantson fils unique à sa tendre mère.
(t8) Pag.33f.~mc/«~a<<<~tceiMy<
Cette première énigme est déjà devinée au Nord une se-
tonde ne peut tarder à Fetre la dernière surtout doit avoir
te double tncrite, Don-seulement d'étonner r~5'K/ mais
elle doit mettre en tout leur jour les talens et la politique
profonde d'un sage et vaillant capitaine.
(s3)Pag.270.~<?<7~
jL'am: intime de l'un de nos administrateur~ les pf"&dis)m~n<
de!*ann''et~q~,en)retcnc.itde..(:a!sons(brtttrf'!te<aTGCu')<-)e''nc
dutnetri's }o!!e, ma~don!'ayante depuis qfetquc temps dccHnnit
TiiH.icment on lui conseitia d'aller Mspirtr un a!) pur. t'k
chpMtC'~ttc), et se n))t en pensionfhM M.V.V. B. t.a, sa hta-
iad:p prit enfrc un car~f-tfre ptus alarmant, ~t les pin~ haM M
~t~cipte-i du dieu <t'Kp:A)UTeépuisèrent Taittent.-nt tontes h-s
ressources de leur art; M" G aitoitMtc.'mber,
!nrM)u'e!ie
apprit les rures merv.<-u'!es qui s'op~roientpar le tno;e') de
la sympath.e. t~peMonn.<}U: n) indiluoit ~e !.t-fretprcc:<-uf.
lui promit de la dir:ger dans l'exécution des opérations MCt"i-
saires pour t btpn!r )M s'-a'nh r&u tab .)n'e;)e MpfM)). et b!en-
tôt.H.-t on mit la main à Feutre. fa lait t.r.-Ct=<!< par tes
princ'pes df la hante ma!e A la premiere heure du jour, ait
sinistres.
moment nu le fhie.t d! .ninnitMio.t entendreses cris
avoir prononcé
onse rendoitsur un terrain mcn)te;et ta, après indispensablcs,
p!<Menrs foninr.tioni, et fait des fumigations
onf..iso!t un trou
on onvroit la terre avec <t"e bèr.he neuve. et
de trois p)e<).< farres ens)n:e. apr.-s qnet.tues procedM prescrits
fnmssoit dans M tron une ponif.
par Fart ..f~ro.nancien. o.t e
noire vîvante. M:heur au téméraire qui eût osé l'exhumer,
foupaMe entreprise.
une mort snud:Mne eùt été !e T'r: de sa
M"' G. avoit 6de}.)<-ntobserve tout ce qui éloit presrrit pour
!e suc<-es'!f celte in'portanteoperattOM m'istema)benrvou!nt
de la lumiere à une
que des voMM ;adi.ereb ayant aperçu
heure M~cte .'ans un lieu inh:.t.!te. et vu préparer une
Bientôt
espèce de fosse, connurent les plus odieux soupçons.
une n-neur secrète voulut qu'une mère coupabte eteutdénaturéecherche
après at«'r trempa sesm fins d.tnssjn propre sans.
à euseve'irle souyeuirde sa faute avec le malheureuxfruit d'un
cnm'aet amour. La police netard~ pas a être instruite de celle
étrange circonstance;des commissairesiurentat~ttot dete~uts
pcnr procéder sons rmtpection de M. Xxx. M-meme a la vé-
Tincation de ce fait important. t) est essentiel d'observer, que
parmi tes effets attachés à l'inhumation d'une puutc noire, se
trouvent ceux-ci, que quiconquetenterade la déterrer tombera
frappé d'une mort subite, et que les spectateurs qui coopére-
ront sciemment à l'exhumation de la volatile, mourront au
bout de treite mois accompiis, ainsi que i'imortune dont te
charme sympathiqueanra été rompu. M. Xxx. n'ignoroit aucune
de ces circonstances. MU" C. t'avoitrendu contident de son ope-
rat!onmag!qne;ma!sUse tut Tendu coupahteàsespropres yeux
d'une ptK.i'tanimiteindigne de lui si ajoutant foi a de pareittes
absurdités, il eût refusé de retnpï!r!a mission qui iuietoit con-
tée. ï! descendit donc sur te~ lieux avec les commissaires dé-
légués auxquelsil se garda bien de révélerquel seroit le r~suttat
de leurs recherches, afin de ne pas compromettre Mit*' G., en
paroissant instruit de ses plus importans secrets. La place où
l'inhumation s'ctoit faite, ne fut pas dift)c!!e à découvrir les
voisins, témoins des fouilles mystérieuses, avoient fidèlement
remarqué tes lieux, et tes Indiquèrentaussitôt on procéda à
l'exhumation. Alors tout le courage de M. Xxx. s'évanouit.
Que ne peut la terreur sur t'esprit des morteb ?
Cet homme, ennemiirréconciliablede tous tes vains préjugés,
eut à peine vu donner tes premierscoups de bêche, qu'il ne fut
plus le même Soit que son imagination fnppée lui présentâttout
à coup, comme des véritésterribles, ce que tout à l'heure encore
il traitoit de mensonges grossiers; soit qu'une voix intérieure
lui friat que tes destinées de son amante fto~ent en effet atta-
chées aux apprêts magiques aveclesquels cette poule avoit été
ensevelie;soit toutaxtre effet inexplicable,M. Xxx. parut bien-
tôt livré aux plus violentes agitations. La pMenr de lamort etoit
sur son front, et son trouble croissait à mesure que la fosse
s'avançoit. Saisi d'un trentbtementuniverset, il ne put vaincre
plus long-temps tes terreurs dont il etoit la proie. Un cri aigu
lui échappe Arrêtez, malheureux! on bien une mort sou-
daine va tous nous frapper; arrête!' JI dit. et tombe évanoui.
On lui porte de prompts secours, en le rappelle à la vie
mais )e mathoarent qui onvroit la fosse continue son travail. A
peine eut-il découvert la poule, qu'i) tombe roide mort sur la
terre fraichement remure. Tous les spectateurs sont saisis
d'épouvanté;mais le charme eut tout son effet. La malheureuse
Mit" G. mourut au bout destr<'Memoisacfomp]is.M.X]tx.,qui,
après avoir sciemment coopéré à roperaiion, avoit cependant
commandé (ju'on ne t'achevât pas, fut sauve par ce vœu qu'il
avoir <or)ue à temp;; niais il lui est resté un tremblement dont
il dissimutc soigneusement la cause, et qui l'a rendu nn peu
moins incrédule sur tes e~etssnrntenansdes opérations de la
haute magie.
grand A~
M. E. E., car e'ëtott lui, j'ai toujours été réellementfidèle au
Et vos écrits, lui dit spirituellement cette
~MM, c'était sansdonte aussi l'impérieusenécessitequt vous les
inspiroit alors; votre muse étoit devenue bien (er'He. Après
quelques explications préliminaires, et qui turent rëfutfes
victorieusement par l'aimable protectrice, M. E. E. im-
plore cependant son crédit, et l'engage à faire sa paix avec
Napoléon, et même la snpp!ie humblementde vouloir bien le
faire réintégrer dans la brillante place qu'il avott au château !) il
ajoute Je vous le dis franchement. Madame, jamais je n'ai
cru nn moment à la stabilité du gouvernement roysl; aussi
je n'en suivois que machinalement tes drapeaux. Ici la phy-
sionomie de M" D, S. prit une teinte plus sérieuse elle
dit à cet importun Si vous étiez persécute aujourd hu! pour
v une opinion contraire au régime impérial, je me ferois sans
n doute un plaisir, et même un devoir, de vous protéger auprès
x du ministre mais un f<c/t'<'a politique de votre espèce
ne mérite que mon mépris la seule chose que je peux ccpen-
dant vous promettre, est d'oubtier cette conversation; mais
x sortez promptement,et ne vous montrezjamais à mes yeux.
Un instant après. M" D. S. disoit à une amie « Vous le
f voye:, je suis maintenant accablée de visites tous ces temps-
N c!, monh&tetrcssemMoitaà une vaste solitude; t'onsembtoit
tn'eviteraveesoin:maintenantqne l'on me suppose uneombre
de crédit. dès le petit crépuscule mes antichambres sout
M p)e~es~
ceux qui, le mois dernier, passoient rapidementdans
M teurs chars,
sans daigner même jeter un coup-d'œit sur ma
simple voiture viennent aujourd'hui s'humHier, pour antM
dire, à mes pieds. Je les méprise ainsi que leur basse adu-
lation et leurs louangesservUes et intëressces. Mon bon-
heur sera donc de protéger d'une manière toute particulière
f ceux qui aiment leur Roi, et qui souHrent pour sa cause;
mais des ~7/u~j, de ces hommes qui n'ont d'autre opi-
x Cioa que leur intct et personne! ces gens-là, dis-je, et je
aSirme,doivent être dangereux sous tous les gouvcrnemens.
Le maiheur fiuira tôt ou tard par frapper des êtres aussi
? corrompus.
(3t) Pag. 3~1. j~a âme éloil <&aM~/ /.<MM~ cco*~ ses
écrits.
L. Joséphine ecnto!t peu mais son style noble et pur
portoit l'empreinte de cette inaltérable bonté qui la caracté-
risoit son âme etott grande et désintéressée jamais elle ne
connut la duplicité comme elle étoit incapable de nuire ÎI
personne, elle recevoit peut-être nn peu facilement les im-
pressions qu'on lui donnoit et sabandonnoit quelquefois
trop légèrement à h vivante des sentimens qn'ette épron,
voit. Dans ses lettres on remarque une diction élégante des
expressions choisies et itnato~qes aux sujets dont elle s'occu-
poit, parf.t's il y re~noit cet aitnabtc aitaudnn q«! ptatt tant au!.
âmes ''eusi!)!es.Ah c'est alors que t'âme de Josrphinc sc r~ve-
tnit tfttt "ntief-û anxyt-UtJefeUK a <)<t!attreM<!ieHt~<-s
tef r<-i.. K)'e pci~no!t en tr~tt.. <~ feu te fu'te~ de la reconnois
M)Mt- et tf~thannes dct'ant!!j< parce que to)tt< tes deux
av~îctïi
aa-~i~nt dc~tUt~sdat~itOa
des ..utuls dau~,oa cteur; euais jamaMftîe
;amai; el!e ne
co'ur; H'aï~ yiro-
Me nro-
Krp.t t< nom txiieox de t'ingra}itudH H tu: :tvo~ toujours été
parfaihtnCntincantm.
Si n)<;s n'y aboient mM jusqu'ict
ncmt'reMiies ffCMpatiotM
chstade, }'aHrm.idt}afaitp.)rjttrc les Mémoires de L. Jose-
p))itte. prentiere part!e est eutit're.nfntcouiposée par c!)e
elle en <<o)t ses dehsiouensà )aMa!maison; la sui'e qui
sera rrdtgfe par moi e~t en grande partie extraite des ntanMs-
cn;s «nj)ar<a![s qn'et)e nous a bisses mes relations avec celle
team e étonnante et reites que j'ai du nécessairement avoir
avec les personnes -jui approchoient, me mettent, plus qu'au-
cun autre, à même de rapporter avec exactitude une foule de
<hnse'! intéressantes. On peut donc s'attendre, quand je met-
trai au pur re nouvel ourrage, a y trouver hcauccnp ae traits
aussi singuliers que piqnans ta ife) .te et la Mriete régneront
dans tout !e cours de ces Mentones. On y
Terra par quels
moyens surnaturels?<apo!f.n Buonapartee~t parvenuà monter
sur le trône et s'y auermir quelque temps comment
à
Joséphine prévit sa chute et )'avo!t même ca!cu)ëe. Enfin
ces
H!etnoires renfermeront des défaits très-curieux l'existence
sur
pt))!)!qne de t'ex-empereur et tes derniers
sur momens dt:
1 axcejentt: Josephmc.
j(t).0t~.j~
criminel. 0 paris, berceau des beaux-arts cit~ où la vertu
règne à côté du vice qui pourroit reconnoltre au milieu de
tes portiques superbes, de tes dômes majfstueo]!, dettes portes
triomphales où la glnire a suspendu ses festons, cette humble
Za/f, qui élevoit jadis au sein des bois et des marais
fangeux un front timide couronné da gui sacré. 0 ~a~&j,
chef vertueux d'un peuple de guerriers farouches! quelles
se-
roient tes pensées si, rendu à la vie tu revoyois aujourd'hui ta
ville où tu rëgnois ? où sont, dirpis-tn ces huttes couvertes de
chainne et de roseaux où le Gaulois brave et <ide)e reposoit
auprès de sa lance et de sa douce aatie ? 0 mœurs antiques
et sauvages que vous èles changées « J'ai donc vainement
ahou !e culte du sanguinaire ?~a/M; les descendans de
mes fils belliqueux ont ëit-të des temples à d'odieuses divi-
mtes, qui s'ahrenvent du sang des hommes. Partout le
crime triomphe et ta vertu craintive ne sait p!usoa trou-
a ver un asile. Ah! rentre dans le néant, impure Ze/«~
écrase sous tes murs ëcrouies tes coupab!e< babitans qu'un
peuple simple et vaillant comme les anciens adorateurs du
gui divin s'etève sur tes ruines et que dans cette i)e où
}'a! régné sur les fils de la nature d'hnmMes habitations
s'ëtèvent encore pour que la vertu dorme sur la natte du
sauvage d'un sommeil paisible et innocent. Ombre sa-
crée tels seroient tes regrets et tes vo-u!t, mais ils seroient
superflus, la génération présente livrée au culte du crime,
survivroit à t'anathème que tu lancerois contre elle tu ren-
trerois dans la nuit de la tombe où t'ensevelit le ~ra/~ à côté
de ton sceptre, fait d'une branche d'arbre grossièrementfa-
çonnée et d'une tige du gui sacré qui fut jadis ton diadème.
Mais comments'est agrandie cette imposante ~a/«'e qui s'ëte-
voit à peine au minend'un rempart de roseaux? Long-tempsren-
fermée dans les étroites limitesde la Seine, elle n'étoit qu'une
modeste cité sans gloire et sans appui bientôt quelques mai-
sons solitaires en embellirent la rive opposée de ce fleuve cé
ièbre les irruptions des farouches Normands ta forcèrent
a
t'environner de muraiues. Alors son nom se répandit dans
ks Gaules on admira son courage qui souvent vit expier
aux pieds des ioibtes tours de la ville naissante, les efforts
coalisés de piusieurs peuplades échappées de tours repaires,
p~ ur se disputer ses dépouilles.
Alors on la vit sortir de son obscurité et rivale des pre-
mières cités de )a C~a/< elle devint bie tôt le séjour habituel
de nos rois. Elle en reçut un nouvel cc~u ses murs s* exhaus-
sèrent, ses maisons furent ptns solidementconstruites mais
elle: ne ren~ermoit pas encore dans son sein ces superbes fau-
bourgs qui maintenant tont à ia &'is sa gloire et sa grandeur.
Au temps men'e nu le fanatisme fgaroit les esprits, et ~cuMoit
dans tous les cœurs les teuY de la discorde, Paris, pour soutenir
les efforts d'une armée qui s'afançoit pour vaincre (es rebelles,
et leur pardonner ensuite H oïïroit que de fragiles remparts.
Mais le courage'de ses habitans nourris des poisons perfides
de l'erreur la defeudit seul contre les efforts d'une année
de héros. Paris alors valoit encore bien une messe comme
le disoit spirituellement ce père des peuples, et ce modèle
des rois généreux.
Enfin il brilla ce siècle du grand Roi, ce siècle devant le-
quel tons tes siècles s'évanouissent comme ces astrfs qui
apparoissent au sein de la nuit s'éclipsent à t'a~pcct du nam-
beau du jour le génie plana sur les Gaules Paris alors
s'etnbettit de tous les che<s-d'œuvre des arts. la tictoire se
rangea sous nos étendards les peuplessoumis abaissèrent de-
vant la gloire de Louis XtV leurs fronts tmmit e~ L'univers
retentit du bruit de nos armes et apprit à respecter un nom
qui seul répandoit t'épouvante. tes hommes ittnstr. de l'anti-
quité furent retracés par le génie des poMt.-s célèbre:. qui se
réunirent pour donner au monde de grands exempies et de
grandes leçons. Tout vint couronner de gloire et de splendeur
un règne que les travaux de vingt siècles ne pourront même
égaler. Le Louvre s'éleva majestueux comme le prince qui
y régnoit les guerriers, mutilés par le dieu des combats
en détendant la patrie trouvèrent un glorieux asile. Le
malheur fut consolé, la misère quitta ses lambeaux. 0 heu-
rcu.e La Fraff !)curco.se t'at.t!:n)e ~<
si h t-obge
ft)r.'unet)eiietutc<t())))as..ee;)aj~<'aM':)vn;tj'astauj")U!c
préside aux conseils du prince et fc!)e déesse tno onxue sur
terre s'c)eva vers t.) Divinité pouf implorer h vengea')' e rc-
!este tous les matbeurs naus affabierent !'a)ï)ictiot: bannit
du coeur du monarque :!batfu i'or~ucit f~um~in 'lui )'a\o!t H
Jons t<P~<appMan)!t
s'et.tit cuivtc de triomphe!! et deses s:t
<eur Dieu )< main terrible
sur sa ii et
fxpira dans la douft;ur Il dexenJit dans te totubean accont-
paj;t)c des ptcnrsdf~ gMrricrs et de ia cetMUt'e at'tfrc <)<: ses
puapfcfi.
Âtoene par les guerres injustes, par âne adtnioi.itratto)) sans
enerqic, )e temps de nos dissensiaos arriva. Ab qu'tt ttc~ncur'*
eterne'tctneut enseveli dans la nttit des siec!es, fc rt-i',n<' de
l'horrible anarchie, ou b.t-n, si nous en fonsprYOM <))tct<p!f
MNVpnir. que ef K)it fetui dt-t!ns preux dcfen'.e'!M. Pans,
aior.! )c repaire de totfs ft~nssaMin: Par! !.nmne par put
desanq et defr.mes, ~f');.ppa à la dcttruftion qui s.'ni))!t le
n)cMr'-r,ct,pours'arr::f)!cr!)U<d<:f.!)ircmmsdesdMordcs
civitt's, il iic je!a dans les t'ras d'un pro'c't'"r
~ui <]<'?)):Bf:'Ma)n'iHf'oit~ertu"ux.
A!' si hrenotnmce a rctM'u Gdi'km'-nt te;, ctt'tnits e<-ta'an.<
de nos héros, si c)f.' tes rett-tt: à nos derniers Ttevcn' cotn))Mn
enetrn')V(r:)d'tnrrcf!'j)!'s!
0 ZB/<rf; ou. jh' f rem atnrs ta puissanfe et ta sptendeur
ï,€ brome teint du san~ de tec ett!:n:s, et que !eur Y:.)o'r a'f.it
ent-'ve au milieu des fon-btfs,dt'<)'a nos p!af<"ip))b!it;nes,
pour intmort.t.'fscr n.'s Yictfirc.s. P::rt0))t des mfn<'n)en< <na-
enififjucs s'e~evt'rt'o' fnmme par enf~antemt-nt, et h capitale
<!ebr~a.)<<'v!ntt:'fa;-i'a!efh)~t"nf!e.
M.< e"fi ) )':)'.bit!")) dëvnra ses prnpres o'</<y/ ï.es fils du
jta j;)n!re s't.c-)" bt'rent sous les coups du vainqueur, et toute
leur rat)t;~r.c''anou!t.
De n<t-au!f dc<astrcs dévoient encorf- tes atteindre. 0 a-
terido! tes ptairx's furet! inondées par des rui.i-.eaux de s"np;.
De*. f;u*iers d!~ne~ des btatM tonrt <)< Sotn? ()orn!nt d:!
sommeil des braves, que ne puis-je dire de celui des J?~7r./
et des T~aao. Ah! depiorons leur funeste cgart'ment, mais
nombreun trophées.
ne uetrissons point leur gloire et leurs
Jamais je n'oublierai que vingt ans ils suivirent les senlier, de
l'honneur, et qn'its dictèrent de,- lois t'Europa étonnée ()).
Au milieu de nos malheurs, t'esperanre fait encore luire à
Roi juste et
nos yeux son flambeau consohtenr. Françn!<, un
généreux nous est rendu. Son auguste famille et lui doivent
cicatriser tes plaies de la Ffance, ai'cgcr le &rd<'au des satt-,
sides, et rendre te!ca)me à no~ provinces dcs:))e<-s; ma!<
xonpcons à rester soumis a f'autcrite suprême. Ah! si nous
nous laissiousentrainer par de nouvelles erreurs, si les fureurs
de l'anarchie ectatoicnt encore parmi nous, je M.nis en
pensant aux fléauxqui f.<nd.-oient sur notre malheureuse patrie.
Parts sMrto!tt sut'iroit )e sort le plus eponvantaufc.
« Car il est prédit Qu"
la namntc du ciel secondernit )a fureur
» des ennemis. Gnerrjers, femmes, enfans, vieillards, tout,
x tout sans d! tinctiun serait livré au tranchant du glaive. ).e
M
Parisien iui-Mteme, la rage et te désespoir dans !e cœur,
:) et tout plein de la leçon que ie Moscovite nous donna,
aideroit, d'une main fur!"u<c, tes cn~'rts des barbares
M
acharnés a la ruine de la reine des cites des torcheseuuam-
» mees s'attaciteroient aux toits des maisons. Tout ~?/7~ ne
M
prë~enteroit bientôt plus qu'un vaste embrasement. T.c<
f p~nts s'ecrouieroient sur leurs arches renversées. Le palais
)' même de nos rois couvriroitla terre de ses ruines. Le temple
}' consacré à l'augustepatrone de la c tp!ta)e dMoendroit sons
les
x carrières. Des faubourgs sapes dans leurs fondemcusscrni~nt
M
devore<par!esn:unmes, et t.ttnberoit'ntavecfr.tcas, eu~c-
!<
vetissant sous leurs ruines encore f~Hnantes ton' ceux qui tes
habitent. Les cris des matbeureux expirant dans !cs angoisses
f de la mort s'echappero!t'tdeces dft ombres, et viendr.)!nt,
M
(~ Comme l'un de nos pr'mi.rs rt'riv.'nfM «' s<~s pt'!tf-
être trop s< ~ib!e a la ctoit'e tuiiitair' ''t i'* uc '.uit ït!)t-< ;'s~u
M
ree d'' rai~ounei' juste toutes te" t'~s que t'entend, battre un
f t.mtbcttr,>. m.J'E CiHJl:.u~t)!u.t!it).
i) travers des monceaux de cendres, frapper l'oreillede cent
&
(t) Avignon.
~a) Cette cité doit ètre un jour bien fameuse par une
veille qui ne peut maintenant tarder de s'y opérer. Il s'agitmer-
d'un
trésor )nea)cn)ab)e, et promis même depuis long-temps aux ve-
rhaMes adeptes illuminés, d'après les révélations de plusieurs
saints et dévots personnages. Il n'auroit pu être, d'après leurs
dtrcs employé trnc'uensement {usqu'à ce jour (*) M tauoit,
dis je, que le royaume de Polognefût rëtabti et que le sou-
vera<n qui narvieudroit remonter sur ce trône, eût déjà reca
t onctionsainte, et de plus, qu'il eût été couronne solennel-
lement.
(3) Jésus, fils
d'Ananus. prédit durant sept ans cinq mois,
sans aucune intermission la ruine de Jérusalem.
~Xzf. Jo~
< '°'" 'm'nmM h K)i;i<,n sainte
p~dMtton M<nt<kja dt mmmtMm~ :'MMmpMt dmu la et
<miMrK)h. (Cette
Atzxaddir. ) p~mmt de t'ittuMtKt
nN DES ~OTM.
TABLE
tt.
<
DES MATIÈRES
Mot.
Contenues dans ce Vo!ume. ,c-
ifEDtCACE.
tV.
T\ ff:.
~taYision.
chapitre!
Un
QuetquesRenexMns. ai
35
t1
gJ
Chap.trcm.
Chapitre
Méditation.
Chaire
M
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La
Journée.
Pr<'n)iFr<:Jo"nee.
Journée.
JcurocL'
Domcmc
luo
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Journée.
Troisième
Journée.
Quatrième
Journée.
Cinquième
tS?
1~7
tC-j~
Journée.
Sixième
Journée.
Sej-iiètoe
Journée.
Huitième
Kt'uYième
Dixième
1~9
t()S
2îa
280
2~
Journée
ï.eMotdet'i'nigme.
~Onzième
l.eChamp-de-Mai. ~3
26~
aoo
MaSotitnue.
ï.'ELTSÉ)!l!or))DOK.
Note}.
33a
3;)t
Gouvprueïueni provisoire.
t-AStBYt,t.EAM*LMAtSOX. 36<)
~u
t{33
Pag. 4'~ Kg- a'; pensent, lisez peuvent.
derniere;sous,/MM:et.
5~, t;versàrëtaM!rainsi:
A/a<'f~<j<~)~e,ncn9ao<~<:B~~<~MaM<&
~<~<J~<Mtt/&~<t~t/a~JM/.
~M~«'<*o?.
68, ( épigraphe ) placer suis au second veM, et CtM t
f/~a~.
S6, Mg. a?; du fer, lisez du feu.
M, 6; Linnë, /MM Linnee.
tt6, i5; vaincus, humiliés, lisez Yahtca hanuK~.
tao, 18; amie, /MM ami.
tao, J5; t'antrë, lisez t'antre.
t6o,
ag8,
ig; le, /M~.<: les.
dernières; fT~&j, thez
M/a/<<.
~«–j, lisez:
Bag,
4o6,
n; de France, &f<M de la France.
a5; vous me comMâtes d'une touchanteamitié,
lisez des marmtes d'une touchante amitid.
4", 4! te lisez: et. U ne faut point à cet endroit
d'alinéa.
Errata der Notes.
Rtg. 48a, Eg. t8; otei!. &M soM!.
5&}, t3; n'étoit point encore connu, &f~ n'étoit
point encore généralementconnu.
ïl est encore quelques fautes légères d'impresmon <pt'on )~
ent inmtUes de relever.