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ACTUALITE ECONOMIQUE FRANCAISE

 Plan d’investissement « France 2030 » : Emmanuel Macron reprend ses


habits de candidat

Lors de la présentation du plan d'investissement, le chef de l'Etat a défendu son


bilan, donné des perspectives aux Français et s'est voulu le plus concret possible.

Emmanuel Macron n'est pas encore officiellement candidat à sa réélection en avril


prochain. Mais par petites touches, il revêt les habits de candidat. La présentation
mardi à l'Elysée du plan d'investissement « France 2030 » lui en a donné une belle
occasion.

Sur la forme tout d'abord. Loin de la solennité habituelle des prises de parole à
l'Elysée, il n'a pas choisi le traditionnel pupitre mais une expression plus mobile et
plus fluide, quelques notes, et des spectateurs - chefs d'entreprise, chercheurs,
étudiants… - placés en face de lui mais aussi sur les côtés. « Un plan aussi
radicalement innovant ne pouvait être présenté qu'avec une forme radicalement
innovante », sourit un proche. Bref, une scénographie ressemblant plus à celle d'un
candidat que celle d'un président.

Sur le fond ensuite. Emmanuel a rappelé les réformes menées ces quatre dernières
années dans les domaines de l'éducation, de la recherche, du travail ou encore de la
fiscalité. « Tout ça produit des résultats qui sont très tangibles et qui vont dans la
bonne direction. La France est redevenue depuis deux ans le pays le plus attractif
d'Europe, elle recrée des emplois industriels alors qu'elle en détruisait depuis 2008,
elle est aujourd'hui en sortie de crise à un niveau d'emploi qu'elle n'avait pas connu
depuis 15 ans », s'est-il félicité.
Néanmoins, Emmanuel Macron le sait, les résultats ne suffisent pas, loin de là, pour
se faire réélire. D'où l'utilité de ce plan d'investissement , qui lui permet d'être dans
le « concret » comme le souligne son entourage et d'afficher sa volonté de
« réformer jusqu'au dernier quart d'heure » alors que d'autres chantiers sont
encalminés. Les premiers financements - de l'ordre de 3 à 4 milliards d'euros -
seront débloqués au début de l'année prochaine tandis que la durée du plan s'étalera
sur le prochain quinquennat. En creux, une façon de passer au-dessus de la
présidentielle. « Avec ce plan, Emmanuel Macron accélère et approfondit tout ce
qu'on dit depuis le début du quinquennat comme la nécessaire réindustrialisation »,
décrypte un ministre.

Face à des Français inquiets, il a montré les « objets » de demain, comme la voiture
électrique ou les petits réacteurs nucléaires. Il s'agit aussi de porter un discours
positif face à des candidats, déclarés ou non, qui font du déclinisme leur fonds de
commerce. « Le rêve est possible », a tweeté Emmanuel Macron mardi. Un
véritable slogan de candidat, même si vendre du rêve ne suffit pas.

 LVMH maintient une solide croissance

Les ventes du numéro un mondial du luxe ont progressé de 11 % au troisième


trimestre comparé à 2019 pour atteindre 44,2 milliards d'euros sur 9 mois. La
croissance en Chine ne faiblit pas tandis que Tiffany est tiré par le marché
américain.

LVMH poursuit sa trajectoire de forte croissance. Le géant mondial du luxe


(propriétaire des « Echos ») a enregistré une hausse de ses ventes de 11 % sur le
troisième trimestre comparé à 2019 (après +14 % au second trimestre). Ce qui porte
à 44,2 milliards d'euros son chiffre d'affaires sur 9 mois (+11 %). Un rythme
équivalent à celui du premier semestre, qui range définitivement la crise sanitaire
dans la catégorie du passé.

Alors que les yeux des investisseurs sont tournés vers la Chine, après les
déclarations de son président Xi Jinping qui veut limiter les « revenus
déraisonnables » des plus riches, LVMH n'a pas vu d'impact à court terme sur son
activité. « Cette politique ne semble pas contraire au développement de la classe
moyenne et supérieure, qui est plutôt notre clientèle », souligne Jean-Jacques
Guiony, le directeur financier de LVMH. En Asie, ses ventes ont ainsi bondi de 26
% au dernier trimestre (comparé à 2019).

Une Chine stable

Les Etats-Unis tirent aussi la croissance sur le 3ème trimestre (+23 % par rapport à
2019), alors que l'Europe reste à la traîne (-6 %), avec le retour petit à petit des
touristes européens et la progression de la clientèle locale - qui ne parvient pas
toutefois à compenser l'absence des Chinois.

Une fois encore, le pôle Mode et Maroquinerie, avec Vuitton, Dior ou Céline,
atteint un record, avec un bond de 57% de ses ventes par rapport à 2020, l'année du
Covid, et de 38 % par rapport au troisième trimestre 2019. La division vins et
spiritueux reste elle aussi dynamique (+7 %). Mais des ventes ont été limitées par le
gel, qui a donné lieu à de mauvaises récoltes en septembre.

« Dame nature ne nous permet pas de vendre plus que ce que nous avons mis dans
nos caves il y a quelques années, reprend Jean-Jacques Guiony. Nous devons lisser
nos ventes sur plusieurs exercices pour éviter de trop grandes fluctuations dans
l'avenir ». C'est le cas notamment pour le cognac Hennessy, à la peine (+4 %) à
cause de ses difficultés d'approvisionnement en raisins.

La bonne surprise de Tiffany


Signal positif, les ventes de l'activité parfums et cosmétiques sont revenues dans le
vert ce dernier trimestre, mais restent en retrait comparé à 2019, affectées par la
moindre fréquentation des boutiques d'aéroports. Seule division en recul sur la
période, celle du sélectif (-19 %), avec DFS qui continue « d'être fortement pénalisé
par une reprise très limitée des voyages internationaux vers la plupart des
destinations ».

De son côté, La Samaritaine, qui a rouvert en juin, connaît l'affluence, mais « un


faible taux d'achat ». Du coup, LVMH « veut rectifier le tir », et travaille sur le
renouvellement de son offre qui visait plus une clientèle asiatique, afin de séduire
les Français, les Européens et les Américains. Sa nouvelle perle Tiffany, elle,
affiche « une performance remarquable », indique le groupe, ses deux principaux
marchés étant les Etats-Unis et la Chine.

 Le prix du gazole bat son record historique en France

Le litre de gazole est vendu plus de 1,53 euro en moyenne dans les stations-service
françaises. Le précédent record de 2018 est battu. Les variations des cours
internationaux des produits pétroliers se répercutent très rapidement à la pompe,
montre une étude de la Banque de France.

Record battu. Le litre de gazole n'a jamais été aussi cher en France. Le prix moyen
à la pompe a atteint 1,5354 euro en moyenne la semaine dernière, selon les données
du ministère de la Transition écologique publiées lundi. Le précédent pic,
enregistré en octobre 2018 au début de la crise des gilets jaunes, est dépassé.
L'essence SP 95, beaucoup moins utilisée que le diesel, était commercialisée
1,6073 euro, encore à quelques centimes du record de 1,6664 atteint en 2012.
La progression sur un an est spectaculaire (+28 % pour le gazole), car elle prend
pour base de comparaison une période où les cours du pétrole s'étaient effondrés
avec la crise sanitaire. Le baril de brent s'est brutalement ressaisi depuis. Il vaut
plus de 82 dollars depuis la semaine dernière, une envolée de plus de 100 % sur
douze mois.

Répercussions rapides

Les variations des cours du pétrole brut expliquent presque intégralement les
hausses et les baisses des prix à la pompe, car le gouvernement a gelé la fiscalité
sur les carburants en 2018. Les répercussions sont rapides. Au bout d'une semaine,
l'évolution du prix de gros du gazole raffiné est déjà transmise pour moitié dans les
prix de détail facturés aux automobilistes, montre une note de la Banque de France.

 La fusion Société Générale-Crédit du Nord entraînera 3.700


suppressions de postes

Le couperet est tombé. Société Générale a détaillé ce mardi les conséquences


sociales de la fusion de son réseau avec celui de Crédit du Nord , annoncée il y a
près d'un an, et qui doit donner naissance à une nouvelle banque de détail. Le projet
occasionnera 3.700 suppressions nettes de postes, étalées entre 2023 et 2025.

Le groupe a rappelé l'engagement, déjà pris l'an dernier, que la fusion se réalise «
sans aucun départ contraint ». « Ces suppressions de postes s'appuieront sur les
départs naturels (estimés à 1.500 par an d'ici à 2025), et la priorité donnée aux
reclassements et mobilités internes », rappelle Société Générale dans un
communiqué.

Un projet « socialement coûteux »


Pas de quoi rassurer pour autant les syndicats de la banque qui dénoncent, comme
la CGT, « un projet stratégique risqué et socialement coûteux », qui se traduit par la
suppression « d'environ 15 % des effectifs actuels ». Les deux réseaux fusionnés
emploieront ensemble 25.000 salariés à l'issue de l'opération.

Pour la CFDT, l'annonce du zéro départ contraint ne tient pas. « Les salariés
concernés seront bel et bien contraints de subir a minima une mobilité
géographique ou de quitter l'entreprise », dénonce le syndicat. Sur certains métiers
et bassins d'emploi, des mesures complémentaires de départs volontaires pourraient
d'ailleurs être mises en place, a indiqué Société Générale, sans donner plus de
détails.

« Une seule banque, un seul réseau »

Compte tenu de l'envergure du projet, qui doit permettre au groupe d'économiser


450 millions d'euros par an à partir de 2025, l'ampleur des suppressions de postes
était attendue - et redoutée par les salariés. Le nouvel établissement issu du mariage
entre Société Générale et Crédit du Nord repose sur une « fusion complète des deux
banques de détail », comme l'a rappelé mardi Sébastien Proto, directeur général
adjoint en charge de la banque de détail chez Société Générale : « une seule
banque, avec un seul réseau, un seul siège et un seul système informatique au
service de près de 10 millions de clients ».

Cela se traduit notamment par la suppression de plus d'un quart des agences dans
les deux réseaux, pour passer de 2.100 à 1.450 points de vente. L'enveloppe a été
ajustée à la hausse, alors que le groupe prévoyait au départ 600 fermetures.
Souvent placées à proximité dans une même ville, beaucoup seront regroupées.
Toutefois, garantit Société Générale, « le maillage représentera à terme plus de
points de vente pour les clients ».

Le projet s'accompagnera par ailleurs d'une évolution de l'amplitude horaire dans


les agences : certaines devraient ainsi ouvrir le lundi, et rester accessibles à l'heure
du déjeuner, ce qui n'est pas le cas partout actuellement.

Le maintien d'une dénomination régionale

Reste à savoir quelle enseigne arboreront ces nouvelles agences. Le groupe a


annoncé ce mardi qu'il associerait pour chaque région, « une marque nationale à
des dénominations régionales, qui s'appuieront sur la majorité des marques de
Crédit du Nord (Crédit du Nord, Courtois, Tarneaud, Laydernier et Société
Marseillaise de Crédit) ou sur la mention d'une géographie ». La stratégie de
marque sera réellement précisée l'an prochain. Mais les enseignes Nuger et Kolb
sont d'ores et déjà vouées à disparaître.

Aux fermetures d'agences s'ajouteront aussi des suppressions de back-offices dans


les régions. Ils passeront de 24 sites à 13 au total pour les deux réseaux. « Nous
avons choisi de retenir le modèle Société Générale, qui se base sur la spécialisation
des équipes par nature d'opérations dans les back-offices », explique Sébastien
Proto. Cette bascule devrait occasionner près de 800 suppressions de postes, selon
un document détaillé remis aux syndicats, sur les 3.700 annoncées.

Malgré ces nouvelles restructurations, qui s'ajoutent à celles déjà subies dans le
réseau Société Générale ces dernières années, la direction assure vouloir maintenir
« un volume significatif d'embauches annuelles pendant toute la période de
transformation, dans le prolongement des 1.400 embauches en CDI qui seront
réalisées cette année ». La banque souhaite notamment augmenter de 15 % le
nombre de conseillers dans ses centres de relation à distance.

 Le Cac 40 dans le flou, la flambée des matières premières


entretient les craintes sur l’inflation

La Bourse de Paris piétine, la hausse des cours des matières premières entretenant
les craintes de tensions inflationnistes. Si TotalEnergies progresse, Carrefour lâche
plus de 2% après le rejet d’une offre de rapprochement. CGG en forte hausse, le
scénario d’un meilleur second semestre se confirme | Crédits photo : CGGVeritas
CGG en forte hausse, le scénario d’un meilleur second semestre se confirme.

La Bourse de Paris ne parvient pas à imprimer une réelle tendance, la forte hausse
des prix des matières premières entretenant les craintes de tensions inflationnistes
et de réduction des mesures de soutien des banques centrales. Wall Street évolue
juste au-dessus de l’équilibre dans la première demi-heure. La nervosité est
renforcée par l’ouverture imminente de la saison des résultats trimestriels, ainsi que
par l’attente de la publication, mercredi, de la statistique de l’inflation de septembre
aux Etats-Unis. Elle devrait s’y être maintenue au-dessus de 5% sur un an pour le
quatrième mois consécutif, selon les analystes. « La grande question cette semaine
ne concerne pas seulement le taux d’inflation, elle porte également sur la capacité
des entreprises à répercuter la hausse des coûts sur les consommateurs », signale
Aneeka Gupta, responsable de la recherche chez l’émetteur d’ETF Wisdom Tree.

Reflet de ces incertitudes, le rendement du Bund allemand à 10 ans, qui sert de


référence en Europe, se tend d’environ 3 points de base à -0,1240%, niveau inédit
depuis mai. Vendredi, celui de l’emprunt américain de même échéance a clôturé à
1,6118%, soit une hausse de 15 points de base sur la semaine, la plus forte depuis
mars. Les marchés obligataires américains sont fermés ce lundi pour Columbus
Day, férié aux Etats-Unis, même si Wall Street est ouverte.

Vers 16 heures, le Cac 40 est quasi stable à 6.564,08 points (+0,06%) dans un
volume d’affaires de 1,55 milliard d’euros. A New York, le Dow Jones, le S&P
500 et le Nasdaq Composite grappillent entre 0,1% et 0,2%.

Les cours du pétrole vers de nouveaux plus hauts

TotalEnergies progresse de 1,5%, porté par la hausse du baril de Brent de la mer du


Nord, qui a touché un nouveau pic de trois ans à 84,60 dollars, tandis que celui de
brut léger américain de qualité WTI a brièvement franchi la barre des 82 dollars
pour la première fois depuis novembre 2014. ArcelorMittal s’adjuge 5,1%, dopé
par l’envolée de 10% des contrats futures sur le minerai de fer à Singapour. Le
groupe minier Eramet avance pour sa part de 8,9%. En Chine, les contrats à terme
sur le charbon ont atteint un pic historique à la suite de la mise à l’arrêt d’une
soixantaine de mines en raison d’inondations consécutives à des pluies torrentielles.
A Amsterdam, les contrats futurs sur le gaz naturel connaissent des variations
hachées, cédant désormais 0,3% à 87,305 euros après avoir touché 94,905 (+8,3%).
Ils avaient atteint un record à 162,125 mercredi dernier.

 Entreprises : en recul de 21%, le nombre de faillites vers un


plus bas depuis 1986

Le nombre de défaillances d'entreprises se chiffre autour de 28 000 cette année, soit


deux fois moins que dans une période normale avant la crise sanitaire.

Soupir de soulagement. Le séisme redouté semble avoir été évité. Le baromètre


Altares sur les défaillances d'entreprises indique que seulement 5 300 faillites ont
eu lieu au troisième trimestre. Un chiffre deux fois moins important que dans une
période normale d'avant la crise. Sur un an, le nombre de faillites a même baissé de
près de 21%. Cette bonne santé s'observe "dans l'ensemble des régions et dans la
quasi-totalité des secteurs", résume le cabinet spécialiste au journal Les Echos. 

"Le nombre de défaillances devrait rester contenu sous le seuil des 10 000, voire
descendre autour de 8 000 au dernier trimestre", prévoit Thierry Millon, directeur
des études du cabinet Altares dans le quotidien économique. Et cette tendance
semble s'inscrire dans une dynamique : après avoir reculé de 38% en 2020, elles
seraient encore en baisse de 13% en 2021 autour de 28 000. Un niveau si bas qu'il
n'avait pas été atteint depuis 1986.  

Les défaillances d'entreprises ont diminué "en raison des mesures réglementaires et
des aides aux entreprises face à la pandémie", indiquait mi-septembre la Banque de
France. Même dans certains secteurs toujours affectés, les défaillances ont chuté de
46 % dans l'hôtellerie-restauration ou encore de 21 % dans le bâtiment. En effet,
cette bonne tenue peut s'expliquer par la politique du "quoi qu'il en coûte",
référence à la formule d'Emmanuel Macron pour décrire les mesures de sauvegarde
de l'économie durant la crise sanitaire. Parmi ces aides, il y a les prêts garantis par
l'Etat (PGE) qui a donné la possibilité aux entreprises de solliciter leur banque pour
maintenir leur trésorerie. A la fin du mois de juin, ce coup de pouce est estimé à
140 milliards d'euros.

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