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L’Entrepreneuriat féminin & l’Entrepreneuriat de croissance en Afrique

2022-2023

Travail réalisé dans le cadre du cours de l’Immersion dans la Réalité Managériale


Par : Abdellah CHAKER

Professeur : Monsieur Alain FINET


Monsieur Kevin KRISTOFORIDIS
TABLE DES MATIERES

Partie I : L’Entrepreneuriat féminin en Afrique


Introduction 2
Etat des lieux 2
Objectifs et motivations 4
Profils des femmes Entrepreneures 6
Profil des entreprises appartenant aux femmes 8
Des freins à l’entrepreneuriat Féminin 9
Conclusion 13

Partie II : Entrepreneuriat de croissance


Définition 15
Nécessité d’adhésion de l’Afrique au processus de croissance 15
Adhésion de l’Afrique au processus de croissance 16
Principaux acteurs d’investissement en Afrique 18
Conclusion 19

IRM Entrepreneuriat féminin et de croissance 1


Partie I : L’Entrepreneuriat féminin en Afrique

I. Introduction

Si au niveau des pays occidentaux, qui prônent la démocratie et l’égalité des chances, les femmes
entrepreneurs n’arrivent pas encore à forger leurs places dans le monde de l’entrepreneuriat au même
titre que les hommes, quelle sera-t-elle la situation dans les pays en voie de développement et les
africaines notamment ?

Les recherches sur la question de l’entrepreneuriat féminin en général datent d’il y’a quelques
décennies. Les premiers travaux remontent aux années 70 aux états Unies et dans les pays de l’OCDE
(Brush, 1992. Carrier, Julien et Mienveille, 2006)1.

De nombreuses études 2 se sont penchées sur le sujet en Afrique en essayant de démontrer les attraits
en termes de motivation, du style de gestion, de la performance des entreprises, des besoins de
formation, de l’accès au financement, et de la conciliation travail-famille3. Résultat : plusieurs obstacles
particulièrement d’ordre culturel, psychologique et économique viennent dissuader les femmes à
endosser le rôle du chef d’entreprise dans ces pays.

Le présent document s’articulera dans un premier temps autour de la réalité de l’entrepreneuriat


féminin en Afrique et les principales contraintes qui défavorisent les femmes tout en faisant un petit
parallèle avec certains pays occidentaux. La deuxième partie sera dédiée à mettre la lumière sur
l’Entrepreneuriat en général et la croissance en Afrique.

II. Etat des lieux :

Dans la plupart des pays africains, la responsabilité de subvenir aux besoins financiers du ménage
incombent seulement aux hommes. Les femmes étant productives généralement dans le milieu
domestique. Toutefois avec la croissance des besoins des ménages, certaines femmes cherchent à
combler l’insuffisance des moyens financiers de leurs maris et c’est ainsi que viennent immerger des
femmes entrepreneures mais dont l’objectif primordial reste d’abord la contribution au bienêtre de la
communauté et de la famille en particulier.

1
Silamakan Kante, « L’entrepreneuriat féminin au Mali : cas de la commune I du district de Bamako »,
Journal of Academic Finance 11, no 1 (30 juin 2020): 2‑21, https://doi.org/10.59051/joaf.v11i1.342.
2
Amadou DOLO et al., « L’entrepreneuriat féminin au Mali : Enjeux et perspectives », 31 mai
2022, https://doi.org/10.5281/ZENODO.6582498.
3
Amina Rouatbi et Emile-Michel HERNANDEZ, « ENTREPRENEURIAT, CROISSANCE ET
COMPETITIVITE : EXPERIENCES COMPAREES », s. d., 2.

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C’est cette volonté de chercher le lucre ainsi que l’émancipation économique qui ont permis aux femmes
de découvrir leur âme d’entreprise et de relever les défis de l’entrepreneuriat proprement dit4.

Avec un taux de 27 % des femmes qui créent une entreprise, l’Afrique est devenue le premier continent
détenant le taux le plus important à l'échelle mondiale en termes de l'entrepreneuriat féminin5.

Source : Global Entrepreneurship Monitor Women’s Entrepreneurship 2016-2017 Report 6

Il faut toutefois préciser que la plupart des entreprises africaines exercent dans le secteur informel
notamment dans le petit commerce, l’agriculture, le travail domestique et l’artisanat. La mission de la
reproduction demeure également leur principale responsabilité et représente une contrainte
importante en termes de leur disponibilité 7.

4
« Les femmes entrepreneures à la conquête de l’Afrique », ID4D, 24 septembre 2021,
https://ideas4development.org/femme-entrepreneure-afrique/.
5
Kante, « L’entrepreneuriat féminin au Mali ».
6
« GEM Global Entrepreneurship Monitor », GEM Global Entrepreneurship Monitor, 18, consulté le 20
juin 2023, https://www.gemconsortium.org/report/gem-20162017-womens-entrepreneurship-report.
7
Fatimaezzahra Rachdi et Laboratoire Ermmes, « L’entrepreneuriat féminin au Maroc : une étude
exploratoire », s. d., 19.

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III. Objectifs et motivations

L’approche « push and pull » distingue deux types de motivation entrepreneuriale : l’entrepreneuriat
par nécessité et l’entrepreneuriat par opportunité (Shapero et Sokol, 1982 ; Vesper, 1980).

Les motivations de la première catégorie sont plutôt les conséquences des facteurs négatifs de son
environnement (chômage, insatisfaction au travail…), tandis que celles du deuxième groupe sont liées
aux facteurs positifs (besoin d’indépendance, d’autonomie financière, mise en pratique des
connaissances acquises…)8

Si la principale motivation des femmes occidentales entrepreneures est de favoriser l’équilibre entre
leur vie privée et leur vie professionnelle9, celle des entrepreneures africaines sera de subvenir aux
besoins de leurs ménages, de donner plus de sens à leur vie et de gagner en autonomie, en liberté d’un
point de vue financier.

Sans oublier que récemment, la plupart des pays en voie de développement ont réalisé l’importance
d’intégrer les femmes dans l’entrepreneuriat et le développement économique en général.
Malheureusement et malgré les mesures de soutien mises en place il reste encore une multitude de
facteurs qui les démotivent. Particulièrement la discrimination envers la main d’œuvre féminine
africaine qui demeure la plus bas dans le marché du travail au niveau mondial. L'entrepreneuriat peut
donc leur offrir de réelles opportunités pour créer leurs propres revenus.

A. La nécessité d'avoir de l'argent

Le cas des femmes africaines illustre bien cet entrepreneuriat de nécessité « Push » notamment chez les
femmes qui ont déjà perdu leur travail ou qui sont dans le besoin de subvenir aux besoins de leur famille.

Dans son étude sur « Entrepreneuriat féminin au Mali » réalisée en 2019, Silaman KANTE confirme que
91.75 % des femmes africaines entreprennent par nécessité « Push » dont 35.78 % pour obtenir
l’indépendance et l’autonomie financière, 33.03 % pour subvenir aux besoins de leurs familles et 22.94
% en raison de leurs difficultés à trouver un emploi.

8
Dr.Manel Ellouze, « Les motivations entrepreneuriales : facteurs pression-attraction... », JiL.Center
(blog), 24 novembre 2021, http://jilrc.com/archives/14335.
9
« Entrepreneuriat féminin et équilibre vie professionnelle/vie personnelle », FasterCapital, consulté le 20
juin 2023, https://fastercapital.com/fr/contenu/Entrepreneuriat-feminin-et-equilibre-vie-professionnelle-
vie-personnelle.html.

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Cette étude confirme les résultats d’une étude du cabinet Roland Berger et Women in Africa réalisée en
2018 sur 54 pays africains qui démontre que les femmes entreprennent par nécessité à des fins de
subsistance puisqu'elles n'ont pas d'alternatives et qu’elles ont un accès limité au marché du travail 10.

B. L'indépendance

Comme évoqué ci-haut dans l’étude de Mr Silaman KANTE, Le niveau d'indépendance et de liberté chez
les femmes entrepreneurs est présent en force (35.78 %). Ce qui correspond au concept d’individualisme
de Hofstede 11.

12
Une autre étude réalisée par Mohammed Himrane sur l’Entrepreneuriat féminin dans le Maghreb
confirme que « l’indépendance, pour les femmes au Maghreb, est un facteur très motivant pour la
création des entreprises. 18 femmes entrepreneurs l'ont confirmé ».

C. L'évasion

Selon la même étude de Monsieur Himrane, Les femmes se tournent vers l’entrepreneuriat parce
qu’elles n’ont pas d’assurance au travail ou qu’elles ne se sentent pas bien au travail ou qu'elles ont tout
simplement perdu leur emploi.

Il ressort de cette étude que 60 % des femmes en Tunisie affirment que l'entrepreneuriat est une
solution pour vaincre la peur du chômage, contre 55% au Maroc et 50% en Algérie13.

D. L'altruisme communautaire

Mr Himrane dans son étude citée ci-haut définit l'altruisme communautaire comme facteur visant la
réalisation du bien-être et de la sécurité pour la communauté et pour la famille et agir dans l'intérêt des
autres.

Il en ressort que 85% des entrepreneures marocaines semblent être les plus soucieuses de leurs familles
puisqu’elles cherchent d’abord à être utile à la communauté14.

10
Kante, « L’entrepreneuriat féminin au Mali ».
11
Geert Hofstede, Gert Jan Hofstede, et Michael Minkov, Cultures et organisations: Nos programmations
mentales (Pearson Education France, 2010).
12
Mohammed Himrane et Zine Radhia, « L’entrepreneuriat Féminin Dans Le Maghreb:, Une Étude Au
Niveau Micro », Revue Algérienne de développement éonomique, 1 janvier 2019, 315,
https://doi.org/10.35156/1433-006-002-022.
13
Himrane et Radhia.
14
Himrane et Radhia, 322.

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E. L'accomplissement

En plus des motivations de nécessité, une partie des femmes se lancent dans l’entrepreneuriat dans un
objectif d’apprentissage et de développement d'affaires et de soi.

L’étude de Mr Himrane révèle que 10 femmes ont affirmé avoir lancé une entreprise afin de pouvoir
procéder une tentative d'innovation de produit ou de procédé 15.

F. La reconnaissance sociale

Ce facteur se réfère aux valeurs associées au statut que la communauté accorde à l’entrepreneur en ce
compris le désir d’être respectée et admirée par la famille et la société16. L’étude de Mr Himrane souligne
que « les femmes entrepreneurs au Maghreb sont bien motivées par le désir d'être "patronnes", elles
sont plus 60% qui estiment que la reconnaissance sociale est l'une de leurs motivations
entrepreneuriales ».

G. Profiter d'une bonne opportunité

C’est un facteur qui vise à saisir les bonnes opportunités offertes pour lancer une affaire aux meilleures
conditions. Les résultats de l’étude ci-haut confirment que 50% des femmes maghrébines cherchaient à
profiter de ces facteurs d'opportunités en l’occurrence le manque de compétition, la disponibilité des
clients et de la main d’œuvre bon marché etc17.

IV. Profils des femmes Entrepreneures

La femme entrepreneure est celle qui exerce soit un métier d’indépendant en œuvrant dans sa propre
entreprise, soit gère une entreprise qui emploie au minimum un salarié. Le profile de ces femmes
entrepreneures est caractérisé par les attributs ci-après :

A. L’âge

Cette variable est plus importante dans le parcours entrepreneurial de la femme. Selon LILES (1974) cité
dans l’étude de Mme Fatimaezzahra Rachdi 18 « la maturité d’entreprendre est atteinte vers l’âge de 35
à 45 ans, du fait que la femme a eu assez de temps pour accumuler des habilités et des expériences
nouvelles »

15
Himrane et Radhia, « L’entrepreneuriat Féminin Dans Le Maghreb ».
16
Himrane et Radhia, 321.
17
Himrane et Radhia, 321.
18
Rachdi et Ermmes, « L’entrepreneuriat féminin au Maroc : une étude exploratoire ».

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Au niveau de l’Afrique, ce constat corrobore avec les résultats ci-dessous de l’étude de Mr Silman KANTE 19 .

Pays Age

Mali 30-39

Burkina Faso 35

Algérie 31-40

Sénégal 31-40

Maroc 35-44

B. Formation

Selon le rapport sur l’entrepreneuriat féminin en Afrique subsaharien (ATOL, 1997), les femmes
entrepreneures Africaines ne disposent pas d’assez de bagages pour diriger leurs affaires notamment
en termes d’éducation scolaires et de compétences managériales20.

D’après l’étude Mr Silman KANTE 21, 41.18 % des femmes entrepreneures au Mali n’ont qu’un niveau
d’études fondamentales. Elle confirme les résultats du GEM ci-dessous 22.

Source : Global Entrepreneurship Monitor Women’s Entrepreneurship 2016-2017 Report

19
Kante, « L’entrepreneuriat féminin au Mali ».
20
Rachdi et Ermmes, « L’entrepreneuriat féminin au Maroc : une étude exploratoire ».
21
Kante, « L’entrepreneuriat féminin au Mali ».
22
Donna J Kelley et al., « Women’s Entrepreneurship 2016/2017 Report », s. d.

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C. Situation Familiale

Un enfant qui opte pour la création d’une entreprise est généralement motivé par le fait d’avoir un
ascendant entrepreneur23. Selon Mr Silman KANTE 24
, 56.86 % des femmes entrepreneures ont un
membre de la famille entrepreneur contre 40 % au Sénégal.

Le statut matrimonial influence également la prise de décision en termes d’entreprenariat. En effet, le


mari peut aider ou carrément empêcher la création d’entreprise par sa femme. Comme repris dans le
tableau ci-dessous, la majorité des femmes entrepreneures en Afrique sont mariées.

Pays Statut % Source (étude)

25
Mali Mariée 60,78%

26
Mali Célibataire 25,49%

Algérie Mariée 56,70% Ghiat B. cité par Kante27

28
Maroc Mariée 71,00%

V. Profil des entreprises appartenant aux femmes

A. Taille :

En termes d’effectif de salariés ou de revenus, les entreprises appartenant aux femmes en Afrique sont
généralement de plus petite taille. Les résultats des études reprises sur le tableau ci-dessous montrent
que la majeure partie des entreprises féminines africaines emploie moins de 5 salariés.

Pays Nombre de salariés % Année de l'étude Auteur

Mali 1-5 92,16% 2019 Silmman KANTE

Sénégal 1-5 88,50% 2013 Simen, S. et Diouf I. D

Maroc 1-4 66,70% 2001 Boussetta M.

23
Florent Kyanihib Hien, « L’entrepreneuriat feminin au Burkina Faso:une étude exploratoire »,
2002, 45.
24
Kante, « L’entrepreneuriat féminin au Mali ».
25
Kante.
26
Kante.
27
Kante.
28
Rachdi et Ermmes, « L’entrepreneuriat féminin au Maroc : une étude exploratoire ».

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B. Age

Plusieurs études ont confirmé que les entreprises féminines africaines sont plus récentes. En effet, 52.94
% desdites entreprises sont âgées moins de 3 ans au Mali 29 tandis que ce taux atteint 73.20 % au Kenya.
Celles des entrepreneures marocaines ayant moins de 5 ans représentent 40 % 30.

C. Secteur d’activité

Selon les études de HIRSCH et PETERS « la nature de l’activité exercée diffère selon que l’entreprise est
créée par un homme ou une femme ». Elle se concentre sur les secteurs de l’économie traditionnels tels
que les services, le commerce de détail, la restauration et l’hôtellerie 31.

Le constat de ces études s’applique plus particulièrement aux entrepreneures africaines qui opèrent
davantage dans le secteur informel. Ce type d’entrepreneuriat dépasse 98 % dans certains pays tels que
le Benin (Onibon, D. et Edon C. ), 90 % au Burkina Faso et 66.67 % au Mali. De même que l’étude réalisée
en 2018 par le cabinet Roland Berger et Women in Africa, confirme que les femmes entrepreneurs
Africaines évoluent dans l'informel 32.

En effet, selon l’étude de Mme Ouattara 33, en raison des obstacles institutionnels liés à l’adoption des
règles du commerce formel, environ 70% des femmes de l’Afrique subsaharienne exercent des activités
dans le commerce informel.

34
Au niveau des pays du Maghreb, Fatima-ezzahra Rachdi , confirme que les deux tiers des
entrepreneures Tunisiennes opèrent dans le secteur du commerce et services non loin des Marocaines
qui sont de l’ordre de 68%.

VI. Des freins à l’entrepreneuriat

Outre l’insuffisance de l’impact des facteurs positifs (qualité) qui caractérisent les femmes
entrepreneures Africaines, celles-ci se heurtent à des facteurs négatifs (obstacles) attribués au contexte
socio-culturel et le handicap qualitatif lié à leur capacité managerielle, financière et économique
(Cubergs, 1997).

29
Kante, « L’entrepreneuriat féminin au Mali ».
30
Rachdi et Ermmes, « L’entrepreneuriat féminin au Maroc : une étude exploratoire ».
31
Rachdi et Ermmes, 10.
32
Kante, « L’entrepreneuriat féminin au Mali ».
33
Mathata Mireille Pulchérie-Laure Ouattara, « L’entrepreneuriat féminin et l’autonomisation
économique des femmes commerçantes en côte-d’ivoire : une approche historique », s. d., 13.
34
Rachdi et Ermmes, « L’entrepreneuriat féminin au Maroc : une étude exploratoire », 11.

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35
Comme le démontre le graphique ci-dessous , l’arrêt de l’activité entrepreneuriale par femmes
entrepreneurs Africaines est imputé en premier lieu au manque de rentabilité de leurs projets avec 39%,
suivi de difficultés de financement avec 17%. La raison de financement constatée chez les femmes
entrepreneures africaines est la plus élevée à l’échelle mondiale.

A. Contraintes Socio-Culturelles

Selon Hunt (1983) : « les hommes travaillent et les femmes s’occupent des foyers, des enfants et des
besoins des conjoints ». Cette idéologie profondément ancrée dans la culture des pays sous-développés
est difficilement surmontable. On parle des « socially imposed responsabilities ».

A causes de ces coutumes et traditions caractérisant la plupart des pays africains, le membre masculin
de la famille se voit dans le droit de confisquer, à tout moment, le capital accumulé par la femme (de
Groot. 2001 ; Mayoux, 2001), ce qui limite la capacité des femmes à économiser pour investir dans une
entreprise.

36
D’après le rapport du GEM Tunisie 2010 , les familles et la communauté locale dans le sud de la
Tunisie, ne valorisent ni n'appuient les actions de création d'entreprises par les femmes.

35
Kelley et al., « Women’s Entrepreneurship 2016/2017 Report », 32.
36
Lofi Belkacem et Faysal Mansouri, « GEM Tunisie 2010 Le Rapport National », s. d.,
file:///C:/Users/achak/Downloads/1396084499GEM_Tunisia_2010_report.pdf.

IRM Entrepreneuriat féminin et de croissance 10


37
L’étude de Monsieur HIMRANE souligne également que la société maghrébine n’est pas trop
enthousiaste envers la femme entrepreneure et que les normes et les valeurs culturelles très
dominantes dans les pays arabo-musulmans constituent un facteur dissuasif à la création des
entreprises par les femmes. Le réseau relationnel joue donc en défaveur des femmes entrepreneures.

Comme évoqué précédemment, étant donné que la responsabilité de subvenir aux besoins du ménage
incombe au mari dans la loi musulmane et que les femmes ne sont pas obligées de partager leurs
revenus avec leurs maris, certains hommes exigent de leurs femmes de s’occuper uniquement du travail
domestique. Néanmoins, il faut souligner que la nouvelle Moudawana (code de la famille) au Maroc a
contribué à l’instauration nouvelle culture basée sur les principes de l’égalité effective entre la femme
et l’homme 38.

B. L’accès au financement

L’étude de Monsieur Silaman KANTE 39 souligne que les entreprises féminines en Afrique, en raison de
leur petite taille, sont caractérisées par des besoins moindres, par une croissance moins rapide et par
des objectifs de croissance moins ambitieux.

Par ailleurs, comme les femmes craignent le risque financier, elles évoluent le plus souvent dans les
secteurs informels. Ce qui complique leurs demandes d’obtention de crédits auprès des banques. A titre
d’exemple, Bizo Fatimatou, dans son étude sur l’entrepreneuriat féminin en Afrique confirme que « Il
n’y a pas de banques ou d’institutions privées ou publiques chargées du financement de
l’entrepreneuriat féminin au Niger » 40.

D’autant plus que L’entrepreneuriat féminin a en effet longtemps été considéré en Afrique comme un
entrepreneuriat de subsistance (Projets moins amitieux), suscitant peu d’intérêt pour les investisseurs
et les bailleurs de fonds.

De nos jours, les femmes sont encore nombreuses à ne pas détenir un compte bancaire et préfèrent se
contenter d’une épargne personnelle privée. Leur taux de bancarisation demeure très faible.

Compte tenu de cette situation, l’octroi des prêts bancaires aux femmes est subordonné à des taux
d’intérêt trop onéreux en raison de leur profile de risque et de manque de garanties bancaires
traditionnelles.

37
Himrane et Radhia, « L’entrepreneuriat Féminin Dans Le Maghreb ».
38
Rachdi et Ermmes, « L’entrepreneuriat féminin au Maroc : une étude exploratoire ».
39
Kante, « L’entrepreneuriat féminin au Mali ».
40
Fatimatou Bizo, « L’entrepreneuriat féminin en Afrique », s. d., 18.

IRM Entrepreneuriat féminin et de croissance 11


Au niveau des pays du Maghreb, les membres de la famille immédiate constitue la principale source de
financement pour le démarrage des entreprises. Au Maroc, cette source de financement représente
environ la moitié chez les nouveaux entrepreneurs41.

C. L’aversion au risque

De nombreuses études révèlent que les femmes affichent une forte aversion au risque. En effet, les
travaux de recherches de Ahl42 démontrent que les femmes sont moins entrepreneuriales du fait
qu’elles prennent moins de risques que les hommes.

Au niveau de l’Afrique, les femmes algériennes sont les plus averses au risque (80% des femmes) 43.

D. Manque d’actions de l’Etat en faveur des femmes

44
Dans son étude, de Mme Rachdi fait état de la lourdeur administrative qui demeure le principal
obstacle qui entrave l’activité entrepreneuriale au Maroc autant pour les femmes que pour les hommes.

Les travaux de Mrs Himrane et Radhia évoquent notamment le caractère bureaucratique et le manque
de vision entrepreneuriale claire et efficace des administrations publiques au niveau des pays du
Maghreb.

Ils concluent que majorité des entreprises créées n’ont pas été soutenues par les organismes de soutien
dédiés (les facilitations d'investissement, les incubateurs…) 45.

E. Autres contraintes

Selon les différentes recherches, d’autres facteurs viennent enfreindre l’entrepreneuriat féminin en
Afrique notamment les contraintes de la famille, la conjoncture, la compétence, l’expérience, le réseau
et la disponibilité de main d’œuvre compétente (analphabétisation).

41
Khalid El Ouazzani Ech Chahdi, La dynamique entrepreneuriale au Maroc - Rapport National
"Global Entrepreneurship Monitor "- GEM., 2016, 63.
42
Helene Ahl, « The Making of the Female Entrepreneur A Discourse Analysis of Research Texts
on Women’s Entrepreneurship », Parajett AB, 2002, 1 janvier 2002,
https://www.researchgate.net/publication/265533157_The_Making_of_the_Female_Entrepreneu
r_A_Discourse_Analysis_of_Research_Texts_on_Women%27s_Entrepreneurship.
43
Himrane et Radhia, « L’entrepreneuriat Féminin Dans Le Maghreb ».
44
Rachdi et Ermmes, « L’entrepreneuriat féminin au Maroc : une étude exploratoire ».
45
Himrane et Radhia, « L’entrepreneuriat Féminin Dans Le Maghreb », 321.

IRM Entrepreneuriat féminin et de croissance 12


Dans son étude, Mme Rachdi 46 dresse les principales difficultés rencontrées par les chefs d’entreprises
au démarrage de leurs activité au Maroc comme suit :

Type de problème Pourcentage

Administratifs (autorisations, lenteur de procédures… 37 %

Accès au financement 28 %

Disponibilité des ressources humaines qualifiées 17 %

Contraintes d’ordre social et à la condition de la femme 9%

Autres 9%

VII. Conclusion :

Les résultats des différentes études confirment qu’il existe bien des différences significatives entre les
femmes entrepreneures en Occident et en Afrique. En Occident, les études sont largement influencées
par des considérations féministes caractérisant la culture occidentale contemporaine mais moins
pesante sur la culture africaine.

Le cas de Mme Gerardina Curcio (présentation du 29 septembre 2022) en est un bon exemple. En effet,
en regardant le parcours professionnel de Mme Curcio, on réalise immédiatement que les conditions
dans lesquelles elle évolue diffèrent largement de celles des entrepreneures africaines. Elle est motivée
par un objectif de type « Pull », elle ne se soucie pas de l’avenir ni des moyens. Elle se permet de changer
de parcours scolaire et professionnel à tout moment, abandonne un projet et recommence un autre.

En plus de cette assurance que lui procure l’environnement d’affaires occidental, elle est indépendante
dans la définition et la réalisation de ses ambitions professionnelles.

L’autre cas d’exemple est celui Mme Vandenbulcke (présentation CLICK du 27 octobre 2022). Son
intervention est axée sur les moyens de soutien et d’aide (incubateurs) dont bénéficient les
entrepreneurs en Belgique avant de s’engager dans une activité entrepreneuriale contrairement aux
africains qui sont livrés à eux-mêmes.

Pour conclure, la femme africaine entrepreneur se lance dans l’entrepreneuriat de nécessité dans le but
d’assouvir les besoins de survie et d’indépendance. Elle œuvre généralement dans le secteur informel

46
Rachdi et Ermmes, « L’entrepreneuriat féminin au Maroc : une étude exploratoire », 15.

IRM Entrepreneuriat féminin et de croissance 13


tel que le commerce et les services dans des petites entreprises individuelles jeunes. Elle dispose d’une
expérience antérieure est âgé entre 30-40 ans, instruite, mariée et bénéficie d’un soutien (financier et
conseil) de la famille. Elle souffre malheureusement des difficultés socio-culturelles, de financement de
marketing et des lacunes dans ses capacités managériales.

IRM Entrepreneuriat féminin et de croissance 14


Partie II : Entrepreneuriat de croissance

I. De la littérature :

Entreprendre c’est « se décider à faire une chose et s’engager dans son exécution » 47.

Entrepreneur vient du verbe latin « in prehendo-endi-ensum » qui signifie découvrir, voir, percevoir, se
48
rendre compte de, saisir . Plusieurs théories immergent Pour définir l’entrepreneur notamment,
(Venkataraman 1997) qui le rattache à tout processus de création de richesse à travers la recherche de
profit.

Selon l’OCDE 49 « L’entrepreneuriat est le résultat de toute action humaine pour entreprendre en vue
de générer de la valeur via la création ou le développement d’une activité économique identifiant et
exploitant de nouveaux produits, de nouveaux procédés ou de nouveaux marchés ».

Quant à Kirzner 50, Un entrepreneur est celui qui « perçoit une opportunité de profit, autrement dit un
échange mutuellement avantageux non encore exploité par les agents sur le marché ».

On peut constater que pratiquement la majorité des littératures s’accordent sur le fait qu’il y’a bien un
objectif de recherche de profit (richesse), laquelle stimule par conséquent la croissance (économique)
au niveau micro à court terme qui génère par la suite le développement au niveau macro-économique
à l’horizon moyen et long terme.

II. Nécessité de l’entrepreneuriat pour stimuler la croissance

Selon l’Institut de la statistique du Québec 51 « l’entrepreneuriat est considéré comme un instrument clé
permettant d’améliorer la compétitivité entre les nations, de favoriser la croissance économique et
d’accroître les possibilités d’emploi ».

Cette corrélation entre l’entrepreneuriat et la croissance a été également évoquée par Holcombe (1999,
p. 397) qui préconise néanmoins de distinguer la croissance économique du progrès économique. En

47
« DicoLatin - Traduction pour “entreprendre” », consulté le 15 mai 2023,
https://www.dicolatin.com/Francais/Mot/0/entreprendre/index.html.
48
Francois Facchini, « Entrepreneur et croissance économique : développements récents », 9 février 2017,
https://e.20-bal.com/ekonomika/4176/index.html.
49
Nadim Ahmad et Richard G. Seymour, « Defining Entrepreneurial Activity », OECD Statistics
Working Papers, OECD Statistics Working Papers, 24 janvier 2008, 7,
https://doi.org/10.1787/243164686763.
50
Ahmad et Seymour, 7.
51
Pierre-André Julien et Louise Cadieux, « La mesure de l’entrepreneuriat. Rapport d’étude »,
décembre 2010.

IRM Entrepreneuriat féminin et de croissance 15


effet, le progrès économique ne se base pas sur la quantité de produits, mais bien sur les attributs
qualitatifs tels que la qualité, la variété et les performances techniques. La croissance économique quant
à elle s’attèle aux attributs quantitatives (PIB) 52.

Par ailleurs, l’OCDE (OECD (2000, p. 156) cité dans l’article de Monsieur Facchini 53 estime que le nombre
d’individus qui s’emploient eux-mêmes est un élément important de l’activité entrepreneuriale et de la
dynamique économique d’un pays. On parle d’activité entrepreneuriale lorsque la rémunération est
basée sur les profits générés. L’entrepreneur est par conséquent responsable des performances de son
entreprise.

Toutefois, des théories contemporaines s’accordent sur le fait que la croissance ne doit pas
nécessairement conditionner l’innovation pour réaliser « un profit ». Les pays les moins développés
peuvent encourager la croissance sans recourir à l’innovation en permettant à leurs entrepreneurs
d’imiter les stratégies des entrepreneurs des pays riches par le biais de la diffusion des connaissances et
du transfert de technologies54.

55,
Dans leur étude sur « Entrepreneuriat et développement économique » Khaled Bouabdallah et
Abdallah Zouache constate que « En France, par exemple, le développement des innovations profite
essentiellement aux grandes structures et peu aux PME »

Etant donné le tissu économique moins compétitif des pays africains, ces théories peuvent bien être
mises en œuvre pour assouvir les objectifs de croissance. D’ailleurs François Facchini dans son étude
sur « l’Entrepreneur et croissance économique » estime que « les pays pauvres ont intérêt à faire
confiance à leurs entrepreneurs et à construire un modèle de développement par le bas qui profite des
avancées technologiques des pays riches pour ensuite les dépasser, l’imitation pouvant conduire à
terme à l’innovation en favorisant l’accumulation de capital et la multiplication des entrepreneurs
capitalistes » 56.

III. Adhésion de l’Afrique au processus de croissance

L’application de la pyramide de Maslow au niveau de l’Afrique permet de placer « l’éradication de la


pauvreté » à la base de tous les défis auxquels est confronté la population. D’ailleurs c’est dans ce sens

52
François Facchini, « Entrepreneur et croissance économique : développements récents »,
Revue d’économie industrielle, no n°119 (15 septembre 2007): 55‑84.
53
Facchini, 18.
54
Facchini, « Entrepreneur et croissance économique ».
55
Khaled Bouabdallah et Et Abdallah Zouache, « Entrepreneuriat et développement
économique », 2005, https://www.asjp.cerist.dz/en/downArticle/22/21/73/9572.
56
Facchini, « Entrepreneur et croissance économique ».

IRM Entrepreneuriat féminin et de croissance 16


que les pays Africains se sont engagés, lors du Sommet du Millénaire des Nations Unies du 08 septembre
2000 57, à adhérer à cet accord en vue de la réalisation des objectifs visant à combattre la pauvreté, la
faim, les maladies, l’analphabétisme, la détérioration de l’environnement et la discrimination contre les
femmes.

Comme expliqué ci-haut, l’atteinte de ces objectifs ne peut se réaliser sans l’investissement dans le tissu
économique en encourageant l’entrepreneuriat et en éliminant les contraintes et obstacles structurels
qui entravent le développement économique des pays Africains.

Certains pays comme l’Afrique du Sud et le Maroc ont bien intégré ces objectifs dans leurs stratégies de
développement et ont mis en place les mesures d’ordre économique et institutionnel pour encourager
la croissance, tandis que d’autres pays n’ont pas suivi la cadence en raison de caractère propre de leur
économie tel que l’Algérie dont l’économie est rentière 58 se basant en fait quasiment sur les revenus
tirés du pétrole et du gaz pour financer tous les programmes d’investissements économiques et sociaux,
et ou l’instabilité politique qui règne dans les différents pays sub-sahariens.

Pour solutionner les problèmes du chômage et de la pauvreté, le Maroc a centré sa politique de


croissance sur la création d’entreprises depuis les années 1990. Des mesures notamment d’ordre
économique, institutionnel, législatif et réglementaire visant l’amélioration de l’attractivité économique
ont été mises en œuvre. A cela s’ajoute la signature d’une centaine de conventions commerciales avec
une quarantaines de pays subsahariens et dernièrement le lancement d’un vaste chantier routier dans
le Sahara pour faciliter les échanges commerciaux.

Des accords de coopérations ont été ratifiés également pour soutenir la croissance. C’est un ainsi que le
Maroc s’est hissé actuellement comme étant le deuxième investisseur africain en Afrique juste derrière
l’Afrique du sud 59 .

57
« Objectifs du millénaire pour le développement », in Wikipédia, 27 octobre 2022,
https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Objectifs_du_mill%C3%A9naire_pour_le_d%C3%A9
veloppement&oldid=198149908.
58
Kamal BOUADAM et Hakim MELIANI, « ENTREPRENARIAT, CROISSANCE ET
DEVELOPPEMENT DES ENTREPRISES ALGERIENNES », 2008, 92.
59
Sidi Mohamed Rigar et Youssouf Meite, « Intégration africaine : quel modèle de coopération
économique Sud-Sud ? Expérience des entreprises marocaines pionnières en Afrique
subsaharienne », consulté le 15 mai 2023,
https://publication.codesria.org/index.php/pub/catalog/view/36/116/268.

IRM Entrepreneuriat féminin et de croissance 17


Grâce à ces mesures, de nouvelles entreprises voient régulièrement le jour enregistrant une évolution
annuelle moyenne de 7% 60 . Les grandes entreprises quant à elles adoptent des stratégies de croissance
par la diversification et l’intégration horizontale notamment avec la conquête des pays subsahariens.

IV. Principaux acteurs d’investissement en Afrique

Comme évoqué précédemment, l’Afrique du Sud demeure le premier investisseur Africain en Afrique61.
Ses investissements se focalisent essentiellement sur le capital-investissement. On peut citer à titre
d’exemple « Agri-Vie » spécialisé dans l’alimentation et l’agro-industrie en Afrique sub-saharienne, «
Acorn Private Equity » qui accorde des financements aux Petites et Moyennes Entreprises installées en
Afrique sub-saharienne en plus de Sanlam, Delta International Property Holdings Limited, Kerzner
International, Tana Africa Capital, EOH etc.

Le Maroc est fort présent également sur le champ entrepreneurial africain notamment dans les secteurs
bancaires (BMCE, Attijariwafa Bank, BCP…), du transport (RAM), des assurances, du BTP, des
Télécommunications (Maroc Télécoms), d’eau (ONEP) d’électricité (ONE), de la formation
professionnelle et de la promotion du travail (l’OFPPT), Secteur des mines, des énergies et de l’eau
(L’Omnium Nord-Africain – ONA)62.

Grace à sa proximité géographique, son expertise et le coût compétitif, le Maroc envisage d’exporter
son savoir-faire dans le domaine de l’eau potable, de l’électrification, des constructions de barrages, des
télécommunications, d’infrastructures et de nouvelles technologies.63 .

Le troisième acteur qui immerge sur le marché Africain est sans controverse la Chine. En effet l’Afrique
n’échappe pas à l’ascension fulgurante du marché mondial Chinois puisqu’il constitue une destination
fort attractive des investisseurs Chinois qui veulent réaliser une croissance que ce soit de type verticale
(fournisseurs de matières premières) et horizontale en termes d’expansion mondiale.

Toutefois, plusieurs études pointent du doigt les réelles intentions des investisseurs Chinois en Afrique
et la relation gagnant-perdant qui caractérise les accords de coopérations sino-africaine. Voici ci-dessous

60
Mohamed Binkkour et Abdelaziz Messaoudi, La promotion de l’entrepreneuriat au Maroc : rôle
de l’Etat et perception des entrepreneurs, 2012, 251.
61
« Investissements en Afrique : Qui sont les plus gros investisseurs africains en Afrique ? », 17 mars 2020,
https://afrimag.net/investissements-en-afrique-qui-sont-les-plus-gros-investisseurs-africains-en-afrique/.
62
Abdelali Naciri Bensaghir, éd., Reconnexion de l Afrique a l economie mondiale: Defis de la
mondialisation (CODESRIA, 2016), https://doi.org/10.2307/j.ctvh8qxzr.
63
Rigar et Meite, « Intégration africaine : quel modèle de coopération économique Sud-Sud ?
Expérience des entreprises marocaines pionnières en Afrique subsaharienne ».

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le résultat d’une étude réalisée par Ado Abdoulkadre, intitulée « Sino-African Cooperation: Motivations
and Appraisal Based on a Decadal Literature Review » 64 .

Table 2 : Literature Prevalence on Myths


Mythical questions According to the dominating literature
No; <……..Controversial…….; Yes
(1) Is Chine-Africa win-win cooperation? Controversial (but in the
short run) Yes
(2) Does China go to the Africa only for natural resources? Yes
(3) Does China care about human & employee’s rights? No
(4) Does China’s presence in Africa harm local economy Yes

V. Conclusion

Malgré les ressources naturelles et les matières premières abondantes, la main d’œuvre à faible coût,
et la faible concurrence, l’entrepreneuriat n’arrive pas à jouer son rôle dans la croissance du continent
Africain. En effet, les politiques commerciales de l’Afrique subsaharienne demeurent relativement
protectionnistes en raison des restrictions appliquées aux régimes commerciaux. On peut citer à ce titre
les droits de douane qui sont trop élevés (20% en moyenne), les mesures non-tarifaires mises en place
(les certificats d’importation, les contrôles qualité imposés de manière discriminatoire), la multiplicité
des régimes fiscaux entre les pays et les problèmes liés aux infrastructures locales (transports)65.

Ajouté à cela, les politiques publiques en matière de bonne gouvernance, de la justice, de l’Etat de droits,
de la démocratie, de la lutte contre la corruption, de la stabilité politique, du respect des libertés, de la
responsabilisation des autorités et l’égalité du genre. 66

C’est en éliminant ou au moins atténuant les impacts de ces obstacles et ensuite mettre en place des
incitants financiers, réglementaires, législatifs, économiques et structurels favorables que l’on peut
espérer un réel démarrage du train de la croissance au niveau de tout le continent avec comme
combustible le facteur entrepreneurial.

64
Abdelkadre ADO et Su Zhan, « Sino-African Cooperation: Motivations and Appraisal Based on
a Decadal Literature Review », s. d., 21.
65
Rigar et Meite, « Intégration africaine : quel modèle de coopération économique Sud-Sud ?
Expérience des entreprises marocaines pionnières en Afrique subsaharienne », 143.
66
Yessoh Marie Delphine Nevry, « ENTREPRENEURIAT, DÉVELOPPEMENT ET CROISSANCE », s. d.

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