Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ULPGL/GOMA
Janvier 2024
Résumé
La présente étude, orientée vers une approche purement descriptive, a porté sur les
difficultés d’accès au financement par les femmes entrepreneures de la ville de Goma. Il a
été question successivement de connaitre les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au
financement et de mettre en exergue les caractéristiques des entreprises détenues par les
femmes ainsi que leurs sources de financement.
Sur base s’un échantillon de 100 femmes entrepreneures, les résultats de cette étude ont
laissé voir que l’offre des produits et services financiers non adaptés aux besoins demeure la
principale contrainte qui explique le non accès aux femmes entrepreneures dans la ville de
Goma. Il s’agit principalement du niveau de taux d’intérêt élevé, des délais de
remboursements non adaptés aux cycles de production des revenus des activités des
femmes, la quasi-absence des garanties matérielles ainsi que le problème de rationnement du
crédit en termes du montant sollicité.
En effet, la rigidité des conditions d’accès au financement explique cette exclusion des
femmes entrepreneures vu que les prestataires financiers veulent se prémunir contre les
conséquences découlant du problème d’asymétrie de l’information. Faute de ce qui précède,
la majeure partie des femmes entrepreneures sont contraintes de recourir aux fonds propres
comme source privilégiée de financement, il s’observe que leurs activités connaissent un
rythme de croissance lent vu la modicité du capital de démarrage.
INTRODUCTION GENERALE
Problématique
L’entrepreneuriat féminin joue un rôle prépondérant dans le financement de l’activité
économique dans bon nombre de pays en développement. Non seulement il contribue au
produit intérieur brut, à la réduction de la pauvreté et à la création d’emplois,
l’entrepreneuriat féminin a démontré sa capacité à briser les formes d’inégalités sociales au
travers l’autonomisation de la femme (Akouwerabou, 2020 ; Kouevi,
2018 ; Obada&Alliou, 2015).
Cependant, au-delà de ce mérite, les femmes rencontrent des problèmes chroniques relatifs à
l’accès aux sources adéquates de financement pour appuyer leurs initiatives
entrepreneuriales. En effet, la faible inclusion financière des femmes a fait l’objet de
beaucoup de débats dans la mesure où elles ont moins d’opportunités économiques que les
hommes (OCDE, 2017).
Selon des études, les femmes et les hommes financent différemment les entreprises. Les
femmes entrepreneures utilisent plus souvent leurs propres ressources personnelles pour
financer leurs entreprises et ont peu recours au financement externe (Coleman et
Robb, 2009). Elles éprouvent de sérieuses difficultés quant à l’accès aux sources de
financements externes (Marlow&Patton, 2005).
De ce qui précède, plusieurs facteurs expliquent les difficultés d’accès au financement par
les femmes. Par ordre de grandeur, l’on peut noter l’absence de
garanties (Byrne&Fayolle, 2010 ; Carrier&Menvielle, 2006), le défaut de l’information sur
les possibilités de financement ainsi que le niveau d’éducation (Bekhtaoui&Bentouati,
2015) ; le défaut de transparence dans la procédure de sélection des bénéficiaires et la
lourdeur des procédures de demande de financement (Badia&Kertudo, 2013 ;
Leclair&Akouwerabou, 2017).
Partant du constat évoqué ci-haut, le financement de femmes entrepreneures est devenu un
fait économique et social prodigieux, un sujet d’attention ainsi qu’un domaine d’éducation
et d’enseignement dans la quasi-totalité des pays. Selon certaines études, l’accès au
financement est très difficile pour les femmes entrepreneures car elles sont moins favorisées
par la société. En effet, les femmes sont logées dans la catégorie la plus défavorisée et la
plus pauvre.
De plus, les femmes sont exclues des systèmes de financement classiques. Les outils
habituels de la finance ne sont pas adaptés à leurs situations, car très souvent pour accéder
au crédit auprès des institutions financières, il faut nécessairement avoir des hypothèques or
très peu de femmes disposent de biens mobiliers et immobiliers.
Compte tenu du statut social qui leur est accordé par la tradition, les femmes n’ont pas accès
à la propriété des biens familiaux et des moyens de production. Les titres de propriété au
sein d’un ménage sont le plus souvent au nom de l’homme ».
Egalement selon Cornet&Constantinidis (2004), lorsque les femmes font des emprunts en
dehors du cercle familial, c'est toujours par nécessité et le plus souvent ce sont des petits
montants. Car elles essaient de faire des efforts pour réduire le niveau d'endettement de leurs
micros entreprises pour ne pas exposer leurs familles à une situation de précarité.
Pour Lightstone (1998), les femmes ne font pas très souvent recours aux institutions
financières pour éviter l'humiliation d'être obligées de recourir au cautionnement du conjoint
pour le prêt. Quant à Akouwerabou (2017), Hisrich&Brush (1984), ils pensent que les
femmes sont prudentes et évitent le surendettement pour mieux protéger leur famille. Une
prudence due à une prise de conscience des risques ou par peur que les institutions
financières refusent les prêts.
Le débat ainsi convoqué dans les paragraphes précédents prouvent à suffisance que le
principal goulot d’étranglement à l’éclosion de l’entrepreneuriat féminin demeure un accès
limité aux sources de financement disponibles sur le marché formel. Il en va de soi qu’on
assiste à une stagnation des activités génératrices des revenus des femmes, voire leur mort
précoce.
En RDC, les femmes entrepreneures constituent une partie significative du tissu économique
congolais mais elles restent caractérisées par l’informel et l’entrepreneuriat individuel. Elles
cherchent à se promouvoir et à s’auto-occuper en créant au minimum une Activité
Génératrice de Revenus (AGR) ou d’utilité sociale malgré leurs moyens en capital très
limité.
A ce titre, les conditions d’octroi sont plus difficiles pour les femmes parce qu’elles ont un
niveau d’instruction et de revenus faibles, une faible qualification professionnelle et font
face à des pesanteurs socioculturelles et aux contraintes familiales.
La banque a toujours occupé (et occupe toujours) une place primordiale dans le financement
des entreprises Congolaises. L’accès aux crédits bancaires est donc une condition essentielle
de développement des entreprises féminines. Cependant, ces entreprises sont souvent
confrontées à des contraintes de financement qui peuvent conduire à l’échec de leurs projets.
Le processus de leur croissance et de développement apparaît donc à son tour problématique
et ce, à cause des obstacles le plus souvent rencontrés lors de leur financement.
A cela s’ajoute le fait que leurs activités ont une faible productivité, une faible rentabilité et
qu’elles exercent très souvent dans le secteur informel. De plus, les femmes préfèrent
toujours des emprunts auprès du cercle familial et sollicitent très peu les institutions
financières classiques. Autant de facteurs, qui conjugués aux difficultés d’accès au
financement bancaire démotivent les femmes à se mettre à leur propre compte.
Ce paysage peint, est une réalité présente dans le contexte de la dynamique entrepreneuriale
dans la ville de Goma. De ce fait, mettre en lumière les déterminants à la base du non accès
au financement par les femmes entrepreneures dans la ville de Goma d’une part, et d’autre
part, de proposer des pistes de solution, serait prometteur de beaucoup d’espoir tant sur le
plan théorique et pratique.
Ainsi, pour mener cette étude nous sommes partis de l’interrogation principale suivante :
« Quelles sont les difficultés d’accès au financement de femmes entrepreneures dans la
ville de Goma »?
3) Quels sont les caractéristiques des entreprises détenues par les femmes et les sources de
leurs financements ?
Hypothèses de recherche
Pour répondre aux questions précédentes, les réponses provisoires suivantes ont été
avancées :
1) Les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au financement par les femmes seraient
leur faible maitrise des mécanismes de crédit, la quasi-absence de garanties ainsi que
l’offre de produits inadaptés à leurs besoins ;
2) Le facteur qui expliquerait le plus ce problème d’accès au financement par les femmes
serait dû à l’offre de produits inadaptés à leurs besoins caractérisés par des taux d'intérêt
plus élevés, les délais de remboursement plus court ainsi que le rationnement du montant de
crédit sollicité.
3) Les entreprises détenues par les femmes ont une dimension modeste et un rythme de
croissance lent et recourent le plus souvent aux fonds propres.
Objectifs de recherche
L’objectif général de ce travail est de comprendre les facteurs qui limitent l’accès au
financement par les femmes et de proposer des solutions pour surmonter ces obstacles.
Les objectifs spécifiques que nous poursuivons au terme de notre travail sont :
1) Identifier les principaux facteurs qui expliquent le non accès au financement par les
femmes entrepreneures de Goma ;
2) Mettre en exergue le facteur le plus déterminant qui explique le problème de accès au
financement par les femmes entrepreneures de la ville de Goma ;
3) Déterminer les caractéristiques des entreprises détenues par les femmes et les sources de
leurs financements.
Nous allons mener notre étude en recourant aux méthodes analytique et descriptive
Le choix de ce sujet a été motivé par le souci de mettre en évidence les facteurs à la base de
non accès au financement par les femmes entrepreneures dans la ville de Goma.
a) Sur le plan personnel : ce travail va nous permettre d’approfondir nos connaissances dans
le domaine de financement de l’entrepreneuriat féminin.
Nous estimons constituer un support pour les femmes entrepreneures en apportant une
contribution à l’amélioration de leur gestion en formulant des recommandations qui peuvent
les aider à améliorer leur croissance et de s’imprégner de la forme de financement ainsi que
d’autres facteurs qui leur permettent d’accroître leurs activités économiques.
c) Sur le plan scientifique : ce travail vient compléter les travaux antérieurs ayant traité de
la problématique du financement de l’entrepreneuriat féminin et donc, constitue un
document qui pourra servir d’autres chercheurs dans le même domaine.
Délimitation de la recherche
Notre travail se limite à l'identification des facteurs de non accessibilité des Femmes
entrepreneures de la ville de Goma au financement auprès des institutions financières. Les
données ayant servi à l’élaboration de la partie empirique de cette étude ont été collectées au
cours du mois du novembre au du décembre 2023.
Plan du document
Outre l’introduction et la conclusion, ce travail comporte trois chapitres. Le premier chapitre
constitue le cadre d’analyse relatif à la revue de littérature théorique et empirique du
financement de l’entrepreneuriat féminin. Le second chapitre quant à lui, présente l’état des
lieux du financement de l’entrepreneuriat dans la ville de Goma. En fin, le dernier chapitre
présente empiriquement la problématique relative aux difficultés d’accès au financement
bancaire par les femmes entrepreneures de la ville de Goma.
CHAPITRE I :
REVUE LITTERATURE SUR LE FINANCEMENT DE
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ
Comme signalé dans la partie introductive de cette étude, l’entrepreneuriat féminin joue un
rôle prépondérant dans le financement de l’activité économique dans bon nombre de pays en
développement. Ainsi, dans ce chapitre il est question de présenter les fondements
théoriques et empiriques relatifs au financement de l’entrepreneuriat féminin.
Ainsi, dans un premier temps, la clarification des concepts sera présentée. Dans un second
volet, la revue de littérature aussi bien théorique qu’empirique sera développée.
Dans cette section, nous allons définir les différents concepts utilisés pour permettre à nos
lecteurs d'avoir une compréhension de tous les concepts qui seront utilisés dans notre travail
1. Définition de l’entrepreneuriat
Fayolle et Verstraete (2005) pensent que l’entrepreneuriat est un domaine trop complexe et
trop hétérogène pour se limiter à une seule définition et proposent ainsi, de classer les
différentes définitions avancées par les auteurs selon quatre courants de pensées ou
paradigmes.
L’entreprise est toute organisation qui assure la production des biens ou services en
réunissant ses trois facteurs de production [nature, travail et capital] en vue de l’échange et
dans un but lucratif
a) Le profil de l’entrepreneur
Le besoin d’accomplissement,
L'optimisme entrepreneurial,
La créativité.
Caractéristique qualité
facilement
L’entrepreneuriat est un métier à part entière qui nécessite des compétences Spécifiques
pour exercer ses différentes fonctions relatives à la création, la planification, l’organisation,
la coordination…Dans le domaine de l’entrepreneuriat, plusieurs auteurs ont proposé des
classifications typologiques des compétences des entrepreneurs qui concernent
essentiellement l’identification d’opportunité ; vision stratégique ; gestion du réseau
d’affaires ; gestion du temps, du travail ; gestion financière, marketing, ressources humaines
; gestion des lois et règlement
3. Types d'entrepreneuriat
4. Le processus entrepreneurial :
L’idée est un point de départ qui peut amener un projet à sa réalisation, c’est -à -dire a
l’action. L’entrepreneur reconnait une idée et l’exploite. Trouver une idée de création
d’entreprise est parfois un problème difficile à résoudre. Elle peut provenir de la créativité
de l’individu ou d’une analyse de l’environnement. D’un côté, l’idée peut être conçue
uniquement à partir de l’imaginaire de l’individu. Il n’y a pas de notion d’opportunité. A
l’inverse, une opportunité inhérente à un environnement singulier peut entrainer une idée
dans l’esprit d’individu
Un projet est l’image d’une situation, d’un état que l’on pense atteindre. Il s’agit de ce que
l’on propose de faire à un moment donné. Le projet et sa mise en œuvre avant la création
d’entreprise semblent être une condition de réussite. Le projet d’entreprendre est un concept
évolutif puisque tout projet initial d’entreprendre se concrétise, s’il y parvient sous la forme
d’une organisation qui le modèle en partie pour l’adapter aux exigences de l’environnement.
Verstraet et Jouison explique que : « le business model est la représentation d’une affaire
exprimant comment la valeur est générée, rémunérée et partagée avec, pour ces trois
dimensions, des questions relatives aux volumes (de génération, de rémunération, de
partage) et aux canaux (par quelles voies la valeur est-elle générée, rémunérée, partagée ?).
C’est en cela que cette représentation doit devenir une convention, c’est-à-dire une
conception collective forcement influencée par les attentes des parties prenantes (notamment
les porteurs du projet, les clients, les financeurs, etc.) »
5. importance de l’entrepreneuriat.
La création d’entreprise notamment les PME est une source potentielle de création et
d’emplois et une résolution du problème de chômage. L’acte d’entreprendre est devenu une
nécessité pour l’intégration sociale de l’entrepreneur et de sa famille
Il est généralement admis que les femmes sont naturellement portées à entreprendre pour la
survie de toute la famille. C'est cela qui fait entre autres la spécificité de l'entreprenariat
féminin. De plus, l'entreprenariat féminin se caractérise par des modes de financement
particuliers.
Les femmes qui réussissent malgré tout à créer leurs entreprises le font au plus petit niveau.
En raison de la variété des obstacles et des différents niveaux socio-économiques en
présence, les femmes entrepreneures ne constituent pas un groupe homogène car elles ont
des motivations, des intérêts et surtout des potentiels très divers. Au-delà de leurs
différences, les micro-entreprises dirigées par les femmes ont certaines caractéristiques
communes :
- Elles exercent généralement dans des domaines des compétences qu'elles ont
acquises dans la sphère familiale ;
- Elles ont un capital très faible ;
- La production se fait généralement à domicile ;
- Elles se concentrent toutes dans les secteurs les moins rentables ;
- Les moyens de transport sont pénibles.
Les caractéristiques des entreprises détenues par les femmes entrepreneures sont analysées
en comparaison avec celles des entreprises détenues par les entrepreneurs masculins afin de
faire ressortir les différences qui permettront de caractériser les entreprises occupées par les
femmes entrepreneures. Et d’après les auteurs qui se sont intéressés à cette catégorie
d’entreprises nous retenons:
Les entreprises détenues par des femmes adressent le plus souvent leur production
aux ménages et rarement à des entreprises ou au secteur public (Bates, 2002).
Selon le professeur NSIMBA LUZOLO,) le financement correct d'un projet est une des
conditions de réussite de ce projet. Il distingue 3 sources des capitaux dont les capitaux
propres, les capitaux empruntés et les aides.
Les capitaux propres comprennent le capital social et l'autofinancement (on le trouve dans
les comptes réserves, reports à nouveau, provisions, amortissement).
Les capitaux empruntés sont constitués des dettes à long et moyen terme. Ces fonds peuvent
provenir des institutions financières bancaires et non bancaires (banques commerciales et de
caisses d'épargne et de crédit) ; mais aussi des obligations.
Les aides, sont généralement distribuées par l'Etat ou la collectivité locale. Elles sont de
nature financière (subventions, avances remboursables, garanties d'emprunt), fiscale
(exonération d'impôt, réductions et abattement fiscaux) ou encore sociale (exonération des
charges sociales).
Charles HOANG estime que pour démarrer son entreprise, le créateur doit faire un choix
optimal de ses ressources financières. Il distingue ainsi deux ressources principales : les
fonds propres et les dettes.
Les fonds propres représentent les apports effectués par les associés et les
subventions obtenues par les organismes gouvernementaux. Pour lui, les subventions
deviennent aussi directement des fonds propres.
Les dettes, l'endettement représentent les montants qu'il faudra emprunter (à court
terme, moyen et long terme) pour compenser l'insuffisance de fonds propres.
Nous avons essayé d'évoquer dans ce point les principaux moyens de financement d'une
entreprise. Il existe aussi d'autres qui sont spécifiques à l'entrepreneuriat féminin.
Les personnes exerçant ce genre d'activités en majorité les femmes, sont confrontées aux
problèmes de financement et aux difficultés subséquentes.
Du fait qu'elles ne disposent pas de fonds propres et ne peuvent pas fournir aux banques les
garanties usuelles, elles n'ont pratiquement pas accès au système de crédit formel. D’autres
chercheurs affirment que partout dans le monde, les femmes sont plus ambitieuses que les
hommes à entreprendre dans les petites affaires nécessitant un travail individuel. Cependant,
il existe d'autres sources de financement telles que l'épargne personnelle et familiale, les
tontines et le crédit accordé à la micro-entreprise par les IMF.
Tout d'abord, les femmes ne disposent pas d'un grand revenu lors du démarrage de leur
projet entrepreneurial (fond personnel limité, difficultés ou recours aux institutions
financières...).Ensuite, les femmes autonomes consacrent moins du temps à leurs entreprises
que les hommes. Elles se trouvent dans l'obligation de concilier leurs responsabilités
entrepreneuriales avec celles familiales qui leur incombent traditionnellement telles que les
soins prodigués aux enfants
Le phénomène tontinier a aussi un caractère financier. Bien que les tontines mutuelles ne
soient assorties d'aucun intérêt, le membre qui verse sa part dispose en contrepartie d'une
créance équivalente qui va augmenter à chaque tour. Les créances et les dettes qui se
compensent parfaitement pendant tout le cycle s'annulent au dernier tour.
Dans les tontines commerciales au contraire, le client qui met son argent en sûreté entre les
mains du tontinier voit sa créance augmenter chaque fois. Le tontinier voit sa dette
progresser d'autant. Ces tontines commerciales s'accompagnent donc d'un intérêt. La dette
du tontinier et la créance de ses clients progressent parallèlement jusqu'au remboursement
Les conditions d'octroi de micro crédit exigées par les différentes Institutions de Micro
Finance (IMF) peuvent être classées en ordre d'importance décroissant de la manière
suivante : être membre de la coopérative, avoir une caution (épargne dans l'IMF), être
propriétaire d'un terrain, faire partie d'un groupe solidaire, être bon producteur et avoir une
ancienneté d`au moins six mois dans une activité génératrice de recettes.
Comme on peut le constater, ces conditions excluent déjà un certain nombre des micros
entrepreneurs qui ne peuvent pas remplir telle ou telle autre condition. Comme souvent
l`objectif interne des institutions de micro finance est d'avoir un bon taux de
remboursement, elles souhaiteraient plutôt s'assurer que le prêteur est potentiellement
solvable. Ce faisant elles laissent de côté toute une catégorie des demandeurs qui pourraient
peut-être se révéler performant dans la gestion du prêt. C'est pourquoi les femmes en
particulier recourent aux tontines.
Les autres sources de financement de la micro et petite entreprise peuvent être classées selon
la typologie suivante : famille élargie, épargne associative, épargne sociétaire, prêteurs et
usuriers.
Facteur de développement
D’un point de vue strictement économique, Ahl (2002), Orhan (2003) et Verheul (2005) ont
démontré d’après plusieurs enquêtes que l’entrepreneuriat féminin constituait un moteur
déterminant pour un pays ou un territoire. Elles sont à l’origine de l’émergence de nombreux
marchés de niches à haut potentiel
Création d’emploi :
La création d’emploi occupent une place importante dans l’économie du pays, elles
contribuent à la création d’emploi et de la richesse économique du pays ce qui a un impact
majeur sur l’absorption du chômage et le développement social.
Management et organisation :
Il y a autant d’obstacles qui ralentissent encore le long cheminement des femmes vers leur
prise d’initiative économique, passage obligé pour la création d’entreprises porteuse de
croissance, la femmes entrepreneure fait face à différents obstacles tout au long de leur
parcours, parmi les obstacles, nous pouvons citer :
- L’accès au financement
- Conciliation vie privée/vie professionnelle
- Difficultés liées aux stéréotypes et mentalités sociales
- L’accès au marché et à l’information
- L’accès au réseau
L’accès au financement reste sans nul doute le plus grand obstacle pour les femmes
entrepreneures, les divers aspects du financement qui sont déterminants pour les femmes
entrepreneures sont : l’importance du capital lors du démarrage et pendant la croissance, la
provenance des fonds et les attentes des organismes emprunteurs, la qualité du risque de
crédit qu’elles représentent et les difficultés particulières rencontrées pour l’obtention des
fonds nécessaires.
De manière générale, les investissements de démarrage chez les femmes restent plus faibles
que celle des hommes même si la réputation des femmes entrepreneures est enviable,
Notamment pour les femmes qui investissent des créneaux à connotation masculine
(exemple du IBTP, là où les femmes entrepreneures trouvent des difficultés à se faire obéir
par leurs ouvriers du sexe opposé).
Les femmes entrepreneures participent peu aux réseaux. C’est en fait, un handicap majeur
qui peut se traduire par la perte de plusieurs opportunités (information, formation,
accompagnement dans le financement, etc.). Cette situation est due selon certains auteurs
principalement à leur manque d’information.
En outre, plusieurs recherches se sont intéressées aux différences, entre les entrepreneurs
masculins et leurs homologues féminins, en matière d’accès aux réseaux. Les résultats
convergent vers l’idée que l’hypothèse de différences liées au genre n’est pas vérifiée.
De plus, plusieurs études ont conclu qu’il existe de grandes similitudes au niveau du
comportement des hommes et femmes dans un réseau (LAMBRECHT et al, 2003).
Tout de même, certaines études qui se sont intéressées à la question du point de vue de la
composition des réseaux ont conclu que les femmes entrepreneures ont tendance à intégrer
des réseaux exclusivement féminins, tandis que les hommes intègrent des réseaux composés
entièrement d’hommes.
Les femmes qui gèrent une entreprise doivent généralement s’occuper simultanément de
leur famille. Du fait de cette double responsabilité, les femmes entrepreneuses peuvent avoir
une plus forte aversion au risque, et sont donc plus susceptibles de solliciter des prêts d’un
faible montant. Les responsabilités familiales, et le problème de la multiplicité des priorités
que cela sous-tend, peuvent aussi susciter une certaine méfiance de créanciers à l’égard des
femmes entrepreneures.
Pour les très petites entreprises (TPE) l’accès à l’information est capital pour leur réussite.
Néanmoins, les moindres moyens (matériels et humains) et la non-existence de structures
internes (conçue pour collecter l’information) entravent les entreprises féminines quant à la
réception de l’information
1.1.2. LE FINANCEMENT
Le terme financement évoque l’action de financer, ce dernier signifie « fournir des capitaux
». En effet, financer une entreprise consiste essentiellement à mettre à la disposition de ses
dirigeants des capitaux au moment opportun ; les capitaux qui leur seront nécessaires tout
leur en assure leur indépendance et leur liberté d’action.
Pour financer son activité économique et assurer sa croissance, toute entreprise a besoin de
ressource ; nous pouvons donc comprendre que le financement est l’ensemble des
ressources que l’entreprise dispose pour son fonctionnement.
Le financement est compose d’un côté, de moyens financiers que l’entreprise dégage de son
activité même, c’est-ce que l’on appelle « le financement interne », d’un autre côté, les
ressources externe qui proviennent des banques ou des marches financières
En RDC la taille de l’entreprise est déterminée par l’effectif des employés et les chiffres
d’affaires. Dans ce tableau ci-dessous, voyons la catégorisation
Sources ; données de la charte des PMEA en RDC ; 2006. Dans ce tableau, il ressort
clairement que toute entreprise qui engage jusqu'à 200 travailleurs dont le chiffre d’affaires
ne dépasse pas 400000 USD se trouve bel et bien dans la catégorisation de PME
Une entreprise, si elle est mal gère, risque à tout moment de se retrouver en situation
d’insolvabilité ce qui se traduirait par une cassation de son activité et une mise en
liquidation. On entend par insolvabilité, l’incapacité qu’aurait une entreprise à s’acquitter a
un moment donne d’une dette par manque de liquidité. Cette situation peut arriver à toute
entreprise qui ne prend pas suffisamment conscience de l’importance d’une gestion saine de
ses finances, et ce même dans le cas où l’entreprise connait une bonne activité économique.
Pour éviter de se trouver dans l’incapacité d’honorer une dette ; l’entreprise doit établir une
analyse financière qui consiste à étudier la capacité d’une entreprise à respecter les
échéances qui lui sont imposées par ses créanciers. Par son activité, une entreprise est
confrontée a deux types de besoins de financement : un besoin de financement à long terme
et un besoin de financement à court terme.
Pour pouvoir exercer son activité, une entreprise doit tout d’abord se doter d’un certain
nombre d’actifs qui vont être utilises sur une longue période tel qu’un terrain pour construire
une usine, des locaux ou seront entreposées les machines utilisées dans le processus de
production. En comptabilité, ces éléments particuliers d’une entreprise sont appelés actifs
immobilises, ils sont comptabilises en haut de bilan dans les comptes de la classe 2. Le
financement de cet actif immobilise suppose que l’entreprise dispose de ressources à long
terme appelées aussi ressources stables.
Une fois que l’entreprise a acquis les immobilisations qui lui sont indispensables, elle va
devoir financer son activité quotidienne c’est-à-dire, financer la constitution des stocks de
matière première qui seront utilisés tout au long d’une période donné pour être intègre dans
le processus de production. C’est-ce qu’on appelle en comptabilité l’actif circulant.
L’entreprise doit donc rechercher des ressources, c'est-à-dire des moyens de financement
adaptes à ses besoins de financement ; investissement ou exploitation
a. Le financement d’investissement
b. Le financement de l’exploitation
Pour faire face à la concurrence, les entreprises doivent accorder de paiements à leurs
clients, elles doivent parfois subir des retards dans les règlements. D’une manière générale,
l’entreprise peut avoir des difficultés de trésorerie soit en raison de la longueur du processus
de fabrication, soit en raison de la lenteur des règlements des ventes. Pour remédier à la
situation, l’entreprise va solliciter son banquier qui pourra lui proposer des crédits à court
terme leurs durée est inférieure à un an correspondant à la nature du besoin à financer.
Pour faire face à ses besoins, l’entreprise a plusieurs dispositions, tout d’abord, elle fait
appel à ses propres ressources générées par le cycle d’exploitation, c’est-à-dire
L’autofinancement. Mais, lorsqu’elle n’arrive pas à satisfaire ses besoins en capitaux par
l’autofinancement, elle fait appel à des ressources externes, qui se composent du marché
financier qui finance les investissements par l’intermédiaire d’augmentation du capital ou
l’emprunt obligataire et les établissements bancaires par l’intermédiaire des crédits à court,
moyen et long terme.
a) L’autofinancement
Selon le code général de normalisation comptable (C.G.N.C), l’autofinancement constitue «
le surplus monétaire (ressource) génère par l’entreprise et conserve durablement pour
assurer le financement de ses activités ». En fait, il s’agit de financer des projets de
l’entreprise en décidant la mise en réserve d’une partie ou de la totalité des bénéfices.
L’autofinancement représente la différence entre la capacité d’autofinancement et les
dividendes distribués au cours de l’exercice. Sur le plan stratégique, l’autofinancement
garantit aux entreprises une liberté en matière de choix d’investissement. Tandis que
financièrement, la minimisation du recours à l’endettement permet les entreprises
d’améliorer leur rentabilité en réduisant le fardeau des charges financières.
b) L’augmentation du capital
L’augmentation du capital constitue une création de nouvelles actions achetées par des
actionnaires déjà présents dans l'entreprise ou bien par de nouveaux actionnaires. Lorsque
les fonds supplémentaires sont apportés par de nouveaux actionnaires, cela signifie
l’ouverture du capital et donc un partage de pouvoir et de bénéfices avec les nouveaux
souscripteurs. Cependant, contrairement aux sociétés cotées en bourse ou l’augmentation du
capital est ouverte. Au niveau des PME, elle est généralement fermée, étant donné que « les
actionnaires majoritaires sont souvent soucieux de la préservation de leur indépendance et
de leur contrôle »
Le financement par endettement représente une nécessité du financement avec les capitaux
propres.
L’endettement peut être sous forme d’emprunts bancaires en recourant aux établissements
de crédit, ou sous forme des emprunts obligataires à travers l’émission des titres obligataires
au marché financier.
Pour répondre à ses besoins de financement, l’entreprise peut solliciter directement les
Celui-ci constitue en effet, le moyen par lequel l’entreprise dispose des capitaux nécessaires
lui permettant de couvrir ses besoins de financement.
A. Le crédit
L'acte de crédit est défini par trois éléments ou facteurs : Un échange économique, un
intervalle de temps et la confiance, c'est -à- dire que tout crédit doit avoir un coût, une
opération passée au temps t, son échéance doit être au temps t+1 et La confiance.
Le crédit implique une idée de confiance car la partie qui livre son bien présent a confiance
dans l'accomplissement de la prestation future à la date convenue. Il faut croire sans voir
pour que l'opération crédit soit effective. De ce fait, l'élément confiance est très important
dans la notion de crédit.
Soulignons que si l'une des conditions ci - haut citées n'est pas remplie, on ne parle pas du
crédit.
Sur certains points cette analyse est peut-être plus juridique qu'économique. Il y a quatre
façons de concevoir le crédit :
les modalités premières à accomplir pour bénéficier d'un concours de la banque. Ce sont
entre autres :
Toute demande de financement ne peut être introduite que lorsque ces conditions primaires
ne sont remplies.
Le crédit est au départ personnel c'est - à - dire lié à la qualité de la personne qui fait la
promesse de payer à l'échéance. Mais pour limiter les risques, les dégâts de non-paiement, la
personne qui octroie le crédit, peut exiger une garantie de telle manière que si au temps t+1,
l'entreprise n'est pas à mesure de s'acquitter de ses obligations vis- à- vis de son créancier,
l'objet en gage pourra être vendu pour récupérer le fonds. Cette garantie peut être mobilière
ou immobilière. La différence réside dans le fait que la première forme de garantie bouge
c'est - à - dire peut être déplacée d'un lieu à un autre tandis que la seconde forme ne bouge
pas.
Se définie comme l’engagement pris par une personne physique ou morale (que nous
appelons la caution) de satisfaire une obligation si le débiteur n’y satisfait pas lui-même, elle
se matérialise sous forme de cautionnement ou l’aval
Le cautionnement
Le cautionnement est l’engagement pris par un tiers, appelé caution, de s’exécuteur en cas
de défaillance du débiteur. On peut distinguer deux types de cautionnement le
cautionnement simple et le cautionnement solidaire.
L’aval
C’est l’engagement apporté par un tiers sur un effet de commerce pour en garantir le
paiement. L’avaliste est donc solidaire du débiteur principal. L’aval peut être donné sur
l’effet ou par acte séparé
Elle consiste dans l’affectation d’un bien en garantie d’une dette, que se bien appartient au
débiteur lui-même, ou à un tiers, auquel le cas de la sureté est juridiquement appelée
cautionnement réel. Il arrive aussi qu’une caution appuie sa sureté réelle, de son engagement
personnel. Les biens de types divers, peuvent être affecté en garantie notamment les
immeubles, les fonds de commerce, les matérielles, les marchandises, les valeurs mobilières,
les créances nées, et même des sommes d’argent
L’hypothèque
L’hypothèque est l’acte par lequel le débiteur accorde au créancier un droit sur un immeuble
sans dessaisissement et avec publicité.
- Hypothèque conventionnelle : Elle est inscrite à la suite de la signature d’un contrat. Ex:
contrat de prêt pour acquérir un immeuble)
- Hypothèque judicaire : Elle résulte d’un jugement. Ex: créancier inquiet voulant conforter
sa créance au vue de la situation préoccupante du débiteur
-Hypothèque légale ; Elle est prévue par la loi. Ex: le trésor public pour le recouvrement des
impôts.
A l’égard du créancier l’hypothèque lui confère un droit réel. A l’égard des tiers confère un
droit de préférence et un droit de suite.
- Droit de suite : Si l’immeuble est vendu, la garantie restera acquise au créancier tant que
l’hypothèque sera valable.
- Droit préférence : En cas de vente de l’immeuble, le créancier sera payé en priorité sur le
produit de la vente
Le crédit se différencie selon la durée de l'écart de temps qui entre en jeu. On distingue 3
sortes de crédit : le crédit à court terme, le Crédit à moyen terme et Crédit à long terme.
Barneto et Gregorio (2009) ajoutent que l’octroi de crédit est relatif à « la capacité de
remboursement de l’entreprise et de sa capacité d’endettement. Il dépend également du
risque encouru par les prêteurs, risque évalué par les agences de rating »
Les subventions
Les pays sont aujourd’hui conscients du grand potentiel des PME, contribuer à la croissance
de ces entreprises contribue à créer plus d’emplois, plus de richesse et des services /produits
innovants. Les gouvernements se lancent aujourd’hui dans un nouveau mandat, qui consiste
à fournir des subventions pour financer les petites entreprises inovatrices et combler les
lacunes du marché des capitaux.
Le financement gouvernemental s’est avéré être un soutien efficace à des fins de
développement des entreprises. Ainsi, le financement des PME est devenu le centre
d’attention de plusieurs organismes nationaux, ce qui a conduit à la mise en place de
plusieurs programmes visant à soutenir les entrepreneurs.
Critères :
Obtenir une subvention n’est pas toujours facile, car la concurrence est généralement forte et
les critères appliqués sont souvent stricts. La plupart du temps, l’entreprise doit investir une
somme égale au montant de la subvention et ce montant varie beaucoup d’une source à
l’autre.
- Les critères d’évaluation des demandes utilisés par la plupart des organismes : Importance,
Approche, Innovation, Savoir-faire, Besoin de la subvention...
La recherche ou le projet n’est pas pertinent, l’entreprise est située dans une région non
admissible, le demandeur n’a pas indiqué la pertinence des idées, la proposition ne fournit
pas une justification suffisante, le plan de recherche n’est pas précis, la quantité de travail à
effectuer est irréaliste...
Le cout de crédit élevé est l’un des obstacles majeurs à la disponibilité des crédits aux PME.
Le manque d’informations (les budgets, les plans financiers, les prévisions de trésorerie,
informations sur les stocks ou les impayés…) est mentionné comme l’un des principaux
freins à l’accès au financement en provenance des banquiers. Mais ces informations, qui ne
sont pas toujours volontaires, peuvent être dues à l’inexistence de ces documents.
Les banques font face à des problèmes d’asymétrie d’informations qui provoque
l’incertitude de la capacité réelle des PME à rembourser l’emprunt. Les banques sont
confrontées aussi aux différents problèmes liés à l’incapacité des PME à fournir des
prévisions fiables sur les perspectives, au manque de leur fonds propres, aux problèmes liés
au facteur humain.
Pour la banque L’asymétrie d’information découlant des PME met les banques dans des
engagements très durs, parmi les risques qui en découlent des PME on trouve :
C’est-à-dire le mauvais choix entre les entreprises solvables et non solvables qui conduit les
banques aux décisions sous optimales.
C’est-à-dire le non-respect par les dirigeants des engagements de leurs engagements envers
les banques. Cette durcie des banques apparait dans certains critère tel que l’exigence des
garanties liées aux rationnements de crédit ou l’augmentation des taux d’intérêt pour éclairer
la situation des banques.
3.2.2. Difficultés à fournir des prévisions faibles sur les perspectives de l’entreprise
Les causes d’incapacité des PME à fournir des prévisions fiables tiennent particulièrement
aux facteurs suivants :
Les actionnaires des entreprises qui engagent leurs capitaux dans l’entreprise en tirent profit
et garantir le risque de PME. Le banquier assume un risque de crédit lorsqu’il accorde un
prêt à l’entreprise mais n’a pas vocation à se remplacer aux associés de l’entreprise pour
remplir le manque de fonds propre. Les garantie ont pour finalité de réduire le risque, plus
une PME sera dotée en fonds propres, moins le niveau des garanties exigées par ses banques
sera élevé.
Le banquier cherche à identifier la personnalité des dirigeants des entreprises avec lesquelles
il s’engage dans une relation. Toute opération de crédit aux PME dépend du dirigeant, étant
donné que la centralisation de la décision stratégique est liée à des caractéristiques
personnelles telles que la situation familiale, l’expérience et des caractéristiques
professionnelles telles que le niveau et la nature de la formation. La durée de l’activité.
Les garanties occupent une place importante dans les décisions d’octroi de crédit aux
entreprises, elles jouent un rôle protecteur et constituent pour les banques le mécanisme
central d’ajustement du risque. La garantie financière donne l’assurance à la banque ou à
l’organisme de leasing, d’être remboursé financièrement en cas de non remboursement de la
PME.
I. 2. REVUE EMPIRIQUE
Cette section présente les résultats empiriques de certaines études réalisées sur
l’entrepreneuriat féminin.
Sedina et Orpha (2013) ont analysé les rôles que les femmes entrepreneures jouent dans la
réduction de la pauvreté au Kenya. Sur base d’un échantillon de 15% sélectionné sur
l’effectif de la population cible qui est de 664 femmes entrepreneures, la collecte des
données a été faite en recourant aux techniques d’interview avec 26 femmes entrepreneures
et un questionnaire d’enquête a été distribué. En utilisant une approche qualitative et
quantitative pour le traitement des données avec le logiciel SPSS, cette recherche a abouti
aux résultats selon lesquels les femmes entrepreneures jouent un rôle majeur dans la
réduction de la pauvreté au Kenya. Cette recherche a indiqué qu’il existe une amélioration
significative du statut économico-social des femmes qui œuvraient dans les PME vendant
des souliers et des habits ainsi que des porcelaines et sculpture. Enfin, cette étude a aussi
montré que les indicateurs de réduction de la pauvreté ont été rencontrés dans la conception
de la société qui sont tels que l’habilité de satisfaire les besoins fondamentaux, l’habilité de
prendre en charge les études des enfants, avoir le niveau de vie élevé et l’accès facile aux
soins de santé.
Muhindo (2011) a effectué une recherche sur les déterminants l’entrepreneuriat féminin
dans la ville de Bukavu. Combinant les approches qualitative (interview auprès de 30
femmes) et quantitative (questionnaire), l’étude visait à identifier les facteurs principaux qui
mènent les femmes de Bukavu à s’orienter dans l’entrepreneuriat. Les données collectées
sur un échantillon de 213 femmes entrepreneures après traitement avec SPSS version 16.0 et
analyse factorielle, analyse du contenu et la régression multiple avec le test ANOVA ont
fourni des résultats tels que les différentes variables indépendantes qui sont l’âge de
l’entrepreneure, état civil, nombre d’enfants, niveau d’étude, expérience, motivation,
objectifs, profession des parents, objectifs, associé aux activités commerciales dans la
jeunesse, influencent significativement l’entrepreneuriat féminin dans la ville de Bukavu et
l’âge moyen des femmes entrepreneures est de 39,6 ans et 53,09% de ces femmes sont
mariées, elles ont en moyenne 4 enfants et l’âge moyen des enfants est d’au moins 13 ans.
CHAPITRE DEUXIEME :
ÉTAT DES LIEUX DU FINANCEMENT DE
L’ENTREPRENEURIAT DANS LA VILLE DE GOMA
Dans ce chapitre, il s’agit de faire le point sur l’état des lieux de financement de
l’entrepreneuriat féminin. Avant de commencer ce point, nous devons d’abord passer à la
présentation de la ville de Goma
Comme les autres chefs-lieux des Provinces, la ville de Goma est une entité
administrative décentralisée. Elle abrite les institutions provinciales (Gouvernement
provincial, Assemblée provinciale) et porte le statut d’une Mairie, ce qui lui permet de
s’organiser politiquement et administrativement. La ville de Goma est dirigée par un Maire
titulaire secondé par un Maire adjoint.
Au terme de l’article 5 de l’ordonnance loi no 89 du 27 Mai 1989 fixant le nombre,
la dénomination et la délimitation des communes, des quartiers, des cellules, d’avenues, des
rues et des ménages, la ville de Goma comporte deux communes, la commune de Goma et
celle de Karisimbi. Chaque commune est subdivisée en quartiers et est dirigé par un
bourgmestre. Elle compte au total 18 quartiers dont 7 pour la commune de Goma et 11 pour
la commune de Karisimbi.
2. Secteur secondaire
Alors que le secteur primaire correspond à l’ensemble des activités productrices des
matières premières, le secteur secondaire concerne les activités industrielles prises au sens
large. Il est à remarquer dans la ville de Goma ; ce secteur est moins développé, l’industrie
demeure encore embryonnaire dans la ville de Goma. On note quelques unités de production
agro-alimentaires et artisanales dans la ville de Goma.
On peut citer:
- Maison Mbiza, pour la fabrication des matelas ;
- Nyiragongo ciment, pour la fabrication du ciment ;
- Les boulangeries : cova dis, Mont carmel, Krishna, Pain royal, …
- Les petites unités artisanales telles que la fabrication des braseros, la fabrication des
malles, la menuiserie, la cordonnerie, la couture… sont en pleine expansion et
deviennent une source de services dans différents ménages de la ville de Goma.
3. Secteur tertiaire
Ce secteur regroupe toutes les activités qui ne sont pas classées dans les deux autres
secteurs. IL s’agit de services qu’ils soient marchands (le commerce, le transport et
communication, tourisme) et non marchands (santé).
a) Commerce et Tourisme
Le commerce est l’activité économique principale pratiquée dans la ville de Goma.
IL s’effectue dans les deux secteurs : Formel et informel. Cette activité est favorisée par
l’emplacement de l’aéroport international et le port de Goma qui facilitent le trafic entre
Goma et autres Villes du pays. Son ouverture par rapport à la République Rwandaise sa
position géographique, favorise le mouvement de touristes.
b) Transport et communication
A Goma, les secteurs de transport se développent à trois niveaux à savoir :
Transport terrestre : qui est assuré grâce aux différentes routes qui relient la ville de
Goma aux différents territoires de la province voire des pays voisins.
Transport aérien : caractérisé par la prolifération des compagnies. Ce transport
facilite les échanges entre la ville de Goma et les provinces environnantes, voire
même l’étranger.
c) Transport maritime
Ce dernier s’est assuré par les bateaux qui naviguent sur le lac Kivu en faisant la
jonction entre la Ville de Goma et celle de Bukavu en passant par Idjwi, Kalehe, …
A part l’Office Congolais des postes et Télécommunication (O.C.P.T), la communication se
développe à Goma avec quelques maison ou entreprise de Communication notamment :
Vodacom, Airtel, orange qui facilitent les échanges communicationnels sur le plan local,
national et international.
a) Santé
Selon l’O.M.S « la santé est un droit fondamental pour tout individu », Ainsi la ville
de Goma dispose des infrastructures sanitaires pour assurer les soins de santé primaire à la
population. Elle compte un hôpital provincial et zones de santé urbaines en l’occurrence
zone de santé de Goma et celle de Karisimbi. Deux hôpitaux de référence à savoir CBCA
Virunga et la charité maternelle et différents autres centre médicaux, des centres de santé,
ainsi que des dispensaires.
b) Religion
Les confessions prédominantes sont les catholiques, les protestants, l’Islam, les
kimbanguistes. La majorité de ces confessions religieuses ne sont pas hostiles aux idées de
développement du fait qu’elles interviennent souvent dans différentes actions de
développement.
c) Ecoles
Pour la formation et l’éducation de la jeunesse, la ville de Goma dispose d’un bon
nombre d’institutions, du niveau maternel, primaire, secondaire, supérieur et universitaire
tant officielles que privées qui préparent la jeunesse à un avenir meilleur. Ces écoles ou
instituions sont réparties selon différents réseaux : réseau catholique, réseau protestant,
réseau officiel, réseau privé, réseau islamique.
La ville de Goma connait une forte explosion démographique. Sa population
provient de plusieurs coins, tant de la province que de l’intérieur du pays, voire même du
monde. C’est ce qui explique une hétérogénéité de la population.
Les femmes sont devenues des opérateurs économiques prenant la relève de leurs maris
rendus chômeurs. Elles se sont adonnées aux activités de tout genre relevant du petit
commerce et qui les ont permis à subvenir aux besoins quotidiens de ménage, de la
scolarisation des enfants jusqu’aux frais académiques et la prise en charge sanitaire. Il
convient de rappeler que dans les pays industrialisés, c’est depuis une dizaine d’années que
l’entrepreneuriat féminin est reconnu comme une source non négligeable de croissance
économique. Malgré cela, cette source reste insuffisamment exploitée, car les femmes
entrepreneures constituent encore une minorité parmi les chefs d’entreprise.
L'accès aux financements extérieurs en faveur des entreprises reste faible et trop sélectif. Le
financement extérieur des entreprises pose un problème majeur pour leur éclosion, leur
activité et leur développement. Pour les femmes entrepreneure, la difficulté d’accès au
financement est un obstacle à leur développement. Toutefois, cet obstacle est plus ressenti
par les TPE et les PME que par les grandes entreprises qui sont pour la plupart filiales des
firmes multinationales. Cette corrélation entre la taille de l’entreprise et l’accès au
financement pénalise fortement les TPE et les PME qui ont besoin d’organismes spécialise
de financement et d’encadrement. Face à ce niveau faible de crédits accordes aux entreprises
par les banques, les financements informels se développent. C’est notamment le cas des
tontines ; AVEC qui financeraient près de 18% des besoins de financement des entreprises
(d’après une étude menée par USAID en 1994).
Selon Desrochers et Yu (1995), « Une des grandes difficultés que peuvent rencontrer toutes
les entreprises dans leur croissance est le manque de capital pour financer leurs activités
économiques. Le faible niveau de fonds propres et l’impossibilité de fournir des garanties
suffisantes sont les principaux obstacles pour les entreprises surtout les PME qui souhaitent
emprunter le montant nécessaire auprès des banques. » Il apparaît que plus l’entreprise est
petite et plus elle a un besoin de financement externe important pour assurer son
développement voire sa survie.
Premièrement, les flux d’informations constituent des problèmes pour les entreprises en
générale et les PME en particulier. La communication apparaît comme un frein majeur à
l’obtention d’un prêt. Les femmes entrepreneures ne possèdent pas toujours les informations
pertinentes afin d’obtenir un prêt. Elles sont généralement très impliquées dans le quotidien
et ignorent qu’elles doivent établir des informations générales ou stratégiques. Ces
informations n’existent quelquefois même pas sur aucun document ou rapport dans les
entreprises. Pourtant, la fourniture de l’ensemble des documents requis est une condition
indispensable pour l’accord d’un prêt bancaire. Dans le cas où les entreprises ont des
difficultés pour fournir tous les documents demandes par les banques, ces dernières
accorderont le prêt difficilement.
Deuxièmement, le système de garanties pour les banques n’est pas encore complètement
développe dans la région. Les banques sont toujours « timides en prises de risques » et «
toujours prêtes à faire payer » (Descochers et Yu, 1995). Si la banque n’est pas satisfaite des
performances de l’entreprise, elle est réticente à prendre des risques. Actuellement, les
femmes entrepreneures manquent de garantie nécessaire pour obtenir des prêts bancaires.
Par ailleurs, le système de compensation et de contrôle pour ces organismes n’est pas encore
établi
Les autres contraintes en matière de financement des activités des femmes dans la ville de
Goma s’expliquent par :
Selon une étude menée en République Démocratique du Congo par Simone Schwarz, les
principales raisons justifiants le rejet des demandes de crédit sont :
- Qu’une entreprise ait ou non régularisé son statut n'influe pas sur la décision des IF de lui
octroyer un crédit. Du fait que la principale préoccupation de l’IF réside dans la capacité de
l’emprunteur à rembourser le crédit, celle-ci dispose de mécanismes d’acquisition
d’informations auprès des entreprises, dans la mesure où elles coopèrent en fournissant
l’information financière appropriée.
C’est l’ensemble des aspects personnels qui définissent l’entrepreneure, c’est aussi des
critères qui sont propre à chaque entrepreneure. On se base essentiellement sur ; l’âge de
l’entrepreneure, son statut civil, l’influence du milieu familial, l’éducation et les expériences
de travail.
L’âge
Le statut civil
L’ensemble des études menées sur le statut civil des femmes entrepreneures convergent vers
la conclusion qu’entre 50% et 70% de celles-ci sont mariées (Brown, 1988, Lorrain et
Raymond, 1988, Stevenson, 1983, Lavoie, 1988…) . Dans la ville de Goma la majorité des
entrepreneures sont mariés
L’ensemble des études s’accorde à reconnaitre que la majorité des femmes qui se lancent en
affaires sont issues de familles d’entrepreneures, Les entrepreneures s'habituent dès le plus
jeune âge a la nature indépendante et à la souplesse d'un statut dont le père incarne
l'exemple.
L’éducation
L’éducation reçue par les femmes entrepreneures joue un rôle dans la détermination du type
d’entreprise qui sera créée. Ainsi Hisrich et O’Brien (1982) ont remarqué que plus la femme
entrepreneure est éduquée, plus elle encline à se tourner vers des domaines dits « non
traditionnels » exemple : la finance, l’éducation. Au contraire, les femmes entrepreneuses
ayant moins d’éducation ont tendance à se tourner vers la création d’entreprise dite
traditionnelles.
La plupart des auteurs montrent que pour une grande majorité d'entrepreneurs, aussi bien
hommes que femmes, ils ont eu une expérience professionnelle avant leur projet de création
de leur propre entreprise. La différence résiderait plutôt au niveau du type d'expérience. Les
femmes ont une expérience importante de type administratif, de niveau hiérarchique moyen
et souvent axée sur les domaines lies aux services, par exemple, la formation, le secrétariat
ou encore la vente en détails plutôt que les domaines techniques, industriels et financiers.
Il s’agit de leur fonds propres qu’ils ont épargnés ou les financements de leurs maris
Caractéristiques
Ils sont bien spécifiés dans l'espace en ce sens que le groupe est chaque fois bien
identifie. Quelle que soit la nature du lien qui réunit ses membres, ceux-ci se
connaissent et restent ensemble tant que l'argent circule entre eux.
Ils sont bien spécifiés dans le temps car la durée de la tontine est toujours limitée.
Elle est connue au départ, et dépend à la fois du temps qui sépare deux tours et du
nombre de tours, qui correspond lui-même au nombre des participants. Ces deux
caractéristiques sont donc étroitement liées. Ce sont elles qui font l'originalité des
tontines, définies précisément comme des associations rotatives d'épargne et de
crédit au sein desquelles l'argent des uns et des autres passes a tout de rôle entre les
mains de chacun.
C. Les IMF
Les conditions d'octroi de micro crédit exigées par les différentes Institutions de Micro
Finance (IMF) peuvent être classées en ordre d'importance décroissant de la manière
suivante : être membre de la coopérative, avoir une caution (épargne dans l'IMF), être
propriétaire d'un terrain, faire partie d'un groupe solidaire, être bon producteur et avoir une
ancienneté d`au moins six mois dans une activité génératrice de recettes. Et enfin C’est la
Banque
D. La Banque
La banque est une entreprise pas comme les autres qui fait profession habituelle de recevoir
du public sous forme de dépôt ou autrement des fonds qu’elle emploie pour son propre
compte en opérations de crédits ou en opérations financières
Le service crédit
Il se charge d’engager en faveur des divers bénéficiaires du secteur public et prive une partie
des ressources collectées par la banque
Le service caisse
Ce service est principalement charge de l’exécution des opérations ordonnées par sa propre
clientèle ainsi que celle demandées par d’autres sièges de la banque. Les opérations sont
reparties entre les différentes sections du service en fonction de leur nature : ouverture des
comptes, versement et paiements…
Le service portefeuille
Il se charge du traitement des effets et chèques au moment de leurs remises par le client en
vue de les escompter ou de les encaisser et de leur présentation au débiteur pour
recouvrement ainsi que la mobilisation des crédits.
Le service contrôle
Pour assurer une clarté dans les opérations effectuées, et la bonne marche du
fonctionnement bancaire. Il faut qu’il ait une structure de contrôle. Cette dernière a pour
tâche le contrôle et la coordination de toutes les opérations.
Le service étranger
La banque est avant tout un organisme financier ; elle joue le rôle d’intermédiaire entre les
détenteurs et les demandeurs de capitaux. Elle reçoit les fonds que lui confient ceux qui en
disposent ; et elle prête une partie de cet argent à ceux qui ont en besoin. Elle a aussi un rôle
dynamique dans la mesure où elle crée des capitaux. Elle remplit donc un rôle de service
public. Elle joue un rôle clé dans le développement de l’entreprise.
En plus de la mission fondamentale de la banque qui consiste à pourvoir des capitaux, cette
dernière se présente ainsi comme le partenaire et le conseiller de l’entreprise :
La collecte de dépôts
La réception des dépôts, correspond au dépôt d’argent par un tiers (personne physique ou
personne morale) auprès d’une personne habilitée. Cette activité de collecte de ressources
est, essentiellement, réservée aux établissements de crédit qui peuvent les rémunérer et aussi
les placer pour leurs propres comptes. Ils ont l’obligation de restituer les sommes déposées
dès que la demande leur en est faite
La banque met à la disposition de ses clients différents moyens de paiement, à savoir, tous
les instruments qui leur permettra de transférer des fonds et ce, quel que soit le support ou le
procède technique utilise.
Ce sont des opérations faites pour le compte des clients, la banque n’étant pas contrepartie
d’une opération financière. Les prestations de service ne donnent pas naissance ni à une
création, ni à une dette et ni à un engagement d’hors-bilan. L’objectif du banquier est de
percevoir des commissions. Les prestations de service effectuées par la banque sont très
diversifiées et elles recouvrent notamment :
Les moyens de financement les plus utilisés par les femmes dans la ville de Goma AVEC et
Tontines
CHAPITRE III :
DIFFICULTES D’ACCES AU FINANCEMENT PAR LES
FEMMES ENTREPRENEURES DE LA VILLE DE GOMA :
Evidence empirique
Ainsi, dans sa structure, ce chapitre comporte trois sections. Dans un premier temps, il
présente le cheminement méthodologique ayant servi à la vérification des hypothèses émises
en amont. Ensuite, la section suivante est dédiée à la présentation et l’analyse des données.
La dernière section se focalise à l’interprétation des résultats, bouclée par une discussion des
résultats.
Selon MUCHIELLI, la population d'étude est définie comme un groupe humain concerné
par les objectifs de l'étude. Quant à D'HAINAUT, la population d'étude se définit comme un
ensemble des éléments parmi lesquels on aurait pu choisir l'échantillon, c'est-à-dire
l'ensemble des éléments qui possèdent les caractéristiques que l'on veut observer. Sur ce,
notre population de référence est constituée des femmes entrepreneures de la ville de Goma.
La population toute entière ne peut pas être examinée ou étudiée parce qu'elle est
nombreuse, et surtout à cause des moyens matériels réduits dont dispose le chercheur. Ce
dernier se contentera d'un sous ensemble représentatif de la population auquel seront faites
les généralisations qu'on appelle échantillon.
Etant donné que ce travail a été élaboré dans un délai très limité, nous avons pris, sur base
du critère de disponibilité, un échantillon occasionnel de 100 femmes entrepreneures de la
ville de Goma. Quant au choix de l’échantillonnage, la littérature stipule qu'il existe deux
approches dans l'élaboration d'un échantillon, il s'agit de : l'approche probabiliste et
l’approche non probabiliste
L’échantillonnage probabiliste repose sur un choix d’unités dans la population fait hasard.
Ce n’est pas l’enquêteur qui choisit les unités. Une des caractéristiques de cette méthode est
que chaque unité de la population a une probabilité mesurable d’être choisie.
b) L'approche non probabiliste (raisonnée ou empirique)
L'échantillonnage non probabiliste repose sur un choix arbitraire des unités. Ici, c’est
l’enquêteur qui choisit les unités et non le hasard.
Pour collecter les données, le questionnaire d’enquête a été l’outil privilégié. Il a facilité
l’entrée en contact avec les femmes entrepreneures afin d’obtenir successivement les
informations relatives à leurs caractéristiques sociodémographiques, les caractéristiques de
leurs activités mais également identifier les contraintes en ce qui concerne leur accès au
financement. De par leur nature, les questions posées étaient ouvertes. Concrètement, le
répondant avait juste la possibilité de répondre en choisissant, pour certaines questions, une
seule réponse et, pour d’autres, une ou plusieurs réponses à la fois. Tenant compte de son
niveau d’éducation, les enquêtées avaient aussi la possibilité de répondre par écrit.
Le dépouillement des protocoles s’est fait en considérant les types des questions et la nature
des réponses. A partir du logiciel SPSS 23. Il était question de procéder à l'encodage de
différentes variables. Après quoi, les informations contenues sur chacun des questionnaires
ont été globalement prises en compte. En fin, arrivait ainsi l'étape cruciale d'analyse des
données.
a) Déroulement de l’enquête
Notre enquête sur le terrain s’est déroulée entre le mois de décembre 2023 et Janvier 2024
dans la ville de Goma, province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo.
Pendant les jours de l’enquête, nous nous sommes rendue dans deux communes de Goma
pour rencontrer nos enquêtées. Pour ce faire, le choix de femmes à enquêter était
conditionné par l’exercice d’une activité entrepreneuriale.
b) Difficultés rencontrées
- Résistance de la part de certaines enquêtées qui s’attendaient aux avantages matériels après
administration du questionnaire, nous qualifiant d’agent travaillant dans les ONG. Pour
surmonter cette difficulté, il nous a fallu leurs faire comprendre les objectifs de cette
recherche ;
Enfin, le refus de plusieurs femmes à répondre à nos questions sous prétexte qu'elles
n'ont pas le temps. Cette dernière constitue la difficulté majeure rencontrée pendant
la réalisation de ce travail.
Cette section est dédiée à l’analyse des données et l’interprétation des résultats issus des
informations collectées auprès d’un échantillon des femmes entrepreneures de la ville de
Goma. Dans un premier temps, il est question de présenter les informations relatives aux
caractéristiques identitaires des sujets (3.2.1) avant de procéder à l’analyse proprement dite
(3.2.2).
A ce niveau, les informations relatives au niveau d’étude, l’état-civil, la tranche d’âge ainsi
que le secteur d’activités sont présentées.
Pour le niveau scolaire, on remarque que 40 % des femmes enquêtées ont un niveau d’étude
universitaire contre 34 % ayant un niveau scolaire secondaire. La proportion des femmes
entrepreneures ayant un niveau d’étude primaire est de 7%. Cependant, l’on remarque que
14 sujets sont sans éducation contre 5% des femmes ont fait la formation professionnelle.
Tableau N°2 : Distribution des enquêtées selon l’état-civil
Pour ce qui est de leur situation familiale, nous pouvons observer que sur l’ensemble des
100 femmes entrepreneures enquêtées, la majorité d’entre elles sont mariées (64%), 30%
sont célibataires. Le reste est constitué des femmes veuves (5%) et une femme est divorcée
A la lumière du tableau ci-contre, force est de constater que la plus grande proportion
couvrant les femmes entrepreneures se situe dans la fourchette d’âge de 18 à 29 ans, soit
37%, suivie immédiatement par celles se retrouvant dans la tranche d’âge de 30 à 39 ans.
Néanmoins la moitié de l’échantillon regroupe les femmes ayant respectivement entre 40 et
49 ans et plus de 50 ans.
Les informations contenues dans le tableau ci-dessus laissent voir que le commerce des
articles divers demeure la principale activité dans laquelle les femmes préfèrent investir,
suivi du secteur des Alimentations, soit respectivement 17% et 12%. Egalement, 8% de
l’échantillon exercent leurs activités dans la vente de matériel de construction contre 4%
dans la restauration. D’après ses résultats, on remarque donc que les femmes sont présentes
dans tous les domaines d’activité.
Cette sous-section est focalisée sur l’analyse proprement de la problématique abordée dans
cette étude. IL s’agit essentiellement de décrire à fond les caractéristiques des activités des
femmes entrepreneures et de mettre en exergue les principales contraintes d’accès au
financement pour l’éclosion de leurs activités génératrices des revenus.
Le tableau ci-dessus montre que parmi les sources de motivations à la création d’une
entreprise, le souhait d’être autonome financièrement et d’être capable de subvenir aux
besoins du ménage semblent être les facteurs le plus fréquemment évoqués par les femmes
soit respectivement 33% et 25%. Ces deux facteurs sont suivis par le souci de venir en aide
au mari et aux parents, soit 16%.
Tableau N°6 : Distribution des enquêtées selon la source du capital de démarrage
D’après les résultats de notre enquête, 38% des femmes interrogées ont constituées leurs
fonds de départ à travers les fonds propres, tandis que 30% des femmes leurs fonds de
départ est constitué par l’emprunt ; suivi par la combinaison des fonds propres et emprunts
avec 21%. Les autres femmes ont eu recours à des ressources familiales (parents, frères).
Fréquence Pourcentage
Banque 12 40
Tontines 6 20
IMF 2 6.7
AVEC 10 33.3
Total 30 100.0
Source : nos enquêtes
Total 30 100.0
Source : nos enquêtes
Le tableau ci-contre renseigne que la majeure partie des femmes entrepreneures a fait
recours à deux types de garanties respectivement les biens des valeurs et la garantie
solidaire. Il s’agit essentiellement des femmes qui ont contracté l’emprunt auprès des
associations villageoises d’épargne et de crédit et les tontines. Cette proportion représente
53.3% de la taille de l’échantillon.
Par ailleurs, l’hypothèque comme garantie assortie à l’emprunt représente 40% des sujets
concernés par cette étude. Il s’agit principalement des femmes entrepreneures qui ont fait
recours aux institutions financières formelles, à l’instar des banques et des institutions de
microfinance.
Obstacles rencontrés
Fréquence Pourcentage
Responsabilité familiale 6 6.0
Clientèle 18 18.0
A partir de figure en haut, on remarque que 22 % des femmes entrepreneures les moyens
financiers étaient insuffisant ; suivi par 18% de manque de clients ; 15% de multiplicité de
taxes ; 8% de formalités administratives ; 8 % de manque de soutien ; 6% de Responsabilité
familiale ; 3% de manque d’expérience et autres difficultés 6%. Enfin c’est 14% qui
n’avaient pas de difficultés
depuis que vous exercez cette activité, avez-vous déjà effectué, au nom de
votre activité, une demande de financement (de crédit) auprès d'une
banque ou une IMF
Fréquence Pourcentage
Non 49 49.0
Oui 51 51.0
On remarque que 49 % de femmes entrepreneures n’ont pas fait la demande de crédit, elles
utilisent leurs fonds propres et 51% de femmes entrepreneures ont fait la demande
Fréquence Pourcentage
49 49.0
Non 12 12.0
Oui 39 39.0
Total 100 100.0
Sur 51 enquêtées qui ont fait la demande de financement ; 39 ont obtenu et 12 n’ont pas
obtenu
Fréquence Pourcentage
88 88.0
Parmi 12 les femmes entrepreneures qui n’ont pas obtenu le crédit, le crédit a été refusé
suite au faible niveau de mon activité avec 4% , montant demandé élevé avec 2%, pas de
garantie 1% , absence de relation avec les responsables de la banque avec 1%
Fréquence Pourcentage
Non 55 55.0
Oui 45 45.0
On remarque que les femmes entrepreneures qui ont au courant de ce programme ; 33% de
femmes n’ont pas fait la demande de subvention et 12 % ont fait
Tableau n° : Difficultés rencontrées par les femmes quant à l’accès au financement
Fréquence Pourcentage
Asymetrie d’information 10 10.0
Courte délais de remboursement 13 13.0
Taux d’intérêt élevé 16 16.0
Faible niveau de mon activité 5 5.0
Le montant accordé ne correspond pas au 10 10.0
montant demandé
Peur de refus 8 8.0
Manque de garantie 11 11.0
Peur de tomber en faillite 10 10.0
Niveau d’instruction et manque de confiance 6 6.0
des institutions financières
Autres 5 5.0
Pas des difficultés 7 7.0
Total 100 100.0
Source : nos enquêtes
L’on remarque que l’offre des produits et services financiers non adaptés aux besoins
demeure la principale contrainte qui explique le non accès aux femmes entrepreneures dans
la ville de Goma. Il s’agit principalement du niveau de taux d’intérêt élevé, des délais de
remboursements non adaptés aux cycles de production des revenus des activités des
femmes, la quasi-absence des garanties matérielles ainsi que le problème de rationnement du
crédit en termes du montant sollicité.
En effet, la rigidité des conditions d’accès au financement explique cette exclusion des
femmes entrepreneures vu que les prestataires financiers veulent se prémunir contre les
conséquences découlant du problème d’asymétrie de l’information.
Total
Non Oui
état civil célibataire 17 13 30
divorcée 0 1 1
mariée 31 33 64
veuve 1 4 5
Total 49 51 100
51 sur 100 enquêtés ont déjà effectué une demande de financement auprès d’une banque ou
une IMF dont 33 mariés sur 64 soit 51%, 13 célibataires sur 30 soit 43%, 4 veuf (ve) s sur 5
soit 80% et 1 divorcés sur 1 soit 100%. On remarque que la majorité est les femmes mariées
qui ont déjà effectué la demande de financement suivi par les célibataires
Niveau d’étude * Demande de financement (de crédit) auprès d'une banque ou une IMF
51 sur 100 enquêtés ont déjà effectué une demande de financement auprès d’une banque ou
une IMF dont 5 sur 5 soit 100% sont de formation professionnelle, 3 sur 7 soit 42% de
niveau d’étude primaire, 9 sans étude sur 14 soit 64%, 12 de niveau d’étude secondaire sur 34
soit 35% et 22 universitaires sur 40 soit 55%. On remarque que ces sont les femmes qui ont un
niveau d’étude supérieure et moyen qui font la demande de crédit aux institutions financières
A la lumière des informations contenues dans le tableau ci-haut, sur 100 enquêtés, seuls 45
ont connaissance du programme de financement par les subventions venant de la banque
mondiale parmi lesquelles 25 ayant un niveau d’études universitaires. Il y a lieu de conclure
que le niveau d’étude influence la connaissance des opportunités en termes de programme
de financement par subventions offerts par les organisations d’appui au développement de
l’entrepreneuriat.
source (s) de financement
Effectif
aide des emprunt aide fonds propres
amis et de des amis et de emprunt fonds fonds aide des amis et subventions et
la famille emprunt la famille propres propres de la famille dons emprunt
Secteur agriculture et élevage 0 0 0 1 3 0 0 4
d’activités Alimentation 1 2 0 3 6 0 0 12
Blanchisserie 0 1 0 0 0 0 0 1
boulangerie et patisserie 0 1 1 1 0 0 0 3
commerce des articles divers 1 4 0 3 9 0 0 17
papeterie et imprimerie 0 0 0 1 2 0 0 3
Restauration 0 2 0 2 0 0 0 4
secrétariat public, bureautique et 0 2 0 0 1 0 0 3
informatique
vente matériels de construction 0 3 0 1 3 0 0 7
vente matériels de construction autre (à 0 0 0 1 0 0 0 1
préciser)
autre (à préciser) 5 15 1 8 14 1 1 45
Total 7 30 2 21 38 1 1 100
Source : nos enquêtes
Le tableau ci-dessus indique que la majorité de nos enquêtés soit 38% ont démarré leurs
activités avec leurs fonds propres, suivi de celles qui avaient fait recours à l’emprunt (30%).
Cependant, une proportion assez importante avait fait recours, pour constituer le capital de
démarrage, aussi bien aux fonds propres qu’à l’emprunt (21%).
De façon analytique, en considérant les fonds propres comme source initiale de financement,
l’on peut remarquer que sur 4 entrepreneures enquêtées dans le secteur de l’agriculture et
élevage, 3 ont débuté avec les fonds propres. De même, sur 12 du secteur d’alimentation, la
moitié a recouru aux fonds propre. Ce même constat s’observe dans les autres secteurs
d’activités tels que le commerce des articles, la papeterie et imprimerie.
Par ailleurs, en considérant l’emprunt comme source principale de financement au
démarrage, bon nombre ont procédé au mixage avec les fonds propres. Ce qui permet de
confirmer la troisième hypothèse de cette recherche.
CONCLUSION GENERALE
Cette étude a porté sur les difficultés d’accès au financement par les femmes entrepreneures
de la ville de Goma. Il a été question successivement de connaitre les facteurs explicatifs des
difficultés d’accès au financement et de mettre en exergue les caractéristiques des entreprises
détenues par les femmes ainsi que leurs sources de financement. Pour y arriver, les questions
suivantes ont été posées :
3) Quels sont les caractéristiques des entreprises détenues par les femmes et les sources de
leurs financements ?
1) Les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au financement par les femmes seraient leur
faible maitrise des mécanismes de crédit, la quasi-absence de garanties ainsi que l’offre de
produits inadaptés à leurs besoins ;
2) Le facteur qui expliquerait le plus ce problème d’accès au financement par les femmes
serait dû à l’offre de produits inadaptés à leurs besoins caractérisés par des taux d'intérêt
plus élevés, les délais de remboursement plus court ainsi que le rationnement du montant de
crédit sollicité.
3) Les entreprises créées par les femmes ont une dimension modeste et un rythme de
croissance lent et recourent le plus souvent aux fonds propres.
Sur base d’un échantillon constitué de 100 femmes entrepreneures de la ville de Goma et
grâce à la mise à contribution des méthode analytique et statistique, cette étude a abouti aux
principaux résultats suivants :
En second lieu, l’on remarque que l’offre des produits et services financiers non adaptés aux
besoins demeure la principale contrainte qui explique le non accès aux femmes
entrepreneures dans la ville de Goma. Il s’agit principalement du niveau de taux d’intérêt
élevé, des délais de remboursements non adaptés aux cycles de production des revenus des
activités des femmes, la quasi-absence des garanties matérielles ainsi que le problème de
rationnement du crédit en termes du montant sollicité.
En effet, la rigidité des conditions d’accès au financement explique cette exclusion des
femmes entrepreneures vu que les prestataires financiers veulent se prémunir contre les
conséquences découlant du problème d’asymétrie de l’information. Faute de ce qui précède,
la majeure partie des femmes entrepreneures (38%) sont contraintes de recourir aux fonds
propres comme source privilégiée de financement, il s’observe que leurs activités connaissent
un rythme de croissance lent vu la modicité du capital de démarrage.
En fin, le fait que la majeure partie des femmes entrepreneures (38%) recourt aux fonds
propres comme source privilégiée de financement, il s’observe que leurs activités connaissent
un rythme de croissance lent vu la modicité du capital de démarrage. Cependant, une
proportion assez importante avait fait recours, pour constituer le capital de démarrage, aussi
bien aux fonds propres qu’à l’emprunt (21%). Ce qui a permis de confirmer la troisième
hypothèse.
BIBLIOGRAPHIE
1. Levratto, N. (1990). Le financement des PME par les banques : contraintes des firmes et
limites. Revue internationale P.M.E., 3(2), 193–213.https://doi.org/10.7202/10079
3. S., Auclair, I. & Tremblay, M. (2017). Soutenir les femmes entrepreneures en contexte
africain : vers une nouvelle approche dynamique et collective. Revue internationale P.M.E.,
30(3-4), 69–97.https://doi.org/10.7202/1042661ar
6. Ilboudo, E., & Ouédraogo, Y. (2000). Etude critique sur : les femmes chefs d’entreprises.
7. Education financière et difficultés d’accès au financement des femmes entrepreneures au
Bénin Jesse Akitola ERIOLA1, Joress AGBOVOEDO2, Emmanuel C. HOUNKOU3
8 DUCHENEAUT, les femmes entrepreneures dans les PME, nouvelle force pour
l’innovation et la création d’emploi.
17 www.ioe-emp.org
5 RENAUD. Redien-collot “pour une approche générée de l’entrepreneuriat”, Académie de
l’entrepreneuriat, février, 2006, Réseau de recherché genre et entrepreneuriat.
16 OCDE “ promouvoir l’entrepreneuriat et les PME innovants dans une économie mondiale
vers mondialisation plus responsable et mieux partage