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UNIVERSITÉ LIBRE DE PAYS DE GRANDS LACS

ULPGL/GOMA

B.P : 368/ Goma


FACULTE DE SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION

DIFFICULTÉS D’ACCÈS AU FINANCEMENT PAR LES


FEMMES ENTREPRENEURES DANS LA VILLE DE GOMA

Par : ELIZA MWANGAZA


Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de
Licence en Sciences de Gestion

Option : Sciences de Gestion

Directeur : Augustin MUMBERE SIBAYIRWANDEKE


Docteur
Encadreur : Adolphe KANKISINGI SADIKI
Chef de Travaux

Janvier 2024
Résumé
La présente étude, orientée vers une approche purement descriptive, a porté sur les
difficultés d’accès au financement par les femmes entrepreneures de la ville de Goma. Il a
été question successivement de connaitre les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au
financement et de mettre en exergue les caractéristiques des entreprises détenues par les
femmes ainsi que leurs sources de financement.

Sur base s’un échantillon de 100 femmes entrepreneures, les résultats de cette étude ont
laissé voir que l’offre des produits et services financiers non adaptés aux besoins demeure la
principale contrainte qui explique le non accès aux femmes entrepreneures dans la ville de
Goma. Il s’agit principalement du niveau de taux d’intérêt élevé, des délais de
remboursements non adaptés aux cycles de production des revenus des activités des
femmes, la quasi-absence des garanties matérielles ainsi que le problème de rationnement du
crédit en termes du montant sollicité.

En effet, la rigidité des conditions d’accès au financement explique cette exclusion des
femmes entrepreneures vu que les prestataires financiers veulent se prémunir contre les
conséquences découlant du problème d’asymétrie de l’information. Faute de ce qui précède,
la majeure partie des femmes entrepreneures sont contraintes de recourir aux fonds propres
comme source privilégiée de financement, il s’observe que leurs activités connaissent un
rythme de croissance lent vu la modicité du capital de démarrage.
INTRODUCTION GENERALE
Problématique
L’entrepreneuriat féminin joue un rôle prépondérant dans le financement de l’activité
économique dans bon nombre de pays en développement. Non seulement il contribue au
produit intérieur brut, à la réduction de la pauvreté et à la création d’emplois,
l’entrepreneuriat féminin a démontré sa capacité à briser les formes d’inégalités sociales au
travers l’autonomisation de la femme (Akouwerabou, 2020 ; Kouevi,
2018 ; Obada&Alliou, 2015).

Cependant, au-delà de ce mérite, les femmes rencontrent des problèmes chroniques relatifs à
l’accès aux sources adéquates de financement pour appuyer leurs initiatives
entrepreneuriales. En effet, la faible inclusion financière des femmes a fait l’objet de
beaucoup de débats dans la mesure où elles ont moins d’opportunités économiques que les
hommes (OCDE, 2017).

Selon des études, les femmes et les hommes financent différemment les entreprises. Les
femmes entrepreneures utilisent plus souvent leurs propres ressources personnelles pour
financer leurs entreprises et ont peu recours au financement externe (Coleman et
Robb, 2009). Elles éprouvent de sérieuses difficultés quant à l’accès aux sources de
financements externes (Marlow&Patton, 2005).
De ce qui précède, plusieurs facteurs expliquent les difficultés d’accès au financement par
les femmes. Par ordre de grandeur, l’on peut noter l’absence de
garanties (Byrne&Fayolle, 2010 ; Carrier&Menvielle, 2006), le défaut de l’information sur
les possibilités de financement ainsi que le niveau d’éducation (Bekhtaoui&Bentouati,
2015) ; le défaut de transparence dans la procédure de sélection des bénéficiaires et la
lourdeur des procédures de demande de financement (Badia&Kertudo, 2013 ;
Leclair&Akouwerabou, 2017).
Partant du constat évoqué ci-haut, le financement de femmes entrepreneures est devenu un
fait économique et social prodigieux, un sujet d’attention ainsi qu’un domaine d’éducation
et d’enseignement dans la quasi-totalité des pays. Selon certaines études, l’accès au
financement est très difficile pour les femmes entrepreneures car elles sont moins favorisées
par la société. En effet, les femmes sont logées dans la catégorie la plus défavorisée et la
plus pauvre.
De plus, les femmes sont exclues des systèmes de financement classiques. Les outils
habituels de la finance ne sont pas adaptés à leurs situations, car très souvent pour accéder
au crédit auprès des institutions financières, il faut nécessairement avoir des hypothèques or
très peu de femmes disposent de biens mobiliers et immobiliers.
Compte tenu du statut social qui leur est accordé par la tradition, les femmes n’ont pas accès
à la propriété des biens familiaux et des moyens de production. Les titres de propriété au
sein d’un ménage sont le plus souvent au nom de l’homme ».

Egalement selon Cornet&Constantinidis (2004), lorsque les femmes font des emprunts en
dehors du cercle familial, c'est toujours par nécessité et le plus souvent ce sont des petits
montants. Car elles essaient de faire des efforts pour réduire le niveau d'endettement de leurs
micros entreprises pour ne pas exposer leurs familles à une situation de précarité.

Pour Lightstone (1998), les femmes ne font pas très souvent recours aux institutions
financières pour éviter l'humiliation d'être obligées de recourir au cautionnement du conjoint
pour le prêt. Quant à Akouwerabou (2017), Hisrich&Brush (1984), ils pensent que les
femmes sont prudentes et évitent le surendettement pour mieux protéger leur famille. Une
prudence due à une prise de conscience des risques ou par peur que les institutions
financières refusent les prêts.
Le débat ainsi convoqué dans les paragraphes précédents prouvent à suffisance que le
principal goulot d’étranglement à l’éclosion de l’entrepreneuriat féminin demeure un accès
limité aux sources de financement disponibles sur le marché formel. Il en va de soi qu’on
assiste à une stagnation des activités génératrices des revenus des femmes, voire leur mort
précoce.
En RDC, les femmes entrepreneures constituent une partie significative du tissu économique
congolais mais elles restent caractérisées par l’informel et l’entrepreneuriat individuel. Elles
cherchent à se promouvoir et à s’auto-occuper en créant au minimum une Activité
Génératrice de Revenus (AGR) ou d’utilité sociale malgré leurs moyens en capital très
limité.

A ce titre, les conditions d’octroi sont plus difficiles pour les femmes parce qu’elles ont un
niveau d’instruction et de revenus faibles, une faible qualification professionnelle et font
face à des pesanteurs socioculturelles et aux contraintes familiales.
La banque a toujours occupé (et occupe toujours) une place primordiale dans le financement
des entreprises Congolaises. L’accès aux crédits bancaires est donc une condition essentielle
de développement des entreprises féminines. Cependant, ces entreprises sont souvent
confrontées à des contraintes de financement qui peuvent conduire à l’échec de leurs projets.
Le processus de leur croissance et de développement apparaît donc à son tour problématique
et ce, à cause des obstacles le plus souvent rencontrés lors de leur financement.

A cela s’ajoute le fait que leurs activités ont une faible productivité, une faible rentabilité et
qu’elles exercent très souvent dans le secteur informel. De plus, les femmes préfèrent
toujours des emprunts auprès du cercle familial et sollicitent très peu les institutions
financières classiques. Autant de facteurs, qui conjugués aux difficultés d’accès au
financement bancaire démotivent les femmes à se mettre à leur propre compte.

Ce paysage peint, est une réalité présente dans le contexte de la dynamique entrepreneuriale
dans la ville de Goma. De ce fait, mettre en lumière les déterminants à la base du non accès
au financement par les femmes entrepreneures dans la ville de Goma d’une part, et d’autre
part, de proposer des pistes de solution, serait prometteur de beaucoup d’espoir tant sur le
plan théorique et pratique.

Ainsi, pour mener cette étude nous sommes partis de l’interrogation principale suivante :
« Quelles sont les difficultés d’accès au financement de femmes entrepreneures dans la
ville de Goma »?

De cette question principale, découlent des questions spécifiques ci-après :

1) Quels sont les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au financement de


l’entrepreneuriat féminin dans la ville de Goma ?

2) Lequel de ces facteurs explique le plus ce problème de non accès au financement ?

3) Quels sont les caractéristiques des entreprises détenues par les femmes et les sources de
leurs financements ?

Hypothèses de recherche
Pour répondre aux questions précédentes, les réponses provisoires suivantes ont été
avancées :
1) Les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au financement par les femmes seraient
leur faible maitrise des mécanismes de crédit, la quasi-absence de garanties ainsi que
l’offre de produits inadaptés à leurs besoins ;

2) Le facteur qui expliquerait le plus ce problème d’accès au financement par les femmes
serait dû à l’offre de produits inadaptés à leurs besoins caractérisés par des taux d'intérêt
plus élevés, les délais de remboursement plus court ainsi que le rationnement du montant de
crédit sollicité.

3) Les entreprises détenues par les femmes ont une dimension modeste et un rythme de
croissance lent et recourent le plus souvent aux fonds propres.

Objectifs de recherche
L’objectif général de ce travail est de comprendre les facteurs qui limitent l’accès au
financement par les femmes et de proposer des solutions pour surmonter ces obstacles.

Les objectifs spécifiques que nous poursuivons au terme de notre travail sont :

1) Identifier les principaux facteurs qui expliquent le non accès au financement par les
femmes entrepreneures de Goma ;
2) Mettre en exergue le facteur le plus déterminant qui explique le problème de accès au
financement par les femmes entrepreneures de la ville de Goma ;
3) Déterminer les caractéristiques des entreprises détenues par les femmes et les sources de
leurs financements.

Méthodes et techniques utilisées

Nous allons mener notre étude en recourant aux méthodes analytique et descriptive

- la méthode analytique va nous servir à analyser les informations collectées et à


l’interprétation des résultats relatifs aux difficultés d’accès au financement par les femmes
entrepreneures de la ville de Goma.

- la méthode descriptive va nous permettre de condenser l’information sous forme de


nombres, de représenter les données traitées sous forme de tableau.

Quant aux techniques :

La documentation : elle va nous permettre de recueillir toute la littérature en rapport avec


notre travail ;
La technique d'enquête par questionnaire : Elle va nous permettre de récolter les données
relatives aux difficultés de financement de l’entrepreneuriat féminin dans la ville de Goma,
au travers un questionnaire qui sera adressé aux femmes entrepreneures

Choix et intérêt du sujet

Le choix de ce sujet a été motivé par le souci de mettre en évidence les facteurs à la base de
non accès au financement par les femmes entrepreneures dans la ville de Goma.

Quant à l’intérêt, il se décline en ces termes :

a) Sur le plan personnel : ce travail va nous permettre d’approfondir nos connaissances dans
le domaine de financement de l’entrepreneuriat féminin.

b) Sur le plan pratique :

Nous estimons constituer un support pour les femmes entrepreneures en apportant une
contribution à l’amélioration de leur gestion en formulant des recommandations qui peuvent
les aider à améliorer leur croissance et de s’imprégner de la forme de financement ainsi que
d’autres facteurs qui leur permettent d’accroître leurs activités économiques.

c) Sur le plan scientifique : ce travail vient compléter les travaux antérieurs ayant traité de
la problématique du financement de l’entrepreneuriat féminin et donc, constitue un
document qui pourra servir d’autres chercheurs dans le même domaine.

Délimitation de la recherche
Notre travail se limite à l'identification des facteurs de non accessibilité des Femmes
entrepreneures de la ville de Goma au financement auprès des institutions financières. Les
données ayant servi à l’élaboration de la partie empirique de cette étude ont été collectées au
cours du mois du novembre au du décembre 2023.

Plan du document
Outre l’introduction et la conclusion, ce travail comporte trois chapitres. Le premier chapitre
constitue le cadre d’analyse relatif à la revue de littérature théorique et empirique du
financement de l’entrepreneuriat féminin. Le second chapitre quant à lui, présente l’état des
lieux du financement de l’entrepreneuriat dans la ville de Goma. En fin, le dernier chapitre
présente empiriquement la problématique relative aux difficultés d’accès au financement
bancaire par les femmes entrepreneures de la ville de Goma.
CHAPITRE I :
REVUE LITTERATURE SUR LE FINANCEMENT DE
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ

Comme signalé dans la partie introductive de cette étude, l’entrepreneuriat féminin joue un
rôle prépondérant dans le financement de l’activité économique dans bon nombre de pays en
développement. Ainsi, dans ce chapitre il est question de présenter les fondements
théoriques et empiriques relatifs au financement de l’entrepreneuriat féminin.

Ainsi, dans un premier temps, la clarification des concepts sera présentée. Dans un second
volet, la revue de littérature aussi bien théorique qu’empirique sera développée.

I.1. REVUE THEORIQUE

Dans cette section, nous allons définir les différents concepts utilisés pour permettre à nos
lecteurs d'avoir une compréhension de tous les concepts qui seront utilisés dans notre travail

1.1.1. NOTIONS SUR L’ENTREPRENEURIAT

1. Définition de l’entrepreneuriat

Il existe plusieurs conceptions et définitions de l’entrepreneuriat selon différentes pensées.


L’entrepreneuriat peut se définir comme étant l'action de constituer une nouvelle
organisation et en particulier la création d'entreprise

Selon Schumpeter ″l’entrepreneuriat est un processus de recherche d’évaluation et


d’exploitation d’opportunité, effectue par un entrepreneur ou une équipe entrepreneuriale
qui, dans le cadre d’une création, d’une reprise ou d’un développement d’activité, développe
une organisation mettant en œuvre une vision stratégique, et contribuant à créer de la valeur
″.

Pour K.KNIGHT et Peter Drucker, l'entrepreneuriat consiste à prendre des risques


Selon Gasse, l'entrepreneuriat s'entend comme l' « appropriation et la gestion des ressources
humaines et matérielles, dans le but de créer, de développer et d'implanter des solutions
permettant de répondre aux besoins des individus ».

Fayolle et Verstraete (2005) pensent que l’entrepreneuriat est un domaine trop complexe et
trop hétérogène pour se limiter à une seule définition et proposent ainsi, de classer les
différentes définitions avancées par les auteurs selon quatre courants de pensées ou
paradigmes.

 Paradigme d’opportunité d’affaire : dans ce contexte, l’entrepreneuriat est défini


comme étant la capacité à créer ou à repérer des opportunités et à les exploiter et aussi à
réunir les ressources pour poursuivre l’opportunité.

 Paradigme de la création d’une organisation : dans ce paradigme, l’entrepreneuriat


est défini comme la création d’une organisation par une ou plusieurs personnes.
Toutefois, la notion de l’organisation ne se limite pas seulement à celle d’entreprise.

 Paradigme de la création de la valeur : il définit l’entrepreneuriat comme phénomène


ou un processus créant de la valeur qu’elle soit individuelle, économique ou sociale.

 Paradigme de l’innovation : ce paradigme met l’innovation au centre de la définition


de l’entrepreneuriat.

1.1. Définition de l’entrepreneur

Selon le père de l’entrepreneuriat, Schumpeter, l’entrepreneur est un preneur du risque qui


exerce une fonction nouvelle en innovant, en combinant autrement des facteurs de
production, et en dégageant ainsi des profits. Il distingue quatre types d’entrepreneur : le
fabricant, commerçant, le capitaine d’industrie, le directeur salarie et le fondateur.

De ce fait, l’entrepreneure est cette femme qui recherche l’épanouissement personnel,


l’autonomie financière et la maitrise de son existence grâce au lancement et à la gestion de
sa propre entreprise (Belcourt et al. 1991 cité par Bouzekraoui 2014)

1.2. Définition de l’entreprise


Selon A.C MARTINET et A. SILEM L’entreprise peut être défini comme une entité
économique organisée qui, par combinaison des facteurs de production produit des biens et
des services pour un marché détermine en poursuivant des objectifs multiples

L’entreprise est toute organisation qui assure la production des biens ou services en
réunissant ses trois facteurs de production [nature, travail et capital] en vue de l’échange et
dans un but lucratif

2. Les caractéristiques de l’entrepreneur

D’après Blawat, les caractéristiques de l’entrepreneur se décomposent en trois dimensions :


la personnalité (le profil), la motivation, et les compétences d’entrepreneur

a) Le profil de l’entrepreneur

Une vaste littérature consacrée à l’étude de la personnalité entrepreneuriale a dégagé un


certain nombre de caractéristiques dominantes chez les entrepreneurs telle que :

Le besoin d’accomplissement,

La propension à la prise de risque,

L'optimisme entrepreneurial,

La créativité.

Tableau de synthèses des caractéristiques et qualités d’entrepreneur

Caractéristique qualité

Confiance en soi croit en ses propres capacité ;

Volonté déterminée obstiné, persévérant et déterminé

Concentrer sur les tâches à accomplir ou les Soucieux de la réussite ; Bûcheur,


résultats à atteindre dynamique, énergique ; Prend des initiatives.

Acceptation de risques Prend des risques calculés ; Aime les défis.


Etoffer d’un chef Concerné par le développement des autres.
Bon communicateur ;

Bon contact avec les autres ;

Attentif aux suggestions et aux critiques ;

S’intéresse aux autres ;

Concerné par le développement des autres.

Originalité Innovateur, Créatif ; Souple et ouvert d’esprit

; Ingénieux ; S’adapte rapidement et

facilement

Tourné vers l’avenir Prévoyant ; Visionnaire ; Intuitif

c) Les compétences de l’entrepreneur

L’entrepreneuriat est un métier à part entière qui nécessite des compétences Spécifiques
pour exercer ses différentes fonctions relatives à la création, la planification, l’organisation,
la coordination…Dans le domaine de l’entrepreneuriat, plusieurs auteurs ont proposé des
classifications typologiques des compétences des entrepreneurs qui concernent
essentiellement l’identification d’opportunité ; vision stratégique ; gestion du réseau
d’affaires ; gestion du temps, du travail ; gestion financière, marketing, ressources humaines
; gestion des lois et règlement

3. Types d'entrepreneuriat

1. Entrepreneuriat formel et informel : l'entrepreneuriat formel comprend les activités


relatives à l'économie formalisée c'est-à-dire les activités autorisées et reconnues par l'Etat
alors que l'entrepreneuriat informel est relatif aux activités qui s'exercent dans le noir, non
enregistrées par l'Etat. On peut avoir aussi l'entrepreneuriat souterrain, par analogie à
l'économie souterraine qui concerne les activités prohibées et illicites.

2. Entrepreneuriat individuel et entrepreneuriat collectif : l'entrepreneuriat individuel,


c'est la volonté d'une personne de se démarquer, d'acquérir plus d'indépendance et de liberté
sans qu'intervienne une autorité, explique Régis LABEAUME Les individus qui empruntent
cette voie cherchent à se réaliser sur les plans personnel, professionnel et financier.
L'entrepreneuriat individuel correspond en fait au travail indépendant. L'entrepreneuriat
collectif ou communautaire est caractérisé par un groupe d'individus qui décèlent un même
besoin et qui choisissent d'unir leurs efforts afin de répondre à ce besoin. Dans
l'entrepreneuriat collectif, les individus partagent les bénéfices et les risques. Ils ont envie
d'entreprendre ensemble et non d'être en concurrence.

3. Entrepreneuriat occasionnel et entrepreneuriat durable : selon la durée de l'activité,


l'entrepreneuriat occasionnel reprend les activités temporaires, journalières,... alors que
l'entrepreneuriat durable correspond aux activités et surtout les sociétés dont l'exploitation
dure longtemps.

4. Entrepreneuriat féminin et entrepreneuriat masculin : certaines activités peuvent être


exclusivement exercées par les femmes alors que d'autres peuvent être spécifiques aux
hommes.

5. Entrepreneuriat privé, entrepreneuriat public et entrepreneuriat social : ici le critère


est le statut juridique de l'entreprise. Le privé concerne les entreprises du secteur privé ; le
public, les entreprises du secteur public et l'entrepreneuriat social concerne les différentes
entreprises du secteur de l'économie sociale.

4. Le processus entrepreneurial :

Le processus entrepreneuriat est considéré comme étant l’élément essentiel de la démarche


entrepreneuriale. Le processus entrepreneurial se fonde sur la dialogique individu-projet qui
est elle-même en interaction perpétuelle avec l’environnement, il évolue dans une
perspective diachronique ; il subit la double dimension espace- temps comme il agit aussi
sur celle-ci. Au cours de ce processus, plusieurs étapes peuvent être distingues.

Première étape : L’idée et l’opportunité

L’idée est un point de départ qui peut amener un projet à sa réalisation, c’est -à -dire a
l’action. L’entrepreneur reconnait une idée et l’exploite. Trouver une idée de création
d’entreprise est parfois un problème difficile à résoudre. Elle peut provenir de la créativité
de l’individu ou d’une analyse de l’environnement. D’un côté, l’idée peut être conçue
uniquement à partir de l’imaginaire de l’individu. Il n’y a pas de notion d’opportunité. A
l’inverse, une opportunité inhérente à un environnement singulier peut entrainer une idée
dans l’esprit d’individu

Deuxième étape : Le projet

Un projet est l’image d’une situation, d’un état que l’on pense atteindre. Il s’agit de ce que
l’on propose de faire à un moment donné. Le projet et sa mise en œuvre avant la création
d’entreprise semblent être une condition de réussite. Le projet d’entreprendre est un concept
évolutif puisque tout projet initial d’entreprendre se concrétise, s’il y parvient sous la forme
d’une organisation qui le modèle en partie pour l’adapter aux exigences de l’environnement.

La stratégie entrepreneuriale est à la fois délibérée et émergente : délibère dans son


orientation et émergente dans ces détails pour permettre les adaptations en cour de route.

Troisième étape : Le business-model ou modèle économique

Le business-model était, à l’ origine spécifiquement utilise dans le cadre de la création


d’entreprise et plus spécialement des start-ups. La conception de business- model est
indissociable de la notion de valeur. Cette valeur est relative au marché et aux partenaires
avec lesquels la relation d’échange est instaurée.

Verstraet et Jouison explique que : « le business model est la représentation d’une affaire
exprimant comment la valeur est générée, rémunérée et partagée avec, pour ces trois
dimensions, des questions relatives aux volumes (de génération, de rémunération, de
partage) et aux canaux (par quelles voies la valeur est-elle générée, rémunérée, partagée ?).
C’est en cela que cette représentation doit devenir une convention, c’est-à-dire une
conception collective forcement influencée par les attentes des parties prenantes (notamment
les porteurs du projet, les clients, les financeurs, etc.) »

Quatrième étape : le business plan

Le business plan est un dossier synthétique de présentation de projet entrepreneurial. Il est


issu d’une démarche d’analyse de la part de l’entrepreneur. C’est à la fois un outil de
communication avec les différentes parties prenantes (financeurs, associes, clients…) et un
outil de réflexion stratégique. Au travers de son contenu et des réflexions d’analyses qui ont
conduit à sa rédaction, il permet de réduire l’incertitude émanent de l’environnement. Sa
mission est de tester la pertinence de l’idée et donc faire la preuve de la rentabilité de
l’entreprise qui la mettra en œuvre.

5. importance de l’entrepreneuriat.

L’importance de l’entrepreneuriat réside dans les intérêts apportes à l’économie et à la


société. En effet les apports de l’entrepreneuriat à l’économie et à la société concernent la
création d’entreprise, la création d’emploi, l’innovation, le développement de l’esprit
d’entreprendre dans les entreprises et les organisations et l’accompagnement de
changements structurels.

5.1. Entrepreneuriat et croissance économique :

La croissance est le résultat de l’innovation qui permet d’augmenter la productivité du


travail en introduisant de nouveaux procédés de production et donc d’augmenter les revenus
ou de développer de nouveaux produits et service. Cependant l’augmentation de revenus
aura un effet positif sur la dynamique entrepreneuriale puisque les individus ont les
capacités et les ressources qui leurs permettent de monter leurs propres affaires dans un
environnement économique offrant des opportunités à exploiter. Cette augmentation de
l’activité entrepreneuriale engendre une croissance du PIB d’un pays qui provient des
projets entrepreneuriaux qui progresse.

5.2. Entrepreneuriat et création d’emploi :

La création d’entreprise notamment les PME est une source potentielle de création et
d’emplois et une résolution du problème de chômage. L’acte d’entreprendre est devenu une
nécessité pour l’intégration sociale de l’entrepreneur et de sa famille

6. Spécificités de l'entrepreneuriat féminin

Il est généralement admis que les femmes sont naturellement portées à entreprendre pour la
survie de toute la famille. C'est cela qui fait entre autres la spécificité de l'entreprenariat
féminin. De plus, l'entreprenariat féminin se caractérise par des modes de financement
particuliers.
Les femmes qui réussissent malgré tout à créer leurs entreprises le font au plus petit niveau.
En raison de la variété des obstacles et des différents niveaux socio-économiques en
présence, les femmes entrepreneures ne constituent pas un groupe homogène car elles ont
des motivations, des intérêts et surtout des potentiels très divers. Au-delà de leurs
différences, les micro-entreprises dirigées par les femmes ont certaines caractéristiques
communes :

- Elles exercent généralement dans des domaines des compétences qu'elles ont
acquises dans la sphère familiale ;
- Elles ont un capital très faible ;
- La production se fait généralement à domicile ;
- Elles se concentrent toutes dans les secteurs les moins rentables ;
- Les moyens de transport sont pénibles.

7. Caractéristiques des entreprises détenues par les femmes entrepreneures

Les caractéristiques des entreprises détenues par les femmes entrepreneures sont analysées
en comparaison avec celles des entreprises détenues par les entrepreneurs masculins afin de
faire ressortir les différences qui permettront de caractériser les entreprises occupées par les
femmes entrepreneures. Et d’après les auteurs qui se sont intéressés à cette catégorie
d’entreprises nous retenons:

 Les entreprises détenues par des femmes adressent le plus souvent leur production
aux ménages et rarement à des entreprises ou au secteur public (Bates, 2002).

 Les femmes entrepreneures se rémunèrent moins que les hommes entrepreneurs et


encore moins que les femmes employées (Clark et James, 1992; Devine, 1994)
 Une part importante des entreprises créées par les femmes entrepreneures sont
détenues en copropriété avec le conjoint qui partage avec sa femme la gestion de
l’entreprise (Carter, Anderson et Shaw, 2001).
 Les entreprises créées par les femmes entrepreneures sont sous-capitalisées par
rapport à celles créées par les hommes. Les femmes démarrent leur entreprise avec
uniquement 1/3 du capital utilisé par les hommes pour la création de leur entreprise
(Carter, Anderson et Shaw, 2001)
 Les entreprises détenues par les hommes dégagent trois fois plus de chiffre d’affaires
que les entreprises détenues par les femmes (analyse comparative sur les petites
entreprises présentes aux USA en 1992) (Bates, 2002).
 Les entreprises détenues par les femmes utilisent moins d’inputs. Elles emploient la
moitié du nombre d’employés engagés par leurs homologues masculins et utilisent la
moitié des ressources financières pour lancer une opération (Bates, 2002).
 Les entreprises détenues par les femmes sont généralement plus jeunes. Elles sont
plus susceptibles que les entreprises détenues par des hommes d’être de très jeunes
(Bates, 2002).

8. Modes de financement de l'entrepreneuriat féminin

Selon le professeur NSIMBA LUZOLO,) le financement correct d'un projet est une des
conditions de réussite de ce projet. Il distingue 3 sources des capitaux dont les capitaux
propres, les capitaux empruntés et les aides.

Les capitaux propres comprennent le capital social et l'autofinancement (on le trouve dans
les comptes réserves, reports à nouveau, provisions, amortissement).

Les capitaux empruntés sont constitués des dettes à long et moyen terme. Ces fonds peuvent
provenir des institutions financières bancaires et non bancaires (banques commerciales et de
caisses d'épargne et de crédit) ; mais aussi des obligations.

Les aides, sont généralement distribuées par l'Etat ou la collectivité locale. Elles sont de
nature financière (subventions, avances remboursables, garanties d'emprunt), fiscale
(exonération d'impôt, réductions et abattement fiscaux) ou encore sociale (exonération des
charges sociales).

Charles HOANG estime que pour démarrer son entreprise, le créateur doit faire un choix
optimal de ses ressources financières. Il distingue ainsi deux ressources principales : les
fonds propres et les dettes.

 Les fonds propres représentent les apports effectués par les associés et les
subventions obtenues par les organismes gouvernementaux. Pour lui, les subventions
deviennent aussi directement des fonds propres.
 Les dettes, l'endettement représentent les montants qu'il faudra emprunter (à court
terme, moyen et long terme) pour compenser l'insuffisance de fonds propres.

Nous avons essayé d'évoquer dans ce point les principaux moyens de financement d'une
entreprise. Il existe aussi d'autres qui sont spécifiques à l'entrepreneuriat féminin.

D'après des études récentes, environs 5 % seulement de la population africaine bénéficie


d'un emploi rémunéré dans le secteur formel de l'économie (De Hertz et Marysse,). La
majorité est ainsi condamnée à vivre dans l`informel, en exerçant des petites activités de
survie telles que le petit commerce, l`agriculture périurbaine (particulièrement le
maraîchage), l'élevage, la vente des produits agricoles, les alimentations, etc. Les personnes
exerçant ce genre d`activités, en majorité les femmes, sont confrontées aux problèmes de
financement. Du fait qu'elles ne disposent pas de fonds propres et ne peuvent pas fournir aux
banques les garanties usuelles, elles n'ont pratiquement pas accès au système de crédit
formel (Bock et Wilcke,).

Les personnes exerçant ce genre d'activités en majorité les femmes, sont confrontées aux
problèmes de financement et aux difficultés subséquentes.

Du fait qu'elles ne disposent pas de fonds propres et ne peuvent pas fournir aux banques les
garanties usuelles, elles n'ont pratiquement pas accès au système de crédit formel. D’autres
chercheurs affirment que partout dans le monde, les femmes sont plus ambitieuses que les
hommes à entreprendre dans les petites affaires nécessitant un travail individuel. Cependant,
il existe d'autres sources de financement telles que l'épargne personnelle et familiale, les
tontines et le crédit accordé à la micro-entreprise par les IMF.

8.1. L'épargne personnelle et familiale

Tout d'abord, les femmes ne disposent pas d'un grand revenu lors du démarrage de leur
projet entrepreneurial (fond personnel limité, difficultés ou recours aux institutions
financières...).Ensuite, les femmes autonomes consacrent moins du temps à leurs entreprises
que les hommes. Elles se trouvent dans l'obligation de concilier leurs responsabilités
entrepreneuriales avec celles familiales qui leur incombent traditionnellement telles que les
soins prodigués aux enfants

8.2. Les tontines


Il est difficile de définir les tontines africaines car il existe plusieurs variantes. La plus
connue en RD Congo est le « LIKELEMBA ». Originairement, il s’agit d'une pratique très
ancienne qui consistait autrefois à confier le trésor du clan entre les mains du « LEMBA »
en lui imposant d'effectuer les dépenses indispensables. De nos jours, en milieu urbain, elles
prennent la forme d'association dans laquelle les membres mettent en commun tout ou partie
de leur « salaire », leur avoir et les confient à l'un d'eux, à tour de rôle. Cette pratique,
surtout observée chez les femmes, présente un certain nombre de caractéristiques
notamment, informelle et personnelle. En bref, la tontine se caractérise par l'apport collectif
de fonds pour résoudre les problèmes économique des membres de l'organisation. Un
groupe variable entre 5 à dix personnes voire plus se constitue en une caisse centrale dans
laquelle chaque membre dépose une somme précise à des délais indiqués et à une échéance
précise. On remet, tout compte fait, la somme disponible à tour de rôle jusqu'à ce que le
dernier soit servi et ainsi on remonte en nouveau cycle etc....Avant tout, ce phénomène
tontinier à un caractère informel. Les tontines africaines reposent sur la personnalisation des
relations qui unissent les membres. Cette personnalisation des membres permet de mieux
situer la finance informelle par rapport à la finance institutionnelle. La finance informelle
présente ainsi les caractéristiques suivantes :

- absence des conditions : pas d'autorisation à solliciter, pas des démarches à


effectuer, pas des garanties à apporter, pas des formalités à remplir, pas de délais à
respecter ;
- absence de frais de gestion : l'administration est réduite au minimum, un cahier où
sont inscrits les noms et les sommes versées et rendues suffit ;
- absence de cadre fixé : les tontines peuvent regrouper quelques membres ou
quelques centaines et durer quelques semaines ou plusieurs années ;
- absence de contrôle par la Banque centrale.

Le phénomène tontinier a aussi un caractère financier. Bien que les tontines mutuelles ne
soient assorties d'aucun intérêt, le membre qui verse sa part dispose en contrepartie d'une
créance équivalente qui va augmenter à chaque tour. Les créances et les dettes qui se
compensent parfaitement pendant tout le cycle s'annulent au dernier tour.

Dans les tontines commerciales au contraire, le client qui met son argent en sûreté entre les
mains du tontinier voit sa créance augmenter chaque fois. Le tontinier voit sa dette
progresser d'autant. Ces tontines commerciales s'accompagnent donc d'un intérêt. La dette
du tontinier et la créance de ses clients progressent parallèlement jusqu'au remboursement

8.3. Le micro crédits accordés par les IMF

Les conditions d'octroi de micro crédit exigées par les différentes Institutions de Micro
Finance (IMF) peuvent être classées en ordre d'importance décroissant de la manière
suivante : être membre de la coopérative, avoir une caution (épargne dans l'IMF), être
propriétaire d'un terrain, faire partie d'un groupe solidaire, être bon producteur et avoir une
ancienneté d`au moins six mois dans une activité génératrice de recettes.

Comme on peut le constater, ces conditions excluent déjà un certain nombre des micros
entrepreneurs qui ne peuvent pas remplir telle ou telle autre condition. Comme souvent
l`objectif interne des institutions de micro finance est d'avoir un bon taux de
remboursement, elles souhaiteraient plutôt s'assurer que le prêteur est potentiellement
solvable. Ce faisant elles laissent de côté toute une catégorie des demandeurs qui pourraient
peut-être se révéler performant dans la gestion du prêt. C'est pourquoi les femmes en
particulier recourent aux tontines.

Autres sources de financement

Les autres sources de financement de la micro et petite entreprise peuvent être classées selon
la typologie suivante : famille élargie, épargne associative, épargne sociétaire, prêteurs et
usuriers.

9. Le rôle de la femme entrepreneur

Le rôle de la femme entrepreneur en tant qu’agent économique.

Moteur de croissance économique

L’entrepreneuriat est présenté comme un moyen de développement économique, qui lutte


contre le chômage et la pauvreté.

Facteur de développement

L’entrepreneuriat féminin permet d’améliore le statu sociale, la formation et l’état de santé


des femmes et de leurs familles. La femme peut participer au développement économique et
social de son pays.
Innovation

D’un point de vue strictement économique, Ahl (2002), Orhan (2003) et Verheul (2005) ont
démontré d’après plusieurs enquêtes que l’entrepreneuriat féminin constituait un moteur
déterminant pour un pays ou un territoire. Elles sont à l’origine de l’émergence de nombreux
marchés de niches à haut potentiel

Création d’emploi :

La création d’emploi occupent une place importante dans l’économie du pays, elles
contribuent à la création d’emploi et de la richesse économique du pays ce qui a un impact
majeur sur l’absorption du chômage et le développement social.

Management et organisation :

L’entrepreneuriat féminin apporte à la société des solutions différentes et souvent


innovantes aux problèmes de management et d’organisation, ainsi que l’exploitation
d’opportunités nouvelles

10. OBSTACLES DE L’ENTREPRENEURIAT FEMININ

10.1. Obstacles au développement de l’entrepreneuriat féminin.

Les femmes entrepreneures rencontre plusieurs problèmes structurels qui bloquent


l’avancement des femmes entrepreneures cette réalité s’expliquent par : Les contraintes
socioculturelles : le rôle de la femme selon la culture, est limité à la cellule familiale.

Les obstacles sont de plusieurs types :

 Obstacle sociaux et culturels : Au plan socioculturel, des préjugés défavorables à


l’égard des femmes obstruent leurs activités. Cet ascendant culturel expliquerait
aussi la restriction concernant le choix du secteur d’activité des femmes. A cela l’on
peut ajouter le niveau d’instruction des femmes qui généralement est bas.
L’éducation de la jeune fille est empreinte de préjugés. Cet état de choses réduit
considérablement les chances des filles et des femmes de suivre une formation
professionnelle.
 Obstacle professionnels : en général, les femmes ont mois d’occasions que les
hommes pour améliorer leurs compétences dans le secteur structuré
 Obstacles infrastructures : S'agissant des obstacles infrastructurels, l'accès au crédit,
à la technologie, aux services d'appui et à l'information est difficile pour les femmes.
Les structures d'encadrement existantes semblent très insuffisantes pour
l'encadrement de la masse féminine. Il faut aussi signaler ici que le système des
transports et des communications est très limité.
 Obstacles juridiques : il existe des régions ou il est encore difficile pour les femmes
d’engager une action en justice de manière indépendante
 Obstacle psychologiques : en effet, il arrive que les femmes manquent de confiance
en elles même qu’elles aient une image négative d’elles, ce facteur psychologique
n’est pas à négliger en ce qui concerne la femme en plus, les femmes éprouvent des
difficultés à concilier leur rôle familiaux et les contraintes de temps qu’implique
l’exercice de l’activité économique.
 Obstacles liés au niveau d’instruction : les femmes ont souvent un niveau
d’instruction relativement inférieur à celui des hommes, elles reçoivent une
éducation tendancieuse et leurs chances de suivre une formation supérieure ou
professionnelle sont généralement réduites.
 Obstacles institutionnel : par très favorable à la création et au développement de
l’entreprise en général.

Il y a autant d’obstacles qui ralentissent encore le long cheminement des femmes vers leur
prise d’initiative économique, passage obligé pour la création d’entreprises porteuse de
croissance, la femmes entrepreneure fait face à différents obstacles tout au long de leur
parcours, parmi les obstacles, nous pouvons citer :

- L’accès au financement
- Conciliation vie privée/vie professionnelle
- Difficultés liées aux stéréotypes et mentalités sociales
- L’accès au marché et à l’information
- L’accès au réseau

10.1.1. L’accès au financement

L’accès au financement reste sans nul doute le plus grand obstacle pour les femmes
entrepreneures, les divers aspects du financement qui sont déterminants pour les femmes
entrepreneures sont : l’importance du capital lors du démarrage et pendant la croissance, la
provenance des fonds et les attentes des organismes emprunteurs, la qualité du risque de
crédit qu’elles représentent et les difficultés particulières rencontrées pour l’obtention des
fonds nécessaires.

De manière générale, les investissements de démarrage chez les femmes restent plus faibles
que celle des hommes même si la réputation des femmes entrepreneures est enviable,

10.2.2. Difficultés liées aux stéréotypes et mentalités sociales

Notamment pour les femmes qui investissent des créneaux à connotation masculine
(exemple du IBTP, là où les femmes entrepreneures trouvent des difficultés à se faire obéir
par leurs ouvriers du sexe opposé).

10.2.3. L’accès au réseau

Les femmes entrepreneures participent peu aux réseaux. C’est en fait, un handicap majeur
qui peut se traduire par la perte de plusieurs opportunités (information, formation,
accompagnement dans le financement, etc.). Cette situation est due selon certains auteurs
principalement à leur manque d’information.

En outre, plusieurs recherches se sont intéressées aux différences, entre les entrepreneurs
masculins et leurs homologues féminins, en matière d’accès aux réseaux. Les résultats
convergent vers l’idée que l’hypothèse de différences liées au genre n’est pas vérifiée.

De plus, plusieurs études ont conclu qu’il existe de grandes similitudes au niveau du
comportement des hommes et femmes dans un réseau (LAMBRECHT et al, 2003).

Tout de même, certaines études qui se sont intéressées à la question du point de vue de la
composition des réseaux ont conclu que les femmes entrepreneures ont tendance à intégrer
des réseaux exclusivement féminins, tandis que les hommes intègrent des réseaux composés
entièrement d’hommes.

10.2.4. Conciliation vie privée/vie professionnelle.

Les femmes qui gèrent une entreprise doivent généralement s’occuper simultanément de
leur famille. Du fait de cette double responsabilité, les femmes entrepreneuses peuvent avoir
une plus forte aversion au risque, et sont donc plus susceptibles de solliciter des prêts d’un
faible montant. Les responsabilités familiales, et le problème de la multiplicité des priorités
que cela sous-tend, peuvent aussi susciter une certaine méfiance de créanciers à l’égard des
femmes entrepreneures.

10.2.5. L’accès au marché et à l’information

Pour les très petites entreprises (TPE) l’accès à l’information est capital pour leur réussite.
Néanmoins, les moindres moyens (matériels et humains) et la non-existence de structures
internes (conçue pour collecter l’information) entravent les entreprises féminines quant à la
réception de l’information

1.1.2. LE FINANCEMENT

Le terme financement évoque l’action de financer, ce dernier signifie « fournir des capitaux
». En effet, financer une entreprise consiste essentiellement à mettre à la disposition de ses
dirigeants des capitaux au moment opportun ; les capitaux qui leur seront nécessaires tout
leur en assure leur indépendance et leur liberté d’action.

Selon le dictionnaire économique (2000), le financement est l’action par laquelle un


organisme ou une personne privée alloue des fonds à un tiers dans l’objectif de soutenir un
projet.

Pour financer son activité économique et assurer sa croissance, toute entreprise a besoin de
ressource ; nous pouvons donc comprendre que le financement est l’ensemble des
ressources que l’entreprise dispose pour son fonctionnement.

Le financement est compose d’un côté, de moyens financiers que l’entreprise dégage de son
activité même, c’est-ce que l’on appelle « le financement interne », d’un autre côté, les
ressources externe qui proviennent des banques ou des marches financières

a) La notion de petite et moyenne entreprise (PME)

La définition adopté par l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement


Economique) est basé sur trois critères qui sont ( l’effectif, le chiffre d’affaire et
l’indépendance de l’entreprise.

En RDC la taille de l’entreprise est déterminée par l’effectif des employés et les chiffres
d’affaires. Dans ce tableau ci-dessous, voyons la catégorisation

Catégories et critères d’entreprise selon le ministère de petites et moyennes entreprises

catégories Micro Petite Moyenne Grande


entreprise entreprise entreprise entreprise

Nombre 1à5 6 à 50 51 à 200 201 et plus


d’employés

Chiffre 1 à 10000 10001 à 50000 50001 à 400000 et plus


d’affaires en 400000
dollars

Sources ; données de la charte des PMEA en RDC ; 2006. Dans ce tableau, il ressort
clairement que toute entreprise qui engage jusqu'à 200 travailleurs dont le chiffre d’affaires
ne dépasse pas 400000 USD se trouve bel et bien dans la catégorisation de PME

1. Les besoin de financement d’une entreprise

Une entreprise, si elle est mal gère, risque à tout moment de se retrouver en situation
d’insolvabilité ce qui se traduirait par une cassation de son activité et une mise en
liquidation. On entend par insolvabilité, l’incapacité qu’aurait une entreprise à s’acquitter a
un moment donne d’une dette par manque de liquidité. Cette situation peut arriver à toute
entreprise qui ne prend pas suffisamment conscience de l’importance d’une gestion saine de
ses finances, et ce même dans le cas où l’entreprise connait une bonne activité économique.
Pour éviter de se trouver dans l’incapacité d’honorer une dette ; l’entreprise doit établir une
analyse financière qui consiste à étudier la capacité d’une entreprise à respecter les
échéances qui lui sont imposées par ses créanciers. Par son activité, une entreprise est
confrontée a deux types de besoins de financement : un besoin de financement à long terme
et un besoin de financement à court terme.

1.1. Un besoin de financement à long terme

Pour pouvoir exercer son activité, une entreprise doit tout d’abord se doter d’un certain
nombre d’actifs qui vont être utilises sur une longue période tel qu’un terrain pour construire
une usine, des locaux ou seront entreposées les machines utilisées dans le processus de
production. En comptabilité, ces éléments particuliers d’une entreprise sont appelés actifs
immobilises, ils sont comptabilises en haut de bilan dans les comptes de la classe 2. Le
financement de cet actif immobilise suppose que l’entreprise dispose de ressources à long
terme appelées aussi ressources stables.

1.2. Un besoin de financement à court terme

Une fois que l’entreprise a acquis les immobilisations qui lui sont indispensables, elle va
devoir financer son activité quotidienne c’est-à-dire, financer la constitution des stocks de
matière première qui seront utilisés tout au long d’une période donné pour être intègre dans
le processus de production. C’est-ce qu’on appelle en comptabilité l’actif circulant.

2. Les types et les sources de financement

2.1. Les différents types de financement

L’entreprise doit donc rechercher des ressources, c'est-à-dire des moyens de financement
adaptes à ses besoins de financement ; investissement ou exploitation

a. Le financement d’investissement

Le financement des investissements nécessite la mise en œuvre de capitaux souvent


importants que l’entreprise ne peut pas assurer par ses ressources propres, en l’occurrence,
l’autofinancement de ce fait, elle se trouve dans l’obligation de les compléter par des
ressources externes qui peuvent émaner soit du marché financier, soit de la banque

b. Le financement de l’exploitation

Pour faire face à la concurrence, les entreprises doivent accorder de paiements à leurs
clients, elles doivent parfois subir des retards dans les règlements. D’une manière générale,
l’entreprise peut avoir des difficultés de trésorerie soit en raison de la longueur du processus
de fabrication, soit en raison de la lenteur des règlements des ventes. Pour remédier à la
situation, l’entreprise va solliciter son banquier qui pourra lui proposer des crédits à court
terme leurs durée est inférieure à un an correspondant à la nature du besoin à financer.

2.2. Les sources de financement

Pour faire face à ses besoins, l’entreprise a plusieurs dispositions, tout d’abord, elle fait
appel à ses propres ressources générées par le cycle d’exploitation, c’est-à-dire

L’autofinancement. Mais, lorsqu’elle n’arrive pas à satisfaire ses besoins en capitaux par
l’autofinancement, elle fait appel à des ressources externes, qui se composent du marché
financier qui finance les investissements par l’intermédiaire d’augmentation du capital ou
l’emprunt obligataire et les établissements bancaires par l’intermédiaire des crédits à court,
moyen et long terme.

2.2.1. Le financement par fonds propres

a) L’autofinancement
Selon le code général de normalisation comptable (C.G.N.C), l’autofinancement constitue «
le surplus monétaire (ressource) génère par l’entreprise et conserve durablement pour
assurer le financement de ses activités ». En fait, il s’agit de financer des projets de
l’entreprise en décidant la mise en réserve d’une partie ou de la totalité des bénéfices.
L’autofinancement représente la différence entre la capacité d’autofinancement et les
dividendes distribués au cours de l’exercice. Sur le plan stratégique, l’autofinancement
garantit aux entreprises une liberté en matière de choix d’investissement. Tandis que
financièrement, la minimisation du recours à l’endettement permet les entreprises
d’améliorer leur rentabilité en réduisant le fardeau des charges financières.

Les autres avantages de l’autofinancement sont :

 Il assure une indépendance vis-à-vis des tiers pourvoyeurs de fonds (banques,


établissement de crédit, fournisseurs) ;
 Il permet une plus grande latitude au niveau de la stratégie (notamment en
maintenant l’existence d’un volant de sécurité au niveau du crédit …) ;
 Il permet de freiner l’endettement et donc le poids des charges financières;
 Il permet une stratégie de prix plus compétitive par l’allègement des charges;
 Il autorise une plus grande liberté en matière de choix d’investissements
(exploitation, immobilisation, de remplacement …) ;
 Il améliore la sécurité des financements en cas de crise conjoncturelle (lorsque le
crédit est rare et cher). cfr le cours de Gestion financière

b) L’augmentation du capital

L’augmentation du capital constitue une création de nouvelles actions achetées par des
actionnaires déjà présents dans l'entreprise ou bien par de nouveaux actionnaires. Lorsque
les fonds supplémentaires sont apportés par de nouveaux actionnaires, cela signifie
l’ouverture du capital et donc un partage de pouvoir et de bénéfices avec les nouveaux
souscripteurs. Cependant, contrairement aux sociétés cotées en bourse ou l’augmentation du
capital est ouverte. Au niveau des PME, elle est généralement fermée, étant donné que « les
actionnaires majoritaires sont souvent soucieux de la préservation de leur indépendance et
de leur contrôle »

2.2.2. Financement par endettement

Le financement par endettement représente une nécessité du financement avec les capitaux
propres.
L’endettement peut être sous forme d’emprunts bancaires en recourant aux établissements
de crédit, ou sous forme des emprunts obligataires à travers l’émission des titres obligataires
au marché financier.

2.2.2.1. Le financement bancaire

Pour répondre à ses besoins de financement, l’entreprise peut solliciter directement les

Agents à capacité de financement. Le lieu où s’effectue cette rencontre est le marché


financier.

Celui-ci constitue en effet, le moyen par lequel l’entreprise dispose des capitaux nécessaires
lui permettant de couvrir ses besoins de financement.

Le financement bancaire constitue la première forme de financement externe à Laquelle les


PME font appel. En effet, la difficulté d’accéder aux autres moyens de Financement et la
volonté de garder le contrôle pousse les propriétaires-dirigeants des PME à privilégier le
financement bancaire. Le financement bancaire permet d’atténuer les insuffisances des
capitaux propres sur l’équilibre financier des entreprises. Selon sa maturité, le crédit
bancaire peut être accordé à court, moyen ou long terme

A. Le crédit

L'acte de crédit est défini par trois éléments ou facteurs : Un échange économique, un
intervalle de temps et la confiance, c'est -à- dire que tout crédit doit avoir un coût, une
opération passée au temps t, son échéance doit être au temps t+1 et La confiance.

Le crédit implique une idée de confiance car la partie qui livre son bien présent a confiance
dans l'accomplissement de la prestation future à la date convenue. Il faut croire sans voir
pour que l'opération crédit soit effective. De ce fait, l'élément confiance est très important
dans la notion de crédit.

Soulignons que si l'une des conditions ci - haut citées n'est pas remplie, on ne parle pas du
crédit.

Les modalités du Crédit

Sur certains points cette analyse est peut-être plus juridique qu'économique. Il y a quatre
façons de concevoir le crédit :
les modalités premières à accomplir pour bénéficier d'un concours de la banque. Ce sont
entre autres :

- l'obligation d'être une personne morale ;

- l'obligation de disposer d'un compte chèque ou un compte courant dans le portefeuille


client de la banque ;

- et l'obligation d'avoir épargné pendant au moins 3 mois dans le dit compte.

Toute demande de financement ne peut être introduite que lorsque ces conditions primaires
ne sont remplies.

A.1.Selon les garanties

Le crédit est au départ personnel c'est - à - dire lié à la qualité de la personne qui fait la
promesse de payer à l'échéance. Mais pour limiter les risques, les dégâts de non-paiement, la
personne qui octroie le crédit, peut exiger une garantie de telle manière que si au temps t+1,
l'entreprise n'est pas à mesure de s'acquitter de ses obligations vis- à- vis de son créancier,
l'objet en gage pourra être vendu pour récupérer le fonds. Cette garantie peut être mobilière
ou immobilière. La différence réside dans le fait que la première forme de garantie bouge
c'est - à - dire peut être déplacée d'un lieu à un autre tandis que la seconde forme ne bouge
pas.

On peut distinguer les garanties personnelles et les garanties réelles.

A.1.1.Les garanties personnelles

Se définie comme l’engagement pris par une personne physique ou morale (que nous
appelons la caution) de satisfaire une obligation si le débiteur n’y satisfait pas lui-même, elle
se matérialise sous forme de cautionnement ou l’aval

Le cautionnement

Le cautionnement est l’engagement pris par un tiers, appelé caution, de s’exécuteur en cas
de défaillance du débiteur. On peut distinguer deux types de cautionnement le
cautionnement simple et le cautionnement solidaire.

L’aval
C’est l’engagement apporté par un tiers sur un effet de commerce pour en garantir le
paiement. L’avaliste est donc solidaire du débiteur principal. L’aval peut être donné sur
l’effet ou par acte séparé

A.1.2.Les garanties réelles

Elle consiste dans l’affectation d’un bien en garantie d’une dette, que se bien appartient au
débiteur lui-même, ou à un tiers, auquel le cas de la sureté est juridiquement appelée
cautionnement réel. Il arrive aussi qu’une caution appuie sa sureté réelle, de son engagement
personnel. Les biens de types divers, peuvent être affecté en garantie notamment les
immeubles, les fonds de commerce, les matérielles, les marchandises, les valeurs mobilières,
les créances nées, et même des sommes d’argent

L’hypothèque

L’hypothèque est l’acte par lequel le débiteur accorde au créancier un droit sur un immeuble
sans dessaisissement et avec publicité.

Les formes de l’hypothèque

- Hypothèque conventionnelle : Elle est inscrite à la suite de la signature d’un contrat. Ex:
contrat de prêt pour acquérir un immeuble)

- Hypothèque judicaire : Elle résulte d’un jugement. Ex: créancier inquiet voulant conforter
sa créance au vue de la situation préoccupante du débiteur

-Hypothèque légale ; Elle est prévue par la loi. Ex: le trésor public pour le recouvrement des
impôts.

Les effets de l’hypothèque

A l’égard du créancier l’hypothèque lui confère un droit réel. A l’égard des tiers confère un
droit de préférence et un droit de suite.

- Droit de suite : Si l’immeuble est vendu, la garantie restera acquise au créancier tant que
l’hypothèque sera valable.

- Droit préférence : En cas de vente de l’immeuble, le créancier sera payé en priorité sur le
produit de la vente

A.1.2. Selon la destination

Ici nous distinguons le crédit à la consommation du crédit à la production. Crédit à la


consommation, est une forme de crédit qui peut contracter un ménage pour une
consommation finale tandis que le crédit à la production est un crédit que peut contracter
une entreprise pour financer son cycle de production.

A.1.3. Selon la durée

Le crédit se différencie selon la durée de l'écart de temps qui entre en jeu. On distingue 3
sortes de crédit : le crédit à court terme, le Crédit à moyen terme et Crédit à long terme.

a. Le crédit à moyen et à long terme

Le crédit à moyen terme est destiné au financement des investissements de différentes


natures. Il est qualifié d’une durée comprise entre 2 à 7 ans, quant au crédit à long terme il
est d’une durée comprise entre 7 et 20 ans, et il sert à financer les investissements de longue
durée. Ce type de crédit permet le financement du haut de bilan des entreprises, il est
accordé à ces dernières après une étude approfondie de la rentabilité du projet
d’investissement. En ajoutant à cela d’autres facteurs comme le niveau d’activité et la
situation financière de l’entreprise, que Adair et FHIMA (2013) ont dénommés les facteurs
« endogènes », tandis qu’ils ajoutent d’autres facteurs exogènes « tels le coût du
financement et les garanties requises par les banques, Les exigences des banques, surtout en
matière de garanties, expliquent en grande partie l’insuffisance des concours octroyés, par
rapport aux besoins exprimés »

Barneto et Gregorio (2009) ajoutent que l’octroi de crédit est relatif à « la capacité de
remboursement de l’entreprise et de sa capacité d’endettement. Il dépend également du
risque encouru par les prêteurs, risque évalué par les agences de rating »

b. Le crédit à court terme

Le crédit à court permet le financement des besoins courants et d’exploitation de


l’entreprise, il est d’une durée inférieure à deux ans.

Autre source de financement

Les subventions

Les pays sont aujourd’hui conscients du grand potentiel des PME, contribuer à la croissance
de ces entreprises contribue à créer plus d’emplois, plus de richesse et des services /produits
innovants. Les gouvernements se lancent aujourd’hui dans un nouveau mandat, qui consiste
à fournir des subventions pour financer les petites entreprises inovatrices et combler les
lacunes du marché des capitaux.
Le financement gouvernemental s’est avéré être un soutien efficace à des fins de
développement des entreprises. Ainsi, le financement des PME est devenu le centre
d’attention de plusieurs organismes nationaux, ce qui a conduit à la mise en place de
plusieurs programmes visant à soutenir les entrepreneurs.

Le gouvernement Congolais reconnaît l’importance des PME dans la création d’une


économie forte pour tout le pays. Pour soutenir ces entreprises, un large éventail de
programmes ont été créés avec différents objectifs et critères de qualification, des
organismes gouvernementaux offrent du financement auquel les entreprises pourraient être
admissible mais a une condition de respecter certains critères

Critères :

Obtenir une subvention n’est pas toujours facile, car la concurrence est généralement forte et
les critères appliqués sont souvent stricts. La plupart du temps, l’entreprise doit investir une
somme égale au montant de la subvention et ce montant varie beaucoup d’une source à
l’autre.

L’entreprise doit généralement fournir :

• une description détaillée de son projet

• une explication des avantages de son projet

• un plan de travail détaillé indiquant tous les coûts

• une description de l’expérience pertinente et des antécédents des dirigeantes et dirigeants


clés

- Les critères d’évaluation des demandes utilisés par la plupart des organismes : Importance,
Approche, Innovation, Savoir-faire, Besoin de la subvention...

- Raisons pour lesquelles une subvention peut être refusée :

La recherche ou le projet n’est pas pertinent, l’entreprise est située dans une région non
admissible, le demandeur n’a pas indiqué la pertinence des idées, la proposition ne fournit
pas une justification suffisante, le plan de recherche n’est pas précis, la quantité de travail à
effectuer est irréaliste...

3. Les obstacles de financement et d’accès des PME aux crédits bancaires

3.1. Les obstacles d’accès des PME aux crédits bancaire


Les PME font recours au financement bancaire, mais ce dernier est pavé de difficultés liées
à l’accès aux crédits, dues essentiellement aux taux d’intérêts élevés, problèmes des
montants empruntés, au manque de transparence des banquiers, c’est-à-dire au manque
d’informations sur le crédit non fiable

3.1.1. Le cout de crédits élevé

Le cout de crédit élevé est l’un des obstacles majeurs à la disponibilité des crédits aux PME.

3.1.2. Discrimination faite par la banque sous prétexte d’asymétrie d’information

Le manque d’informations (les budgets, les plans financiers, les prévisions de trésorerie,
informations sur les stocks ou les impayés…) est mentionné comme l’un des principaux
freins à l’accès au financement en provenance des banquiers. Mais ces informations, qui ne
sont pas toujours volontaires, peuvent être dues à l’inexistence de ces documents.

3.2. Les obstacles de financement bancaire des PME

Les banques font face à des problèmes d’asymétrie d’informations qui provoque
l’incertitude de la capacité réelle des PME à rembourser l’emprunt. Les banques sont
confrontées aussi aux différents problèmes liés à l’incapacité des PME à fournir des
prévisions fiables sur les perspectives, au manque de leur fonds propres, aux problèmes liés
au facteur humain.

3.2.1. Problème d’asymétrie d’information et risque qui en découlent

Pour la banque L’asymétrie d’information découlant des PME met les banques dans des
engagements très durs, parmi les risques qui en découlent des PME on trouve :

Le risque de sélection adverse

C’est-à-dire le mauvais choix entre les entreprises solvables et non solvables qui conduit les
banques aux décisions sous optimales.

Le risque d’aléa moral

C’est-à-dire le non-respect par les dirigeants des engagements de leurs engagements envers
les banques. Cette durcie des banques apparait dans certains critère tel que l’exigence des
garanties liées aux rationnements de crédit ou l’augmentation des taux d’intérêt pour éclairer
la situation des banques.

3.2.2. Difficultés à fournir des prévisions faibles sur les perspectives de l’entreprise

Les causes d’incapacité des PME à fournir des prévisions fiables tiennent particulièrement
aux facteurs suivants :

 Absence d’un système d’information performant dans les PME,


 Une gestion trop concentrée entre les mains d’un seul dirigeant ;

Les difficultés pour une PME d’anticiper les conséquences microéconomiques de


phénomènes macroéconomiques ou d’interpréter l’impact macroéconomique de décisions
microéconomiques

3.2.3. Manque de fonds propres

Les actionnaires des entreprises qui engagent leurs capitaux dans l’entreprise en tirent profit
et garantir le risque de PME. Le banquier assume un risque de crédit lorsqu’il accorde un
prêt à l’entreprise mais n’a pas vocation à se remplacer aux associés de l’entreprise pour
remplir le manque de fonds propre. Les garantie ont pour finalité de réduire le risque, plus
une PME sera dotée en fonds propres, moins le niveau des garanties exigées par ses banques
sera élevé.

3.2.4. Les problèmes liés aux dirigeants

Le banquier cherche à identifier la personnalité des dirigeants des entreprises avec lesquelles
il s’engage dans une relation. Toute opération de crédit aux PME dépend du dirigeant, étant
donné que la centralisation de la décision stratégique est liée à des caractéristiques
personnelles telles que la situation familiale, l’expérience et des caractéristiques
professionnelles telles que le niveau et la nature de la formation. La durée de l’activité.

3.2.5. Les difficultés liées aux facteurs humains

L’incapacité d’équipe managerielle de la PME à établir des documents prévisionnels et


l’inexistence d’une main d’œuvre qualifiée qui permet l’adoption des technologies
modernes et productives et accroit l’aptitude de l’entreprise à exploiter de nouvelles
opportunités de marché sont des signaux de mauvaise qualité de la firme pour les bailleurs
de fonds, ce qui résulte la méfiance de ces dernières face à la clientèle PME et un vrai
obstacle à leur financement.

3.2.6. L’insuffisance des garanties

Les garanties occupent une place importante dans les décisions d’octroi de crédit aux
entreprises, elles jouent un rôle protecteur et constituent pour les banques le mécanisme
central d’ajustement du risque. La garantie financière donne l’assurance à la banque ou à
l’organisme de leasing, d’être remboursé financièrement en cas de non remboursement de la
PME.

I. 2. REVUE EMPIRIQUE

Cette section présente les résultats empiriques de certaines études réalisées sur
l’entrepreneuriat féminin.

Mohammed (2011) a effectué une recherche sur l’entrepreneuriat féminin au Maroc en se


basant sur son environnement et sa contribution au développement économique et social.
Cette recherche a tenté de décrire et d’analyser l’expérience des femmes entrepreneures au
Maroc qui exercent leur activité dans un contexte socio – économique et culturel très
difficile, voire franchement hostile. Les données ont été récoltées par le sondage à méthodes
des quotas. La recherche est basée sur les résultats d’une enquête conduite auprès d’un
échantillon représentatif de 300 femmes entrepreneures et a abouti aux résultats selon
lesquels les entreprises féminines accèdent seulement à quelques-unes des informations
d’approvisionnement, variation des prix, besoins du marché, opportunités d’affaires,
fiscalité, légalisation, programmes de subvention ou de financement… ces entreprises ont du
mal à affronter une concurrence très vive et un environnement hostile faute de manque de
formation des ressources humaines utilisées dans ces dernières, les femmes entrepreneurs
ont généralement encore de grandes difficultés pour accéder à des sources de financement
appropriées et enfin peu de femmes chefs d’entreprise maîtrisent bien la chaîne-
approvisionnement – production/transformation –commercialisation.

Sedina et Orpha (2013) ont analysé les rôles que les femmes entrepreneures jouent dans la
réduction de la pauvreté au Kenya. Sur base d’un échantillon de 15% sélectionné sur
l’effectif de la population cible qui est de 664 femmes entrepreneures, la collecte des
données a été faite en recourant aux techniques d’interview avec 26 femmes entrepreneures
et un questionnaire d’enquête a été distribué. En utilisant une approche qualitative et
quantitative pour le traitement des données avec le logiciel SPSS, cette recherche a abouti
aux résultats selon lesquels les femmes entrepreneures jouent un rôle majeur dans la
réduction de la pauvreté au Kenya. Cette recherche a indiqué qu’il existe une amélioration
significative du statut économico-social des femmes qui œuvraient dans les PME vendant
des souliers et des habits ainsi que des porcelaines et sculpture. Enfin, cette étude a aussi
montré que les indicateurs de réduction de la pauvreté ont été rencontrés dans la conception
de la société qui sont tels que l’habilité de satisfaire les besoins fondamentaux, l’habilité de
prendre en charge les études des enfants, avoir le niveau de vie élevé et l’accès facile aux
soins de santé.

Muhindo (2011) a effectué une recherche sur les déterminants l’entrepreneuriat féminin
dans la ville de Bukavu. Combinant les approches qualitative (interview auprès de 30
femmes) et quantitative (questionnaire), l’étude visait à identifier les facteurs principaux qui
mènent les femmes de Bukavu à s’orienter dans l’entrepreneuriat. Les données collectées
sur un échantillon de 213 femmes entrepreneures après traitement avec SPSS version 16.0 et
analyse factorielle, analyse du contenu et la régression multiple avec le test ANOVA ont
fourni des résultats tels que les différentes variables indépendantes qui sont l’âge de
l’entrepreneure, état civil, nombre d’enfants, niveau d’étude, expérience, motivation,
objectifs, profession des parents, objectifs, associé aux activités commerciales dans la
jeunesse, influencent significativement l’entrepreneuriat féminin dans la ville de Bukavu et
l’âge moyen des femmes entrepreneures est de 39,6 ans et 53,09% de ces femmes sont
mariées, elles ont en moyenne 4 enfants et l’âge moyen des enfants est d’au moins 13 ans.
CHAPITRE DEUXIEME :
ÉTAT DES LIEUX DU FINANCEMENT DE
L’ENTREPRENEURIAT DANS LA VILLE DE GOMA
Dans ce chapitre, il s’agit de faire le point sur l’état des lieux de financement de
l’entrepreneuriat féminin. Avant de commencer ce point, nous devons d’abord passer à la
présentation de la ville de Goma

II.1.1. ASPECT GEOGRAPHIQUE

La ville de Goma est le chef-lieu de la Province du Nord-Kivu est située à l’Est de la


République Démocratique du Congo, à l’extrême Nord du lac Kivu. Elle est construite sur
une zone d’échange mais exposée aux risques volcaniques.
Elle est bornée :
- Au Nord, par le Territoire de Nyiragongo ;
- Au Sud, par le lac Kivu ;
- A l’Est, par la République du Rwanda ;
- A l’ouest, par le territoire de Masisi ;
Sa superficie est de 66.452.180km² répartie entre deux communes Karisimbi, avec
33.079.430km² et Goma avec 33.372.750km². (Archive Mairie de Goma, 2016).

II.1.2 APERÇU HISTORIQUE

Selon le professeur Joseph KATANGA KABALEVI, cité par l’OVG, la


dénomination « Goma » provient d’une déformation de « Ngoma » qui signifie en français «
tam tam ou tambour ». C’était le nom ou surnom donné au premier village construit dans cet
espace. C’est en rapport avec le bruit provoqué par l’activité du volcan Nyiragongo lorsqu’il
est en éruption que ce nom a été adopté par les premières populations installées. L’on
raconte qu’une éruption survenue avant 1900 avait détruit ce village Ngoma. Ses habitants
s’étaient dispersés pour constituer trois villages distincts:

 Mungoma, l’actuel Goma ;


 Matcha, l’actuel sake ;
 Munti, l’actuel Munigi.
Malgré, la catastrophe volcanique, les populations n’ont pas abandonné le milieu.
Les écrits relèvent qu’en 1906, Goma a été érigée en poste militaire par le colonisateur
Belge pour faire face au poste Allemand installé à Gisenyi. C’est le premier rôle que Goma
a joué et c’est la première importation qu’elle a représentée au niveau national. Située au
bord du lac Kivu et à la frontière ou à proximité des pays de l’Afrique de l’Est proche de
l’Océan Indien, Goma a été très rapidement et logiquement considérée comme une plaque
tournante du commerce et des échanges avec l’extérieur. Elle devient ainsi un point de
transbordement très important pour divers produits en exportant ou en importation de
l’Europe, de l’Asie…
Comme dit plus haut, en 1906, Goma devient un poste militaire. En 1945, elle
devient un poste d’Etat dépendant du territoire de Rutshuru. Ensuite, elle devient un centre
extra-coutumier autonome du territoire de Rutshuru en 1954 avec une population estimée à
8600 habitants. Le Nord-Kivu étant devenu une région test à la province par ordonnance loi
n°88-031 du 20juillet 1988 et le découpage de la région du Kivu en trois provinces
autonomes étant survenu, Goma devient le chef-lieu de la province du Nord-Kivu selon
l’esprit de l’ordonnance loi n°88-171 du 15 novembre 1988. A l’heure actuelle, Goma est
une ville et une entité administrative décentralisée jouissant d’une personnalité juridique et
d’une autonomie de gestion.

II.1.3. Aspect climatique

La Ville de Goma se trouve entièrement dans la zone d’altitude. Le climat est


généralement doux grâce aux vents qui soufflent du lac Kivu, du volcan Nyiragongo et des
montagnes volcaniques situées dans le Parc National de Virunga. Elle est couverte à certains
endroits du sol volcanique formé des couches des laves dues aux différentes éruptions
volcaniques.
II.1.4. Aspect politique et administratif

Comme les autres chefs-lieux des Provinces, la ville de Goma est une entité
administrative décentralisée. Elle abrite les institutions provinciales (Gouvernement
provincial, Assemblée provinciale) et porte le statut d’une Mairie, ce qui lui permet de
s’organiser politiquement et administrativement. La ville de Goma est dirigée par un Maire
titulaire secondé par un Maire adjoint.
Au terme de l’article 5 de l’ordonnance loi no 89 du 27 Mai 1989 fixant le nombre,
la dénomination et la délimitation des communes, des quartiers, des cellules, d’avenues, des
rues et des ménages, la ville de Goma comporte deux communes, la commune de Goma et
celle de Karisimbi. Chaque commune est subdivisée en quartiers et est dirigé par un
bourgmestre. Elle compte au total 18 quartiers dont 7 pour la commune de Goma et 11 pour
la commune de Karisimbi.

II.1.5. Aspects économiques

L’économie d’une nation se résume en termes de production, de distribution et de


consommation des produits
Ainsi, l’activité économique est subdivisée en trois secteurs à savoir : le secteur primaire, le
secteur secondaire et le secteur tertiaire dont les détails pour chacun seront donnés dans les
lignes suivantes (Division provinciale de l’économie, 2015) :
1. Secteur primaire
Celui-ci correspond à l’ensemble des activités productrices des matières premières
(Agriculture, mine) ; nous énumérons les activités y relatives exercés dans la ville de Goma.
a) Agriculture, pêche et élevage
La ville de Goma a une terre volcanique qui est favorable à la culture de petits
jardins dont les produits interviennent dans l’alimentation des ménages.
Cependant, malgré la présence des petits champs ou jardins potagers éparpillés dans la ville
de Goma ; cette dernière s’approvisionne en produits vivrières à partir des territoires voisins
notamment : NYIRAGONGO, RUTSHURU, MASISI, … et même de la ville de Gisenyi au
Rwanda.
L’élevage pratiqué dans la ville de Goma est celui de l’aviculture (élevage des
poules) qui a connu une promotion grâce à l’intervention des certains ONG.
La situation de la ville de Goma par rapport au lac Kivu, devrait en principe faire de la
pêche une activité principale et génératrice des recettes à ses habitants. Malheureusement, il
se peut que la pêche ne soit pratiquée sur le lac Kivu au niveau de Goma suite à la présence
du gaz méthane, ce qui crée un frein à cette activité.
Toutefois, il y a certaines personnes qui pratiquent cette activité ; mais d’une façon
artisanale à tel point que la production est insuffisante et ne permet pas de couvrir la
demande en poisson sur les marchés de la Ville de Goma. Cela fait à ce que la population de
Goma couvre sa demande en poisson, en s’approvisionnant à partir de pêcherie de
VICHUMBI, de NYAKAKOMA et de KYAVINYONGE ou parfois importer les poissons
de Rwanda et de l’Ouganda.

2. Secteur secondaire
Alors que le secteur primaire correspond à l’ensemble des activités productrices des
matières premières, le secteur secondaire concerne les activités industrielles prises au sens
large. Il est à remarquer dans la ville de Goma ; ce secteur est moins développé, l’industrie
demeure encore embryonnaire dans la ville de Goma. On note quelques unités de production
agro-alimentaires et artisanales dans la ville de Goma.
On peut citer:
- Maison Mbiza, pour la fabrication des matelas ;
- Nyiragongo ciment, pour la fabrication du ciment ;
- Les boulangeries : cova dis, Mont carmel, Krishna, Pain royal, …
- Les petites unités artisanales telles que la fabrication des braseros, la fabrication des
malles, la menuiserie, la cordonnerie, la couture… sont en pleine expansion et
deviennent une source de services dans différents ménages de la ville de Goma.
3. Secteur tertiaire
Ce secteur regroupe toutes les activités qui ne sont pas classées dans les deux autres
secteurs. IL s’agit de services qu’ils soient marchands (le commerce, le transport et
communication, tourisme) et non marchands (santé).
a) Commerce et Tourisme
Le commerce est l’activité économique principale pratiquée dans la ville de Goma.
IL s’effectue dans les deux secteurs : Formel et informel. Cette activité est favorisée par
l’emplacement de l’aéroport international et le port de Goma qui facilitent le trafic entre
Goma et autres Villes du pays. Son ouverture par rapport à la République Rwandaise sa
position géographique, favorise le mouvement de touristes.
b) Transport et communication
A Goma, les secteurs de transport se développent à trois niveaux à savoir :

 Transport terrestre : qui est assuré grâce aux différentes routes qui relient la ville de
Goma aux différents territoires de la province voire des pays voisins.
 Transport aérien : caractérisé par la prolifération des compagnies. Ce transport
facilite les échanges entre la ville de Goma et les provinces environnantes, voire
même l’étranger.

c) Transport maritime
Ce dernier s’est assuré par les bateaux qui naviguent sur le lac Kivu en faisant la
jonction entre la Ville de Goma et celle de Bukavu en passant par Idjwi, Kalehe, …
A part l’Office Congolais des postes et Télécommunication (O.C.P.T), la communication se
développe à Goma avec quelques maison ou entreprise de Communication notamment :
Vodacom, Airtel, orange qui facilitent les échanges communicationnels sur le plan local,
national et international.

II.1.6. Aspect socio-culturel

a) Santé
Selon l’O.M.S « la santé est un droit fondamental pour tout individu », Ainsi la ville
de Goma dispose des infrastructures sanitaires pour assurer les soins de santé primaire à la
population. Elle compte un hôpital provincial et zones de santé urbaines en l’occurrence
zone de santé de Goma et celle de Karisimbi. Deux hôpitaux de référence à savoir CBCA
Virunga et la charité maternelle et différents autres centre médicaux, des centres de santé,
ainsi que des dispensaires.
b) Religion
Les confessions prédominantes sont les catholiques, les protestants, l’Islam, les
kimbanguistes. La majorité de ces confessions religieuses ne sont pas hostiles aux idées de
développement du fait qu’elles interviennent souvent dans différentes actions de
développement.
c) Ecoles
Pour la formation et l’éducation de la jeunesse, la ville de Goma dispose d’un bon
nombre d’institutions, du niveau maternel, primaire, secondaire, supérieur et universitaire
tant officielles que privées qui préparent la jeunesse à un avenir meilleur. Ces écoles ou
instituions sont réparties selon différents réseaux : réseau catholique, réseau protestant,
réseau officiel, réseau privé, réseau islamique.
La ville de Goma connait une forte explosion démographique. Sa population
provient de plusieurs coins, tant de la province que de l’intérieur du pays, voire même du
monde. C’est ce qui explique une hétérogénéité de la population.

2.2. ETAT DE LIEUX DE L’ENTREPRENEURIAT FEMININ

La littérature montre que l’entrepreneuriat féminin dépend à la fois de la situation des


femmes et de la place de l’entrepreneuriat dans une société et il est perçu par des spécialistes
comme une réponse à la crise économique et financière qui a frappé la République
Démocratique du Congo renversant ainsi les équilibres sociaux et économiques du pays. Un
des remèdes contre la pauvreté est le fait d’encourager la population à la créativité c’est-à-
dire à s’orienter vers la promotion des activités génératrices des revenus (AGR) qui se
traduit par la création d’une micro-entreprise ou d’une petite entreprise. Il s’agit
principalement du développement des micro-entreprises opérant le plus souvent dans le
secteur informel de l’économie. Ainsi, ce secteur présente un poids considérable dans les
économies africaines, est devenu le principal pourvoyeur des emplois et assure la
satisfaction d’un nombre croissant des besoins des populations. Les micro-entreprises
notamment féminines permettent ainsi d’amortir les effets de la crise et de lutter contre la
pauvreté.

Les femmes sont devenues des opérateurs économiques prenant la relève de leurs maris
rendus chômeurs. Elles se sont adonnées aux activités de tout genre relevant du petit
commerce et qui les ont permis à subvenir aux besoins quotidiens de ménage, de la
scolarisation des enfants jusqu’aux frais académiques et la prise en charge sanitaire. Il
convient de rappeler que dans les pays industrialisés, c’est depuis une dizaine d’années que
l’entrepreneuriat féminin est reconnu comme une source non négligeable de croissance
économique. Malgré cela, cette source reste insuffisamment exploitée, car les femmes
entrepreneures constituent encore une minorité parmi les chefs d’entreprise.

L'accès aux financements extérieurs en faveur des entreprises reste faible et trop sélectif. Le
financement extérieur des entreprises pose un problème majeur pour leur éclosion, leur
activité et leur développement. Pour les femmes entrepreneure, la difficulté d’accès au
financement est un obstacle à leur développement. Toutefois, cet obstacle est plus ressenti
par les TPE et les PME que par les grandes entreprises qui sont pour la plupart filiales des
firmes multinationales. Cette corrélation entre la taille de l’entreprise et l’accès au
financement pénalise fortement les TPE et les PME qui ont besoin d’organismes spécialise
de financement et d’encadrement. Face à ce niveau faible de crédits accordes aux entreprises
par les banques, les financements informels se développent. C’est notamment le cas des
tontines ; AVEC qui financeraient près de 18% des besoins de financement des entreprises
(d’après une étude menée par USAID en 1994).

2.2.1. La difficulté d’accès aux crédits bancaires de femmes entrepreneures

Selon Desrochers et Yu (1995), « Une des grandes difficultés que peuvent rencontrer toutes
les entreprises dans leur croissance est le manque de capital pour financer leurs activités
économiques. Le faible niveau de fonds propres et l’impossibilité de fournir des garanties
suffisantes sont les principaux obstacles pour les entreprises surtout les PME qui souhaitent
emprunter le montant nécessaire auprès des banques. » Il apparaît que plus l’entreprise est
petite et plus elle a un besoin de financement externe important pour assurer son
développement voire sa survie.

Premièrement, les flux d’informations constituent des problèmes pour les entreprises en
générale et les PME en particulier. La communication apparaît comme un frein majeur à
l’obtention d’un prêt. Les femmes entrepreneures ne possèdent pas toujours les informations
pertinentes afin d’obtenir un prêt. Elles sont généralement très impliquées dans le quotidien
et ignorent qu’elles doivent établir des informations générales ou stratégiques. Ces
informations n’existent quelquefois même pas sur aucun document ou rapport dans les
entreprises. Pourtant, la fourniture de l’ensemble des documents requis est une condition
indispensable pour l’accord d’un prêt bancaire. Dans le cas où les entreprises ont des
difficultés pour fournir tous les documents demandes par les banques, ces dernières
accorderont le prêt difficilement.

Deuxièmement, le système de garanties pour les banques n’est pas encore complètement
développe dans la région. Les banques sont toujours « timides en prises de risques » et «
toujours prêtes à faire payer » (Descochers et Yu, 1995). Si la banque n’est pas satisfaite des
performances de l’entreprise, elle est réticente à prendre des risques. Actuellement, les
femmes entrepreneures manquent de garantie nécessaire pour obtenir des prêts bancaires.
Par ailleurs, le système de compensation et de contrôle pour ces organismes n’est pas encore
établi

Les autres contraintes en matière de financement des activités des femmes dans la ville de
Goma s’expliquent par :

 Leur faible maitrise des mécanismes de crédit


 La difficulté de mobilisation des garanties
 L’offre de produits bancaires inadaptés à leurs besoins
 Les taux d’intérêts très élevés
 L’analphabétisme et le faible niveau d’instruction des femmes

2.2.2. Les Raisons de rejet de demandes de financement

Selon une étude menée en République Démocratique du Congo par Simone Schwarz, les
principales raisons justifiants le rejet des demandes de crédit sont :

- Les institutions financières perçoivent le défaut de capacité de gestion comme le plus


grand obstacle des MPME (Micro-, Petites et Moyennes Entreprise) dans l'accession aux
crédits et à la croissance. Dans le même temps, il est très souvent dit aux entrepreneurs que
leur demande est rejetée en raison d’absence de garanties. Ce qui est, dans une certaine
mesure, incompatible avec les principales difficultés évoquées par les IF (Institutions
financières) et auxquelles les MPME sont confrontées lorsqu’elles sollicitent des crédits.

- Qu’une entreprise ait ou non régularisé son statut n'influe pas sur la décision des IF de lui
octroyer un crédit. Du fait que la principale préoccupation de l’IF réside dans la capacité de
l’emprunteur à rembourser le crédit, celle-ci dispose de mécanismes d’acquisition
d’informations auprès des entreprises, dans la mesure où elles coopèrent en fournissant
l’information financière appropriée.

- La majorité des IF ne disposent pas d’instrument ou d’outil de classification servant à


faire la distinction entre les entreprises en fonction de leurs capacités de gestion et de leur
potentiel de remboursement des crédits.
- Les IF ressentent une grande méfiance de la part des emprunteurs parce que les banques
sont apparues très récemment. Elles estiment également que les MPME manquent
d’éducation financière

2.2.3. Les caractéristiques personnelles de l’entrepreneure

C’est l’ensemble des aspects personnels qui définissent l’entrepreneure, c’est aussi des
critères qui sont propre à chaque entrepreneure. On se base essentiellement sur ; l’âge de
l’entrepreneure, son statut civil, l’influence du milieu familial, l’éducation et les expériences
de travail.

L’âge

C’est le moment de vie ou l’entrepreneure passe à l’acte de création de son propre


entreprise, L’âge de création d’entreprise par les femmes diffère d’un pays a un autre ; Ici en
RDC l’âge moyen de se lancer est de 18 et plus

Le statut civil

L’ensemble des études menées sur le statut civil des femmes entrepreneures convergent vers
la conclusion qu’entre 50% et 70% de celles-ci sont mariées (Brown, 1988, Lorrain et
Raymond, 1988, Stevenson, 1983, Lavoie, 1988…) . Dans la ville de Goma la majorité des
entrepreneures sont mariés

L’influence du milieu familial

L’ensemble des études s’accorde à reconnaitre que la majorité des femmes qui se lancent en
affaires sont issues de familles d’entrepreneures, Les entrepreneures s'habituent dès le plus
jeune âge a la nature indépendante et à la souplesse d'un statut dont le père incarne
l'exemple.

L’éducation

L’éducation reçue par les femmes entrepreneures joue un rôle dans la détermination du type
d’entreprise qui sera créée. Ainsi Hisrich et O’Brien (1982) ont remarqué que plus la femme
entrepreneure est éduquée, plus elle encline à se tourner vers des domaines dits « non
traditionnels » exemple : la finance, l’éducation. Au contraire, les femmes entrepreneuses
ayant moins d’éducation ont tendance à se tourner vers la création d’entreprise dite
traditionnelles.

Les expériences de travail.

La plupart des auteurs montrent que pour une grande majorité d'entrepreneurs, aussi bien
hommes que femmes, ils ont eu une expérience professionnelle avant leur projet de création
de leur propre entreprise. La différence résiderait plutôt au niveau du type d'expérience. Les
femmes ont une expérience importante de type administratif, de niveau hiérarchique moyen
et souvent axée sur les domaines lies aux services, par exemple, la formation, le secrétariat
ou encore la vente en détails plutôt que les domaines techniques, industriels et financiers.

2.2.4. Les moyens de financement de femmes entrepreneures de la ville de Goma

2.2.4.1. Le financement interne (ou autofinancement)

Il s’agit de leur fonds propres qu’ils ont épargnés ou les financements de leurs maris

2.2.4.2. Le financement externe

A. L'intervention d'un intermédiaire : les AVEC

L'intermédiaire a pour fonction de s'interposer entre les agents excédentaires et déficitaires


pour satisfaire leurs besoins réciproques. Elles collectent les cotisations des adhérents par
fréquences régulières (mois, quinzaine ou semaine) et les attribuent aux mêmes membres
selon les besoins à des taux d’intérêts très bas. Ces associations sont organisées le plus
souvent dans le cadre du milieu du travail par les employés ou fonctionnaires d'une même
administration ou entreprise, mais aussi au niveau des professions (cas de l'artisanat) ou
même au niveau des quartiers (cas des AVEC de petites sommes, pratiquées par les femmes
vendeuses au marché local)

B. Le financement par un Tontine (Ristourne-likelemba)

Caractéristiques

 Ils sont bien spécifiés dans l'espace en ce sens que le groupe est chaque fois bien
identifie. Quelle que soit la nature du lien qui réunit ses membres, ceux-ci se
connaissent et restent ensemble tant que l'argent circule entre eux.
 Ils sont bien spécifiés dans le temps car la durée de la tontine est toujours limitée.
Elle est connue au départ, et dépend à la fois du temps qui sépare deux tours et du
nombre de tours, qui correspond lui-même au nombre des participants. Ces deux
caractéristiques sont donc étroitement liées. Ce sont elles qui font l'originalité des
tontines, définies précisément comme des associations rotatives d'épargne et de
crédit au sein desquelles l'argent des uns et des autres passes a tout de rôle entre les
mains de chacun.

C. Les IMF

Les conditions d'octroi de micro crédit exigées par les différentes Institutions de Micro
Finance (IMF) peuvent être classées en ordre d'importance décroissant de la manière
suivante : être membre de la coopérative, avoir une caution (épargne dans l'IMF), être
propriétaire d'un terrain, faire partie d'un groupe solidaire, être bon producteur et avoir une
ancienneté d`au moins six mois dans une activité génératrice de recettes. Et enfin C’est la
Banque

D. La Banque

La banque est une entreprise pas comme les autres qui fait profession habituelle de recevoir
du public sous forme de dépôt ou autrement des fonds qu’elle emploie pour son propre
compte en opérations de crédits ou en opérations financières

D.1. Les services de la banque

La banque pour son déposant prive ou entrepreneur est essentiellement prestataire de


services, chaque déposant attend de sa banque un certain nombre de services l’organisation
d’une banque comprend cinq services :

Le service crédit

Il se charge d’engager en faveur des divers bénéficiaires du secteur public et prive une partie
des ressources collectées par la banque

Le service caisse

Ce service est principalement charge de l’exécution des opérations ordonnées par sa propre
clientèle ainsi que celle demandées par d’autres sièges de la banque. Les opérations sont
reparties entre les différentes sections du service en fonction de leur nature : ouverture des
comptes, versement et paiements…

Le service portefeuille

Il se charge du traitement des effets et chèques au moment de leurs remises par le client en
vue de les escompter ou de les encaisser et de leur présentation au débiteur pour
recouvrement ainsi que la mobilisation des crédits.
Le service contrôle

Pour assurer une clarté dans les opérations effectuées, et la bonne marche du
fonctionnement bancaire. Il faut qu’il ait une structure de contrôle. Cette dernière a pour
tâche le contrôle et la coordination de toutes les opérations.

Le service étranger

Il se charge d’effectuer des opérations ver l’étranger conformément à la règlementation des


changes et du commerce extérieur. Ce service se charge de l’ouverture des comptes devises

D.2. Le rôle de la banque

La banque est avant tout un organisme financier ; elle joue le rôle d’intermédiaire entre les
détenteurs et les demandeurs de capitaux. Elle reçoit les fonds que lui confient ceux qui en
disposent ; et elle prête une partie de cet argent à ceux qui ont en besoin. Elle a aussi un rôle
dynamique dans la mesure où elle crée des capitaux. Elle remplit donc un rôle de service
public. Elle joue un rôle clé dans le développement de l’entreprise.

En plus de la mission fondamentale de la banque qui consiste à pourvoir des capitaux, cette
dernière se présente ainsi comme le partenaire et le conseiller de l’entreprise :

 La banque est partenaire de l’entreprise et en partage les succès et les échecs.


 La banque est conseillère de l’entreprise, cette fonction s’étend à plusieurs domaines

D.3. Les activités de la banque

Les activités de la banque sont diverses, parmi celles-ci on cite :

La collecte de dépôts

La réception des dépôts, correspond au dépôt d’argent par un tiers (personne physique ou
personne morale) auprès d’une personne habilitée. Cette activité de collecte de ressources
est, essentiellement, réservée aux établissements de crédit qui peuvent les rémunérer et aussi
les placer pour leurs propres comptes. Ils ont l’obligation de restituer les sommes déposées
dès que la demande leur en est faite

La gestion des moyens de paiement

La banque met à la disposition de ses clients différents moyens de paiement, à savoir, tous
les instruments qui leur permettra de transférer des fonds et ce, quel que soit le support ou le
procède technique utilise.

La distribution des crédits


Le terme crédit doit être pris au sens large de crédit décaisse engagement par signature, mais
également crédit-bail et locations assorties d’option d’achat.

Les Prestations de services

Ce sont des opérations faites pour le compte des clients, la banque n’étant pas contrepartie
d’une opération financière. Les prestations de service ne donnent pas naissance ni à une
création, ni à une dette et ni à un engagement d’hors-bilan. L’objectif du banquier est de
percevoir des commissions. Les prestations de service effectuées par la banque sont très
diversifiées et elles recouvrent notamment :

 La gestion des moyens de paiement ;


 La gestion d’actifs pour le compte de tiers ;
 La gestion collective sous forme d’organisme de placement collectif de valeurs
mobilières ;
 Les activités de conseil et d’ingénierie financière (introduction en bourse, offre
publique d’achat, restructuration financière des entreprises).

Les moyens de financement les plus utilisés par les femmes dans la ville de Goma AVEC et
Tontines
CHAPITRE III :
DIFFICULTES D’ACCES AU FINANCEMENT PAR LES
FEMMES ENTREPRENEURES DE LA VILLE DE GOMA :
Evidence empirique

L’entrepreneuriat féminin est devenu un fait économique et social prodigieux. Cependant,


malgré ce mérite, force est de constater que l’éclosion de l’initiative entrepreneuriale
féminine est heurtée au problème de non accès à juste titre, à des sources de financement
adéquates. Dans le cas d’espèces, ce chapitre est dédié à l’exploration des causes à la base
des difficultés d’accès au financement par les femmes entrepreneures de la ville de Goma.

Ainsi, dans sa structure, ce chapitre comporte trois sections. Dans un premier temps, il
présente le cheminement méthodologique ayant servi à la vérification des hypothèses émises
en amont. Ensuite, la section suivante est dédiée à la présentation et l’analyse des données.
La dernière section se focalise à l’interprétation des résultats, bouclée par une discussion des
résultats.

3.1. Description de l’approche méthodologique

Dans la présente section, nous présentons le processus de déroulement de l’enquête sur


terrain que nous avons menée auprès des femmes entrepreneures de la Ville de Goma. Ainsi,
il devient nécessaire d’exposer dans cette section le choix méthodologique opérés. En effet,
à travers cette enquête, le souhait était essentiellement de décrire, d’analyser et de
comprendre le phénomène d’entrepreneuriat féminin à Goma ainsi que les contraintes que
rencontrent ces femmes tout au long de leur parcours, spécialement en ce qui concerne
l’accès au financement.

3.1.1. Méthodes d'analyse des données


Afin de pouvoir analyser les données relatives à la présente étude, les méthodes statistique et
analytique ont été mises à contribution dans l'interprétation des résultats des analyses
effectuées et de mettre en exergue les principales contraintes d’accès au financement par les
femmes entrepreneures. A l’issue des analyses, il a été procédé à un croisement des
variables indépendantes à savoir les financements, l’emprunt, les effectifs d’une part notre
variable dépendante qui est l’accès, niveau d’étude, secteur d’activité, état civil

3.1.2. Technique de collecte de données

3.1.2.1. Population d’étude

Selon MUCHIELLI, la population d'étude est définie comme un groupe humain concerné
par les objectifs de l'étude. Quant à D'HAINAUT, la population d'étude se définit comme un
ensemble des éléments parmi lesquels on aurait pu choisir l'échantillon, c'est-à-dire
l'ensemble des éléments qui possèdent les caractéristiques que l'on veut observer. Sur ce,
notre population de référence est constituée des femmes entrepreneures de la ville de Goma.

3.1.2.2 Choix et technique d’échantillonnage

La population toute entière ne peut pas être examinée ou étudiée parce qu'elle est
nombreuse, et surtout à cause des moyens matériels réduits dont dispose le chercheur. Ce
dernier se contentera d'un sous ensemble représentatif de la population auquel seront faites
les généralisations qu'on appelle échantillon.

Etant donné que ce travail a été élaboré dans un délai très limité, nous avons pris, sur base
du critère de disponibilité, un échantillon occasionnel de 100 femmes entrepreneures de la
ville de Goma. Quant au choix de l’échantillonnage, la littérature stipule qu'il existe deux
approches dans l'élaboration d'un échantillon, il s'agit de : l'approche probabiliste et
l’approche non probabiliste

a) L'approche probabiliste (aléatoire)

L’échantillonnage probabiliste repose sur un choix d’unités dans la population fait hasard.
Ce n’est pas l’enquêteur qui choisit les unités. Une des caractéristiques de cette méthode est
que chaque unité de la population a une probabilité mesurable d’être choisie.
b) L'approche non probabiliste (raisonnée ou empirique)

L'échantillonnage non probabiliste repose sur un choix arbitraire des unités. Ici, c’est
l’enquêteur qui choisit les unités et non le hasard.

Dans le cadre de ce travail, on a fait recours à l’approche non probabiliste ou empirique


parce que dans celui-ci, la sélection d’un élément de population, pour qu’il fasse partie de
l’échantillon, se base d’une grande partie du critère du chercheur. Il n’existe pas une
opportunité réelle d’élément particulier de la population pour être choisi.

3.1.1.3. Organisation du questionnaire et dépouillement des protocoles

Pour collecter les données, le questionnaire d’enquête a été l’outil privilégié. Il a facilité
l’entrée en contact avec les femmes entrepreneures afin d’obtenir successivement les
informations relatives à leurs caractéristiques sociodémographiques, les caractéristiques de
leurs activités mais également identifier les contraintes en ce qui concerne leur accès au
financement. De par leur nature, les questions posées étaient ouvertes. Concrètement, le
répondant avait juste la possibilité de répondre en choisissant, pour certaines questions, une
seule réponse et, pour d’autres, une ou plusieurs réponses à la fois. Tenant compte de son
niveau d’éducation, les enquêtées avaient aussi la possibilité de répondre par écrit.

Le dépouillement des protocoles s’est fait en considérant les types des questions et la nature
des réponses. A partir du logiciel SPSS 23. Il était question de procéder à l'encodage de
différentes variables. Après quoi, les informations contenues sur chacun des questionnaires
ont été globalement prises en compte. En fin, arrivait ainsi l'étape cruciale d'analyse des
données.

a) Déroulement de l’enquête

Notre enquête sur le terrain s’est déroulée entre le mois de décembre 2023 et Janvier 2024
dans la ville de Goma, province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo.
Pendant les jours de l’enquête, nous nous sommes rendue dans deux communes de Goma
pour rencontrer nos enquêtées. Pour ce faire, le choix de femmes à enquêter était
conditionné par l’exercice d’une activité entrepreneuriale.

b) Difficultés rencontrées
- Résistance de la part de certaines enquêtées qui s’attendaient aux avantages matériels après
administration du questionnaire, nous qualifiant d’agent travaillant dans les ONG. Pour
surmonter cette difficulté, il nous a fallu leurs faire comprendre les objectifs de cette
recherche ;

 Enfin, le refus de plusieurs femmes à répondre à nos questions sous prétexte qu'elles
n'ont pas le temps. Cette dernière constitue la difficulté majeure rencontrée pendant
la réalisation de ce travail.

3.2. Analyse des données et interprétation des résultats de l’enquête

Cette section est dédiée à l’analyse des données et l’interprétation des résultats issus des
informations collectées auprès d’un échantillon des femmes entrepreneures de la ville de
Goma. Dans un premier temps, il est question de présenter les informations relatives aux
caractéristiques identitaires des sujets (3.2.1) avant de procéder à l’analyse proprement dite
(3.2.2).

3.2.1. Caractéristiques identitaires des répondants

A ce niveau, les informations relatives au niveau d’étude, l’état-civil, la tranche d’âge ainsi
que le secteur d’activités sont présentées.

Tableau N°1 : Distribution des enquêtées selon le niveau d’étude

Niveau d’éducation Fréquence Pourcentage


Formation professionnelle 5 5.00
Primaire 7 7.00
Sans étude 14 14.00
Secondaire 34 34.00
Universitaire 40 40.00
Total 100 100.00
Source: nos enquêtes

Pour le niveau scolaire, on remarque que 40 % des femmes enquêtées ont un niveau d’étude
universitaire contre 34 % ayant un niveau scolaire secondaire. La proportion des femmes
entrepreneures ayant un niveau d’étude primaire est de 7%. Cependant, l’on remarque que
14 sujets sont sans éducation contre 5% des femmes ont fait la formation professionnelle.
Tableau N°2 : Distribution des enquêtées selon l’état-civil

Etat-civil Fréquence Pourcentage


Célibataire 30 30.00
Divorcée 1 1.00
Mariée 64 64.00
Veuve 5 5.00
Total 100 100.00
Source: nos enquêtes

Pour ce qui est de leur situation familiale, nous pouvons observer que sur l’ensemble des
100 femmes entrepreneures enquêtées, la majorité d’entre elles sont mariées (64%), 30%
sont célibataires. Le reste est constitué des femmes veuves (5%) et une femme est divorcée

Tableau N°3 : Distribution des enquêtées selon la tranche d’âge

Tranche d'âge Fréquence Pourcentage


18 à 29 ans 37 37.00
30 à 39 ans 33 33.00
40 à 49 ans 16 16.00
50 ou plus 14 14.00
Total 100 100.00
Source: nos enquêtes

A la lumière du tableau ci-contre, force est de constater que la plus grande proportion
couvrant les femmes entrepreneures se situe dans la fourchette d’âge de 18 à 29 ans, soit
37%, suivie immédiatement par celles se retrouvant dans la tranche d’âge de 30 à 39 ans.
Néanmoins la moitié de l’échantillon regroupe les femmes ayant respectivement entre 40 et
49 ans et plus de 50 ans.

Tableau N°4 : Distribution des enquêtées selon le secteur d’activité

Secteurs d’activités Fréquence Pourcentage


Agriculture et élevage 4 4.0
Alimentation 12 12.0
Blanchisserie 1 1.0
Boulangerie et pâtisserie 3 3.0
Commerce des articles divers 17 17.0
Papeterie et imprimerie 3 3.0
Restauration 4 4.0
Secrétariat public, bureautique et informatique 3 3.0
Vente matériels de construction 7 7.0
vente matériels de construction 1 1.0
autre (à préciser) 45 45.0
Total 100 100.0
Source: nos enquêtes

Les informations contenues dans le tableau ci-dessus laissent voir que le commerce des
articles divers demeure la principale activité dans laquelle les femmes préfèrent investir,
suivi du secteur des Alimentations, soit respectivement 17% et 12%. Egalement, 8% de
l’échantillon exercent leurs activités dans la vente de matériel de construction contre 4%
dans la restauration. D’après ses résultats, on remarque donc que les femmes sont présentes
dans tous les domaines d’activité.

3.2.2. Analyse proprement dite

Cette sous-section est focalisée sur l’analyse proprement de la problématique abordée dans
cette étude. IL s’agit essentiellement de décrire à fond les caractéristiques des activités des
femmes entrepreneures et de mettre en exergue les principales contraintes d’accès au
financement pour l’éclosion de leurs activités génératrices des revenus.

Tableau N°5 : Distribution des enquêtées selon la raison de création de l’entreprise

Raisons de création Fréquence Pourcentage


Aide mon mari / mes parents 16 16.00
Aide mon mari et être autonome 10 10.00
financièrement
Être autonome financièrement 25 25.00
Être utile à la société 8 8.00
Être capable de subvenir aux besoins de mon 33 33.00
ménage
Être capable de subvenir aux besoins de mon 4 4.00
ménage et être utile à la société
Autres (à préciser) 4 4.00
Source: nos enquêtes

Le tableau ci-dessus montre que parmi les sources de motivations à la création d’une
entreprise, le souhait d’être autonome financièrement et d’être capable de subvenir aux
besoins du ménage semblent être les facteurs le plus fréquemment évoqués par les femmes
soit respectivement 33% et 25%. Ces deux facteurs sont suivis par le souci de venir en aide
au mari et aux parents, soit 16%.
Tableau N°6 : Distribution des enquêtées selon la source du capital de démarrage

Source du capital de démarrage Fréquence Pourcentage

Aide des amis et de la famille 7 7.0


Emprunt 30 30.0
Emprunt et aide des amis et de la famille 2 2.0

Emprunt et fonds propres 21 21.0


Fonds propres 38 38.0
fonds propres, aide des amis et de la famille 1 1.0

subventions et dons , Emprunt 1 1.0


Source: nos enquêtes

D’après les résultats de notre enquête, 38% des femmes interrogées ont constituées leurs
fonds de départ à travers les fonds propres, tandis que 30% des femmes leurs fonds de
départ est constitué par l’emprunt ; suivi par la combinaison des fonds propres et emprunts
avec 21%. Les autres femmes ont eu recours à des ressources familiales (parents, frères).

Tableau N°7 : Distribution des enquêtées selon la source de l’emprunt

Fréquence Pourcentage
Banque 12 40
Tontines 6 20
IMF 2 6.7
AVEC 10 33.3
Total 30 100.0
Source : nos enquêtes

Comme on peut le remarquer, sur 30 femmes entrepreneures ayant recouru à l’emprunt


comme source de démarrage de leurs activités, la majeure partie a fait recours à une
institution bancaire et aux associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC) ; soit
respectivement 40% et 33.3%. Une autre proportion non négligeable représentant le 1/5è de
la taille de l’échantillon a sollicité l’emprunt auprès des tontines.
Tableau N°8 : Distribution des enquêtées selon la garantie donnée
Garantie donnée Fréquence Pourcentage

Biens de valeurs (bijoux, etc.) 16 53.3

Garantie solidaire (du groupe) 2 6.7


hypothèque (Titres parcellaires) 12 40.0

Total 30 100.0
Source : nos enquêtes

Le tableau ci-contre renseigne que la majeure partie des femmes entrepreneures a fait
recours à deux types de garanties respectivement les biens des valeurs et la garantie
solidaire. Il s’agit essentiellement des femmes qui ont contracté l’emprunt auprès des
associations villageoises d’épargne et de crédit et les tontines. Cette proportion représente
53.3% de la taille de l’échantillon.

Par ailleurs, l’hypothèque comme garantie assortie à l’emprunt représente 40% des sujets
concernés par cette étude. Il s’agit principalement des femmes entrepreneures qui ont fait
recours aux institutions financières formelles, à l’instar des banques et des institutions de
microfinance.

Tableau N°9 : Principaux obstacles rencontrés par les femmes entrepreneures

Obstacles rencontrés

Fréquence Pourcentage
Responsabilité familiale 6 6.0

Manque d’expérience 3 3.0

Formalité administrative 8 8.0

Manque de soutien 8 8.0

Clientèle 18 18.0

Multiplicité des taxes 15 15.0

Insuffissance de moyens financiers 22 22.0

Autres difficultés 6 6.0


Pas des difficultés 14 14.0

Total 100 100.0

Source: nos enquêtes

A partir de figure en haut, on remarque que 22 % des femmes entrepreneures les moyens
financiers étaient insuffisant ; suivi par 18% de manque de clients ; 15% de multiplicité de
taxes ; 8% de formalités administratives ; 8 % de manque de soutien ; 6% de Responsabilité
familiale ; 3% de manque d’expérience et autres difficultés 6%. Enfin c’est 14% qui
n’avaient pas de difficultés

depuis que vous exercez cette activité, avez-vous déjà effectué, au nom de
votre activité, une demande de financement (de crédit) auprès d'une
banque ou une IMF

Fréquence Pourcentage
Non 49 49.0

Oui 51 51.0

Total 100 100.0

On remarque que 49 % de femmes entrepreneures n’ont pas fait la demande de crédit, elles
utilisent leurs fonds propres et 51% de femmes entrepreneures ont fait la demande

avez-vous obtenu le crédit

Fréquence Pourcentage
49 49.0

Non 12 12.0

Oui 39 39.0
Total 100 100.0

Sur 51 enquêtées qui ont fait la demande de financement ; 39 ont obtenu et 12 n’ont pas
obtenu

pourquoi le crédit vous a été refusé

Fréquence Pourcentage
88 88.0

absence de relation avec les responsables de 1 1.0


la banque
autre (à préciser) 3 3.0
faible niveau de mon activité 4 4.0

montant demandé élevé 2 2.0

pas de garantie 1 1.0

pas de garantie absence de relation avec les 1 1.0


responsables de la banque faible niveau de
mon activité
Total 100 100.0

Parmi 12 les femmes entrepreneures qui n’ont pas obtenu le crédit, le crédit a été refusé
suite au faible niveau de mon activité avec 4% , montant demandé élevé avec 2%, pas de
garantie 1% , absence de relation avec les responsables de la banque avec 1%

avez-vous été au courant du programme de financement par les


subventions venant de la banque mondiale?

Fréquence Pourcentage
Non 55 55.0

Oui 45 45.0

Total 100 100.0

On remarque que la majorité de femmes n’est pas au courant du programme de la


subvention venant de la banque mondiale avec 55% et celles qui sont au courant avec 45%.

avez-vous fait la demande des subventions auprès de ce


programme?
Fréquence Pourcentage
55 55.0
Non 33 33.0
Oui 12 12.0
Total 100 100.0

On remarque que les femmes entrepreneures qui ont au courant de ce programme ; 33% de
femmes n’ont pas fait la demande de subvention et 12 % ont fait
Tableau n° : Difficultés rencontrées par les femmes quant à l’accès au financement

Fréquence Pourcentage
Asymetrie d’information 10 10.0
Courte délais de remboursement 13 13.0
Taux d’intérêt élevé 16 16.0
Faible niveau de mon activité 5 5.0
Le montant accordé ne correspond pas au 10 10.0
montant demandé
Peur de refus 8 8.0
Manque de garantie 11 11.0
Peur de tomber en faillite 10 10.0
Niveau d’instruction et manque de confiance 6 6.0
des institutions financières
Autres 5 5.0
Pas des difficultés 7 7.0
Total 100 100.0
Source : nos enquêtes

L’on remarque que l’offre des produits et services financiers non adaptés aux besoins
demeure la principale contrainte qui explique le non accès aux femmes entrepreneures dans
la ville de Goma. Il s’agit principalement du niveau de taux d’intérêt élevé, des délais de
remboursements non adaptés aux cycles de production des revenus des activités des
femmes, la quasi-absence des garanties matérielles ainsi que le problème de rationnement du
crédit en termes du montant sollicité.

En effet, la rigidité des conditions d’accès au financement explique cette exclusion des
femmes entrepreneures vu que les prestataires financiers veulent se prémunir contre les
conséquences découlant du problème d’asymétrie de l’information.

Tableau n° : Etat civil et sollicitation d’un financement

Sollicitation d’un financement

Total
Non Oui
état civil célibataire 17 13 30

divorcée 0 1 1
mariée 31 33 64
veuve 1 4 5

Total 49 51 100

Source: nos enquêtes

51 sur 100 enquêtés ont déjà effectué une demande de financement auprès d’une banque ou
une IMF dont 33 mariés sur 64 soit 51%, 13 célibataires sur 30 soit 43%, 4 veuf (ve) s sur 5
soit 80% et 1 divorcés sur 1 soit 100%. On remarque que la majorité est les femmes mariées
qui ont déjà effectué la demande de financement suivi par les célibataires

Niveau d’étude * Demande de financement (de crédit) auprès d'une banque ou une IMF

depuis que vous exercez cette


activité, avez-vous déjà effectué,
au nom de votre activité , une
demande de financement (de
crédit) auprès d'une banque ou
une IMF?
non oui Total
Etude formation professionnelle 0 5 5
Primaire 4 3 7
sans étude 5 9 14
Secondaire 22 12 34
Universitaire 18 22 40
Total 49 51 100
Source : nos enquêtes

51 sur 100 enquêtés ont déjà effectué une demande de financement auprès d’une banque ou
une IMF dont 5 sur 5 soit 100% sont de formation professionnelle, 3 sur 7 soit 42% de
niveau d’étude primaire, 9 sans étude sur 14 soit 64%, 12 de niveau d’étude secondaire sur 34
soit 35% et 22 universitaires sur 40 soit 55%. On remarque que ces sont les femmes qui ont un
niveau d’étude supérieure et moyen qui font la demande de crédit aux institutions financières

Tableau n° : Niveau d’étude et connaissance du programme de financement de la


banque mondiale
Effectif
Connaissance du programme de Total
financement de la banque mondiale
Non Oui
Niveau formation professionnelle 1 4 5
d’étude Primaire 7 0 7
sans étude 8 6 14
secondaire 24 10 34
universitaire 15 25 40
Total 55 45 100
Source : nos enquêtes

A la lumière des informations contenues dans le tableau ci-haut, sur 100 enquêtés, seuls 45
ont connaissance du programme de financement par les subventions venant de la banque
mondiale parmi lesquelles 25 ayant un niveau d’études universitaires. Il y a lieu de conclure
que le niveau d’étude influence la connaissance des opportunités en termes de programme
de financement par subventions offerts par les organisations d’appui au développement de
l’entrepreneuriat.
source (s) de financement
Effectif
aide des emprunt aide fonds propres
amis et de des amis et de emprunt fonds fonds aide des amis et subventions et
la famille emprunt la famille propres propres de la famille dons emprunt
Secteur agriculture et élevage 0 0 0 1 3 0 0 4
d’activités Alimentation 1 2 0 3 6 0 0 12
Blanchisserie 0 1 0 0 0 0 0 1
boulangerie et patisserie 0 1 1 1 0 0 0 3
commerce des articles divers 1 4 0 3 9 0 0 17
papeterie et imprimerie 0 0 0 1 2 0 0 3
Restauration 0 2 0 2 0 0 0 4
secrétariat public, bureautique et 0 2 0 0 1 0 0 3
informatique
vente matériels de construction 0 3 0 1 3 0 0 7
vente matériels de construction autre (à 0 0 0 1 0 0 0 1
préciser)
autre (à préciser) 5 15 1 8 14 1 1 45
Total 7 30 2 21 38 1 1 100
Source : nos enquêtes
Le tableau ci-dessus indique que la majorité de nos enquêtés soit 38% ont démarré leurs
activités avec leurs fonds propres, suivi de celles qui avaient fait recours à l’emprunt (30%).
Cependant, une proportion assez importante avait fait recours, pour constituer le capital de
démarrage, aussi bien aux fonds propres qu’à l’emprunt (21%).
De façon analytique, en considérant les fonds propres comme source initiale de financement,
l’on peut remarquer que sur 4 entrepreneures enquêtées dans le secteur de l’agriculture et
élevage, 3 ont débuté avec les fonds propres. De même, sur 12 du secteur d’alimentation, la
moitié a recouru aux fonds propre. Ce même constat s’observe dans les autres secteurs
d’activités tels que le commerce des articles, la papeterie et imprimerie.
Par ailleurs, en considérant l’emprunt comme source principale de financement au
démarrage, bon nombre ont procédé au mixage avec les fonds propres. Ce qui permet de
confirmer la troisième hypothèse de cette recherche.
CONCLUSION GENERALE
Cette étude a porté sur les difficultés d’accès au financement par les femmes entrepreneures
de la ville de Goma. Il a été question successivement de connaitre les facteurs explicatifs des
difficultés d’accès au financement et de mettre en exergue les caractéristiques des entreprises
détenues par les femmes ainsi que leurs sources de financement. Pour y arriver, les questions
suivantes ont été posées :

1) Quels sont les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au financement de


l’entrepreneuriat féminin dans la ville de Goma ?

2) Lesquels de ces facteurs expliquent le plus ce problème de non accès au financement ?

3) Quels sont les caractéristiques des entreprises détenues par les femmes et les sources de
leurs financements ?

Eu égard à ces questions, les hypothèses suivantes ont été émises :

1) Les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au financement par les femmes seraient leur
faible maitrise des mécanismes de crédit, la quasi-absence de garanties ainsi que l’offre de
produits inadaptés à leurs besoins ;

2) Le facteur qui expliquerait le plus ce problème d’accès au financement par les femmes
serait dû à l’offre de produits inadaptés à leurs besoins caractérisés par des taux d'intérêt
plus élevés, les délais de remboursement plus court ainsi que le rationnement du montant de
crédit sollicité.

3) Les entreprises créées par les femmes ont une dimension modeste et un rythme de
croissance lent et recourent le plus souvent aux fonds propres.

Sur base d’un échantillon constitué de 100 femmes entrepreneures de la ville de Goma et
grâce à la mise à contribution des méthode analytique et statistique, cette étude a abouti aux
principaux résultats suivants :

En second lieu, l’on remarque que l’offre des produits et services financiers non adaptés aux
besoins demeure la principale contrainte qui explique le non accès aux femmes
entrepreneures dans la ville de Goma. Il s’agit principalement du niveau de taux d’intérêt
élevé, des délais de remboursements non adaptés aux cycles de production des revenus des
activités des femmes, la quasi-absence des garanties matérielles ainsi que le problème de
rationnement du crédit en termes du montant sollicité.

En effet, la rigidité des conditions d’accès au financement explique cette exclusion des
femmes entrepreneures vu que les prestataires financiers veulent se prémunir contre les
conséquences découlant du problème d’asymétrie de l’information. Faute de ce qui précède,
la majeure partie des femmes entrepreneures (38%) sont contraintes de recourir aux fonds
propres comme source privilégiée de financement, il s’observe que leurs activités connaissent
un rythme de croissance lent vu la modicité du capital de démarrage.

En fin, le fait que la majeure partie des femmes entrepreneures (38%) recourt aux fonds
propres comme source privilégiée de financement, il s’observe que leurs activités connaissent
un rythme de croissance lent vu la modicité du capital de démarrage. Cependant, une
proportion assez importante avait fait recours, pour constituer le capital de démarrage, aussi
bien aux fonds propres qu’à l’emprunt (21%). Ce qui a permis de confirmer la troisième
hypothèse.
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