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L’analyse de la chaîne des coûts menant aux prix des énergies primaires commercialisées
révèle une interaction entre les évolutions des coûts et les prix fixés par les marchés. Elle fait
ressortir les spécificités de la filière pétrolière.
Les cinq pays disposant des plus importantes réserves prouvées de pétrole au monde à fin
2015 sont :
le Venezuela avec 300,9 milliards de barils de pétrole, soit 17,7% des réserves
prouvées mondiales ;
l’Arabie saoudite avec 266,6 milliards de barils (15,7%) ;
le Canada avec 172,2 milliards de barils (10,1%) ;
l’Iran avec 157,8 milliards de barils (9,3%) ;
l’Irak avec 143,1 milliards de barils (8,4%).
La concentration des ressources prouvées est encore plus grande pour le gaz (A fin 2014, les
réserves prouvées de gaz naturel dans le monde sont de 187 100 milliards de m3 selon BP 53ans au
rythme actuel de production).
Les cinq pays disposant des plus importantes réserves de gaz au monde sont :
l'Iran : 33 800 milliards de m3 de réserves prouvées à fin 2013 (soit 18,2% des
réserves mondiales) ;
la Russie : 31 300 milliards de m3 de réserves prouvées (16,8%) ;
le Qatar : 24 700 milliards de m3 de réserves prouvées (13,3%) ;
le Turkménistan : 17 500 milliards de m3 de réserves prouvées (9,4%) ;
les États-Unis : 9 300 milliards de m3 de réserves prouvées (5%).
Le raffinage permet d’obtenir une large gamme de produits pétroliers, des plus légers aux plus lourds
(butane, propane, essences, gasoil, fioul domestique et lourd) adaptés à l’évolution des structures de
la demande. Les raffineurs s’adaptent en outre à une demande variable selon les zones de
consommation et les contraintes réglementaires nationales. Le coût moyen de raffinage est estimé à
4 $/baril. Il devrait croître du fait de la hausse de la demande de produits légers, à la suite du
renforcement des normes d’émissions polluantes. Les nouveaux procédés nécessaires permettant de
raffiner ces carburants complexes sont plus coûteux que les anciennes techniques de raffinage tant
en investissements qu’en coûts d’exploitation.
2.5. Les coûts de stockage et de distribution sont peu élevés
Les stocks non-réglementaires diminuent dans les pays de l’OCDE sous l’effet de la généralisation de
la gestion en “juste-à-temps” et des fusions intervenues dans l’industrie. Ils représentent une part
marginale des coûts. Les règles de l’AIE* imposent par ailleurs la constitution par les Etats de
réserves stratégiques. La distribution est une activité aujourd’hui décentralisée dont le coût dépend
des caractéristiques des réseaux de distribution.
2.6. Le prix du pétrole reflète la formation de rentes à tous les niveaux de la chaîne des coûts
La formation du prix du brut répond à une logique plus géopolitique qu’économique
La demande est peu élastique à court et à moyen terme. Elle est principalement influencée par l’état
saisonnier des stocks et de la politique de réserves stratégiques des Etats.
La demande est peu élastique à court et à moyen terme. Elle est principalement influencée par l’état
saisonnier des stocks et de la politique de réserves stratégiques des Etats. Le rythme de sa croissance
a diminué depuis 1983 sous l’effet de la baisse de l’intensité énergétique* du PIB mondial. A plus
long terme, l’évolution de la demande dépend des substitutions opérées par les consommateurs.
Depuis le premier choc pétrolier, la part du pétrole dans la consommation totale d’énergie primaire a
baissé de 49% en 1971 à 37% en 1997.
Du côté de l’offre, la constitution d’un cartel* permet aux principaux propriétaires des réserves
mondiales d’user de leur pouvoir de marché afin de tirer une rente lors de la détermination du prix
d’équilibre. Elle implique une assez large déconnexion entre les coûts de production et le prix du
brut. Les grandes compagnies privées ne jouent qu’un rôle marginal à ce niveau de la chaîne
pétrolière.
L’OPEP, qui dispose de 77% des réserves conventionnelles, a assuré pendant la dernière décennie
environ 40% de la production (38,5% en 2000). Le contrôle de l’OPEP sur les prix n’est cependant pas
absolu. Il dépend notamment de la volonté de coopérer des producteurs non-OPEP et du
comportement des acteurs de marché. La part du cartel dans la production (50% en 1973) a
fortement décru suite aux deux chocs pétroliers, sous l’effet de la croissance de l’exploitation des
gisements hors OPEP soutenue par les pays consommateurs. La production non-OPEP présente des
spécificités. Les coûts de production sont élevés (parfois plus de 10 $/baril) et incitent à produire au
maximum des capacités disponibles ; les coûts d’exploitation étant inférieurs aux coûts de
développement. Le taux d’utilisation des capacités de production pétrolière est en conséquence très
élevé (97,5%) et la production peu flexible. Seuls l’Arabie Saoudite et les Emirats-Arabes-Unis
disposent de réelles capacités excédentaires et peuvent jouer le rôle de producteurs d’appoint.
La détermination du prix se fait sur un marché volatil Du fait de la grande diversité des pétroles selon
leur origine géographique et leur nature, il n’existe pas de marché mondial réellement intégré. Ces
différents marchés sont cependant interdépendants en raison des arbitrages opérés par les
consommateurs de produits pétroliers (raffineurs, consommateurs finals) en fonction des différents
prix. Les marchés sont influencés par la politique de l’OPEP mais également par les aléas
géopolitiques et l’évolution de la demande. L’offre de pétrole suit dans les faits de manière très
étroite les variations de la demande, elles-mêmes très liées à la conjoncture économique. Le prix du
pétrole est ainsi très volatil à court terme. Cette volatilité a conduit à la création et au
développement de marchés dérivés*. Ils permettent aux sociétés pétrolières de se couvrir contre le
risque de variation à court terme des prix en le reportant sur les opérateurs financiers. La
déconnexion entre les volumes traités et les échanges physiques réels est tangible. Seulement 3%
des transactions font l’objet d’opérations réelles. Le développement des marchés à terme* a conduit
à une réduction du rôle des stocks dans la stabilisation des cours et à une diminution des coûts
d’immobilisation. Il a favorisé une forte concurrence et la formation d’un marché plus fluide, plus
profond et plus transparent. Ces marchés réduisent la viscosité des prix du pétrole et permettent une
plus grande réactivité aux chocs. Le recours généralisé à des instruments dérivés sur le marché des
produits pétroliers renchérit les coûts de négoce pour les compagnies. Difficile à mesurer avec
précision, ce coût supplémentaire est atténué par l’effet de taille et la standardisation des méthodes
de négoce. Les opérateurs dégagent d’importantes marges en aval Le marché mondial des produits
raffinés est très concurrentiel. Les principales places de négoce se situent autour des grands centres
exportateurs de produits raffinés. Les prix sur ces marchés sont corrélés entre eux en raison du haut
degré de concurrence internationale.
Sur le marché de la distribution, l’importance des marges est directement fonction du degré de
concurrence sur les marchés.
La fiscalité pétrolière constitue une ressource majeure pour les Etats
Le pétrole est une source de revenu considérable pour les pays producteurs. En nationalisant de
nombreuses compagnies après 1970, les Etats de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole
(OPEP) ont pris le contrôle direct des revenus pétroliers là où les coûts de production étaient les plus
bas et la rente la plus élevée. La part de la rente qui revient aux Etats producteurs est comprise entre
30 et 90% du prix de vente sur le marché du brut.
Les Etats consommateurs appliquent sur la consommation de la plupart des produits pétroliers de
lourdes taxes spécifiques. Le taux de taxation diffère fortement selon les pays et peut varier avec les
prix du brut ;
De grandes incertitudes pèsent sur l’évolution des coûts de production et du prix de marché
Le prix de long terme demeure largement incertain et ne sera certainement pas uniquement fonction
de considérations techniques. L’incertitude la plus grande pèse sur l’offre qui dépend en effet des
équilibres géopolitiques (Moyen-Orient, Asie centrale) et du niveau futur des investissements.
Par réserves de pétrole, on entend les volumes de pétrole récupérables dans des gisements
exploités ou pouvant l’être au vu des critères techniques et économiques actuels. Ces réserves
peuvent donc fluctuer, comme les réserves de gaz naturel, en fonction de la disponibilité des
moyens techniques permettant l’exploitation des hydrocarbures et en fonction des cours du
pétrole (avec un décalage dans le temps, les cours déterminant les investissements en
exploration).
Lorsqu’il est question de réserves de pétrole dans les bilans statistiques, il est le plus souvent
fait référence aux réserves dites « prouvées », c’est-à-dire celles que l’on est « sûrs » (à 90%)
de pouvoir extraire. A fin 2015, ces réserves sont estimées dans le monde à près de 1 698
milliards de barils(1), soit l’équivalent d'environ 51 ans de production mondiale au rythme
actuel (durée théorique car la production des gisements diminue au fil du temps(2)).
les réserves prouvées dites « 1P » qui désignent l’ensemble des quantités de pétrole
dont l'existence est établie et dont les chances de récupération et de
rentabilisation(3) sont d'au moins 90 %. C’est à ces réserves que l’on se réfère en
général, notamment dans les publications statistiques. Les compagnies pétrolières
utilisent cette valeur lorsqu’elles veulent être certaines de rentabiliser leurs
investissements ;
les réserves dites « 2P » (prouvées + probables) qui comptabilisent, pour un
gisement identifié, les quantités de pétrole ayant une probabilité égale ou supérieure à
50 % d'être économiquement exploitables ;
les réserves dites « 3 P » (prouvées + probables + possibles) qui désignent le
volume maximum du pétrole qui pourrait être extrait d’un gisement. Cette limite
supérieure inclut toutes les ressources qui ont une probabilité supérieure à 10 % d'être
économiquement exploitables.
Les cinq pays disposant des plus importantes réserves prouvées de pétrole au monde à fin
2015 sont :
le Venezuela avec 300,9 milliards de barils de pétrole, soit 17,7% des réserves
prouvées mondiales ;
l’Arabie saoudite avec 266,6 milliards de barils (15,7%) ;
le Canada avec 172,2 milliards de barils (10,1%) ;
l’Iran avec 157,8 milliards de barils (9,3%) ;
l’Irak avec 143,1 milliards de barils (8,4%).
Pour le gaz
Les réserves de gaz sont constituées des volumes de gaz naturel récupérables dans des
gisements exploités ou pouvant l’être au vu des critères techniques et économiques.
Les réserves de gaz fluctuent donc en fonction de la disponibilité des moyens
techniques permettant leur exploitation et des prix de marché au moment de leur
exploration.
Les réserves les plus exploitées sont les réserves de gaz dites « conventionnelles ». Les
réserves de gaz dites « non conventionnelles » nécessitent l’usage de techniques
d’exploitation plus coûteuses, le gaz étant difficile à extraire : il s’agit principalement
du gaz de charbon présent dans les mines de charbon profondes, du gaz de
schiste emprisonné dans une roche imperméable et du gaz compact présent dans des
réservoirs eux aussi peu poreux.
A fin 2014, les réserves prouvées de gaz naturel dans le monde sont de 187
100 milliards de m3 selon BP.
Précisons toutefois qu’il existe de nombreux types de pétrole (en matière de densité, de
viscosité, etc.) dont le coût d’extraction varie fortement : la grande majorité des réserves
vénézuéliennes et canadiennes est ainsi constituée d’hydrocarbures non conventionnels
(huiles extra-lourdes au Venezuela, sables bitumineux au Canada) dont l’extraction est bien
plus coûteuse que celle du pétrole brut « conventionnel » extrait en Arabie saoudite.
Le Venezuela n’est d’ailleurs que le 10e producteur mondial de pétrole. Il n’existe ainsi pas de
relation directe entre le volume des réserves et le niveau de production (sauf dans les pays de
l’OPEP lorsqu'ils se fixent des plafonds de production en fonction de leurs réserves
annoncées).
Les réserves de pétrole dit « conventionnel » sont concentrées dans un petit nombre de gisements
présentant des conditions géologiques favorables pour piéger le pétrole formé(5). Les réserves
d’hydrocarbures non conventionnels sont pour leur part bien mieux réparties dès lors qu’elles se
situent dans la roche-mère et ne nécessitent pas de « piège à pétrole » géologique.