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UNIVERSITE DE BUNIA
« UNIBU »
0. Introduction
La nature offre à la société humaine un large éventail de bienfaits tels que la nourriture,
les fibres, l’eau potable, une terre saine, la fixation du carbone et bien d’autres encore. Notre
bien-être a beau dépendre entièrement du flux ininterrompu de ces « services rendus par les
écosystèmes », ces derniers n’en constituent pas moins en grande partie des biens publics,
dépourvus de marchés et de prix, et sont par conséquent rarement pris en considération par nos
instruments de mesure économiques. De ce fait, la biodiversité décline, nos écosystèmes ne
cessent de se dégrader et nous en subissons les conséquences
Les pays, les entreprises et les individus doivent comprendre le coût réel que représente
l’utilisation du capital naturel de la planète, ainsi que les conséquences que les actions et
politiques, individuelles ou collectives, peuvent avoir sur la résilience et la viabilité des
écosystèmes naturels.
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La biodiversité désigne l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans
lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec
leurs milieux.
Bien que la biodiversité soit aussi ancienne que la vie sur Terre, ce concept n’est apparu
que dans les années 1980. La Convention sur la diversité biologique signée lors du sommet de
la Terre de Rio de Janeiro (1992) reconnaît pour la première fois l’importance de la conservation
de la biodiversité pour l’ensemble de l’humanité.
La biodiversité est importante pour la survie de toutes les espèces. Il faut différents
habitats pour les différentes espèces, car chaque espèce est adaptée à un ensemble particulier
de conditions du milieu. Les espèces dépendent les unes des autres pour survivre, et lorsque
l'une d'entre elles disparaît, l'espèce qui dépend d'elle peut également disparaître. Il se peut que
des caractéristiques particulières permettent à certaines espèces de s'adapter aux changements
du milieu, mais de nombreuses espèces ne peuvent pas s‘adapter si leur habitat et la chaîne
alimentaire sont trop perturbés.
Même la disparition d'une espèce est préoccupante, car son importance pourrait être
aussi cruciale que celle du moteur dans l'automobile. Même si toutes les autres pièces de
l'automobile sont fonctionnelles, sans moteur, elle ne peut démarrer. C'est parce que toutes les
autres pièces du véhicule dépendent de cette pièce pour fonctionner. Par conséquent, la
disparition d'une espèce peut compromettre la survie de l'écosystème tout en entier.
est donc d’autant plus important que le lien entre économie et biodiversité soit mieux pris en
compte par la politique et contribue, par exemple, à améliorer les règles du jeu fixées par l’État.
Selon une étude du Programme des Nations unies pour l’environnement, 40% environ
de l’économie mondiale reposent sur des produits et des processus biologiques. Pour l’OCDE,
l’érosion de la biodiversité est parmi les principaux risques auxquels est confrontée la société
au niveau mondial. À l’échelle mondiale, entre 1997 et 2011, la valeur des services
écosystémiques perdus pour cause de variations du couvert terrestre est estimée entre 4000 et
20 000 milliards USD par an, et celle des pertes de services imputables à la dégradation des
terres entre 6000 et 11 000 milliards USD par an.
normes légales, de gérer les chaînes de valeur ou d’intégrer les nouvelles préférences
des parties prenantes par exemple.
La biodiversité est le fondement des écosystèmes, qui ont une incidence sur le bien-être
humain par le biais des services qu’ils fournissent. Parmi ces services, on compte
l’approvisionnement en nourriture, en eau douce, en bois et en carburant ; la régulation du
climat ; la purification de l’eau ; la régulation des maladies ; une fonction récréative ; une
fonction spirituelle ; la contribution au renouvellement des nutriments et à la formation des sols
; et une valeur esthétique. De nombreuses personnes bénéficient de l’exploitation de la
biodiversité et, par conséquent, la biodiversité et les services écosystémiques sous-tendent
l’économie mondiale.
Située à cheval sur l’Equateur et au centre du continent africain la R.D. Congo constitue
un vaste territoire d’environ 2.345.000 km 2 entouré par neuf pays voisins : l’Angola, la
République du Congo, la République Centrafricaine, le Soudan, l’Ouganda, le Rwanda, le
Burundi, la Tanzanie et la Zambie.
Le pays est aussi le domaine d’une grande diversité culturelle, climatique, pédologique,
géomorphologique, et végétale. Ses richesses naturelles renouvelables et non renouvelables ont
un potentiel sans commune mesure avec les autres nations du continent africain.
Les plans d’eau intérieur occupent 3,5 % de l’étendue du territoire national et son
potentiel représente plus de 50 % d’eau douce du continent constituant une importante source
potentielle d’énergie hydroélectrique
II.2 Etat et tendances de la diversité biologique, des dangers qui la menacent et leurs
conséquences sur le bien être
aussi bien par l’immensité de son territoire (234,5 millions d’hectares) que par la variété des
conditions physiques et climatiques influant sur la richesse biologique. Les forêts représentent
un biome qui recèle des habitats importants en termes de la diversité biologique. Les estimations
récentes accordent aux forêts une superficie de 155,5 millions d’hectares, couvrant près de 67
% de l’étendue nationale.
Ces forêts subissent diverses pressions qui se traduisent par une perte nette de 0.20 %
de superficie annuellement. La RD Congo représente environ 10% des forêts mondiales et plus
de 47% de celles de l'Afrique.
L’agriculture itinérante sur brûlis dépend de la forêt pour reconstituer la fertilité des
sols. Les forêts sont aussi essentielles pour l’environnement mondial. Les forêts congolaises
séquestrent le carbone et ralentissent le changement climatique dans des proportions
d’envergure mondiale. La richesse de la RDC en ressources naturelles offre un contraste
saisissant avec la pauvreté de sa population.
La plupart des aires protégées de la RD Congo sont situées dans l’Est du pays,
notamment dans le nord-est montagneux, théâtre de conflits où la faune paye un lourd tribut.
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Faute de moyens et du fait d’une insécurité encore persistante, les objectifs de conservation ne
sont que rarement atteints. L’évolution régressive de la faune est la règle, comme par exemple
la raréfaction des espèces communes comme les hippopotames et les crocodiles dans les cours
d’eau, la raréfaction des populations d’éléphants, des grands prédateurs et des gorilles (dans le
parc de Virunga) ou la disparition du rhinocéros blanc à la frontière du Soudan.
Les informations sur les effectifs des populations des espèces de faune sont dans la
plupart des cas fragmentaires et incomplètes. A titre d’exemple, les inventaires récents des
bonobos (Pan paniscus) dans quelques sites ont permis d’estimer une population minimale de
15.000 à 20.000 individus.
Les principales menaces qui pèsent sur la biodiversité de la RD Congo sont restées les
mêmes que celles mentionnées dans le 4ième Rapport sur la mise en oeuvre de la Convention
sur la Diversité Biologique (CDB) soumis en mars 2009. Il s’agit de :
✓ la déforestation ;
✓ la dégradation des habitats ;
✓ le braconnage ;
✓ la pêche incontrôlée ; et
✓ l’introduction des espèces exotiques envahissantes,
Il existe des facteurs qui sont considérés comme déclencheurs des menaces. Il s’agit
notamment du manque des connaissances scientifiques sur la biodiversité, une législation
inadéquate, des conflits armés et l’insuffisance des évaluations d’impacts environnementaux
pour les projets de développement.
Conclusion
La RDC dispose de solutions qui lui permettraient de profiter pleinement des avantages
qu’offre une biodiversité d’une telle richesse et d’explorer les moyens d’utiliser cette richesse
de façon durable afin de contribuer à son développement économique et technologique. La
biodiversité et les services écosystémiques sont au fondement de la croissance économique, du
développement durable et du bien-être humain en RDC. L’extraordinaire richesse dont ce pays
jouit en termes de biodiversité et de services écosystémiques et l’abondance de savoirs
autochtones et locaux constituent un atout stratégique pour le développement durable.
Les écosystèmes qui y sont situés revêtent une importance écologique, biologique et
culturelle considérable aux niveaux régional et mondial. La richesse et la diversité des
écosystèmes congolais engendrent des flux de biens et de services qui sont essentiels pour
satisfaire les besoins du pays en nourriture, en eau, en énergie et en matière de santé et de
moyens de subsistance stables. La RDC est dotée d’une importante diversité génétique qui
illustre son héritage bioculturel unique et varié, et qui découle des interactions avec un
environnement en constante évolution et de l’adaptation à celui-ci, et des échanges avec
d’autres cultures.