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UNIVERSITE DE BUNIA

« UNIBU »

B.P 292 BUNIA

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION


DEPARTEMENT DE GESTION FINANCIERE
L1

TRAVAIL PRATIQUE DE POPULATION ENVIRONNEMENT ET


DEVELOPPEMENT

Sujet : L’importance de la biodiversité dans l’économie congolaise

Réalisé par BYAMUNGU ATOKI Moïse


Dirigé par John BAMUHIGA, Chef de travaux

Année Académique : 2020 – 2021


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0. Introduction

La nature offre à la société humaine un large éventail de bienfaits tels que la nourriture,
les fibres, l’eau potable, une terre saine, la fixation du carbone et bien d’autres encore. Notre
bien-être a beau dépendre entièrement du flux ininterrompu de ces « services rendus par les
écosystèmes », ces derniers n’en constituent pas moins en grande partie des biens publics,
dépourvus de marchés et de prix, et sont par conséquent rarement pris en considération par nos
instruments de mesure économiques. De ce fait, la biodiversité décline, nos écosystèmes ne
cessent de se dégrader et nous en subissons les conséquences

Les pressions sur la biodiversité augmentent fortement depuis la deuxième moitié du


XXème siècle. Elles sont causées par des déterminants qui dépendent beaucoup de la façon
dont s’est développé notre modèle économique et les activités qui en découlent. Ces modes de
développement, qui ont entrainé une croissance ininterrompue de la consommation des
ressources naturelles au niveau global, mettent ainsi en péril la capacité des écosystèmes à
fournir les services-mêmes dont ils dépendent.

La planète a déjà enregistré de lourdes pertes en matière de biodiversité. Les tendances


observées actuellement sur la terre et dans les océans montrent les graves dangers que
représente la perte de biodiversité pour la santé et le bien-être de l’humanité. Le changement
climatique ne fait qu’exacerber ce problème. Et, une fois de plus, comme pour le changement
climatique, ce sont les pauvres de la planète qui sont les plus menacés par une dégradation
constante de la biodiversité. En effet, ce sont eux qui dépendent le plus des services fournis par
les écosystèmes, services qui sont sous-estimés par des analyses économiques erronées et des
politiques mal avisées.

Les pays, les entreprises et les individus doivent comprendre le coût réel que représente
l’utilisation du capital naturel de la planète, ainsi que les conséquences que les actions et
politiques, individuelles ou collectives, peuvent avoir sur la résilience et la viabilité des
écosystèmes naturels.
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I. Relation entre biodiversité et économie

I.1 Définition de la biodiversité

La biodiversité désigne l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans
lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec
leurs milieux.

La biodiversité, au sens étymologique du terme, évoque la diversité du vivant, c'est-à-


dire tous les processus, les modes de vie ou les fonctions qui conduisent à maintenir un
organisme à l'état de vie. Ce terme est beaucoup trop large pour avoir une véritable connotation
scientifique.

Bien que la biodiversité soit aussi ancienne que la vie sur Terre, ce concept n’est apparu
que dans les années 1980. La Convention sur la diversité biologique signée lors du sommet de
la Terre de Rio de Janeiro (1992) reconnaît pour la première fois l’importance de la conservation
de la biodiversité pour l’ensemble de l’humanité.

Pour désigner la biodiversité, on emploie parfois les termes suivants :


✓ Diversité biologique
✓ Diversité du vivant
✓ Variabilité biologique

I.2 Pourquoi la biodiversité est-elle importante ?

La biodiversité est importante pour la survie de toutes les espèces. Il faut différents
habitats pour les différentes espèces, car chaque espèce est adaptée à un ensemble particulier
de conditions du milieu. Les espèces dépendent les unes des autres pour survivre, et lorsque
l'une d'entre elles disparaît, l'espèce qui dépend d'elle peut également disparaître. Il se peut que
des caractéristiques particulières permettent à certaines espèces de s'adapter aux changements
du milieu, mais de nombreuses espèces ne peuvent pas s‘adapter si leur habitat et la chaîne
alimentaire sont trop perturbés.

Les différents niveaux de biodiversité constitue un écosystème. Lorsque la perte de


biodiversité se produit, la santé de l'écosystème est affectée. L'écosystème est moins résilient
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lorsque certaines de ses composantes sont perdues en raison de l'extinction ou de la disparition.


Plus il y a d'espèces disparues, moins l'écosystème peut résister aux changements écologiques
et moins il est susceptible de fonctionner comme un tout. Une automobile, par exemple,
fonctionne bien lorsque toutes les pièces qui la composent sont en bon état. Lorsqu'une pièce
cesse de fonctionner, comme un phare avant, l'automobile peut quand même rouler
normalement. Cependant, si le deuxième phare est également défectueux, il devient dangereux
de conduire la nuit et si on retire le moteur, l'automobile ne fonctionne plus du tout. De même,
la disparition des espèces cause des perturbations de l'écosystème et, éventuellement, détruit
complètement son équilibre.

Même la disparition d'une espèce est préoccupante, car son importance pourrait être
aussi cruciale que celle du moteur dans l'automobile. Même si toutes les autres pièces de
l'automobile sont fonctionnelles, sans moteur, elle ne peut démarrer. C'est parce que toutes les
autres pièces du véhicule dépendent de cette pièce pour fonctionner. Par conséquent, la
disparition d'une espèce peut compromettre la survie de l'écosystème tout en entier.

I.3 Quelles interactions entre l’économie et la biodiversité ?

Les pressions sur la biodiversité augmentent fortement depuis la deuxième moitié du


XXème siècle. Elles sont causées par des déterminants qui dépendent beaucoup de la façon
dont s’est développé notre modèle économique et les activités qui en découlent. Ces modes de
développement, qui ont entrainé une croissance ininterrompue de la consommation des
ressources naturelles au niveau global, mettent ainsi en péril la capacité des écosystèmes à
fournir les services-mêmes dont ils dépendent.

La biodiversité à la base du fonctionnement des écosystèmes fournit de nombreux


services dont dépendent directement des secteurs économiques entiers, tels que l’agriculture, la
pêche, le tourisme etc., mais aussi les emplois qui y sont liés.

Biodiversité et économie : un état des lieux

La biodiversité est un capital naturel et représente un des fondements de la création de


valeur ajoutée. Sans elle, une économie dynamique et durable est impossible à long terme dans
certains secteurs. La perte de biodiversité au niveau planétaire pose un défi aux entreprises. Il
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est donc d’autant plus important que le lien entre économie et biodiversité soit mieux pris en
compte par la politique et contribue, par exemple, à améliorer les règles du jeu fixées par l’État.

I.4 Importance de la biodiversité pour l’économie

Selon une étude du Programme des Nations unies pour l’environnement, 40% environ
de l’économie mondiale reposent sur des produits et des processus biologiques. Pour l’OCDE,
l’érosion de la biodiversité est parmi les principaux risques auxquels est confrontée la société
au niveau mondial. À l’échelle mondiale, entre 1997 et 2011, la valeur des services
écosystémiques perdus pour cause de variations du couvert terrestre est estimée entre 4000 et
20 000 milliards USD par an, et celle des pertes de services imputables à la dégradation des
terres entre 6000 et 11 000 milliards USD par an.

L’importance de la biodiversité pour l’économie n’apparaît pas seulement dans ces


tentatives de quantification. Elle se vérifie également dans les domaines suivants :

✓ Atténuation des changements climatiques : La biodiversité joue un rôle important


dans de nombreux processus impactant le climat, tels que la fixation et la libération du
CO2, le cycle de l’eau ou l’absorption du rayonnement solaire. Des modifications dans
la biosphère ont donc toujours des effets sur le climat. Des écosystèmes sains et
résistants sont des réservoirs de CO2 naturels et avantageux. Ils présentent un potentiel
important pour atténuer les conséquences des changements climatiques, faciliter
l’adaptation et limiter le réchauffement. Ils résistent également mieux à des événements
météorologiques extrêmes, se régénèrent plus rapidement et possèdent un large spectre
d’utilisation pour l’être humain.

✓ Influence sur les entreprises : Au niveau des entreprises également, l’évolution de la


biodiversité offre des opportunités, mais comporte aussi des risques. Si le capital naturel
est menacé, la base économique de nombreuses entreprises est perdue. Différentes
branches dépendent directement de la biodiversité et d’écosystèmes intacts, à l’exemple
de l’agriculture et de la pêche, de l’industrie pharmaceutique et cosmétique, du tourisme
et de l’industrie hydroélectrique. Plus largement, d’autres branches sont aussi
concernées par les questions liées à la biodiversité, lorsqu’il s’agit de respecter les
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normes légales, de gérer les chaînes de valeur ou d’intégrer les nouvelles préférences
des parties prenantes par exemple.

La biodiversité est le fondement des écosystèmes, qui ont une incidence sur le bien-être
humain par le biais des services qu’ils fournissent. Parmi ces services, on compte
l’approvisionnement en nourriture, en eau douce, en bois et en carburant ; la régulation du
climat ; la purification de l’eau ; la régulation des maladies ; une fonction récréative ; une
fonction spirituelle ; la contribution au renouvellement des nutriments et à la formation des sols
; et une valeur esthétique. De nombreuses personnes bénéficient de l’exploitation de la
biodiversité et, par conséquent, la biodiversité et les services écosystémiques sous-tendent
l’économie mondiale.

II. L’importance de la biodiversité dans l’économie congolaise

II.1 Brève présentation de la R.D. Congo

Située à cheval sur l’Equateur et au centre du continent africain la R.D. Congo constitue
un vaste territoire d’environ 2.345.000 km 2 entouré par neuf pays voisins : l’Angola, la
République du Congo, la République Centrafricaine, le Soudan, l’Ouganda, le Rwanda, le
Burundi, la Tanzanie et la Zambie.

Le pays est aussi le domaine d’une grande diversité culturelle, climatique, pédologique,
géomorphologique, et végétale. Ses richesses naturelles renouvelables et non renouvelables ont
un potentiel sans commune mesure avec les autres nations du continent africain.

Les plans d’eau intérieur occupent 3,5 % de l’étendue du territoire national et son
potentiel représente plus de 50 % d’eau douce du continent constituant une importante source
potentielle d’énergie hydroélectrique

II.2 Etat et tendances de la diversité biologique, des dangers qui la menacent et leurs
conséquences sur le bien être

La République Démocratique du Congo est comptée parmi les 16 pays du monde


qualifiés de méga biodiversité (taux élevé d’endémisme : présence naturelle d'un groupe
biologique exclusivement dans une région géographique délimitée). Cette situation est liée
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aussi bien par l’immensité de son territoire (234,5 millions d’hectares) que par la variété des
conditions physiques et climatiques influant sur la richesse biologique. Les forêts représentent
un biome qui recèle des habitats importants en termes de la diversité biologique. Les estimations
récentes accordent aux forêts une superficie de 155,5 millions d’hectares, couvrant près de 67
% de l’étendue nationale.

Ces forêts subissent diverses pressions qui se traduisent par une perte nette de 0.20 %
de superficie annuellement. La RD Congo représente environ 10% des forêts mondiales et plus
de 47% de celles de l'Afrique.

II. 3 Importance de la biodiversité dans l’économie congolaise

Les produits et les services rendus par la biodiversité contribuent de manière


significative au bien-être de la population congolaise. Pour ne prendre que le cas de la forêt, la
vaste majorité de la population rurale congolaise en dépend pour sa vie quotidienne. Elle puise
dans la forêt l’essentiel de leurs protéines, médicaments, énergie, matériaux, et revenus.

Ces forêts sont capitales pour la subsistance d'environ 40 millions de Congolais à


qui elles fournissent nourriture, médicaments, énergie, matériaux de construction et source
de revenus. Elles jouent aussi un rôle crucial dans la régulation de l'environnement
mondial. Elles abritent de nombreuses espèces animales et végétales uniques et occupent la
cinquième place mondiale en termes de biodiversité. Avec une conservation et une gestion
avisée, les forêts de la RDC pourraient apporter pendant très longtemps de multiples
retombées positives pour le pays et pour la planète.

L’agriculture itinérante sur brûlis dépend de la forêt pour reconstituer la fertilité des
sols. Les forêts sont aussi essentielles pour l’environnement mondial. Les forêts congolaises
séquestrent le carbone et ralentissent le changement climatique dans des proportions
d’envergure mondiale. La richesse de la RDC en ressources naturelles offre un contraste
saisissant avec la pauvreté de sa population.

II.4 Tendance de la biodiversité en RDC

La plupart des aires protégées de la RD Congo sont situées dans l’Est du pays,
notamment dans le nord-est montagneux, théâtre de conflits où la faune paye un lourd tribut.
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Faute de moyens et du fait d’une insécurité encore persistante, les objectifs de conservation ne
sont que rarement atteints. L’évolution régressive de la faune est la règle, comme par exemple
la raréfaction des espèces communes comme les hippopotames et les crocodiles dans les cours
d’eau, la raréfaction des populations d’éléphants, des grands prédateurs et des gorilles (dans le
parc de Virunga) ou la disparition du rhinocéros blanc à la frontière du Soudan.

Les informations sur les effectifs des populations des espèces de faune sont dans la
plupart des cas fragmentaires et incomplètes. A titre d’exemple, les inventaires récents des
bonobos (Pan paniscus) dans quelques sites ont permis d’estimer une population minimale de
15.000 à 20.000 individus.

II.5 Principales menaces sur la biodiversité

Les principales menaces qui pèsent sur la biodiversité de la RD Congo sont restées les
mêmes que celles mentionnées dans le 4ième Rapport sur la mise en oeuvre de la Convention
sur la Diversité Biologique (CDB) soumis en mars 2009. Il s’agit de :

✓ la déforestation ;
✓ la dégradation des habitats ;
✓ le braconnage ;
✓ la pêche incontrôlée ; et
✓ l’introduction des espèces exotiques envahissantes,

Il existe des facteurs qui sont considérés comme déclencheurs des menaces. Il s’agit
notamment du manque des connaissances scientifiques sur la biodiversité, une législation
inadéquate, des conflits armés et l’insuffisance des évaluations d’impacts environnementaux
pour les projets de développement.

Les causes directes de la déforestation et de la dégradation des forêts sont l’expansion de


l’agriculture, l’exploitation forestière, l’exploitation des charbons de bois et des bois de chauffe
ainsi que l’extension des infrastructures. Les facteurs fondamentaux indirects suivants ont été
identifiés comme contribuant à la déforestation en RD Congo. Il s’agit des facteurs
démographiques, des facteurs économiques, de la pauvreté, ainsi que des facteurs politiques et
institutionnels.
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Conclusion

La RDC dispose de solutions qui lui permettraient de profiter pleinement des avantages
qu’offre une biodiversité d’une telle richesse et d’explorer les moyens d’utiliser cette richesse
de façon durable afin de contribuer à son développement économique et technologique. La
biodiversité et les services écosystémiques sont au fondement de la croissance économique, du
développement durable et du bien-être humain en RDC. L’extraordinaire richesse dont ce pays
jouit en termes de biodiversité et de services écosystémiques et l’abondance de savoirs
autochtones et locaux constituent un atout stratégique pour le développement durable.

Les écosystèmes qui y sont situés revêtent une importance écologique, biologique et
culturelle considérable aux niveaux régional et mondial. La richesse et la diversité des
écosystèmes congolais engendrent des flux de biens et de services qui sont essentiels pour
satisfaire les besoins du pays en nourriture, en eau, en énergie et en matière de santé et de
moyens de subsistance stables. La RDC est dotée d’une importante diversité génétique qui
illustre son héritage bioculturel unique et varié, et qui découle des interactions avec un
environnement en constante évolution et de l’adaptation à celui-ci, et des échanges avec
d’autres cultures.

De ce fait, la valeur réelle de la contribution de la biodiversité au bien-être humain est


sous-estimée dans les processus de prise de décisions. Les bénéfices que nous retirons de
l’exploitation de nos ressources naturelles sont nombreux, mais, on le sait maintenant, elles
vont finir par se tarir si nous ne prenons pas soin des écosystèmes qui contribuent à les
renouveler. Dans ce contexte, il faut des politiques d’aménagement du territoire urbain, forestier
et agricole, qui tiennent compte de l’impact positif, à la fois humain et économique, d’une
gestion du territoire qui respecte l’environnement et reconnait l’importance de la biodiversité

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