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Méthode d’analyse

de risques dans
la protection civile

Francais

WISSENSCHAFTSFORUM
Méthode d’analyse
de risques dans
la protection civile

WISSENSCHAFTSFORUM
VOLUME 8
Méthode d’analyse
de risques dans
la protection civile

Francais
8

WISSENSCHAFTSFORUM
Éditeur :
Office fédéral pour la protection des populations et l’assistance
en cas de catastrophes
Division II.1 – Questions de base de la protection des populations, gestion de
risques, prévention médicale
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catastrophes

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Table des matieres

Préface 9

1 Introduction 13

2 Procedure 19

2.1 Description de l’unité géographique et


administrative de référence 23

2.2 Définition et description du danger 25

2.3 Définition de la probabilité de survenance 27

2.4 Evaluation de l’importance des dommages 29

2.5 Détermination et visualisation de risques 39

3 Gestion de Risques 43

4 Perspectives 49

5 Bibliographie et Sources 53

7
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile | Volume 8

Annexe 57

Annexe 1: Glossaire 59

Annexe 2: Catalogue de numéros d’identification de dangers pour


l‘appréciation harmonisée des menaces au niveau national 61

8
Préface
Basé sur la « Nouvelle stratégie pour la protection des populations en Alle-
magne » (2002), les Länder établirent en 2004/2005 des évaluations des risques
en appliquant des critères uniformes. Ces évaluations représentent le point de
vue des autorités des Länder compétentes pour la protection contre les catas-
trophes. Elles prennent en compte non seulement les risques technogènes ou
anthropogènes, mais aussi des dangers naturels qui peuvent provoquer des si-
nistres importants quant à leur envergure ou leur durée ou des situations dif-
ficiles à gérer. Au niveau fédéral, le travail des Länder fut complété en prenant
en compte des dangers qui peuvent dépasser l’échelle régionale (p. ex. des épi-
démies ou des pannes d’infrastructures vitales). L’Office fédéral pour la protec-
tion des populations et l’assistance en cas de catastrophes (BBK) a dépouillé les
contributions des seize Länder et élaboré une appréciation fédérale de la protec-
tion des populations en faisant abstraction des tâches de la police et de l’armée
et en profitant d’informations complémentaires (2005). Pour la première fois
dans l’histoire plus que cinquantenaire de la protection civile, nous disposons,
grâce à cette appréciation des risques au niveau national, d’un tableau général
et systématique des dangers potentiels menaçant l’Etat, la société et l’écono-
mie allemands. Les évaluations des Länder, dont les administrations sont éga-
lement concernées, font partie intégrale de ce tableau.

En septembre 2006, la coopération ouverte et confiante entre la Fédération et


les Länder dans le cadre de l‘appréciation nationale des risques déboucha sur
la décision de poursuivre ce travail. Ainsi, on demanda au BBK de développer
une méthode permettant d’atteindre sans efforts excessifs l’objectif fixé par
la Conférence des Ministres de l’Intérieur des Länder en 2002, à savoir la réa-
lisation d’analyses de risques en tenant compte surtout de la «probabilité de
survenance » et de l’« importance des dommages ». Conformément au souhait
des Länder, le BBK a développé une méthode pragmatique et facile à mettre en
œuvre pour analyser les risques dans le cadre de la protection des populations
en République fédérale d’Allemagne. Cette méthode permettra à tous les ni-
veaux administratifs d’analyser tout type de risque. C’est cette méthode qui est

11
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

présentée dans le présent document. En outre, le BBK est en train d’élaborer


des guides spécifiques pour permettre à des groupes bien définis de l’appliquer.

Je voudrais remercier les collaborateurs du BBK, ainsi que les experts de nos
réseaux nationaux et internationaux qui ont contribué au développement de la
présente méthode.

Christoph Unger
Président

12
1
Introduction
L’analyse des risques constitue la base de la protection civile et la clé prin-
cipale de la gestion de risques. Elle permet de déterminer d’une manière
systématique pour une région de référence (la République fédérale d’Al-
lemagne, un Land, un arrondissement/une ville-arrondissement, ou une
commune) l’importance des dommages en cas de survenance de sinistres
divers et de comparer de façon claire les risques liés à différents dangers.
Basé sur ces informations, on peut ensuite déclencher des mesures ciblées pour
assurer la protection de la population et de ses bases de vie. Ces mesures peu-
vent être des actions pour parer des risques ou s’adapter à des dangers évolutifs,
pour réduire des menaces et protéger des objets sensibles, ainsi que pour prépa-
rer une maîtrise rapide et durable d’événements de sinistre grâce à la mise en
œuvre flexible et efficace des ressources et compétences disponibles.

Le présent manuel détaille la méthode d’analyse des risques dans le cadre de


la protection civile mise au point par le BBK. En développant cette méthode,
on a pris en compte des expériences faites dans le cadre de l’élaboration de
l’appréciation nationale des risques ainsi que des recherches du BBK relatives
aux méthodes de l’analyse des risques ainsi que des résultats de l’échange pro-
fessionnel avec diverses autorités fédérales1, des autorités partenaires interna-

1 Office fédéral du génie civil et de l’aménagement du territoire, Office fédéral de cartogra-


phie et de géodésie, Office fédéral de la sécurité des technologies de l’information, Office
fédéral pour la protection contre les radiations, Office fédéral de protection du consom-
mateur et de sécurité alimentaire, Institut fédéral des sciences de la terre et des matières
premières, Office fédéral d’hydrologie, Institut fédéral du patrimoine immobilier, sec-
tions forêts fédérales, Institut fédéral de l’agriculture et de l’alimentation, Institut fédéral
de recherche et de contrôle de matériaux, Institut fédéral des recherches routières, Agence
fédérale de secours technique, Institut fédéral pour l’évaluation des risques, Office fédéral
de la police criminelle, Service météorologique allemand, Institut Robert-Koch, Office fé-
déral de la statistique, Office fédéral de l’environnement.

15
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

tionales2 et des institutions de recherche.3 En plus, l’application de la méthode


s’oriente au standard international de la gestion et de l’analyse de risques.4 On
a renoncé volontairement à reprendre et à exposer dans ce manuel tous les dé-
tails envisageables discutés au préalable et toutes les alternatives éventuelles,
son but étant l’application pratique de la méthode d’analyse des risques dans la
pratique de la protection civile. Un glossaire des termes essentiels de l’analyse
et du management de risque se trouve dans l’annexe 1.

Le tableau ci-dessous résume les conditions cadre les plus importantes qui doi-
vent être réunies pour qu’on puisse appliquer la méthode d’analyse des risques
dans la protection civile  :

2 CA : Home Office, Integrated Threat Assessment Unit ; Department of Public Safety and
Emergency Preparedness, CH : Bundesamt für Bevölkerungsschutz (BABS), FI : Geo-
logical Survey of Finland, FR : Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivi-
tés territoriales, Direction de la planification de sécurité nationale ; NL : Ministerie van
Binnenlandse Zaken en Koninkrijksrelaties ; Provincie Gelderland, NO : Direktoratet for
samfunnssikkerhet og beredskap (DSB), SE : Swedish Emergency Management Agency
(SEMA), UK : Cabinet Office (Civil Contingency Secretariat) ; US : Department of Home-
land Security (DHS) ; United States Government Accountability Office (GAO), ainsi que
dans le contexte multilatéral aussi avec AT, BG, CH, CZ, ES, FI, FR, GR, HU, LT, NL, PL, SE,
SI, SK.
3 Eidgenössische Technische Hochschule Zürich (ETH), Institute for the Protection and Se-
curity of the Citizen (IPSC), Centre commun de recherche de la Commission de l’UE (JRC),
Ruhr-Universität Bochum, et al.
4 Cf. ISO 31000 (2009), ISO 31010 (2009).

16
Introduction

CONDITIONS CADRE
1. P
 armi les éléments du risque figurent la probabilité de survenance d’un événement et
l’importance des dommages provoqués. La probabilité de survenance se réfère à un danger
d’une intensité déterminée. L’importance des dommages se réfère aux dégâts vraisembla-
blement causés à divers biens à protéger au moment de l‘événement.
2. Lors de la réalisation de l’analyse des risques, il faut trouver la juste mesure entre l’exigence
scientifique et l’approche pragmatique. A défaut d’informations statistiques ou scientifiques
suffisantes ou en cas de leur absence, les déficits doivent être compensés dans un premier
temps par des hypothèses et des estimations justifiées.5 En faisant appel à des experts
(locaux), celles-ci seront le plus réalistes possible.
3. Afin de garantir la traçabilité des résultats, toutes les étapes de l’analyse des risques doivent
être soigneusement documentées.
4. Il est possible de limiter l‘analyse à des risques qui, en raison des dégâts à prendre en
charge en cas de leur réalisation ou rien qu’en raison des efforts requis pour leur prévention,
confronteraient un certain niveau administratif à des défis tels que l’assistance par un niveau
administratif supérieur semble raisonnable.6
Dans la logique du système d’aide intégré appliqué en République fédérale d’Allemagne, qui
a fait ses preuves, les personnes chargées de l’analyse ont le droit de définir des valeurs de
seuil individuelles qu’il faut cependant coordonner.
5. Lors de l’analyse des risques, il faut aussi prendre en compte des dangers dont l’origine se
situe en dehors de la zone de responsabilité attribuée, mais qui ont des conséquences sur
cette zone. Dans ce contexte, l’échange professionnel avec des voisins ainsi qu’avec des
niveaux administratifs subordonnés/inférieurs est recommandé.
6. L’analyse des risques dans le cadre de la protection civile est un devoir permanent. Il doit
être possible d’adapter à tout moment la méthode appliquée à de nouvelles données ou
conditions cadre et de l’optimiser.
7. La méthode constitue une instruction pour une façon de procéder concrète et analytique.
L’évaluation de risques et ainsi la prise en compte de ses résultats et l’action administrative
et/ou politique qui en découle sont des étapes séparées (et chronologiques) de la gestion de
risque.
8. Ainsi l’analyse des risques n‘est pas une fin en soi, mais fait partie de la gestion générale de
risques qui comprend l’identification, l’analyse, l’évaluation, le traitement et l’observation des
risques, ainsi que des règlements relatifs à l’intégration d’experts et de personnes concernés.7

Liste 1  Conditions cadre de l’application de la méthode d’analyse des risques dans le cadre
de la protection civile56

5 L’incertitude est la caractéristique essentielle du risque. Même dans le domaine des ana-
lyses techniques – par exemple lors d’analyses par arbre d’événements conformément à la
norme allemande DIN 25 419 – on procède en conséquence. Cf. ibid., no. 6.1.
6 La manifestation concrète de cette assistance n’est pas l‘objet de l’analyse, même si, à
terme, on pourra en déduire indirectement les compétences nécessaires à l’avenir (et leur
volume), en fonction de l’échelon.

17
7

7 Il y de nombreuses approches relatives à la gestion des risques. La méthode d’analyse des


risques dans le cadre de la protection des populations est basée sur l’état actuel de la dis-
cussion internationale, reflété dans la norme internationale de gestion des risques ISO
31000 « Risk management : principles and guidelines ».
2
Procedure
Le but de l’analyse des risques dans la protection civile est la confrontation
comparative de risques, causés par des dangers divers, dans une matrice des
risques (figure 1) qui sert de base à toutes les planifications dans le cadre de la
protection civile. L’utilisation d’une matrice des risques correspond à la norme
internationale8 et a fait ses preuves dans la pratique.9

Afin de pouvoir comparer réellement les différents risques, il faut exécuter


pour chacun des risques analysés les étapes de l’analyse des risques définies ci-
après. La cotation des risques dans la matrice à cinq niveaux se retrouve dans les
étapes d’analyse correspondant à la détermination de la probabilité de surve-
nance (chapitre 2.3) et à l’importance des dommages (chapitre 2.4).

La réalisation d’analyses de risques sérieuses sur la base de cette procédure exige


la prise en compte d’informations variées. Il est utile de l’effectuer sur la base
de données préexistantes et en respectant des résultats de recherches interdisci-
plinaires. Dans ce contexte, l’intégration de l‘expertise et de données provenant
de diverses administrations techniques est essentielle.10 Les informations ainsi
obtenues peuvent être complétées en faisant appel à des experts des sciences,
de l’économie et d’autres secteurs. Dans un premier temps, des hypothèses/
estimations fondées présentées par des experts peuvent compléter des déficits
d’informations actuelles. L’élaboration des résultats de l’analyse des risques doit
être documentée de manière à ce qu’elle puisse être justifiée à tout moment.

8 Cf. ISO 31010 (2009), p. 82 s.


9 Exemples : CH, NL, UK utilisent une matrice de risques comparable dans le contexte de
leurs analyses de risques au profit de la protection civile.
10 A l’échelon national, le BBK a créé « le réseau pour l’analyse des risques par les autorités
fédérales » qui permet de réunir et de mettre en réseau des données provenant de diffé-
rents secteurs spécialisés. Le but de ce réseau est de formuler ensemble des constatations
fiables et harmonisées relatives aux risques pouvant concerner l’Allemagne sans pour au-
tant « réinventer la roue ».

21
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile | Volume 8

Abb. 1

catastro-
phique
5
Importance des dommages

grande
4
Risque
RISIKO
très élève
moyenne
3
élève

moyen
faible
2
faible

négligeable
1

probable
très peu peu sous très
certaines probable
probable probable probable
conditions
1 2 3 4 5

Probabilité de survenance

Fig. 1  Matrice des risques

22
2.1 Description de l’unité géographique et
administrative de référence

L’analyse des risques dans la protection civile se réfère toujours à une unité géo-
graphique et administrative bien définie. Ceci peut être, par exemple, la Répu-
blique fédérale d’Allemagne, un Land, une circonscription administrative, un
district ou une commune. Pour cette unité choisie, on évalue l’importance des
dégâts éventuels en cas de survenance d’un événement précis. A côté de dom-
mages causés à des biens divers à protéger, on considère aussi les conséquences
immatérielles de l’événement.

La première étape de l’analyse des risques consiste par conséquent en une


description structurée de l’unité de référence sur la base d’informations perti-
nentes réunies dans un document facilement lisible. Ces informations concer-
nent par exemple la géographie générale (p. ex. le climat, l’exploitation du
sol), la population (p. ex. le nombre d’habitants et la densité de la population),
l’environnement (p. ex. la présence de réserves naturelles), l’économie (p. ex.
l’importance économique, les recettes de taxe professionnelle) et l’approvi-
sionnement en eau et en électricité.11 Il faut saisir au minimum les informations
représentées dans le tableau 1, parce qu’elles constituent une base importante
pour la détermination ultérieure des dommages éventuels (chapitre 2.4).

11 La « description des arrondissements à des fins de protection civile » peut servir de modèle
pour le recensement structuré d’une unité géographique et administrative de référence.
Elle fut publiée dès 1975 par l’Office fédéral de la protection civile de l’époque et constituait
une sorte de recommandation. Son but était de recenser, si possible avec des indications
géographiques précises, tout ce qui concernait directement ou indirectement l’approvi-
sionnement et la protection de la population, à commencer par la situation géographique
et la structure de l‘arrondissement et jusqu’aux installations d’approvisionnement et aux
biens culturels en passant par la composition et la répartition de la population.

23
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

DOMAINE INFORMATIONS
SOURCES
D’INFORMATION POSSIBLES
Nombre d‘habitants •• Offices statistiques
ETRES •• Institut fédéral de recherches sur
Densité de la population
HUMAINS l’urbanisme et le territoire
Nombre de foyers •• Bureaux de déclaration de résidence
•• Office fédéral de la protection de la
Espaces naturels protégés12 nature
ENVIRONNE- •• Offices d‘environnement
MENT
•• Offices statistiques
Surfaces agricoles
•• Offices d‘agriculture
Rendement •• Offices statistiques
ECONOMIE
Recettes de taxe professionnelle •• Autorités économiques

Infrastructures d’approvisionne- Autorités économiques


ment en eau potable Exploitants des infrastructures
Infrastructures d’approvisionne- Autorités économiques
APPROVI- ment en électricité Exploitants des infrastructures
SIONNE-
MENT Infrastructures Autorités économiques
d’approvisionnement en gaz Exploitants des infrastructures
Infrastructures de Autorités économiques
télécommunication Exploitants des infrastructures
BIENS Autorités de protection des monuments
Biens culturels
IMMATÉRIEL historiques

Tab. 1  Description des domaines de référence

Si possible, la description de l’unité de référence est complétée par des cartes


géographiques. Des cartes présentes dans d’autres domaines d’organisation
(p. ex. des applications web de cartographie interactive SIG) peuvent être uti-
lisées.12

12 Conformément à la Loi fédérale sur la protection de la nature (BNatSchG), comptent par-


mi les espaces naturels protégés les réserves naturelles, les parcs nationaux, les réserves
de biosphère, les zones protégées et les parcs naturels.

24
2.2 Définition et description du danger

Dans une deuxième étape, l‘analyse des risques définit le danger considéré.
Le catalogue des numéros d’identification issu de l’appréciation fédérale des
risques (annexe 2) peut servir d’orientation. A partir du danger choisi, un scé-
nario doit être développé, qui servira de point de départ à l’analyse des risques.
Le scénario doit contenir une description claire et suffisamment détaillée de
l’événement afin de fournir une base précise et consistante permettant de
déterminer la probabilité de sa survenance et l’importance des dommages
éventuels. Ainsi, il faut décrire le type, l’envergure, l’intensité, le moment et
la durée de l’événement analysé. Si possible, et dans la mesure où elles sont
disponibles, des connaissances scientifiques/statistiques doivent être prises en
compte. Dans un premier temps, des déficits d’informations peuvent être com-
blés par des hypothèses et des estimations fondées d’experts.

Pour certains dangers, il existe déjà des hypothèses/pronostics scientifique-


ment fondés relatifs à leur intensité probable. Il suffit de les transmettre sur
l’unité de référence analysée. Le choix des paramètres du scénario doit être jus-
tifié. Le tableau 2 donne une idée quant aux paramètres et questions directrices
pour la description d’un scénario :13

Dans la mesure où il s’agit d’événements mesurables (p. ex. crue, séisme, déver-


sement de matières dangereuses), les informations sont données en unités de me-
sure courantes (p. ex. HQ 100 [pour les crues séculaires en Allemagne], magnitude
6 sur l’échelle de Richter, déversement de 100 kg de chlore). Si une description
qualitative est nécessaire, il est recommandé de rappeler des événements de réfé-
rence réels afin de rendre les descriptions compréhensibles pour des tiers et d’il-
lustrer l’analyse qui suit. (Exemple : « Déversement de matière dangereuse dans
la commune de XY le 12 décembre 00). »

13 Au Danemark, on utilise des formulaires pour analyser des risques et la vulnérabilité sur
la base de scénarios définis. L’autorité de protection civile danoise DEMA offre sur sa page
Internet des exemples correspondants et des formulaires en anglais  : http://www.brs.dk/
fagomraade/tilsyn/csb/Eng/RVA/the_RVA_model.htm (05/03/2010).

25
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

PARAMETRE QUESTIONS DIRECTRICES


Danger •• Quel est l’événement considéré ?

Lieu de survenance •• Où est-ce que l’événement a (eu) lieu ?

Envergure •• Quelle est la surface concernée par l’événement ?

Intensité •• Quelle est l’intensité de l’événement ?

Moment de survenance •• Quand est-ce que l’événement a eu lieu ? (saison/moment de


la journée)
Durée •• Quelle est la durée de l’événement et/ou de ses effets directs ?

Déroulement •• Qu’est-ce qui a déclenché l’événement ?


•• Comment est-ce que l’événement se déroule?
Délai d’alerte •• Est-ce qu’on s’attendait à l’événement ?
•• Est-ce que la population a eu le temps de se préparer à
l’événement ?
•• Est-ce que les autorités ont pu se préparer à l’événement ?
Personnes/objets •• Quels sont les personnes ou les objets directement/indirecte-
concernés14 ment concernés par l’événement ? (Personnes, environnement,
objets etc.)
Evénements de •• Y a-t-il des événements comparables à celui en question ?
référence
Autres informations •• Quel est le niveau de préparation /de formation des autorités
responsables /des organismes de secours /des bénévoles ?
•• Informations relatives à la fragilité et/ou la résistance des per-
sonnes et des objets concernés par l’événement
•• Aspects importants pour le scénario mais pas encore saisis

Tab. 2  Paramètres et questions directrices pour décrire le scénario14

14 Ici il faut décrire les biens à protéger concernés par l’événement. L’importance des dom-
mages n’est cependant pas évoquée. Elle sera traitée dans une étape ultérieure de l’ana-
lyse des risques (voir chapitre 2.4).

26
2.3 Définition de la probabilité de survenance

Dans la troisième étape de l’analyse des risques, il faut classer la probabilité


de survenance du scénario préalablement défini sur une gamme à cinq caté-
gories. En analogie avec la présentation ultérieure dans la matrice des risques,
la classification va de la catégorie 1 (« très improbable ») à la catégorie 5 (« très
probable »). A chaque catégorie est attribuée la probabilité statistique de surve-
nance correspondante. Le tableau 3 montre l’exemple d’une classification.

CATÉ- CLASSIFICATION … fois par an Une fois tous


GORIE les … ans
5 très probable ≤ 0,1 10
4 probable ≤ 0,01 100
3 relativement probable ≤ 0,001 1.000
2 improbable ≤ 0,0001 10.000
1 très improbable ≤ 0,00001 100.000

Tab. 3  Exemple d’une classification de la probabilité de survenance

Nota : Il s’agit ici de valeurs statistiques qui se réfèrent à un nombre d’années


défini. Ainsi, une crue séculaire (HQ100) est un événement qui, en moyenne sta-
tistique, a lieu une fois tous les 100 ans. Néanmoins, cela ne signifie pas qu’un tel
événement ne puisse se reproduire avant l’écoulement des 100 ans suivants.15

La classification exemplaire présentée dans le tableau 3 peut être utilisée par


tous les niveaux administratifs. Elle peut être modifiée au besoin. Si les résul-
tats de différentes collectivités régionales doivent être comparés à un même ni-
veau ou être résumés au niveau supérieur, il faut cependant prendre en consi-
dération que l’utilisation de différentes valeurs de seuil pour la classification
mène à des résultats différents.

15 Les « crues séculaires » du Rhin des années 1993 et 1995 ont montré que ceci est possible.

27
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

Pour évaluer la probabilité de survenance d’un danger précis dans une région
de référence, il faut également tenir compte des informations scientifiques et
statistiques disponibles. Là aussi, des déficits d’informations peuvent, dans un
premier temps, être compensés par des hypothèses fondées et des avis d’ex-
perts. Le recours à des autorités techniques ou des institutions de recherche qui
disposent de connaissances (scientifiques) relatives à la probabilité de surve-
nance est recommandé.

A défaut de données statistiques relatives à la détermination de la probabilité


de survenance, on peut effectuer une évaluation qualitative sur la base des es-
timations « très probable » (5), « probable »  (4), « relativement probable »  (3),
« improbable » (2) et « très improbable » (1).

La dérivation de la classification de la probabilité de survenance doit être do-


cumentée. Ceci permet de justifier et/ou adapter l’hypothèse, au moment où
l‘analyse est actualisée ou vérifiée.

28
2.4 Evaluation de l’importance des dommages

L’évaluation de l’importance des dommages auxquels il faut s’attendre en cas


de réalisation d’un danger préalablement défini constitue la quatrième étape
de l’analyse des risques. Dans ce cadre, il faut prendre en compte les différents
domaines et biens à protéger. On considère uniquement les conséquences né-
gatives pouvant être résumées sous le terme de dommages. L’évaluation de
l’importance des dommages exige la sélection de paramètres de dommages16
appropriés, ainsi que la définition de valeurs de seuil correspondantes pour la
classification de l’importance des dommages par rapport à chacun de ces para-
mètres. La procédure appliquée est expliquée ci-dessous :

Sélection des paramètres de dommages

Le tableau 4 ci-dessous donne des exemples pour des paramètres de dommages


qui peuvent être utilisés pour définir l’importance des dommages attendus
dans différents domaines. On propose 20 paramètres de dommages généraux
dont 4 représentent respectivement les secteurs DOMMAGES PERSONNELS,
ENVIRONNEMENT, ECONOMIE, APPROVISIONNEMENT et DÉGÂTS IMMATE-
RIELS. Ces paramètres caractéristiques peuvent être appliqués dans le contexte
de chaque événement grave, car ils représentent les éléments généralement
concernés, même si c’est à des niveaux variés. On a volontairement renoncé
à établir des rapports de cause à effet complexes, afin de pouvoir établir des
thèses plausibles sans investir des efforts excessifs. L’ensemble des paramètres
de dommages représente l’importance des dommages attendus au moment où
le danger préalablement défini se réalise. Chaque paramètre est désigné par une
lettre majuscule qui correspond au secteur concerné, ainsi que par un chiffre en
indice qui renvoie au paramètre en question.

16 Des paramètres de dommages permettent de quantifier les dommages subis par différents
biens à protéger auxquels on peut s’attendre si un danger se produit dans une région de ré-
férence (p. Ex. au niveau national, d’un Land, d’un arrondissement, ou d’une commune).

29
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

Les paramètres de dommages retenus ici représentent un choix basé sur la plau-
sibilité et permettent d’effectuer une analyse des risques pertinente. Il va sans
dire qu’ils peuvent être analysés d’une manière approfondie ou complétés au
besoin.17

Abré- Paramètre de Unité


Domaine Description
viation dommages de mesure
Personnes qui meurent à cause de
M1 Morts Nombre
l’événement dans la région de référence
Personnes blessées dans le cadre de
l’événement dans la région de référence
ou tombant malades pendant/après,
M2 Blessés nécessitant une prise en charge médi- Nombre
cale ou par le système de santé public
DOM- (prendre en compte des séquelles/com-
MAGES plications à long terme)
PERSON- Personnes ayant Personnes qui, à cause de l’événement,
NELS besoin d’aide sont sans abri pendant plus de 15 jours
M3 Nombre
pendant plus de ou qui ont besoin d’aide publique sous
15 jours une autre forme pour survivre
Personnes qui, à cause de l’événe-
Personnes ayant
ment, sont sans abri pendant moins
besoin d’aide
M4 de 15 jours ou qui dépendent de l’aide Nombre
pendant moins
publique sous une autre forme pour
de 15 jours
survivre
Dégradations d’espaces naturels
Dégradation
causées par l’événement (réserves
d’espaces natu-
U1 naturelles, parcs nationaux, réserves Hectares
rels protégés
de biosphère, zones protégées, parcs

naturels)
Des habitats aquatiques dans des eaux
Dégradation
ENVIRON- de surface (rivières, canaux, ruisseaux, Hectares
U2 d’habitats aqua-
NEMENT lacs, étangs) ou dans la mer dégradés ou km
tiques
suite à l’événement
Dégradation de la Nappe phréatique contaminée par
U3 Hectares
nappe phréatique l’événement
Dégradation
Des surfaces agricoles endommagées
U4 de surfaces Hectares
par l’événement
agricoles

17 De nombreuses publications évoquent la différenciation des dommages dans des ana-


lyses des risques. Une sélection de paramètres de dommages pour l’usage dans le contexte
des plans d’action relatifs aux crues est disponible auprès des autorités responsables de
la protection contre les effets des inondations (cf. p. ex. partie 5 du plan d’action relatif
contre les crues de Lippe, disponible sur http://www.stua-lp.nrw.de/map/p/hwlippe/
main/07_Bericht/05/tr/Frame.html (05.03.2010). Ibid. DVWK (1985), p. 32-50).

30
Procedure

Abré- Paramètre de Unité


Domaine Description
viation dommages de mesure
Somme des valeurs de reconstitution/
Dommages
W1 de remise en état pour réparer les dom- Euros
matériels
mages matériels directs (destructions..)
Somme des dommages indirects
Dommages
W2 (lacunes d’approvisionnement, ruptures Euros
consécutifs
ECONOMIE de livraisons etc.)
Perte de produc- Perte de productivité économique due
W3 Euros
tivité économique à l’événement
Baisse de la
Pertes au niveau des taxes profession-
W4 productivité Euros
nelles dues à l’événement
industrielle
Rupture de
Durée de la rupture, région et nombre Heures/jours
V1 l’alimentation en
de personnes concernées Nombre
eau potable
Rupture de
Durée de la rupture, région et nombre Heures/jours
V2 l’alimentation en
de personnes concernées Nombre
APPROVI- électricité
SIONNE- Rupture de
MENT Durée de la rupture, région et nombre Heures/jours
V3 l’alimentation
de personnes concernées Nombre
en gaz
Rupture de
l’infrastructure Durée de la rupture, région et nombre Heures/jours
V4
de télécommuni- de personnes concernées Nombre
cation
Importance des effets de l’événement
Effets sur la
sur la sécurité et l’ordre publics (p. ex.
I1 sécurité et l’ordre Degré
manifestations publiques, violence
publics
contre des personnes/des objets)
Importance des effets au niveau
politico-administratif (p. ex. demande
I2 Effets politiques Degré
d’une intervention publique, appels à la
DOM- démission d’hommes politiques)
MAGES
IMMATE- Importance des effets au niveau
RIELS Effets psycholo- politico-administratif (p. ex. perte de
I3 Degré
giques confiance dans le gouvernement/
l’administration publique)
Nombre
Dommages cau- d’objets et
Selon la Convention de la Haye, biens
I4 sés à des biens importance
culturels endommagés par l’événement
culturels des dom-
mages

Tab. 4  Modèle de paramètres de dommages

31
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

Définition de valeurs de seuil

Ensuite, il faut définir des valeurs de seuil appropriées permettant de classi-


fier l’importance des dommages pour chaque paramètre de dommages. L’im-
portance des dommages est déterminée en estimant les effets attendus pour
chaque paramètre de dommages et en leur attribuant une valeur des dom-
mages. Ces valeurs devraient être établies elles aussi avec la participation
d’autant de disciplines/d’autorités techniques compétentes que possible pour
augmenter la fiabilité des résultats et ainsi d’acceptation des déclarations. Le
rappel de règlements existants, de résultats scientifiques et d’événements de
référence facilite la définition des valeurs de seuil. Leur développement doit
être documenté.

Tout comme pour la classification de la probabilité de survenance, il y a cinq


niveaux. La classification va de « insignifiant » (valeur des dommages 1) à « ca-
tastrophique » (valeur des dommages 5). Celui qui applique la méthode doit dé-
terminer des valeurs de seuil permettant la classification de l’importance des
dommages pour l’unité de référence en question.

Ces valeurs de seuil pour la classification peuvent être dérivées de règlements


existants18, de connaissances scientifiques ou en agissant par analogie avec des
procédures ayant fait leurs preuves dans d’autres domaines de compétences et
d’autres nations (p. ex. en Suisse ou dans les Pays-Bas).

Les tableaux ci-dessous peuvent servir de modèles pour la classification. Ils peu-
vent être adaptés aux besoins individuels de l’utilisateur :

18 La « Douzième ordonnance relative à l’exécution de la loi fédérale sur la protection contre


les immissions (BIMSchV 12 2000) », annexe VI, comptes rendus, contient des valeurs de
seuil pour des événements soumis à déclaration obligatoire. Celles-ci peuvent servir de
base pour la classification. La classification des dommages économiques peut s’orienter,
par exemple, aux critères du Fonds social européen. Dans le règlement (CE) no. 2012/2002
du Conseil du 11 novembre 2002 instituant le Fonds de solidarité de l’Union Européenne,
on parle de « catastrophes majeures », lorsque les coûts directs des dommages estimés dé-
passent les 3 milliards d’euros ou 0.6 % du produit intérieur brut de l’état concerné (cf.
§ 2 (2) du règlement).

32
Procedure

Classification DOMMAGES PERSONNELS


personnes dé- personnes dépen-
Blessés/
Valeur qualification Morts pendant d’aide dant d’aide < 15
malades
>15 jours jours
> ___ personnes
5 catastrophique > ___ > ___ > ___
> ___h/j
___ - ___personnes
4 important ___ - ___ ___ - ___ ___ - ___
___ - ___heures/jours
___ - ___personnes
3 moyen ___ - ___ ___ - ___ ___ - ___
___ - ___heures/jours
___ - ___personnes
2 faible ___ - ___ ___ - ___ ___ - ___
___ - ___heures/jours

≤ ___ personnes
1 insignifiant ≤ ___ ≤ ___ ≤ ___
≤ ___h/j

Tab. 5  Modèle de classification pour le domaine des DOMMAGES PERSONNELS19

Classification DÉGRADATIONS DE L’ENVIRONNEMENT

Dégradation d’es- Habitat Nappe Surfaces


Valeur qualification
paces protégés aquatique phréatique agricoles

à long terme à long terme


Rivière > ___ km
> ___ ha > ___ha
5 catastrophique transitoire
ou lac > ___ ha > ___ ha
transitoire
ou mer > ___ ha
> ___ ha > ___ha

à long terme > ____ à long terme


Rivière > ___ km
- ___ha > ___ha
4 important transitoire
ou lac > ___ ha ___ - ___ha
transitoire
ou mer > ___ ha
> ____ - ___ha > ___ha

à long terme > ____ à long terme


Rivière > ___ km
- ___ha > ___ha
3 moyen transitoire
ou lac > ___ ha ___ - ___ha
transitoire
ou mer > ___ ha
> ____ - ___ha > ___ha

à long terme > ____ à long terme


Rivière > ___ km
- ___ha > ___ha
2 faible transitoire
ou lac > ___ ha ___ - ___ha
transitoire
ou mer > ___ ha
> ____ - ___ha > ___ha

à long terme
à long terme ≤ ___ ha Rivière > ___ km
> ___ha
1 insignifiant transitoire ou lac > ___ ha ≤ ___ ha
transitoire
≤ ___ ha ou mer > ___ ha
> ___ha

Tab. 6  Modèle de classification pour le domaine de l‘ENVIRONNEMENT

19 Nota : La perte de vies humaines est toujours tragique. La classification a pour unique ob-
jectif de déterminer une valeur des dommages et apprécier plus tard le risque. Elle ne pré-
sente en aucun cas un jugement de valeur.

33
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

Classification DEGRADATION ECONOMIQUE


Pertes de Pertes de
Dommages Dommages
Valeur qualification rendement rendement
matériels consécutifs
économique industriel
5 catastrophique > ___ € > ___ € > ___ € > ___ €

4 important ___ - ___ € ___ - ___ € ___ - ___ € ___ - ___ €

3 moyen ___ - ___ € ___ - ___ € ___ - ___ € ___ - ___ €

2 faible ___ - ___ € ___ - ___ € ___ - ___ € ___ - ___ €

1 insignifiant ≤ ___ € ≤ ___ € ≤ ___ € ≤ ___ €

Tab. 7  Modèle de classification pour le domaine de l’ECONOMIE

Classification RUPTURES D’APPROVISIONNEMENT


Télécommuni-
Valeur qualification Eau potable Electricité Gaz
cations
> ___ > ___ > ___ > ___
pers. pers. pers. pers.
5 catastrophique
pendant > ___ pendant > ___ pendant > ___ pendant > ___
heures/jours heures/jours heures/jours heures/jours

___ - ___ ___ - ___ ___ - ___ ___ - ___


personnes personnes personnes personnes pen-
4 important
pendant ___ - ___ pendant ___ - ___ pendant ___ - ___ dant ___ - ___
heures/jours heures/jours heures/jours heures/jrs

___ - ___ ___ - ___ ___ - ___ ___ - ___


personnes personnes personnes personnes pen-
3 moyen
pendant ___ - ___ pendant ___ - ___ pendant ___ - ___ dant ___ - ___
heures/jours heures/jours heures/jours heures/jrs

___ - ___ ___ - ___ ___ - ___ ___ - ___


personnes personnes personnes personnes pen-
2 faible
pendant ___ - ___ pendant ___ - ___ pendant ___ - ___ dant ___ - ___
heures/jours heures/jours heures/jours heures/jrs

≤ ___ ≤ ___ ≤ ___ ≤ ___


personnes personnes personnes personnes
1 insignifiant
pendant ≤ ___ pendant ≤ ___ pendant ≤ ___ pendant ≤ ___
heures/jours heures/jours heures/jours heures/jours

Tab. 8  Modèle de classification pour le domaine de l’APPROVISIONNEMENT

34
Procedure

Classification DOMMAGES IMMATERIELS


Effet sur la Effet au Dommages
Effet au niveau
Valeur qualification sécurité et niveau causés à des
politique
l’ordre publics psychologique biens culturels

Importance : Importance : Importance : Importance :


5 catastrophique
__________ __________ __________ __________

Importance : Importance : Importance : Importance :


4 important
__________ __________ __________ __________

Importance : Importance : Importance : Importance :


3 moyen
__________ __________ __________ __________

Importance : Importance : Importance : Importance :


2 faible
__________ __________ __________ __________

Importance : Importance : Importance : Importance :


1 insignifiant
__________ __________ __________ __________

Tab. 9  Modèle de classification pour le domaine des DEGATS IMMATERIELS

Si les résultats de différentes collectivités régionales doivent être comparés


à un même niveau ou résumés à l’échelon supérieur, il faut tenir compte du
fait que l’utilisation de différentes valeurs de seuil pour la classification mène
à des résultats différents. La classification des paramètres de dommages pour
les secteurs DOMMAGES PERSONNELS, ENVIRONNEMENT, ECONOMIE et AP-
PROVISIONNEMENT peut être réalisée moyennant des valeurs quantitatives
à définir par l’utilisateur de la méthode. La classification des paramètres de
dommages pour le secteur des DEGATS IMMATERIELS est difficilement quanti-
fiable. En considérant l’impact de l’événement sur la sécurité et l’ordre publics,
le nombre des unités administratives concernées dans l’unité géographique de
référence pourrait être retenu.20

20 Exemple : L’unité géographique ou administrative de référence « pays X » classifie l’im-


pact de l’événement sur la sécurité et l’ordre publics d’ « important » (valeur 3), si, dû à
l’événement, on s’attend à des difficultés considérables quant au maintien de la sécurité
et de l’ordre publics dans 10 à 20 % de ses arrondissements.

35
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

Détermination des valeurs de dommage

La détermination des valeurs des dommages pour les différents paramètres de


dommage est l‘étape essentielle de l’analyse des risques. C‘est pourquoi il est
particulièrement recommandé de solliciter le concours d’experts de secteurs
variés pour élaborer ensemble des constatations fiables.

Au moment de la réalisation du risque décrit dans le scénario, il faut évaluer


pour chaque paramètre de dommages l’importance attendue des dommages.
Pour ce faire, on attribue au paramètre en question une valeur des dommages
basée sur la classification effectuée auparavant. Ce faisant, il est recommandé
de se référer à des événements antérieurs comparables.21 Des facteurs ayant une
influence sur les dommages, comme la vulnérabilité, les moyens de protection
présents ou disponibles et les ressources pour parer le sinistre ou lutter contre
ses effets doivent être pris en compte dans le cadre de la définition des valeurs
des dommages.22 Les valeurs des dommages et leur développement doivent être
documentés.

La détermination de la valeur totale des dommages est ensuite réalisée par une
simple opération arithmétique. Les valeurs de classification des paramètres
considérés sont d’abord additionnées et puis divisées par leur nombre. La pro-
cédure est illustrée dans le tableau 10.

21 L’évaluation d’événements (extrêmes) survenus par le passé est normalement bien do-
cumentée. Les événements de référence et les dommages qui y étaient liés ne doivent
pas nécessairement avoir eu lieu dans le propre domaine de responsabilité. L’Emergency
Events Database EM-DAT du Collaborating Centre for Research on the Epidemiology of
Disasters (CRED) de l’OMS peut servir comme point de départ pour des considérations
individuelles. Cette base de données réunit des catastrophes techniques (y compris des ac-
cidents de transport) et des catastrophes naturelles : www.em-dat.net/(05.03.2010). Les
événements concernant l’Allemagne peuvent être filtrés à l’aide de la fonction « country
profiles ».
22 Si des experts sont entendus, la prise en compte des facteurs ayant une influence sur les
dommages se fait automatiquement au moment de la classification. Ainsi, on ne don-
nera pas d’informations relatives aux impacts de crues sans avoir demandé l’expertise
du groupe de travail des Länder concernant l’eau (LAWA). Dans des brochures du LAWA
comme celle sur l’ « Efficacité de mesures de précaution et préventives contre les crues »
on trouve des renseignements intéressants concernant des facteurs susceptibles de dimi-
nuer ou d’augmenter les risques de dommages.

36
Procedure

Nota : Il existe la possibilité d’évaluer individuellement les paramètres géné-


raux de dommages. Ceci permet de tenir compte de l’importance des différents
paramètres (et en conséquence aussi, de façon indirecte, des facteurs d’aver-
sion23). Le principe est simple : La valeur des dommages qui doit être mise en
évidence est comptée plusieurs fois. Le diviseur pour le calcul de la valeur des
dommages doit être augmenté en conséquence pour pouvoir continuer à appli-
quer la matrice des risques. Si les résultats de différentes collectivités régionales
doivent être comparés à un même échelon ou résumés à l’échelon supérieur, il
faut savoir cependant que la pondération variée des paramètres de dommages
mène à des résultats différents.

Unité de Dommages Valeur des


Paramètre de Abré-
Secteur mesure attendus dommages
dommages viation
absolue (exemple) (exemple)
Morts Nombre 15 M1 2

Personnes blessées Nombre 120 M2 2


DOMMAGES
PERSON- Personnes dépendant
Nombre 0 M3 1
NELS d’aide > 15 jours
Personnes dépendant
Nombre 120 000 M4 3
d’aide < 15 jours
Dégradation
Hectares 500 (transitoire) U1 2
d’espaces protégés
Dégradation d’habitats Km ou
Aucun U2 1
ENVIRONNE- aquatiques hectares
MENT Pollution de la nappe
Hectares Aucun U3 1
phréatique
Dégradation de
Hectares Aucun U4 1
surfaces agricoles
Dégâts matériels Euros 4 milliards W1 5
Dommages Pas quantifiable
Euros W2 1
consécutifs en ce moment
ECONOMIE Perte de productivité Pas quantifiable
Euros W3 1
économique en ce moment
Perte de productivité Pas quantifiable
Euros W4 1
industrielle en ce moment

23 Le phénomène qui consiste à accorder plus d’importance à des événements qui causent
des dégâts considérables a été observé dans de nombreuses situations. Il en existe des ex-
plications théoriques. Ce phénomène est nommé « aversion au risque » (d’après l’Office
fédéral de la protection civile, Suisse, 2007).

37
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

Unité de Dommages Valeur des


Paramètre de Abré-
Secteur mesure attendus dommages
dommages viation
absolue (exemple) (exemple)
Rupture de l’appro- Nombre de
Zéro
visionnement en eau personnes, V1 1
Zéro
potable heures/jours
Rupture de l’approvi- Nombre de
230000,
sionnement personnes, V2 5
APPROVI- 3 jours
en électricité heures/jours
SIONNE-
MENT Nombre de
Rupture de l’alimenta- Zéro
personnes, V3 1
tion en gaz Zéro
heures/jours
Nombre de
Interruption des voies 125,000,
personnes V4 3
de télécommunication jusqu’à 1 jour
heures/jours
Impact sur la sécurité
Importance Aucun I1 1
et l’ordre publics
Impact politique Importance Aucun I2 1
DEGATS
IMMATE- Impact psychologique Degré Aucun I3 1
RIELS
Nombre
3
Dommages causés à d’objets, Im-
Dommage I4 3
des biens culturels portance du
signifiant
dommage
Total : 37

Divisé par le nombre de paramètres de dommages : 20

Valeur totale des dommages : 1,9

Tab. 10 Valeurs des dommages et valeur totale des dommages (exemple). Les valeurs et informations
ont été choisies de manière aléatoire. Elles servent seulement à illustrer la procédure.

Nota : Pour déterminer la valeur totale des dommages, il faut toujours consi-
dérer tous les paramètres de dommages.24 Même si un ou plusieurs paramètres
ne sont pas concernés par l’événement intervenu, il faut attribuer la valeur 1
(insignifiant) à ce ou ces paramètre(s) – d’autant plus qu’un dommage ne peut
jamais être complètement exclu. En principe, la personne réalisant l’analyse
peut rajouter ses propres paramètres de dommages et valeurs de seuil. Une ana-
lyse plus détaillée est toujours possible.

24 Remarque : Des personnes dépendant d’aide ne peuvent être saisies que dans l’une des
deux catégories, c’est-à-dire « des personnes dépendant d’aide pendant plus de 15 jours »
(M3) ne seront pas saisies parmi les « personnes dépendant d’aide jusqu’à 15 jours » (M4).

38
2.5 Détermination et visualisation de risques

Le résultat de l’analyse des risques est visualisé à l’aide d’une matrice des
risques. Le risque, déterminé au moyen de la probabilité de survenance et l’im-
portance des dommages, est reporté dans la matrice comme un point (cf. ta-
bleau 2).
Abb. 2

catastro-
phique 5,0
4,9
5 4,8
4,7
4,6
4,5
4,4
4,3
Importance des dommages

4,2
4,1
grande 4,0
3,9
4 3,8
3,7
3,6
Risque
RISIKO
3,5
3,4
3,3
3,2
3,1
très élève
moyenne 3,0
2,9
3 2,8
2,7
2,6
élève
2,5
2,4
2,3
2,2
2,1 moyen
faible 2,0
1,9
2 1,8
1,7
1,6 faible
1,5
1,4
1,3
1,2
1,1
négligeable 1,0

probable
très peu peu sous très
certaines probable
probable probable probable
conditions
1 2 3 4 5

Probabilité de survenance

Fig. 2  Visualisation du risque déterminé par un point dans la matrice (de façon exemplaire, pour la
probabilité de survenance 4 et l’importance des dommages 1.9).

39
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

Tandis que la détermination de la probabilité de survenance d’un événement


d’une certaine intensité mène toujours à un entier naturel entre un et cinq, la
quantification de l’importance des dommages à l’aide de nombres décimaux
avec un chiffre après la virgule est plus différenciée.

L’objectif de l’analyse des risques dans la protection civile est la confrontation


comparative de risques différents provoqués par des dangers et événements di-
vers (scénarios) dans la matrice de risques (exemple voir tableau 3).25 Dans ce
but, les étapes de l’analyse des risques décrites ci-dessus doivent être exécutées
pour tous les dangers importants. Le risque peut ensuite être mis en relation
moyennant la matrice de risques.

Cette méthode est basée sur des scénarios correspondant à des dangers et des
probabilités de survenance divers pour lesquels l’importance attendue des
dommages est déterminée.

Cette information peut servir de base à des décisions concernant la gestion de


risques, la planification de mesures d’urgence et la gestion de crises. Dans ce
cadre, des mesures visant à réduire les risques et à la préparation à des événe-
ments inévitables, ainsi qu’à leur maîtrise, sont nettement prioritaires.

L’analyse des risques dans la protection civile est un devoir permanent. La sé-
lection des scénarios et des biens de protection peut être soumise à des condi-
tions politiques. Les menaces, la vulnérabilité d’objets et d’autres facteurs
changent avec le temps. C’est pourquoi il faut examiner et actualiser régulière-
ment les expériences retenues, les données utilisées et la procédure appliquée
et les adapter, le cas échéant, aux nouvelles conditions. La documentation de la
procédure appliquée ainsi que des données utilisées est importante pour garan-
tir la traçabilité des résultats de l’analyse de risques. En outre, une procédure
transparente et méthodique augmente l’acceptation des résultats.

25 Aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, des analyses de risques nationales sont réalisées


annuellement. Leurs résultats sont présentés dans une matrice de ce type. Tandis que la
méthode et les résultats de l’analyse de risques britanniques sont classifiés, le public ayant
accès seulement à une présentation très généralisée (cf. National Risk Register, 2008), ils
sont en grande partie accessibles au public dans les Pays-Bas (cf. Ministerie van Binnen-
landse Zaken en Koninkrijksrelaties 2008).

40
Procedure

Abb. 3

catastro-
phique 5,0
4,9
5 4,8
4,7
scénario 14
scénario 2 scénario 8
4,6
4,5
4,4
4,3
Importance des dommages

4,2
4,1 scénario 11 scénario 5
grande 4,0 scénario 9
3,9
4 3,8
3,7
3,6 scénario 13
RISIKO
Risque
3,5
3,4
3,3
3,2
3,1
scénario 12 très élève
moyenne 3,0
2,9 scénario 7
3 2,8
2,7
2,6
élève
2,5
scénario 3
2,4
2,3
2,2
2,1 moyen
faible 2,0
1,9
2 1,8
1,7
scénario 1
1,6 faible
1,5
1,4
1,3
1,2 scénario 4
1,1 scénario 6
négligeable 1,0

1 scénario 10

probable
très peu peu sous très
certaines probable
probable probable probable
conditions
1 2 3 4 5

Probabilité de survenance

Fig. 3  Présentation comparative de risques divers par des pointes dans la matrice (exemple).

41
3
Gestion de Risques
L’analyse de risques n’est pas une fin en soi mais fait partie de la gestion de
risques. Normalement, le processus de gestion de risques est représenté comme
un cycle parce que, après la mise en œuvre des mesures, on examinera si le but
envisagé a été atteint :

Fig. 4  L’analyse de risques, élément central de la gestion de risques (basée sur ISO 31000)

45
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

Dans le cadre de la gestion de risques, il appartient aux autorités chargées de


la protection civile de fournir des informations fiables concernant les dangers,
les risques, ainsi que les capacités disponibles pour les combattre.26 Ces infor-
mations serviront de base neutre et transparente aux responsables politiques
et aux acteurs compétents et leur permettront de décider pour les citoyens de
la réaction à adopter face à des sujets complexes et des situations difficiles. Ceci
inclut des décisions relatives à la gestion de risques (p. ex. mettre l’accent sur
des mesures servant à réduire les risques), à la planification de mesures d’ur-
gence (p. ex. préparation à des événements inévitables), ainsi qu’à la gestion de
crises (p. ex. prévoir des ressources).

La préparation et la mise à disposition des résultats de l‘analyse des risques aux


décideurs politiques et à la population est un élément important de la gestion
de risques. Car si l’analyse des risques est un processus scientifique bien précis,
l’évaluation des risques et la sélection de mesures qui les réduisent ainsi que
les réflexions qui accompagnent cette procédure ultérieure sont dans une large
mesure déterminées par des aspects politiques et sociétaux. Cette procédure
exige la mise en place d’un échange entre les administrations techniques, les
milieux scientifiques et politiques et la population, permettant de communi-
quer les risques identifiés, les déficits d’informations et les impondérabilités.
En général, l’évaluation de risques identifiés s’effectue dans un dialogue entre
les analystes et les responsables politiques en mettant les objectifs de protec-
tion en rapport avec le risque de survenance d’un événement, identifié grâce
à l’analyse. Les objectifs de protection décrivent l’envergure et la qualité de la
protection accordée à des biens de protection choisis et les capacités mainte-
nues en réserve pour maîtriser des dégâts éventuels.

Dès aujourd’hui, on constate qu’il y a un besoin de communiquer les résultats


de l’analyse entre les autorités et les citoyens. Il s’agit d’un dialogue entre ci-
toyens et autorités, mené dans le cadre de négociations sociales qui ont une
fonction de légitimation (Evers 1993, p. 364). Cependant, une telle discussion
exige des informations publiques et transparentes émanant du monde des
sciences et des autorités. Il faut que tous ceux qui sont concernés sachent faire
la différence entre des informations prouvées et fiables d’un côté et des hypo-
thèses de l’autre. Ceci permet de montrer que les institutions publiques ne peu-

26 En ce qui concerne le rôle de l’analyste dans le cadre de la « préparation de décisions »,


cf. aussi Eppler & Mengis 2003.

46
Gestion de Risques

vent pas garantir une protection totale de la population et qu’une préparation


des citoyens, basée sur l’événement en question, est nécessaire et doit être en-
couragée (mise en place et développement de la capacité des citoyens de s’aider
eux-mêmes).

Luhmann (2003, p. 166) observe sans illusion, que les situations à risque se ca-
ractérisent par le fait qu’on manque d’informations. Il va sans dire que les hy-
pothèses sur lesquelles reposent les décisions et les analyses peuvent être mises
en question. Probablement, elles devront être actualisées au cours du temps. En
fin de compte, il s’agit de connaître le degré d’incertitude que (la majorité de) la
société est prête à accepter en ce moment.

47
4
Perspectives
La méthode d’analyse des risques décrite dans ce manuel peut s’appliquer à
tous les échelons administratifs. Sans grand effort, elle permet d’obtenir rapide-
ment de bons résultats. Un des facteurs qui y contribue est le recours à l’exper-
tise technique provenant d’autorités diverses, dès le début de la procédure, afin
de prendre en compte le plus grand nombre d’aspects liés au risque. En même
temps, la coopération interdisciplinaire et entre autorités diverses permet de
mettre en relation les données disponibles et de générer des thèses fiables.

Si les résultats d’analyses des risques, provenant de collectivités locales diverses,


doivent être comparés au même échelon ou résumés à l’échelon supérieur, il faut
que les scénarios, les paramètres de dommages et les indicateurs soient homo-
gènes et que les valeurs de seuil soient les mêmes pour la classification de la pro-
babilité de survenance et l’importance des dommages. Pour l‘analyse des risques
à l’échelon des Länder, des arrondissements et des communes, les utilisateurs
futurs devraient se concerter pour fixer une méthode. Les paramètres dévelop-
pés par le BBK peuvent servir de base au processus d’harmonisation à l’échelon
des Länder, des arrondissements et des communes. Généralement, il faut partir
du principe que les résultats d’analyses de risques seront plus facilement accep-
tés si un nombre important de ressorts/divisions/disciplines a contribué à la dé-
termination des valeurs. C’est pourquoi il faut continuer à intensifier la synergie
de tous les acteurs et de tous les niveaux administratifs, afin de coordonner de
façon efficace les résultats de ces analyses et les rendre publiques.

Si les autorités se penchent ensemble sur la question des risques, il y aura des
questions supplémentaires à tous les échelons. Le cas échéant, il faudra lancer
des recherches ciblées pour y répondre. Les résultats de ces recherches, mais
avant tout les résultats des différentes analyses, contribueront à améliorer la
protection de la population en Allemagne. Un échange d’expériences et d’infor-
mations, comme il a été commencé dans le contexte de l’évaluation de risques
réalisée par les Länder, harmonisée pour être uniforme au niveau fédéral, contri-
buera à améliorer continuellement et la méthode et le niveau d’information.

51
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

L’application systématique de la méthode dans la pratique montrera s’il serait


judicieux d’appuyer l’analyse par des technologies de l’information à l’avenir.27
Ainsi, l’application de systèmes d’information géographiques (SIG) pourrait
soutenir de manière ciblée l’analyse des risques telle qu’elle est présentée ici.28
Un SIG permet des analyses complexes de l’espace et la génération de nouvelles
informations qui peuvent être visualisées sur des cartes géographiques et sont
faciles à saisir par l’intuition. Un SIG est donc l’outil de choix pour réaliser des
analyses plus détaillées d’espaces en rapport avec des biens de protection, des
dangers et des risques. Les résultats peuvent être présentés à l’aide de cartes se-
lon les besoins. Celles-ci peuvent fournir des informations détaillées et soutenir
des décisions dans le cadre de la gestion de risques et de crises. L’utilisation de
SIG a déjà été décrite en 2003 dans un rapport de recherche portant le titre « Eta-
blissement d’un atlas de données de protection ». Dans beaucoup de secteurs de
la prévention de risques – par exemple, dans le domaine des crues ou du calcul
de la propagation de substances toxiques – l’application de ces systèmes est
déjà une pratique courante.

27 En Suisse par exemple, l’Office fédéral de la protection civile propose un programme gra-
tuit nommé RiskPlan pour soutenir la gestion des risques : http://www2.vbs.admin.ch/
internet/apps/riskmanagement/(05.03.2010).
28 A l’aide d’un logiciel SIG courant, on peut, p. ex. sauvegarder, traiter, analyser et présenter
sous forme de cartes géographiques des données de toute sorte relatives à l’espace. Des
informations sur la position et les caractéristiques d’objets réels sont sauvegardées dans
une base de données et présentées en fonction de niveaux thématiques dans un système
de référence géographique commun. La base de données est liée à une carte digitalisée sur
le moniteur de l’ordinateur sur laquelle les informations sont présentées par des symboles
spécifiques. Des changements dans la base de données sont directement reflétés sur la
carte. En superposant des niveaux de données, on peut combiner des informations qui
sont ensuite présentées sur une carte thématique.

52
5
Bibliographie et Sources
Office fédéral de la protection de la population (OFPP) de la Suisse
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Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

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édition, Opladen 1993, p. 339-374.

FLEISCHHAUER M : Klimawandel, Naturgefahren und Raumplanung – Ziel und


Indikatorenkonzept zur Operationalisierung räumlicher Risiken, Dortmund 2004.

ISO 31000 Risk management : principles and guidelines, Genève 2009.

ISO 31010 Risk management : risk assessment techniques, Genève 2009.

ISO Guide 73 :2002 : Risk management – Vocabulary, Genève 2009.

Länderarbeitsgemeinschaft Wasser (LAWA) (éd) : Handlungsempfehlungen


zur Erstellung von Hochwasser-Aktionsplänen, Schwerin 1999.

Länderarbeitsgemeinschaft Wasser (LAWA) (éd) : Wirksamkeit von


Hochwasservorsorge und Hochwasserschutzmaßnahmen, Schwerin 2000.

LUHMANN N : Soziologie des Risikos, Berlin 2003.

Ministerie van Binnenlandse Zaken en Koninkrijksrelaties (éd.) :


National Security Programme – National Risk Assessment Method Guide, Den Haag
2008 (online sur : http://www.minbzk.nl//english/subjects/public-safety/nation-
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Risikokommission (ad hoc-Kommission „Neuordnung der Verfahren


und Strukturen zur Risikobewertung und Standardsetzung im ge-
sundheitlichen Umweltschutz der Bundesrepublik Deutschland“) :
Abschlussbericht der Risikokommission, Salzgitter 2003.

Thüringer Ministerium für Bau und Verkehr : Windlastzonen nach DIN


1055-4 der Landkreise/kreisfreien Städte und Gemeinden im Freistaat Thüringen,
dans : Thüringer Staatsanzeiger 50/2006, p. 2037.

Zwölfte Verordnung zur Durchführung des Bundes-Immissionsschut-


zgesetzes (Störfall-Verordnung – 12. BIMSchV du 26 avril 2000 dans la
version du 08 juin 2005), Bundesgesetzblatt I 2005, 1617-1620.

56
Annexe
Annexe 1
Glossaire

Les définitions des termes ci-dessous sont spécifiques au BBK et au cadre de


l’analyse des risques dans la protection civile. Dans d’autres contextes, les
termes peuvent avoir d’autres significations.

TERME DEFINITION
Evénement Coïncidence dans l’espace et dans le temps de biens de protection
et de dangers

Danger Etat, circonstance ou processus dont l’impact peut causer des


dommages à un bien de protection

Menace Mesure de la probabilité avec laquelle, en un lieu précis, un danger


se transforme en un événement d’une certaine intensité, qui peut
causer des dommages à un bien de protection
Risque Mesure de la probabilité d’endommagement d’un bien de protection
en tenant compte de l’importance potentielle des dommages

Analyse de risque Procédure systématique pour évaluer la probabilité de survenance


d’un certain risque en prenant en compte l’importance des dom-
mages éventuels
Evaluation de risques Procédure servant à
(1) constater dans quelle mesure l’objectif de protection défini aupa-
ravant sera atteint en cas de survenance d’un événement,
(2) définir le risque résiduel acceptable et à
(3) décider si des mesures en vue de réduire ce risque peuvent/doi-
vent être prises
Communication de Echange d’informations et d’opinions à propos de risques existants
risques en vue de les éviter, réduire ou accepter

Gestion de risques Procédure structurée et continue ayant pour but de traiter des
risques de manière systématique. Elle comprend l’analyse et
l’évaluation de risques ainsi que la planification et la réalisation de
mesures, notamment pour les éviter, réduire ou accepter
Dommage Impact d’un événement sur un bien de protection qualifié de négatif

59
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

TERME DEFINITION
Paramètre de Mesure permettant de quantifier des dommages susceptibles d’être
dommages causés à des biens de protection variés en cas de survenance d’un
danger dans une unité administrative de référence
Bien de protection Tous les objets qui doivent être protégés en raison de leur valeur
idéelle ou matérielle

Objectif de protection Etat visé d’un bien de protection qui doit être conservé en cas de
survenance d’un événement

Scénario Hypothèse d’événements ou d’un enchaînement d’événements et


de leur impact sur des biens de protection

Prévention La somme de toutes les mesures préventives et préparatoires qui


peuvent être prises pour éviter et/ou maîtriser un événement ou en
réduire les effets négatifs
Vulnérabilité Mesure permettant de quantifier la sensibilité potentielle d’un bien
de protection face à des dommages causés par un événement défini

60
Annexe 2
Catalogue de numéros d’identification de dangers pour
l‘appréciation harmonisée des menaces au niveau national

Numéro
d‘identifi- Titre/description
cation
3100 Dangers et exigences provoqués par des événements naturels et des
influences d’environnement anthropogènes

3110 Situations météorologiques extrêmes

3111 Tempête/ouragan/tornade
3112 Pluies violentes, grêle, grésil, verglas
3113 Chutes de neige prolongée/congères
3114 Forte gelée prolongée
3115 Danger d‘avalanches
3116 Orages importants avec des décharges électriques violentes de foudre
3117 Périodes de canicule et de sécheresse avec des mauvaises récoltes et/ou
manque d’eau potable
3118 SMOG

3120 Séismes

3130 Mouvements de terrain

3131 Dégâts dans les montagnes/affaissements de terrain/éboulements/coulées de


boue/glissements de pentes
3140 Grands incendies (incendies de forêts, lande, marais)

3150 Crues/raz-de-marée
3151 Inondations causées par des ruptures de barrages
3152 Inondations locales causées par des pluies torrentielles
3153 Crues de ruisseaux et de rivières, inondations de vallées
3154 Raz-de-marée/crues de lacs intérieurs
3160 Impacts de météorites

61
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

Numéro
d‘identifi- Titre/description
cation
3200 Dangers et exigences causés par des situations NBC, accidents de
technologie et de transport et grands incendies

3210 Dangers nucléaires

3211 Dégagement de substances dangereuses de centrales nucléaires sur le terrain


national
3212 Dégagement de substances dangereuses de centrales nucléaires de pays
voisins
3213 Dégagement de substances dangereuses de centrales nucléaires d’autres états
3214 Dégagement de substances dangereuses d’autres installations nucléaires
(réacteurs de recherche, usines de retraitement ou autres installations manipu-
lant des substances radioactives)
3215 Dégagement d’autres substances radioactives

3220 Dangers biologiques

3221 Epidémies (p. ex. influenza et pandémies)


3222 Epizooties
3223 Maladies des plantes de grande envergure (épiphyties)
3224 Dégagement de substances pathogènes ou de microorganismes d’installations
biologiques ou de transformation génétique
3225 Libération d’autres matières pathogènes (biologiques) ou de microorganismes

3230 Dangers chimiques

3231 Dégagement de substances toxiques (sauf entreprises Seveso)

3235 Dégagement de substances dangereuses d’installations fixes dont le


potentiel dangereux est connu (entreprises Seveso, p. ex. dégagement de
certaines substances inoffensives qui, au contact de l’air, s’enflamment,
provoquent des explosions ou des déflagrations, ou deviennent patho-
gènes ou toxiques en liaison avec d’autres substances)

3240 Ecoulement de matières dangereuses dans le cadre d’accidents de trans-


port (routier, ferroviaire, aérien, voies navigables, y inclus les eaux côtières
et de haute mer,)
Informations relatives aux oléoducs soit sous ce numéro, soit sous le numéro 3260

62
Annexe

Numéro
d‘identifi- Titre/description
cation
3241 Voies routières, ferroviaires, aériennes
3242 Voies fluviales
3243 Eaux côtières/haute mer

3245 Grands incendies, explosions, déflagrations

3250 Grand nombre de personnes concernées

3251 Voies routières, ponts et tunnels inclus


3252 Chemin de fer, ponts et tunnels inclus
3253 Voies navigables, eaux côtières et haute mer ainsi que voies fluviales incluses
3254 Transport aérien
3255 Grand nombre de personnes concernées pour d’autres raisons

3260 Perturbations graves et dommages importants dans des installations


d’approvi-sionnement et d’alimentation (infrastructures vitales – appro-
visionnement) Informations relatives aux oléoducs soit sous ce numéro, soit
sous le numéro 3240

3261 Eau
3262 Denrées alimentaires
3263 Gaz (gaz, gaz liquéfié)
3264 Electricité
3265 Chauffage urbain
3266 Produits pétroliers
3267 Charbon
3269 Santé (Hôpitaux/cliniques, dépôts centraux de médicaments, …)

3270 Perturbations graves et dommages importants dans des installations


d’évacuation (infrastructures vitales – évacuation)

3271 Réseau d’évacuation des eaux usées, stations d‘épuration d’eau


3272 Enlèvement de déchets en général, décharges, usines d’incinération de
­déchets
3273 Incinérateurs de déchets dangereux

63
Méthode d’analyse de risques dans la protection civile  |  Volume 8

Numéro
d‘identifi- Titre/description
cation

Perturbations prolongées/défaillance de systèmes d’information, de


communication et d’alerte de grande envergure en tenant compte des
3280
interdépendances et des effets domino (infrastructures vitales – technolo-
gies d’information)

3281 Réseaux téléphoniques, réseaux radios, réseaux informatiques


3282 Systèmes par satellite
3283 Radio et télévision

3290 Crash de missiles spatiaux

3295 Risques émanant de moyens de combat des deux guerres mondiales

Menaces et exigences causés par des actes de terrorisme/de sabotage ou


3300
des attentats

Effets d’hostilités sur ou au-dessus du territoire allemand ou dans des


3400
zones frontalières d’états voisins de l’Allemagne

64
Notation
Notation

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